ARIA N°301 (Février 2020)

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aria MAGAZINE OFFERT

# 301 FEVRIER 2020

INFLIGHT

EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN À TIRE D'AILE / VISITE FUTUR(S) INSULAIRE(S)

BURANO, L'ÎLE AUX COULEURS

AILLEURS / ÉVASION

A GENDAS

BAHAMAS, LE BONHEUR CARAÏBES

CORSE/CÔTE D’AZUR/PROVENCE/PARIS



La Corse s’est à nouveau vivement appliquée à tenir son rang au sein du salon préféré des Français. Dans le hall 3 du parc des expositions, au cœur d’un dispositif de 500 m2, quelques soixante-dix producteurs porteront haut et fort les couleurs de la Corse à Paris. Les couleurs de l’identité, de la diversité et de la vitalité de l’agriculture insulaire*. Les couleurs d’une passion à toute épreuve. Celle de la Terre.

* La Corse tient le haut du pavé des régions françaises avec 21 signes officiels de qualité : 16 AOP, 4 IGP, 1 Label rouge. Sans compter les démarches en cours pour 3 AOP et 5 IGP, et le grand boom du bio avec 457 producteurs labellisés AB.


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Sommaire

aria

Numéro 301 - FÉVRIER 2020

Fondateur Dominique Alfonsi

SARL KYRN EDITIONS Le Ricanto Ancienne route de Sartène 20090 Ajaccio e-mail:ariagenda@gmail.com

Directrice de la publication Rédactrice en chef

Sandra Alfonsi Direction technique Conception graphique

Jean Christophe Alfonsi Publicité

Kyrn Editions ariagenda@gmail.com Couverture © Henri Eskenazi Maquette Kyrn Editions Imprimé par IAPCA

AIR CORSICA

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Les infos de la compagnie Découvrez le monde avec Air Corsica - L’Edito - Bienvenue à bord Rendez vous partenaires... EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

Futur(s) Insulaire(s) Jusqu’au 15 mars 2020, à Corte, les salles d’exposition du FRAC Corsica - Fonds Régional d’Art Contemporain de Corse - accueillent le deuxième volet d’Archipel Ouest, proposition artistique originale initiée en 2017 qui met en perspective les créateurs émergents de trois territoires insulaires : la Corse, la Sardaigne et Majorque. Cette année, autour de la thématique inédite des « Iles du futur », Archipel Ouest présente les oeuvres engagées de six jeunes artistes.

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AILLEURS / EVASION

Bahamas, le bonheur Caraïbes Leur nom est à lui seul synonyme de rêve et d’évasion : les Bahamas, archipel d’environ 700 îles, îlots et récifs coralliens s’étend sur une surface totale de presque 14 000 km2 au coeur de la mer des Caraïbes, dans l’océan Atlantique. Pour ensoleiller l’hiver, Henri Eskenazi, globe-trotter, plongeur sousmarin et photographe réputé, nous propose de découvrir cette destination d'exception, qui réserve bien des surprises ...

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COUPS DE COEUR

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À lire, à découvrir FOCUS / CRÉATION

Olivia Paroldi, expressions graphiques Jusqu’au 18 avril, le Centre d’Art Contemporain Les Pénitents Noirs, à Aubagne, présente les créations poétiques d’Olivia Paroldi, jeune artiste graveur, diplômée de la prestigieuse École Estienne. Sous le titre « Estampes Urbaines », cette exposition permet de découvrir des oeuvres à l’exécution très aboutie, aux thématiques variées, parfois graves, qui offrent aussi l’occasion d’un dialogue spontané avec le public.

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A TIRE D'AILE / VISITE

Burano, l'île aux couleurs Dans le cadre de ses week-ends européens 2020, Air Corsica vous emmène à Venise du 6 au 9 mars, en vol direct au départ d’Ajaccio. Pour agrémenter votre visite, la célèbre lagune - lieu de naissance de la Sérénissime - offre mille occasions de découverte. Elle abrite en effet de nombreuses îles facilement accessibles dont chacune a sa spécificité : parmi celles ci, Burano, l’île aux maisons colorées, mérite une halte approfondie.

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AGENDA

Corse

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AGENDA La reproduction et l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, des reportages et des informations, sont interdites. La société éditrice se réserve le droit de refuser tout ordre de publicité, annonce ou insertion sans avoir à justifier son refus. Les pages Air Corsica sont intégralement réalisées par la compagnie et sont sous sa responsabilité. Conception & réalisation graphique : Agence AGEP. Comité rédactionnel : Jean-Paul Filippini, Dominique Leca, Marie-Diane Leccia, Jean-Baptiste Martini, Michel Ponzevera et Ghislaine Sansonnetti. Photos Air Corsica : Alexandre Cadel, Michel Ponzevera, Roland Rouget.

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Provence AGENDA

Côte d’Azur

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AGENDA

Paris

33 FÉVRIER 2020

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SUÈDE

LE

RÉS É EAU

2 4 6 1

GÖTEBORG

vers Bastia*

AIRBUS A320neo eo

Capacité 186 sièges

LONDRES

vers Ajaccio*, Bastia*, Calvi* et Figari*

AIRBUS A320ce eo

BRUXELLES CHARLEROI

Capacité 180 sièges

AT A TR 72

vers Ajaccio, Bastia et Calvi*

PARIS CHARLES DE GAULLE vers Ajaccio, Bastia, Calvi* et Figari*

PARIS ORLY

vers Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari

Capacité 70 sièges

AT A TR 42

NANTES

DOLE

vers Ajaccio* et Bastia*

vers Bastia

CLERMONT-FERRAND

Capacité 48 sièges

LYON

vers Ajaccio*

vers Ajaccio, Bastia, Calvi* et Figari*

BORDEA AUX

vers Ajaccio* et Calvi*

NICE

vers Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari

TOULOUSE

vers Ajaccio, Calvi* et Figari*

MARSEILLE vers Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari

PORTO

TOULON

Ajaccio* et Bastia*

CAL LV VI

vers Ajaccio

AJACCIO Lignes régulières

*Lignes saisonnières

BASTIA

FIGARI


ÉD DITORIAL Marie-Hélène CASANOV VA-SERVA VAS Présidente du conseil de surveillance Prisidenti di u cunsigliu di surviglianza

Cher client qui me lisez, peut-être avez-vous fait p partie des 25 000 passagers qui ont eu à subir les conséquences de la tempête Fabien juste avant le réveillon. Ces moments incroyables ma arqueront l’histoire de notre compagnie et celle de notre Ile, puisque e l’une et l’autre nous venons d’en avoir une nouvelle preuve - son nt indissociables.

Cari clienti chì mi lighjiti, forsa avareti fattu parrti di i 25 000 passaghjeri tocchi da i cunsiquenzi di a timpesta Fabien n, ghjustu nanz'à Natali. Sta stonda cusì particulari firmarà stampata a in a storia di a nostra cumpagnia è di a nostra isula. Tramindui van ni par paghju, è a prova si n'hè sta volta dinò.

Air Corsica qui vous transporte depuis 1990, existe pour être au service de la Corse et des Corses et garantir leu ur mobilité. C’est pourquoi, tout au long de ces journées de décemb bre, notre objectif premier a été avant tout de préserver la continuiité territoriale, en garantissant la sécurité des passagers et des perssonnels.

Air Corsica chì vi faci viaghjà dapoi u 199 90, hè à u sirviziu di a Corsica è di i Corsi pà assicurà a so mubililità. Eccu parchì, d'una stedda à l'altra duranti sti ghjorni di dicembrri, u nostru prima scopu hè statu di mantena a cuntinuità tarrituriali, a assicurendu a sicurità di i passaghjeri è di i parsunali.

Tous les employés se sont manifestés spontanémen nt dès le matin du samedi 21, pour apporter leur aide. Ils ont tous répo ondu positivement aux appels des services qui demandaient des renfortts et de nombreux personnels en congés se sont aussitôt déclarés volontaires pour les interrompre.

Massi impiigati si sò prisintati a matina di u 2 21 pà porghja una mani. Tutti ani rispostu à a chjja ama di i sir irviz izii chìì dumandavva ani aiutu pà rinfurzà i squatri è parechji di u parsunali in vvacanzi sò stati pronti à vultà à u travagliu.

Je ne connais pas le fonctionnement de toutes les compagnies aériennes, mais se mettre aussi rapidement en relation r avec ses collègues, sa hiérarchie, ses partenaires ou les autoritéés, et, surtout avec les clients n’est pas un réflexe dont peut se prévaloir n’importe quelle société, même en situation exceptionnelle. Si nos salariés ont eu ce réflexe, c’est bien parce qu’ils ont parfaitement conscience, depuis plus de 30 ans, de leur mission au service du transport aérien corse. Le 24 décembre au soir, nous nous sommes félicités d’avoir tenu notre promesse, et d’avoir permis à tous nos clients qui avaient une réservation sur un vol Air Corsica de rejoindre leur destination finale pour la Noël.

Ùn cunnoscu micca u funziunamentu di tuttti i cumpagnii aerei, ma ùn hè sempri a risposta naturali in tutti l'intra apresi, puru in situazioni eccizziunali. U parsunali hè statu cusì lestru pà entra in rilazioni incù i culleghi, a ierarchia, i partinarii o l'auturità è soprattuttu i clienti. I nostri impiigati si sò mossi chì a sani bè, a so missioni hè d'essa dapoi più di 30 anni à u sirviziu di u trasporttu aereu corsu. A sera di di u 24 di di dic cembrrii, ci semi fifillicitati d'avè mantinutu u no ostru impegnu è d'avè parmissu à l'insemi di i nostri clienti chì t'aviani una risirvazioni Air Corsica, C di ra ragh hjjugna a distinazioni scelta pà N Natali.

LE SERVICE PUBLIC TIENT BON DANS LA TEMPETE

Tandu, grazia à a riattitività di i nostri salariati, grazia à a so arradicherra in l'intrapresa è à a so cuscenza dipettu à a so missioni, Air Corsica hà sapiutu fà di sta prova una a riescita, rinfurzendu a so piazza di prima uparatori a aereu corsu, ricunnisciutu è apprizzatu.

U SIRVIZIU PUBBLICU TENI BONU DURANTI A TIMPEST TA A

Ainsi, grâce à la réactivité de nos salariés, grâce à leur attachement à leur entreprise et à la conscience de leur mission, Air Corsica a su transformer cette épreuve en réussite, renforçant notre image unique de premier opérate eur aérien corse, reconnu et apprécié.

Enfin, je me dois de souligner un point essentiel. Nous n’aurions jamais pu remplir notre contrat sans le soutien d de tous : celui de nos partenaires aéroportuaires, des autorités, des fournisseurs... et surtout le vôtre, cher client, qui avez fait preuve de beaucoup de patience et de compréhension. nt aura permis de A quelque chose malheur est bon. Cet évènemen renforcer les liens internes au sein d’Air Corsica,, tout autant que celui qui unit la compagnie à son Ile. Quels que soient les évènements que nous aurons e encore à affronter dans l’avenir, je pense que ce moment particulier restera dans nos esprits comme celui où nous avons montré quelle e est, selon nous, la définition du service public.

Mi tocca à incalcà infini nan nt'à un puntu di primura. Ùn avariami mai pussutu riempia u nostru cun ntrattu senza u sustegnu di tutti : quiddu di i nostri partinarii aerupu urtuarii, di l'auturità, di i furnidori… è soprattuttu u vostru, cari clien nti, chì ci aveti capitu è aveti avutu massi pacenza. mentu avarà quantunqua Un sconciu ghjova par acconciu. St'avvinim parmissu di rinfurzà i ligami interni ind'è A Air Corsica è a lea chì addunisci a cumpagnia à a so isula. a à l'avvena, pensu chì Qual'eddi fussini i sfidi ch'avaremi da vincia nti. Un mumentu induva sta stonda particulari firmarà in i nostri men u pubblicu. avemi mustratu u sensu chì demi à u sirviziu gnia. À prigavvi beddi viaghji in a nostra Cumpag

Nous vous souhaitons un très bon vol en notre Co ompagnie. FEVRIER 2020

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NE EWS & CIE LA TEMPÊTE « FA ABIEN » : UN CHALLENGE INÉDIT PO OUR AIR CORSICA Les ravages de la tempête Fa abien, qui a touché la Corse le 20 décembre 2019, ont conduit AIR CORSICA à prendre de es dispositions inédites afin d’assurer la continuité de son exploitation. VENDREDI 20 DECEMBRE : FABIE EN ARRIVE SUR L’ILE DE BEAUTÉ C’est dans la soirée du 20 décembre que q la tempête Fabien arrive en Corse. Plusieurs vols à destination d’Ajaccio sont déroutés vers Bastia. Les premiers bus sont mis à la disposition des passagers afin de rejoindre Ajaccio.

SAMEDI 21 DECEMBRE : L’AÉROP PORT D’AJACCIO SINISTRÉ INONDA ATION DU SIEGE D’AIR CORSICA Aux environs de 10 heures du matin, la crue de la Gravona et celle du Prunelli, combinées à l’entrée de vagues de submersion à leurs embouchures, inon ndent la zone aéroportuaire. Le siège social de la compagnie est évvacué dans la matinée. Le centre de maintenance, les servicess opérationnels et les systèmes informatiques ont subi d’importants dégâts. Les personnels d’AIR CORSICA présents sur le site quittent les lieux avec l’aide des pompiers. Ils parviennent à effffectuer ntiels, à isoler le matériel le plus menacé et à emporter les outils indispensables à des sauvegardes des systèmes essen n ATR72 en maintenance dans le hangar est tracté juste avant l’inondation totale l’exécution de leurs tâches du jour. Un vers le tarmac de l’aéroagare situé en face des installations d’AIR CORSICA. ACTIV VATION DE LA CELLULE DE C CRISE

Locaux d’Air Corsica innondés

Immédiatement après l’évacuation du siège, la cellule de crise de la compagnie s’installe dans des locaux de repli dans l’aérogare de l’aéroport d’Ajacc cio afin de coordonner l’activité et d’assurer la continuité de l’exploitation dans des cond ditions particulièrement dégradées, les systèmes informatiques de secours étant réactivéss de manière partielle en début d’après-midi. FICA AT TIONS MAJEURES DE L’ L’EXPLOIT TA ATION MODIF Air Corrsica est contrainte de profondément modifier son programme : sur les 54 vols prévuss au cours de la journée, 33 sont assurés, 18 sont annulés et 3 sont déroutés sur de es aéroports difffférents de ceux initialement programmés. Par ailleurs, 5 vols supplé émentaires sont déclenchés depuis Marseille et Nice vers Bastia Poretta afin de réache eminer les premiers passagers bloqués sur le continent. Parallèlement, de nombreux passa agers prévus de voyager le lendemain sont contactés par téléphone et SMS afin de leu ur proposer d’anticiper leur voyage sur les derniers vols de la soirée, en prévision des conséquences c des évenements météorologiques du lendemain. DIM MANCHE 22 DECEMBRE : UNE JOURNEE SANS AVIONS Par arrêté préfectoral, les 4 aéroports de l’ile sont fermés à toute activité aérienne. Less 50 vols programmés par AIR CORSICA tout au long de la journée sont annulés. Dep puis la cellule de crise, l’ensemble des passagers sont contactés afin de leur dem mander de ne pas se rendre aux aéroports, dans l’attente de plus d’informations sur la reprise des opérations, tandis que tous les services de la compagnie se mo obilisent afin de mettre en place un plan d’envergure destiné à tenir la promesse de e réacheminer 100% des clients avant la soirée de Noel.

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Les issues de secours Il peut arriver lors de votre voyage que vous soyez installé à une issue de secours, celle-ci est signalée par un panneau EXIT. Vous serez ce jour-là le temps du vol l'une des personnes désignées pour ouvrir cette porte en cas d'évacuation. Pour des raisons de sécurité il est interdit de poser quoique ce soit sur vos genoux ou à vos pieds lorsque vous occupez cette place. Vous devrez lire le bristol distribué par le personnel de bord lors de votre installation. Il vous permettra de prendre connaissance des gestes à effectuer en cas d'urgence. Vous pouvez bien sûr ne pas accepter cette misson en changeant de place.


LUNDI 23 DECEMBRE : « PONT AE ERIEN » A L’AEROPORT DE BASTIA-PORETT TA A 51 vols supplémentaires, représentantt 7.200 sièges, sont déclenchés pour relier Bastia à Nice, Marseille, Paris-Orly, Lyon, T To oulouse, Bruxelles-Charleroi et Porto. Ils viennent s’ajouter au programme déjà prévu ce jour là, qui représente un total de 87 vols pour une offfre cumu ulée de 11 800 sièges. En complément des 6 Airbus A320 et des 4 ATR72 d’AIR CORSICA disponibles, disponibles trois appareils ssupplémentaires sont affffrétés auprès des compagnies NEOS (Italie) et TRADE AIR (Croatie). Des bus sont mis en place e entre l’aéroport d’Ajaccio, mais aussi de Calvi et Figari, et celui de Bastia-Poretta pour assurer la continuité des itinéraire es prévus. En dépit de conditions météorologique es demeurées critiques jusqu’en début de soirée, ce « pont aérien » est realisé en intégralité jusqu’au lendemain matin, ttous les passagers ayant ainsi pu être acheminés en toute sécurité jusqu’à leur destination finale.

MARDI 24 A JEUDI 26 DECEMBRE : L’’AEROPORT D’AJACCIO TOUJOURS FERME Le retour à la normale s’effffectue petit à petit à Bastia, Calvi et Figari en dépit d’un fonctionnement de la compagnie en mode dégradé eu égard à l’indisponibillité du siège d’AIR CORSICA, toujours décentralisé dans les locaux de l’aérogare. L’aéroport d’Ajaccio Napoléon Bonapa arte demeurant fermé, les passagers sont réacheminés par bus vers Bastia où le programme des vols est adapté à la siituation avec le déclenchement de vols supplémentaires et le remplacement des ATR72 par des Airbus A320 sur certain ns vols.

VENDREDI 27 DECEMBRE : FIN DE E LA CRISE A l’issue d’un vol d’essai efffectué au cours de l’après-midi par un ATR 42 d’AIR CORSICA, les autorités décident de la réouverture de l’aéroport d’Ajaccio à p partir de minuit. Les premiers vols commerciaux de la compagnie peuvent ainsi atterrir dès 0h05 en provenance de Nic ce, puis Paris-Orly à 0h10 et enfin Marseille à 0h15. A partir du samedi 28 décembre, soit a après une semaine entière de perturbation, le trafic d’AIR CORSICA reprend son cours normal sur les quatre aéroports de e l’île. Le siège de la compagnie sera de nouveau accessible le jeudi 2 janvier 2020. Une mésaventure climatique qui aura e eu pour mérite d’avoir rapproché et fédéré les hommes contre les éléments. Aéroport d’Ajaccio : la piste innondée le 23 décembre

Un A320 affr frété à la compagnie croate TRADE AIR sur le tarmac de Bastia-Poretta, à Côté d’un A320neo A d’AIR CORSICA

5 A320 et 1 ATR72 d’AIR CORSICA à Bastia-Poretta le dimanche 22 décembre

LA CRISE EN QUELQUES CHIFFRES

25.000 passagers au total ont étté concernés par les modifications de vols liés à la tempête Fabien et à ses conséquences. Entre le 20 et le 26 décembre, 60.0 000 SMS ont été envoyés aux clients d’AIR CORSICA afin de les tenir informés des solutions de réache eminements proposées. 290 trajets en bus ont été effectu ués entre l’aéroport de Bastia et celui d’Ajaccio, ainsi que ceux de Calvi et de Figari lors des premiers jourrs du « pont aérien ». d AIR CORS CORSICA Sur les 710 salariés d’AIR SICA, 238 se sont portés volontaires pour revenir au travail alo ors qu’ils étaient soit en congés, soit en repos programmé.

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&


EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

FUTUR(S) INSULAIRE(S) J

usqu’au 15 mars 2020, Ă Corte, les salles d’exposition du FRAC Corsica - Fonds RĂŠgional d’Art Contemporain de Corse - accueillent le deuxième volet d’Archipel Ouest, proposition artistique originale initiĂŠe en 2017 qui met en perspective les crĂŠateurs ĂŠmergents de trois territoires insulaires : la Corse, la Sardaigne et Majorque. Cette annĂŠe, autour de la thĂŠmatique inĂŠdite des ÂŤ Iles du futur Âť, Archipel Ouest prĂŠsente les oeuvres engagĂŠes de six jeunes artistes - le collectif Awaka ( Corse ), Maria JosĂŠ Ribas BermĂşdez ( Majorque ), Eleonora Di Marino (Sardaigne), Sabrina Melis (Sardaigne), Marina Planas (Majorque) et Jean-Philippe Volonter (Corse) - conçues et rĂŠalisĂŠes spĂŠcialement pour l’exposition. L’Êdition 2020 de ce projet prĂŠcurseur, dont l’un des objectifs majeurs est de favoriser les synergies, autour de l’art contemporain, entre trois ĂŽles voisines de MĂŠditerranĂŠe occidentale, a pour commissaires Anne Alessandri, Luigi Fassi, Emanuela Manca et Nekane Aramburu. Entretien avec Anne Alessandri, directrice du FRAC Corsica.

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et le concept novateur du projet Archipel Ouest, initiĂŠ en 2017 ? Anne ALESSANDRI - Archipel Ouest est un projet qui est nĂŠ Ă partir d’expĂŠriences et d’Êchanges menĂŠs de longue date avec les artistes et les historiens de l’Art de Sardaigne (2005) et le MAN (2008), MusĂŠe d’Art de la Province de Nuoro qui est la principale institution en Sardaigne pour la diffusion de l’Art Contemporain. En 2017 avec Lorenzo Giusti, alors directeur du MAN, nous avons voulu donner une forme et un essor Ă ces ĂŠchanges en vue de consolider un rĂŠseau d’artistes et d’institutions dans l’espace mĂŠditerranĂŠen et particulièrement dans ce triangle que forme dans une mĂŞme zone la Corse, la Sardaigne et Majorque;

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MAN, Luigi Fassi, s’est intÊressÊ à poursuivre le travail entrepris

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et Ă y participer. ARIA - Le fil conducteur de cette deuxième ĂŠdition est le futur, notamment les prĂŠoccupations liĂŠes Ă l’avenir des ĂŽles et de leur environnement. Pourquoi ce choix, qui permet aussi d’accueillir 'HVLJQ JUDSKLTXH &\ULOOH 0HOOHULR -HDQ -RVHSK 5HQXFFL LQVSLUp GX SRqPH Š,/(ÂŞ G¡$QGUp %UHWRQ

FÉVRIER 2020

ARIA - Tout d’abord pouvez-vous nous rappeler quels sont l’esprit

dynamisme. Pour cette nouvelle exposition, l’actuel directeur du

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INTERVIEW

trois ĂŽles oĂš la jeune crĂŠation manifeste sa prĂŠsence et son , 6 / $ 6 ' ( / ) 8 7 8 5 2

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ANNE ALESSANDRI

des propositions artistiques plus ÂŤ engagĂŠes Âť ?

Anne ALESSANDRI - La crĂŠation contemporaine est en prise avec la rĂŠalitĂŠ de son temps. Il s’agissait de traiter, au plus près, d’une situation de menace que le monde entier ressent. Bien sĂťr nous nous sommes adressĂŠs Ă des artistes qui savent la


EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

Les artistes, les curateurs et l’équipe, vernissage 16.01.2020 © Pino GIAMPÀ

portée d’un geste artistique critique et qui conçoivent leur travail comme celui d’éveilleurs. Cela correspond aussi à l’orientation d’un axe significatif de la collection. Pour l’exposition Îles du Futur, chaque artiste a conçu un projet spécifique; ils ne se sont tous rencontrés qu’au moment du montage. ARIA - Concrètement, comment la collaboration entre les institutions partenaires s’est-elle articulée pour concevoir cette exposition ? Anne A L E S S A N D R I - Nous sommes quatre commissaires : Nékane Aramburu pour Majorque, le Directeur du Museo MAN de Nuoro Luigi Fassi avec la curatrice du musée Emanuela Manca et moi-même. Après s’être mis d’accord sur la ligne générale nous avons proposé des artistes chez qui nous pensions qu’elle aurait un écho. Et nous avons suivi le développement des projets en échangeant à chaque étape. Ce genre d’aventure ne peut se mener qu’entre personnes qui s’estiment et se respectent. Il en est de même avec les artistes et entre eux. ARIA - Cette année quels jeunes artistes corses, majorquins ou sardes, le public peut-il découvrir à travers les œuvres sélectionnées. Y-a-t-il des convergences thématiques ou formelles, à votre avis, qui caractérisent plus particulièrement les créations et les pratiques « insulaires » ?

JEAN-PHILIPPE VOLONTER Paysage de nuit, 2020 Peinture sur toile, technique: Tempera © Jean-Philippe VOLONTER

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EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

AWAKA Hanami, 2020 - Installation, matériaux mixtes © Marie-Ange MARTINI

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Anne ALESSANDRI - On peut dire que les iliens ont un rapport

sont percutantes voire subversives. Le risque de destruction est

au territoire qui n’est pas le même que les continentaux et les

présent dans la nature comme dans l’harmonie fragile et factice des

moyens de communication qui se multiplient depuis la fin du siècle

objets refuges. Eleonora Di Marino ( Sardaigne ) revendique une

dernier, diminuant ce qui pouvait être de l’ordre de « l’isolement »,

conscience politique à l’origine de son engagement artistique. Une

n’ont pas eu d’incidences sur ce lien profond. Une île est un monde

série d’œuvres : objets, vidéo-performance, photographie rendent

dans le monde. Bien ou mal tout y est ressenti comme partagé. Pour

compte de la situation du sud-ouest de la Sardaigne, zone dévastée

les habitants d’une île la nature est leur nature. Les menaces qui

par l’exploitation minière, appauvrie et polluée. Marina Planas

pèsent sur l’écosystème sont perçues avec acuité : les artistes les

( Majorque ) dénonce les détériorations produites par un tourisme

traduisent, les mettent en évidence. Le groupe AWAKA (Corse)

intensif sur les côtes de Majorque, au mépris du maintien des zones

matérialise le nid d’un animal fabuleux, le Qilin, par accumulation et

protégées et des directives européennes pour la préservation d’espèces

concrétion de matières diverses : éléments végétaux, minéraux et

rares d’animaux et de végétaux. María José Ribas Bermúdez ( Majorque )

détritus polluants transformés par l’usure mais non dégradables. Le

a développé un projet initié en 2013 sur les lieux d’un terrible

merveilleux, lui, est dégradé. Jean-Philippe Volonter (Corse) pratique

incendie qui a ravagé le sud-ouest de Majorque, zone protégée et

la peinture à l’œuf et pigments, une technique presque aussi ancienne

classée patrimoine de l’humanité. Elle a monté un film avec des

que la peinture elle-même. Elle donne une surface poudreuse et

images d’archives et les siennes. Sur place, elle a recueilli, les traces

satinée. Les gammes chromatiques sont subtiles mais les formes

émouvantes de blessures faites à la terre. Cette terre, Sabrina Melis


EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

ELEONORA DI MARINO Détail de l’impression sur Papier peint Meglio terra senza pane che terra senza giustizia 2019 - Installation (video 15’, chlorophylle et cyanobactéries sur lin, bois, charrue, argile, franges d’origine d’une décharge minérale, impression sur Papier peint 280 x 380 cm, mur peint. © Eleonora DI MARINO

( Sardaigne ) la situe dans l’univers, elle ouvre une dimension spatiale, mêlant science, imagination et posture critique. Le satellite ISS (International Space Station) lancé dans l’espace depuis presque un an pour observer la terre, en fait le tour plusieurs fois par jour. Sabrina Melis a conçu un dispositif récepteur d’ondes, à partir de son téléphone qui détecte le passage du satellite au-dessus du FRAC et déclenche à chaque passage, une lumière bleue. L’artiste organise la vigilance. ARIA - Le projet Archipel Ouest, précurseur à plus d’un titre, vat-il connaître d’autres prolongements ? Anne ALESSANDRI - Nous l’espérons. Nous sommes conscients que nous pouvons aller plus loin dans ces projets communs et ouvrir l’espace à d’autres partenaires. Cela ne pourra se faire qu’avec l’appui de nos tutelles qui nous ont encouragés dès la première édition. Ces échanges sont stimulants pour tous. n PROPOS RECUEILLIS PAR SANDRA ALFONSI INFORMATIONS WWW.FRAC.CORSICA

MARIA JOSÉ RIBAS BERMÚDEZ, Ramdom Ash 2013, vidéo, 2:57 min GIF 2019 vidéo, 2:57 min © Marie-Ange MARTINI

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AILLEURS / ÉVASION

Bahamas, le bonheur Caraïbes LEUR NOM EST À LUI SEUL SYNONYME DE RÊVE ET D’ÉVASION : LES BAHAMAS, ARCHIPEL D’ENVIRON 700 ÎLES, ÎLOTS ET RÉCIFS CORALLIENS S’ÉTEND SUR UNE SURFACE TOTALE DE PRESQUE 14 000 KM2 AU COEUR DE LA MER DES CARAÏBES, DANS L’OCÉAN ATLANTIQUE. LE PAYS, ANGLOPHONE, INDÉPENDANT DEPUIS 1973 ET MEMBRE DU COMMONWEALTH COMPTE ENVIRON 400 000 HABITANTS, RÉPARTIS SUR LES ÎLES PRINCIPALES. POUR ENSOLEILLER L’HIVER, HENRI ESKENAZI, GLOBE-TROTTER, PLONGEUR SOUS-MARIN ET PHOTOGRAPHE RÉPUTÉ, NOUS PROPOSE DE DÉCOUVRIR CETTE DESTINATION D'EXCEPTION, QUI RÉSERVE BIEN DES SURPRISES ...

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VÉRITABLE PETIT PARADIS SUR TERRE, les Bahamas sont composées

uniques. Evasion totale au bord des Caraïbes et autour d’horizons de rêve. Je

d’îles invitant au voyage et à la découverte. Entre plages de sable blanc et

suis enveloppé ici dans une douceur de vivre toute particulière avec l’impression

parcours aquatiques aux vents des Alizés, tous les sens sont en éveil pour un

de plonger dans une carte postale ! Aux premières heures déjà, les bungalows

séjour inoubliable. Eaux limpides, poissons multicolores et colonies d’oiseaux

multicolores commencent à se dessiner parmi la verdure du jardin parsemé

sont les compagnons de route lors de cette expérience de voyage insolite. Le

de quelques cocotiers. Des oiseaux s’éveillent dans le ciel. La mer, immensément

dépaysement est ici assuré car la lumière « connecte » à la nature. Au large

bleue est survolée des nuages caraïbes…Quotidiennement, un banc de

du large, l’île de Columbus est magique. L’atmosphère et le charme y sont

palamètes vient flirter avec l’écume le long de la plage en quête de quelques


AILLEURS / ÉVASION

baigneurs. L’un d’eux vient même me picorer dans la main. A la proue du catamaran, je me plais à guetter les poissons qui volent ou les oiseaux qui plongent. Ma première plongée sur Pillar’s Reef m’offre un beau requin gris dès le début de ma descente dans cette eau bleue cristalline à 27°C. D’autres suivront durant l’heure passée sous la surface. Celui-ci à un gros hameçon accroché au coin droit de sa mâchoire… Un barracuda de taille respectable le suit de près. Sous une anfractuosité de corail un gros mérou débonnaire décide de rester posé sur le sable à mon approche. Je me cale près d’une énorme éponge barrique pour l’observer et bien sûr le photographier. A Green Cut, le canyon est magnifiquement bordé de grosses éponges barriques et de coraux multiples. A Pyramides, c’est un énorme barracuda d’environ un mètre cinquante qui capte mon attention. A Grouper Gulley, c’est bien entendu la présence de cinq mérous suivis de quelques caranges qui m’interpelle. Raies pastenagues, murènes, tortues, ptéroïs sont également présents sur ces sites. La visite de requins gris de récif, assez familiers, est également systématique avec même la présence d’un requin marteau sur une vingtaine de mètres dans le bleu, le long du tombant. Sous le bateau, je peux suivre durant de longues minutes, une superbe langouste peu pressée. La visibilité est toujours aussi exceptionnelle. Petite pause le lendemain avec une balade à vélo de quatre heures et un stop au phare de Dixon Hill de San Salvador, point le plus culminant de l’île à vingt huit mètres ! Du haut de la passerelle de cette construction datant de 1886 et où la rouille commence à marquer son temps, de nombreux étangs me séparent de l’océan infini. Aujourd’hui, point de nuage dans le ciel et du sable encore plus blanc pour décorer les plages alentour. Un aigle pêcheur, en maître des lieux, survole la région. Son cri strident perce mes pensées qui ont tendance à s’éloigner. Les jours passent ici et se suivent sans se ressembler….Près de Telephone Pôle, une murène, deux poissons coffres et une belle raie pastenague attirent mon objectif photo. Avec plaisir, je découvre à Vicky’s Reef, une plantation de corail sur douze mètres, posée dans le sable. Preuve qu’ici, on se soucie de l’environnement. La grotte de Sandy Point Cave est à couper le souffle avec sa sortie dans le bleu et ses

des cocotiers. A quelques mètres de ma chambre, je croise la beauté primitive

rayons de lumière qui zèbrent le tombant. Au milieu de ces espaces, je retrouve

d'une nature encore sauvage, la multiplicité et la diversité de la faune, la

chaque fois l'impression de vivre au cœur d'un véritable jardin d'Eden. Ces

crinière océane frangée de quelques arbres. Tout parfois rappelle les premières

fascinants carrefours où l’animal est encore roi, mêlent à plaisir toutes sortes

heures du monde, des heures de paradis. Avec toujours, la ligne infinie de

de paysages : des chemins, des savanes, des lacs, des cascades, des neiges

l'horizon, frangée d'écume qui veille sur les vagues imperturbables et rythmées.

mais surtout ici à Columbus, des plages de sable blanc sur lesquelles s'inclinent

Certains jours, les nuages zébrés peuvent se chevaucher en strates qui s'étalent

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AILLEURS / ÉVASION

du bleu abyssal ou jaune doré. La nuit arrive vite ici, accompagnée de ses sons apaisants… Au petit matin, je vois un nuage gris qu'on croirait tamisé, se déplacer au-dessus de l'eau et dans l'air comme la première neige soudain surgie de nulle part. Je comprends que l'orage arrive venant d’en haut. Très vite, il obscurcit tout et je me trouve alors en pleine tempête, fouetté par une pluie tellement drue que je crois traverser une cascade. La soudaineté des éléments dans sa plus véritable expression. Une poule noire et son coq viennent se réfugier dans le local de plongée, évoluant entre nos combinaisons encore humides de la veille. Est-ce un signe ? En effet, à peine quelques minutes plus tard, un immense arc-en-ciel vient envahir le ciel. Il transperce le seul nuage restant et disparaît avec le soleil qui réapparait pour ne plus nous quitter de toute la journée. La poule noire et son coq retournent à leurs occupations. Un signe vous dis-je ! Le vol des migrateurs qui viennent se reposer, après avoir hésité longtemps dans un ciel fou et les plongeons des plus affamés agrémentent mes quotidiens. Plongeur, je pars au devant d’une multitude de songes et de plaisirs. Entre intimité et découverte, comme une invitation aux multiples sortes de voyage. Tout ici est différent et, en même temps, si familier. Les myriades de poissons colorés qui tournoient autour de moi. Le corail qui tapisse les fonds pour sculpter un décor aux formes étranges. Le plancton étincelant qui tombe de la lune par delà le ciel enluminé. Je côtoie un va-et-vient intense et incessant qui, au milieu de tout, efface les formes en gommant les couleurs. Un requin se fond au lointain pour disparaître et revenir, déguisé en raie. Les costumes changent sans cesse, au gré des océans, au gré des espèces, comme dans un des plus beaux théâtres qu’il soit : celui de la nature. Cerise sur le gâteau, le coucher de soleil est ce dernier soir particulièrement fantastique avec, diamétralement opposé, un lever de pleine lune exceptionnel. A ma gauche, face à l’horizon, les couleurs chaudes du couchant semblent s’inviter à celles de droite beaucoup plus froides, de la nuit qui m’enveloppe doucement dans ses bras. Au moment où le soleil se laisse avaler par l’obscurité, je demeure absorbé par l'extraordinaire immensité du ciel. La chaleur s'estompe, les rayons du soleil se font plus diffus, les pastels remplacent les couleurs vives et la silhouette des ombres s'étire sur le miroir des ondes. Puis, à l'heure où les simples étoiles apparaissent et se laissent encore compter, où la chaleur se dissipe derrière la plage de sable, une étoile plus filante survole mon sommeil pour partager ma nuit. Seuls quelques bruits discrets et inconnus viennent troubler ce silence, tandis que j'écoute se briser l’océan tout près de moi. La voie lactée, ce coup de gomme qui brouille les cieux, ne cesse de m'étonner, car il me fait songer à un ange qui passe, les ailes chargées de plancton. Le calme des plages assoupit mes pensées. Au

CONTACTS UTILES n Seafari International Tél : +33 (0)9 77 73 66 37 - Mail : info@seafaridiving.fr - Web : www.seafaridiving.fr

n Club Med

Tél : +33 (0)4 69 11 83 65 - Web : www.clubmed.fr

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loin, le sifflement du vent entaille le silence nocturne. Le long de la plage, quelques ailerons de dauphins détournent mon regard déjà mille fois comblé. Le bonheur Caraïbes ! n

TEXTE ET PHOTOS HENRI ESKENAZI WWW.HENRIESKENAZI.COM


COUPS DE

cŒur

À

L’ÂGE D’OR

L Après le Prix France - Liban 2018, L’âge d’or, deuxième roman de Diane Mazloum, a obtenu le Prix AMIC de l’Académie Française 2019. Edité à sa sortie chez Jean-Claude Lattès et récemment disponible en poche, L’âge d’or nous raconte une histoire d’amour improbable sur fond de conflit au Moyen I R Orient. Le Liban de la fin des années 60, heureuse synthèse de l’Orient et de l’Occident, connaît alors son apogée : à la pointe de la modernité, le pays, E « spot » touristique de premier plan, s’impose en effet comme une référence internationale en matière de culture, de « tendances » ou de dynamisme économique. Son multiconfessionnalisme original en fait également l’exemple presque archétypal de de ce que l’on appelle communément aujourd’hui le « vivre ensemble ». Mais les turbulences régionales ne vont pas épargner cette « bulle » de confort et d’insouciance au coeur d’un Moyen-Orient déchiré… Au fil de son récit, rythmé par des dates historiques clés, Diane Mazloum met en parallèle plusieurs destins individuels - inspirés de personnages réels - pris dans la tourmente de l’Histoire : une reine de beauté emblématique, Miss Univers 1971, un chef de guerre en mission, des adolescents de bonne famille devenus de jeunes adultes tentés par l’engagement ou par l’exil, qui tous se croisent et se perdent pendant que leur monde achève de s’écrouler… Née en 1980 à Paris, l’auteure a reconstitué l’atmosphère de l ‘époque à travers différents témoignages et de minutieuses recherches : sa fascination pour son Liban d’origine est communicative à la lecture de ce texte vif, nerveux, découpé en séquences presque cinématographiques, qui réussit à éviter le piège de la nostalgie incantatoire. LE LIVRE DE POCHE - 288 PAGES - 7,70 EUROS À

DE VENISE À VENISE ( DORSODURO )

L Publié en 1983 chez Rizzoli et réédité en 2019 chez Liana Levi - dans une traduction de Soula Aghion - De Venise à Venise ( titre original Dorsoduro ), finaliste du fameux Prix Campiello l’année de sa parution, est l’un des romans les plus remarquables de l’écrivain I R italien Pier Maria Pasinetti ( 1913 - 2006 ). Né et décédé à Venise, Pasinetti fit de la cité des Doges le théâtre exclusif de toute son E oeuvre. Dans ce livre dont l’action se situe entre les années 1920 - 30 et les années 1980, il raconte le quotidien de trois respectables familles vénitiennes qui résident toutes dans le même palais, sur les Zattere, dans le quartier de Dorsoduro. Par le truchement d’un narrateur, le petit Giorgio Partibon, et alors que l’Italie voit la montée inexorable du fascisme, Pasinetti brosse une galerie de portraits qui illustre à la fois les contradictions de l’époque et la singularité de sa ville natale. Cette fresque foisonnante, intense, dominée par la figure lumineuse de la jeune Giovanna Balmarin, met ainsi en scène une multitude de personnages plus ou moins complexes, leurs amitiés, amours, rivalités, douleurs ou introspections méditatives se révélant au fil du récit, à la lumière des évènements, dans une Venise de pierre et d’eau qui, seule, reste immuable. Relativement méconnu en France quoique multi-récompensé aux Etats-Unis - où il fut professeur d’université - et dans son pays, Pier Maria Pasinetti, souvent surnommé « le Proust vénitien », s’inscrit dans la lignée des grands écrivains italiens du XXe siècle : De Venise à Venise est autant une peinture socio-historique qu’un entrelac psychologique de destins mêlés, avec pour dénominateur commun une ville, définitivement unique. EDITIONS LIANA LEVI ( COLLECTION PICCOLO ) - 464 PAGES - 13 EUROS

À

L’IMITATION DE BARTLEBY

Julien Battesti est né en 1985 à Ajaccio. L’imitation de Bartleby, publié fin 2019 chez Gallimard - dans la collection L’Infini - est son premier livre. Cet opus inclassable - roman, essai, parabole ? - et volontiers déconcertant, raconte une « drôle » d’histoire : à partir d’un titre d’ouvrage lancé à la volée par une amie, le narrateur, étudiant en théologie à l’Institut Catholique de Paris, découvre d’abord la « dé-naissance » puis la vie et l’oeuvre de Michèle Causse,traductrice et militante féministe aux prises de position radicales. Par recoupements et association de pensée(s), l’auteur envisage sous un angle nouveau le roman énigmatique d’Herman Melville, Bartleby le scribe, dont Michèle Causse avait assuré la traduction en français. Il tire de cette analyse, à la lumière de ses connaissances théologiques ou littéraires et de ses intuitions personnelles, favorisées par un mode de vie quasi ascétique, une interprétation totalement inédite… Erudit sans lourdeur, porté par une belle écriture, ce livre paru l’année du 200e anniversaire de la naissance d’Herman Melville multiplie les références et les symboles, y compris dans son titre, « éclairé » en ouverture de l’ouvrage par une citation extraite de « L’imitation de Jésus-Christ ». Pour son entrée en littérature, Julien Battesti n’a pas

D É C O U V R I R

choisi la facilité, même si son texte court, concis, au corpus remarquablement structuré se tient et se lit avec fluidité. Très originale dans son propos, qui interpelle le lecteur et le pousse - lui aussi à s’interroger au fil des pages, cette « réflexion » insolite, qui emprunte même parfois les ressorts du thriller - version (en)quête initiatique - en appelle d’autres, que l’on espère tout aussi stimulantes. EDITIONS GALLIMARD ( COLLECTION L’INFINI ) - 128 PAGES - 12 E U RO S

À

LA TRAVERSÉE DES MENSONGES

D Psychologue clinicien, chroniqueur au Huffington Post et sur É RTL Joseph Agostini, déjà auteur de plusieurs ouvrages ( Dalida C sur le divan, Manuel d’un psy décomplexé, Oedipe à la folie…), O livre avec La traversée des mensonges, son premier roman, une U fiction en forme de variation(s) sur un même thème : la famille V - en l’occurrence corse, ici, forcément - et l’enchevêtrement des R mensonges qu’elle peut générer ou entretenir en son sein. Au cours d’une traversée I maritime hautement symbolique, de Marseille à Bastia, pour accompagner le dernier R voyage de leur mari et père défunt, Fabienne Santini et ses quatre enfants ( moins un…) sont confrontés à eux mêmes. Vieilles rancoeurs, incompréhensions, déchirures, trahisons, souvenirs heureux ou drames intimes refont alors surface, au fil des heures et des prises de paroles successives…Chaque personnage, dans sa complexité, apporte un éclairage différent à l’évènement en cours - aussi douloureux que prétexte à une (re)mise en question générale par le biais de sa propre histoire et de son rapport aux autres - si « proches » soient ils - pour lesquels les circonstances agissent comme un véritable « révélateur ». Le « storytelling » collectif s’en trouve d’ailleurs complètement bouleversé… Ces portraits de famille sans concession, à la fois contemporains et intemporels, nous invitent à voir au delà des apparences, hors d’une zone de confort convenue, en tout cas le temps que le ferry, ses passagers et leurs fulgurances introspectives d’une nuit arrivent - enfin - à quai… EDITIONS ENVOLUME - 176 PAGES - 16,50 EUROS

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FOCUS CRÉATION

OLIVIA PAROLDI, EXPRESSIONS G RAPHIQUES usqu’au 18 avril, le Centre d’Art Contemporain Les Pénitents Noirs, à Aubagne, présente les créations poétiques d’Olivia Paroldi, jeune artiste graveur, diplômée de la prestigieuse École Estienne. Sous le titre « Estampes Urbaines », cette exposition permet de découvrir des oeuvres à l’exécution très aboutie, aux thématiques variées, parfois graves, qui offrent aussi l’occasion d’un dialogue spontané avec le public. En effet, par leur beauté graphique saisissante et leur grande force expressive, ces « estampes urbaines » donnent également à réfléchir et à s’émouvoir. Entretien avec l’artiste.

J

OLIVIA PAROLDI

INTERVIEW

ARIA - Tout d'abord, quel est le sens du titre de l’exposition : "Estampes Urbaines" ? Olivia PAROLDI - « Estampes urbaines » est un titre qui évoque l'intégralité de ma démarche artistique. Je suis graveuse et je crée des estampes. Ces estampes sont destinées à l'espace urbain, les murs de nos rues. Elles déploient tout leur sens lorsqu'elles rencontrent les regards des passants dans un lieu précis. ARIA - De quelle manière votre formation initiale de graveuse intervient-elle au cours de l'élaboration de vos oeuvres ? Influence t'elle ou limite t'elle le choix des sujets ? Olivia PAROLDI - Ma formation de graveuse me permet de jongler entre différents techniques de gravure (sur lino, bois ou

Olivia Parroldi ines baiin urb mpes ur Estam Es

cuivre par exemple) et différentes méthodes d'impression. Les techniques de gravure sont nombreuses et permettent une large palette d'expression. La gravure ne limite absolument pas mon choix de sujet mais il est certain que l'esthétique de mes images doit beaucoup à la technique de la gravure, sur bois et lino notamment. En effet, la pratique de la gravure a fait évoluer mon dessin et m'a conduit à rechercher toujours plus d'efficacité dans mon trait. Raconter beaucoup avec une image souvent monochrome au contraste percutant.

A Auba b gne g Centre d’art contemporain Les Pénitents Noirs

du 9 novembre 2019 2 au 18 avril 2020 entrée tr liib bre

ARIA - L’enfance reste l'un de vos thèmes de prédilection. Pourquoi cela ? Olivia PAROLDI - L’enfance est un de mes thèmes mais pas le seul. Mes images évoquent la transmission, le temps qui passe, la migration, l'exil, la construction de soi et l'importance des racines que nous transportons et celles que nous nous construisons au fil de la vie. L'enfance a pris une importance particulière dans mon travail ces dernières années suite à la rencontre d'enfants en situation de grande précarité et en exil. Ces enfants m'ont renvoyée à mon rôle de mère ainsi qu'à l'enfant que j'étais et

Plus d’informatio ons sur www.aubagn gne.fr

qui est encore en moi. J'ai réalisé à quel point les droits de certains enfants sur notre territoire n'étaient pas respectés et

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FOCUS CRÉATION

combien il est nécessaire d'en parler. Mes images cherchent à attirer l'attention, à susciter l'envie de voir pour regarder avec attention. ARIA - Vos créations urbaines sont volontairement éphémères, à l'inverse de la plupart des oeuvres de "street art", faites pour durer. Pour quelle raison ? Et que signifie, pour vous, le choix des murs de nos villes comme espace d'expression ?

Olivia PAROLDI - L’art urbain aujourd'hui est un mouvement artistique particulièrement hétéroclite et les œuvres éphémères y sont nombreuses, en particulier les œuvres réalisées de façon sauvage, ce qui est l'essence même de l'art urbain. Mes estampes urbaines sont éphémères, elles s'invitent dans l'espace public le temps de quelques rencontres avec les passants. Elles changent cet espace pendant quelques jours ou quelques mois, elles marquent le lieu et les regards, elles tirent leur force de leur courte durée de visibilité. Je ne pense pas qu'elles auraient autant d'impact si elles étaient pérennes. On finit par ne plus voir ce que notre regard croise tous les jours au même endroit. L'espace public est pour moi le lieu de tous les possibles, le lieu des rencontres et des échanges spontanés. C'est pour moi le lieu idéal pour une prise de parole visuelle, pour donner à voir ce qu'on ne regarde pas assez et tenter d'éveiller par mes estampes une forme de conscience sociale.

Errance vive © Olivia PAROLDI

ARIA - Une grande poésie émane des oeuvres présentées à Aubagne. L'exposition se veut également évolutive, interactive et participative: de quelle façon concevez-vous cet échange avec le public ? Olivia PAROLDI - Je conçois l'intégralité de ma démarche comme la recherche d'un échange. Mes estampes sont faites pour être partagées dans l'espace public, elles cherchent à ouvrir un dialogue. Je tiens à ce que mes expositions soient également des espaces de dialogue avec les visiteurs. À Aubagne nous avons pu imaginer un espace habillé de boites aux lettres dans lesquelles les visiteurs sont invités à laisser leur réactions face à mon travail. À ce jour j'ai pu "récolter" un certain nombre de dessins et textes qui me permettent d'imaginer une fresque d'estampes évolutive dans l'exposition. La première partie de cette fresque sera installée le 25 janvier, la suite sera visible progressivement d'ici la fin de l'exposition. n

PROPOS RECUEILLIS PAR SANDRA ALFONSI

De l’autre côté de la mer © Olivia PAROLDI

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BURANO L’ ÎLE AUX COULEURS

DANS LE CADRE DE SES WEEK-ENDS EUROPÉENS 2020, AIR CORSICA VOUS EMMÈNE À VENISE DU 6 AU 9 MARS, EN VOL DIRECT AU DÉPART D’AJACCIO. POUR AGRÉMENTER VOTRE VISITE, LA CÉLÈBRE LAGUNE - LIEU DE NAISSANCE DE LA SÉRÉNISSIME - OFFRE MILLE OCCASIONS DE DÉCOUVERTE. ELLE ABRITE EN EFFET DE NOMBREUSES ÎLES FACILEMENT ACCESSIBLES DONT CHACUNE A SA SPÉCIFICITÉ : PARMI CELLES CI, BURANO, L’ÎLE AUX MAISONS COLORÉES, MÉRITE UNE HALTE APPROFONDIE. EN HIVER, LORSQUE LES TOURISTES SE FONT PLUS RARES, IL EST PARTICULIÈREMENT AGRÉABLE DE FLÂNER LE LONG DES CANAUX ET DE S’ARRÊTER AU GRÉ DES TERRASSES…

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A TIRE D’AILE / VISITE

H

abitée depuis l’ époque romaine, Burano est une île située au nord de la lagune de Venise. Comme sa proche voisine Torcello, première zone de peuplement de la lagune,

elle connut un développement important après la chute de l’Empire Romain d’ Occident en devenant un véritable refuge pour les peuples fuyant la terre ferme, comme les Vénètes ou les habitants de l’antique cité d’Altinum. Burano connut la renommée avec l’essor de sa production de dentelle, rapidement prisée par toutes les cours d’ Europe. A partir du XVIe siècle en effet, les productions locales de dentelle à l’aiguille, dérivées de la broderie, sont célèbres dans le monde entier pour leur finesse et l’habileté de leur exécution. Cette industrie, qui donna même naissance à une école importante, perdura de façon florissante jusqu’au XIXe siècle. Puis, progressivement, avec l’avènement des produits manufacturés, de moindre coût et plus rapides à fabriquer, puis avec le déclin de l’engouement pour la dentelle, passée de mode, la production de Burano se raréfia considérablement. Rappelons au passage qu’il fallait au moins une semaine pour réaliser un contour de mouchoir dans les règles de l’art, et plusieurs mois, voire des années, pour obtenir des pièces plus volumineuses… Aujourd’hui, Burano conserve cette mémoire vivace

Carnet pratique

n S’Y RENDRE

Depuis la station de Fodamente Nove à Venise, dans le quartier de Canareggio ( à côté de l’hôpital civil ), la ligne de vaporetto n° 12 dessert Burano, Mazzorbo et Torcello. Compter environ quarante minutes de trajet. Ticket à partir de 7,50 euros l’aller simple ( diverses formules tarifaires possibles ). En bâteau - taxi privé, prévoir un budget beaucoup plus conséquent ( au delà de 100 euros minimum ).

n RESTAURANTS Trattoria Da Romano, via San Martino Destra 221 Cette véritable institution sur l’île, dirigée depuis quatre générations par la famille de son fondateur, Romano Barbaro, propose un panel élargi de plats traditionnels, accommodés et présentés avec soin, parmi lesquels le fameux Risotto di Go’. La carte offre aussi de nombreuses spécialités de poissons, lagune et île de pêcheurs obligent…Les desserts valent également le détour, par exemple les typiques Bussolai et Esse Buranei, petits gâteaux croquants - à l’origine consommés pour Pâques - parfaits pour accompagner le café. Cadre et service raffinés, prix en conséquence pour ce lieu fréquenté par de nombreuses célébrités. En saison, il est fortement conseillé de réserver.

grâce à quelques artisans toujours actifs et grâce à un

Riva Rosa, via San Mauro 296

très beau musée, installé au centre de l’île, piazza

Une valeur sûre à la jolie terrasse ensoleillée, même en hiver. Cadre intérieur élégant. Personnel agréable et souriant, service impeccable à l’avenant. Les plats traditionnels sont à l’honneur ( sardines « in saor », risotto, spaghettis à l’encre de seiche, ou « alle vongole ») et réalisés avec des produits frais dans les règles de l’art. Dans le même esprit, les pâtes et le pain sont « faits maison ». Pour passer un moment privilégié, il est possible de réserver un espace privatif dans l’ « altana », bulle de tranquillité en hauteur qui offre une vue exceptionnelle sur Burano. Excellent rapport qualité/prix.

Galuppi. Baldassare Galuppi, justement, dont la statue trône sur la place éponyme, est un autre sujet de fierté pour Burano. Surnommé « Il buranello », ce compositeur baroque, né en 1706 à Burano et décédé en 1785 à Venise est en effet omniprésent sur l’île. On lui doit notamment l’opéra Dorinda, en 1729, qui marqua le début d’une remarquable carrière. Sa longue et fructueuse collaboration avec le maître Goldoni donna ensuite naissance à dix-sept oeuvres communes, lui assurant une célébrité internationale. En son temps, Galuppi fut un modèle pour ses contemporains et inspira une admiration sans bornes à des grands noms de la musique bien sûr, mais aussi du théâtre et de la littérature. Son oeuvre compte, outre un nombre considérable d’opéras, des cantates, des oratorios, des sonates pour clavecin,

n A VISITER Musée de la dentelle, piazza Galuppi : avant de vous précipiter avec frénésie dans les innombrables boutiques de l’île qui proposent de la dentelle - spécialité locale renommée - allez jeter un coup d’oeil au Musée dédié, il Museo del Merletto, situé sur l’emblématique piazza Galuppi. Ouverte en 1981 et récemment rénovée, cette structure qui a succédé à la fameuse école des dentellières de Burano propose des pièces exceptionnelles, qui témoignent de la maîtrise des artisans locaux. Quelques magnifiques exemples du célèbre « punto Burano » ( point de Burano ) à l’exécution très difficile, vous permettront de faire ensuite vos achats avec plus de discernement… Les dentellières de Burano se seraient, dit-on, inspirées d’une plante de la Lagune pour créer ce réseau de fil arachnéen, réalisé à l’aiguille. Le musée accueille régulièrement des évènements artistiques : jusqu'au 30 avril, l’exposition Peinture de lumière, Burano et ses peintres présente ainsi une sélection d’oeuvres remarquables provenant de la collection de la Galerie d'Art Moderne et Contemporain de Ca’ Pesaro. Cette présentation illustre la manière dont Burano, l'île la plus « insulaire » de la lagune de Venise devint au cours du siècle dernier un cadre d’inspiration privilégié pour des artistes d’avant-garde comme Gino Rossi, Umberto Moggioli, Ugo Valeri, Felice Casorati ou encore Pio Semeghini.

des concertos et des symphonies. Chaque année en

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A TIRE D’AILE / VISITE

hommage dans divers lieux de Venise et de la lagune (

une opération de « rafraîchissement » une fois par an. La gamme de couleurs est évidemment bien plus large

informations www.festivalgaluppi.it ). Si Burano est

qu’autrefois - où le rouge, l’ocre et le jaune prédominaient

connu pour sa dentelle et le talent de son enfant prodige,

- grâce à l’avènement des peintures et pigments

elle est aussi, plus encore peut-être, régulièrement

modernes qui enrichissent la palette ad infinitum…

citée pour le charme pittoresque de ses petits canaux

Peintres, photographes et artistes ont souvent choisi

serpentant sur la lagune, bordés de maisons vivement

Burano comme sujet. Il se murmure aussi que de

colorées. Cette île peuplée d’environ 3 000 personnes

nombreuses célébrités auraient succombé au charme

compte en effet de nombreux pêcheurs : afin de

de ces petites maisons au point d’en acheter deux ou

retrouver facilement leur maison dans la brume qui

trois à la fois pour en faire un lieu de villégiature

envahit souvent la lagune, surtout en hiver, ils avaient

régulier…Si elle regorge de restaurants et de boutiques,

coutume de peindre leur façade, très simple au demeurant,

l’île - par rapport à ses « grandes soeurs » de la lagune

avec des couleurs vives. Cette habitude perdure encore

- compte en effet très peu d’hôtels !

septembre, un festival portant son nom lui rend

aujourd’hui, avec l’obligation officielle de procéder à

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TEXTE ET PHOTOS SANDRA ALFONSI


AGENDA CORSE n AJACCIO n RÉSIDENCE / LECTURE / CONCERT

(

LE 13 FÉVRIER À 20H30

ARIA FÉVRIER 2020

)

Sünd For Bartolomeo `

Berny. pour Déa Communication

Spectacle bilingue Corse-Français. Deux musiciens : MarcSauveur Costa – Pierre Savalli & Deux lecteurs : Stefanu Cesari et Charly Martinetti. Le projet de cette lecture-concert naît de la rencontre de Unsünd, un duo de musiciens, composé de Pierre Savalli et Marc-Sauveur Costa, évoluant dans l'univers des musiques électroniques, avec Bartolomeo in cristu, un recueil poétique de Stefanu Cesari ( Editions Eoliennes, 2018 ). À partir de la lecture, un dialogue s'est construit entre les musiciens, le texte et l'auteur, autour de l'idée de matière sonore. Unsünd travaillant principalement le son issu de la matière brute (métal, pierre...), il était évident qu'une correspondance existait entre les deux univers, où la matière est essentielle, affirmée, traversée. Pensée comme un projet non figé, évolutif, cette lecture donne toute sa place à la création sonore, qui enveloppe et contient la parole poétique. L'idée centrale étant celle qui anime le recueil Bartolomeo in cristu : un homme se perd dans un territoire qui lui est étranger, un pays premier, à la recherche de son martyre et de son enfance. La lecture se mêle à un pays sonore et concret que l'on traverse à mesure, sur les traces de ce Bartolomeo inconnu. Chaque spectacle – ou série de spectacles – est l'occasion de remodeler la matière et de l'enrichir au contact d'autres artistes. Pierre-Laurent Santelli aura contribué à apporter mouvement et théâtralité aux premières représentions. Aghja, 6 chemin de Biancarello - Renseignements 04 95 20 41 15

n AJACCIO n THÉÂTRE

(

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LE 15 FÉVRIER À 20H30

)

Postcards da quì da fora

© XDR

Conception, mise en espace et réalisation : Marie-Line Cau et Francis Aïqui. Production : Francà u Mare. Les élèves de l'option théâtre en terminale du lycée Laetitia Bonaparte, promotion Shakespeare, encadrés par Marie-Line Cau et Francis Aïqui, sont engagés avec enthousiasme cette année dans le volet pédagogique de « Francà u mare » : un projet d'échange culturel avec des lycéens écossais ! Chaque groupe prépare de son côté une « carte postale » théâtrale de son pays à destination de l'autre, création libre qui mêlera textes d'auteur, propositions des élèves, chansons, images, le tout dans différentes langues... Deux temps de rencontre sont au programme, l'un à Ajaccio, en février, pour une première session collective de travail où les Corses accueilleront les Écossais, l'autre à Edimbourg, en avril, pour une dernière étape où les Écossais accueilleront les Corses. À l'Aghja, la première période de travail commun sera présentée au public sous forme de work in progress le samedi 15 février. Aghja, 6 chemin de Biancarello - Renseignements 04 95 20 41 15


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AGENDA CORSE

ARIA FÉVRIER 2020

n BASTIA n EXPOSITION / SPECTACLE CHORÉGRAPHIQUE

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LE 15 FÉVRIER À 20H30

) n AJACCIO n THÉÂTRE MUSICAL

Immurtali Pièce chorégraphique pour quatre danseurs par le Collectif 1+ 1 inspirée par l’exposition photographique d’Armand Luciani. Conception : Armand Luciani et le Collectif 1+1. Chorégraphie et interprètes : Jean-Baptiste Bartoli, Barbara Brecqueville, Estelle Garcia, Pierre-Dominique Garibaldi. Scénographie : Armand Luciani. Ce projet chorégraphique repose sur l’exposition « Immurtali » d’Armand Luciani qui a photographié quatre lieux abandonnés de la ville de Bastia : le couvent Saint-François, l’hôtel Île de Beauté, la congrégation du Bon Pasteur et la prison Sainte-Claire. Dans ces lieux à l’agitation absente, aux murs craquelés, aux sols défraîchis, Jean-Baptiste Bartoli a entrevu dans les danseurs la possibilité de nourrir l’espace par la forme vive des corps. Ils y voient eux aussi une énergie à incarner, puissante, éphémère et contradictoire. Ils y entendent déjà un écho et y perçoivent un mouvement. C’est cela le sens profond d’ « Immurtali »… Dès 19h, rendez-vous au théâtre municipal ( péristyle ) pour découvrir l’exposition « Immurtali » d’Armand Luciani, séries photographiques à l’origine du spectacle. Cette exposition sera présentée par l’artiste et sera suivie d’un apéritif dinatoire avant la représentation. Théâtre municipal, rue Favalelli - Renseignements 04 95 34 98 00

n AJACCIO n MUSIQUE/CONCERT DEBOUT

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LE 8 FÉVRIER À 21H

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O’Sisters (USA) - Soul / Funk / Electro / World Créé sous l’impulsion de la DJ et productrice française Missill, O’Sisters est un collectif féminin réunissant des artistes des quatre coins du monde. O’Sisters diffuse des messages positifs d’émancipation, d’unité et de solidarité aux femmes du monde entier. O’Sisters défend l’idée que nous faisons tous partie d’une grande famille, que nous pouvons nous enrichir les uns les autres en partageant nos expériences et nos connaissances à travers une passion commune : la musique. À la production on retrouve donc Missil, figure-clé de la scène breakbeat hexagonale. Elle est accompagnée de Narjess aux percussions et de trois chanteuses : Seny originaire du Sénégal, Tiana de Bosnie et Jordan, rappeuse américaine basée à New York. Mêlant électro, soul, funk et world, la musique de O’Sisters est un parfait cocktail de sonorités électroniques, de percussions traditionnelles et de voix envoûtantes. Le rap espagnol contraste avec la douceur de chants africains ancestraux, le chant indien y est jumelé avec le rap de rue new-yorkais, des mélodies oubliées de Bosnie y sont mêlées à des percussions tunisiennes, le tout sur des rythmiques implacables influencées par les rythmes africains. Aghja, 6 chemin de Biancarello - Renseignements 04 95 20 41 15

n CORTE n EXPOSITION / ÉVÉNEMENT

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LE 25 FÉVRIER À 20H30

Berlin Kabarett De Stéphan Druet. Mise en scène Stéphan Druet. Avec Marisa Berenson, Sebastiàn Galeota, Stéphane Corbin, Jacques Verzier en alternance avec Olivier Breitman, Loïc Olivier, Victor Rosi…Nous sommes à Berlin, sous la République de Weimar, dans les premières années de la montée du nazisme. Kirsten dirige l’un des grands cabarets de la capitale allemande, qui vit à la fois dans la misère économique et sociale et dans la décadence des mœurs. Elle mène la danse sans scrupule. Entourée © Victor TONELLI de son fils, de son ex-amant auteur, d’un compositeur en vogue et de deux musiciens, elle nous entraine dans l’évocation d’une gloire passée. « Une traversée satirique et tragique de l’époque la plus sombre de l’Allemagne dans un contexte artistique où l’expressionnisme jette ses derniers feux. » Ambiance berlinoise sur fond de nazisme rampant au sous-sol du Poche-Montparnasse reconverti en cabaret underground, où Kurt Weill, notamment, s’invite à la fête, rappelant aux fans de théâtre, le souvenir des opéras de Brecht. On descend les marches, on s’installe à des tables, on commande (ou pas) une coupe de champagne et on savoure cette bulle théâtrale et musicale saisissante de vérité, que nous offre une troupe épatante d’acteurs, de musiciens et de chanteurs. La star de la revue est sans conteste Marisa Berenson, sidérante en patronne de maison cynique, qui mène son monde à la baguette. Autour d’elle, les hommes aux yeux cernés de kôhl attirent pourtant le regard. Sebastiàn Galeota surtout, dans le rôle du fils honni par la taulière, dont la voix bouleversante semble dire, à elle seule, la tragédie que s’apprêtait à vivre le XXe siècle. Sidérant ». ( Joëlle Gayot / Télérama ) Espace Diamant, boulevard Pascal Rossini - Renseignements 04 94 50 40 80 ( ou 86 )

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JUSQU’AU 31 MARS 2021

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A CITADELLA DI CORTI, UNE CITADELLE POUR HORIZON EXPÉRIENCES IMMERSIVES lll La citadelle de Corte, de sa construction à son avenir, racontée par une pluralité d’acteurs (élus, chercheurs, artistes…) et illustrée par le fonds de plans du Service historique de la Défense. Dominant le paysage et la ville de Corte, la citadelle en est devenue le symbole au point de figurer sur tous les livres, brochures ou cartes postales représentant la cité paoline. Première vision des voyageurs, qu’ils viennent de Bastia, Aleria ou Ajaccio, elle se détache du reste de la ville et caractérise l’horizon paysager et géographique. Mais elle a aussi été pour l’armée française un horizon à atteindre, un but ultime, une utopie à finaliser : construire une citadelle imprenable au centre de la Corse. Durant plus de cent ans, les militaires vont n’avoir de cesse d’améliorer ses défenses, de la doter de tous les perfectionnements techniques, de la rendre parfaite. Sans doute était-il utopique de penser qu’une armée de siège puisse amener ses canons jusqu’à Corte ; mais les officiers du Génie y ont cru et ont, avec minutie et ténacité, réglé les moindres détails pour qu’elle puisse résister à une force ennemie bien supérieure en nombre. Ainsi l’horizon a été atteint, l’utopie est devenue réalité et la citadelle a marqué de son empreinte toute l’histoire de la ville. Mais les puissantes fortifications de Corte n’ont en fait jamais servi dans la mesure où elles n’ont jamais été attaquées et la ville est longtemps restée une ville de garnison. A citadella di Corti - Une citadelle pour horizon convie le visiteur à vivre une expérience immersive qui évoque la place de ces fortifications dans l’histoire de la Corse et leurs transformations. Cette installation, sous la forme d’un spectacle audiovisuel et graphique, éclaire ce patrimoine architectural et paysager et laisse entrevoir ce que pourrait être le futur de la citadelle. A cette occasion, les visiteurs pourront découvrir sous

la forme de reproduction et de projections, une partie de la collection de plans consacrés à la place forte de Corte du Service historique de la Défense, Centre d’archives du Ministère des Armées. Une série d’interviews, projetée autour d’une maquette en relief, raconte la citadelle de Corte, de sa construction à son avenir. Pour vivre également l’expérience en extérieur sur le site, un nouveau parcours de visite, enrichi d’une expérience de réalité augmentée, est ouvert sur le chemin de ronde ouest pour permettre au visiteur de découvrir des lieux méconnus du site (notamment le quartier disparu des Castellacce) et de prendre toute la mesure de son potentiel. Deux déclinaisons viennent compléter ce spectacle et ce parcours : "In Terra d’Omi », Exposition photographique d’Armand Luciani. Textes de Marie Ferranti & Jean-Yves Acquaviva. En introduction du nouvel itinéraire de visite, ce parcours photographique tisse le lien de l’intérieur vers l’extérieur et dévoile l’immortalité de la citadelle de Corte en images. "Derrière les murailles », un espace pédagogique et interactif dédié au jeune public (6-11 ans) : voilà 600 ans que le château médiéval veille sur la ville. L’exposition Derrière les murailles nous livre l’histoire d’une place forte créée, rêvée, transformée. Tel le passe muraille, le jeune public est invité à aller voir « ce qu’il y a derrière » les murs. Véritable coup de projecteur sur le symbole de la ville, le parcours raconte, de manière ludique et interactive, les chroniques de la place défensive de Corte du Moyen Age à nos jours. Commissariat et responsabilité scientifique : Gérard Giorgetti, Professeur de chaire supérieure en Histoire, Marion Trannoy-Voisin Directrice du musée de la Corse, Collectivité de Corse. Musée de la Corse, la Citadelle - Renseignements 04 95 45 25 45


AGENDA PROVENCE n MARSEILLE n EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

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ARIA FÉVRIER 2020 JUSQU’AU 23 FÉVRIER

) n AIX EN PROVENCE n SPECTACLE MUSICAL

Par hasard A l’inverse de l’enseignement artistique, l’intervention du hasard dans le processus créatif de l’œuvre permet à l’artiste de se libérer des règles de la représentation. L’accidentel, l’aléatoire, la trouvaille vertueuse, les sculptures involontaires, les coulures, les compressions, font émerger un répertoire de formes libres menant au sublime dans l’incertitude du geste. Se substituant à l’incarnation de Dieu, le tremblement hasardeux devient l’une des composantes symptomatiques de la modernité. Cette magie de l’aléa devient le sujet même d’une œuvre idéale, géniale, peinte sans aucune intervention de la pensée. Le hasard révèle le rôle démiurgique de l’artiste alchimiste, guidé par la sérendipité des réactions chimiques de la matière. A l’opposé des « anartistes », certains inventent des protocoles, confiant leurs sens aux pouvoirs anonymes de la méthode mathématique. Ils utilisent le concept de l’aléatoire comme un cadre scientifique au travers duquel ils se soustraient à la gestuelle du peintre, créatrice d’une géométrie toujours incertaine, voire bancale. De la tache à la ligne pure, de l’automatisme au mathématisme, l’exposition déroule une typologie chronologique du hasard comme processus créatif à travers les plus importants courants et artistes de la seconde moitié du XIXème siècle à nos jours. Le parcours du Centre de La Vielle Charité s'attachera à faire émerger différentes techniques expérimentées par les artistes de 1850 à 1980. Le parcours se poursuivra à la Friche la Belle de Mai à travers des oeuvres contemporaines de 1980 à nos jours. Centre de la Vieille Charité, 2 rue de la Charité. Informations 04 91 14 58 80

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LES 21 & 22 FÉVRIER

Pastoral for the planet Laurence Equilbey, La Fura dels Baus Insula orchestra ( Direction Laurence Equilbey ) Soprano Sophie Karthäuser - Mise en scène Carlus Padrissa ( La Fura dels Baus ) Dessins et scénographie Mihael Milunovic ( Création mondiale le 21 février au Grand Théâtre de Provence ) La musique et le théâtre visuel s’allient pour un singulier plaidoyer pour la préservation de la nature.Catastrophes, ravages causés par la main de l’homme, nature et paix ont inspiré les plus grands compositeurs, au premier rang desquels Beethoven.La Tempête, extraite de son ballet Les Créatures de Prométhée, ouvre le programme dans le tumulte, sa Symphonie Pastorale le clôt dans une atmosphère apaisée. Laurence Equilbey et Insula orchestra font équipe pour la deuxième fois avec Carlus Padrissa, du collectif catalan La Fura dels Baus, reconnu pour ses mises en scène innovantes et totalement hors normes. Ils conçoivent un spectacle sur l’Homme et son rapport à l’écologie profonde. La scénographie, développée autour du thème de la forêt, nous immerge totalement et nous fait prendre conscience de l’urgence à retrouver une relation sereine avec notre environnement. Au programme, des oeuvres de Ludwig van Beethoven, Anton Reicha, Julius Rietz, Fanny HenselMendelssohn, Carl Maria von Weber… Grand Théâtre de Provence - Renseignements & réservations 08 2013 2013

n MARSEILLE n EXPOSITION / RÉTROSPECTIVE

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JUSQU’AU 17 FÉVRIER

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Giono À la veille des commémorations du cinquantenaire de sa disparition, le Mucem présente une grande rétrospective consacrée à Jean Giono (1895-1970). Loin de l’image simplifiée de l’écrivain provençal, cette exposition suit le trajet de son œuvre écrite et filmée en lui rendant toute sa noirceur, son nerf et son universalité. Poète revenu des charniers de la Première Guerre mondiale, Giono s’est en effet autant attaché à décrire la profondeur du Mal qu’à en trouver les antidotes : création, travail, pacifisme, amitié des peintres, refuge dans la nature, évasion dans l’imaginaire. Pour donner chair à l’un des artistes les plus prolifiques du XXe siècle, la quasi-totalité de ses manuscrits, exposée pour la première fois, entre en dialogue avec près de 300 œuvres et documents : archives familiales et administratives (dont celles de ses deux emprisonnements), correspondances, reportages photographiques, éditions originales, entretiens filmés, ainsi que tous les carnets de travail de l’écrivain, le manuscrit de son Journal de l’Occupation, les films réalisés par lui ou qu’il a produits et scénarisés, les adaptations cinématographiques de son œuvre par Marcel Pagnol et Jean-Paul Rappeneau, les peintures naïves du mystérieux Charles-Frédéric Brun qui lui inspira Le Déserteur, et les tableaux de ses amis peintres, au premier rang desquels Bernard Buffet. En écho à ces traces matérielles de la vie et de la création, l’exposition explore la symbolique cachée au plus profond de l’œuvre de l’écrivain à travers quatre installations d’art contemporain, créées spécialement pour ce projet. MuCEM, Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, ( J 4 - niveau 2 ) - Renseignements 04 84 35 13 13

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n MARSEILLE n EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

Giono   Exposition

Mucem

J4, 30 octobre 2019—17 février 2020

Photographie : Portrait de Jean Giono par Irving Penn, Manosque, 1957 7,, Irving Penn © Conde Nast

JUSQU’AU 22 MARS

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OLIVIER RATSI - VANISHING POINTS Vanishing Points est un road movie mental : un univers parallèle proposé par Olivier Ratsi qui oscille entre architecture réelle et immatérielle. Si le titre fait écho à certains films des années 70, où les points de fuite se référaient aux courses rapides vers le néant de l’homme moderne échappant à toute réalité, Olivier Ratsi cherche avant tout à proposer une expérience plastique et ludique entre point de vue et point de fuite, laissant à chacun la liberté de se référer à ses propres mythes. Où sommes nous à cet instant précis ? Où pouvonsnous nous projeter ? Certains points de vues se réclament d’une vérité absolue, doit-on s’y fier ? Pour figurer ces questionnements quotidiens, Olivier Ratsi utilise, à travers un espace de 1500m2, deux principales figures esthétiques liées à notre perception de l’espace : la perspective - formalisée au Quattrocento - et l’anamorphose - dont on trouve les premières traces artistiques en Chine au cours de l’époque Ming (14e siècle). D’autres inspirations de l’histoire des arts viendront émailler ce voyage comme une évocation à Newton, et à travers ce rapport “culturel” à l’espace,

nos sens seront mis à l’épreuve.Le travail d’Olivier Ratsi pose la réalité objective, le temps, l’espace et la matière comme autant de notions d’information intangibles. Se basant sur l’expérience de la réalité et de ses représentations ainsi que sur la perception de l’espace, il conçoit des oeuvres qui amènent le spectateur à se questionner sur sa propre interprétation du réel. Durant le processus de création, Olivier Ratsi met en oeuvre des dispositifs de déconstruction des repères spatio-temporels en s’appuyant sur la technique de l’anamorphose qu’il développe au cours de ses recherches. Opérant une cassure dans la réalité objective, ses créations ne se veulent pas tant un déclencheur d’émotions ou un moyen de perturber les sens qu’un catalyseur de points de vues, de références culturelles et psychologiques. Ainsi, le spectateur n’est nullement privé de sa capacité subjective de reconstruction/reconstitution de la réalité et est invité à prendre position afin de vivre l’oeuvre en fonction de son propre ressenti. Exposition présentée au 18 rue de la République - Entrée libre


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AGENDA PROVENCE

ARIA FÉVRIER 2020

n AIX EN PROVENCE n EVÉNEMENT/EXPOSITION

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JUSQU’AU 1ER MARS

) n MARSEILLE n EXPOSITION / ARTISANAT D’ART

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JUSQU’AU 16 FÉVRIER

Elles reviennent !

Fil du temps, connexions textiles

Depuis plusieurs années, le Musée du Pavillon de Vendôme invite des artistes à s'approprier ce lieu, joyau architectural aixois du XVIIe siècle. L'histoire, l'architecture et les collections du musée sont mises à la disposition des artistes afin d'entrer en résonance, vous offrant ainsi une nouvelle approche et une perception à chaque fois différente du lieu, entre passé et présent. Carte blanche a été donnée à Isa Barbier en 2011, Aïcha Hamu en 2013, Sophie Menuet en 2014, Alfons Alt en 2015, Dominique Castell en 2016, Clémentine Carsberg en 2017, Nadine Lahoz Quilez en 2018 et Marie Ducaté en 2019. Pour sa première participation à la saison du dessin, le musée a proposé à certaines de revenir : Clémentine Carsberg, Dominique Castell, Karine Debouzie, Marie Ducaté, Nadine Lahoz-Quilez, Sophie Menuet. investir les salons du Musée du Pavillon de Vendôme de leurs traits, trames, lignes et points. Elles vont créer spécifiquement ou réactiver des oeuvres pour ce lieu qu'Elles connaissent intimement, toutes...sauf Karine Debouzie qui elle s'appropriera l'espace en 2021. Autant de dessins en résonance avec les collections patrimoniales d'art graphique du musée. Autant de techniques qui se répondent... graphite, crayon, pastel, encre, souffre d'allumette, découpage, volume et montrent la diversité du dessin, dans le plan et dans l'espace. Musée du Pavillon de Vendôme 13, rue de la Molle ou 32, rue Célony - Rens 04 42 91 88 75

Si le temps "file" et que le "fil" de la vie suit son cours, c'est que l'allégorie antique mesure le temps et la vie à l'aune d'un fil. Dans la mythologie grecque, les Moires, sont les divinités du Destin. Trois sœurs représentées comme des fileuses : l'une tisse le fil de la vie, l'autre le déroule, la dernière le coupe. Ce fil symbolisant la vie et le temps est facteur de liens et de connexions humaines visibles et non visibles. Il nous entraîne à l'exploration des gestes traditionnels et des technologies contemporaines. La mythologie grecque nous apprend aussi avec Pénélope, que remettre inlassablement l'ouvrage sur le métier est une manière de retenir le temps et de le renouveler. Par le biais du fil, les artistes tentent de s'emparer du temps, de le dominer, de le marquer, comme pour s'en extraire dans un travail de patience sans cesse renouvelé. L’exposition invite à découvrir des œuvres textiles d’exception signées Ysabel de Maisonneuve, Aude Tahon, Fanny Viollet, Diana Brennan, Veronika Moos ou encore Sandrine Pincemaille ainsi que des pièces de la collection de Tuulikki Chompré, des créations de Gilles Jonemann, Laurent Nicolas et Sylvia Eustache-Rools. Dans un dialogue entre la tradition artisanale - nourricière d’inspiration - et la création contemporaine, la transmission au fil du temps crée des connexions évidentes. Maison de l'Artisanat et des Métiers d’Art, 21 Cours d'Estienne d'Orves - Entrée libre - Renseignements 04 91 54 80 5404 42 91 88 75

n MARSEILLE n EVÉNEMENT / EXPOSITION

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Massilia Toy, une collection de jouets de Marseille Qui se souvient qu’autrefois, Marseille fut le centre d’une véritable petite industrie du jouet ? Entre les traditionnelles savonneries, huileries et autres minoteries, la cité phocéenne a vu s’épanouir plusieurs dizaines de fabriques de jouets, comme autant d’usines à rêves, dont les productions merveilleuses étaient destinées à garnir sapins de Noël et cours de récré : voitures de course, camions de pompier, avions, trains mécaniques, jeux optiques, dinettes, toupies, panoplies, flippers, poupées, pistolets électriques… L’exposition Massilia Toy présente près de 500 jouets créés à Marseille entre la fin du XIXe siècle et la fin des années 1970. Une collection rare, réunie par deux brocanteurs passionnés, Christophe Feraud et Bruno Cirla, dans le souci de faire perdurer la mémoire de ces petits chefs d’œuvres de l’artisanat et de l’industrie locale. Guidée par un extraordinaire "Voyageur interplanétaire", l’exposition propose un parcours ludique à travers les différentes salles de la Galerie haute des officiers du fort Saint-Jean, à la découverte de ces jouets vintage "made in Marseille". Afin de témoigner de la richesse de ce patrimoine oublié, elle présente aussi une sélection d’archives audiovisuelles, de catalogues et de publicités ; sans oublier la reconstitution de l’atelier d’un fabricant de jouets, ainsi que l’évocation de la vitrine d’une célèbre enseigne, qui devrait rappeler des souvenir à bien des Marseillais ! MuCEM, Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée ( Fort Saint-Jean ) - Renseignements 04 84 35 13 13

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5 déc. 2019—1er mars 2020 Fort Saint-Jean Une collection de jouets de Marseille

Massilia Toy Mucem mucem.org

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n TOULON n EVÉNEMENT / EXPOSITION

JUSQU’AU 1ER MARS

E   xposition

Crédits : Boîte à biscuits publicitaire « Molié » en forme d’autobus. G. De Andreïs SA Marseille. Massilia Toy, Marseille © Yves Inchierman Panoplie du voyageur interplanétaire, mannequin articulé d’exposition. Mossé, 1954. Massilia Toy, Marseille © Yves Inchierman

JUSQU’AU 23 FÉVRIER

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PICASSO ET LE PAYSAGE MÉDITERRANÉEN Exposition coproduite par le Musée d’Art de Toulon, la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et la métropole Toulon Provence Méditerranée dans le cadre de l’événement « Picasso-Méditerranée ». Le paysage peut apparaître comme un sujet peu fréquemment traité par Picasso si on le compare à d’autres, comme le portrait ou la nature morte. Cependant, il traverse son œuvre et sa vie, au gré de ses différents ateliers ou lieux de résidence, depuis son enfance en Andalousie jusqu’à la fin de sa vie dans le Sud de la France. L’exposition s’articule autour d’une vingtaine de paysages méditerranéens peints par Picasso, mis en parallèle avec une vingtaine de paysages du Midi peints par ses contemporains, amis ou connaissances, en faisant ressortir les influences réciproques des uns sur les autres : Raoul Dufy, Georges Braque, André Derain ou Kisling. Enfin, une sélection d’une quinzaine de photographies de Lucien Clergue, Robert Capa, André Villers vient illustrer plusieurs lieux fréquentés par Picasso. Les œuvres présentées sont issues d’importantes collections publiques et privées. Les premiers paysages de Picasso sont de petits tableaux, peints en plein air en Galice. Au cours des périodes bleue et rose (1901-1906), le paysage dis-

paraît quasiment de sa production. En 1909, lors d’un séjour à Horta de Ebro, à la veille de sa période cubiste, l’artiste réalise différentes vues de ce petit village espagnol, dans lesquelles les procédés cubistes sont déjà bien affirmés. L’année suivante, Picasso peint un certain nombre de vues du port de Cadaqués, en compagnie de son ami André Derain. Au cours des années cubistes, il fait aussi plusieurs séjours estivaux à Céret, l’occasion de travailler sur des paysages de cette région. A partir de 1919, Picasso passe presque tous ses étés sur la Côte d’Azur : les paysages ensoleillés de Saint-Raphaël (1919), de Juan-les-Pins (1920, 1924, 1925, 1926, 1930) qui deviennent des sujets d’étude de « formes », du Cap d’Antibes (1923) et de Cannes (1927) inspireront toute sa production des années 1920 et 1930. Le peintre multiplie alors les peintures de paysages, les collines, les arbres et la mer lui rappelant son Espagne natale. A la fin de sa vie, la découverte d’autres paysages, plus arides, au pied de la montagne Sainte-Victoire, autour du château de Vauvenargues, lui donne l’occasion d’un travail renouvelé sur la couleur et la lumière. Musée d’art de Toulon, 113 Boulevard Général Leclerc - 04 94 36 81 01


AGENDA CÖTE D’AZUR n NICE n ART CONTEMPORAIN / RÉTROSPECTIVE

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JUSQU’AU 22 MARS

ARIA FÉVRIER 2020

) n LE CANNET n EXPOSITION / ART MODERNE

Lars Fredrikson Le MAMAC conçoit, en collaboration avec le Nouveau Musée National de Monaco, la première grande rétrospective de Lars Fredrikson (Stockholm, 1926 – Saint-Saturninles-Apt, 1997). Le travail de cet artiste pionnier, disparu quasi-anonymement en 1997, jouit depuis quelques années d’une redécouverte et d’une relecture. De grands ensembles d’œuvres sont ainsi entrés récemment dans les collections du Centre Pompidou, de la GAM à Turin et d’autres collections publiques et privées internationales. D'origine suédoise, Lars Fredrikson s'installe dans le sud de la France en 1960. Son œuvre interroge les notions d’espace, de vide, de rythmes corporels, notre capacité à les percevoir, et leur convolution avec les lois cosmiques. Lars Fredrikson rend ainsi palpable ce que l’on ne voit pas et qui est pourtant sous nos yeux : l'interaction des éléments et du monde. Le réseau de collaborations et d’amitiés de Lars Fredrikson permet de dresser une ébauche du paysage artistique et littéraire français, et plus spécifiquement celui de la région niçoise - dont il fréquente quelques-unes des plus emblématiques institutions - la Villa Arson et la Fondation Maeght notamment. Le parcours proposé s’ouvre sur les dimensions cosmiques des œuvres luminocinétiques, gravures, aquarelles et peintures, puis l’exposition invite ensuite à l’appréhension des interférences, des collages et des dessins par fax, jusqu’aux œuvres et expérimentations sonores avec la présentation exceptionnelle du studio son de l’artiste. Ce parcours non linéaire, opérant des renvois multiples, est étayé par une documentation inédite, fruit d’un long travail de recherche. Il permet de mettre à jour la contribution singulière de Lars Fredrikson et l’ampleur de son héritage. Musée de la Photographie Charles Nègre, 1 Place Pierre Gautier - Renss 04 97 13 42 20

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JUSQU’AU 7 JUIN

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Bonnard, une saison autour du Nu Orange Organisée selon un axe chronologique tout en ménageant des rapprochements entre dessins, sculpture ou photographie et peintures, le parcours de l’exposition souhaite apporter une vision renouvelée de l’artiste et montrer comment Pierre Bonnard a fait de son travail « quelque chose de personnel » pour aboutir aux œuvres de la maturité réalisées au Cannet. Dans une scénographie repensée intégrant le tout nouveau tableau entré cette année dans les collections du musée Nu orange vers 1943, le visiteur est convié à un voyage autour des sujets favoris du peintre : l’époque de La Revue blanche, vie intérieure, nus, natures mortes et paysages. Nu Orange, de retour en France : réalisée vers 1943, cette œuvre solaire et énigmatique est tout à fait atypique dans la production de Bonnard. Elle présente le dernier modèle de Bonnard, Moucky Vernay, après le décès de Marthe. Elle est très proche des œuvres de fin de vie de l’artiste où le peintre oscille entre figuration et abstraction entre intérieur et extérieur brouillant les lois de la perspective tout en entretenant un dialogue essentiel avec la Nature. Son acquisition vient en contrepoint des deux dessins préparatoires que le musée possède. Presque inédite, Nu Orange n’a été présentée en France qu’une seule fois lors d’une exposition il y a près de 20 ans. Son retour en France est une redécouverte patrimoniale majeure. Musée Bonnard, 16 boulevard Sadi Carnot - Informations 04 93 94 06 06

n MONACO n ART CONTEMPORAIN / EXPOSITION

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DU 7 FÉVRIER AU 20 MAI

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VARIATIONS - LES DÉCORS LUMINEUX D'EUGÈNE FREY PRÉSENTÉS PAR JOÃO MARIA GUSMÃO L’exposition Variations est consacrée à l’art méconnu des Décors lumineux, une technique scénographique élaborée en 1900 dans la lignée des théâtres d’ombres et des représentations de lanternes magiques, et développée sur la scène de l’Opéra de Monte-Carlo jusque dans les années 1930. Cette exposition proposée par Célia Bernasconi, Conservateur en Chef du Nouveau Musée National de Monaco, rassemble pour la première fois 300 œuvres sur papier et plus de 100 plaques de verre de l'artiste Eugène Frey (1864 - 1942), qui inventa un système complexe de projections lumineuses combinant techniques photographique, picturale et cinématographique, lui permettant de conférer aux décors de scène de multiples variations de couleurs, de lumières et de formes mais aussi d’y intégrer des images en mouvement. Plus qu'une monographie consacrée à l’inventeur des Décors lumineux, l'exposition entend révéler les interactions entre la technique développée par Frey pour la scène et les créations expérimentales de nombreux artistes, chorégraphes et réalisateurs, des premières années du XXe siècle jusqu’à nos jours. Elle présente ainsi des créations aussi diverses que les pièces d’ombres d’Henri Rivière et de Caran d’Ache pour le cabaret du Chat noir ; le théâtre mécanique de l’artisan Emmanuel Cottier ; le théâtre d’ombres de l’artiste Hans-Peter Feldmann et les per-

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formances de Lourdes Castro ; les films de silhouettes créés par Lotte Reiniger ou Michel Ocelot ; les expériences fantasmagoriques de Georges Méliès, Alexandre Alexeïeff et Claire Parker ou encore Jean Hugo ; les chorégraphies lumineuses de Loïe Fuller ; ainsi que les installations de lanternes magiques imaginées par les artistes João Maria Gusmão et Pedro Paiva. Pour cette redécouverte des Décors lumineux, qui contribuèrent à la renommée de l'Opéra de Monte-Carlo dans le premier quart du XXe siècle, Célia Bernasconi a souhaité associer à la perspective historique le regard contemporain de l’artiste João Maria Gusmão qui, au fil de son travail littéraire, plastique et filmique, a pensé et réinterprété différentes techniques de projections. En réponse à l’invitation du NMNM, João Maria Gusmão propose une production scénographique spécifique intitulée Traveling without motion, un « micro-cinéma en lumière continue » produisant des images en mouvement, sans film et sans opérateur. Ce sont ainsi neuf projections mécanisées, dispersées dans le parcours de l’exposition et jouant avec l’architecture de la Villa Paloma, qui réactivent la technique des lanternes magiques tout en offrant un contrepoint iconographique et conceptuel aux œuvres de Frey. Nouveau Musée National de Monaco ( NMNM ) Villa Paloma, 56 boulevard du Jardin Exotique - Infos + 377 98 98 48 60


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AGENDA CÖTE D’AZUR

ARIA FÉVRIER 2020

n NICE n EVÉNEMENT / EXPOSITION

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JUSQU’AU 19 MARS

) n MONACO n THÉÂTRE

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LE 6 FÉVRIER À 20H30

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Palace Paradis - Offrandes Le double funéraires en papier de Taiwan De Fiodor Dostoïevski. Adaptation et mise en scène Ronan Rivière. Avec Ronan Qui n’a jamais rêvé de retrouver les plaisirs terrestres après la mort ? Telle est la fonction des objets funéraires en papier de Taiwan, brûlés pour assurer le confort des défunts dans l’audelà. À la suite d’un décès, les familles achètent des substituts d’objets réels en papier, montés sur une structure de bambou, qu’ils envoient au disparu en les brûlant, accompagnés de monnaies funéraires - billets et pièces de papier en usage dans le monde des morts. De la maison miniature aux copies d’articles de luxe, ces créations hyperréalistes ne négligent aucun détail. Rien n’est laissé au hasard : programmes du lave-linge, smartphone équipé d’applications spéciales « paradis » ou berline avec chauffeur… Détruits par les flammes, les objets funéraires de papier n’ont pas laissé de traces matérielles mais des textes chinois les mentionnent dès le VIIIe siècle. Leur fonction rappelle celle des simulacres en terre cuite ( mingqi ) déposés de manière généralisée dans les tombes à partir de la dynastie des Han ( 206 avant notre ère à 220 de notre ère ) pour recréer l’environnement familier du défunt. Conçue en partenariat avec le Centre Culturel de Taiwan à Paris, l’exposition présente un ensemble de créations des ateliers Hsin Hsin et Skea réalisées exceptionnellement pour le musée du quai Branly - Jacques Chirac ( Paris ). Musée départemental des Arts asiatiques, 405 promenade des Anglais - Entrée libre - Renseignements 04 92 29 37 00

Rivière, Jérôme Rodriguez, Michaël Giorno-Cohen, Jean-Benoît Terral, Laura Chetrit, Antoine Prud’homme de la Boussinière ou Xavier Lafitte et Olivier Mazal au piano. Monsieur Goliadkine, paisible fonctionnaire de Saint-Pétersbourg, voit sa vie bouleversée par l’apparition d’un double de lui-même. Et il semble que cet autre Goliadkine intrigue pour lui prendre sa place ! Une histoire fantastique qui traite avec humour et empathie de la confusion d’un homme tiraillé entre sa timidité et sa fascination pour les autres. Théâtre Princesse Grace, 12 avenue d’ Ostende - + 377 93 50 03 45

n MONACO n THÉÂTRE

© Benjamin DUMAŚ

(LES 13 & 14 FÉVRIER À 20H30 )

Le lien De François Bégaudeau. Mise en scène Panchika Velez. Avec Pierre Palmade, Catherine Hiegel et Marie-Christine Danède.Une mère (Catherine Hiegel) et son fils (Pierre Palmade) se parlent. La mère pense qu’ils se parlent, le fils ne le pense pas. Parler, pour elle, est aussi simple que © J. STAY ça, mais pour lui non. Le fils est compliqué, le fils coupe les cheveux en quatre. Le fils est un intellectuel, le simple ne lui va pas. Il se lève pour partir, et ne part pas. Que ça lui plaise ou non, il est bien né d’une mère... Mais alors comment défaire ce lien indéfectible ? Théâtre Princesse Grace, 12 avenue d’ Ostende - Renseignements + 377 93 50 03 45

n SAINT PAUL DE VENCE n EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

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JUSQU’AU 8 MARS

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Ra’anan Levy - L’épreuve du miroir Cette exposition consacrée au monde pictural de Ra’anan Levy - commissaire invité Hervé Lancelin - rassemble une trentaine d’œuvres et un ensemble de gravures qui seront mises en regard avec les collections de la Fondation Maeght. Ra’anan Levy n’a cessé de traquer des portions de la réalité ordinaire, singulièrement choisies, affirmant son style tout en approfondissant ses thèmes de prédilection : configuration de l’espace, fuite du temps, absence des personnes, présence des objets, l’habité et l’inhabité, les jeux de perception visuelle et d’imagination transformant le quotidien en étrangeté. Le principe que l’on peut détecter dans l’œuvre de Ra’anan Levy et qui sert de fil conducteur à son travail est l’ambiguité. D’un côté, les œuvres qui représentent la plénitude jusqu’à la boulimie comme les tables de travail et les ateliers pleins d’objets utiles ou négligeables, ou encore les tableaux qui représentent des bibliothèques dans lesquelles on peut se noyer sous des piles de livres jetés dans tous les sens. De l’autre côté, les sujets maigres voire anorexiques comme des pièces et des appartements vides, ou des fragments de miroirs. L’élément qui lie des sujets si opposés est simple : si l’on observe les pots de peinture sur les tables de travail, on aperçoit qu’ils sont toujours ouverts et qu’ils nous invitent à entrer, comme Alice entre au pays des merveilles dans un labyrinthe où elle trouve des pièces vides et des miroirs. Il y a toujours une ouverture qui invite les spectateurs à entrer. Ra’anan Levy, né en 1954, vit et travaille aujourd’hui entre Paris et Florence. Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes - Informations 04 93 32 81 63

n NICE n EXPOSITION / ART NAÏF

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JUSQU’AU 22 AVRIL

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#ROSEESTLAVIE!… Adossée sur la peinture Naïve issue du fonds permanent et principalement de la donation fondatrice du critique d’art et collectionneur Anatole Jakovsky, l’exposition « #roseestlavie!...est née de l’intérêt porté à l’analyse faite par ce dernier : « Cette peinture de dimanche ne peut être que rose ! C’est-à-dire belle, belle à tout prix ! Belle et ensoleillée. Il n’y pleut jamais… Oui, roses sont les roses, roses sont les nuages, roses sont les arbres et les jardins, roses sont les maisons, roses sont les saisons… Rose, couleur de fête et de joie, rose, - comme sont le rouge et le vert, rose comme l’orange et le bleu… Rose est la vie… » Cette analyse permet en effet d’envisager ce que l’Art Naïf porte de geste délibéré, loin de la vision péjorative parfois véhiculée à son sujet. Le propos de l’exposition est donc de reprendre visuellement à son compte les clichés qui se présentent spontanément à l’esprit lorsqu’on évoque l’Art Naïf pour mieux les désamorcer afin d’en dévoiler la philosophie de la vie qu’il porte et sa proximité avec les interrogations sociétales les plus contemporaines, sauvegarde des relations humaines et préservation de l’environnement notamment. Le parcours de l’exposition, articulé en deux axes, commence par une salle d’introduction du propos : « Un monde de petites communautés conviviales dans un environnement naturel protégé ». Le premier axe « Célébrer la vie bonne… », s’attache à mettre en exergue la présence au sein des œuvres présentées d’une représentation de la joie de vivre, partagée en commun. Le second axe « … connecté au vivant », met en valeur l’ »être ensemble » du point de vue du travail, de l’économie autarcique ou semi-autarcique qui émane de ces œuvres Naïves. Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky, Château Sainte-Hélène, Av de Fabron Renseignements 04 93 71 78 33

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AGENDA PARIS n IER ARRONDISSEMENT n ÉVÉNEMENT/ EXPOSITION

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ARIA FÉVRIER 2020

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JUSQU’AU 24 FÉVRIER

) n IVÈME ARR. n ÉVÉNEMENT/ LITTÉRATURE

Léonard de Vinci L’année 2019, cinquième centenaire de la mort de Léonard de Vinci en France, revêt une signification particulière pour le Louvre qui possède la plus importante collection au monde de peintures de Léonard ainsi que 22 dessins. Le musée trouve en cette année de commémoration l’occasion de rassembler autour des cinq tableaux essentiels qu’il conserve, à savoir la Vierge aux rochers, la Belle Ferronnière, la Joconde — qui reste dans la salle où elle est habituellement exposée —, le Saint Jean Baptiste et la Sainte Anne, la plus grande part possible des peintures de l’artiste, afin de les confronter à un large choix de dessins ainsi qu’à un ensemble, restreint mais significatif, de tableaux et de sculptures de l’environnement du maître. Cette rétrospective inédite de la carrière de peintre de Léonard permet de montrer combien il a mis la peinture audessus de tout et comment son enquête sur le monde, qu’il appelait « la science de la peinture », fut l’instrument de son art, dont l’ambition n’était rien moins que d’apporter la vie à ses tableaux. Aboutissement de plus de dix années de travail, qui ont vu notamment l'examen scientifique renouvelé des tableaux du Louvre et la restauration de trois d’entre eux, permettant de mieux comprendre sa pratique artistique et sa technique picturale, l’exposition clarifie également la biographie de Léonard en reprenant tous les documents d’archives. Elle dresse le portrait d’un homme et d’un artiste d’une extraordinaire liberté. Musée du Louvre ( Hall Napoléon ) rue de Rivoli - Réservation obligatoire - Renseignements 01 40 20 53 17

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LES 7, 8 ET 9 FÉVRIER

Maghreb Orient des livres 2020

Pour la troisième année consécutive, Coup de soleil et l’iReMMO ( Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen - Orient ) s'associent pour organiser ensemble le Maghreb-Orient des livres, rendez-vous incontournable pour tous les passionné(e)s de littérature, d’histoire et d’actualité du Maghreb, du MoyenOrient et de leurs diasporas. Cette prochaine édition rassemblera quelques 150 écrivain(e)s pour une édition placée notamment sous le signe des soulèvements populaires, parmi les différents thèmes abordés lors des rencontres, tables rondes et entretiens qui rythment l’évènement. Le public retrouvera également un © Affiche Raphaelle MACARON très grand choix d’ouvrages classiques et contemporains de la littérature de la région, ainsi que de nombreuses revues littéraires et fanzines de BD du sud de la Méditerranée. Autre nouveauté cette année, familles et enfants pourront profiter d’une programmation spécialement dédiée, avec une sélection variée d’ouvrages jeunesse et des ateliers gratuits pendant tout le week-end. Parmi les auteurs invités : Khaouther Adimi, Sofia Aouine, Anissa Bouziane, Kamel Daoud, Samira El Ayachi, Joumana Haddad, Mazen Kerbaj, Philippe Laïk, Charif Majdalani, Serge Moati, Lotfi Mokdad, Shlomo Sand, Leîla Sebbar, Khalil Tafakji, Dima Wannous… Salons de l’Hôtel de ville de Paris, 3 rue de Lobau - Entrée libre

n IER ARRONDISSEMENT n EXPOSITION / ARTS DÉCORATIFS

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PROLONGATION JUSQU'AU 22 MARS

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Marche et démarche - Une histoire de la chaussure Après « La Mécanique des dessous » (2013) et « Tenue correcte exigée ! » (2017), le Musée des Arts Décoratifs poursuit l’exploration du rapport entre le corps et la mode avec un troisième volet aussi surprenant qu’original autour de la chaussure, la marche et la démarche. L’exposition « Marche et démarche. Une histoire de la chaussure » s’interroge sur le statut de cet accessoire indispensable du quotidien en visitant les différentes façons de marcher, du Moyen Âge à nos jours, tant en Occident que dans les cultures non européennes. Comment femmes, hommes et enfants marchent-t-il à travers le temps, les cultures et les groupes sociaux ? Près de 500 œuvres : chaussures, peintures, photographies, objets d’art, films et publicités, issues de collections publiques et privées françaises et étrangères, proposent une lecture insolite d’une pièce vestimentaire parfois anodine souvent extraordinaire. Musée des Arts Décoratifs , 107 rue de Rivoli - Infos 0144 55 57 50

n VIIIÈME ARRONDISSEMENT n EXPOSITION / ART CONTEMPORAIN

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DU 11 FÉVRIER AU 7 JUIN

LE SUPERMARCHÉ DES IMAGES enjeux. D’une part, elles réfléchissent les bouleversements « Nous habitons un monde de plus en plus saturé qui affectent aujourd’hui l’économie en général, qu’il d’images. Leur nombre connaît une croissance tellement exs’agisse de stocks aux dimensions inouïes, de matières preponentielle – aujourd’hui plus de trois milliards d’images mières raréfiées, du travail et de ses mutations vers des partagées chaque jour sur les réseaux sociaux – que l’espace formes immatérielles ou encore de la valeur et de ses noude la visibilité semble être littéralement submergé. Comme velles expressions, notamment sous forme de cryptomons’il ne pouvait plus contenir les images qui le constituent. naies. Mais, d’autre part, ces œuvres interrogent aussi le Comme s’il n’y avait plus de place, plus d’interstices entre devenir de la visibilité à l’ère de l’iconomie globalisée : enelles. On s’approcherait ainsi de la limite que Walter Benjamin, traînée dans des circulations incessantes, l’image – toute il y a un siècle déjà, imaginait sous la forme d’« un espace à image – nous apparaît de plus en plus comme un arrêt sur cent pour cent tenu par l’image ». Face à une telle surproducimage, c’est-à-dire comme une cristallisation momentanée, tion d’images, se pose plus que jamais la question de leur comme l’équilibre provisoirement stabilisé des vitesses qui stockage, de leur gestion, de leur transport (fût-il électronla constituent. Dans le supermarché qui s’expose ici, en ique) et des routes qu’elles suivent, de leur poids, de la fluidité somme, les images de l’économie parlent chaque fois de ou de la viscosité de leurs échanges, de leurs valeurs fluctul’économie de l’image. Et vice versa, comme si elles forantes – bref, la question de leur économie. Dans l’ouvrage Visuel © Thomas Ruff Substrat 8 II, 2002 maient un recto-verso ». ( Commissaire général : Peter dont est issue cette exposition, la dimension économique de la vie des images prend le nom d’iconomie . Les œuvres choisies Szendy - Commissaires associés : Emmanuel Alloa et Marta Ponsa ) pour « Le supermarché des images » posent un regard incisif et vigilant sur de tels Jeu de Paume, 1 place de la Concorde - Rens 01 47 03 12 50

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AGENDA PARIS

ARIA FÉVRIER 2020

n VIIÈME ARRONDISSEMENT n EXPOSITION / ARTS PREMIERS

(JUSQU’AU 29 MARS ) n XVIÈME ARR. n ÉVÉNEMENT / EXPOSITION

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DU 27 FÉVRIER AU 5 JUILLET

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Frapper le fer, l’art des forgerons africains

Cézanne et les maîtres Rêve d’Italie

Peu d’endroits dans le monde ont un rapport aussi puissant avec le fer que l’Afrique subsaharienne. Depuis plus de deux millénaires, le travail de l’un des matériaux les plus fondamentaux de la planète a révolutionné le continent et façonné en profondeur ses communautés et cultures, des champs aux foyers, des terrains de bataille aux lieux religieux. Sous le marteau du forgeron africain, maître du feu et virtuose de la transformation, le métal a été fondu, forgé, martelé puis métamorphosé en objets, et parfois investis d'un pouvoir social et spirituel, avec une sensibilité artistique impressionnante. Orchestrée par l'artiste et forgeron américain Tom Joyce et les membres du comité scientifique, l’exposition "Frapper le fer, l’art des forgerons africains" déploie une diversité de formes et de traditions autour du fer dans différentes régions du continent subsaharien. Près de 230 pièces réalisées entre le 17e siècle et l’époque contemporaine, allant de la sculpture en bois à une myriade de formes de monnaies, instruments de musique, armes, objets de prestige, témoignent du talent et des prouesses techniques des forgerons d’Afrique, personnages autant vénérés que craints. Un ensemble unique d’œuvres, de collections publiques et privées, originaires de plus de quinze pays parmi lesquels le Nigeria, le Mali, le Bénin ou la République démocratique du Congo, est réuni au musée du quai Branly Jacques Chirac pour l’une des présentations les plus complètes jamais réalisées. Musée du quai Branly - Jacques Chirac, 37 Quai Branly ( Mezzanine est ) - Rens 01 56 61 70 00

Le musée Marmottan Monet propose au public une exposition inédite intitulée « Cézanne et les maîtres. Rêve d’Italie ». Pour la première fois l’œuvre du peintre aixois sera mise en regard de chefs-d’œuvre des plus grands maîtres italiens, du XVIe au XIXe siècle. Ainsi une exceptionnelle sélection de toiles de Cézanne dont l’iconique Montagne Sainte-Victoire, les incontournables Pastorale et natures-mortes, feront face à un rare ensemble de peintures anciennes signées Tintoret, Le Greco, Ribera, Giordano, Poussin, et pour les modernes Carrà, Sironi, Soffici, Pirandello sans oublier Boccioni et Morandi. Riche d’une soixantaine de chefs-d’œuvre provenant des plus importantes collections publiques et privées du monde entier (musée du Louvre, Orsay, National Gallery of Art de Washington, collection Thyssen-Bornemisza de Madrid, Pola Museum de Kanagawa, Walker Art Gallery de Liverpool, …), la première partie du parcours mettra en évidence l’impact de la culture latine dans l’œuvre de Cézanne et la manière dont il s’est nourri de l’exemple de ses illustres prédécesseurs pour asseoir une peinture « nouvelle ». Forte de cette italianité, il n’est pas étonnant que l’expérience du maître aixois ait aussi marqué les artistes de la péninsule. La dernière section de l’exposition illustre ainsi l’influence décisive de Cézanne sur les grands maîtres du Novecento italien. Revisitant ses recherches, des œuvres de Carrà, Morandi, Boccioni, etc. soulignent la valeur intemporelle de l’œuvre de Cézanne, pivot de l’art du XXe siècle. Musée Marmottan -Monet, 2 rue Louis-Boilly - Informations 01 44 96 50 33

n XVIÈME ARRONDISSEMENT n EXPOSITION / RÉTROSPECTIVE

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JUSQU’AU 1ER MARS

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Hans Hartung - La fabrique du geste La dernière rétrospective dans un musée français datant de 1969, il était important de redonner à Hans Hartung (1904-1989) toute la visibilité qu’il mérite. L’exposition porte un nouveau regard sur l’ensemble de l’oeuvre de cet artiste majeur du XXe siècle et sur son rôle essentiel dans l’histoire de l’art. Hans Hartung fut un précurseur de l’une des inventions artistiques les plus marquantes de son temps : l’abstraction. Acteur d’un siècle de peinture, qu’il traverse avec une soif de liberté à la mesure des phénomènes qui viennent l’entraver – de la montée du fascisme dans son pays d’origine l’Allemagne à la précarité de l’après-guerre en France et à ses conséquences physiques et morales – jamais, il ne cessera de peindre. Le parcours de la rétrospective comprend une sélection resserrée d’environ trois cent oeuvres, provenant de collections publiques et particulières françaises et internationales et pour une grande part de la Fondation Hartung-Bergman. Cet hommage fait suite à l’acquisition du musée en 2017 d’un ensemble de quatre oeuvres de l’artiste. L’exposition est construite comme une succession de séquences chronologiques sous la forme de quatre sections principales présentant de nombreuses peintures, photographies, oeuvres graphiques, éditions limitées illustrées ou expérimentations sur céramique, ainsi qu’une sélection de galets peints. Afin de mettre en relief le parcours d’Hans Hartung, en même temps que son rapport à l’histoire de son temps, cette exposition propose également des documents d’archives, livres, correspondances, carnets, esquisses, journal de jeunesse, catalogues, cartons d’invitations, affiches, films documentaires, etc. Figure incontournable de l’abstraction au XXe siècle, Hans Hartung, par sa vision singulière d’un art tourné vers l’avenir, vers le progrès humain et technologique, vient nous questionner aujourd’hui encore. Musée d’Art Moderne, 11 Avenue du Président Wilson - Renseignements 01 53 67 40 00

n XVIÈME ARRONDISSEMENT n EVÉNEMENT / EXPOSITION

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JUSQU’AU 9 MARS

L’ÉTOFFE DES RÊVES DE LEE YOUNG-HEE - SÉOUL-PARIS lll Grâce à une exceptionnelle donation textile, le Musée national des arts asiatiques- Guimet ( MNAAG ) devient le récipiendaire de la plus importante collection au monde de textiles coréens en dehors de la Corée Consacrée par son pays comme la plus grande figure de la mode coréenne, Lee Young-hee (1936-2018) a propulsé sur la scène internationale l’image d’une Corée moderne et décomplexée, fière de son illustre passé et de sa tradition raffinée. Puisant son inspiration et sa philosophie dans le hanbok, le vêtement traditionnel des femmes coréennes, son art s’épanouit dans une modernité sans cesse renouvelée, passant de la parfaite maîtrise des formes traditionnelles aux figures aériennes d’un hanbok libéré. Lee Young-hee entame une carrière de couturièrestyliste presque par hasard. Le vêtement coréen va rapidement devenir une passion qu’elle approfondit par des recherches historiques menées avec Seok Ju-seon, spécialiste reconnue de l’histoire du costume. Ensemble elles s’attèlent à une minutieuse reconstitution de vêtements d’après les peintures des rouleaux dépeignant les cérémonies de cour de la fin de la période Choson (1394-1910). Les costumes des officiels et les costumes de cour de cette époque sont d’une extrême rareté. Lee Young-hee met en place un processus de « recréation » de ces pièces qui inclut la fabrication des soieries à l’identique, l’emploi de teinture naturelle, la couture et la broderie à la main ; son travail s’alimente également de la collection de ces précieuses pièces Choson – vêtements ou accessoires – qu’elle rassemble peu à peu tout au long de sa carrière. En 1993 Lee Young-hee montre une collection de prêt-à-porter à Paris, et présente un défilé haute-couture l’année suivante. Ses « étoffes de vents et de songes » enchanteront les défilés haute-couture jusqu’en 2016 à Paris, ainsi qu’à New York. Elle explore tous les matériaux traditionnels (ramie, soie) tout en expérimentant des mélanges nouveaux (fibre de bananier et soie), jouant tour à tour des effets de transparences et de matières rugueuses, faisant de la combinaison traditionnelle (une ample robe s’élargissant sous la poitrine et un très court boléro noué de rubans), un vocabulaire versatile, librement et constamment réinventé. Le Musée national des arts asiatiques- Guimet a reçu en 2019 la donation exceptionnelle du fonds de textiles de Lee Young-hee de la part de sa fille, Chungwoo Lee, avec le soutien de la fondation DARI.. Musée national des arts asiatiques – Guimet - 6, place d’Iéna - Renseignements 01 56 52 54 33

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