Livret Melun

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Cahiers du DSA d’architecte-urbaniste 2013 – 2014

Parc pluriel Un dispositif paysager pour les Hauts de Melun

Margot Jeanjean, Camille Lamellière, Alessandra Marcon, Francesca Scattoni



Parc pluriel Un dispositif paysager pour les Hauts de Melun

Margot Jeanjean Camille Lamellière Alessandra Marcon Francesca Scattoni

Cahier du DSA architecte-urbaniste 2013 - 2014


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Sommaire

page 8

Introduction

page 13

1. Le parc mĂŠtaphore du territoire

page 31

2. Le parc bien commun entre quartiers

page 69

3. Le parc lisière entre terres agricoles et ville

page 85

Conclusion

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Melun au coeur du corridor ĂŠcologique Sud de la mĂŠtropole parisienne

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Parc pluriel

Située en périphérie de l'agglomération parisienne, la ville de Melun est confrontée à des situations complexes ; de nombreux quartiers défavorisés au Nord, plus de 30% de la population melunaise qui vit sous le seuil de pauvreté (2007). Cette ville dispose cependant d'atouts indéniables, notamment liés à son contexte paysager. Située au sein du corridor écologique Sud du bassin parisien, Melun s'installe le long d'un méandre de la Seine, au coeur de la plaine agricole de la Brie. L'image négative des quartiers Nord de Melun est une question centrale pour la ville. Elle souhaite la faire évoluer en multipliant des opérations d'urbanisme d'importance sur ce territoire. La commune a commencé à changer le visage de ces quartiers par la mise en place du Programme de rénovation urbaine (PRU) dans les Grands Ensembles. Elle prévoit aussi son développement avec l’implantation d’une zone d’activité, d’un Pôle Santé composé d’un hôpital et d’un centre de recherche, ainsi que d’un écoquartier. Situés de l’autre côté de la Route départementale 605, actuelle rocade qui marque la fin de la tache urbaine, ces projets posent la question de leur connexion avec la ville existante. L’envie de développer la commune au Nord couplée à la complexité et la congestion du réseau routier, notamment au centre de Melun, poussent la ville à vouloir créer un contournement de l’agglomération. Le projet d’extension de la commune repose donc sur la réalisation de ce contournement, en transformant l’actuelle rocade en «boulevard urbain», qui accueillera le futur Transport en commun en site propre. En s’appuyant sur ce déclassement, la ville nous interroge donc sur la mise en cohérence de ces différentes entités pensées et conçues de façon indépendante. Le boulevard urbain devient le 7


Pôle santé Recherche

Eco-quartier

Z.A.E.

Z.U.S

TCSP

RD

605

Commande : mise en cohérence des différents quartiers qui composent le plateau nord de Melun

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prétexte d’une reconnexion formelle qui nous est demandée de traiter a posteriori afin de retisser des liens sur ce territoire Nord de Melun. Cette étude soulève intrinsèquement la question de l’interstice entre ces différentes enclaves urbaines. Comment s’emparer des espaces interstitiels afin de faire émerger des connexions, des frottements entre les quartiers? Il n’est pas question de résoudre problème par problème, cas par cas ni même d’essayer de limiter la sectorisation en se focalisant sur les différentes enclaves. Il s’agit plutôt de trouver une proposition globale et identitaire pour l’ensemble des quartiers Nord qui va permettre par la suite de gérer des problèmes plus locaux, de façon très concrète. Dans le cadre de ce projet, cette identité passe par la création d’un dispositif de parcs, qui devient alors support de l’intervention urbaine. Il est un outil flexible et évolutif qui permet de s’adapter aux différentes problématiques auxquelles se heurte le territoire. Ce choix est un moyen de créer une vision commune, un espace commun aux différents quartiers, tout en se raccrochant au paysage du plateau de la Brie. Il s’agit donc de créer plusieurs parcs complémentaires qui vont répondre à des enjeux différents ; le parc métaphore du territoire, le parc bien commun entre quartiers ainsi que le parc lisière entre terres agricoles et ville. Plus que la question du boulevard et de la reconnexion des différentes enclaves, la création de ce dispositif de parcs et un moyen de requestionner la manière dont est produite la ville aujourd’hui et certains grands concepts qui la traverse.

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RD 605 : rupture entre quartiers de Grands Ensembles et futur ĂŠcoquartier, vers un boulevard urbain?

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Plutôt que de créer des enclaves « hors sol », le projet propose de reconnecter les quartiers en les faisant converger autour d’un socle géographique identitaire à révéler : le parc métaphore du territoire. Plutôt que d'essayer d'instaurer de la « mixité sociale », le projet propose de créer un espace public comme bien commun, lieu de côtoiement et appropriable par différentes populations : le parc bien commun entre quartiers. Plutôt que de créer une nouvelle rupture franche entre Melun et son paysage environnant par le transfert de la rocade toujours plus au nord, le projet propose de travailler la lisière de la ville et l’intégration de la rocade dans ce paysage agricole très ouvert : le parc lisière entre terres agricoles et ville.

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Parc pluriel

3. Le parc lisière entre terres agricoles et ville

2. Le parc bien commun entre quartiers

1. Le parc mĂŠtaphore du territoire

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1 . Le parc mĂŠtaphore du territoire

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La métaphore est un outil de connaissance1 et permet d’étudier différentes rationalités et imaginaires. L’investigation à travers la métaphore a permis de comprendre l’évolution de la question urbaine à partir des enjeux sociaux, économiques et environnementaux en donnant un sens à ce que nous sommes incapables de comprendre2. Or il nous semble que la commande, au-delà de la recherche d’une mise en relation des quartiers nord, cache un potentiel plus ambitieux qui raisonne à l’échelle du territoire. Dans la complexité des questions qui caractérise ces quartiers et la recherche d’une cohérence globale, la capacité du projet d’agir en tant que métaphore peut parvenir à la création d’une véritable identité fédératrice. Cette identité, évoquée par la présence d’une butte témoin des sables de Fontainebleau, renvoie à l’appartenance de ces quartiers à un système environnemental et territorial plus vaste. La création d’un parc devient l’occasion de parler du territoire, dans la perspective de s’inscrire dans l’ensemble des éléments paysagers (châteaux, forêts et cours d’eau) qui constituent le grand paysage qui entoure et structure la ville de Melun. Ce parc est donc constitué de deux interfaces : une surface plus urbaine, comme un quai sur la ville, accueillant et créant les interactions entre parc et territoire habité; la création d’une zone protégée incluant le bois classé EBC de la butte qui gardera sa connexion au grand territoire et qui sera mise en valeur par des interventions discrètes mais exceptionnelles.

1. Eco, U., «La metafora come strumento produttore di nuove ontologie», in Eco, U., Dall’albero al Labirinto, Studi storici sul segno e l’interpretazione, Studi Bompiani, Bompiani Ed., 2007. 2. Secchi, B., «A new urban question», in Territorio, n° 53, Franco Angeli Editori, 2010, pp. 8-18.

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Un boisement enclavé au sein du plateau Nord Au coeur des entités urbaines composant les plateaux Nord de Melun se situe un espace boisé peu connu des habitants et déconnecté de la ville car situé de l'autre côté de la RD 605. Aujourd'hui cette forêt commence à être grignotée par l'urbanisation future (hopital, écoquartier...).

Un espace boisé, peu valorisé et mité

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Une forĂŞt difficilement accessible

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La butte boisée : un potentiel caché se rattachant à une logique territoriale plus large Cependant, il s'agit d'un espace de qualité renfermant un paysage que l'on ne soupçonne pas. Cette enclave paysagère entre dans une logique plus large, caractéristique du territoire de Melun; un paysage de terres agricoles ouvert, ponctué d'espaces boisés liés à la topographie.

Un trésor caché pour la ville

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Entitée d'un système paysager caractéristique du territoire : des espaces boisés liés la topographie

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Un socle issu des sables de Fontainbleau Plus qu'un simple boisement, cette butte est porteuse d'identité puisqu'il s'agit d'une butte-témoin issue des sables de Fontainbleau. Cette structure géologique est caractéristique de la formation du bassin parisien. Cet espace boisé est donc totalement lié à son socle, participant à une logique territoriale d'échelle régionale.

Identité géologique : une butte témoin des sables de Fontaibleau

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Formation des butte-tĂŠmoins, caractĂŠristiques du Sud du bassin parisien.

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La butte boisée : élément d'un paysage riche et complexe La butte s'inscrit et participe à un paysage riche, caractéristique de l'agglomération melunaise. Il est composé de grandes forêts (Dammarieles-Lys), de la végétation liée à l'eau (méandres de la Seine, jardins potagers, ripisylve) ainsi que de grands domaines (château de Vaux-le-Vicomte). La butte doit être valorisée entant que telle et non comme un espace boisé résiduel, mité par l'urbanisation.

Structure paysagère variée de l'agglomération melunaise

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Les fôrets (Dammarie-Les-Lys)

Les méandres de la Seine

Les parcs et domaines (château de Vaux-Le-Vicomte)

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Le parc métaphore du territoire : la butte comme accroche au socle Cette butte est donc d'intérêt géologique, géographique, paysager tout en étant un espace de qualité. Le projet propose de mettre en valeur cet espace comme nouvelle identité pour les quartiers Nord. Elle est un prétexte de reconnexion de la ville à son paysage environnant, à son socle.

Tisser une structure végétale : la butte comme infiltration paysagère

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La butte structurante pour le boulevard : crĂŠation de sĂŠquences

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Préserver le boisement : un aménagement simple Un parc est aménagé afin d'ouvrir au public le boisement tout en le préservant, d'autant qu'il s'agit en partie d'un Espace boisé classé (EBC). Un cheminement piéton léger s'infiltre entre les arbres pour mettre en valeur cet espace de qualité. La butte devient accessible tout en respectant les milieux présents.

Ouvrir et rendre visible la butte depuis le boulevard

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Des interventions fines et contextualisées qui révèlent le boisement.

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Continuité du parc : traverser les infrastructures Le fonctionnement de ce parc repose sur la traversée des infrastructures. La butte est scindée en deux par le passage en col de la route de Brie qui s'étire du Nord vers le Sud. Cet accès à Melun est une route d'importance de deux fois deux voies qui permet de rejoindre Paris. Le projet propose de traiter cet axe non plus comme une route départementale mais comme une entrée de ville traversant le parc.

Créer des continuités paysagères

30


5

6,8

6,8

6,8

5

La Route de Brie : une route départmentale difficilement franchissable

2

6

6,8

6

2

3,2

Le parc comme entrée de ville : créer des traversées piétonnes

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2 . Un parc bien commun entre quartiers

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L’un des enjeux dans la « mise en cohérence des quartiers Nord de Melun » est la cohabitation entre population en difficultés des Grands Ensembles et population de l’écoquartier, issue de catégories sociales plus élevées puisque moins de 10% de logements sociaux sont prévus. Le besoin de nature apparaît comme source de bien-être, toutes classes sociales confondues. En banlieue, le paysage se matérialise par des jardins privés, des friches, des délaissés urbains et quelques « espaces verts ». Dans le cas de Melun, il semble intéressant de rassembler les différents quartiers autour de ce désir commun de nature par l’aménagement d’un véritable parc « périurbain ». Cependant, cette nécessité de proximité avec la nature n’est pas motivée par les mêmes raisons selon les catégories socioprofessionnelles et générationnelles. Les usages et les aménagements doivent être pensés comme réponses aux attentes de tous afin d’offrir une programmation diversifiée. Le parc donne lieu à des espaces variés: du plus public au plus privé, du plus calme au plus dynamique, du plus naturel au plus urbain et qui s’adressent aux plus jeunes comme aux plus âgés, aux sportifs, aux jardiniers, aux familles, aux amoureux, aux solitaires… Pour autant, ces aménagements doivent laisser des possibilités de mutation, d’interaction et d’appropriation. De cette manière, le parc devient un lieu déclencheur de côtoiement, une offre d’espace commun aux différents quartiers. Il ne s’agit plus d’aménager un « boulevard urbain traditionnel» mais un espace davantage lié à son contexte suburbain ; un parc, support de polarités urbaines (commerciales et économiques) mais aussi d’espaces plus diffus et appropriables, donnant lieu à des situations habitées variées. 35


Un tissu urbain fragmenté La ville de Melun se développe sans cohérence globale, de façon fragmentée, et ce depuis les années 60. Elle a vu fleurir en quelques décennies des quartiers entiers constitués de Grands Ensembles, comptant au total plus de 7000 logements, des lotissements pavillonnaires, des zones d’activités ainsi que des zones commerciales. Aujourd’hui, ce développement laisse place à une ville constituée de tissus nettement différenciés, que ce soit d’un point de vue formel, fonctionnel mais aussi social.

Tissus juxtaposés composant la tache urbaine

Tissu pavillonnaire Logements collectifs Ville centre Zones d’activités Enclaves consituées par des équipements

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Tissu pavillonnaire

Grand Ensemble

Centre ville

Zones d’activitÊs

Enclave : gendarmerie

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Confrontation écoquartier / Grands Ensembles : la RD 605 comme frontière. La ville continue de se développer sous forme d'entités indépendantes puisqu'aujourd'hui elle implante un écoquartier face aux Grands Ensembles. La RD 605 apparaît comme une rupture entre ces entités très différentes d'un point de vue formel et surtout social. Il existe donc un enjeu fort autour du traitement de ce "boulevard" et du rôle qu'il va jouer à l'échelle des quartiers.

30% privé

90% privé

70% social

10% social

Quartier de Grand Ensemble

Eco-quartier Plaine Montaigu

Accueil de populations très différentes : rupture sociale

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Deux mondes qui s'opposent : quel statut pour le futur "boulevard"?

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Des potentialités au coeur des quartiers : des espaces de vie existants Chacun de ces quartiers fonctionne à partir d'une diversité d'équipements, commerces, établissements scolaires, lieux qui génèrent de l'emploi. Leur répartition spatiale crée des polarités de vie et des trajectoires habitantes propres à chaque quartier, qu'il est nécessaire de prendre en compte. Les quartiers de Grands Ensembles, par exemple, sont suréquipés notamment en écoles et centres sociaux et ont donc tendance à fonctionner en vase clos. Quelle place et quel équilibre pour ces lieux de vie dans la requalification de la RD 605?

Des polarités de vies présentes au sein des quartiers Activités (commerces, bureaux, entreprises) Equipements (créches, centres sociaux, gymnases...) Etablissements médicaux Lieux de culte Etablissements scolaires Gendarmerie-pompier

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Place de l'église de l'immaculée conception

Collège "Les Capucins"

Plan d'eau de l'écoquartier

Ferme de Montaigu

Commerces de proximité du quartier Montaigu

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Un parc bien commun entre quartiers : un boulevard ou un parkway? Dans le cadre de cette étude l'une des solutions aurait pu être la mise en place d'un veritable boulevard urbain présentant les caractéristiques habituelles: des alignements bâtis de part et d'autre de la voie avec des commerces en rez-dechaussée. Cette linéarité de la route aurait aussi été renforcée par un traitement paysager propre au boulevard ; des arbres d'alignement. Cet espace aurait été un moyen de gommer les différences de part et d'autre du boulevard en recréant un axe urbain.

Un boulevard urbain support d'urbanité

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Etant dans un tissu plus lâche, où des questions sociales fortes se posent, le projet propose de ne pas répondre par une urbanité généralisée mais par un système plus adaptable et flexible selon les situations : le parc. Il devient un lieu commun aux différents quartiers de par sa situation interstitielle mais aussi par les usages qu'il accueille. Chaque habitant peut s'identifier à cette infrastructure commune qui devient un espace de côtoiement. Elle s'affirme comme un nouvelle entité paysagère, identitaire pour les Hauts de Melun. La route, élément intangible dans le projet, devient secondaire puisqu'elle est une des composantes du parkway.

Un parc lieu commun entre quartiers

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Différentes ambiances pour le parc Le parc, élément central, du projet est séquencé et caractérisé par différentes ambiances selon le contexte. A l'Ouest, l'aménagement marque la planéité et l'horizontalité du site afin de valoriser la butte boisée située derrière. Il devient le "parvis" de la butte par l'aménagement de grandes pelouses. À l'Est il est cerné par l'urbanisation. Il accueille donc des activités de proximité et laisse place à un parc structuré par un foisonnement d'usages. Ce grand parc est aussi ponctué de polarités concentrant les activités (commerces, équipements...) et la vie plus urbaine. Elles sont structurées et positionnées selon une logique plus large ; à la rencontre entre parkway et transversales. Elles permettent de tisser des liens entre les lieux de vie et d'économie situés de part et d'autre; dans l'écoquartier ou dans les Grands Ensembles. Enfin, dans un second temps, le parc peut être un levier afin de faire muter les quartiers de Grands Ensembles. En s'infiltrant, le parkway permet de reconnecter ces enclaves urbaines à leur environnement.

Séquencer le parc : un rapport contextualisé

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Deux ambiances de parc : quartier/quartier, quartier/ butte

Ponctuer le parkway de polaritĂŠs : s'appuyer sur les transversales qui infiltrent les quartiers

Infiltrations du parc : faire muter les quartiers existants

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Parc à l'interstice entre quartier et butte Le parc est un moyen d'articuler les Grands Ensembles et la butte, de les mettre en relation, en répondant à leur échelle importante. Au Sud le parc s'infiltre et intégre différentes activités comme des terrains de sport, des aires piquesnique, du stationnement... L'aménagement propose aussi des espaces plus minéraux accompagnés d'arbres et de bosquets afin de redonner une échelle au piéton. Au Nord, le projet reste simple et met en scène la butte; quelques grands arbres évoquant la forêt, comme les chênes, viennent ponctuer de grandes pelouses. La route est intégrée dans le parc et devient une de ses composantes.

Quartier Beauregard

Stationnement

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Infiltration paysagère

Terrains de sport

5,5 134

Le parc : répondre à l'échelle des Grands Ensembles, révéler la butte.

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Route élément intangible (2 fois 2 voies + TCSP + terre-pleins)

Grandes pelouses libres d'usage

Butte Boisée

Le nouveau parc, à l’interstice des différents quartiers, doit venir se nourrir activités existantes de chacun.

7

5,5

50

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Parc, usages, gestion de l'eau : des aménagements intégrés Le projet propose des aménagements qui remplissent différentes fonctions; créer un parc tout en permettant plusieurs usages et une gestion de l'eau intégrée. Afin d'illuster cette idée deux espaces de part et d'autre du boulevard sont présentés : les lieux de stationnement, qu'il est indispensable d'intégrer à la reflexion car essentiels dans la gestion des Grands Ensembles mais aussi pour l'accès aux commerces ; ainsi que les pelouses, présentes tout le long du parc.

Fil d'eau

Argile Limon

Gravillons

Stationnement : adaptabilité de l'espace

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Espaces paysagers

Route


L'espace public minéral peut être à la fois stationnement ou placette par la mise en oeuvre d'un aménagement suffisamment flexible et neutre. Les espaces paysagers, en s'insérant dans la trame dessinée (10 x 2.5m), intègrent les places de parkings signifiées a minima. L'eau est ralentie par le traitement de l'espace public (gravillons) puis infiltrée au pied des arbres. De l'autre coté du boulevard, la gestion de l'eau est intégrée par l'installation d'un point bas à proximité de la route. La gestion de la micro-topogrohie associée à une végétation foisonnante permet d'intégrer la voirie dans le parc.

Route

Point bas

Graminés

Passerelle

Sable

Pelouse

Pelouses : gérer la micro-topographie

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Parc à l'interstice entre différents quartiers Le parc gère la grande échelle mais aussi la plus petite. En s'infiltrant dans les quartiers, le parc devient support de qualité de vie. Il intègre différents types d'espaces, du plus public au plus privé, du square au jardin. Il rend les rez-dechaussée des bâtiments habitables. En diversifiant les usages, le parc s'enrichit en termes d'aménagement et d'ambiance. Il favorise le côtoiement entre populations et laisse la possibilité d'une certaine appropriation.

Route élément intangible (2 fois 2 voies + TCSP + terre-pleins)

Placette

30

5,5

7

5,5

Pelouses libres d'usage

35

150

Le parc : gérer les transitions entre espaces privés et espaces publics

50


Petit équipement (créche)

Jardins potagers

Square

42

Jardins privés

15

51


Formes bâties : habiter dans le parc Des principes simples sont instaurés afin de proposer des formes bâties dictées par le parkway, s'éloignant de la logique "boulevard". Au Nord, des ensembles bâtis forment des U afin d'offrir une vue sur le parc à un maximum de logements. De par les accès et les usages, le parc n'est pas seulment un espace de contemplation mais un lieu partiqué au quotidien.

S'ouvrir sur le parc

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Les principes d’aménagements : Orientation du bâti :

Longer

Traverser Accès et stationnement:

Ombre

Soleil Forme urbaine :

BOULEVARD

PARKWAY

Gestion des accés et des propriétés foncières

Jardin privé

Jardins potagers Verger Jardin Crèche Parc public

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Polarité : du marché à la place commerçante Plutôt que de proposer des commerces étalés le long du boulevard, en plus d'activités présentes de part et d'autre dans les quartiers existants, les efforts sont concentrés. Une place commerçante est créée afin de ponctuer le parkway par une urbanité plus forte. Le marché est utilisé comme levier afin de reconnecter les quartiers. Actuellement au coeur des Grands Ensembles, il sera relocalisé. Il s'étirera alors de la gare routière, jusqu'à la nouvelle place.

Le coeur commercial du parkway

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Des polarités éclatées

Future place éco-quartier

Terrain de sport Place du marché Gare routière

Concentrer et mutualiser les activités

Créer la polarité à l'interstice des quartiers Densifier à l'intérieur du quartier Réinstaller le marché

3 ambiances, une place

Café et restaurant au rez-de-chaussée Terrasses dans la dynamique du parc

P

Supermarché de quartier Placette minérale

Maison de l'énergie, maison de quartier Emplacement du marché Chaufferie géothermique

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Polarité : place à la culture La seconde transversale se veut être une connexion entre monde agricole, matérialisé par la ferme Montaigu, et culture urbaine puisqu'à proximité du site de projet différents musées et le conservatoire de Melun sont implantés. Il est donc question de retranscrire ces deux cultures au sein du parc. De façon plus locale, l'espace où s'implantent ces nouveaux équipements se situe à l'articulation entre parc plus structuré, en lien avec les quartiers et parc de la butte. L'aménagement répond à ces différents enjeux en implantant une salle de spectacle en lien avec une scène de plein air située dans le parc. Le bâtiment acueillant les ventes des paniers de l'AMAP fait office de porche et permet d'articuler les différents parcs.

Espace d'articulations

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Culture urbaine et culture agricole

Ferme agricole Montaigu

Relai AMAP Salle de spectacle

Conservatoire de danse et de musique

Musée de la gendarmerie

Une polarité à la rencontre de la musique et de l'agriculture

Ferme agricole

Scène en plein air AMAP

Salle de spectacle

Conservatoire

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Polarité : créer une entrée de ville Différents enjeux importants se recoupent dans cet espace. Le premier est la valeur que l'on peut donner à l'axe historique qu'est l'avenue Patton, ancienne route royale qui mène au centre de Melun. Il existe aujourd'hui un projet qui consiste à transformer l'actuel rond-point, consommateur d'espace, en un carrefour complexe qui rompt avec l'histoire puisque la continuité de l'avenue est mise à mal. Ici, l'aménagement propose d'optimiser l'espace tout en conservant cet axe historique ainsi que le tracé du TCSP. Le second enjeu est l'implantation d'un centre de recherche. La ville le souhaite sur cet espace, à proximité de l'hôpital. Cette étude a pour enjeu de montrer qu'il est possible de construire en valorisant la butte boisée, située à l'arrière tout en créant une véritable entrée de ville.

Le nouveau quartier carrefour de l'Europe

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Quel dessin pour l'ancienne route royale (avenue Patton)?

Rond point de l'Europe existant consommateur d'espace

Le projet du TCSP rompt l'axe majeur de l'entrée dans Melun

Le projet d'un carrefour multiple respectant les différents tracés

Le centre de recherche : une transition entre la butte et le carrefour

Respecter la topographie

S'insérer dans la pente

Phase 1 : 10 000m²

Phase 2 : 14 000m²

Phase 3 : 20 000m²

Phase 4 : 30 000m²

Une installation phasée dans le temps

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Infiltration du parc : les établissements scolaires à proximité du quartier Montaigu La création du parc est aussi l'occasion de désenclaver les quartiers de Grands Ensembles. Ici il existe une opportunité autour des écoles à proximité du quartier Montaigu. Actuellement, le lycée, le collège et le groupe scolaire tournent le dos à la RD 605 et se présentent comme de grosses enclaves à l'échelle du quartier. Le projet de parkway est un moyen de rattacher les quartiers situés derrière l'école par l'aménagement d'une grande percée entre le futur arrêt de TCSP et la plaine des sports de l'écoquartier. Elle accueille les entrées des établissements scolaires ainsi que des squares et un terrain de sport. Des extensions sont faites pour que le lycée se retourne sur le parkway. Une accroche est aussi créée au niveau du collége avec l'aménagement d'un parvis qui accueille un skatepark.

Créer une continuité paysagère parkway

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Etablissements scolaires : de grosses enclaves à l'échelle du quartier

Des équipements faisant partie intégrante du parkway

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Infiltration du parc : le quartier Beauregard Le quartier Beauregard fonctionne de manière très introvertie et ambigue. Il posséde sa propre école maternelle, en coeur d'îlot, ainsi qu'un petit parc. A l'Ouest, l'accès aux logements se fait par l'intérieur , là où est situé le parking, bien qu'ils aient des entrées directes sur les rues principales. Ici, le projet propose de hiérarchiser les espaces en créant une nouvelle voirie afin de desservir les bâtiments au coeur du quartier. Le stationnement est redistribué afin redonner des jardins aux logements à l'ouest. Les bâtiments retrouvent alors un avant et un arrière clairement identifiés. Le parkway est prolongé et se connecte au parc.

Valoriser le parc en coeur d'îlot

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Un quartier introverti

Redonner une hiĂŠrarchie au quartier

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Infiltration du parc : le quartier Schuman Le quartier Schuman est très particulier car il est totalement déconnecté de la ville par la multitude d'infrastructures qui l'entoure ainsi que par la présence d'une enclave fonctionnelle importante en tête de quartier : des établissements scolaires. Ici encore, le projet tire parti des délaissés entre les bâtiments pour créer une percée venant desservir les écoles ainsi que les logements et la future agriculture urbaine (projet ANRU2) situés à l'arrière. Une voirie ainsi que des cheminements piétons sont aménagés afin de multiplier les connexions avec Melun. L'entrée de ville est renforcée par la création d'un petit parvis marquant l'entrée dans Schuman et l'accès aux écoles.

Créer la continuité du parkway

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Un quartier à l'écart de la ville

Reconnexion à l'entrée de ville

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Un parc bien commun entre quartiers

Bâti dessinÊ par le parc

Des parcours supports de hiĂŠrarchie pour le parc

Des paysages structurants

Usages : un parc commun

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Tracé du TCSP Arrêts du TCSP Piste cyclable Boucle piétonne Parcours forestier Butte boisée Parkway Transversales Polarités Infiltrations paysagères

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Un parc bien commun entre quartiers

Le parkway devient support de vie, un espace commun : salle de spectacle, scène en plain air, AMAP.

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3 . Le parc lisière entre terres agricoles et ville

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Le plateau nord de Melun constitue la dernière occasion afin de réussir la transition entre un espace urbain et un espace rural. Il est légitime alors de se poser la question de la manière dont la ville est produite à la base, sous forme des «plaques» déconnectées de leur environnement, qu’il soit urbain ou paysager, et du rapport que la ville entretien avec l’extérieur. Il nous semble indispensable d’aller au delà de la commande et d’intégrer cette question à notre projet. «Ma ville idéale est n’importe quelle ville dont on dessinerait la lisière. Cette maigre clôture au développement vertigineux qui ceinture les lotissements et les parcs d’activités. Formidable réservoir pour un espace public à inventer». Michel Desvigne « Le paysage comme préalable »

La lisière apparaît comme un concept clé pour essayer de clarifier l’interface entre urbain et rural. Elle est définie comme le passage d’un système spatial à un autre. Cependant, la lisière peut être également assumée en tant qu’espace pratiqué, qui dans notre proposition, passe par l’aménagement du parc. Le parc en tant que lisière intègre principalement deux éléments : l’infrastructure et les espaces agricoles. L’infrastructure de contournement prévue, du fait de l’aménagement d’un merlon, représente une limite franche entre des zones à caractères multiples. Au contraire, en la concevant comme une route de campagne, elle peut souligner les différentes séquences du paysage et les points de repère à travers une continuité physique et visuelle. Elle intègre alors les variations et les différenciations de l’espace à grande échelle. La prise en compte de la dimension spatiale de l’agriculture, dans les franges urbaines, peut également définir le caractère du parc. À travers de liaisons douces, de relai AMAP ou de jardins potagers, l’agriculture pénètre dans l’espace urbain par le développement de liens tant réels que symboliques.

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Extension de Melun : plus qu'une question de ville La ville de Melun continue de s'étendre comme elle l'a fait précédemment, toujours plus loin sur les terres agricoles. Aujourd'hui, elle construit sur son dernier terrain libre. Ce choix pose la question de l'identité du paysage de l'agglomération qui est caractérisé par des grandes plaines agricoles ponctuées de boisements et de villages. Si on regarde le développement de la ville à l'échelle de l'agglomération, on se rend compte que cette structure territoriale est en danger.

Quelle nouvelle limite pour la ville de demain?

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Une réponse à l'échelle de l'agglomération.

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Une extension au fil de l'eau Actuellement, la plaine agricole Montaigu atteste bien de ce paysage. Mais dans peu de temps, avec la construction de l'écoquartier et de la nouvelle rocade, cette structure paysagère disparaîtra. Le risque étant que ce schéma se reproduise encore en encore, dépassant l'échelle de la ville de Melun jusqu'à engloutir le paysage et les villages voisins par une construction successive d'entités urbaines limitées par des rocades. Cette mise en place de contournements successifs n'est qu'un moyen de repousser le problème de circulation et de rupture toujours plus loin, sans le résoudre.

RD 605

Plaine agricole

Situation existante : plaine agricole Montaigue

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Boulevard

Hôpital

Rocade Ecoquartier

Zone d'activité

Nouveau quartier de Rubelles

2015

Boulevard

Zone d'activité

Ecoquartier

Rocade

2040

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Le parc, lisière entre terres agricoles et ville : créer une structure paysagère forte Dans le cadre de cette étude il n'est pas question de remettre en cause l'extension de la ville mais la manière dont elle se fait. Plutôt que de penser son développement entité par entité venant finir la ville, comme ici par une route longée par un merlon, il s'agit de le penser à partir d'une structure paysagère forte. On parle alors de lisière consituée d'aménagements paysagers riches tels que des vergers, des terres agricoles, des boisements. Les deux éléments principaux de cette lisière sont le parc agricole et la rocade, qui devient une route de campagne faisant partie intégrante du paysage. Elle n'est plus une limite et permet des continuités écologiques et des chemins agricoles.

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Le parc comme lisière : redonner une valeur au paysage

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Le parc agricole : structure pour le développement de la ville Le projet de l'écoquartier prévoit la construction d'ensembles résidentiels où le rapport avec le paysage de plaine est difficile. Ils sont aménagés selon un système classique de grille. Le projet remet en question cette structure en proposant un quartier dessiné à partir des terrains agricoles qui s'infiltrent sous forme de vergers, jardins potagers. Ce schéma permet d'apporter un environnement agréable et une qualité de vie aux habitants; chaque logement profite d'une vue sur ce parc agricole. Les morphologies bâties permettent de favoriser la transition entre ville et paysage tout en proposant une offre de logement proche de celle prévue par l'écoquartier. Nombre total de logements : 470 Logements individuels : 78 Logements individuels mitoyens : 318 Logements intermédiaires : 48 Appartements : 25

Voirie : 4566 ml

Projet prévu pour l'écoquartier : rupture entre ville et paysage

Nombre total appartements 475 Logements individuels 75 Logements individuels groupés 30 Logements intermédiaires 370

Voirie : 980 ml

Parc agricole comme lisière : infiltrations

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Projet prévu pour l'écoquartier : rupture en ville et paysage

Parc agricole comme lisière : infiltrations

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De la rocade à la route de campagne Le projet prévoit l'aménagement d'un merlon protégeant le quartier de la route mais aussi de son paysage environnant. En changeant le statut de cette voie, elle n'est plus une limite mais elle structure le développement de la ville par un aménagement paysager qui lui donne de la valeur. Elle devient alors une route de campagne traversant des terres agricoles, des boisements, en préservant les paysages ouverts, caractéristiques du plateau de la Brie.

La rocade comme limite de la ville

La rocade comme limite de la ville

La route de campagne comme structure paysagère

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La route de campagne comme structure paysagère

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Conclusion

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Parc pluriel La création d'un dispositif paysager, composé de 3 parcs, est l'occasion de requestionner le lien qu'entretient Melun avec son territoire, les relations entre quartiers mais aussi la capacité d'adapation et d'évolution de la structure de la ville. Cet aménagement est une réponse possible pour les Hauts de Melun à un moment donné. Il peut évoluer entant que système transitoire afin de s'adapter aux aléas, à l'évolution des modes de vie et aux aspirations des acteurs de la ville.

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Remerciements Nous remercions l’équipe municipale en particulier, Mr Gérard Millet, maire de la ville de Melun Mme Brigitte Tixier, adjointe au maire de la ville de Melun Mr Paul-Emile Lezéan, chef de projet pour la ville de Melun ainsi que le Conseil Général de Seine et Marne

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Parc pluriel Un dispositif paysager pour les Hauts de Melun Margot Jeanjean Camille Lamellière Alessandra Marcon Francesca Scattoni Cette étude a été menée de février à juin 2014 dans la cadre de l’atelier de projet urbain et territorial du DSA d’architecte-urbaniste encadré par Frédéric Bonnet, Christophe Delmar et Éric Alonzo. La rédaction du présent cahier a été accompagnée par Paul Landauer et Stéphane Füzessery ainsi que Philippe Gasser Diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) d’architecte-urbaniste Direction Fréderic Bonnet et Éric Alonzo Coordination administrative Sylvie Faye École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée (EAVT) 12 avenue Blaise Pascal, Champs-sur-Marne, 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2 Alain Derey, directeur Amina Sellali, directrice des formations de la pédagogie et de la recherche



Parc pluriel Un dispositif paysager pour les Hauts de Melun L'image négative des quartiers Nord de Melun est une question centrale pour la ville. Elle souhaite la faire évoluer en multipliant des opérations d'urbanisme d'importance sur ce territoire ; plan de rénovation urbaine, construction d'un écoquartier, d'un hôpital, d'un centre de recherche et d'une zone d'activité. Ces projets sont rendus possibles par le report de d'actuelle rocade (RD605) derrière l'écoquartier, sur les terres agricoles. En s’appuyant sur le déclassement de la RD 605, la ville interroge le DSA sur la mise en cohérence de ces différentes entités pensées et conçues de façon indépendante. La présente étude propose de se servir du parc comme levier d'action sur ce territoire. Il est un outil flexible et évolutif qui permet de s’adapter aux différentes problématiques auxquelles se heurte le territoire. Ce choix est un moyen de créer une vision commune, un espace commun aux différents quartiers, tout en se raccrochant au paysage du plateau de la Brie. Trois parcs complémentaires sont créés afin de répondre à différentes problématiques : le parc métaphore du territoire, le parc bien commun entre quartiers ainsi que le parc lisière entre terres agricoles et ville. Diplôme de spécialisation et d’approfondissement d’architecte-urbaniste Au sein de l’École d’architecture de la ville & des territoires à Marne-la-Vallée, le diplôme de spécialisation et d’approfondissement (DSA) d’architecteurbaniste forme chaque année une vingtaine d’architectes et de paysagistes déjà diplômés au projet urbain et territorial. La majeure partie de ce post-diplôme est dédiée à la réalisation d’études à caractère prospectif commanditées par des collectivités territoriales, des institutions publiques ou des organismes privés. Au-delà des réponses particulières à des problématiques urbaines spécifiques, ces travaux contribuent bien souvent à faire émerger de nouveaux questionnements et à expérimenter de nouvelles approches dont la portée peut être plus générale. Ces cahiers sont ainsi destinés à faire partager le résultat de ces recherches auprès du monde universitaire et professionnel et plus largement auprès de tous ceux qui s’intéressent aux questions que posent aujourd’hui l’architecture, la ville et les territoires.


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