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L’ÉTONNANTE ÉPOPÉE DE SHANGHAÏ

gagna rapidement Tensin, et s’y décharna avec une rare cruauté. Par miracle, aucun élève de Mir ne fut victime des tapis de bombes largués par les Américains. Les voisins chinois étaient à ce point conscients d’une protection particulière sur la Yéchiva qu’ils préféraient à tout autre abri ses murs branlants et décrépits. Au plus fort des alertes, alors que les fenêtres devaient être maintenues fermées malgré la chaleur étouffante et qu’ils ne pouvaient avoir pour seul éclairage que des bougies suintantes et malodorantes, les étudiants de la Yéchiva, encouragés par leurs Rabbanim, ne se détournaient pas de l’étude de la Torah. Ce vénérable bâtiment, tremblant jusqu’à ses fondations lors des bombardements, résista cependant à toutes les attaques, et ne s’écroula que 3 semaines après avoir été abandonné par la Yéchiva.

La guerre s’acheva ainsi à l’automne 1945, alors que Shanghaï se rendait aux forces nationalistes chinoises sans combat. Il fallut encore un an pour que tous les rescapés de Mir obtiennent leur visa d’entrée aux Etats-Unis. Ils gagnèrent par petits groupes ce pays, où certains se fixèrent, tandis que d’autres émigrèrent en Erets Israël.

Ainsi prenait fin l’étonnante épopée de la Yéchiva de Mir, seule rescapée des illustres Yéchivot lituaniennes. L’extraordinaire dévouement de ses étudiants pour l’étude ininterrompue de la Torah, ainsi que les multiples péripéties de leur aventure sont riches d’enseignements quant aux voies de la Providence divine à l’égard du peuple juif, même durant ses heures les plus sombres.

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