La vie des plantes
« Hey, tu peux me prêter ta houlette s’il te plaît ? J’ai dû oublier la mienne sous la Zélande sur la chabertine, à côté de la viviane… à moins qu’elle ne soit restée dans le blockaus. » Voici une phrase que vous pourriez très bien entendre lors d’un passage au Jardin botanique, sans voir personne autour de vous froncer les sourcils. C’est donc dans le but de vous familiariser un peu avec notre langage, pour que vous vous sentiez plus à l’aise, moins perdu lors d’une visite ou d’un stage dans nos locaux, que nous vous proposons dans ce nouveau numéro un petit lexique pour comprendre et ‘‘ parler JB ‘‘ couramment.
© H. Mureau
Le petit lexique du Jardin botanique de Lyon
Chabertine
Corvée : désigne un travail collectif plus ou moins pénible. Ce mot n’est pratiquement plus utilisé actuellement, ce qui révèle certainement une amélioration des conditions de travail au Jardin botanique.
Bâche : nom féminin généralement utilisé au pluriel (« les bâches ») et désignant les châssis dans lesquels sont cultivés les plantes d’extérieur, avant plantation dans les secteurs.
Estanco : local en bois ouvert sur l’extérieur, contenant une table de rempotage et du matériel de jardinage. N’appartient plus qu’à l’histoire du Jardin… ainsi qu’à la mémoire des plus anciens.
Bayard : appareil appartenant aujourd’hui à l’histoire ancienne du jardin. Sorte de brancard utilisé pour transporter le terreau et le fumier, jusqu’au début des années 2000. Blockaus : local de rempotage en béton construit vers 1960. Il fut surnommé ainsi en raison de son aspect rudimentaire, rappelant vaguement quelques constructions datant des années 40 réalisées par des hommes venus d’Outre-Rhin sur le littoral français.
Gone : terme typiquement lyonnais désignant un gamin. Nombreux sont les gones qui courent partout dans le Jardin aux beaux jours…
Char romain : sorte de grand diable « fait maison » venu d’un autre temps. Tout de fer forgé, long et lourd, il permet le transport des gros bacs du Jardin mexicain à l’intersaison (et il fait mal au dos). 28 • Sauvages & Cultivées - Décembre 2014
© H. Mureau
Chabertine : sorte de chariot plat à 2 roues, muni d’une béquille à l’avant pour éviter qu’il ne bascule en charge, permettant de transporter plusieurs caisses de plantes simultanément. La chabertine se manipule comme une brouette. Ce nom aurait été attribué en mémoire d’un ancien directeur du Parc de la Tête d’Or (où se trouve le Jardin botanique de Lyon) qui y aurait introduit cet outil de travail.
Char romain
Houlette : à Lyon, la houlette désigne un transplantoir. Marmite : engin servant à stériliser le mélange terreux (= stérilo). Mélange « national » : substrat de culture « maison » composé de 1/2 volume de terreau, 1/6 de terre franche, 1/6 de sable et 1/6 de tourbe (source J.P Picard, jardinier botaniste). Mul (la) : désigne la serre de culture de notre collection de bégonias, anciennement utilisée pour la multiplication des plantes de serres, d’où son nom.