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Savoir vivre en couple Episode III : Que signifie pour vous le mariage ? ELLE : d’abord, ça a été une très belle cérémonie avec tous ceux que nous aimions autour de nous : nos familles, nos amis, dont ceux de nos églises, nos relations professionnelles et autres. Nous étions les « stars » de la journée, moi avec ma robe de mariée et lui son beau costume, sans oublier toutes les belles tenues des uns et des autres. Les appareils photos et les caméras n’arrêtaient pas pour fixer les visages heureux de tous. IL : la cérémonie religieuse a été un moment solennel et émouvant où nous nous présentions vraiment de tout notre être devant Dieu pour Lui confier notre mariage et surtout notre vie future. Nous savions que nous nous engagions devant tous ces témoins et devant Lui à honorer du mieux possible notre engagement l’un vis-à-vis de l’autre. ELLE : le mariage a été défini comme un sacrement à partir du mot latin « sacramentum » qui signifie simplement le serment ou la parole donnée tissant un lien entre deux personnes. En accord avec cette signification du mariage, nous avons officialisé nos promesses, qui étaient déjà un lien moral entre nous. Je sais aussi que ce qui compte devant Dieu c’est l’engagement personnel que nous avions pris vis-à-vis de notre conjoint et la volonté d’y rester fidèle. IL : pour moi, le mariage c’était unir deux familles différentes et se réjouir ensemble de la naissance d’un nouveau foyer. C’était rendre la famille et les amis, mais aussi Dieu, témoins de notre alliance pour qu’ils sachent nous soutenir ou nous conseiller au besoin. Mais c’était aussi prendre Dieu à témoin pour qu’Il nous aide et nous instruise au travers de ce qu’Il nous dit dans sa Parole sainte qui est la Bible. 41Que signifie pour vous le mariage ? ELLE : il me semble que la cérémonie du mariage en rassemblant les deux familles permet ensuite de mieux les quitter mentalement afin de devenir indépendants pour pouvoir construire ensemble notre nouvelle vie. IL : quitter père et mère n’est pas évident. En fait, j’ai compris que quitter son père pour un homme, c’est assumer les mêmes fonctions que lui mais dans son propre foyer, c’est en référence à son comportement, se conduire en homme, en adulte avec tout ce que cela implique comme responsabilité, mais aussi de liberté et de créativité. ELLE : quitter sa mère, c’est pareil, ce n’est pas la rejeter, renier ce qu’elle nous a appris ou l’abandonner, mais c’est sortir définitivement de l’enfance, et reproduire d’une certaine manière ce qu’elle nous a montré au travers de son comportement, de ses réactions face aux différentes circonstances de la vie.


IL : quitter sa mère pour un homme est plus facile quand il a pu vivre seul, indépendamment de ses parents, avant de se marier. Mais c’est de plus en plus rare … et les garçons restent volontiers chez les parents, se trouvant à l’occasion une copine pour satisfaire leurs pulsions sexuelles, mais incapables de gérer leur vie de façon autonome. ELLE : les copines de « passage » sont frustrées parce qu’elles sentent bien quelles ne sont pas aimées pour elles-mêmes mais pour le sexe, alors qu’elles rêvent d’amour fait de tendresse, de respect, de confiance et de séduction. IL : il me semble qu’il est difficile pour une femme de quitter son père. J’ai l’impression que souvent je suis évalué d’après les critères paternels et que, dans la mesure où je corresponds à ce modèle, je suis accepté comme je suis. ELLE : tu exagères ! C’est vrai que mon père compte beaucoup, je l’ai toujours admiré, mais je t’ai choisi aussi pour tes différences par rapport à lui, en particulier la possibilité de ne plus avoir à supporter ce que je n’appréciais pas chez lui et que je ne trouve heureusement pas chez toi ! IL : on nous a enseigné que les trois pieds d’un mariage heureux et durable sont : « quitter père et mère, s’attacher et devenir une seule chair, une nouvelle unité » ELLE : je trouve qu’à force de « rabâcher » ce verset, il perd sa signification et finit par induire dans l’esprit des jeunes des idées fausses. IL : oui, parce qu’on pense que « quitter » c’est « abandonner », alors qu’en fait, si j’ai bien compris, « quitter » signifie simplement mettre une distance entre deux foyers pour que chacun existe de façon autonome. ELLE : cette distance est nécessaire, même si elle n’est pas facile à instaurer, pour établir des relations saines d’adultes à adultes et donner priorité à son propre foyer. IL : en fait, le mariage, même si on a vécu ensemble avant, est le commencement d’une nouvelle vie, et non la continuation de ce qui existait avant ou la reproduction de ce qu’ont vécu nos parents ou la conformité à un idéal de vie conjugale qui ne serait que théorique. ELLE : je crois que si on ne comprend pas que le mariage ouvre la porte à une nouvelle existence pour poser les bases d’une unité et travailler à la communion du couple, on ne peut pas « quitter » son passé. IL : dans sa tête, on reste dépendant des parents et l’on continue à se comporter à leur égard comme des enfants qui ont besoin d’eux et qui se déterminent selon leur avis ou leur attitude. ELLE : on a toujours besoin de ses parents, mais pas de la même façon. Leurs conseils sont les bienvenus lorsqu’on les leur demande, en gardant la liberté de les mettre en pratique si on estime qu’ils peuvent nous être bénéfiques, ou pas si cela semble nous rendre trop débiteurs vis-à-vis d’eux ou nous engager dans la nécessité de leur rendre des comptes. IL : désirer se marier implique d’avoir vraiment envie de créer quelque chose de nouveau et de solide, différent de ce qu’on a vécu jusqu’à présent et qui correspondait plus ou moins à la période familiale. ELLE : cette période reste marquée par des comportements d’enfant ou d’adolescent, et le fait de se marier facilite le passage à la vie adulte avec le sentiment de responsabilités nouvelles, qui n’existe pas lorsqu’on dépend de ses parents. IL : c’est la déclaration officielle du désir de fonder un foyer, d’en construire le cadre pour s’y épanouir ensemble et créer une famille ; de quitter le confort de dépendance parentale pour s’attacher librement à son conjoint et devenir un nouvel organisme vivant.


ELLE : s’il y a mariage, c’est parce qu’il y a eu avant un consentement mutuel, une parole donnée comme un serment qui introduit les deux fiancés l‘un vis-à-vis de l’autre dans un projet commun et leur donne un cadre de vie commune. IL : vivre ensemble, en tant que mariés, implique d’être dans le même lieu, d’avoir des activités communes, de partager les tâches et les ressources matérielles, de mettre en commun ses dons, ses capacités, ses efforts, et aussi de partager son intimité, ce qui rend plus compliquée la vie conjugale par rapport à la vie communautaire, mais qui en fait toute sa spécificité et sa valeur. NOUS : Les fiançailles sont comme une préparation du terrain conjugal : le défrichage, le désherbage, le labour, alors que le mariage est le champ des semailles qui font espérer la moisson. Le mariage introduit à ces trois dimensions de la vie du couple qui sont la création, la procréation et la récréation. D’où l’importance de quitter l’enfance, le passé pour entrer dans un nouveau statut, celui d’adulte à la fois responsable et solidaire d’un autre : en quelque sorte un gardien, un veilleur. Être adulte, c’est quitter l’égoïsme ou l’égocentrisme de l’enfance pour s’intéresser aux autres, s’ouvrir à eux, accueillir et accepter leurs différences. Dans le cas du couple, c’est être capable de rendre l’autre heureux en lui donnant le meilleur de soi-même et en assumant sa part de responsabilité dans le champ conjugal. Dans un couple, il y a deux personnes à part entière, égales dans leur humanité, possédant les mêmes aptitudes pour développer et épanouir leurs qualités, mais différentes dans leur genre, dans leur identité, dans leur sexe, dans leurs points de vue et perspectives de vie, donc différentes dans leur approche de la vie conjugale et leur capacité à s’y investir. Ce n’est pas un acte de propriété mais une déclaration publique de la volonté de chacun d’engager sa confiance, sa loyauté l’un vis-à-vis de l’autre, de s’appliquer au respect, au soutien, à la protection mutuels, et d’assumer tout ce qui contribue au confort, au bien-être et au bonheur du couple. Pour toutes ces raisons, l’homme est appelé à quitter père et mère, laisser ses parents, ses frères et sœurs, pour construire ailleurs un autre foyer, distinct de celui de ses parents. Ce désir de quitter est compliqué par l’existence de certains privilèges à rester dans la dépendance des parents, mais facilité par le sentiment adulte d’avoir à travailler pour soi-même pour choisir ce qui convient à son quotidien, gagner sa vie et devenir indépendant. La deuxième mission de l’homme est de s’attacher à sa femme. S’attacher, c’est tenir à quelqu’un, dans le sens d’adhérer à lui. C’est être relié à lui de telle façon que tout ce que l’un fait, dit ou est, a des répercussions sur l’autre. On ne peut pas s’attacher si l’on n’a pas quitté, c’est une loi incontournable. Le troisième but de la relation conjugale est celle de devenir un tout, non seulement physiquement, mais aussi sur le plan de l’entente du couple : une unité faite d’amour authentique, de connaissance mutuelle, de compréhension, de dialogue, de recherche de paix. Ce tout n’est pas la somme de deux, mais le produit (1x1 = 1) de deux personnes à part entière qui réalisent un nouveau composé. La construction de cette unité, qui n’est pas uniformité ou identification de l’un à l’autre, nécessite comme pour tout édifice des murs. Si on compare le couple à une maison, on peut dire que les fondations correspondent à l’amour profond qui est à l’origine du couple. Puis, on aura, coulés dans cet amour, les quatre piliers qui sont le respect, la confiance, l’attention à l’autre, le plaisir d’être ensemble. Ensuite, et c’est à cela que le mariage correspond, il y a les murs à monter, et cela prend du temps : il faut savoir où mettre ces murs pour réserver des ouvertures portes et fenêtres, pour qu’ils protègent des agressions extérieures, qu’ils soient assez épais pour maintenir la chaleur du foyer et préserver l’intimité. De même,


ils doivent être assez hauts pour pouvoir y tenir debout, sans s’abaisser ou se cogner la tête. Ils seront assez longs et larges pour que chacun s’y sente à l’aise pour y accomplir de façon autonome les tâches qui lui incombent ou pour y vivre décontracté des moments de détente et de plaisir. Puis, il faudra poser le toit, qui est la couverture qui protège des intempéries et termine l’édifice. Il peut y avoir des constructions qui ont des fondations, des piliers et un toit mais pas de murs, comme les couples qui cohabitent : ils sont ouverts à tout. Il y a ceux qui ont des fondations, des murs et un toit mais sont fragilisés par le manque de piliers. Il y a encore ceux qui ont du mal à placer le toit, parce qu’ils préfèrent se réfugier sous un autre toit (celui des parents ?) ou pour qui ce toit est trop lourd par rapport au reste (poids de l’éducation, de lois exigeantes imposées de l’extérieur). Le mariage est le moment d’une consécration, celle d’offrir sa vie conjugale à Dieu et de s’engager à être fidèle à ses engagements avec l’aide de Dieu, du mieux qu’on peut et avec le meilleur de soi.


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