JUNKPAGE#65 — MARS 2019

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CRÉATION DU 19 AU 29 MARS 2019 À LIMOGES AU THÉÂTRE DE L’UNION

ANDROID GIRL

DOM JUAN OU LE FESTIN DE PIERRE D’après le mythe de Don Juan & le Dom Juan de Molière

© Tristan Jeanne-Valès

Un spectacle de Jean Lambert-wild & Lorenzo M alaguerr a

Robot, l’amour éternel, Kaori Ito,

jeudi 28 mars, 20 h, L’Avant-Scène, Cognac (16100).

www.avantscene.com

MÉTAMORPHOSES

© Christophe Raynaud de Lage

Adaptation Catherine Lefeuvre & Jean Lambert-wild • Regard associé Marc Goldberg • Direction Lorenzo Malaguerra & Jean Lambert-wild • Avec Jean Lambert-wild, Steve Tientcheu en alternance avec Yaya Mbilé Bitang, Denis Alber, Pascal Rinaldi, Romaine, ainsi que quatre acteurs/ actrices en alternance issus de L’Académie de l’Union – École Professionnelle Supérieure de Théâtre du Limousin (Séquence 9) • Musique et spatialisation en direct Jean-Luc Therminarias • Dans une scénographie folle de porcelaine et de tapisseries en point numérique d’Aubusson de Jean Lambert-wild & Stéphane Blanquet réalisées avec le soutien de la fabrique LES PORCELAINES DE LA FABRIQUE et l’entreprise NÉOLICE

© Nino Laisné

© Gregory Batardon

Kaori Ito, danseuse japonaise installée en France depuis 2003, est une habituée de l’Avant-Scène. On l’y a vue l’an dernier en duo avec son père Je danse parce que je me méfie des mots, et cet hiver avec son compagnon, Théo Touvet, dans Embrase-moi. Et voici pendant le festival, Robot, l’amour éternel, drôle de duo avec Siri, la voix de l’assistante d’Apple, qui dévide avec distance et humour son journal intime, pendant que Kaori Ito se glisse dans une gestuelle saccadée sur un plateau incliné peuplé de membres épars ; moulages de son propre corps. Venue compléter sa trilogie de l’intime, cette pièce interroge les agendas sur-remplis, les interconnexions virtuelles qui n’empêchent pourtant pas ce sentiment de solitude moderne. Longtemps, elle a été l’égérie de grands noms de la danse — Découflé, Platel, Prejlocaj ou Cherkaoui —, prise dans le tourbillon de tournées dantesques et d’un certain culte de la virtuosité. « Je cherchais à impressionner des gens, et je tournais jusqu’à six pièces à la fois. En fondant ma compagnie, j’ai eu envie de raconter des choses plus intimes. Aujourd’hui, surtout depuis la naissance de mon fils, j’ai ralenti. Cette pièce parle de ça, de cette dépendance à l’intensité, de nos façons de combler le vide, au lieu de l’apprécier. » À partir d’une voix et d’une gestuelle robotique, Kaori Ito tente aussi de marquer une pause dans sa migration culturelle. « J’ai beaucoup déménagé dans ma vie, à New York, à Paris : à chaque fois on mettait une autre langue dans ma langue, je devais repartir de zéro, me remettre dans l’apprentissage. Avec ce solo, j’ai aussi eu besoin de me vider de toutes ces cultures, de tout réapprendre comme si j’étais un androïde. » L’artiste touche-à-tout et prolifique — elle filme, dessine, collabore avec des musiciens — propose aussi pendant le festival une exposition de ses dessins et des écoutes de ses enregistrements au fil de ses voyages, à la librairie Le Texte libre.

REINES DE SABBAT

Romances inciertos a pour sous-titre « un autre Orlando » en référence au personnage créé par la romancière Virginia Woolf : un courtisan de la cour d’Élisabeth Ire qui traverse quatre siècles et recompose son identité en femme… De fait, François Chaignaud fait aussi de la métamorphose un des moteurs de ce concert-récital espagnol, tour à tour soldat, San Miguel de García Lorca ou figure gitane. Homme et femme. Performer caméléon, danseur aussi technique qu’inventif, il traverse les âges et les personnages, balaie l’histoire de la littérature, de la danse, pousse de la voix dans un chant baroque, accompagné de quatre musiciens au plateau. Sur pointes, ou sur échasses, figure dansante et chantante, il excelle à explorer l’histoire, à mêler ré-appropriation savante et incarnation populaire. Ce corps-là peut tout et le fait merveilleusement, avec cette présence magnétique capable d’embarquer les spécialistes comme les novices.

Saison sèche n’a rien d’une pièce aride. Phia Ménard, circassienne devenue chorégraphe, femme dans un corps d’homme, a fait de l’abolition du patriarcat un moteur de sa création. Déjà elle tuait le prince charmant dans Belle d’hier. Saison sèche, pièce pour sept danseuses, explose comme un grand carnaval exorciste qui s’inaugure par une phrase lâchée à la face des spectateurs – « Je claque ta chatte » – en même temps que les danseuses, à contre-jour, replient et écartent les jambes, telles des araignées prêtes à tisser leurs toiles. La suite convoque rituel, masques et travestissement. L’écrin blanc clinique, aride, se transforme peu à peu en espace de jeu des possibles. Et au fait cette phrase du début ? Pourquoi ? Parce qu’au départ du projet, Phia Ménard avait noté toutes les remarques reçues dans la rue, qui devaient servir d’ossature à la pièce. Puis, vint l’affaire Weinstein et le déferlement de témoignages. Ces mots étaient enfin entendus de tous. Elle n’en a donc gardé qu’une. Claque introductive revigorante d’une cérémonie intense, plastique, chamanique, démesurée.

Romances inciertos - un autre Orlando, François Chaignaud,

Saison sèche, Phia Ménard,

jeudi 14 mars, 20 h 15, Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (33170).

www.t4saisons.com

samedi 16 mars, 20 h 30, La Mégisserie, Saint-Junien (87200).

www.la-megisserie.fr

Rochefort • Les 2, 3, 4 et 5 avril 2019 à la Coupe d’Or à Rochefort Vesoul • Les 9 et 10 avril 2019 au Théâtre Edwige Feuillère Saint-Étienne-du-Rouvray • Le 24 avril 2019 au Rive Gauche

jeudi 7 mars, 20 h 15, Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (33170).

www.t4saisons.com


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