DOSSIER CAMIONNAGE
Le financement : une solution aux primes qui grimpent Avec l’explosion du cout de l’assurance camionnage, les entreprises de financement de primes s’attèlent à alléger le fardeau qui pèse sur les sociétés de transport. TEXTE : AURÉLIA MORVAN
L
a rudesse du marché profite aux entreprises spécialisées dans le financement de primes, qui voient là une occasion de présenter leur offre aux courtiers en assurance de dommage et à leur clientèle. Leur aide est la bienvenue pour un secteur en particulier : celui du camionnage, qui subit de plein fouet le resserrement du marché. Quand les entreprises de transport arrivent à trouver une compagnie d’assurance qui accepte de prendre en charge leurs risques, un autre défi les attend : réussir à payer une prime d’assurance qui n’en finit plus de grimper. « Dans ma clientèle de courtiers, je n’en ai pas beaucoup qui se spécialisent dans le domaine du camionnage. Le problème, c’est que le marché devient de plus en plus difficile. Ce n’est pas le courtier qui ne veut pas aller dans ce domaine, c’est l’assureur qui ne veut pas couvrir le risque. Même si un assureur est plus flexible, car il a un gros volume avec le courtier, s’il prend en charge le risque, le prix de la prime sera fixé en conséquence », dit Claude Alix, président et fondateur de Financement Calico, qui souligne que « le marché devient de plus en plus difficile ». Richard Allen, vice-président au développement des affaires à CAFO, ajoute que les primes sont en hausse parce qu’il y a moins d’acteurs dans l’assurance
Le
COMPARATIF
camionnage au Québec. « On a vu des hausses de 100 à 200 %. Les assurés qui payaient une prime standard de 100 000 $, il y a un ou deux ans, peuvent désormais payer 200 000 $ ou 300 000 $ pour la même protection. » Tous ses concurrents posent le même constat. « On a vu dernièrement que le camionnage a été frappé par des hausses importantes du côté des assureurs; des primes doublées, voire triplées. Si le client payait 200 000 $ par année et qu’à son renouvellement, il apprend qu’il doit payer 600 000 $, s’il n’a pas prévu ça dans son budget, ça va être difficile pour lui », dit Eric Bissonnette, vice-président des ventes, région de l’Est, Financement d’assurance FIRST du Canada. Avec des hausses si importantes, le courtier se tourne vers le financement de primes, car « le client peut avoir besoin d’une solution pour payer sa prime », dit M. Allen. Même si le client a en sa possession les liquidités nécessaires pour payer sa prime d’un coup, faire appel à un financement peut lui permettre de « protéger son fonds de roulement », dit Mathieu Rhéaume, superviseur à Financement Eurêka. Obtenir une couverture d’assurance est le premier objectif d’une entreprise. Pouvoir payer les primes, surtout lorsque leur prix gonfle, est le deuxième. Il rejoint le but premier des sociétés de financement de primes :
FINANCEMENT DE PRIMES : LES OFFRES DE 6 FOURNISSEURS PRÉSENTS AU QUÉBEC
Entreprise
Finance des primes d'assurance de dommages depuis
Bureaux au Canada
CAFO
Plus de 60 ans
Montréal, Toronto et Edmonton
Non
Primaco
1962
Montréal
Oui (confidentiel)
Calico
1987
Montréal
Non
FIRST
2001
Toronto, Vancouver et Wainwright
Oui (une vingtaine dont April, ainsi que La Garantie et Frank Cowan Company, acquis par Intact)
Snap
2006
Toronto et Vancouver
Oui (Groupassur, Groupe Totten et Profescau, au Québec)
Eurêka
2012
Québec
Non
Source : SAAQ. | Compilation : Journal de l'assurance.
26 JOURNAL DE L’ASSURANCE AVRIL 2020
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