Les camionneurs à la recherche de solutions pour réduire le cout des sinistres L’envolée des primes d’assurance qui a touché le transport routier ces dernières années n’est pas passée inaperçue dans l’industrie du camionnage. TEXTE : ALAIN CASTONGUAY
À
l’Association du camionnage du Québec (ACQ), on confirme avoir participé à des rencontres avec les assureurs afin de trouver des solutions à la hausse du cout des sinistres. Ces rencontres ont eu lieu le 30 novembre 2018 et le 14 février 2019 avec le Bureau d’assurance du Canada (BAC), précise Marc Cadieux, PDG de l’ACQ. Du côté de l’Association des routiers professionnels du Québec (ARPQ), le directeur général, Francis Rouleau, affirme que son groupe a été le premier à réclamer l’intervention du BAC. Plusieurs de ses membres avaient alors essuyé des refus au moment de renouveler leur garantie en responsabilité civile. L’ACQ a demandé une nouvelle rencontre avec les assureurs réunis au sein du comité créé par le BAC, mais sans succès, faute d’éléments nouveaux justifiant de reprendre les travaux. « On essaie quand même de les rencontrer une fois par année », ajoute M. Cadieux. Hausse des sinistres et des frais La valeur en hausse des camions est aussi l’un des facteurs qui expliquent l’augmentation du cout des sinistres. Les parechocs et les parebrises sont désormais équipés de capteurs électroniques. Le moindre bris coute cher à réparer. « Il y a 10 ans, les camions neufs valaient entre 140 000 $ et 180 000 $. Aujourd’hui, ça dépasse les 200 000 $ », indique M. Rouleau.
Les hausses de primes sont plus importantes pour les transporteurs qui sortent du Québec. Des assureurs ont augmenté les franchises et ont réduit le montant de garantie en responsabilité civile. Pour obtenir une couverture supérieure à plus de deux millions de dollars, ce qui est la norme dès que l’on sort du Québec, la surprime est importante. En Ontario, l’ACQ dénonce l’augmentation considérable des frais liés aux premiers répondants qui se présentent sur les lieux d’un accident (ambulanciers, services municipaux, pompiers, policiers, remorqueurs, entreprises de nettoyage des dégâts environnementaux, etc.). Marc Cadieux parle même d’un « bar ouvert », dans certains cas. Plusieurs courtiers ont confirmé ces hausses de facture au Journal de l’assurance. Lors du renouvellement, des assureurs imposent à l’assuré de prévoir des réserves au cas où le transporteur serait poursuivi aux États-Unis. La garantie responsabilité civile ne couvre pas les frais juridiques, lesquels peuvent grimper très vite devant les tribunaux américains. « Il y a un effet plus difficile à quantifier. C’est l’importance du stress des utilisateurs routiers dans la région métropolitaine et dans tous les grands centres urbains. Tous les conducteurs sont confrontés à des travaux, à de la congestion, à des retards qui font en sorte qu’ils sont plus fatigués », poursuit M. Cadieux.
2/3 En moyenne, deux accidents sur trois qui impliquent un camion sont causés par la négligence des autres utilisateurs, et non par le camionneur, indique l’Association du camionnage du Québec.
L’INCIDENCE DE L’ACCIDENT DES BRONCOS DE HUMBOLDT SUR L’INDUSTRIE DU CAMIONNAGE Complément du magazine, réservé aux abonnés PRO. À lire sur portail-assurance.ca