Projet DSAA Design d'Espace

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CHRYSALIDE URBAINE

JULIE LANGROGNET MACRO PROJET DSAA ESPACE SESSION 2020


CHRYSALIDE URBAINE

idee du projet

EN FRANCE 375 000 CHAMBRES CROUS 2.7M D’ETUDIANTS

2 700 000 850 000 311 000

1960 18-25 ANS

1970

2019

EVOLUTION NOMBRE ETUDIANTS EN FRANCE

Les constats qui sont le point de départ de mon projet sont le fait qu’il existe une pénurie du logement étudiant dans les grandes métropoles attractives. En effet, la plupart des établissements de l’enseignement supérieur sont répartis dans quelques villes de la métropole française, ce qui provoque une décohabitation de l’étudiant du domicile familial vers un nouveau logement dans la ville de ses études. Cet exode des étudiants pour habiter près de leur lieu d’étude crée une concentration de la population étudiante dans les mêmes villes, généralement les plus attractives. Il y a donc un écart entre la demande en logement étudiant croissante et l’offre qui ne se développe pas forcément au même rythme. L’autre problème est que dans la part de logements étudiants sur le marché, il n’y a que 4 à 5 % qui sont des résidences étudiantes publiques, et donc qui représentent les loyers les plus accessibles, pour une population avec peu de revenus, voire précaires, que sont les étudiants. Mais au-delà de ces constats,

A LILLE 7 700 CHAMBRES CROUS 42 000 DECOHABITANTS

LOCATIF PRIVE LILLE

Encombrées, étouffées, surchargées, surpeuplées, saturées. Les grandes métropoles voient un écart se creuser entre les demandes en logements et l’offre. Une pénurie du foncier qui entraine une pénurie du logement. Le tout renforcé par une croissance démographique constante, une mobilité des foyers, une réduction de la taille des ménages, une urbanisation grandissante, une attractivité des villes, des centres-villes. Autant de facteurs de la crise auxquelles les métropoles françaises font face aujourd’hui, notamment dans le secteur des petits logements, qui abritent les foyers monoparentaux, les petits ménages, les étudiants, les jeunes actifs, les personnes âgées.

il y a également le problème du manque d’espace foncier dans certaines de ces mêmes villes attractives, qui voient leurs centres-villes saturés et ne possèdent pas toujours de nouveaux espaces disponibles pour construire sans s’étaler en périphérie. Les étudiants ont, dans la plupart des cas, besoin de loger dans les centres-villes pour rejoindre facilement leurs écoles par les transports en commun, n’étant pas systématiquement motorisés, mais également pour être proches des commodités et de la vie étudiante et citadine dynamique.

LOCATIF PRIVE MEL

POURCENTAGE ETUDIANTS LILLE


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etudiants

310 000 étudiants logements de 10m2, peu insonorisés, 50% des étudiants en CROUS, barres d’immeubles, loyer 120€

1,2 millions d’étudiants, HLM construit pour le CROUS des logements qui écartent la population étudiante car 300€ les loyers, 16 à 35m2, plus d’espaces communs

2,7 millions d’étudiants, 700 000 boursiers et 175 logements CROUS. Logements de 9 à 32m2, de 120 à 500€

1960

1980

2019

logements etudiants

Universités recrées

Effort de création de résidences étudiantes renforcé avec Jean Zay. Logements de 12 à 20m2

1896

1930

1660

1920

Réforme de l’Université de Paris, décadence des études à cause des guerres civiles

1950

1968

En France, manque de logements étudiants face à la massification des études d’enseignement supérieur

Après la Première Guerre Mondiale, création des premières résidences étudiantes, comme aujourd’hui

Dégradation progressive du CROUS, mai 1968 avec revendications étudiantes

1990 Chute du CROUS, seulement 7% des étudiants, le reste en logement privé, moins accessible

questionnaire difficulte a trouver un logement

satisfaction de l’amenagement du logement actuel

Être étudiant, c’est avoir besion d’avoir son indépendance, son espace personnel et individuel pour se retrouver, être seul. Mais aussi un besoin de contact humain, de créer du lien, de recevoir des amis, de faire des soirées, avec de la convivialité et du relationnel. Un étudiant a des besoins fondamentaux de se loger, manger, se laver, dormir, divertissements et pouvoir avoir un environnement de travail.

vouloir vivre...

colocation non

non

coliving

Oui

Oui

SURFACES DE LOGEMENTS

seul

types DE LOGEMENTS

Il est important de pouvoir se loger à moindre coût, ne pas avoir un logement trop petit ni trop grand pour être capable de l’entretenir, d’être dans un certain confort et de pouvoir recevoir de façon provisoire. La localisation dans les centres-villes est à privilégier, ou en périphérie mais près des transports en communs pour accéder au centre ville et aux pôles d’études supérieures ou travail.

250

200

200

150

150 100 100 50

50

colocation

prive

T2

T1

STUDIO

CHAMBRE

crous

0

0

persona Sociabilité

Sociabilité

Sport

Sport

Travail

Travail

Loisirs

Loisirs

Intimité

Intimité

Budget

Budget


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experimentation logements

programmes residences etudiantes CUISINER SE LAVER DORMIR TRAVAILLER RANGER CIRCULER

Réaliser un projet d’habitation pour des étudiants, c’est d’abord en comprendre les modes de vie, les modes d’habiter, analyser quels projets existent déjà et comment ils sont pensés. Durant mes recherches, j’ai donc analysé les plans et programmes spatiaux de résidences étudiantes à travers l’Europe, en utilisant un code couleur pour scinder les différents usages dans les logements. Ce processus permet de comprendre la répartition des espaces, l’aménagement, la proportion d’un espace par rapport à un autre, dans la vision actuelle des logements étudiants. Même au sein de résidences étudiantes, on se rend compte que des espaces sont souvent mutualisés et partagés comme la cuisine.

Cette mise en situation d’un studio de 9m2 à échelle 1 a permis de confronter des reproductions de mobilier en taille standard, avec un petit espace habitable. Cet essai s’est fait sur une base carrée qu’il faudrait compléter de formes plus complexes de logement, pour comparer les tests. La conclusion est qu’il est difficile de répondre à tous les besoins de l’usager (dormir, manger, travailler, se laver, s’habiller) dans 9m2 avec uniquement des tailles standards, et qu’il peut être intéressant d’associer standard et sur-mesure dans un projet de petit logement.

La deuxième expérimentation reprend le même principe mais à travers des maquettes, et à partir de témoignages photographiques d’étudiants que j’ai interrogé lors d’un questionnaire, avec une analyse par code couleur, toujours dans l’optique de comprendre les espaces et leur composition dans l’existant.

Sanitaires

Rangements

Repas

Travail

Sommeil

Circulation


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besoins / programme

cahier des charges

ESPACES COMMUNS

LUMIÈRE NATURELLE

STRUCTURE LÉGÈRE

EXPLOITER LA HAUTEUR

ACCÈS INDIVIDUEL

ESPACES INDIVIDUELS

zoning initial de la "residence"

exterieur commun

salle de detente

exterieur individuel

logements

salle de sport

laverie

zoning actuel par logement

entree

module bureau

salon cuisine

salle de bain

exterieur commun

rangements

module nuit

FACILITÉ DE MISE EN PLACE

TRAVAILLER

MOBILIER MODULAIRE

Après des expérimentations, analyses spatiales et compréhension des besoins des étudiants, il fallait définir un programme spatial et un zoning pour le projet. Initialement, il était question d’exploiter un îlot de 20 garages à subdiviser et surélever pour créer un grand ensemble unique à la manière d’une résidence étudiante. Selon cette typologie de site d’implantation, le programme consistait à densifier les étages des garages, en concevant des cellules individuelles minimales et des espaces communs partagés et mutualisés, à la manière du co-living, avec des services supplémentaires, tels qu’une salle de sport, une laverie, un extérieur, un espace de détente... FInalement, le projet a évolué vers des parcelles plus individuelles et éparpillées, où la réflexion s’est portée sur le programme intérieur de cellules entre individuel et partagé. Il n’était alors plus question de se focaliser sur les services communs supplémentaires, mais de répartir un seul logement entre des espaces de partage et des espaces privés, en conservant les degrés d’intimité souhaités. Dans les deux cas, le projet avait pour but de s’inscrire dans une démarche de structure légère, d’habitat minimal dans la construction et la taille, de modularité, d’optimisation, de densification par la hauteur...

DORMIR

MANGER

COMMUNIQUER

SE LAVER


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etude de contexte

TRANSPORTS EN COMMUN

RÉSIDENCES ÉTUDIANTES EXISTANTES

PÔLES D’ÉTUDES D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

SITES POTENTIELS

Les premières idées de site pour le projet étaient de s’implanter dans le contexte de la Métropole Lilloise, et plus précisément de rechercher dans les zones de Lille, Villeneuve d’Ascq et Roubaix. J’ai sélectionné trois villes principales de la MEL, et surtout par leur densité de pôles d’études d’enseignement supérieur, leur accessibilité par les transports en commun et la forte concentration d’étudiants et jeunes actifs qu’elles accueillent. Les jeunes, étant une population active, mobile, souvent sans moyens de locomotion, avec des revenus faibles, il est important de leur proposer des alternatives de logements jeunes dans des périmètres proches des commodités, des transports en commun, de l’émulation urbaine, mais où le coût de la vie est accessible, et le plus proche possible des lieux d’études ou de travail. Lille, Villeneuve d’Ascq et Roubaix regroupent des grands pôles d’études d’enseignement supérieur et une grande accessibilité, ce qui en fait des zones d’attraction pour les jeunes et pour l’implantation de mon macro projet.

rue de bavai, roubaix

Zone parcellaire avec des îlots de garages privés en jaune et garages commerciaux en orange.

Au début, la recherche s’est tournée vers des parcelles de garages, en îlots, pour avoir une grande surface à exploiter, tout en gardant l’aspect de petits espaces avec des garages individuels, avec entre 15 et 20m2 de surface chacun. Cette hypothèse aurait pu permettre de créer un ensemble de cellules individuelles et communes en exploitant les garages en RDC et en les surélevant pour exploiter la hauteur. Dans Roubaix, ce site pouvait être attractif pour le prix du foncier et la localisation proche des transports et des écoles. Mais finalement il n’était pas envisageable de tout surélever sur l’unique structure des garages, ainsi que de condamner autant de garages pour en faire de l’habitation.


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etude de contexte

Quartier de Lille, reliant des grands axes de passage, Wazemmes est un quartier à proximité du centre-ville de Lille. C’est comme une petite ville à taille humaine, où se mêlent habitat, services publics ou privés. C’est aussi un quartier populaire, riche d’une grande diversité avec un mélange de population, dont une part importante d’étudiants, de jeunes, d’artistes, d’étrangers.

wazemmes, lille

Ce contexte est donc propice à l’implantation du projet et surtout aux modes de vie des étudiants, car toutes les commodités sont à proximité, les transports, et ils pourront jouir d’une vie citadine animée et pratique. J’y ai trouvé 7 parcelles de garages individuels, par deux ou trois maximum, mais pouvant être traités individuellement. Ce sont des garages sur des parcelles individuelles ou rattachés à un immeuble. Le but du projet est qu’il soit en finalité adaptable à plusieurs parcelles afin de multiplier le procédé comme une partie de réponse à la pénurie de logements étudiants en France.

MAGASIN BIO

SALLE DE SPORT

IMPRIMEUR

BAR

MARCHE

Le quartier de Wazemmes, et spécifiquement la partie abritant les différents sites sélectionnés, offre grand nombre de services, de commerces, d’enseignes utiles ou intéressantes quand on est dans la vie étudiante et active. Pourquoi les garages, et quel rapport avec les étudiants ? L’idée est de densifier des vides urbains inexploités dans les centres-villes, secteur de vie intéressant pour les étudiants, qui sont une cible jeune, mouvante et éphémère qui peut s’adapter plus facilement à des environnements atypiques, moins traditionnels pour une expérience de mode vie pour quelques mois.

METRO

METRO

SUPERMARCHE SERVICE PUBLIC

Dans Lille et alentours, de nombreux garages occupent un RDC mais sont vides en étage. Ces dents creuses sont des espaces perdus dans les villes, et mon projet est de les exploiter pour y créer des cellules d’habitation étudiantes individuelles et collectives


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ETUDE DE CONTEXTE

rue hovelacque rue littre

rue brule maison

rue littre

rue bourignon

rue louis faure rue saint eloi

rue stappaert


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ETUDE DE CONTEXTE

Plan de situation Wazemmes

Plan masse rue Jean Sans Peur

Plan garage rue Jean Sans Peur

Un seul site a été ensuite choisi pour le début de la conception du projet, pour ne pas éparpiller les recherches et ne pas se rajouter les contraintes de travailler simultanément sur plusieurs sites. C’est donc le site de la Rue Jean Sans Peur qui a servi de point de départ à la réflexion, de part sa typologie très étroite, dans une idée d’aménager l’espace le plus contraignant pour pouvoir l’adapter aux autres sites par la suite. C’est une parcelle de garage coincée entre deux pignons de façades latérales, qui propose des dimensions de 2m50 par plus de 8m de long, et pouvant être exploitée jusqu’à 7m50 de haut. A l’arrière, une cour créée un espace sans vis-à-vis permettant d’imaginer un projet traversant de la rue à la cour, et ne pas gêner les bâtiments alentours. Photos du site d’implantation, un garage coincé entre deux façades

Le choix des dents creuses comme implantation du projet est inspiré par les architectures d’habitation prenant place dans les interstices urbains au Japon, et surtout à Tokyo avec le projet « A life with large opening », On design partners.


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esquisses

premieres esquisses Le point de départ des esquisses était de trouver les moyens d’application dans l’espace pour optimiser la petite surface habitable et agrandir visuellement l’espace, en pensant le plus d’éléments possible dans un minimum d’espace, tout en conservant du confort et de l’habitabilité.

Élévation, optimisation de l’espace par la hauteur pour libérer la surface au sol.

Détermination des volumes humains par usage.

Recherche sur les postures et hauteurs de table, comptoir, bureau...

Recherche sur la combinaison de fonctions en un meuble pour optimiser.

Les premières recherches consistaient à réfléchir aux apports de lumière possibles, à l’élévation de l’espace pour gagner de la place en hauteur, tout en questionnant les postures, les usages, et les volumes nécessaires pour chaque usage dans l’habitation. Cette analyse permettait d’interroger du mobilier modulaire, multifonctions, pour gagner de la place, et surtout ne pas en perdre.

Recherche d’apports de lumière potentiels.

Aménagement en longueur

deux modules

Recherche de plusieurs modules individuels avec accès et circulation extérieure.

Recherche d’apports de lumière potentiels.

Ensuite, l’idée était d’appliquer les premières recherches au site sur lequel le projet allait s’implanter, pour composer avec les contraintes spatiales existantes. L’intention initiale était de loger plusieurs étudiants sur une seule parcelle, et donc de concevoir des cellules d’habitation distinctes, reliées par des espaces extérieurs communs, en conservant l’intimité de chacun. Le problème était alors que les passages pensés pour la circulation faisait perdre trop d’espace par rapport à l’idée d’optimiser au maximum.


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esquisses

plans en longueur

Recherches sur les principes d’aménagement en longueur Composition en couloir

Transversalité

Ensuite, dans un souci d’optimisation, les recherches ont évolué vers la création d’un volume unique accueillant deux étudiants, où les degrés d’intimité s’ajustent à l’intérieur, plutôt que de perdre de l’espace extérieur. Au vue de la parcelle très étroite, les réflexions d’aménagement portaient sur une composition en couloir, dans la longueur avec une transversalité et une impression de profondeur.

niveaux

Principe de niveaux et hauteur sous plafond

Recherches sur les escaliers pour monter les niveaux, emprise et optimisation

Réflexion sur les niveaux avec variations, différences de hauteur

suite esquisses

Répartition espaces communs et cellules individuelles

Conserver le principe de couloir et traversant

Comme dans les premières esquisses avec l’idée d’élévation, et la notion de hauteur relevée lors du mémoire, le projet commençait à être pensé en niveaux. Les coupes permettaient de définir des variations de hauteurs selon les usages, les ambiances, les besoins, pour donner des impressions de grandeur et optimiser à un endroit pour libérer l’espace ailleurs. La parcelle étant très étroite, l’idée était de densifier en élevant jusqu’aux façades mitoyennes et optimiser au maximum le foncier aérien.

Recherches de l’emprise d’une voiture sur chaque parcelle pour l’accès

Enfin, la dernière partie des esquisses a consisté à réfléchir à la question de l’accès au logement depuis le garage en rezde-chaussée, avec l’idée de conserver l’intimité des étudiants et des propriétaires dans l’espace du garage, sur les différents sites. Le projet a commencé à se construire en modélisation 3D, pour composer davantage en niveaux, avec un aménagement en longueur, couloir et une répartition des usages dans l’espace, entre espaces communs et privés.


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PROJET FINAL

Composer un logement unique accueillant au minimum deux etudiants, sur des principes de modularite, mobilite, flexibilite des espaces suivant les envies et les besoins des etudiants, afin de creer un equilibre entre intimite et partage.

R+2

R+1

RDC

GARAGE

Après la phase des esquisses commençait la phase de développement avec une confirmation de certaines notions, intentions et parti pris pour mener à une proposition aboutie. Le projet développé se compose donc de trois niveaux et d’un accès par un sas depuis le garage avec un escalier droit, isolé du reste du garage pour que l’étudiant ne traverse pas le garage du propriétaire. L’intention est d’optimiser la parcelle étroite en composant un aménagement sur la hauteur, avec uniquement la partie commune en rez-de-chaussée, deux bureaux individuels et des sanitaires au premier niveau, et deux espaces de couchage individuels sous la toiture. Les notions principales de ce projet sont l’imbrication de niveaux, la lumière, l’intimité, le partagé, la compacité et l’ouverture.

Le projet se développe comme une greffe, un parasite dans un interstice urbain très étroit, où les contraintes font le projet, et l’adaptation au site est indispensable. La typologie et l’idée du projet d’habitation minimale fait référence à la Keret House, aussi appelée la plus étroite du monde, et créée en 2012 en Pologne.


CHRYSALIDE URBAINE 00

SCENARIO Martin rentre des cours, prend le métro pour rentrer jusqu’à son logement et passe devant des commerces de proximité, pratiques pour faire les courses au quotidien. Martin arrive ensuite devant le garage au-dessus duquel est construit son logement étudiant, entre par une porte qui lui est réservée, qui donne sur un sas pour ranger vélos et poubelles, puis monte l’escalier menant à l’étage.

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L’arrivée dans l’appartement se fait directement sur un sas qui ouvre le regard sur l’espace commun de détente, de repas et de salon, comme l’espace central de vie du logement partagé.

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L’entrée dans l’appartement se traduit donc par le sas une fois passé la porte principale, mais aussi par les meubles de rangements du couloir où Martin peut ranger ses vêtements et enlever ses chaussures en s’asseyant dans la niche au bout du meuble, proche de l’entrée.

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Après s’être déchargé et après sa longue journée de cours, Martin peut aller s’installer dans l’espace de vie pour se détendre, se retrouver avec son colocataire, regarder la télévision, se reposer... L’échelle murale permettra de monter dans un filet suspendu en hauteur.

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Martin se lève et se prépare un café dans la petite cuisine équipée juste à côté de l’espace salon, permettant de limiter les déplacements entre la zone de préparation et la zone de consommation des repas, et créant un unique espace commun et partagé dans le logement.

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Ensuite, quand l’étudiant veut se rendre dans sa partie privée et intime du logement, il doit prendre l’échelle de meunier qui le mènera à l’étage. Il y en a deux répartis sur le rez-de-chaussée car les deux espaces individuels des étudiants sont séparés et ne communiquent pas entre eux pour préserver l’intimité et le confort.


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SCENARIO

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Une fois à l’étage, Martin tombera sur son espace bureau aménagé, avec de nombreux modules de rangements pour ses affaires d’école, un bureau pliable et déployable pour gagner de la place de circulation quand il ne travaille pas. C’est un espace qui permet à l’étudiant d’être au calme pour se concentrer, s’il ne veut pas être dans le salon pour travailler.

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De l’autre côté de l’appartement se trouve un espace de bureau similaire pour le colocataire de Martin, pour que chacun ait son espace dédié, qui est indispensable pour tout jeune en études supérieures.

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Un module de sanitaires partagé permet de séparer les deux espaces de travail des étudiants, avec un accès de chaque côté. Il comprend un meuble vasque à rangements à côté des toilettes et en face d’une douche. Pour optimiser le petit espace, une colonne de rangements est placée à côté de la douche ainsi qu’un meuble au-dessus des toilettes.

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Ensuite, en bout de parcelle se trouve un filet suspendu, au-dessus de l’espace salon. L’étage ne se poursuit pas jusqu’au bout de l’appartement pour créer une importante hauteur sous plafond et donner une impression de hauteur. C’est alors que le filet permet de rajouter un espace de détente, sans enlever l’impression de volume depuis le salon. L’échelle murale du salon permet de monter à ce filet.

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Une fois son travail terminé, Martin peut monter à une nouvelle échelle de meunier pour rejoindre son espace nuit, éclairé en journée par la fenêtre de toit. La toiture en pente offre une mezzanine confortable avec un lit double et des meubles de part et d’autres, pour ranger des vêtements, et des niches en guise de tables de chevet.

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Une chambre similaire pour le colocataire de Martin se trouve de l’autre côté de la cloison, avec le même système de lit et de rangements permettant d’optimiser au maximum le petit espace disponible et de perdre le moins de place possible, en proposant de nombreux endroits pour stocker les effets personnels.


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Le garage à surélever est coincé et construit entre deux pignons de façades de bâtiments d’habitation latérales.

Ce garage est une structure légère composée de deux façades frontales pour l’accès au garage et l’arrière, puis recouvert d’une toiture posée dessus, et entre les façades.

Pour surélever cette structure, le processus sera de conserver les façades frontales mais de remplacer la toiture par une nouvelle dalle en bois.

Des plots en bois servent de fondation et sont boulonnés au sol et à la dalle. On installe des muraillères pour fixer les solives du plancher, que l’on recouvre de panneaux à base de bois (aggloméré, OSB, contreplaqué...).

Vient ensuite les murs de l’ossature bois selon une trame de 60cm avec des pièces de bois horizontales et verticales de 12 à 15cm de section. Il faut prévoir une étachéité air eau entre le plancher et les murs. Les murs sont aussi composés de chevêtres pour les ouvertures et fenêtres.

De gauche à droite : bardage extérieur, tasseaux, pare vapeur, panneau de bois, montants verticaux en bois, isolant, pare vapeur, lattes horizontales, bardage intérieur.

Option façade colorée en contraste avec l’environnement

Option façade bois en contraste avec l’environnement

technique structure

La structure du logement qui sera construite au-dessus du garage en rez-de-chaussée doit prendre plusieurs choses en compte. La structure d’un garage est légère et n’a souvent pas de fondations. Dans ce cas de figure, le projet ne peut pas être une surélévation qui s’appuie complètement sur le garage, mais plutôt une structure indépendante avec ses propres fondations, qui s’élève au-dessus du garage, mais sans qu’il en supporte les charges. Dans tous les cas, la solution qui parait la plus adaptée à la situation est la structure en ossature bois. L’ossature bois permet de monter des murs à double isolation, c’est une structure légère, qui peut être préfabriquée en usine et montée directement sur place pour garantir un chantier propre et rapide, avec des nuisances minimales sur l’environnement voisin. C’est une technique avec un très bon rapport qualité prix, ce qui est important pour un projet d’habitat minimal, dans la construction et les coûts, en plus d’un respect de l’environnement.


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PROJET DUPLICABLE

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Le projet se concentre sur l’expérimentation d’une parcelle pour la conception de cellules étudiantes individuelles et collectives, mais il a pour finalité d’être duplicable à d’autres parcelles, d’autres sites. Il s’inscrit dans une optique de proposer une solution globale, à grande échelle, pour repenser l’habitat sur des typologies d’espaces atypiques et inexploités, plutôt que comme une réponse unique pour un espace précis. Pour ce faire, il est pensé comme des modules préfabriqués à assembler, à moduler selon les situations, avec des principes fondateurs du projet, qui ont pour but de se répéter à chaque fois, mais qui peuvent varier, avec différentes options possibles.

SAN

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RES

La préfabrication est un procédé de fabrication d’éléments de construction assemblés ultérieurement sur place. Ce processus correspond à un principe d’assemblage sur chantier de modules déjà construits en usine, ce qui permet un chantier propre et rapide. Concernant l’ossature bois, la structure peut être préfabriquée, et les autres avantages de ce mode de fabrication sont l’optimisation des pertes de matériaux, en pouvant calculer précisément les besoins en matériaux en usine. Les procédures hors des sites permettent aussi de garantir la qualité des réalisations qui sera plus précise que sur place.


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PROJET DUPLICABLE

MENU 1

MENU 2

MENU garages

L’option principale du projet est de mettre en place des échelles de meunier pour rejoindre les étages, ce qui libère de la place pour un aménagement du salon avec une grande hauteur sous plafond, pour agrandir l’espace, créer un mur entier de rangements et tendre un filet suspendu.

La deuxième option pour le projet est d’imaginer des escaliers droits, plus confortables au quotidien pour accéder à l’étage, mais occupant davantage de place. La hauteur sous plafond du salon est alors uniquement possible grâce à un sol vitré à l’étage laissant passer la lumière.

L’accès aux logements depuis le garage est une donnée majeure dans la réflexion du projet. Selon les différents sites choisis initialement, l’accès se fait par un espace cloisonné crée pour séparer l’espace du propriétaire de celui de l’étudiant, mais permettant à l’étudiant de stocker des affaires, vélos et poubelles.

OPTIONS

Un balcon peut être ajouté en option si la typologie de la parcelle d’implantation le permet, pour créer un nouvel espace, extérieur cette fois.

Le projet peut être pensé avec deux sanitaires séparés, permettant une intimité totale des étudiants, mais provoquant une perte de place importante.

Si les dimensions de la parcelle le permettent, on peut imaginer qu’il y ait plus de deux étudiants dans le même appartement, en ajoutant un module chambre.

Il en va de même pour le module bureau, que l’on peut ajouter au projet global si l’on veut accueillir un étudiant de plus sur une seule parcelle.


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projet final

deployer

Bureau personnel dont la tablette se rabat quand l’étudiant ne l’utilise pas pour gagner de la place de circulation

elever

Optimiser les moindres vides en créant des rangements dans la banquette de salon et sous les échelles de meunier

moduler La réflexion du projet a commencé dès le début du mémoire de recherches sur les espaces optimisés : concevoir de l’habitat minimal à l’heure de la saturation urbaine. Au fil de la recherche de mémoire et des analyses, plusieurs notions sont devenues un fil conducteur dans la conception du projet et comme des éléments de réponse au questionnement de l’habitat minimal de demain et l’optimisation dans toute sa complexité.

Une tablette se rabat dans le salon pour servir de support et de table de repas en plus des tables basses mobiles, pour plus de confort. Modules de rangements sur la hauteur pour optimiser dans le bureau et salon

ambiances

La notion de «déployer» exprime l’idée de créer du mobilier qui s’adapte aux besoins, qui se déplie pour être utilisé quand l’usager en a besoin, puis replié quand la tâche est terminée, ainsi que pour libérer de l’espace, de la circulation quand un élément ne sert pas. «Élever» s’accorde avec les notions de hauteur, de niveaux, où l’optimisation d’un petit espace est possible dans la hauteur, pour libérer de la surface au sol mais pouvoir imbriquer des volumes et agrandir l’espace. Dans le projet, on élève les usages puisqu’ils sont composés en niveaux, et on élève le regard avec la hauteur sous plafond du salon. Le projet est «modulable» puisqu’il est d’abord conçu avec des modules d’usages, comme des pièces de constructions que l’on assemble pour créer un tout. Puis dans ces modules on retrouve des modules de rangements, et des espaces multifonctionnels pour gagner de la place et tout avoir en un seul endroit.

Fil conducteur moutarde

Un espace, une couleur


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lumiere L’apport de lumière naturelle est une donnée essentielle et fondamentale dans l’approche de tout projet, mais encore plus dans le cadre de ce projet de logement étudiant minimal. La structure comporte deux façades latérales aveugles car mitoyennes avec les bâtiments d’habitation voisins. Cette contrainte spatiale s’additionne à une typologie d’espace très étroite, avec une parcelle de 2.5m de large, et une élévation sur trois niveaux. Tous ces aspects du site font qu’il faut trouver un moyen d’apporter le plus de lumière possible avec le peu de surfaces exploitables, pour le bien-être au quotidien des étudiants, mais aussi pour agrandir visuellement l’espace et donner une impression d’intérieur volumineux. L’idée était alors d’explotier au maximum les façades frontales avec des panneaux vitrés à chaque niveau, certains pouvant s’ouvrir comme des fenêtres, d’autres restant fixes. Le positionnement des ces vitrages permet une transversalité de la lumière et du regard d’un bout à l’autre de l’appartement, avec une vue sur l’extérieur. La toiture est aussi ajourée pour laisser entrer le maximum de lumière. Le deuxième point est la volonté de créer un espace salon ouvert sur toute la hauteur pour donner une sensation de volume, et donner une profondeur avec le regard.

09h15

ensoleillement 10H30

11h45

16h15

17h30

19h00


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visuels finaux


CHRYSALIDE URBAINE

visuels finaux Pour conclure, ce projet de logement étudiant minimal entre intimité et partage dans les interstices urbains du quartier de Wazemmes, apparait à la fois comme un projet expérimental d’exploiter les vides considérés comme exploitables dans les centres-villes pour proposer une piste de réponse à la pénurie de logements étudiants dans les métropoles attractives françaises. Mais il apparait aussi comme un projet social, de conception minimale pour réduire les coûts au profit du confort financier des étudiants, pour que le projet soit un logement abordable pour des jeunes étant trop nombreux pour prétendre habiter dans une chambre CROUS. L’autre idée de ce projet était de réinventer le logement étudiant en proposant un programme hybride entre appartement privé et colocation, où chacun trouve sa place et son espace, sachant que la plupart des étudiants préfèrent vivre seuls. Dans un soucis d’optimisation et de gain de place, il était obligatoire de concevoir un seul volume d’habitation, mais de trouver un juste milieu entre le total partage et un logement totalement seul. Ce projet a pour but de pouvoir se dupliquer sur plusieurs typologies de sites similaires, afin d’offrir une réponse à grande échelle, et non uniquement une expérimentation ponctuelle. Il peut être un projet avec une approche pragmatique à tendance économique puisque l’on va à l’économie de l’espace, des coûts, des matériaux, et dans une approche presque géométrique de faire rentrer tant d’usages dans un si petit espace, en le rendant habitable et confortable, en prenant en compte la lumière, les besoins, l’intimité, le partage, l’accès, l’environnement... Enfin, ce projet comprend également une dimension ludique et atypique, pour sortir du cadre des logements normés, standardisés, et offrir une expérience de vie en plus d’un simple endroit où dormir. La vie étudiante est une période remplie de changements, d’expériences, de moments de vie, avec sa part de folie, la transition entre l’innocence et la vie adulte. Le projet a alors pour ambition d’offrir un espace où l’on se sent bien, où l’on s’amuse autant qu’on puisse s’y concentrer. Le positionnement en tant que designer d’espace à travers ce mémoire et ce projet est de proposer du logement accessible pour les étudiants des métropoles saturées, en exploitant les vides urbains délaissés, montrer qu’il reste des espaces en ville et qu’on peut y créer du logement pour pallier au manque. Offrir une vision de l’habitat de demain en centre-ville comme un espace minimal, dans son aménagement autant que dans sa construction, mais offrant le maximum pour répondre aux besoins, sans compromettre l’habitabilité et le bien-être.


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