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Les pont suspendu de Couzon-Rochetaillée
Le pont suspendu
Couzon-Rochetaillée a 180 ans
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Pont ou Passerelle ? les deux termes sont utilisés par les riverains. Le mot passerelle désigne habituellement un pont de taille restreinte, souvent piétonnier.
Le « bac à traille », l’ancêtre du pont
En l’absence de routes terrestres, les transports se faisaient sur la Saône sur des distances assez courtes, entre dix et quinze kilomètres, ce qui nécessitait des relais successifs le long de la rivière jusqu’à leur destination. Avant la construction du pont entre Couzon et Rochetaillée, le transport des personnes, des animaux, des denrées et des marchandises était réalisé par un système de bacs et de bateaux. Des vestiges de ces bacs des XIVe et XVe siècles ont été découverts. Ces embarcations étaient désignées « bacs à traille » ou à chaînes et se déplaçaient le long d’un câble (la traille) tendu entre deux mâts ou deux tours situés sur chaque rive. Ce système de navigation présentait de nombreux inconvénients, principalement pendant la mauvaise saison et lors des crues et des inondations sans compter sur la mauvaise volonté du passeur et des intérêts des mairies qui se disputaient parfois les droits de péage des traversées. En outre, le développement de l’activité des carriers et l’accroissement de la population des deux rives nécessitaient le recours à un système plus adapté. C’est la raison pour laquelle fut prise, vers les années 1830, la décision de construire un pont suspendu entre Couzon et Rochetaillée. L’adjudication des travaux fut prononcée en 1839 en faveur des sieurs Goiran, Ducreux et autres qui s’étaient associés. Le sieur Goiran était alors maire de Couzon, nommé comme à l’époque, par le préfet. Les travaux furent terminés en septembre 1841, l’inauguration se déroula en présence du cardinal de Bonald, la Saône était en crue. La passerelle de CouzonRochetaillée est un pont suspendu selon le principe des « ponts Seguin ». Marc Seguin, un lyonnais du quartier d’Ainay, fut l’inventeur de ce type de pont. Le premier fut construit entre Tain l’Hermitage et Tournon-sur-Rhône. Le pont suspendu de l’Île Barbe a également été construit par Marc Seguin en 1827, il est le plus ancien de Lyon encore en service.
En savoir plus
La largeur du pont est de 5 mètres entre les gardecorps. Il se compose de deux travées de 80 mètres de long chacune. Le tablier est porté par quatre câbles pour chaque travée : deux à l’amont et deux à l’aval, chaque câble comprend 440 fils de fer. Trois piles en maçonnerie supportent de hauts piliers en pierre de taille qui eux supportent les câbles. Le platelage du tablier en bois a été remplacé en 1983 par un platelage en aluminium recouvert d’un enduit. Sa dernière réfection date de 2014.
L’écluse de Rochetaillée
L’écluse a été inaugurée le 27 octobre 1958 et automatisée en 1982. Désormais l’aménagement d’un belvédère thématique en fait un lieu de promenade agréable permettant aux curieux de venir en famille admirer les nombreux bateaux qui empruntent l’écluse (environ 5000 passages de bateaux de commerce chaque année). Logeant dans l’immeuble qui jouxte l’écluse, quatre éclusiers assurent une présence sur le site 24/24h. Le franchissement de l’écluse est interdit de 21 heures à 5 heures sauf pour les professionnels.
Des aménagements pour gagner du temps
En 2012, des travaux d’aménagements de l’écluse ont débuté, ils dureront cinq ans. Afin d’être en harmonie avec les autres écluses de l’axe Rhône-Saône, des travaux d’allongement à 195 mètres ont été entrepris. Avec 10 mètres supplémentaires ils permettent aux convois de 190 mètres un passage en seulement 20 minutes au lieu de deux à quatre heures auparavant. Le transport fluvial représente un mode de transport du fret performant. Un convoi poussé à deux barges transporte l’équivalent de 200 camions ou 4 trains, soit environ 6,5millions de tonnes transportées annuellement. Insolite, un passage à castors a été réalisé pour permettre à cet animal de repeupler la Saône en amont du barrage.
