Revue D'une Pensée : Paul Tillich - Méthode de Corrélation

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Revue d’une Pensée

Paul Tillich – Méthode de Corrélation Jimmy Saint Louis


Introduction

Paul Johannes Tillich est un des grands théologiens protestants de la seconde moitié du XXe siècle. D'origine allemande, il fut chassé de l'Université de Francfort, où il enseignait la théologie, parce qu'il avait pris la défense d'étudiants juifs molestés par les nazis. Par la suite, il décida de s'exiler aux États-Unis pour fuir la répression hitlérienne qui le menaçait. Sa Théologie systématique est son œuvre maîtresse. Elle comporte une importante "Introduction" méthodologique et cinq parties intitulées "Raison et révélation", "L'être et Dieu", "L'existence et le Christ", "La Vie et l'Esprit “et "L'histoire et le Royaume”. L’objet de notre cours sera la méthode qu’il aura développée tout au long de son parcours théologique. Cette méthode prend le nom de méthode de corrélation. Elle incarne un réel bouleversement dans un paysage théologique fortement marqué par les idées libérales qui y règnent. L’intérêt pour nous sera de voir en quoi cette méthode est encore valable et utilisable, théologiquement parlant, à notre époque afin d’acquérir une nouvelle perspective sur notre culture moderne.

Bibliographie

http://books.google.fr/books?id=goBZwbkIhYkC&printsec=frontcover&dq=Tillich&as_brr=3&ei=FygETOO bLY_qyASSj42UDQ&rview=1&cd=2#v=twopage&q&f=true http://books.google.fr/books?id=fbMBFC5j42YC&pg=PA7&dq=paul+tillich+intro&ei=6yoETIC1FZT8zATo mp2wDA&cd=3#v=twopage&q&f=true http://books.google.fr/books?id=bsx_f_AFkh8C&pg=PA262&dq=paul+tillich+étude&ei=OSsETLW9B5Sgzg TA24X8DA&cd=1#v=twopage&q&f=true http://books.google.fr/books?id=fqnUqFnutKgC&pg=PA61&dq=paul+tillich+corrélation&lr=&as_brr=3&e i=sy0ETL3JN4PCzgSD9eXcDA&rview=1&cd=3#v=onepage&q=paul%20tillich%20corr%C3%A9lation&f=tru e


Revue d’une Pensé : Paul Tillich - Méthode de corrélation : Théologie Systématique III - Indépendance et Interdépendance des questions existentielles et des réponses théologiques Introduction : La méthode de corrélation développé par Paul Tillich dans sa Théologie Systématique de 1925 n’est pas une nouveauté, mais elle rend simplement explicite des méthodes anciennes et sous-jacentes à la théologie apologétique de l’âge d’or de la chrétienté. La théologie apologétique consiste à la défense des vérités d’une confession de foi, d’un Credo exposé par l’intermédiaire d’un discours argumenté pour l’instruction des noncroyants. Elle s’exprime de façon très claire à travers la figure d’un Saint Augustin ou d’un Saint Thomas d’ Aquin. Dans notre modernité, la théologie apologétique prend la forme de la méthode de corrélation chez Tillich. Cette méthode de corrélation consiste à la mise en corrélation des questions existentielles avec leurs réponses théologiques. En effet, selon Tillich, il ne suffit pas d’étudier le message chrétien, il faut le mettre en relation avec ceux que vivent et ressentent les hommes. Le terme « corrélation » possède plusieurs significations dans le langage scientifique. Dans notre sujet, il prend cette acception-ci : « Interdépendance de facteurs indépendants ». Il s’agira dans cet essai d’étudier la signification de cet énoncé. I - Les questions existentielles et les réponses théologiques sont indépendantes A) La source de la réponse La source de la question est à distinguer de la source de la réponse. La réponse trouve sa source en l’Esprit Saint et en rien d’autre. Si cela n’est pas le cas, on assiste à une déformation du message évangélique (comme cela est fait chez les Témoins de Jéhovah). De plus, la néo-orthodoxie protestante a raison d’affirmer l’incapacité de l’homme à atteindre Dieu par ses propres forces. Seul Dieu manifeste Dieu. Seul Dieu se révèle à l’homme et non l’homme à Dieu. Lorsque la théologie naturaliste tente de tirer des conclusions sur Dieu, il échoue et tombe dans l’idolâtrie en objectivant Dieu. En effet, elle oublie la nature même de ce qui est révélé, car si Dieu se révèle à l’homme, il ne se révèle pas complétement à lui. La face de Dieu qui nous est caché doit être infirme de toute tentative d’objectivation humaine. Aucune réflexion, qu’elle soit philosophie ou théologique ne peut affirmer l’existence de Dieu, seule la foi le peut et en a le droit car elle seule laisse la gloire divine intacte. B) La source de la question La source de la réponse est aussi à distinguer de la question. La question que formule l’homme réside en son existence. La vérité du naturalisme théologique est dans le fait qu’il appuie sur le caractère humain de la question. L’homme ne pose pas seulement la question sur son existence car celle-ci est aussi la question. Se retrouvant dans une existence qui, en apparence, n’a pas de réponse, l’existence de l’homme est angoisse. L’homme ne sait pas d’où il vient ni où il va. Avant lui et Après lui, il ne constate que néant. L’évolutionnisme, formulé par Darwin, n’est qu’une théorie, non pas scientifiquement prouvé mais scientifiquement probable (malgré le caractère dogmatique que prend cette théorie dans l’enseignement laïque français).Elle tente de répondre en partie à cette angoisse qu’a l’homme sur son origine. L’expérience de la contingence, de sa finitude et de sa liberté angoisse l’homme au plus profond de son être. II - Les questions existentielles et les réponses théologiques sont interdépendantes A) La forme de la question Les questions et réponses théologiques situent tous les deux dans la sphère de l’engagement religieux. Ils sont tous deux à l’intérieur du système théologique mais ils ne sont pas identiques. Les contenus des questions et des réponses sont tous deux des facteurs indépendants comme il a été montré dans la première partie. Pourtant, bien que les deux facteurs soit indépendant l’une de l’autre, chacune autodétermine la forme que prend son pôle différent. En effet, la forme de la question est déterminée par la forme de la réponse et vice-versa. La question peut prendre différentes formes. Elle prend particulièrement une forme culturelle exprimée à travers la science, la philosophie et l’art d’une civilisation ou d’une société. La réponse, elle, s’adapte à la forme de la question sans s’y conformer pour autant. Elle répond à la situation de l’homme dans sa culture. En exemple, Le message évangélique n’est pas reçu sous la même forme entre la bourgeoisie intellectuelle et les banlieues françaises. Le fait que des mouvements évangéliques se soit développées dans les milieux urbains n’est pas un hasard. Un christianisme délaissant les questions sociales qui étreignent les âmes, et les questions économiques qui les abattent est un christianisme qui n’a pas lieu d’être dans les banlieues. Pour formuler la question dans le système théologique, le théologien doit participer à la misère de l’homme. Il doit vivre ce que les autres vivent, il doit ressentir ce que les autres ressentent. Sans cette expérience de la misère de l’homme, il ne sera pas apte à formuler la question existentielle dans les termes de ce qui s’y situe. B - La forme de la réponse La forme de la réponse est elle aussi déterminée par la forme de la question à laquelle elle répond. La réponse se situe dans la Bible. La réponse est la Bible. La Bible est considérée par le christianisme comme étant la Parole


vivante de Dieu pour l’humanité. Cette parole peut prendre différentes formes en fonction du langage et de la culture de son destinataire. Conclusion


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