Memoire, master 2, L'invention d'un estuaire culturel, Nantes Saint Nazaire

Page 60

59

tentent
d’opérer,
de
faire
ce
pari
de
la
culture
comme
levier
d’une
nouvelle
économie
et d’un
 renouveau
 d’image.
 Cette
 désindustrialisation
 est
 porteuse
 en
 elle‐même
 d’un projet
 culturel.
Nous
 remettrons
 en
 question
plus
 loin
cette
 notion
qu’il
est
 important de
 citer
 ici
 :
 le
 monument
 dispersé.
 C’est
 l’expression
 que
 Jean
 Blaise,
 conseiller
 de
 la culture
de
Nantes
et
aujourd’hui
chargé
du
grand
ensemble
«
culture
tourisme
»,
s’atèle à
développer
pour
promouvoir
en
2012
Nantes
comme
capitale
créative,
avec
le
support du
«
voyage
à
Nantes
».
Si
aujourd’hui
unifier
le
patrimoine
fragmenté
et
le
considérer comme
une
unité
est
l’objectif,
c’est
qu’il
est
l’enjeu
d’un
processus
démarré
à
l’arrivé de
 Jean
 Blaise,
 qui,
 d’évènements
 en
 évènements,
 va
 transformer
 l’image
 de
 la métropole.
 Il
 s’agit,
 avant
 de
 revenir
 sur
 le
 postulat
 fondateur
 de
 ce
 cheminement culturel,
d’examiner
la
difficulté
d’identifier
un
patrimoine.

C1

Les
acteurs
d’une
régénération
culturelle Comment
se
construit
un
patrimoine
?
Le
patrimoine
crée‐t‐il
une
nouvelle
identité
? Nous
l’avons
vu
plus
haut,
les
résidus
d’un
passé,
celui
 d’une
 désindustrialisation
 pour Nantes
 ou

 d’une
 démilitarisation
 pour
 Saint‐Nazaire,
 induisent
 de
 nouvelles
 cibles
 de patrimonialisation,
de
reconquête
et
d’appropriation
par
les
éléments
du
loisir
et
de
la culture.
 Mais
 finalement
 ils
 sont
 symptomatiques
 d’un
 fait
 sous‐jacent
 :
 ne
 pas
 avoir d’édifices,
 d’éléments‐monuments.
 Jean
 Blaise
 (fig
 37)
 déclare
 en
 effet
 que
 «
 Nantes n’est
 pas
 forcément
 une
 ville
 remarquable,
 alors
 que
 Bordeaux
 est
 connue
 pour
 son architecture
ou
ses
vins
»33.
Cette
phrase
est
le
point
de
départ
de
l’entreprise
colossale menée
 par
 jean
 Blaise,
 investigateur
 d’une
 structure
 complexe
 de
 réinvention
 d’un patrimoine.
Selon
lui,
la
capitale
des
Pays
de
la
Loire
est
plus
difficile
à
caractériser
du fait
 de
 l’absence
 de
 monuments
 internationalement
 reconnus.
 Dominique
 Sagot‐ Duvauroux34,
 spécialiste
 de
 l’économie
 culturelle,
 montre
 ce
 qu’est
 ce
 pari
 de
 la métropole
 sur
 la
 culture
 avec
 «

 un
 patrimoine
 architectural
 moins
 riche
 ».
 Le
 seul élément
 qui
 est
 accepté
 comme
 tel
 est
 le
 Château
 des
 Ducs
 de
 Bretagne.
 Pourtant, depuis
 l’arrivée
 de
 jean
 Blaise,
 lieutenant
 de
 longue
 date
 de
 Jean‐Marc
 Ayrault,
 et
 qui fait
figure
d’oracle
de
la
culture,
Nantes
affirme
son
succès.
A
l’origine
de
celui‐ci,
«
une activité
culturelle
bouillonnante
qui
a
su
redonner
vie
à
toute
une
cité
»,
note
Le
Point 33

Interview
de
Jean
Blaise,
par
Héléne
Hamon,
pour

 le
magazine
internet
Fragil,
Voyage
 au
 centre
 d’une ville,
10
décembre
2011,
http://www.fragil.org/focus/1832#nb1 34 
GRANDET

M.,
PAJOT
S.,
SAGOT
DUVAUROUX

D.
GUIBERT
G.,
Nantes
la
belle
éveillée,Le
paris
de
la culture.Les
éditions
de
l’attribut,
2010


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.