Rassinier, Paul - Les Responsables de la seconde guerre mondiale - clan9

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dans ses mains les cœurs comme les intelligences des gouvernements, de préserver tous les hommes du fléau de nouveaux conflits sanglants encore plus atroces... C’est par la force de la raison, non par la force des armes, que la justice fera son chemin. Les empires qui ne sont pas fondés sur la justice ne sont pas bénis de Dieu... Il est encore temps que les hommes recommencent à se comprendre, qu’ils recommencent à négocier... ils s’apercevront qu’un succès honorable n’est jamais exclu des négociations loyales... Rien n’est perdu avec la paix, tout peut l’être avec la guerre... »1

[228] Le 31 août, à 13 heures, aucun plénipotentiaire polonais muni des pleins pouvoirs pour traiter ne s’étant encore présenté à la Wilhelmstrasse, alors que l’ultime délai fixé par Hitler — qu’il repoussait de jour en jour depuis le 26 août — expirait à minuit, Pie XII, voyant la guerre sur le point de déferler sur le monde, avait tenté une ultime démarche et fait remettre aux ambassadeurs d’Allemagne, de Pologne, de Grande-Bretagne, de France et d’Italie, la note suivante : « Le Souverain Pontife ne veut pas renoncer à l’espoir que les négociations en cours puissent aboutir à une solution juste et pacifique telle que le monde entier ne cesse de l’implorer. Sa Sainteté supplie par conséquent au nom de Dieu les gouvernements d’Allemagne et de Pologne, de faire ce qui leur est possible, afin d’éviter tout incident et de s’abstenir de prendre toute mesure susceptible d’aggraver la tension actuelle. Elle prie les gouvernements d’Angleterre, de France et d’Italie d’appuyer sa demande. »2

À cette note était joint un projet qui prévoyait « 1. Une trêve de dix à quatorze jours entre l’Allemagne et la Pologne. 2. Pendant cette trêve serait convoquée une conférence internationale à laquelle seraient invitées à participer la France, l’Angleterre, l’Italie, la Pologne, la Russie3, la Belgique, la Hollande et la Suisse. Les États-Unis et le Vatican enverraient des observateurs. 3. Cette conférence aurait pour mission, non seulement de régler le différend germano-polonais, mais aussi de réviser le Traité de Versailles et de préparer un Pacte général de non-agression. »4

Aux yeux des bellicistes, c’était la preuve que Pie XII voulait éviter à tout prix, l’écrasement de l’Allemagne par la coalition des Puissances démocratiques, encore assez fortes, malgré le Pacte germano-soviétique et la défection [229] de la Russie, que son geste lui était inspiré par ses sympathies pour le nazisme. Quand la guerre fut là, cette opinion fut confirmée dans leur esprit par toute une série de faits : l’obstination de Pie XII à condamner toutes les atrocités de la guerre et non seulement les atrocités allemandes ; sa sollicitude pour toutes les victimes de la guerre, quelles que soient leur nationalité, leur race ou leur religion, qu’elles appartiennent ou non à l’Église (cette façon de s’exprimer dressa contre lui les juifs, qui lui reprochèrent de ne pas les avoir désignés expressis verbis) ; son

1

Actes de Pie XII, Bonne Presse, t. 1, p. 178, et Documents du Saint-Siège relatifs à la seconde guerre mondiale, Librairia Vaticana, vol. 1, p. 270 sq. 2 Documentation catholique, 1945, col. 263 et Documents du Saint-Siège. 3 C’était bien la preuve que contrairement à ce qu’a écrit M. Saül Friedländer (cf. supra, p. 223 sq.), Pie XII n’excluait pas la Russie par hostilité au Bolchevisme. 4 Mussolini qui a lancé, le même jour, un projet de conférence à quatre (Angleterre, Italie, France et Allemagne) pour le 5 septembre, approuvé chaleureusement l’initiative du Pape.

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