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Violet Indigo

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Wax Tailor

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Les voyages apportent beaucoup. Ils transcendent l’esprit, ouvrent à la mixité des cultures et aux fusions improbables. Pour Violet Indigo, le schéma est là, une jeune artiste de 19 ans, née à New-York, établie en Normandie, ramenant avec elle la force de ses berceuses à base de Soul et de Hip-Hop, comme une recette sucrée entre D’Angelo et D Jilla. Ajoutez à ceci une adolescence parisienne et son lot de nouvelles influences… comment conjuguer tout cela ? Last Call, son 1er EP est sa réponse. Signe de l’intérêt de ses pairs et du milieu musical, Violet Indigo est sélectionnée pour les Inouïs du printemps de Bourges 2023 et fait sans conteste partie de ces projets à guetter du coin de l’œil.

Violet Indigo, qui es-tu? Où traines-tu?

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Je m’appelle Laila et je porte le projet Violet Indigo. J’ai grandi en région parisienne mais je vacille entre Rouen et Paris maintenant. Vous pouvez me croiser au 106, ou en train de boire des IPA au 3 Pièces (avec modération, ndlr), ou encore à Paris en train de remixer vos tubes 2000’s préférés.

Question très convenue, quelles sont tes influences et comment t’es venue l’envie de devenir musicienne?

Mes influences résident dans la musique noire-américaine, Jazz, Hip-Hop, et électro. Mon père est jazzman, mes premiers coups de cœur étaient Ray Charles et Sarah Vaughan, mais c’est la Neo-Soul et le Hip-Hop des 90s qui sont à la base de mon projet musical : ma vie a changé après avoir découvert J Dilla et D’Angelo. Plus récemment, grâce au DJing, la musique électronique prend une place de plus en plus importante dans ce que je propose, les frontières entre les genres musicaux tombent une à une, il est aujourd’hui plus question d’hybridation que de cloisonnement. L’envie de devenir musicienne est venue très naturellement. Depuis très jeune je ne me donne aucun autre choix que de faire de la musique, de nourrir cette curiosité et d’essayer de me surpasser.

Tu as voyagé et vécu dans beaucoup d’endroits, de quelle manière est-ce que ça se répercute sur ta musique ?

J’ai essentiellement voyagé aux États-Unis où réside une partie de ma famille. J’y suis née et cette culture se ressent à plusieurs titres : la langue natale dans laquelle j’écris et je chante et toutes ces influences citées précédemment. Quand j’ai eu 16 ans, je suis parti vivre en Californie sans mes parents, et je me suis retrouvée très seule face à une culture et des règles sociales auxquelles je ne m’identifiais pas. Ce fut ma première expérience de l’anxiété et de la dépression, mais je n’avais jamais été aussi productive et “in touch” avec mes sentiments.

Ton esthétique musicale est éclectique, mais ton identité visuelle est très forte, qu’estce qui l’inspire ?

Avec un nom comme Violet Indigo, inutile de préciser que j’adore la couleur ! Mais surtout les duos de couleurs complémentaires. Mes influences esthétiques viennent principalement du courant "Mod" des années 60s et du Rétrofuturisme. Notamment le designer danois Verner Panton, qui illustre magnifiquement cette mouvance : imaginez une station spatiale multicolore, mais dans votre salon.

We Are Rouen

Imagines-tu des feats ou des collaborations dans ton projet ?

Comme je coproduis mes morceaux, chacun est en soi une collaboration, mais dans un monde parallèle, ou un futur lointain, je rêverais de collaborer avec Mndsgn, producteur californien aux sonorités Néo-Soul très modernes, ou l’anglais Vegyn, qui mêle IDM et Hip-Hop. À l’échelle locale j’ai découvert les groupes Janvier et You Said Strange et ça me tenterait de poser ma voix sur une base plus rock, une expérience amusante qui ferait plaisir à la Laila de 12 ans.

Tu as été sélectionnée aux Inouïs du Printemps de Bourges cette année. Que penses-tu de ces dispositifs et de leurs rencontres ?

C’est toujours un peu délicat d’être en compétition avec d’autres artistes, d’être jugé sur la même échelle alors qu’on a tous quelque chose d’assez différent à défendre. C’était ma première expérience dans un dispositif national et ce dont je me suis rendue compte, c’est qu’il faut être connecté. Je suis très chanceuse d’être parrainée par le 106, ils m’ont donné beaucoup de ressources. Ce que je cherche à travers ces dispositifs, c’est de me professionnaliser. Mais je crois qu’il faut voir cette expérience plus comme un enrichissement personnel que comme LA chance de ta vie. Je continuerai à faire la même chose que je sois prise à Bourges ou non !

C’est un challenge de tirer son épingle du jeu en 2023 tu penses ?

Je pense que pour sortir du lot aujourd’hui il faut à la fois avoir une proposition dans l’air du temps et proposer quelque chose d’innovant. Oui, ça a toujours été un challenge, c’est même normal, sinon on serait tous artistes !

Quelle est ton actu?

J’ai quelques dates à la fois en Normandie et en région parisienne et je prépare la sortie de mon 2e EP. D’ici là, je vais sortir un remix Drum and Bass d’un morceau de Caramilk, un producteur-rappeur avec qui je travaille. Vous pouvez me retrouver le 9 Mars au 3 Pièces pour la soirée More Women On Stage dans le cadre des Pluriels et le 14 avril en DJ set au 106 pour la release party de Museau. See you there !!

Liens :

Soundcloud : violetindigo

Facebook : indigokiddo

Instagram : _violet_indigo_

Youtube : @violetindigo2050

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