Rassinier, Paul - Les Responsables de la seconde guerre mondiale - clan9

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3. En dehors des circonstances précisées dans le traité de Locarno1, le pacte franco-soviétique introduit dans la législation internationale, de la seule volonté de deux de ses membres donc d’une infime minorité, un troisième cas : celui où l’Allemagne se trouverait aux prises avec l’Union [103] soviétique en précisant que, dans ce cas, la France aurait non seulement le droit mais le devoir d’attaquer l’Allemagne. Le 25 mai, le gouvernement du Reich adresse, en conséquence, une note à la France résumant cette position : « Toute intervention de la France en application du pacte franco-soviétique serait contraire à l’article 16 du pacte de la S.D.N. et signifierait une violation du traité de Locarno. »

Le 25 juin, la France rétorque que le pacte franco-soviétique n’est pas un engagement militaire, ce qui est ridicule et ne résiste pas à l’examen, son texte disant expressément : « Au cas... où la France ou l’U.R.S.S. seraient... l’objet d’une agression non provoquée de la part d’un État européen, l’U.R.S.S. et réciproquement la France se prêteront immédiatement aide et assistance. » Et elle consulte les garants du traité de Locarno sur cette réponse : le 5 juillet, après s’être beaucoup fait prier, l’Angleterre répond que « la signature du pacte franco-soviétique ne change rien aux obligations contractées par la Grande-Bretagne » mais n’approuve pas ; l’Italie le 15 juillet, la Belgique le 19 font la même réponse, comme si elles s’étaient concertées avec l’Angleterre. L’Allemagne n’en est que plus encouragée à maintenir son point de vue d’ailleurs juridiquement inattaquable : le 7 janvier 1936, la discussion sur le pacte étant annoncée comme devant venir prochainement à l’ordre du jour du parlement, elle fait savoir à la France par l’entremise de son chargé d’affaires à Paris, qu’elle considérera « la ratification du pacte soviétique par le parlement français comme un acte inamical à l’égard de l’Allemagne, et incompatible avec les obligations de Locarno. »

Au parlement français, le débat sur la ratification commence le 12 février. Il dure quinze jours et se déroule dans une atmosphère passionnée entièrement dominée par la création, l’année précédente, du Front populaire et les élections législatives qui doivent avoir lieu en mai. Il y avait encore une droite et une gauche nettement différenciées par des programmes bien précis et très significatifs de leurs doctrines respectives : le programme de la gauche s’inscrivait dans la doctrine de la gauche et celui de la droite dans celle de la droite. Sauf, toutefois, en matière de guerre où les prises de positions des partis de gauche appartenaient à ce qui eût dû être la doctrine de la [104] droite et celles de la droite à ce qui était la doctrine de la gauche. C’est un fait que, depuis la Révolution française, toutes les guerres dans lesquelles la France a été impliquée furent déclarées par des gouvernements de gauche contre l’avis des partis de la droite. L’exemple le plus célèbre est celui de la guerre de 1870 déclarée à la 1

Dont Hitler disait qu’il était « le seul traité vraiment clair et précieux qui existe en Europe » (Discours au Reichstag du 21 mai 1935 pour présenter la loi sur la réorganisation de la Wehrmacht.)

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