Rétrospective Miró au Grand Palais

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dossier de presse Miró 3 octobre 2018 - 4 février 2019 Grand Palais Galeries nationales entrée square Jean Perrin

communiqué p.4 press release p.6 comunicado p.8 repères chronologiques p.10 scénographie p.11 entretien avec Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition

p.13

textes des salles p.15 quelques citations p.20 propos de Miró p.21 liste des prêteurs p.27 liste des œuvres exposées p.28 quelques notices d’œuvres p.40 extraits du catalogue de l’exposition

p.46

catalogue de l’exposition p.50 autres publications p.51 film de l’exposition

p.53

programmation culturelle p.54 activités pédagogiques p.56 la nouvelle Appli du Grand Palais p.58 informations pratiques p.60 visuels disponibles pour la presse

p.61

mécènes p.70 partenaires p.76 Joan Miró, Autoportrait (détail), 1919, huile sur toile, 73 x 60 cm, France, Paris, Musée national Picasso-Paris, donation héritiers exposition Miró au Grand Palais 2 Picasso 1973/1978 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 / Photo Rmn-Grand Palais (musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau


exposition Mirรณ au Grand Palais

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communiqué Miró 3 octobre 2018 - 4 février 2019 Grand Palais Galeries nationales Square Jean Perrin

Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux-Grand Palais.

Dans cette rétrospective dédiée au grand maître catalan Joan Miró (1893-1983), près de 150 œuvres essentielles sont réunies afin de donner à cet œuvre unique et majeur toute la place qui lui revient dans la modernité. Cette exposition intervient quarante-quatre ans après celle qu’avait organisée Jean Leymarie et Jacques Dupin dans ce même lieu en 1974. Des prêts exceptionnels, provenant de grands musées internationaux, européens et américains, ainsi que de grandes collections particulières mettent l’accent sur les périodes charnières de Miró qui déclarait : « Les gens comprendront de mieux en mieux que j’ouvrais des portes sur un autre avenir, contre toutes les idées fausses, tous les fanatismes ». La création de cet artiste d’exception irrigue l’art de tout le XXe siècle, irradiant de sa puissance et de sa poésie près de sept décennies avec une générosité et une originalité inégalées. Dans une scénographie, créée tout spécialement pour les espaces du Grand Palais et rappelant l’univers méditerranéen de Miró, des œuvres majeures (peintures et dessins, céramiques et sculptures, livres illustrés) se côtoient afin de mettre en lumière cet itinéraire marqué de renouvellements incessants. L’exposition débute au premier étage, avec les périodes fauve, cubiste et détailliste, suivie de l’époque surréaliste où Miró invente un monde poétique, inconnu jusqu’alors dans la peinture du XXe siècle. Ces périodes fécondes mettent en évidence les questionnements de l’artiste, ses recherches ainsi que sa palette de couleurs toujours au service d’un vocabulaire de formes inusitées et nouvelles. Ni abstrait ni figuratif, riche de multiples inventions, c’est dans un parcours poétique que l’on découvre le langage résolument neuf que n’a eu de cesse de développer Miró. Son art prend ses sources dans la vitalité du quotidien pour s’épanouir dans un monde jusqu’alors méconnu où les rêves du créateur occupent une place privilégiée. « Il me faut un point de départ, explique Miró, ne serait-ce qu’un grain de poussière ou un éclat de lumière. Cette forme me procure une série de choses, une chose faisant naître une autre chose. Ainsi un bout de fil peut-il me déclencher un monde. » La montée du fascisme, dans les années 1930, le voit s’engager dans une lutte sans fin pour la liberté. Des peintures dites « sauvages » illustrent la force étrange et inédite qu’il donne à son œuvre dans ces moments de tension extrême. Dans les années 1940, l’apparition des Constellations, une série de petits formats exceptionnelle exécutée à Varengeville-sur-Mer, en Normandie, livre un dialogue avec des rêves inassouvis. Bientôt ce sera l’interrogation sur la céramique qui donnera naissance à une sculpture qui témoigne, là aussi, de cette passion pour la réalité et une part de rêverie qui n’était pas a priori imaginable dans cette discipline.

Joan Miró, Autoportrait (détail), 1919, huile sur toile, 73 x 60 cm, France, Paris, Musée national Picasso-Paris, donation héritiers Picasso 1973/1978 Successió exposition Miró au©Grand PalaisMiró / Adagp, Paris 2018 / Photo Rmn-Grand Palais (musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau 4


Miró transforme le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet. Il fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellés de métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde. « Pour moi, avoue Miró, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ». Les dernières salles sont consacrées aux vingt-cinq dernières années de la création du peintre. Dans son grand atelier de Palma de Majorque construit par son ami l’architecte Josep Lluis Sert, Miró peint des œuvres de plus grands formats qui donnent une ampleur nouvelle à un geste toujours aussi méticuleusement précis. Le vide s’empare d’une grande partie des toiles longuement méditées. Miró déploie une énergie nouvelle avec des signes et des formes mettant en évidence une création toujours en éveil. De grandes sculptures en bronze, parfois peintes, disent, aussi à cette époque, la juxtaposition heureuse entre le réel et l’irréel. Dans cette œuvre ultime où le noir surgit souvent avec une force nouvelle, le tragique frôle toujours l’espoir. Ainsi Miró investit-il l’univers pictural et sculptural avec une acuité attisée par le temps qui passe. Jean-Louis Prat, ancien directeur de la fondation Maeght (1969-2004), membre du Comité Joan Miró et ami de l’artiste auquel il a dédié de nombreuses expositions dont la dernière en date était au Musée de l’Albertina à Vienne en 2012, assure le commissariat de cette rétrospective aux Galeries nationales du Grand Palais en 2018.

....................................... commissariat : Jean-Louis Prat, ancien directeur de la fondation Maeght (1969-2004), historien de l’art, membre du Comité Joan Miró et ami de l’artiste scénographie : Atelier Maciej Fiszer

....................................... horaires : lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h mercredi, vendredi et samedi de 10h à 22h fermeture hebdomadaire le mardi tarifs : 15 €, TR 10 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse) gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux accès : métro ligne 1 et 13 « ChampsÉlysées-Clemenceau » ou ligne 9 « Franklin D. Rossevelt »

aux éditions de la Rmn-Grand Palais : - catalogue de l’exposition, 22,4 x 28 cm, 304 pages, 300 illustrations, 45 € - l’album de l’exposition, 19,6 x 25,2 cm, 48 pages, 40 illustrations, 10 € - le Petit dictionnaire Miró en 50 motsclés, 15 x 21 cm, 120 pages, environ 55 illustrations, 12 € - Les constellations de Varengeville par Adrien Goetz, collection Cartels, 12,5 x 19 cm, 112 pages, 14,90 €

contacts presse : Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Audrey Rouy audrey.rouy@rmngp.fr @Presse_RmnGP

informations et réservations : www.grandpalais.fr #ExpoMiro

L’exposition bénéficie du soutien de Sanef, Bouygues Bâtiment Ile-de-France et de la Fondation Louis Roederer.

exposition Miró au Grand Palais

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press release Miró 03 October 2018 – 04 February 2019 Grand Palais National Galleries Square Jean Perrin entrance

This exhibition is organised by the Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais.

This retrospective on the great Catalan master Joan Miró (1893-1983) brings together nearly 150 key pieces to give this unique and important body of work its rightful place in modernity. This exhibition takes place forty-four years after the one organised by Jean Leymarie and Jacques Dupin at the same venue in 1974. Exceptional loans from some of the most important museums in Europe, America and across the globe, as well as major private collections, place the emphasis on the pivotal periods for Miró, who once declared: “People will understand more and more that I opened the doors to another future, that runs against all falsehood, all fanaticism.” The work of this exceptional artist shaped art throughout the 20th century, radiating its power and poetry for almost seven decades with unrivalled generosity and originality. The exhibition has been designed specifically for the Grand Palais spaces and evokes Miró’s Mediterranean world, with major works (paintings and drawings, sculptures and ceramic, illustrated books) displayed together to illuminate an artistic career defined by continuous renewal. The exhibition begins on the first floor, with the fauvist, cubist and detailist periods, followed by a surrealist period where Miró invented a poetic world that was previously unseen in the world of 20th century painting. These fruitful periods demonstrate the artist’s investigations and research, as well as his colour palette, which fuelled a vocabulary of new and unusual forms. Neither abstract nor figurative and boasting a wealth of inventions, the poetic exhibition circuit reveals the resolutely new language that Miró continued to develop. He found the sources for his art in the vitality of daily life, blossoming into a previously unknown world where the dreams of the creator have pride of place. “I need a point of departure,” explained Miró, “be it a speck of dust or a shaft of light. This shape offers me a range of ideas, with one thing leading to another. In this way, a single thread can open up a whole new world to me.” The rise of fascism in the 1930s saw him engaged in an endless quest for freedom. The so-called “wild” paintings illustrate the strange and unprecedented power that he gave his work during these extremely tense times. In the 1940s, the appearance of the Constellations, an exceptional series of small-format works produced at Varengeville-sur-Mer, in Normandy, opened up a dialogue with unfulfilled dreams. His investigations into ceramics soon gave rise to a form of sculpture that also demonstrated his passion for reality and a sense of reverie that seemed unimaginable in this discipline. Miró transformed the world around him with an apparent simplicity of means, whether a symbol, the tracing Joan Miró, Self Portrait (detail), 1919, on canvas, 73 x 60 cm, France, Paris, Musée national Picasso-Paris, Gift Picasso Heritage 1973/1978 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 / Photo Rmn-Grand Palais (musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau exposition Miró au Grand Palais 6


of a finger or water on paper, a seemingly fragile line on the canvas, a line in the ground fused with fire, or an insignificant object paired with another. He conjured a world full of poetic transformations from these surprising juxtapositions and unusual marriages, restoring enchantment to the world. “For me, a painting should be like sparks. It should dazzle you like the beauty of a woman or a poem.” The final rooms are dedicated to the last twenty-five years of the painter’s work. In his large Palma de Mallorca studio built by his friend, the architect Josep Lluis Sert, Miró painted larger formats that gave a new dimension to his technique, which remained just as meticulously precise. Here, the void would fill a large part of the long-meditated canvases. Miró deployed a new energy with symbols and forms that demonstrate incessant creativity. Large bronze sculptures from this period, sometimes painted, also demonstrate a happy juxtaposition between the real and unreal. In his final works, where black frequently emerges with new force, tragedy walks hand in hand with hope. In this way, Miró invested the pictorial and sculptural universe with an acuity nourished by the passage of time. Jean-Louis Prat, former director of the Fondation Maeght (1969-2004), member of the Joan Miró Committee and friend of the artist, to whom he has dedicated a number of exhibitions, the most recent of which was held at the Albertina Museum in Vienna in 2012, is curating this retrospective at the Galleries nationales du Grand Palais in 2018.

....................................... curator: Jean-Louis Prat, former director of the Fondation Maeght (1969-2004), art historian, member of the Joan Miró Committee and friend of the artist set design: Atelier Maciej Fiszer

....................................... opening times: from Thursday to Monday from 10 am to 8 pm, Wednesday from 10 am to 10 pm closed on Tuesdays price: €15, concessions €10 (16-25 years, jobseekers and large families). free for those under 16 years, minimum wage earners directions: metro lines 1 and 13 «ChampsElysées-Clemenceau» or line 9 «Franklin D. Roosevelt»

published by Rmn-Grand Palais: - exhibition catalogue, 22.4 x 28 cm, 304 pages, 300 illustrations, 45 - exhibition album, 19,6 x 25,2 cm, 48 pages, 40 illustrations, €10 - le Petit dictionnaire Miró en 50 motsclés, 120 pages, approx. 55 illustrations, €12 - Les constellations de Varengeville by Adrien Goetz, Cartels collection, 12,5 x 19 cm, 112 pages, €14,90

press contacts: Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr +331 40 13 47 62 Audrey Rouy audrey.rouy@rmngp.fr @Presse_RmnGP

information and reservations: www.grandpalais.fr #ExpoMiro

This exhibition is organized with the support of Sanef, Bouygues Bâtiment Ile-de-France and Fondation Louis Roederer.

exposition Miró au Grand Palais

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comunicado Miró del 3 de octubre de 2018 al 4 de febrero de 2019 Grand Palais Galerías Nacionales Entrada Square Jean Perrin

Esta exposición está organizada por la Réunion des musées nationaux - Grand Palais.

Esta retrospectiva dedicada al gran maestro catalán Joan Miró (1893-1983) reúne cerca de 150 cuadros imprescindibles para dar a esta obra única y excepcional el lugar que se merece en la modernidad. La exposición se celebra cuarenta y cuatro años después de la organizada por Jean Leymarie y Jacques Dupin en este mismo lugar en 1974. Estos préstamos excepcionales procedentes de los principales museos internacionales, europeos y estadounidenses, así como de grandes colecciones privadas, se centran en los periodos clave de Miró, que afirmaba: «La gente entenderá cada vez más que traté de abrir puertas a un nuevo futuro, contra todos los conceptos erróneos, todos los fanatismos». La creación personal y única de Miró lo convierte en uno de los artistas más influyentes del siglo XX, cuya obra irradió fuerza y poesía durante casi siete décadas con una generosidad y originalidad inigualables. En una escenografía especialmente creada para los espacios del Grand Palais y que evoca el mundo mediterráneo de Miró, cohabitan grandes obras (pinturas y dibujos, cerámica y esculturas, libros ilustrados) que permiten trazar este itinerario marcado por incesantes renovaciones. La muestra comienza en el primer piso, con las épocas fauvista, cubista y detallista, seguidas por la etapa surrealista, donde Miró inventa un mundo poético, desconocido hasta entonces en la pintura del siglo XX. Se trata de unos años muy productivos que plasman los interrogantes del artista, su búsqueda y su paleta de colores siempre al servicio de inusuales y nuevas formas. Miró inventa un lenguaje único, ni abstracto ni figurativo, un viaje poético innovador, en continua evolución y que no deja de sorprender. Su arte nace de la vitalidad de la vida cotidiana para florecer en un mundo hasta ahora desconocido donde los sueños del creador ocupan un lugar privilegiado. «Necesito un punto de partida —dice Miró—, una simple mota de polvo, un rayo de luz. A partir de esta forma puedo crear algo que da lugar a otra cosa. Así, por ejemplo, con un trozo de cable puedo crear un mundo». Tras el ascenso del fascismo en la década de 1930, Miró inicia una lucha interminable por la libertad y sus «pinturas salvajes» evocan las tensiones sociales y políticas del momento y una libertad expresiva sin precedentes. En la década de 1940, la aparición de Constelaciones, una serie de pequeños formatos excepcionales realizados en Varengeville-sur-Mer, Normandía, ofrece un diálogo con sueños no cumplidos. Poco después, su incursión en el mundo de la cerámica y la escultura dará lugar a piezas que atestiguan también su pasión por la realidad y una parte de la ensoñación a priori inimaginable en tales disciplinas.

Joan Miró, Self Portrait (detail), 1919, on canvas, 73 x 60 cm, France, Paris, Musée national Picasso-Paris, Gift Picasso Heritage 1973/1978 © Successió / Adagp, Paris 2018 / Photo Rmn-Grand Palais (musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau exposition Miró au GrandMiró Palais

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Miró transforma así el mundo con una aparente simplicidad de medios: un pequeño símbolo, una huella de dedo o la marca del agua sobre papel, un trazo aparentemente frágil sobre el lienzo, un surco en la tierra combinado con el fuego, un objeto insignificante unido a otro... El artista sabe sacar partido de estas sorprendentes conexiones, de estas insólitas uniones en un universo de metamorfosis poéticas para reinventar nuestro mundo. «Para mí —confiesa Miró—, una pintura debe emitir chispas. Debe deslumbrar como la belleza de una mujer o un poema». Las últimas salas están dedicadas a los últimos veinticinco años de la creación del pintor. En su gran estudio mallorquín construido por su amigo Josep Lluís Sert, Miró aborda obras de mayor envergadura que ofrecen una nueva dimensión, pero sin perder un ápice de su meticulosa precisión. El vacío se apodera de gran parte de sus piezas cuidadosamente meditadas. Miró despliega una nueva energía con signos y formas que resaltan una creación de absoluta libertad expresiva. Sus grandes esculturas de bronce, a veces pintadas, reflejan también la feliz yuxtaposición entre lo real y lo irreal. Lo trágico va siempre acompañado de esperanza y Miró consigue crear un universo pictórico y escultórico que con el paso del tiempo se va oscureciendo, con el color negro estructurando la composición. Jean-Louis Prat, ex director de la Fundación Maeght (1969-2004), miembro del Comité Joan Miró y amigo del artista al que ha dedicado numerosas exposiciones, la más reciente de ellas en el Museo Albertina de Viena en 2012, es el comisario de esta retrospectiva del artista en las Galerías Nacionales Grand Palais en 2018.

....................................... comisario: Jean-Louis Prat, ex director Fondation Maeght (1969-2004), historiador de arte, miembro del Comité Joan Miró y amigo del artista escenografía: Atelier Maciej Fiszer

....................................... horarios: Jueves a lunes 10:00 a 20:00 Miércoles 10:00 a 22:00 Martes: cerrado

publicaciones de Rmn-Grand Palais:

tarifas: 15 €, TR 10 € (16-25 años, desempleados y familia numerosa) Gratuito para menores de 16 años y beneficiarios de SGIM

- álbum de la exposición, 19,6 x 25,2 cm, 48 páginas, 40 ilustraciones, 10 €

accesos: Metro líneas 1 y 13 Champs- ElyséesClemenceau o línea 9 Franklin D. Rossevelt

- catálogo de la exposición, 22,4 x 28 cm, 304 páginas, 300 ilustraciones, 45 €

- le Petit dictionnaire Miró en 50 motsclés, 120 páginas, 55 ilustraciones aprox., 12 € - Les constellations de Varengeville por Adrien Goetz, colección Cartels, 12,5 x 19 cm, 112 páginas, 14,90 €

contactos de prensa: Réunion des musées nationaux Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75 577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr +331 40 13 47 62 Audrey Rouy audrey.rouy@rmngp.fr @Presse_RmnGP

información y reservas: www.grandpalais.fr #ExpoMiro

This exhibition is organized with the support of Sanef, Bouygues Bâtiment Ile-de-France and Fondation Louis Roederer.

exposition Miró au Grand Palais

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repères chronologiques 1893 Naissance de Joan Miró Ferrà le 20 avril à Barcelone, premier enfant de Miquel Miró i Adzerias, orfèvre et horloger, et de Dolores Ferrà i Oromi. 1907-1911 Miró s’inscrit à l’École de commerce de Barcelone mais suit parallèlement à l’école de la Lonja les cours de Modest Urgell et de Josep Pasco. Son père le contraint à travailler comme employé aux écritures dans une entreprise de quincaillerie. Déprimé, Miró contracte la typhoïde. Retiré dans la ferme familiale de Mont-roig, il décide en 1911 de se consacrer exclusivement à la peinture. 1912-1915 Miró s’inscrit à l’école d’art de Francesc Galí à Barcelone. Il y rencontre Joan Prats, Josep Francesc Ràfols, et Enric Cristófol Ricart, Josep Llorens Artigas. Il fréquente assidûment la galerie de Josep Dalmau où il découvre les avant-gardes. 1916-1919 À Barcelone, Miró se mêle à la vie intellectuelle portée par les revues catalanes et françaises. En 1917, l’Exposition d’art français organisée par Vollard et présentée au Palais des Beaux-Arts de Barcelone exerce une forte impression sur Miró. Sa première exposition en 1918 à la galerie Dalmau ne rencontre aucun succès. Révolté contre le conservatisme du Cercle artistique de Sant Lluc, il fonde avec Ràfols, Ricart et Artigas, l’Agrupació Courbet. 1920-1924 Miró partage son temps entre Paris et Mont-roig. Il développe un nouveau style pictural à travers ses paysages. Installé dans l’atelier parisien de la rue Blomet, il a pour voisin André Masson. Il fréquente Antonin Artaud, Michel Leiris, Georges Limbour, Armand Salacrou et Roland Tual. 1925-1929 Miró participe à la première exposition surréaliste en 1925. Il réalise la série des « Peintures de rêves » (1925-1927), celle des « Paysages imaginaires » (1926-1927), travaille aux décors et aux costumes du ballet Roméo et Juliette avec Max Ernst (1926). En 1927, sa volonté d’« assassiner la peinture » l’amène à exécuter ses premiers tableaux-objets et collages (1928). 1930-1934 Années d’expérimentations plastiques, Miró explore d’autres langages et fait appel à des matériaux vils, naturels ou manufacturés. Il exécute les décors et les costumes du ballet Jeux d’enfants. Il réalise la série de 18 grandes « Peintures d’après collages » (1933) et entreprend un cycle de peintures « sauvages », aux couleurs vives et aux figures agressives. 1936-1939 La guerre civile espagnole contraint Miró à rester à Paris. Poussé par les événements dramatiques, il se lance dans un nouveau réalisme. Pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle de 1937, il réalise un grand panneau mural Le Faucheur. 1940-1955 De retour en Espagne, il achève la série magistrale des 23 Constellations. Il entreprend ses premières sculptures et céramiques avec Josep Llorens i Artigas et travaille assidûment à son oeuvre graphique. 1956-1983 Dans son atelier de Palma de Majorque, Miró réalise ses premiers grands triptyques. Pour la Fondation Maeght, il réalise le Labyrinthe, un ensemble de sculptures en collaboration avec Artigas. Il effectue plusieurs séjours aux États-Unis et au Japon. Miró est devenu un artiste majeur, reconnu internationalement. Il meurt le 25 décembre 1983 à Palma de Majorque. exposition Miró au Grand Palais

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scénographie

Atelier Maciej Fiszer : Maciej Fiszer, scénographe Aliénor Faivre, chef de projet Bastien Morin, graphiste Mélanie Boutet, graphiste Philippe Collet, concepteur lumière

exposition Miró au Grand Palais

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« Mon approche scénographique consiste à créer une architecture simple et claire au sein de chaque salle, de redonner de la qualité d’espace aux galeries du Grand Palais, d’imaginer avec Philippe Collet l’éclairagiste un dispositif de traitement de la lumière qui permette au visiteur de prendre toute la mesure de chaque tableau, de chaque composition, de chaque ensemble. Le dessin du parcours proposé ici se compose de géométries équilibrées, créant des points de vue, des mises en perspectives suivant étroitement les thématiques. Il n’y a pas de couleurs, un blanc lumineux et neutre accompagne le visiteur. » Maciej Fiszer

exposition Miró au Grand Palais

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entretien avec Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition Le Grand Palais consacre une grande rétrospective à Joan Miró. Quand s’est tenu le dernier événement important sur cet artiste en France ? Quel propos et quelles thématiques souhaitez-vous développer dans cette exposition ? Jean-Louis Prat : Il y a eu une exposition au Grand Palais en 1974. J’accompagnais Miró et Jacques Dupin (1927-2012) en était le co-commissaire avec Jean Leymarie. Les dernières expositions importantes dans lesquelles Miró occupait une place importante sont celles qui ont eu lieu au Centre Pompidou-Musée national d’art moderne : La Révolution surréaliste (2002) et Joan Miró 1917-1934. La naissance du monde (2004). Dans la rétrospective de 2018, le visiteur suivra le chemin de Miró durant toute une vie, presque 70 ans de création, d’un renouvellement constant où il conserve toute sa force et une fraîcheur d’esprit inégalée. Les formats de la peinture grandissent au fil de l’exposition et on pourra y découvrir divers supports et techniques qu’il a su totalement maîtriser. Miró a probablement été marqué par 50 ans d’histoire forgée par 2 guerres mondiales. Ces évènements considérables, l’interrogation qu’il a sur les hommes, sur lui-même et sur sa terre natale ont toujours animé son travail. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la scénographie ? J-L. P. : La scénographie est chronologique à l’exception du triptyque des Bleus de 1961, qui n’a pas pu être placé au premier étage en raison des formats et de la contrainte du lieu. Le public aura un sentiment de renouvellement dans ce parcours au Grand Palais par la variété des espaces créés. Joan Miró est un jalon indispensable pour l’art moderne et contemporain. La dernière salle consacrée aux 20 dernières années est intéressante à ce titre. Des titres, des signes et des inscriptions ponctuent ses toiles. Est-ce un langage qui s’ajoute aux images, comme des signes de plus ? J-L. P. : Miró a su créer un alphabet qu’on ne connaissait pas en peinture. C’est un langage dont nous avons besoin aujourd’hui, qui n’est ni figuratif ni abstrait et qui invente quelque chose en relation avec l’esprit, un univers ouvert au monde. Il y a toujours chez lui une fidélité avec le sol qui l’a vu naître et également avec ceux qu’il a connus. Dans son tableau très important La Ferme, qu’acheta Hemingway, il traduit son attachement à sa terre natale à Mont-roig. Il part de la réalité de l’homme qui cultive et la réinvente avec ses propres codes et signes désormais inoubliables. Le 45 rue Blomet, adresse parisienne de Miró dans les années vingt, est souvent cité comme un lieu animé de la vie intellectuelle dans la capitale. Quels sont les artistes dont Miró se sent alors le plus proche ? Ces amitiés ont-elles eu une incidence sur son travail ? J-L. P. : Pendant la Première Guerre mondiale, une exposition d’art français s’est tenue à Barcelone. Miró a découvert alors un art qu’il connaissait peu, le fauvisme et le cubisme. Dès ce moment, il veut découvrir Paris qui était le grand centre intellectuel jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il souhaitait se mettre en rapport avec l’école française de Cézanne jusqu’au cubisme. Miró n’était pas un « catalan casanier », mais un « catalan international », comme il l’écrira. Il voulait quitter Barcelone poussé par sa curiosité de comprendre et de voir. À Paris, il a rencontré les grands poètes de son temps. Il va se lier d’amitié avec Paul Eluard, Michel Leiris, Tristan Tzara, Robert Desnos, André Breton mais aussi, bien entendu avec André Masson et Pablo Picasso et tant d’autres qui l’aideront à forger son futur. Mais il sera toujours indépendant. Curieusement, il semble aussi bien interrogé les intellectuels qui écrivent que les peintres. Il a le goût de la profondeur d’une pensée. Il se dit que les mots qu’inventent ces poètes peuvent lui servir comme point d’appui pour découvrir un autre monde. Il regarde la peinture mais il ne fera jamais à « la manière de », c’est ce qui, probablement, lui donne son autorité et son caractère unique.

exposition Miró au Grand Palais

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Dès 1931, l’œuvre de Miró est présentée à New York, d’abord à la Galerie Pierre Matisse puis dix ans plus tard au Museum of Modern Art. Cette première grande rétrospective permet aux jeunes peintres américains d’entrer en contact avec son univers. En retour, a-t-on pu constater une influence américaine sur la peinture de l’artiste catalan ? J-L. P. : Les années 1930 ont contribué, grâce à la Galerie Pierre Matisse, à la connaissance de Miró aux États-Unis et à sa reconnaissance plus définitive 10 ans plus tard en 1941 au MoMA. Miró est allé à New York pour la première fois en 1947. C’est un nouveau monde pour lui avec une urbanisation toute verticale et un ciel différent. Il découvre également les artistes qui venaient d’Europe, comme Mark Rothko (19031970) arrivé de Lituanie par exemple. Ces artistes ont créé l’art américain de l’École de New York. Warhol, Lichtenstein, Rauschenberg, Motherwell ont forgé l’âme nouvelle de ce pays, car ils avaient la générosité de l’accueil pour les étrangers qui venaient s’établir chez eux, ce qui a beaucoup frappé Joan Miró. Ses grands formats, le côté « all over » (surface peinte totalement) et la relation à l’espace sont l’écho des vastes étendues américaines et représentent une interrogation naturelle du peintre qui s’intégrait parfaitement bien avec son langage, par exemple, lorsqu’il aborde le thème du ciel dans son triptyque Bleu I/III (Paris, Centre Pompidou) peint en 1961. Plusieurs fondations sont consacrées à Miró : à Barcelone, à Palma, à Saint-Paul de Vence. Qu’ont représenté ces institutions pour l’artiste, quelle a été sa part d’investissement dans ces projets ? J-L. P. : À l’exception de celle de Palma qui a été créée après sa mort par Madame Miró, son investissement a toujours été total avec une générosité sans fin. Il a réalisé le labyrinthe de sculptures à la Fondation Maeght. C’est Josep Lluís Sert (1902-1983) qui a construit l’atelier de son grand ami à Palma mais également la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence en 1964 et celle de Barcelone. Miró a contribué financièrement à la Fondation de Barcelone et a donné des œuvres exceptionnelles. Joan Miró a été votre ami. Y a-t-il un souvenir que vous tenez à partager avec le public et que souhaitez-vous que les visiteurs retiennent de l’exposition ? J-L. P. : J’ai toujours été ébloui par Miró, par ce regard, sa générosité et cette attention qu’il avait aux autres. Je l’ai vu de manière régulière jusqu’à sa mort le 25 décembre 1983. Nous allions au cirque et il était fasciné de voir les artistes qui s’y produisaient. Il y avait chez lui un sens aigu d’interroger l’instant, de le vivre pleinement et avec les autres. Miró est universel, il est compris sur tous les continents. Et j’espère que le public sera là pour partager, car partager les rêves de Miró, c’est partager un espoir et partager un espoir, c’est croire qu’il y a toujours quelque chose d’intéressant par rapport au temps où l’on vit.

exposition Miró au Grand Palais

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textes des salles INTRODUCTION : « LA COULEUR DE MES REVES » Sa terre natale, la Catalogne, lui offre l’inspiration, Paris son premier tremplin, Palma de Majorque le grand atelier dont il a tant rêvé. Entre tous ces lieux, Joan Miró crée une oeuvre dénuée de toute anecdote, de tout maniérisme, de toute complaisance à l’égard des modes. Pour y parvenir, il remet continuellement en question son langage pictural, quitte à briser l’élan qui le porte. S’il s’intéresse aux avant-gardes du XXe siècle, il n’adhère à aucune école, aucun groupe, se méfiant des chimères artistiques. Miró exprime, dès les années 1920, sa volonté d’« assassiner la peinture » et développe des pratiques novatrices. Son oeuvre se présente ainsi comme un espace de protestation et témoigne de ses luttes. Il n’a de cesse de mener avec la matière un corps à corps pour affirmer la puissance du geste créateur. Avec cette énergie « primitive » qui le caractérise, il est l’un des rares artistes, avec Pablo Picasso, à avoir lancé un défi au surréalisme et à l’abstraction (qu’il a toujours considérée comme une impasse). Inventeur de formes, Miró traduit en termes puissants et poétiques la liberté dont il est si farouchement jaloux et redonne à la peinture tous ses pouvoirs.

I. « UN FAUVE CATALAN », 1915-1917 De 1912 à 1915, Miró suit des cours à l’Escola d’Art de Francesc Galí, à Barcelone une institution privée, ouverte aux idées de l’avant-garde européenne, où sont enseignés tous les arts : peinture, musique, poésie. Cet apprentissage décisif lui apprend l’importance de la vie intérieure, l’énergie que peut procurer la concentration mentale et la toute-puissance de l’imaginaire. Miró travaille avec acharnement, conduit par une « passion brûlante ». Ses premiers travaux sont ceux, selon sa propre expression, d’un « Fauve catalan » qui se cherche. Ses sujets sont essentiellement tirés des environs de Mont-roig, qu’il ne cesse d’arpenter et dont il a besoin pour nourrir son œuvre. Il admire les fresques et les sculptures des églises romanes de sa terre natale et l’inventivité des artistes qui les ont conçues. Du fauvisme, Miró ne retient que la valeur expressive de la couleur qu’il met au service d’un lyrisme personnel exubérant. Sa touche, soumise à une impulsion violente, emplit toute la toile et parfois semble la déborder. Par la ligne, la couleur, mais aussi le fond, Miró cherche à exprimer une énergie vitale.

II. LE CUBISME, 1916-1919 Avec le mouvement cubiste, Miró a entretenu une relation extrêmement complexe. À André Masson, il dit un jour : « Je briserai leur guitare ». Ses premières toiles de 1916-1919 révèlent qu’il en a assimilé certains principes. Miró connaît bien la doctrine cubiste défendue notamment dans la revue Nord-Sud de Pierre Reverdy qu’il lit dès la parution du premier numéro en 1917. Miró reprend le découpage des plans en facettes, le basculement des perspectives et la multiplication des points de vue. Ses toiles ont cependant peu en commun avec la peinture de Braque et de Picasso de 1910-1912, ou encore avec les oeuvres présentées au Salon d’automne et au Salon des indépendants par Fernand Léger, Juan Gris, Albert Gleizes… Par leur structure et leur inspiration, les œuvres de Miró doivent davantage à Cézanne et combinent une grande variété de sources : l’art catalan, le fauvisme, le futurisme italien. À la galerie Dalmau de Barcelone, Miró rencontre en outre des artistes expatriés comme Robert et Sonia Delaunay, Francis Picabia et prend connaissance de leurs oeuvres cubistes.

III. LES PEINTURES DÉTAILLISTES, 1918-1922 Recherchant avec ferveur cet « absolu de la nature, » Miró entend livrer sa « vision extatique » du microcosme que forme la ferme familiale de Mont-roig. Il s’éloigne du fauvisme pour privilégier une écriture plus fine capable de révéler les éléments les plus infimes en leur donnant vie (insectes, fleurs, brindilles). À ses yeux, un brin d’herbe a autant d’importance qu’une montagne. Il peint les objets du quotidien les plus humbles et les animaux en les détaillant minutieusement. Son travail sur le réel, digne d’un miniaturiste, reflète son intérêt pour les enluminures persanes vues à la galerie Dalmau. Sa résistance au provincialisme étriqué exposition Miró au Grand Palais

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le pousse à s’isoler de la scène barcelonaise. Il lui faut fuir en gagnant Paris. Son premier séjour dans la capitale française en 1920 est un coup de poing : « Décidément, plus jamais Barcelone. Paris et la campagne et cela jusqu’à ma mort », écrit-il à son ami Enric Cristófol Ricart le 18 juillet 1920.

IV. AMIS, POÈTES ET ÉCRIVAINS En 1921, Miró habite à l’hôtel Namur, 39 rue Delambre (Paris 14e) et travaille dans un atelier situé au 45 rue Blomet qu’il sous-loue à Pablo Gargallo. Il a pour voisin André Masson, avec qui il se lie d’amitié. Grâce à ce dernier, il fait la connaissance de poètes et d’écrivains, qui tous entendent créer un nouveau langage poétique : Michel Leiris, Roland Tual, Georges Limbour, Armand Salacrou, Georges Bataille, Robert Desnos, Tristan Tzara, Antonin Artaud, Raymond Queneau, Max Jacob. Miró partage leurs défis et tisse avec cette communauté effervescente des liens d’amitié forts. En 1925, Louis Aragon, Paul Eluard et Pierre Naville rendent visite à Miró pour voir ses dernières peintures. Aragon alerte André Breton qui lui rendra visite à son tour. Avec Pablo Picasso, son compatriote, Miró entretiendra une longue amitié, nourrie d’un profond respect pour leur oeuvre respective.

V. LE SURRÉALISME, 1925-1927 En 1923, Miró vit et travaille à Paris au 45, rue Blomet, dans un atelier qu’il ne quittera chaque été que pour se rendre à Mont-roig. Très vite, il partage les préoccupations de ses amis poètes et écrivains et en comprend les nouveaux enjeux. Il plonge littéralement dans un univers poétique qui le libère des carcans de la tradition. La réalité visible n’est plus son modèle. Les éléments du réel se métamorphosent désormais en un système de signes. L’imaginaire se déploie pour se substituer à la représentation du réel. En 1924 paraît Le Manifeste du surréalisme d’André Breton. Si la poétique surréaliste joue un rôle essentiel, Miró ne se laissera jamais conduire par des idées littéraires. Il reste avant tout un peintre même s’il cherche à abolir la limite entre écriture et peinture. Sur des fonds monochromes comme extraits du ciel ou de la terre, bleus ou ocres, s’inscrivent des signes qui renvoient au potentiel poétique des objets.

VI. LES PAYSAGES IMAGINAIRES, 1927 Durant les étés 1926 et 1927 à Mont-roig, Miró travaille à deux séries de Paysages imaginaires. Sept toiles sont exécutées au cours de chaque été. On assiste au retour de la ligne d’horizon partageant le paysage en deux zones mais surtout au retour des aplats de couleurs vives saturées (bleus outremer lumineux, jaunes et oranges puissants, carmins et verts intenses). La ligne de Miró fait naître dans l’allégresse des êtres, des animaux, des insectes. Diurnes ou nocturnes, ces paysages emprunts de drôlerie et de truculence racontent la vie d’un monde cosmique. Dans cet univers, tout est métamorphose naturelle et hors échelle. Grâce à Pierre Loeb, les quatorze grandes toiles des étés 1926 et 1927 seront exposées en 1928 à la prestigieuse galerie Georges Bernheim, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris.

VII. LA MONTÉE DES FASCISMES En écho aux crises financières, sociales et politiques qui secouent les années 1930, le grotesque et l’inquiétant s’imposent dans l’œuvre de Miró. En 1935, un an avant la guerre d’Espagne, le drame s’annonce dans un cycle dit des « peintures sauvages », peuplées de figures aux faciès grimaçants. Le désarroi de Miró est à son comble lorsque l’été 1936 la guerre civile éclate. Contraint de s’exiler à Paris avec sa famille, il retourne travailler à l’académie de la Grande Chaumière. Il dessine des figures dont les puissantes distorsions trahissent son humeur acerbe. Sous le feu des forces franquistes puis des forces allemandes qui bombardent la ville de Guernica le 26 avril 1937, Miró ressent le besoin de s’appuyer sur le réel. Il peint des natures mortes très réalistes aux couleurs incandescentes et des paysages nocturnes qui reflètent son angoisse face aux bouleversements du monde.

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VIII. LES PEINTURES SUR MASONITE, 1936 Au moment où la guerre civile éclate en Espagne en juillet 1936, Miró, qui est à Mont-roig, commence à peindre durant l’été vingt-sept peintures d’un format identique (78 x 108 cm) sur masonite (Isorel), qu’il achèvera en octobre. D’une « grande puissance d’expression » et d’une « grande force de matière », celles-ci sont réalisées avec les blancs plâtreux de la caséine en taches, le Ripolin noir, et des matières pulvérulentes qui semblent carbonisées (goudron, bitume, gravier). Des couleurs pures disposées parcimonieusement mais puissamment viennent se détacher du jeu dominant des noirs et des blancs. Des êtres élémentaires, des signes bruts, des formes organiques isolées, tous échappés de l’inconscient du peintre, s’inscrivent sur la masonite laissée brute, qui apparait en fond. Ces peintures exemplaires, qui sont des « exorcismes, violents, instinctifs » aux événements, ne connaîtront aucun prolongement. Elles sont pour Miró les seules réponses possibles face à l’épouvante.

IX. LES CONSTELLATIONS, 1939-1941 À l’été 1939, Miró s’installe avec sa famille au Clos des Sansonnets à Varengeville-sur-mer, où résident déjà Georges Braque, Raymond Queneau, Georges Duthuit, Pierre Loeb, Paul Nelson, Herbert Read. En dépit des événements tragiques qui secouent l’Europe, Miró trouve dans ce petit village de la côte normande le calme de la vie qu’il a connu autrefois à Mont-roig. Dans un état de concentration intense, il commence à travailler à la série des Constellations qu’il continuera à Palma de Majorque et achèvera à Mont-roig en septembre 1941. Ces vingt-trois gouaches sur papier, toutes du même format (38 x 46 cm), sont pour lui l’occasion d’expérimenter des textures en partie pour pallier les pénuries en matériaux provoquées par la guerre. La réussite de ces petits formats réside dans la fusion parfaite entre la matière et l’écriture des signes colorés. Miró élabore une nouvelle langue idéographique de pictogrammes, qui sera déterminante pour toute l’oeuvre à venir. Exposées en 1945 à la galerie Pierre Matisse à New York, les Constellations sont accueillies avec enthousiasme par le public américain.

X. LE PAVILLON DE LA RÉPUBLIQUE ESPAGNOLE, 1937 Le 26 avril 1937, les Allemands bombardent la ville de Guernica. En vue de collecter des fonds pour aider l’Espagne républicaine, Christian Zervos demande à Miró de réaliser un timbre, Aidez l’Espagne, qui sera agrandi par la suite en une affiche au tirage limité. Le même mois, le gouvernement espagnol commande à Miró une décoration destinée au pavillon de la République espagnole conçu par Josep Lluís Sert et Luis Lacasa pour l’Exposition universelle qui se tient à Paris du 25 mai au 25 novembre 1937. Il réalise un grand panneau mural de sept mètres représentant un paysan espagnol en révolte, El Segador [Le Faucheur], qui fait face à la toile monumentale de Picasso, Guernica. Le sculpteur Julio González fait le choix de présenter La Montserrat (1936-1937), Alberto Sánchez Pérez réalise une sculpture de douze mètres qui porte l’inscription « Le peuple espagnol suit son chemin, il mène à une étoile » et Alexandre Calder, seul artiste non espagnol, présente la Fontaine de mercure. L’ensemble de ces œuvres, ouvertement politiques, symbolise la résistance au fascisme franquiste.

XI. LA CÉRAMIQUE Sans doute est-ce dans le travail de la céramique que le génie de Miró trouve son expression la plus pleine. Pressentant dans cet art de grandes possibilités, il fait appel, en novembre 1942, à son vieil ami Josep Llorens i Artigas, rencontré en 1917 à Barcelone. Cette technique va mobiliser toutes les facettes de son talent. Avec Artigas, toujours soucieux de faciliter la réalisation des ambitions les moins conventionnelles de son ami, il apprend à modeler la terre, à la presser contre une matrice pour obtenir une empreinte, ou encore à la travailler au tour pour façonner un volume creux. Il enduit ensuite la surface de ses pièces de couleurs et agrémente la texture de signes. L’étape suivante concerne le feu lui-même, dont les effets imprévisibles constituent pour Miró « des surprises excitantes ». Aux vases, aux plats et aux nombreuses plaques rectangulaires réalisées entre 1944 et 1946 succèdera en 1953 l’exceptionnelle série des Terres de grand feu cuites dans les fours qu’Artigas a installés dans le village de Gallifà. Contrairement à Pablo Picasso qui réalise des multiples de ses céramiques, Miró ne réalise que des pièces uniques. exposition Miró au Grand Palais

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XII. LES ANNÉES D’APRÈS GUERRE, 1947-1954 Dès la fin des hostilités, Miró renoue avec ses amis et ses marchands, s’informe des nouveaux courants artistiques, et de tout ce qui se passe dans le monde. En 1947, il effectue un séjour de huit mois à New York qui produit sur lui une forte impression. Après des années de solitude, il tisse de nouveaux liens, retrouve son vieil ami Alexandre Calder. Par l’entremise de Pierre Matisse, il reçoit la commande d’une grande peinture murale pour la salle de restaurant du Terrace Plaza Hotel à Cincinatti. De retour de ce séjour, Miró s’emploie dans ses œuvres à une nouvelle économie de moyens : des tracés noirs épais s’affirment sur la surface de la toile avec spontanéité. La vision de Miró est réduite à un langage codifié, immédiatement reconnaissable reposant sur des points et des cercles pour les yeux, des arcs et des croix pour les astres, des signes verticaux et horizontaux pour les sexes et les oiseaux. Les années d’après-guerre sont aussi pour Miró l’occasion de travailler avec Josep Llorens i Artigas, passé maître dans l’art du feu, de prolonger son travail de sculpteur et de développer son œuvre lithographique.

XIII. SCULPTURES En 1966, Miró commence une série de sculptures conçues dans un esprit poétique, humoristique ou subversif. Toutes procèdent de la même démarche : une récolte d’objets insignifiants, hors d’usage, inspirant de possibles métamorphoses. À l’atelier, Miró combine ses trouvailles au gré de sa fantaisie jusqu’à ce qu’il trouve l’équilibre idéal : une caisse et une fourche (Femme et oiseau, 1967) ; un mannequin de couture et un robinet (Jeune Femme s’évadant, 1968) ; un petit pain, une calebasse et un tronc de palmier (Personnage et oiseau, 1968) ; un bonnet de mule, un oiseau en terre, un morceau de bois troué, une planche à repasser et une carapace de tortue (La Caresse d’un oiseau, 1967). À partir de ces assemblages, il réalise des tirages en bronze. Ce matériau noble lisse l’aspect hétéroclite de ces compositions, même si chacun des éléments reste identifiable. Peut-être inspiré par les sculptures de son vieil ami Calder, rencontré à Paris en 1928, Miró recouvre de Ripolin aux couleurs pures les surfaces de certains de ses assemblages. Les aplats de couleurs viennent distinguer ce que le bronze avait dans un premier temps unifié. Ces sculptures cocasses tournent en dérision la technique traditionnelle du bronze.

XIV. LE GRAND ATELIER DE MAJORQUE En 1956, Miró s’installe dans la villa qu’il a achetée à Son Abrines dans la banlieue de Palma de Majorque et demande à son ami l’architecte Josep Lluis Sert de construire en contrebas de sa maison d’habitation le grand atelier dont il a toujours rêvé. Dans ce nouvel espace, Miró a pour la première fois la possibilité de déballer les caisses dans lesquelles étaient conservées les œuvres qu’il n’avait pas revues depuis son départ de Paris avant la guerre. Ce retour sur le passé l’amène à faire son autocritique. Miró détruit un certain nombre de toiles, en retravaille certaines. Il s’engage dans de nouvelles directions. Tous les éléments de son langage plastique sont convoqués, toutes les techniques sont abordées sans aucune hiérarchie de valeur. Il les interroge chacune avec un égal respect. Les conditions sont maintenant réunies pour, comme Miró le souhaitait depuis 1934, « dépasser la peinture de chevalet » et mettre son art à la portée de tous.

XV. BLEU I, BLEU II, BLEU III, 1961 Bleu I, Bleu II et Bleu III sont les premières œuvres monumentales créées en 1961 dans le grand atelier de Palma de Majorque. Dès février 1960, Miró commence à réfléchir à une série de tableaux bleus pour lesquels il aspire à un grand dépouillement, mais qui lui demande une grande tension intérieure. Il dessine de minuscules esquisses griffonnées à l’encre et au crayon qu’il punaise sur les montants des châssis des toiles encore vierges disposées contre les murs de l’atelier. Presque dix mois s’écoulent avant l’ébauche au fusain sur la toile et le passage à l’acte de peindre. Datées au verso, les trois toiles sont achevées le 4 mars 1961, soit trois mois à peine après la dernière série d’esquisses. La source de ces trois peintures magistrales se trouve dans des toiles de 1925 très épurées au fond très travaillé. Les trois Bleus sont ainsi une synthèse de toutes les expériences menées par Miró, « l’aboutissement », comme il le dit lui-même, « de tout ce qu’[il] a essayé de faire ». exposition Miró au Grand Palais

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XVI. L’ŒUVRE ULTIME Dans la dernière partie de sa vie, Miró multiplie les défis et fait preuve d’une grande pugnacité physique et mentale. L’humour, l’esprit de jeu et de provocation l’animent plus que jamais. Animé d’une fièvre créatrice, Miró joue sur tous les registres, repousse les limites de ce qu’il a découvert et déjà exploré, tout en s’aventurant sur de nouveaux chemins. À l’épure azurée ou blanche de ses grands triptyques, il oppose l’intrusion du feu qui vient détruire ses Toiles brûlées. Son élan créateur le pousse à affronter avec toujours plus de liberté la matière, l’espace de la toile et à imposer l’immense pouvoir de ses signes graphiques. Miró se livre sans retenue dans une peinture qui exige l’engagement du corps entier. Il trempe ses doigts dans la couleur, peint avec ses poings, marche sur sa toile. Retrouvant une puissance toute primitive, Miró renouvelle l’enchantement et le choc des nombreuses découvertes qui ont prévalu à toutes les périodes de son œuvre.

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quelques citations « Pour moi, Miró c’était la grande liberté. Quelque chose de plus aérien, de plus dégagé, de plus léger que tout ce que j’avais jamais vu. En un sens c’était absolument parfait. » Extrait d’une note d’ Alberto Giacometti envoyée à Miró le 9 avril 1930 « Miró ne peint jamais bleu-ciel, rose-amour, ni noir-chagrin. Le registre de ses sentiments est infiniment plus complexe. Ce sont toujours des sentiments de grand format poussés jusqu’à leurs extrêmes limites. » Extrait de Hans Arp, préface pour la plaquette de l’exposition « Arp, Calder, Hélion, Miró, Pevsner, Seligmann par Jakovski », Paris, galerie Pierre, 9-24 juin 1933 « Art tout de spontanéité, art sensible, art ouvert, la production de Joan Miró n’a que faire des commentaires esthétiques et des démonstrations en forme.» Extrait de Michel Leiris, The prints of Joan Miró, New York, Éditions Curt Valentin, 1947 « Dans l’univers de Miró, lorsqu’on vise juste, il n’est pas interdit de couronner d’un salut irrévérencieux l’histoire de l’art, même en tirant la langue. » Extrait de Tristan Tzara, « Joan Miró et l’interrogation naissante », Derrière le Miroir, n° 14-15, novembredécembre 1948 « POUR Ses pinceaux de plume, ses tubes de crayon, ses couleurs d’Angers, ses toiles émérites, ses encres de cygnes nous l’adMIROns » Raymond Queneau, « POUR », Derrière le Miroir, n° 14-15, novembre-décembre 1948 « Il y a un miroir dans le nom de Miró parfois dans ce miroir un univers de vignes de raisins et de vin » Extrait de Jacques Prévert,« Miroir Miró », Derrière le miroir, n° 87-88-89, juin-juillet-août 1956 « Mieux faire qu’un météore n’est pas faire grand-chose quand on ne brûle pas. Miró flambe, court, nous donne et flambe. » Extrait de René Char, « Dansez, montagnes », Derrière le miroir, n°125-126, 1961 « Violet indigo bleu vert jaune orangé rouge. Quelle peste s’est faufilée dans la nuit de ses veines pour que le monde, insidieusement contaminé, se résolve en cette floraison de tatouages et de taches ? » Extrait de Michel Leiris, Fissures, Paris, Maeght Éditeur, 1969 « Les deux pieds dans le rêve Terre de tableau » Pierre Alechinsky,« ad Miro », dans « Miró : peintures sur papier, dessins », Derrière le miroir, n°193-195, 1971

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propos de Miró BARCELONE ET MONT-ROIG, 1915-1919 « Je ressens chaque jour davantage la nécessité d’une grande discipline unique voie pour arriver à faire une œuvre classique (c’est ce vers quoi nous devons tendre - classicisme en toutes choses). » Lettre à J. F. Ràfols, Mont-roig, 11 août 1918, dans Joan Miró : Écrits et entretiens Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 67 « Au moment de travailler à un paysage, je commence par l’aimer, de cet amour qui est le fils de la lente compréhension. » Lettre à J.F. Ràfols, 1918, dans Joan Miró : Rétrospective de l’œuvre peint, Jean-Louis Prat (dir.), cat. expo., Saint-Paul, Fondation Maeght, 1990, p. 32 « Ici il n’y a que la campagne qui m’attire. Lorsqu’il y a du vent ou qu’il pleut je passe toute la journée dans les vignes et parmi les arbres et je cours avec mon fusil sans tuer autre chose que quelques moineaux. Enfin, l’important c’est de s’intoxiquer du grand optimisme que donne la campagne. » Lettre à E. C. Ricart, Mont-roig, 18 octobre 1918, dans Joan Miró: Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 68 « Moi, c’est décidé, j’y vais [à Paris] fin novembre. Il faut y aller en combattant et non en spectateur de combat, si on veut faire quelque chose. » Lettre à J. F. Ràfols, Mont-roig, 10 août 1919, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 73

PARIS ET MONT-ROIG, 1920-1928 « Ce Paris m’a complètement remué. Heureusement, comme chair vivante, je me suis senti aspiré par le baiser de la douceur qu’il y a ici. [...] Le Louvre est prodigieux (moi qui n’avais jamais bougé de Barcelone, vous imaginez, n’est-ce pas ?, mon émoi. Toute une divinité, la lumière extrêmement fine, d’une finesse inexplicable, la Diane du Jardin du Luxembourg, I’ Avenue de l’Observatoire, la Seine. » Lettre à J. F. Ràfols, Paris, Hôtel de Rouen, 8 mai 1920, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 83 « Je travaille beaucoup ; pour aller vers un art de concept, qui prend la nature comme point de départ, jamais comme point d’arrêt. » (Lettre à J. F. Ràfols, Mont-roig, 25 juillet 1920, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 86 « Les gens qui sont arrivés à faire quelque chose ont suivi différents chemins, mais aucun ne s’est écarté de son chemin. Cela doit être l’objectif le plus puissant de la vie d’un artiste. Quand on est vraiment un artiste cela devient un fait inéluctable, comme la nuit succède au jour. » Lettre à E. C. Ricart, Mont-roig, 22 août 1920, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 87 « Dans la France actuelle je ne vénère que Picasso, Derain, Matisse et Braque, les autres je m’en fiche. [...] Je déteste les esprits endormis. » Lettre à J. F. Ràfols, Barcelone, 18 novembre 1920, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 87 « On a fabriqué trop de peinture et on fait trop peu d’art. » Lettre à J. F. Ràfols, Mont-roig, 15 août 1921, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 88 * exposition Miró au Grand Palais

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« Je deviens de jour en jour plus exigeant avec moi-même, exigence qui me fait refaire un tableau si un de ses coins est un millimètre de trop, à droite ou à gauche. » Lettre à Roland Tual, Mont-roig, 31 juillet 1922, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 91 « Je continue à travailler toute la journée, comme un ouvrier, essayant de concevoir les choses avec la plus grande passion, les imaginant vraiment et les résolvant froidement. » Lettre à J. F. Ràfols, Mont-roig, 12 novembre 1922, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 93 « Cette année j’attaque résolument le paysage et pour me reposer les natures mortes. J’ai réussi à me détacher absolument de la nature et les paysages n’ont rien à voir avec la réalité extérieure. Ils sont pourtant plus Mont-roig que faits d’après-nature. » Lettre à J. F. Ràfols, Mont-roig, 26 septembre 1923, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 94 « Destruction quasi-totale de tout ce que j’ai laissé l’été dernier et que [je] pensais reprendre. Trop réelle encore ! Je me dégage de toute convention picturale [ce poison]. » Lettre à Michel Leiris, Mont-roig, 10 août 1924, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 97 « Mes dernières toiles je les conçois comme par un coup de foudre, absolument dégagé du monde extérieur ... » Lettre à Michel Leiris, Mont-roig, 10 août 1924, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 97 « En plein travail et en plein enthousiasme. Animaux monstrueux et animaux angéliques. Arbres avec des oreilles et des yeux et paysans au bonnet catalan, tenant un fusil de chasse et fumant la pipe. Tous les problèmes picturaux résolus. Exprimer précisément toutes les étincelles de notre âme. » Lettre à J. F. Ràfols, 1924 ; repris dans repris dans Joan Miró: Rétrospective de l’œuvre peint, Jean-Louis Prat (dir.), cat. expo., Saint-Paul, Fondation Maeght, 1990, p. 46 « J’obtiens de m’évader dans l’absolu de la nature et mes paysages n’ont rien à voir avec la réalité extérieure. Ils sont néanmoins plus montrogiens que s’ils avaient été faits d’après nature. » Lettre à J. F. Ràfols, 1924 ; repris dans repris dans Joan Miró : Rétrospective de l’œuvre peint, Jean-Louis Prat (dir.), cat. expo., Saint-Paul, Fondation Maeght, 1990, p. 68 « […] J’aime mieux marcher toute ma vie dans les ténèbres pourvu qu’au bout de mon existence je découvre quelque étincelle, quelque rayon de pur soleil… » Lettre à Pablo Picasso, Paris, 45, rue Blomet, 10 février 1925, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 100 « La rue Blomet, c’est un lieu, c’est un moment décisif pour moi. J’y ai découvert tout ce que je suis, tout ce que je deviendrais. Robert Desnos n’avait pas encore rendu célèbre le Bal nègre. La rue Blomet appartenait au petit peuple de Paris. Au 45, une fois passé un couloir et la loge de la concierge, on débouchait dans une cour où se dressaient un lilas et quelques ateliers modestes. Celui de Masson et le mien se touchaient. À côté, l’atelier d’un mécanicien qui faisait un bruit d’enfer, et l’atelier d’un sculpteur pompier… » Inédit (transcrit par Jacques Dupin), 1977, « Souvenir de la rue Blomet », dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 112 « La rue Blomet, c’était avant tout l’amitié, l’échange et la découverte exaltée à travers un groupe d’amis merveilleux. Les familiers de ces rencontres dans l’atelier de Masson, c’était d’abord Michel Leiris, resté mon ami le plus cher, et Roland Tual, Georges Limbour, Armand Salacrou. On discutait, on buvait beaucoup. C’était le temps des fines à l’eau et des mandarins curaçao. » Inédit (transcrit par Jacques Dupin), 1977, « Souvenir de la rue Blomet », dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 113 exposition Miró au Grand Palais

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« Le surréalisme m’a ouvert un univers qui justifie et qui apaise mon tourment. Le fauvisme, le cubisme ne m’avaient apporté que des disciplines formelles, sévères. Il y avait en moi une révolte silencieuse. » « Miró au cœur de la joie », par Pierre Boucier, Les Nouvelles littéraires, 8 août 1968, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 296 « Le surréalisme m’a permis de dépasser de loin la recherche plastique, il m’a mené au cœur de la poésie, au cœur de la joie ; joie de découvrir ce que je fais après l’avoir fait, de sentir gonfler en moi, à mesure que je peins un tableau, le sens et le titre de ce tableau. » « Miró au cœur de la joie », par Pierre Boucier, Les Nouvelles littéraires, 8 août 1968, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 296

PARIS, MONT-ROIG ET BARCELONE, 1929-1936 « Je tiens le surréalisme pour une manifestation intellectuelle extrêmement intéressante, une valeur positive; mais je ne tiens pas à me soumettre à ses règles rigoureuses. » « Artistes espagnols à Paris : Juan [sic] Miró » par Francesco Melgar, Ahora, 24 janvier 1931, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 126-127 « Mon unique certitude est que je veux détruire, détruire tout ce qui existe en peinture. J’éprouve un mépris profond pour la peinture ; seul l’esprit pur m’intéresse ; je n’utilise les instruments habituels des peintres pinceaux, toiles, couleurs que pour être sûr des coups que je porte. » « Artistes espagnols à Paris : Juan [sic] Miro » par Francesco Melgar, Ahora, 24 janvier 1931, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 127 « Je peins comme si je marchais dans la rue. Je ramasse une perle ou un croûton de pain et je restitue ce que j’ai ramassé ; quand je suis devant une toile, je ne sais jamais ce que je vais faire ; et je suis le premier surpris de ce qui arrive. » « Artistes espagnols à Paris : Juan [sic] Miro » par Francesco Melgar, Ahora, 24 janvier 1931, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 128 « Il m’est difficile de parler de ma peinture, car elle est toujours née dans un état d’hallucination, provoqué par un choc quelconque, objectif ou subjectif, et duquel je suis entièrement irresponsable. Quant à mes moyens d’expression, je m’efforce d’atteindre de plus en plus le maximum de clarté, de puissance et d’agressivité plastique, c’est-à-dire de provoquer d’abord une sensation physique, pour arriver ensuite à l’âme. » « Déclaration », Minotaure : revue artistique et littéraire, n° 3-4, décembre 1933, p. 18, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 132 « Mon unique certitude est que je veux détruire, détrure tout ce qui existe en peinture. J’éprouve un mépris profond pour la peinture ; seul l’esprit pur m’intéresse ; je n’utilise les instruments habituel des peintres pinceaux, toiles, couleurs que pour être sûr des coups que je porte. » « Artistes espagnols à Paris : Juan [sic] Miro » par Francesco Melgar, Ahora, 24 janvier 1931, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 127 « J’ai beaucoup réfléchi à la question des titres, je dois vous avouer que je n’en trouve point pour ceux dont je pars d’un hasard quelconque pour aboutir à un fait réel. Autrefois j’avais mis des titres, mais cela avait l’air d’une rigolade. » Lettre à Pierre Matisse, Mont-roig, 12 octobre 1934, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 134 « Le travail continue. Je crois avoir abouti à vous transporter à un monde d’une réelle irréalité. » Lettre à Pierre Matisse, Barcelone, 19 février 1936, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 135 « Je me sens attiré par une force magnétique vers un objet, sans la moindre préméditation, par la suite je me sens attiré vers un autre objet qui se joint au premier et qui à son contact provoque un choc poétique – en passant auparavant par ce coup de foudre plastique-physique – qui fait que la exposition Miró au Grand Palais

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poésie soit réellement émouvante et sans lequel elle ne serait point efficace. » Lettre à Pierre Matisse, Barcelone, 28 septembre 1936, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 137 [au sujet des assemblages d’objets trouvés commencés en 1936]

PARIS ET VARENGEVILLE, 1936-1940 « Je fais maintenant des peintures très fouillées et je crois avoir atteint un haut degré de poésie, fruit de cette vie de concentration que l’on peut vivre ici… » Lettre à Pierre Matisse, Varengeville, 12 janvier 1940, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 177.

PALMA DE MAJORQUE, MONT-ROIG ET BARCELONE, 1940-1945 « [...] ne pas me demander si je pourrai ou non achever une œuvre au cours de ma vie, ce serait une faiblesse, l’important n’est pas d’achever une œuvre, mais de permettre d’entrevoir qu’un jour elle permettra de commencer quelque chose. » Notes de travail, 1940-1941, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 186 « [...] pour faire les sculptures, me servir comme point de départ des objets que je collectionne, de la même façon que je me sers des taches du papier et des accidents sur les toiles – le faire ici à la campagne d’une façon très vivante, en contact avec les éléments de la nature – faire un moulage de ces objets et travailler dessus […] faire d’une certaine façon une sorte de collage de différents éléments… » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 192. « [...] c’est dans la sculpture que je créerai un monde véritablement fantasmagorique, de monstres vivants, ce que je fais en peinture est plus conventionnel [...] » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 192 « [...] que ma sculpture se confonde avec des éléments de la nature, arbres, rochers, racines, montagnes, plantes, fleurs – faire un atelier en pleine campagne, très spacieux, que la façade se confonde avec la terre, surtout pas blanche et de temps en temps sortir mes sculptures en l’air libre, qu’elles se confondent avec la nature [...] » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 192

ATELIER « [...] en me retrouvant dans mon atelier de Barcelone, j’ai eu l’impression de m’être souvent laissé porter par le génie, dans le sens facile du mot, comme c’est souvent le cas pour Picasso… » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 200 « [...] en revenant à Mont-roig et en passant mon œuvre en revue, celle-ci m’a donné l’impression d’une chose très forte, et vraiment fille de ce lieu – en voyant le paysage de la ferme avec ces plaines si grandioses et simples, je trouve la justification de beaucoup de mes œuvres, simples, grandioses et brutales ; même les graphismes des chants des oiseaux, du bruit du vent, d’une roue de charrette qui tourne, d’un cri humain et d’un chien qui aboie paraissent très schématiques – Au contraire, en montant à l’ermitage de “La Roca” et en voyant les immenses étendues de terre avec des oliviers, des arbres, des bassins ronds et carrés, les champs labourés, toute cette richesse de détails me renvoie directement à mes réalisations actuelles, ce que j’aimais il y a vingt ans et que je voyais sans réussir à le figurer, je le fais maintenant. » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 200 exposition Miró au Grand Palais

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« [...] maintenant que je suis à Mont-roig, avec les formes fortes et schématiques d’ici, je comprends mieux la poésie de Palma, avec ses ruelles et sa lumière rose et ses paysages virgiliens – la force de Mont-roig, avec la poésie de Varengeville et de Majorque, m’aura fait beaucoup de bien [...] » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 203 « [...] dans mon travail suivre une discipline établie à l’avance, par exemple faire de la sculpture l’été, m’occuper de graver quand je suis à Paris, les après-midi où je ne prépare pas de travail, graver, etc., sinon je n’aurais pas assez de temps dans ma vie pour faire ce que je me propose de faire. » Notes de travail, 1941-1942, dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 204

BARCELONE ET MONT-ROIG, 1947-1954 « Pour moi une forme n’est jamais quelque chose d’abstrait ; elle est toujours le signe de quelque chose. C’est toujours un homme, un oiseau ou quelque chose d’autre. Pour moi, la peinture, ça n’est jamais la forme pour la forme. » « Joan Miró, entretiens et commentaires », par J. J. Sweeney, Partisan Review, février 1948, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 228

PALMA DE MAJORQUE, 1957-1978 « Le spectacle du ciel me bouleverse. Je suis bouleversé quand je vois, dans un ciel immense, le croissant de la lune ou le soleil. Il y a, d’ailleurs, dans mes tableaux, de toutes petites formes dans de grands espaces vides. Les espaces vides, les horizons vides, les plaines vides, tout ce qui est dépouillé m’a toujours beaucoup impressionné. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 269 « L’art populaire m’émeut toujours. Il n’y a pas, dans cet art, de tricherie ni de truquage. Il va directement au but. Il surprend, et il est tellement riche de possibilités. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 269 « Ce que je cherche, en effet, c’est un mouvement immobile, quelque chose qui soit l’équivalent de ce que l’on nomme l’éloquence du silence ou de ce que Jean-de-la-Croix désignait par les mots, je crois, de musique muette. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 270 « Je commence mes tableaux sous l’effet d’un choc que je ressens et qui me fait échapper à la réalité. La cause de ce choc peut être un petit fil qui se détache de la toile, une goutte d’eau qui tombe, cette empreinte qui laisse mon doigt sur la surface brillante de cette table. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 269 « Je trouve mes titres au fur et à mesure que je travaille, que j’enchaîne une chose à une autre sur ma toile. Quand j’ai trouvé le titre, je vis dans son atmosphère. Le titre devient alors, pour moi, une réalité cent pour cent, comme pour un autre le modèle, une femme couchée, par exemple. Le titre est, pour moi, une réalité exacte. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 15 février 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 271 « Je considère mon atelier comme un potager. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 15 février 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 271 exposition Miró au Grand Palais

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« J’éprouve le besoin d’atteindre le maximum d’intensité avec le minimum de moyens. C’est ce qui m’a amené à donner à ma peinture un caractère de plus en plus dépouillé. » « Entretien avec Yvon Taillandier », XXe Siècle, vol. 1, n° 1, 15 février 1959, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 273 « Dans le nouvel atelier, j’avais de la place pour la première fois. Je pouvais déballer des caisses contenant des œuvres qui s’échelonnaient sur des années et des années. […] Quand j’ai sorti tout cela, à Majorque, j’ai commencé à faire mon autocritique. Je me suis “corrigé” froidement, objectivement, comme un professeur de la Grande Chaumière corrige un élève. » « Entretien avec Rosamond Bernier », L’Œil, juillet-août 1961, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 277-278 « Les toutes dernières œuvres, ce sont les trois grandes toiles bleues. J’ai mis beaucoup de temps à les faire. Pas à les peindre, mais à les méditer. Il m’a fallu un énorme effort, une très grande tension intérieure, pour arriver à un dépouillement voulu. » « Entretien avec Rosamond Bernier », L’Œil, juillet-août 1961, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 279 « Bien sûr, il ne m’a fallu qu’un instant pour tracer au pinceau cette ligne. Mais il m’a fallu des mois, peut-être des années de réflexion pour la concevoir. » « Miró au cœur de la joie », par Pierre Boucier, Les Nouvelles littéraires, 8 août 1968, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 295 « Sous mon apparence tranquille, je suis un tourmenté. » « Miró au cœur de la joie », par Pierre Boucier, Les Nouvelles littéraires, 8août 1968, repris dans Joan Miró : Écrits et entretiens, Margit Rowell (éd.), Paris, Daniel Lelong, 1995, p. 296 « Les gens comprendront de mieux en mieux que j’ouvrais des portes sur un autre avenir, contre toutes les idées fausses, tous les fanatismes. » Joan Miró, dans Ceci est la couleur de mes rêves, entretiens avec Georges Raillard, Paris, Seuil, 1977, p. 168 « Il y a des années, sur une grande toile, j’avais peint un petit trait blanc ; sur une autre, un trait bleu. Et puis un jour c’est venu… au moment où on a garrotté ce pauvre garçon, catalaniste, Salvador Puig Antich. Je sentais que c’était ça. Le jour où il a été tué. J’ai terminé cette toile le jour où il a été tué. Sans savoir. » Joan Miró, dans Ceci est la couleur de mes rêves, entretiens avec Georges Raillard, Paris, Seuil, 1977, cité dans Joan Miró : Rétrospective de l’œuvre peint, Jean-Louis Prat (dir.), cat. exp., Saint-Paul, Fondation Maeght, 1990, p. 174

exposition Miró au Grand Palais

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liste des prêteurs instituitions publiques et privées Allemagne

Essen, Museum Folkwang

Autriche

Vienne, The Albertina Museum - The Batliner Collection

Espagne

Barcelone, Fundació Joan Miró Madrid, Fundació Mapfre Madrid, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza Palma de Majorque, Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca Palma de Majorque, Fundación Juan March

Etats-Unis

Buffalo (N.Y.), Albright-Knox Art Gallery La Nouvelle-Orléans, New Orleans Museum of Art Milwaukee, Milwaukee Art Museum New York, Calder Foundation New York, Solomon R. Guggenheim Museum New York, The Museum of Modern Art New York, The Metropolitan Museum of Art New York, The Pierre and Tana Matisse Foundation Philadelphie, Philadelphia Museum of Art Saint Louis (Missouri), Saint Louis Art Museum Washington, Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithonian Institution

Washington, National Gallery of Art

France

Le Cateau-Cambresis, musée départemental Matisse Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne Paris, Musée national Picasso-Paris Saint-Étienne, Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole Saint-Paul de Vence, Fondation Marguerite et Aimé Maeght Vézelay, Musée Zervos Villeneuve d’Ascq, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut (LaM)

Royaume-Uni

Édimbourg, National Galleries of Scotland, Scottish National Gallery of Modern Art Londres, Tate

Suède

Stockholm, Moderna Museet

Suisse

Riehen/Bâle, fondation Beyeler, Beyeler Collection

collectionneurs particuliers Alsdorf Collection Collection Sylvie Baltazart-Eon Simon Capstick-Dale Fine Art Collection Marc Larock Jeffery H. Loria, New York Collection Adrien Maeght, Saint-Paul Collection Isabelle Maeght, Paris Collection Sylvie Mazo Nahmad Collection, Monaco Collection de Jake et Hélène Marie Shafran, Londres Collection Julie et Barry Smooke Collection Samir Traboulsi Galerie 1900-2000, Paris Galerie Jeanne Bucher Jaeger, Paris Editions Cahiers d’Art, Paris

exposition Miró au Grand Palais

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liste des œuvres exposées Près de 150 œuvres sont présentées. Sauf mention contraire, toutes sont de Joan Miró.

I. « UN FAUVE CATALAN », 1915-1917 La Rose 1916 huile sur carton 77 x 74 cm collection particulière

Portrait de Vicens Nubiola (Homme à la pipe) 1917 huile sur toile 104 x 113 cm Allemagne, Essen Museum Folkwang

Nord-Sud 1917 huile et inscription à la main sur toile 62 x 70 cm collection particulière

II. LE CUBISME, 1916-1919 Nu debout 1918 huile sur toile 152,4 x 120,3 cm États-Unis, Saint-Louis The Saint Louis Art Museum Friends Fund, 1965

Autoportrait 1919 huile sur toile 73 x 60 cm France, Paris Musée national Picasso-Paris donation héritiers Picasso 1973/1978

Mont-roig, l’église et le village 1919 huile sur toile 73 x 60 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró, en prêt d’une collection particulière

Portrait d’une danseuse espagnole 1921 huile sur toile 66 x 56 cm France, Paris Musée national Picasso-Paris donation héritiers Picasso 1973/1978

III. LES PEINTURES DÉTAILLISTES , 1918-1922 Le Potager à l’âne 1918 huile sur toile 64 x 70 cm Suède, Stockholm Moderna Museet, 1965 La Maison du palmier 1918 huile sur toile 65 x 73 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1998 exposition Miró au Grand Palais

Le Cheval, la pipe et la fleur rouge 1920 huile sur toile 82,5 x 75 cm États-Unis, Philadelphie Philadelphia Museum of Art don de M. et Mme C. Earle Miller, 1986 La Ferme 1921-1922 huile sur toile 123,8 x 141,3 cm États-Unis, Washington National Gallery of Art don de Mary Hemingway, 1987

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IV. AMIS, POÈTES ET ÉCRIVAINS Intérieur (La Fermière) 1922-1923 huile sur toile 81 x 65,5 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation 1997 Le Piège 1924 huile, fusain et mine de plomb sur toile 92 x 73 cm collection particulière Paysan catalan à la guitare 1924 huile sur toile 147 x 114 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Thyssen-Bornemisza Le Carnaval d’Arlequin 1924-1925 huile sur toile 66 x 93 cm États-Unis, Buffalo collection Albright-Knox Art Gallery Room of Contemporary Art Fund, 1940 Peinture (Femme, journal, chien) 1925 huile sur toile 92 x 73 cm collection particulière

Peinture (Femme, tige, cœur) 1925 huile sur toile 89 x 116 cm Espagne, Palma de Majorque collection particulière en dépôt au Museu Fundación Juan March, Palma de Majorque Peinture 1925 huile sur toile 146 x 114 cm collection particulière Peinture 1925 huile sur toile 116 x 89 cm collection particulière Tête de Paysan catalan 1925 huile et crayon sur toile 92 x 73 cm Royaume-Uni, Londres Tate acquis conjointement avec la Scottish National Gallery of Modern Art avec le soutien de l’Art Fund, des Amis de la Tate Gallery et du Knapping Fund 1999

Peinture 1925-14 septembre 1964 huile sur toile 88 x 116,4 cm collection particulière

V. LE SURRÉALISME, 1925-1927 Peinture-poème (« Photo : ceci est la couleur de mes rêves ») 1925 huile et inscription à la main sur toile 97 x 130 cm États-Unis, New York The Metropolitan Museum of Art The Pierre and Maria-Gaetana Matisse Collection, 2002

exposition Miró au Grand Palais

Femme 1925 huile sur toile 146,5 x 115 cm collection particulière L’Addition août-septembre 1925 huile sur toile encollée 195 x 129,2 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne achat en 1983 29


Peinture (La Tache rouge) 1925 huile et pastel sur toile 146 x 114 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1999

Main à la poursuite d’un oiseau 1926 huile sur toile 92 x 73 cm collection particulière

Peinture (Le Fou du roi) 1926 huile, fusain et crayon sur toile 114 x 146 cm Etats-Unis, Milwaukee Milwaukee Art Museum don de M. et Mme. Maurice W. Berger, 1966

VI. LES PAYSAGES IMAGINAIRES, 1927 Peinture 1926 huile sur toile 60 x 73 cm collection particulière Chien aboyant à la lune 1926 huile sur toile 73 x 92 cm États-Unis, Philadelphie Philadelphia Museum of Art A.E. Gallatin Collection, 1952 Paysage (Paysage au coq) 1927 huile sur toile 131 x 196,5 cm Suisse, Riehen/Bâlel Fondation Beyeler Beyeler Collection Paysage (Le Lièvre) 1927 huile sur toile 129,6 x 194,6 cm États-Unis, New York The Solomon R. Guggenheim Museum, 1957

exposition Miró au Grand Palais

Lise Hirtz et Joan Miró Il était une petite pie. Sept chansons et trois chansons pour Hyacinthe 1928 huit dessins en couleur par Joan Miró, In-4° in 26 feuillets ; livret en feuilles avec cartonnage toilé gris de l’éditeur, premier plat illustré en noir et vert, attaches en toile de bise noire ; textes et illustrations en noir, coloré au pochoir par le Maître coloriste Saudé chaque copie est signée à l’encre noire couverture + 17 pages : 28 x 22,5 cm chaque Paris, Éditions Jeanne Bucher, 1928 exemplaire n° 239/300 avec l’aimable autorisation de Jeanne Bucher Jaeger, Paris Peinture (Le Cheval de cirque) 1927 huile sur toile 100,3 x 81,3 cm collection particulière Peinture (Le Cheval de Cirque) 1927 huile sur toile 195 x 280 cm États-Unis, Washington Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithonian Institution don de la Joseph H. Hirshhorn Foundation, 1972

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Peinture 1927 huile sur toile 129 x 97 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation 1994, ancienne collection Jean et Geneviève Masurel en dépôt depuis 2010 au LaM, Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, Villeneuve d’Ascq Peinture (Tête) 1927 huile sur toile 151 x 118 cm collection particulière

Peinture 1927 huile sur toile 61 x 50 cm collection particulière Intérieur hollandais (I) 1928 huile sur toile, 91,8 x 73 cm États-Unis, New York The Museum of Modern Art Mrs. Simon Guggenheim Fund, 1945 Intérieur hollandais (III) 1928 huile sur toile, 130 x 97 cm États-Unis, New York The Metropolitan Museum of Art legs de Florene M. Schoenborn, 1995

Peinture (La Sirène) 1927 huile sur toile 61 x 50 cm collection particulière

L’Objet du couchant été 1935 - mars 1936 assemblage : tronc de caroubier peint, ressort de sommier, brûleur à gaz, chaîne, manille et ficelles 68 x 44 x 26 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne achat en 1975

Peinture 1927 huile sur toile 61 x 50 cm collection particulière

VII. LA MONTÉE DES FASCISMES Peinture 1930 huile, fusain et plâtre sur toile 230 x 150 cm Suisse, Riehen/Bâle Fondation Beyeler Beyeler Collection

Peinture 1934 huile sur toile 97 x 130 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró don de Joan Prats

Tête humaine mai 1931 huile, fil, lamelles de bois et papier de verre sur toile 81 x 65 cm collection particulière

Peinture (« Escargot, femme, fleur, étoile ») 1934 huile sur toile 195 x 172 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1992

Peinture 29 avril 1933 huile sur toile 146 x 144 cm collection particulière avec l’aimable autorisation de Simon Capstick-Dale Fine Art

Personnage 1934 pastel sur papier velours 106,3 x 70,5 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne achat en 1984

exposition Miró au Grand Palais

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Femme octobre 1934 pastel sur papier velours 106 x 71 cm collection particulière

Cygne dans un lac, soleil, arc-en-ciel 1937 gouache et encre sur papier noir 71 x 106 cm collection particulière

Tête d’homme 2 janvier 1935 huile et vernis sur carton contrecollé sur panneau de bois 104,5 x 74,2 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation Pierre Matisse, 1991

Torse de femme 12 décembre 1937 56 x 76 cm huile, encre de Chine, crayon à papier et aquarelle sur papier Espagne, Madrid collections Fundación Mapfre, en dépôt temporaire

Chien aboyant au cerf-volant 1936 huile sur toile 60 x 73 cm collection particulière Figures devant une métamorphose 1936 peinture à l’œuf et tempera sur masonite 50 x 57 cm États-Unis, Nouvelle Orléans New Orleans Museum of Art legs de Victor K. Kiam

Peinture (Oiseaux et insectes) 1938 huile sur toile 114 x 88 cm Autriche, Vienne The Albertina Museum. The Batliner Collection Peinture-poème (« Une étoile caresse le sein d’une négresse ») avril 1938 huile et inscription à la main sur toile 130 x 195 cm Royaume-Uni, Londres Tate acquis en 1983

VIII. LES PEINTURES SUR MASONITE, 1936 Peinture été 1936 huile sur masonite 78 x 108 cm collection particulière

Le Vol d’un oiseau sur la plaine II juillet 1939 huile sur toile 81 x 100 cm collection particulière

Peinture été 1936 huile sur masonite 108 x 78 cm collection particulière

Groupe de personnages 1938 huile sur toile 73 x 92 cm collection particulière

Peinture été 1936 technique mixte sur masonite 78 x 108 cm collection particulière

Sans titre (Femme en révolte) 1938 gouache, pastel et fusain sur papier 64,2 x 50 cm collection particulière

exposition Miró au Grand Palais

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IX. LES CONSTELLATIONS, 1939-1941 L’ Étoile matinale 16 mars 1940 gouache, huile et pastel sur papier 38 x 46 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró don de Pilar Juncosa de Miró Femme et oiseaux 13 avril 1940 gouache et huile sur papier 38 x 46 cm collection particulière

Femmes au bord du lac à la surface irisée par le passage d’un cygne 14 mai 1941 gouache et huile sur papier 46 x 38 cm collection particulière L’Oiseau migrateur 26 mai 1941 gouache et huile sur papier 46 x 38 cm collection particulière

Femmes encerclées par le vol d’un oiseau 26 avril 1941 gouache et huile sur papier 46 x 38 cm collection particulière avec l’aimable autorisation de la Galerie 19002000, Paris

X. LE PAVILLON DE LA RÉPUBLIQUE ESPAGNOLE, 1937 Aidez l’Espagne 1937 pochoir en couleur sur vélin, d’Arches signé par Joan Miró en 1981 (60 copies H.C.) 31,5 x 24,5 cm France, Paris Éditions Cahiers d’Art

Femme devant le soleil 5 août1942 fusain, encre et aquarelle sur papier 110 x 79 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière

Sans titre 1938 gouache sur papier 48 x 63,5 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière

Personnages et oiseau dans la nuit 6 août1942 fusain, encre de Chine, aquarelle et gouache sur papier 110 x 79 cm Espagne, Madrid collections Fundación Mapfre, en dépôt temporaire

Nocturne avril 1938 huile sur carton 54 x 73 cm collection particulière Oiseau 17 janvier1938 gouache, crayon à la cire et collage sur papier noir 50 x 65 cm Espagne, Madrid collections Fundación Mapfre, en dépôt temporaire exposition Miró au Grand Palais

Personnage, oiseau, étoile 26 janvier 1943 aquarelle, pastel et crayon sur papier 65 x 50 cm Espagne, Madrid collections Fundación Mapfre, en dépôt temporaire Oiseau, couple de personnages, étoile 28 août 1948 crayon et aquarelle sur papier griffé 33,5 x 26 cm Espagne, Madrid collections Fundacion Mapfre, en dépôt temporaire 33


Femme entourée d’oiseaux regardant le lever d’une étoile 26 août 1942 aquarelle, gouache, crayon et pastel sur papier 78 x 56 cm Espagne, Madrid collections Fundación Mapfre, en dépôt temporaire

Personnages devant le soleil 2 septembre 1942 fusain, gouache, encre, pastel, gouache et crayon sur papier (de brouillon gommé) 103 x 60 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière

XI. LA CÉRAMIQUE De l’assassinat de la peinture à la céramique (calligraphie pour une édition spéciale des Cahiers d’Art consacrée à Picasso, vol. 23, 1948) 1948 encre de Chine sur papier vélin (8 pages) 32,2 x 25,2 ; 32,2 x 25,3 ; 32,5 x 25,1 ; 32,5 x 25,3 ; 32,5 x 50,5 ; 32,5 x 50,5 ; 32,2 x 25,8 ; 32,2 x 25,3 cm France,Vézelay Musée Zervos Joan Miró et Josep Llorens Artigas Projet pour un monument 1972 céramique 51 x 39 x 25 cm collection particulière Maquette de l’Arc à la Fondation Maeght VIII 1963

céramique

53 x 57 x 22 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght Joan Miró et Josep Llorens Artigas Femme 1945 céramique réfractaire 25 x 32 x 30 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Femme 1945 céramique réfractaire 31 x 28 x 21 cm France, Paris collection particulière

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Joan Miró et Josep Llorens Artigas La Déesse 1956 grès 32,5 x 27,5 x 25 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Grand Personnage 1956 céramique 107 x 48 x 44 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght Joan Miró et Josep Llorens Artigas Œuf de mammouth 1956 céramique H. 62 cm, diam. 42 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght Joan Miró et Josep Llorens Artigas Personnage double 1956 céramique réfractaire émaillée 43 x 41 x 21 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Plaque double face 1945 grès peint 22,5 x 17 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Grand vase 1956 grès H. 60 cm, diam. 23 cm collection particulière

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Joan Miró et Josep Llorens Artigas Grand vase 1956 grès H. 60 cm, diam. 25 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Vase 1941-1944 céramique peinte H. 30 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Plat personnage coloré 1956 grès peint diam. 37 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Plat 1956 grès peint diam. 37 cm collection particulière Joan Miró et Josep Llorens Artigas Femme 1968 céramique réfractaire émaillée 172 x 70 x 28 cm collection particulière

Tête d’Ubu 1971-1972 terre cuite 88 x 70 x 90 cm France, Le Cateau-Cambresis Musée départemental Matisse donation de Mme Alice Tériade, 2000 Paul Eluard et Joan Miró À toute épreuve 1958 1 gravure sur bois en couleurs (32 x 20,5 cm) ; 79 gravures sur bois en noir ou en couleurs (33,5 x 26 cm) Paris, Genève, Cramer éditeur, 1958 collection particulière Tristan Tzara et Joan Miró Parler seul 1948-1950 1 lithographie en couleurs (50,5 x 60 cm) pour la chemise et l’étui ; 1 lithographie en couleurs rehaussée de collages pour la couverture ; 70 lithographies en noir ou en couleurs ; 2 lithographies en couleurs rehaussées à l’aquarelle; 38,2 x 28,9 x 5 cm (fermé) Paris, Maeght Éditeur, 1948-1950 exemplaire n°198 collection particulière

XII. LES ANNÉES D’APRÈS GUERRE, 1947-1954

Femme et oiseau dans la nuit 26 janvier 1945 huile sur toile 146 x 114 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière Femme dans la nuit 18 avril 1945 huile sur toile 130 x 195 cm collection particulière

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La Course de taureaux 8 octobre 1945 huile sur toile 114 x 144 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne don de Joan Miró et Pierre Loeb, 1947 Femmes et oiseau dans la nuit 5 mai 1947 huile sur toile 73 x 92 cm Etats-Unis, New York Calder Foundation

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Le Soleil rouge 1948 huile et gouache sur toile 92 x 73 cm États-Unis, Washington The Phillips Collection acquis en 1951 Le Soleil rouge ronge l’araignée 1948 huile sur toile 76 x 96 cm collection particulière Peinture (Femme, lune, étoiles) 1949 huile sur toile 73 x 92 cm collection particulière Sans titre (Soirée snob chez la princesse) vers 1946 gouache et encre de Chine sur papier 31,5 x 51,5 cm collection particulière Femme. Sculpture-objet 1950 bronze, terre cuite et fer sur socle en bois 110 x 35 x 34 cm États-Unis, New York The Pierre and Tana Matisse Foundation Personnage. Sculpture-objet 1950 bronze, terre cuite et fer sur socle en bois 99 x 28 x 25,5 cm États-Unis, New York The Pierre and Tana Matisse Foundation

Peinture 1953 huile sur toile 195 x 130 m collection particulière Peinture 1953 huile sur toile 195 x 130,5 cm collection particulière Peinture 1953 huile sur toile 195 x 97 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière Autoportrait 1937-1960 huile et crayon sur toile 146 x 97 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière L’Hirondelle éblouie par l’éclat de la prunelle rouge 1925-1960 huile sur toile 257 x 195 cm collection particulière

XIII. SCULPTURES Jeune fille s’évadant 1967 bronze peint (fonte au sable) Susse Fondeur, Arcueil, Paris 168 x 38 x 59 cm collection particulière Sa majesté 1967-1968 bronze peint (cire fondue) Fonderie T. Clementi, Meudon, Paris 108 x 35 x 35 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght exposition Miró au Grand Palais

La Caresse d’un oiseau 1967 bronze peint (coulé au sable) 315 x 112 x 42 cm Fonderie T. Clementi, Meudon, Paris France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght Femme et oiseau 1967 bronze peint (coulé au sable) Susse Fondeur, Arcueil, Paris 257 x 83 x 55 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght

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Monsieur et Madame 1969 bronze peint (cire fondue) Fonderie T. Clementi, Meudon, Paris 100 x 31 x 31 ; 68 x 38 x 38 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght

L’Oiseau se niche sur les doigts en fleurs 1969 bronze (cire fondue) Findicio paralleda, Barcelona 81 x 46 x 25 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght

Femme assise et enfant 1967 bronze peint (cire fondue) Fonderie T. Clementi, Meudon, Paris 121 x 43 x 47 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght

Femme 1969 bronze (cire fondue) Fonderie T. Clementi, Meudon, Paris 104 x 57,5 x 25,5 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght

L’Oiseau au plumage rougeâtre annonce l’apparition de la femme éblouissante de beauté 1972 bronze à cire perdue 222 x 62 x 35 cm collection particulière

XIV. LE GRAND ATELIER DE MAJORQUE Peinture (Pour Emil Fernández Miró) 1963 huile et acrylique sur toile 75 x 280 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière

Le Vol de l’oiseau par le claire de lune 30 octobre 1967 huile sur toile 130 x 260 cm collection particulière

XV. BLEU I, BLEU II, BLEU III, 1961 Bleu I 1961 huile sur toile 270 x 355 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne achat en souvenir de Dominique Bozo, avec le concours du Fonds du Patrimoine, et l’aide de Sylvie et d’Eric Boissonnas, de Jacques Boissonnas, d’Hélène et Michel David-Weill, de la Société des Amis du Musée, de Pierre Bergé, de Yves Saint Laurent, de la Maison Yves Saint Laurent et avec la participation de nombreux souscripteurs, 1993

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Bleu II 1961 huile sur toile 270 x 355 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil, 1984 Bleu III 1961 huile sur toile 268 x 349 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne achat en 1988

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Jacques Dupin et Joan Miró Extraits de L’Embrasure, « Sans le soleil, en contrebas… » et « Le soleil le dos tourné… » 1970 poèmes manuscrits, enluminés à la gouache et à l’encre sur vélin 72 x 54 cm chaque collection particulière

Oiseau Lunaire 1966 bronze Susse Fondeur, Arcueil, Paris, tirage 1/1 130 x 115 x 85 cm collection particulière Personnage dans un paysage 1976 lavis d’encre de Chine et fusain sur toile trouée et brûlée 107 x 200,5 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght

Jacques Prévert et Joan Miró Adonides 1975 1 eaux-forte et aquatinte en couleurs (38,2 x 60,3 cm) ; 44 eaux-fortes et aquatintes en couleurs ; 40,3 x 33,5 cm (fermé) Paris, Maeght éditeur, 1975 collection particulière

XVI. L’ŒUVRE ULTIME Personnages et oiseaux en fête pour la nuit qui approche 1968 huile sur toile 96 x 130 cm collection particulière Silence 17 mai 1968 huile sur toile 173,4 x 242,9 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation en 1982 Oiseau solaire 1966 bronze (coulé au sable) Susse Fondeur, Arcueil, Paris 120 x 180 x 102 cm Espagne, Palma de Majorque collection Successió Miró en dépôt à la Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca Danse de personnages et d’oiseaux sur un ciel bleu. Étincelles 1968 huile sur toile 173,6 x 291,6 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation en 1982 en dépôt au Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole

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Femme, oiseau, étoile (Hommage à Pablo Picasso, 15 février 1966) 15 février 1966 - 3-8 avril 1973 huile sur toile 245 x 170 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1988 Femme devant le soleil I 15 avril 1974 acrylique sur toile 258,5 x 194 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró Femme devant la lune II 15 avril 1974 acrylique sur toile 269,5 x 174 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró Femme devant l’étoile filante III 15 avril 1974 acrylique sur toile 204,5 x 194,5 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró Femmes, oiseaux 2 août1973 acrylique, crayon et cire sur bâche non étirée 302 x 257 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró don de Pilar Juncosa de Miró

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L’Espoir du condamné à mort I, II, III 9 février 1974 acrylique sur toile 267 x 351 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró Toile brûlée II 4-31 décembre 1973 acrylique sur toile coupée et brûlée 130 x 195 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière Les oiseaux de proie foncent sur nos ombres 1970 huile sur peau (vache) 250 x 200 cm collection particulière Femme (Femme debout) 1969 bronze peint (fonte au sable) Susse Fondeur, Arcueil, Paris 195 x 122 x 110 cm collection particulière Peinture vers 1973 huile, acrylique et craie sur toile 270 x 355 cm Espagne, Palma de Majorque Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca Peinture vers 1973 huile et craie sur toile 270 x 355 cm Espagne, palame de Majorque Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca

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quelques notices d’œuvres Autoportrait 1919 huile sur toile 73 x 60 cm France, Paris, Musée national Picasso-Paris, donation héritiers Picasso 1973/1978 Exécuté au cours de l’été 1919 à Mont-roig, cet autoportrait d’une « merveilleuse gravité » est emblématique. Partagé dans son désir entre Paris et Mont-roig, Miró se livre pour la première fois à une introspection sans complaisance. Le peintre s’est représenté en buste, vêtu de sa veste de paysan catalan ourlée de noir. De cette masse rouge, décomposée à gauche en grands aplats anguleux, tandis qu’à droite courent les lignes de profonds sillons comme ceux d’une terre labourée, émerge une tête ronde que ses traits figés privent d’expression. À la finesse miniaturiste du détail succèdent une grandeur et une puissance calme. La volonté d’une objectivité absolue se révèle d’une manière frappante dans cette œuvre. Le peintre soutient sans ruse son propre regard renvoyé par le miroir. La zone qui contient les yeux écarquillés, les pommettes, le nez et la bouche, produit un effet d’étrangeté et capte l’attention. La singularité de cet autoportrait dessine un tempérament qui ne manquera pas de déconcerter les critiques parisiens, tel Florent Fels, qui qualifia le peintre catalan de « peintre rustique ». Dalmau offrit, probablement en avril 1921, cet Autoportrait à Picasso, qui le conserva toute sa vie.

La Ferme 1921-1922 huile sur toile 123,8 x 141,3 cm États-Unis, Washington, National Gallery of Art don de Mary Hemingway, 1987 De retour à Mont-roig le 25 juillet 1921, Miró commence La Ferme et Paysage catalan, deux œuvres qui vont l’accaparer jusqu’à l’hiver et dont il pressent l’importance et la difficulté de la transmutation qu’il veut élaborer à partir du réel. Œuvre de synthèse, La Ferme est avant tout un acte de fidélité envers le lieu où il a fait son apprentissage de l’art et de la vie, au plus près de la nature. Avec une tendresse infinie, Miró se penche une dernière fois sur les êtres et les objets qui ont peuplé son enfance. Jacques Dupin rapporte que, pour continuer son tableau à Paris, Miró emporta dans sa valise de l’herbe de Mont-roig, « comme un symbole concret, un talisman ». Peints après des études sur le motif très poussées, figures et objets, fermement stylisés, sont isolés de manière à ce que l’on puisse contempler chacun d’eux dans son individualité et ses qualités propres. Cette stylisation très poussée révèle non seulement l’influence cubiste mais aussi une parenté avec la simplification expressive des fresques romanes. On dénote également l’intérêt que Miró porte à la matière et à la texture des objets, ainsi qu’en témoigne le traitement du mur de la ferme, où les craquelures et les lézardes ont été traduites par un jeu subtil de lignes sinueuses, de traits courts et de points. Chef-d’œuvre de la période « détailliste » entreprise par Miró en 1918, La Ferme fut acquise, après maintes péripéties, par Ernest Hemingway.

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Intérieur (La Fermière) 1922-1923 huile sur toile 81 x 65,5 cm France, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation, 1997 Commencé durant l’été 1922 à Mont-roig, devant le motif et terminé de mémoire dans l’atelier de la rue Blomet à Paris, au printemps suivant, Intérieur (La Fermière) a nécessité un intense travail de recherche plastique. Avec cette œuvre charnière à laquelle doivent être rattachées quatre natures mortes qui répondent au même schéma de rigueur constructive (La Lampe de carbure, Fleurs et papillon, L’Épi de blé, Gril et lampe à carbure), Miró clôt sa période « réaliste » et annonce le vocabulaire plastique de signes métaphoriques qu’il va développer dans les grandes toiles de l’été 1923 (Terre labourée, Le Chasseur, Carnaval d’Arlequin). Puisant son inspiration dans la réalité familière de Mont-roig, Miró installe sa composition dans l’intimité de la cuisine. La fermière étant trop occupée pour poser, Miró avoue l’avoir peinte d’après un santon, ce qui accentue l’impression d’irréalité qui se dégage du tableau. Comme épinglés à la surface de la toile, les objets et les figures appartenant à l’univers de la ferme et à celui de l’atelier parisien (les deux fusionnant) subissent d’étranges traitements : déformation (pieds démesurés de la fermière), stylisation miniaturiste (fourrure et yeux du chat), schématisation géométrisante (cône renversé du poêle, triangle blanc du torchon). Entre la fermière et le chat, un disque blanc coupé d’une ligne brisée noire organise la surface de la toile avec une justesse étonnante. Présentée à la galerie Pierre en juin 1925, l’œuvre fut acquise en 1929 par René Gaffé, avant de passer dans la collection de Pierre Matisse en 1948.

Le Carnaval d’Arlequin 1924-1925 huile sur toile ; 66 x 93 cm Etats-Unis, Buffalo, collection Albright-Knox Art Gallery Room of contemporary Art Fund, 1940 Se libérant par étapes de l’excès de réalité encore visible dans ses natures mortes de 1922-1923, Miró finit par atteindre cet « absolu de la nature » dont il annonce la conquête dans une lettre adressée à Michel Leiris le 10 août 1924. Surgissent alors de petites toiles historiées, peuplées de figures et d’animaux fantastiques dessinés avec une précision d’orfèvre et comme épinglés sur un fond neutre. Peint dans son atelier de la rue Blomet à Paris, à un moment où Miró essayait de capter les hallucinations que lui provoquait la faim, Le Carnaval d’Arlequin résume admirablement l’ensemble des découvertes faites lors de l’exploration de ce nouveau monde. Miró profite du thème de la fête carnavalesque pour déployer sans retenue les trésors de son imagination. Après avoir exécuté plusieurs dessins préparatoires qui lui permettent de mettre en place chacun des motifs, il déploie sur sa toile des éléments que l’on retrouvera plus tard dans d’autres œuvres : l’échelle – « celle de la fuite, de l’évasion, mais aussi de l’élévation » –, les insectes qui l’ont toujours beaucoup intéressé, la sphère « représentation du globe terrestre » – car à cette époque le peintre, selon ses propres dires, était obsédé par l’idée de « conquérir le monde » –, le chat toujours présent dans l’atelier, le triangle noir, symbole de la tour Eiffel. « Il s’agissait, précise Miró, « d’approfondir le côté magique des choses ».

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Peinture-poème (« Photo : ceci est la couleur de mes rêves ») 1925 huile sur toile 97 x 130 cm États-Unis, New York, The Metropolitan Museum of Art The Pierre and Maria-Gaetana Matisse Collection, 2002 Peinte à Mont-roig au cours de l’été 1925, cette toile radicale de Miró, qui fait fonction d’emblème et de programme, est une de ses plus célèbres. En liant clairement la couleur bleu azur et le domaine du rêve, elle inaugure la grande série, ininterrompue jusqu’en 1928, des peintures dites de « rêve » ou « peintures-poèmes ». Si l’écriture graphique de ce projet peut s’apparenter à l’écriture « automatique » d’un calligramme, il semble que le véritable « travail du rêve » doive être situé au moment même de l’exécution de la peinture. Partant de l’idée d’une photographie, Miró n’en fait pas une reproduction, ni même un collage, mais peint soigneusement, avec pleins et déliés, le mot « Photo » sur le haut de sa toile, ce qui était selon lui « plus dans la lignée de Picabia que de Breton ». À l’oblique du mot « Photo » apparaît, sur le fond neutre de la toile, une tache bleue informe, déjà exactement gouachée dans l’esquisse d’un carnet. En dessous est inscrite une légende manuscrite, qui a valeur de manifeste : Ceci est la couleur de mes rêves. Jamais tableau ne fut plus directif avec si peu de moyens : Ceci désignant au spectateur les intentions et les outils du peintre.

Intérieur hollandais III 1928 huile sur toile 130 x 97 cm États-Unis, New York, The Metropolitan Museum of Art legs de Florene M. Schoenborn, 1995 De retour du séjour qu’il effectue en Belgique et en Hollande du 5 au 17 mai 1928, Miró fait dans son atelier de la rue Tourlaque plusieurs dessins préparatoires pour la série des « Intérieurs hollandais » qu’il exécute à partir de cartes postales achetées dans les musées. Le premier tableau de la trilogie s’inspire du Joueur de luth de Hendrick Martensz Sorh (1661), le second de La Leçon de danse du chat de Jan Steen, et le troisième de la Femme à sa toilette de Jan Steen. La transposition poétique que donne Miró de ce troisième Intérieur est pour le moins déroutante : selon ses dires, il a représenté une femme accouchant d’une chèvre, celle-ci étant reconnaissable à ses cornes et à sa barbiche. Du sexe de la femme s’échappe un mince filet noir qui devient une large flaque de sang. Un de ses bras décrit une longue arabesque noire circulaire tout autour du tableau, tandis que l’autre, réduit à une mince ligne, effectue plusieurs révolutions. Derrière la truculence grotesque apportée à chaque détail se cache le calcul extrêmement précis de la construction et de la répartition des aplats de couleurs. La série des Intérieurs hollandais fut exposée à côté de celle des Portraits imaginaires de 1929 à la galerie Pierre du 7 au 14 mars 1930.

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Femme 1934 pastel sur velours 106 x 71 cm collection particulière Miró exécute à Mont-roig, d’octobre à novembre 1934, une série de quinze grands pastels qu’il nommera « Peintures sauvages ». Abandonnant les aplats de couleurs, l’écriture cursive et les couleurs pures, il fait appel au modelé, au clair-obscur heurté, aux couleurs stridentes pour créer une ambiance inquiétante et troublée. Recourant à toutes les ressources que lui offre le pastel, il inscrit sur les feuilles de papier velours de grandes figures stylisées au faciès grimaçant, aux membres hypertrophiés et sexués. « Partout des pénis promontoires ou catapultes, des vulves volcaniques, une articulation plastique implacable d’organes détachés, plongés dans un fluide qui les dilate […] Ces figures sont des créatures hybrides fascinantes mais presque insoutenables », écrit Jacques Dupin. Miró, qui a toujours le génie de « faire parler tous les matériaux », détourne le pastel et le papier velours de leur douceur habituelle, jouant du contraste entre le grain velouté et la monstruosité de ces êtres. Comme prises au piège par le modelé qui les entoure, ces figures passives expriment la proximité d’une menace inconnue.

Peinture-poème (« Une étoile caresse le sein d’une négresse ») 1938 huile et inscription à la main sur toile ; 130 x 195 cm Royaume-Uni, Londres, Tate acquisition, 1983 Très tôt, Miró s’est plongé dans l’intimité de poètes de toutes langues avec une prédilection pour les Catalans et les Français. Adepte de leurs paroles, il aime leur capacité à faire table rase et leurs avancées fiévreuses. Le véritable pas vers ce que Miró appelle les « peintures-poèmes » se fait en 1924 lorsqu’il appose sur sa toile les mots « Le sourire de ma blonde ». Il est à ce moment-là très proche de Paul Eluard. En 1938, Miró, d’une écriture manuscrite souple et nonchalante en blanc sur un fond noir, inscrit sur sa toile la première phrase d’un poème écrit le 25 novembre 1936 : « Une étoile caresse le sein d’une négresse ». Deux couleurs pures, le jaune et le rouge, lui suffisent pour accompagner le poème. Il semble que Miró ait voulu faire gagner à la fois les mots et les traits.

Bleu II 1961 huile sur toile ; 270 x 355 cm France, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil, 1984 Bleu I, Bleu II et Bleu III sont les premières œuvres monumentales à avoir été créées en 1961 dans le grand atelier que Miró fit construire à Palma de Majorque par l’architecte Josep Lluis Sert. Installé depuis fin 1956 dans ce nouvel espace, Miró commence à réfléchir dès le mois de février 1960 à une série de tableaux bleus. Jacques Dupin se souvient d’avoir été intrigué par les trois grandes toiles vierges disposées contre les murs de l’atelier et les minuscules esquisses griffonnées à l’encre et au crayon punaisées sur les montants du châssis. Presque dix mois s’écoulèrent avant l’ébauche au fusain sur la toile et le passage à l’acte de peindre. Datées au verso, les trois toiles furent achevées le 4 mars 1961, soit trois mois à peine après la dernière série d’esquisses. Dans une longue analyse, Margit Rowell en a expliqué la genèse : « Il semble évident, écrit-elle, que la clef et la source de ces trois tableaux de 1961 se trouvent dans des toiles de 1925. Car, en 1925, Miró a fait une longue série de peintures dont le vide, ou le fond de couleur saturée peuplé de signes épars, étonne de la même manière. » Les trois bleus de 1961 sont donc la synthèse de toutes les expériences menées par Miró, « l’aboutissement », comme a dit le peintre, « de tout ce que j’avais essayé exposition Miró au Grand Palais 43 de faire ».


Maquette de l’Arc à la fondation Maeght VIII 1963 céramique 53 x 57 x 22 cm France, Saint-Paul, Fondation Marguerite et Aimé Maeght Dès le début des années 1960, Miró est partie prenante dans la réalisation du projet de fondation de Marguerite et Aimé Maeght à Saint-Paul, auquel est associé l’architecte catalan Josep Lluis Sert. Avec le céramiste Josep Llorens Artigas et son fils Joan, il conçoit un groupe de sculptures et de céramiques monumentales dont les formes et les volumes sont destinés à s’intégrer à l’architecture et à l’environnement naturel. Traduites dans les matériaux les plus divers (céramique, marbre, bronze, fer, béton), certaines de ces œuvres ne furent installées que dans les mois ou les années qui suivirent l’inauguration de la fondation le 28 juillet 1964. Comme nombre des sculptures monumentales, L’Arc fut d’abord conçu à petite échelle. Huit maquettes préparatoires offrent différentes variations sur le thème choisi. Sur l’une d’entre elles, on peut voir un visage qui n’apparaît pas sur la version définitive. Les appendices pointus sont différents et les dessins distincts. La couleur change également d’une maquette à l’autre : céramique bleue, gris clair, brune ou encore beige rosé. À partir de ces essais, Miró a érigé face à la nature un arc colossal en béton aux formes biomorphiques dardant vers le ciel et les quatre points cardinaux une prolifération de saillies menaçantes en forme de cornes, de bouches et de phallus. La construction a été enrichie d’incrustations de pierres, d’étoiles et autres signes gravés.

Jeune fille s’évadant 1967 bronze peint (fonte au sable) Susse Fondeur, Arcueil, Paris 168 x 38 x 59 cm collection particulière En 1966, Miró commence une série de sculptures conçues dans un esprit poétique et humoristique. Toutes procèdent de la même démarche : une récolte d’objets insignifiants, hors d’usage, susceptibles de métamorphoses. À l’atelier, l’artiste combine ses trouvailles au gré de sa fantaisie jusqu’à ce qu’il trouve l’équilibre idéal : une caisse et une fourche (Femme et oiseau, 1967) ; un mannequin de couture et un robinet (Jeune femme s’évadant, 1967) ; un petit pain, une calebasse et un tronc de palmier (Personnage et oiseau, 1968) ; un bonnet de mule, un oiseau en terre, un morceau de bois troué, une planche à repasser et une carapace de tortue (La Caresse d’un oiseau, 1967). Une fois soumis au processus de la fonte, les objets et matériaux sous-jacents restent identifiables malgré l’unité donnée par le bronze. Peut-être inspiré par les sculptures de son ami Calder, Miró peint les surfaces de ses assemblages de couleurs vives. Les aplats de couleurs, qui créent des tons locaux, séparent les différents éléments, comme pour mieux contredire ce que le bronze a unifié.

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Toile brûlée II 4-31 décembre 1973 acrylique sur toile coupée et brûlée 130 x 195 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière Alors qu’il s’adonne à une extrême simplification dans les grandes peintures murales en triptyques qui s’échelonnent de 1961 à 1974, Miró exerce pendant le même temps sa fièvre créatrice dans tous les domaines. Cela donne lieu à des travaux disparates et difficilement classables. L’artiste joue sur tous les registres, pousse aux limites tout ce qu’il avait pu explorer au préalable, ou bien ajoute de nouvelles pierres à son édifice. Son penchant pour la monumentalité est contrebalancé par une volonté d’expérimentation des matières ainsi que par une intensification de la violence gestuelle. Dans une suite de peintures exécutées en 1973, il lacère au couteau, puis brûle à l’essence et au chalumeau la toile de ses tableaux. Le bois croisé du châssis et la toile tendue sont soumis aux attaques du couteau et des flammes, avant d’être sauvés in extremis par les coulées de couleurs et l’inscription des signes. Le couteau n’a pas simplement scarifié la toile, il a aussi créé des vides, des ouvertures et des circulations d’espace entre l’envers et l’endroit, tandis que le feu destructeur a engendré une nouvelle matité à la couleur noire. Dans trois des cinq peintures de la série, le châssis mis à nu ajoute un signe cruciforme qui vient renforcer cette dramaturgie de la destruction.

L’Espoir du condamné à mort II 9 février 1974 acrylique sur toile 267 x 351 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró En 1974, l’exécution par le régime franquiste de l’étudiant anarchiste catalan Puig Antich est à l’origine du dernier triptyque de Miró. Sur des fonds blancs troublés par des giclures, des coulées, une ligne noire épaisse, qui évoque le profil d’un visage, se déploie sans jamais se refermer. De toile en toile, son évolution est remarquable de simplicité. Celle-ci se réduit à la mesure de la vie et de l’espoir du condamné. La tache colorée passe du rouge sang au bleu et au jaune, de l’extérieur à l’intérieur de la ligne. Dans le dernier volet du triptyque, une grande coulée de peinture blanche apparaît au niveau de la tête, réduite à une simple ligne recourbée d’où émerge une tache jaune lumineuse. Lors de sa rétrospective en 1978, au Museo Español de Arte Contemporáneo, Miró, qui contemple la triple scène, déclare : « Ce triptyque détermine un espace religieux, de méditation, de solitude, de silence. C’est une chapelle, aux deux sens du mot. […] Je l’ai terminé, sans le savoir, le jour même où ils ont garrotté ce pauvre jeune nationaliste catalan. »

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extraits du catalogue de l’exposition La couleur de mes rêves Toute sa vie, Joan Miró a utilisé l’iconographie de la terre méditerranéenne qui l’a vu naître, celle de sa Catalogne natale avec laquelle, dès ses premières recherches picturales en 1915, il avait établi une relation exceptionnelle, quasi charnelle. La réalité de ce sol sera la référence dont il se prévaudra toujours. Cette interrogation constante l’amène à définir des paysages ou des sujets hors du commun. La réalité est révélée par le sens du détail qui donne, au départ de sa vie, une verve indéniable à son œuvre, indépendante de toutes les modernités de cette époque, depuis le fauvisme jusqu’au cubisme, mouvements découverts lors d’une grande exposition organisée par l’État français à Barcelone durant la Première Guerre mondiale. Les artistes que Miró découvre alors l’impressionnent énormément, même s’il sait instinctivement qu’une œuvre ne peut vivre que par une liberté chèrement acquise, ce à quoi il fera face durant toute sa vie. Sur cette terre millénaire qui fournit à l’homme la sève et la vie, il sait accorder du temps au bouleversement de la nature. Dans ces plaines opulentes où les oliviers centenaires parlent du passé comme du présent, il scrute aussi le ciel et distingue dans les lointains inatteignables ce qui pourrait être saisi et s’ajuster au contenu précis des sillons tracés devant lui. C’est cette jeunesse vécue dans l’environnement d’un monde protégé, où rien n’a changé depuis des siècles, qui donnera le ton, à jamais féerique, à l’enfant qui saura aussi raison garder. La densité du propos sera toujours préservée par la simple beauté de la vie qui éclôt et par la fascination de Miró pour les paysages heureusement préservés qui entourent la ferme familiale près du village séculaire de Mont-roig, où il passera tous ses étés. Tout le conduit alors à des compositions détaillées, d’une rare minutie, et la couleur, diverse et raffinée, occupe déjà une place prépondérante. Ainsi, son pays sera présent dans son œuvre. L’art roman et ses églises sont un repère constant, comme l’architecture de Gaudí, qui sera une perpétuelle source d’émerveillement. Il observe la nature et ses cycles, les arbres, les plantes, la germination, les objets du quotidien conçus par la main de l’homme et sans lesquels celui-ci ne peut vivre. Il déclare : « C’est la terre, la terre : quelque chose de plus fort que moi. Les montagnes fantastiques jouent un rôle dans ma vie, et le ciel aussi. C’est le choc de ces formes sur mon esprit plus que la vision. À Mont-roig, c’est la force qui me nourrit, la force… Mont-roig, c’est le choc préliminaire, primitif, où je reviens toujours. Ailleurs, tout se mesure par rapport à Mont-roig. » Ainsi s’intaure un langage qui, dès ses débuts, façonne une interrogation entre la terre et un ciel immense qui lui aussi peuplera à l’infini ses rêves, bientôt les nôtres. La Ferme, qu’il peint en 1921-1922, marque cette époque détailliste dont la conception est fondée sur l’amalgame volontaire des contrastes violents entre la terre et le ciel. Des arabesques délicates s’opposent à des angles acérés et annoncent déjà les signes qui feront plus tard le langage neuf que Miró sera le seul à imposer à la peinture de son temps. Entre les bruns de la terre et le bleu du ciel, les ustensiles du fermier tout comme les animaux qui peuplent et enrichissent sa vie sont bien présents ; ceux auxquels Miró accorde la même importance qu’à la présence de l’homme. Ce tableau fera l’objet d’un achat réfléchi, volontaire et rocambolesque effectué par Ernest Hemimgway, correspondant de guerre à Paris, qui écrira à son sujet : « Il y a là-dedans tout ce que vous sentez de l’Espagne quand vous y êtes et aussi tout ce que vous sentez quand vous n’y êtes pas, et que vous ne pouvez pas y aller. Personne d’autre n’a été capable de peindre ces deux choses très différentes. » Sa terre natale le retient toujours, mais Paris et l’école française, qui a inauguré un nouveau langage, l’attirent. Il écrit à son ami peintre Enric Ricart, le 18 juillet 1920 : « [...] Décidément plus jamais Barcelone. Paris et la campagne, et cela jusqu’à la mort [...] il faut être un Catalan international, un Catalan casanier, n’a, ni n’aura, aucune valeur dans le monde [...]. » Le langage de Miró évolue rapidement et marque toujours d’une manière symbolique son attachement à l’univers de sa vie. D’une façon tout aussi frontale, il s’attache à décrire le quotidien de La Fermière (19221923) dans un espace plus monochrome. Celle-ci tient un grand seau de sa main droite et empoigne d’une manière forte, de l’autre main, un lapin passé de vie à trépas. Ses pieds monumentaux ravivent l’ancrage au sol, où ils puisent l’énergie de la terre. Un chat stylisé veille au pied d’une cheminée entourée de symboles moins identifiables, cercle ou triangle, qui s’ajoutent à cette composition. Ils marquent l’attrait du peintre pour un autre monde, moins descriptif, déjà plus poétique. Cette œuvre appartiendra à André Breton, marquant ainsi très tôt son intérêt pour l’œuvre de Miró, en qui il voit déjà un peintre surréaliste. Une liberté nouvelle envahit les supports du peintre. Entre nature morte et paysage, Miró installe un langage tourné désormais presque entièrement vers la poésie. Un alphabet novateur est mis en place. Il maintient une exposition Miró au Grand Palais

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tension forte et dense. Un trait est lancé à l’assaut de l’espace. Le poète est déjà là, qui entraîne la peinture vers un rivage neuf, en quête d’infini. La transparence de la peinture dit les couleurs du ciel et sa profondeur étrange et sans limites. Face à l’immensité et à son indéniable pesanteur, ou apesanteur, le peintre mène son combat avec conviction. Toujours tourné vers l’avenir, Joan Miró tend de nouveaux pièges à la modernité. Des lignes lentement tracées viennent à la rencontre de formes embryonnaires et se développent sur des fonds méticuleusement brossés. Les traits ne sont pas fixés par un geste rapide et lyrique. Ils sont chargés par la lenteur infinie d’un geste en accord avec la pensée. Ce monde-là ne pourra plus être oublié. Le hasard peut intervenir, il est aussi le bienvenu. Ainsi naissent un environnement stellaire et une relation étonnante entre rêve et réalité. Sur des fonds limpides et travaillés, clairs comme le ciel ou la mer des Baléares, ce sont toujours les fonds méditerranéens peuplés de civilisations antiques que Miró fait ressurgir. Bientôt, des mots sont écrits afin d’appuyer son propos, mots simples et justes. La peinture est entraînée dans un langage ni abstrait ni figuratif désormais en quête de l’infini (Ceci est la couleur de mes rêves, 1925). En 1928, Joan Miró voyage et conforte son langage auprès des grands aînés. Dès son retour de Hollande, il s’attelle à la série des Intérieurs hollandais (1928). Le peintre fera de nombreuses esquisses préparatoires pour ces tableaux, comme il le fera très souvent pour les œuvres essentielles qui marqueront par la suite son répertoire pictural. Joan Miró observe, relate, transforme et métamorphose sans jamais s’écarter d’une analyse profonde et rigoureuse. Les titres de ces tableaux n’ont qu’un rapport lointain, inattendu, avec ceux qui ont frappé son esprit lors de la découverte de cette peinture hollandaise, marquée elle aussi par la réalité du quotidien. Miró déforme son propos et l’ajuste à celui d’une histoire qui sert en permanence son imagination. Entre ironie et caricature, il crée dans ses œuvres et par leurs charges symboliques une interrogation qui nous fait passer du paisible à l’insolite. Ainsi il agrandit ou rapetisse des éléments, ainsi notre imagination demeure toujours en éveil. Tout ce qui parle de réussite ou même la frôle inquiète Miró. Il ne se contente jamais de mener à bien une réflexion sans finalement en expérimenter une autre qui le conduit sur des chemins escarpés et novateurs. Ainsi en va-t-il de la série de grandes peintures-collages exécutées en 1933, collages issus de découpes de papier récupérées dans les journaux. Ces formes évoluent au gré de la fantaisie mais aussi de la méditation de Miró. Elles sont ensuite habilement transposées sur la toile et jouent ainsi les unes avec les autres. Vient alors le temps pour le peintre de dénicher des couleurs fortes qui traduiront l’ampleur de cette proposition. Une période de grande incertitude marque les années d’avant-guerre, avec la montée du fascisme en Europe. À l’époque, Joan Miró veut en finir avec certains codes du bon goût et, comme il l’avait déclaré dans les années 1920, il veut « assassiner la peinture ». Il tient à s’écarter de tout ce qui serait préjudiciable au risque naturel couru dans toute création. Miró met en place une série de peintures sauvages qui traduisent ce qu’il en est du monde et ce qu’il en advient. La Tête d’homme de 1935, cruellement dessinée, est monstrueuse et pleine des couleurs stridentes qui reflètent des moments douloureux, tout comme les peintures de 1936 exécutées sur un matériau que Miró n’a pas encore expérimenté, la masonite. Sur ce fond neutre et froid, il appose un dessin d’une grande force expressionniste, chargé de couleurs sourdes et d’une matière vive et dense. L’engagement de Miró pour la liberté le verra participer, en 1937, aux côtés de ses amis Pablo Picasso, Julio González et Alexander Calder, au pavillon de l’Espagne républicaine, dessiné par son ami catalan Josep Lluís Sert, celui-là même qui concevra son atelier de Palma de Majorque, et plus tard la fondation Marguerite et Aimé Maeght à Saint-Paul, ainsi que la fondation de Barcelone dont Miró avait tant rêvée. Joan Miró réside à Paris et s’installe à Varengeville-sur-Mer durant la période cruciale et tragique de la guerre civile en Espagne et du début de la Seconde Guerre mondiale, qu’il vit comme un drame personnel. Il avait déjà anticipé par un langage d’une force exceptionnelle ces événements cruels, qui l’affectent mais dans lesquels il trouve une nouvelle voie pour dire ce qu’il en est de la barbarie de ce temps-là. Il continue sur une voie nouvelle et entreprend la série éblouissante des Constellations, œuvres de petits formats sur papier d’un raffinement inégalé qui disent un nouvel ancrage dans la peinture et le renouvellement constant imposé à son œuvre. Revenu en Espagne, il travaille sur le dessin dont rendent compte ses carnets. Durant la même époque, l’idée d’une aventure nouvelle marque l’esprit du peintre. À la rencontre d’un autre monde, de nouveaux supports, autres que ceux réservés à l’unique peinture, la céramique apparaît, avec l’aide de son ami Josep Llorens Artigas, vieille amitié nouée dès 1917. Celui-ci va l’aider à retrouver ce matériau ancestral qu’est la terre et cet art populaire tant oublié de la céramique. Miró amplifie ainsi des formes traditionnelles bientôt métamorphosées par son imagination. Il reprend ses recherches dans l’atelier de Gallifa, non loin de Barcelone, qui garde encore son mystère. Cette aventure remet la céramique à l’honneur. Ainsi reviennent à l’esprit d’autres gestes, d’autres souvenirs picturaux laissés par nos ancêtres dans les lieux protégés et refermés des cavernes. Les tracés sur la paroi, que Miró ajoute à la part du feu que comporte toute céramique, célèbrent ces noces de la terre et de l’homme, désormais alliés pour lui rendre exposition Miró au Grand Palais

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une part d’éternité. Des œuvres aux configurations plus barbares vont apparaître dans les fours de Gallifa, trouvailles exemplaires où le matériau vit avec le laisser-aller apparent d’un dessin qui recherche de plus en plus l’accord avec la nature. Le brun de la terre nourrit les fonds et des scarifications font surgir des couleurs primaires, fortes, qui dépendent totalement du feu de la passion qui envahit toute céramique. Art populaire façonné par un esprit qui connaît toutes les sophistications de l’art, mais ne veut en retenir que l’essentiel. Dès lors, l’artiste s’efface derrière l’artisan qui recrée à l’envi une œuvre qui emprunte sa vérité à un artisanat séculaire. De toutes dimensions, ces œuvres gardent un pouvoir d’humilité face au matériau convoqué pour remplir un rôle oublié depuis des siècles. À basse ou haute température, les résultats diffèrent totalement. L’ouverture du four est toujours une surprise liée aux impondérables réactions déclenchées par le feu. Les accidents produits peuvent alors suggérer un univers de hasard que Joan Miró utilisera toujours avec infiniment d’égards et d’étonnement. Cette époque voit surgir un monde nouveau dont Miró est, avec l’aide de son ami Josep Llorens Artigas et, plus tard, de son fils Joan Gardy Artigas, le grand initiateur. Les œuvres seront toujours signées à quatre mains, mêlant ainsi le savoir-faire et la création. Des œuvres surprenantes vont éclore pendant trois décennies, fournissant à la modernité un perpétuel renouvellement. Aux petits formats vont s’adjoindre des œuvres plus monumentales dont celle du labyrinthe de la fondation Maeght à Saint-Paul dans les années 1960. Ainsi le monde de la céramique constitue une étape et un prolongement naturel aux découvertes incessantes faites par Miró dans le domaine de la peinture, très vite suivies dans le domaine de la sculpture. En 1945, il reprend contact avec la peinture. Il se lance à l’aventure de sujets avec une force inouïe, sans cesse renouvelée. La Course de taureaux de 1945, œuvre de grand format qui sera suivie de nombreuses autres peintures de même taille, tranche par un dessin et des signes vivement mis en place. Le peintre joue du contraste avec le fond souvent monochrome, bien qu’habilement travaillé, pour développer avec nervosité les lignes d’un taureau très affirmé et sexué, parcouru et entouré de formes vivement colorées. Elles déterminent dans un rythme soutenu le nouveau langage qui donne une énergie exceptionnelle à son dessin. « La corrida n’est qu’un prétexte à peinture et le tableau est plus illustratif que véritablement révélateur. Cette constatation, à propos d’un peintre espagnol, est très significative. La vérité profonde de la course aux taureaux échappe à Miró parce qu’elle est en contradiction avec sa conception personnelle du monde, et plus encore du temps. La course de taureaux est une succession de moments, rigoureusement ordonnés et articulés selon un rituel précis, c’est donc un art de la durée, une mise en œuvre du temps. Mais cette durée est tout entière déterminée par l’instant crucial de la mise à mort, donc par la négation du temps, par l’acte qui le résout et le sacralise », écrit Jacques Dupin, le poète qui a le mieux analysé l’œuvre de Miró dans sa diversité et son ampleur. Au sortir de la guerre, en 1947, Miró entreprend avec son épouse Pilar son premier voyage aux ÉtatsUnis, perçu comme un « coup dans la poitrine ». Il découvre le continent américain, dont Manhattan est le concentré extraordinaire de la culture nouvelle, bien vivante, qui fait de l’École de New York l’opposé et le complément indispensable de tout ce qu’il a connu à Paris au temps du surréalisme. Il est ébloui mais pas désarçonné. Il perçoit dans de grands formats la traduction d’un monde jusqu’alors inconnu, d’un instinct et d’une sensibilité qui lui paraissent indispensables à cette époque, fort différents et finalement proches de lui. Ceux-ci ne le feront pourtant jamais dévier de sa vérité, laquelle sera reconnue et glorifiée par les Américains, qui lui accorderont une immense place dans la modernité, à leurs côtés et face à eux. Ceci conduisant à cela, la sculpture survient au seuil des années 1960, dans la continuité naturelle des formes mises en place dans la céramique. La sculpture demande toutefois la domination d’autres matériaux, ce qui exalte Miró en quête permanente de la confrontation avec l’inconnu. Elle requiert également la conception d’œuvres de plus grand format qui n’étaient pas encore apparues dans ses recherches. Quelques années auparavant, Miró avait inventé des formes méconnues, l’Oiseau lunaire et l’Oiseau solaire, des petits formats qui n’avaient aucun rapport avec une quelconque réalité. Ces œuvres seront agrandies ultérieurement dans le marbre ou le bronze. Elles forment la base du vocabulaire sculpté de Joan Miró. Le monde de la sculpture va accaparer le peintre pendant plusieurs années. Il sait instinctivement qu’il ne doit pas être dominé par un matériau unique classiquement imposé par la statuaire d’antan. Il explore de manière prémonitoire le bois, le marbre, le ciment ou le bronze, afin de trouver des combinaisons ingénieuses qui lui permettent de garder un ton de liberté. Le peintre devenu sculpteur appelle à son secours des souvenirs pour les vivifier dans des contours inconnus, et ce en dehors de toute convention. Miró crée alors des formes fortes et étranges. Il les impose à notre regard une fois de plus étonné. Sa sculpture propose désormais de curieux assemblages d’objets du quotidien où l’imprévisible va naître, revu par le créateur impatient de confirmer des désaccords qui seront perçus, très vite, comme des apports novateurs. Après une intense réflexion, des objets usuels et dissemblables s’assemblent. Ces objets de dépendance que nous côtoyons et utilisons chaque jour vont exposition Miró au Grand Palais

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acquérir le statut d’objets d’indépendance. Miró les fait vivre, mariés les uns aux autres, en leur donnant une présence nouvelle et irrévérencieuse. Ainsi, la sculpture que l’on croyait si dépendante d’un métier et d’une ressemblance, débouchant le plus souvent sur l’académisme, connaît avec Miró un renouveau insoupçonné et salutaire. Il libère le matériau de sa gangue et des conventions esthétiques des siècles précédents. « Je sais que je suis sur des chemins périlleux et j’avoue que souvent je suis pris de panique, de cette panique du voyageur qui marche en des chemins inexplorés ; je réagis ensuite grâce à la discipline et à la sévérité avec lesquelles je travaille et alors la confiance et l’optimisme reviennent me rendre l’impulsion », déclare Miró, toujours en quête de la vie. Miró aime la lumière, le soleil, la limpidité du ciel et du bleu qui le constitue. Il aime également les couleurs vives et franches, celles que l’on peut utiliser sans barguigner dans leur complémentarité ou leur opposition, existant dans la pureté du sol méditerranéen où le peintre a choisi d’établir son atelier à Palma de Majorque. Ainsi en va-t-il de la peinture de Miró. Elle reste toujours présente dans la vie de chaque jour avec l’espoir du lendemain. Lui qui déclare encore : « Quand j’ai terminé une œuvre, je vois en elle le départ d’une œuvre suivante. Mais rien de plus qu’un point de départ pour aller dans une direction opposée. » Joan Miró sait accorder du temps à ses contemporains et instaure l’impérative présence de ceux, écrivains ou poètes, qui donneront un supplément d’âme à ses rêves. Les rencontres nombreuses seront là pour témoigner d’une attention constante et généreuse aux autres, attention qui sera l’une des règles essentielles à cet artiste hors du commun qui a su créer son propre chemin. Dans les années qui suivent, sa peinture se confronte à de grands formats. Le noir s’oppose souvent à d’autres couleurs, soutenues par un dessin vif et très affirmé qui constitue un langage plus ultime. Miró sait aussi parler du jour et du bleu du ciel, de cet azur qui constitue, comme le disait le philosophe Gaston Bachelard, « la couleur profonde des songes ». Le peintre introduit sur le bleu des personnages ubuesques et une sarabande de formes étranges aux couleurs franches, comme il le fera dans deux tableaux de 1963, fresques destinées à Emilio et David, ses petits enfants. Dans la solitude de son grand atelier, Miró explore un territoire sur lequel peu de créateurs, avant lui, avaient osé s’avancer. Il s’approprie l’espace, auquel seul notre regard donne finalement accès. Il l’investit et le rend palpable. L’inaccessible paraît alors à portée de main, cela par le seul pouvoir du peintre, intercesseur magicien qui s’est mis en peine de nous faire découvrir le monde d’une autre façon. Dans les dernières années de sa création, Miró va aller à l’essentiel. Le trait s’épaissit, noir, large, profond, guidé par une main qui ne vacille pas, jamais ne tergiverse. Dans cette œuvre ultime, son temps se partage désormais entre le dessin, aquarellé ou gouaché, toujours inégalé, et la gravure. Dans le domaine de la peinture, les couleurs de la poésie cèdent peu à peu la place au noir intense qui prospère et peut envahir la toile, mais aussi suggérer des formes et des personnages qui rappellent ceux des années d’avant-guerre. En couleur autonome, le noir s’affronte dans des sonorités dramatiques au blanc immaculé de la toile, désormais son seul grand rival. L’étoile, la lune ou le soleil, parés de couleurs autonomes, sont toujours des signes symboliques bien présents, repères indispensables du peintre qui interroge sans fin l’univers alentour. Miró retrouve alors une puissance primitive. Il renouvelle le choc et l’enchantement des nombreuses découvertes qui ont prévalu à d’autres périodes de sa vie. La vision de Miró demeure intacte, forgée par sa terre catalane et la culture méditerranéenne. Toutes deux sont associées à cette part de rêve inextinguible maintenu, haut et fort, bien vivant jusqu’au bout, car, nous dit-il, « [u]n tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème. Il faut qu’il ait un rayonnement, qu’il soit comme ces pierres dont les bergers pyrénéens se servent pour allumer leur pipe… L’art peut mourir, ce qui compte, c’est qu’il ait répandu des germes sur la terre ». Joan Miró dialogue sans cesse avec la liberté. Elle s’impose de manière dramatique dans L’Espoir du condamné à mort (1974), triptyque de grand format où il intercède dans un espoir continu sur la vie qui s’interrompt brutalement du dernier condamné à mort, exécuté par le garrot sous le régime de Franco. Cette ligne fragile lancée à l’assaut d’un espace et d’un vide sidéral témoigne encore d’une présence qui s’interrompt brutalement pour questionner un au-delà possible mais non perceptible. Qu’il interroge, l’œil étonné, la terre ou le ciel, Joan Miró interpelle toujours l’infiniment grand ou l’infiniment petit, sans doute parce qu’il accorde à l’un et à l’autre la même signification et la même importance. Sans doute aussi parce que cet infiniment grand découle de cet infiniment petit ou que celui-ci est assujetti à vivre avec le premier. Le peintre, se situant lui-même dans l’infiniment petit, témoigne de l’attention qu’il porte à tout ce qui l’entoure et au travers de quoi il vit et s’exprime dans un perpétuel labyrinthe aux couleurs de de ses rêves. Jean-Louis Prat

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catalogue de l’exposition 22,4 x 28 cm 304 pages, 300 illustrations, 45 € relié, toile cialux tranches imprimées de 3 couleurs différentes, bord franc tirage divisé en 4 pour faire tourner la couleur de la toile et les couleurs des tranches parution : 3 octobre 2018 éditions de la Rmn-GP en vente dans toutes les librairies ou sur : www.boutiquesdemusees.fr

Joan Miró (Barcelone, 1893 - Palma de Majorque, 1983) est considéré comme l’un des plus grands artistes du XXe siècle. Qu’il s’agisse d’un signe, d’une couleur, Miró fait surgir un univers poétique peuplé de métamorphoses. Attiré par toutes les formes de poésie, il voit dans le rêve l’expression de pulsions profondes qu’il s’attache à transcrire sous une forme artistique, juxtaposition heureuse entre le réel et l’irréel. La vie de l’artiste, sur sept décennies, est ici retracée dans un catalogue à la fabrication raffinée, édité sous la direction de Jean-Louis Prat, commissaire de l’exposition, directeur de la Fondation Maeght de 1969 à 2004, qui fut ami de l’artiste. Plus de 150 reproductions de peintures, dessins, céramiques et sculptures, ainsi que de photographies pour beaucoup inédites, révèlent un itinéraire technique et stylistique marqué de renouvellements incessants (expressionniste, détailliste, surréaliste, sauvage...). Une anthologie de textes en prose écrits par les poètes que l’artiste côtoya sa vie durant, Louis Aragon, Tristan Tzara, Max Jacob, René Char, Jacques Dupin, accompagne ce parcours visuel. Le catalogue fait ainsi (re)découvrir la création immense et variée de Joan Miró, peintre engagé dans tous les questionnements du XXe siècle. .......................................

sommaire : introduction par Jérôme Neutres essais Miró, la couleur de mes rêves par Jean-Louis Prat Au commencement était le paysage par Rosa-Maria Malet morceaux choisis Je travaille comme un jardinier, Joan Miró, entretien par Yvon Taillandier Joan Miró, Michel Leiris Bleu II, 1961 de Joan Miró par Margit Rowell annexes chronologie illustrée par Caroline Edde liste d’œuvres bibliographie. .......................................

auteurs : Caroline Edde, historienne de l’art ; Rosa-Maria Malet, directrice honoraire de la fondation Miró à Barcelone; Jérôme Neutres, directeur de la stratégie et du développement de la Réunion des musées nationaux Grand Palais ; Jean-Louis Prat, ancien directeur de la fondation Maeght (1969-2004), historien de l’art, membre du Comité Joan Miró. exposition Miró au Grand Palais

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autres publications coffret millésimé 600 € parution : 3 octobre 2018 éditions de la Rmn-GP Au sein d’un coffret millésimé limité à 150 exemplaires, un tirage exclusif d’une œuvre sur papier de 1952 accompagne un exemplaire du catalogue de l’exposition : Joan Miró, Sans titre, 1952. Encre, gouache, pastel et collage sur papier. Collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris, 2018 - Archive Successió Miró

l’Album de l’exposition par Caroline Edde 19,6 x 25,2 cm 48 pages, 40 illustrations, 10 € parution : 3 octobre 2018 éditions de la Rmn-GP Tout au long de sa carrière, Miró a effectué des allers-retours entre Barcelone, le village de Mont-roig (Tarragone), Paris, décisif dans l’évolution de son œuvre, Varengeville-sur-Mer où il s’exile un temps et réalise la suite des Constellations, et enfin Palma de Majorque, où il fait construire l’atelier de ses rêves. La vie de l’artiste est retracée à partir des lieux où il a installé ses ateliers, montrant ainsi le lien étroit entre les endroits particuliers où il va travailler et l’éclosion des éléments qui vont construire sa peinture et son langage personnel. Chacun de ces lieux va participer à son évolution et l’aider à développer ses capacités de création. Le Petit dictionnaire Miró en 50 mots-clés par Caroline Edde 15 x 21 cm 120 pages, environ 55 illustrations, 12 € parution : 3 octobre 2018 éditions de la Rmn-GP La collection « Le Petit dictionnaire », qui comporte à ce jour une dizaine de titres, a pour ambition de présenter les grands repères et les notions clés des grands artistes de l’histoire de l’art, à travers des textes didactiques et synthétiques, accessibles au plus grand nombre. Pratique, cet ouvrage de petit format illustré donne les clés pour comprendre l’univers poétique et symbolique de Joan Miró. Le tour du ciel par Daniel Pennac album jeunesse, 24 x 31 cm 40 pages, 15 illustrations, 14,50 € parution : 3 octobre 2018 éditions Calmann Lévy en coédition avec la Rmn-GP Une quinzaine de tableaux déroulent une histoire. Une fillette raconte à son père ce qu’elle a vu de l’autre côté du ciel quand elle s’est envolée mi-fille, mi-abeille : une ferme comme celle de l’enfance de son père, avec des animaux, une jolie rousse Miss, les colères de Miss, la lune bleue... Un récit de Daniel Pennac en dialogue avec une sélection d’œuvres de Miró. exposition Miró au Grand Palais

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Les constellations de Varengeville par Adrien Goetz fiction, 12,5 x 19 cm 112 pages, 14,90 € parution : 26 septembre 2018 éditions de la Rmn-GP, collection Cartels « Les reportages d’été à la Fondation Maeght se ressemblent tous. Depuis le temps qu’on filme la nature verte et jaune, avec les couleurs de terre des fontaines du Labyrinthe de Miró, les Giacometti, les pierres sèches et le ciel bleu. La recette est simple : il suffit d’un pied et d’une caméra qui tourne sur son axe, d’un micro au bout d’une perche pour capter la couleur locale [...]. Pour Guilem, cet enfer pavé de sachets de lavande est l’endroit du monde où, cette semaine, il avait le moins envie d’aller. »

Miró par Agnès de La Beaumelle 12 x 17 cm 64 pages 30 illustrations 9,20 € parution : 27 septembre 2018 collection Carnet d’expo Découvertes Gallimard en coédition avec la Rmn-GP

Miró. Le peintre aux étoiles par Joan Punyet Miró et Gloria Lolivier-Rahola 144 pages 180 illustrations 15,70 € remise en vente du Découvertes Gallimard initialement publié en 2003

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film de l’exposition Joan Miró le feu intérieur Réalisé par Albert Solé Parution le 2 octobre 2018 durée : 52 minutes langues : français, anglais, allemand, sourds et malentendants (fr) prix : 14,90 € Edition © 2018 - Rmn - Grand Palais / ARTE Coproduction © 2018 - Cie des Phares & Balises - Minimal Films – Avrotros - Corporació Catalana de Mitjans Audiovisuals, SA. – Ens Públic de Radiotelevisió de les Illes Balears - ARTE France – Rmn-Grand Palais Diffusion sur Arte dimanche 14 octobre à 17h25 En téléchargement VOD sur Artevod et iTunes dès le 2 octobre 2018 Si Joan Miró est très connu pour ses toiles colorées et lumineuses, il a été un défricheur dans tous les domaines de la création artistique. Compagnon de route des surréalistes, il a marqué, entre autres, les Américains Rothko et Newman. Entre rêves d’enfance, imagination débridée et lucidité radicale, son œuvre dépasse les frontières et les genres. Trente-cinq ans après sa mort, l’influence de ce travailleur aussi acharné qu’inventif a pénétré le design, l’architecture et se niche en des lieux toujours plus inattendus. En compagnie de son petit-fils Joan Punyet Miró, le spectateur découvre un artiste très attaché à sa terre natale, opposant farouche à Franco avec des œuvres comme El Segador (Le Faucheur, 1937) ou la série Barcelone (1944). Joan Mirò, le feu intérieur donne également la parole aux artistes et artisans qui ont travaillé à ses côtés : le céramiste catalan Josep Lluis Artigas ou le metteur en scène de théâtre John Baixas, le sculpteur français Gilbert Clémenti… En s’appuyant sur des films rares montrant l’artiste au travail, mais aussi sur des collections particulières inédites comme celle du photographe Catala Rocca, ou du cinéaste Père Portabella, on s’approche au plus près de l’artiste.

réalisateur : Albert Solé est un réalisateur franco-espagnol de films documentaires. Né en 1962 à Bucarest, il commence sa carrière professionnelle en tant que journaliste pour la télévision publique espagnole. Depuis 2000, il réalise des documentaires pour la télévision et le cinéma. En 2009, son film documentaire Bucarest, La memoria perdida reçoit le Goya du meilleur documentaire. Ses films ont été diffusés et reconnus dans de nombreux pays. extrait vidéo : https://youtu.be/BxQu7muNTSY

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programmation culturelle entrée libre et gratuite à l’auditorium des Champs-Élysées, square Jean Perrin accès prioritaire sur présentation d’une invitation à retirer sur http://www.grandpalais.fr

conférence inaugurale mercredi 10 octobre à 18h30 : Miró, la couleur de ses rêves

présentation de l’exposition par Jean-Louis Prat, historien de l’art, membre du Comité Joan Miró, ami de l’artiste et commissaire de l’exposition

les rendez-vous du mercredi à 18h30 7 novembre : Miró et la poésie

conférence par Elisa Sclaunick, docteur ès Lettres, Université Paris Diderot

5 décembre : Miró en céramique

rencontre autour de la céramique avec Joan Punyet Miró, petit-fils de Miró, et Joan Gardy Artigas, sculpteur et collaborateur de l’artiste

19 décembre : Mont-roig : le paysage émotionnel de Miró

conférence par Elena Juncosa Vecchierini, directrice de la Fondation Mas Miró à Mont-roig del Camp

événements samedi 6 octobre de 20h à minuit : Nuit Blanche ouverture gratuite de l’exposition

mercredi 24 octobre à partir de 19h : Performance de Philippe Dupuy

Philippe Dupuy est dessinateur, Grand Prix du Festival d’Angoulême en 2008, auteur d’Une histoire de l’art (2013).

dimanche 16 décembre à 15h et 16h15 : Journée en famille : L’Imaginarium ou le rêve éveillé du chorégraphe Yan Giraldou

Un spectacle de danse contemporaine qui s’adresse aux grands comme aux petits. Un brunch famille à prix doux est proposé à l’espace restauration de 11h30 à 15h30.

samedi 19 janvier à 18h30 : Nuit de la lecture : Dans les mots et les tableaux de Miró « Je ne fais aucune différence entre peinture et poésie » Joan Miró Lecteur ou spectateur ? Un atelier partagé, animé par le comédien Nicolas Struve

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les films du vendredi midi 12 octobre : Pere Portabella, Autour de Miró L’autre Miró, 1969, 15’ Miró La forge, 1973, 24’ Miró Le tapis, 1973, 22’, VOSTF (1h)

7 décembre : Miró, l’homme qui a renversé la peinture de Yves de Peretti, 2004, 52’

21 décembre : Miró ou le théâtre des rêves de Robin Lough, 1978, 56’

le documentaire de l’exposition Joan Miró, le feu intérieur

d’Albert Solé, 2017, 52’ à 12h les jeudis 11 et 18 octobre, 15 et 29 novembre, 6, 13 et 20 décembre, 17, 24 et 31 janvier à 13h les vendredis 12 octobre, 7 décembre et 21 décembre à 14h les vendredis 19 octobre, 16 novembre et 11 janvier à 15h les mercredis 10, 17 et 24 octobre, 7, 14 et 28 novembre, 5 et 19 décembre, 9, 16, 23 et 30 janvier à 16h les mercredis 23 et 30 janvier

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activités pédagogiques adultes visite guidée « La toile idéale serait un poème mis en musique par un peintre. » C’est par cette formule que Joan Miró résume ses ambitions artistiques, soit près de 70 ans de carrière. Acompagné d’un conférencier, le visiteur découvre ou redécouvre la vie et l’œuvre d’un homme engagé. durée : 1h30 tarifs : 25 € / TR 17 € dates : hors vacances scolaires le lundi 11h et 14h30, mercredi 14h30 et 19h30, jeudi 14h30, vendredi 14h30 et 19h30, samedi 14h30 / vacances le lundi 11h, 14h30 et 16h30, mercredi 14h30, 16h30 et 19h, jeudi 14h30, vendredi 14h30, 16h30 et 19h, samedi 11h et 14h30 visite-atelier Dessins en promenade Professeur d’arts plastiques ou responsable d’un atelier de dessin, amateur ou artiste professionnel ont ici l’occasion de goûter seul ou à plusieurs l’ambiance du Grand Palais en ouverture restreinte. Accompagnés d’un conférencier, les participants prennent le temps de remplir les pages d’un carnet de croquis de créations inspirées de l’exposition. Matériel de dessin non fourni. durée : 2h tarifs : 30 € / TR 22 € date : mardi 20 novembre et 15 janvier 14h

familles et enfants visite guidée famille (à partir de 5 ans) Éclairé des commentaires d’un conférencier, le visiteur découvre en famille un artiste pour qui « Un brin d’herbe est aussi gracieux qu’un arbre ou une montagne » ! durée : 1h tarifs : 23 € / tarif réduit : 15 € tarif famille (2 adultes et 2 jeunes de moins de 16 ans) : 51 € tarif tribu (2 adultes et 2 jeunes de 16 à 25 ans) : 61 € dates : hors vacances scolaires le mercredi 16h45 / vacances les mercredi et samedi 16h45 visite-atelier famille (à partir de 5 ans) Miró de mon cœur Après la visite guidée, les participants composent un panneau décoratif, à partir d’un accident sur la toile, qu’ils enrichissent d’un lexique en image. durée : 2h (1h de visite puis 1h d’atelier) tarifs : 1 adulte + 1 enfant de moins de 16 ans : 32 € / TR 25 € dates : samedi 15h visite-atelier (5-7 ans) Miró de mon cœur Après la visite guidée, les enfants composent un panneau décoratif, à partir d’un accident sur la toile, qui devient source d’inspiration. durée : 1h30 tarif : 8 € dates : hors vacances scolaires les mercredi 15h et samedi 10h45 / vacances le mercredi 10h45 visite-atelier (8-11 ans) Le Miró de mes rêves Après la visite guidée, les participants composent un panneau décoratif, à partir d’un accident sur la toile, qu’ils enrichissent d’un lexique en image. durée : 2h tarif : 10 € dates : les mercredi 14h et samedi 10h15 tutoriels d’activités et livrets jeux :

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www.grandpalais.fr/tutoriels-dactivites-pedagogiques www.grandpalais.fr/jeune-public

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accessibilité visite guidée en langue des signes Un conférencier sourd signant donne à découvrir l’œuvre de Miró. durée : 2h (1h en salle avec un conférencier, puis 1h dans l’exposition environ) tarifs : 7 € pour les titulaires d’une carte d’invalidité / 10 € pour l’accompagnateur réservation obligatoire sur www.grandpalais.fr/billets-individuels dates : samedi 24 novembre 10h30 et vendredi 18 janvier 18h30 parcours autonome audio-décrit Afin de permettre à tous de visiter l’exposition de manière autonome et dans les meilleures conditions, un parcours autonome audio-décrit destiné aux publics non-voyant et malvoyant, sélectionne une dizaine d’œuvres parmi celles présentées dans les salles, alliant descriptions techniques, contexte culturel et histoire de l’art. durée : 45 mn environ tarif : gratuit sur présentation de la carte d’invalidité (carte orange MDPH) retrait au comptoir audioguide de l’exposition + un carnet avec des œuvres traduites en relief (thermobulles) dans un sac en bandoulière (facilité de transport) représentant 5 œuvres décrites dans l’audioguide associés aux plans de l’exposition. parcours avec un souffleur En partenariat avec les Souffleurs d’images, la Rmn-Grand Palais accueille des bénévoles qui décrivent les éléments invisibles aux personnes déficientes visuelles. Celles-ci bénéficient de la gratuité du droit d’entrée sur présentation de la carte d’invalidité (carte orange MDPH) de même que le souffleur. Il est préférable de réserver 2 semaines avant la manifestation par téléphone au 01 42 74 17 87 ou à l’adresse : souffleursdimages@crth.org Pour devenir souffleur et pour tout renseignement sur l’association, contactez : www.crth.org visite guidée pour personnes à mobilité réduite au Grand Palais Le visiteur découvre l’exposition dans des conditions privilégiées le mardi, jour de fermeture du Grand Palais. limite : 25 personnes maximum (accompagnateur compris) durée : 1h30 tarif : 145 € / exonération du droit d’entrée modalités : réservation obligatoire à groupes.gngp@rmngp.fr, dans la limite des créneaux disponibles visite guidée sur mesure Selon la composition du groupe (objectif de l’association, nombre de personnes, maîtrise de la langue française, participation à des projets culturels, etc.). limite : 15 personnes maximum, accompagnateurs compris durée : 1h30 tarif : 30 € modalités : réservation obligatoire à groupes.gngp@rmngp.fr, dans la limite des créneaux disponibles visite libre sans droit de parole Pour découvrir l’expositions en toute liberté, à son rythme. limite : 15 personnes, accompagnateurs compris durée : 1h30 gratuité du droit d’entrée modalités : réservation obligatoire à groupes.gngp@rmngp.fr, dans la limite des créneaux disponibles

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la nouvelle Appli du Grand Palais Nouvelle application mobile « tout en une », elle permet de suivre l’actualité du Grand Palais, préparer sa venue, vivre pleinement les expositions et les événements, et conserver en souvenir ses œuvres préférées, ses plus belles photographies et ses meilleurs moments de visite. L’utilisateur se l’approprie par une mise à jour à chaque nouvelle visite. pour smartphones (iPhone et Android) accès gratuit : l’exposition Miró salle par salle, la programmation culturelle, visite en audiodescription (en français), les informations pratiques et la billetterie accès payant (2,29 €) : audioguides en français, anglais et une version pour les enfants (en français)

une information géolocalisée « Je ne suis pas au Grand Palais » / « Je suis au Grand Palais » : un écran d’accueil adapté pour accéder aux événements de la saison L’agenda permet de prendre connaissance de l’ensemble des événements en cours et à venir. Un service de brèves et notifications communique les informations importantes pour préparer sa visite et les temps forts du Grand Palais. Les programmations culturelles de l’auditorium (conférences, concerts, films…) et des différents espaces du Grand Palais, autour des expositions (représentations vivantes, événements…), sont également annoncées. une billetterie nomade En plus des nécessaires informations pratiques, l’application donne directement accès à la billetterie du Grand Palais et permet l’importation de ses différents billets de visite ou de son abonnement Sésame. accessibilité L’interface de l’application est conçue pour une meilleure lisibilité des textes. Des parcours en audiodescription gratuits sont mis à disposition des malvoyants. parcours gratuits - salle par salle : les différents thèmes de l’exposition sont abordés ; - découverte : une thématique de l’exposition est développée ; - innovant : une fonctionnalité plus poussée est mise en avant, comme par exemple la reconnaissance d’image ; - ludique : enrichir ses photographies personnelles d’un choix d’icônes créées à partir des œuvres exposées. parcours payants Il s’agit de parcours audioguidés enrichis des reproductions des œuvres commentées avec textes (si les écouteurs sont oubliés) et localisation sur le plan de l’exposition. Ces parcours sont proposés pour les adultes en plusieurs langues et pour le jeune public en français. Ils peuvent être téléchargés avant, pendant, et après la visite. créer un profil pour se souvenir de sa visite Il est possible de mettre en favori les œuvres préférées d’un parcours, de prendre des notes, de faire une photo sans quitter l’application, d’associer ses propres prises de vue à l’œuvre favorite, de les partager par courriel ou sur les réseaux sociaux.

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et aussi : www.grandpalais.fr/fr/evenement/miro vidéos, articles thématiques, informations pratiques, billetterie en ligne, programme culturel et activités-jeux de la rubrique Jeune Public www.histoire-image.org Le site qui explore l’Histoire par les images revient sur la guerre d’Espagne. www.panoramadelart.com Le site dédié à l’histoire de l’art consacre une page à Miró. www.youtube.com/user/Rmngrandpalais la chaîne YouTube de la Rmn-Grand Palais avec, entre autre, une interview du commissaire Jean-Louis Prat et Miro raconté par les enfants dans un des épisodes de la série « L’art d’en parler » #ExpoMiro

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informations pratiques ouverture : lundi, jeudi et dimanche de 10h à 20h mercredi, vendredi et samedi de 10h à 22h fermeture hebdomadaire le mardi Nuit Blanche le samedi 6 octobre 2018 : les expositions Miró et Éblouissante Venise sont ouvertes et gratuites à partir de 20h entrée jusqu’à minuit, fermeture à 1h pendant les vacances de Toussaint et de Noël : ouvert tous les jours (sauf mardi) de 10h à 22h du samedi 20 octobre au samedi 3 novembre inclus et du samedi 22 décembre au samedi 5 janvier inclus fermeture à 18h les 24 et 31 décembre fermeture hebdomadaire le mardi

tarifs : 15 €, TR 10 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse) gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux

accès : Grand Palais, galeries nationales entrée Square Jean Perrin métro ligne 1 et 13 «Champs-Élysées-Clemenceau» ou ligne 9 «Franklin D. Roosevelt»

audioguides (en location) : parcours adulte en français, anglais ou espagnol : 5 €

informations et réservations : www.grandpalais.fr ou par téléphone au 01 44 13 17 17 #ExpoMiro

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visuels disponibles pour la presse autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu

L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit être ni taillée, ni coupée, et aucun élément ne doit y être superposé. L’intégralité de la légende doit être impérativement mentionnée à chaque reproduction de l’œuvre. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. Ces conditions sont valables pour les sites internet étant entendu que pour les publications de presse en ligne, la résolution des fichiers ne doit pas dépasser 72 DPI. Le justificatif de parution est à adresser à : Florence Le Moing, Service de presse / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : - Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP se référer aux stipulations de celle-ci - Pour les autres publications de presse : • exonération des deux premières reproductions illustrant un article consacré à un évènement d’actualité en rapport direct avec celles-ci et d’un format maximum d’ 1/4 de page ; • au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions seront soumises à des droits de reproduction/ représentation; • toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du Service Presse de l’ADAGP ; • le copyright à mentionner auprès de toute reproduction sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie de © Adagp, Paris 2018 et ce, quelle que soit la provenance de l’image ou le lieu de conservation de l’œuvre. *** Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. The image must be shown in its entirety. It must not be bled or cropped in any way. Nothing may be superimposed on the image. The full credit line must be mentioned for each use of the image. For any use on cover or front page, please contact the Réunion des musées nationaux-Grand Palais press office. These conditions apply to websites too. Images‘ files online shall not exceed 72 DPI. A copy of the review is to be sent at: Florence Le Moing, Head of Press Department / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris

Joan Miró Nu debout 1918 huile sur toile ; 152,4 x 120,3 cm États-Unis, Saint-Louis The Saint Louis Art Museum Friends Fund, 1965 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Saint Louis Art Museum, Saint Louis

Joan Miró La Maison du palmier 1918 huile sur toile ; 65 x 73 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1998 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía / Photographic Archives Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía exposition Miró au Grand Palais

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Joan Miró Autoportrait 1919 huile sur toile ; 73 x 60 cm France, Paris Musée national Picasso-Paris donation héritiers Picasso 1973/1978 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Rmn-Grand Palais (musée national Picasso-Paris) / Mathieu Rabeau

Joan Miró La Ferme 1921-1922 huile sur toile ; 123,8 x 141,3 cm États-Unis, Washington National Gallery of Art don de Mary Hemingway, 1987 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo National Gallery of Art, Washington

Joan Miró Intérieur (La Fermière) 1922-1923 huile sur toile ; 81 x 65,5 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne dation 1997 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RmnGrand Palais / Adam Rzepka

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Joan Miró Le Carnaval d’Arlequin 1924-1925 huile sur toile ; 66 x 93 cm États-Unis, Buffalo Collection Albright-Knox Art Gallery Room of Contemporary Art Fund, 1940 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Albrigth-Knox Art Gallery, Buffalo / Brenda Bieger and Tom Loonan

Joan Miró Tête de Paysan catalan 1925 huile et crayon sur toile ; 92 x 73 cm Royaume-Uni, Londres Tate acquis conjointement avec la Scottish National Gallery of Modern Art avec le soutien de l’Art Fund, des Amis de la Tate Gallery et du Knapping Fund 1999 © Successió Miró / Adagp, Paris, 2018 Photo Successió Miró Archive

Joan Miró Peinture-poème (« Photo : ceci est la couleur de mes rêves ») 1925 huile et inscription à la main sur toile ; 97 x 130 cm États-Unis, New York The Metropolitan Museum of Art The Pierre and Maria-Gaetana Matisse Collection, 2002 (2002.456.5) © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo The Metropolitan Museum of Art, dist. RmnGrand Palais / image of the MMA

Joan Miró Paysage (Le Lièvre) 1927 huile sur toile ; 129,6 x 194,6 cm États-Unis, New York The Solomon R. Guggenheim Museum, 1957 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo The Solomon R. Guggenheim Foundation / Art Resource, NY, dist. RmnGrand Palais / The Solomon R. Guggenheim Foundation / Art Resource, NY

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Joan Miró Intérieur hollandais (I) 1928 huile sur toile, 91,8 x 73 cm États-Unis, New York The Museum of Modern Art Mrs. Simon Guggenheim Fund, 1945 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

Joan Miró Intérieur hollandais (III) 1928 huile sur toile ; 130 x 97 cm États-Unis, New York The Metropolitan Museum of Art legs de Florene M. Schoenborn, 1995 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo The Metropolitan Museum of Art, dist. Rmn-Grand Palais / Malcom Varon

Joan Miró Peinture (« Escargot, femme, fleur, étoile ») 1934 huile sur toile ; 195 x 172 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1992 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía / Photographic Archives Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía

Joan Miró Peinture (Oiseaux et insectes) 1938 huile sur toile ; 114 x 88 cm Autriche, Vienne The Albertina Museum. The Batliner Collection © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo The Albertina Museum, Vienne - The Batliner Collection

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Joan Miró Peinture-poème (« Une étoile caresse le sein d’une négresse ») 1938 huile et inscription à la main sur toile ; 130 x 195 cm Royaume-Uni, Londres Tate acquisition 1983 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

Joan Miró Femme 1934 pastel sur papier velours ; 106 x 71 cm collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris, 2018 Photo collection particulière / Peter Schälchli, Zürich

Joan Miró L’Oiseau migrateur 26 mai 1941 gouache et huile sur papier ; 46 x 38 cm collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Image courtesy Acquavella Galleries

Joan Miró Femme devant le soleil 5 août 1942 fusain, encre et aquarelle sur papier ; 110 x 79 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

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Joan Miró Femme et oiseau dans la nuit 26 janvier 1945 huile sur toile 146 x 114 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

Joan Miró Femmes et oiseau dans la nuit 5 mai 1947 huile sur toile 73 x 92 cm États-Unis, New York Calder Foundation © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Calder Foundation, New York / Art Resource, NY.

Joan Miró Bleu II 4 mars 1961 huile sur toile ; 270 x 355 cm France, Paris Centre Pompidou, Musée national d’art moderne don de la Menil Foundation en mémoire de Jean de Menil, 1984 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Centre Pompidou, MNAM-CCI, dist. RmnGrand Palais / Philippe Migeat

Joan Miró Maquette de l’Arc à la Fondation Maeght VIII 1963 céramique ; 53 x 57 x 22 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Claude Germain - Archives Fondation Maeght

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Joan Miró Jeune fille s’évadant 1967 bronze peint (fonte au sable) ; Susse Fondeur, Arcueil, Paris 168 x 38 x 59 cm collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

Joan Miró Femme et oiseau 1967 bronze peint (coulé au sable) Susse Fondeur, Arcueil, Paris 257 x 83 x 55 cm France, Saint-Paul Fondation Marguerite et Aimé Maeght © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Claude Germain - Archives Fondation Maeght

Joan Miró Femme, oiseau, étoile (Hommage à Pablo Picasso, 15 février 1966) 15 février 1966 - 8 avril 1973 huile sur toile ; 245 x 170 cm Espagne, Madrid Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, 1988 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía / Photographic Archives Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía

Joan Miró Toile brûlée II 1973 acrylique sur toile coupée et brûlée ; 130 x 195 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró en prêt d’une collection particulière © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive exposition Miró au Grand Palais

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Joan Miró L’Espoir du condamné à mort II 9 février 1974 acrylique sur toile ; 267 x 351 cm Espagne, Barcelone Fundació Joan Miró © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Fundació Joan Miró, Barcelone / Jaume Blassi

Joan Miró Peinture vers 1973 huile et craie sur toile ; 270 x 355 cm Espagne, Palma de Majorque Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Arxiu Fotogràfic de la Fundació Pilar i Joan Miró a Mallorca / photo Joan Ramon & David Bonet

Anonyme Joan Miró en train de peindre Le Faucheur, Pavillon Espagnol, Exposition Universelle, Paris 1937 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

Anonyme Joan Miró retouchant Bleu II, Galerie Maeght, Paris 1961 © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

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Anonyme Joan Miró 1913 Espagne, Palma de Majorque © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

Anonyme Joan Miró marchant 1930 Espagne, Palma de Majorque © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Successió Miró Archive

affiche de l’exposition © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 Photo Calder Foundation, New York / Art Resource, NY Design c-album / adaptation Alain Bourdon

couverture du catalogue de l’exposition © Successió Miró / Adagp, Paris 2018 édition de la Rmn-Grand Palais, Paris 22018 22,4 x 28 cm, 304 pages, 300 illustrations, 45 € en librairie le 3 octobre 2018

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Sanef, concessionnaire d’Autoroutes, est un acteur incontournable du développement régional. Le groupe s’engage à favoriser le dynamisme économique, culturel et touristique des territoires que ses réseaux traversent : de Caen à Strasbourg en passant par Lille et Paris (réseaux A1, A2, A4, A16, A26 et A29) et mène depuis de nombreuses années une politique de mécénat avec des structures et événements culturels de qualité. Avec sa maison-mère Abertis, leader mondial de la gestion d’infrastructures, le groupe s’est engagé depuis plusieurs années à faire rayonner la culture espagnole en France, en soutenant des expositions majeures telles que Dalí au Centre Pompidou en 2013, Velázquez à la RMN-Grand Palais en 2015 ou encore Picasso Primitif au Musée du quai Branly-Jacques Chirac en 2017. Il était donc évident et important pour Sanef de s’associer à la RMN-Grand Palais pour cette rétrospective exceptionnelle de Joan Miró, grand maître catalan, au rayonnement international. Le groupe Sanef Sanef est la filiale française du groupe Abertis, leader mondial de la gestion d’infrastructures autoroutières. Le groupe Sanef exploite 2 063 km d’autoroutes, principalement en Normandie, dans le Nord et l’Est de la France. Le groupe emploie environ 2 500 personnes pour un chiffre d’affaires de 1,691 milliard d’euros en 2017. Principales filiales : Sapn et Bip&Go. www.sanefgroupe.com contact presse : Sanef Direction des Relations institutionnelles et de la RSE Sandrine Lombard Responsable mécénat et partenariats culturels Sandrine.lombard@sanef.com

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Bouygues Bâtiment Ile-de-France renouvelle son mécénat auprès de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et l’accompagne sur l’exposition Miró, qui se tiendra du 3 octobre 2018 au 4 février 2019. Ce mécénat est l’opportunité de réaffirmer le lien fort qui existe entre Bouygues Bâtiment Ile-de-France et l’art. Miró créait à partir de ses rêves pour ouvrir au monde les portes de son univers poétique. Les collaborateurs de Bouygues Bâtiment Ile-de-France réinventent, à partir de la vision artistique des architectes, les lieux de vie de demain, tout en replaçant l’individu au cœur de ses ouvrages, en privilégiant des solutions qui répondent aux attentes sociétales. Le bâtisseur est l’artiste des temps modernes, l’art une source d’inspiration intarissable. Cette vision Bouygues Bâtiment Ile-de-France met un point d’honneur à la partager avec ses partenaires, clients et collaborateurs. Être partie-prenante de cette rétrospective qui retrace l’évolution technique et stylistique de Miró, c’est laisser l’artiste réinterpréter notre réalité et partager sa créativité, pour nourrir l’innovation partagée que Bouygues Bâtiment Ile-de-France met en œuvre, chaque jour, sur ses chantiers. Soutenir cette exposition c’est, finalement, contribuer à définir l’art comme un langage commun. Bouygues Bâtiment Ile-de-France, filiale francilienne de Bouygues Construction, développe pour ses clients une compétence globale à travers les spécialités de l’ensemble de ses structures organisées en 3 pôles : - Pôle conseil et développement immobilier : Linkcity Ile-de-France, Elan. - Pôle logement et industrie : Habitat Résidentiel, Habitat Social, Habitat Réhabilité et Brézillon. - Pôle tertiaire : Rénovation Privée, Construction Privée, Ouvrages Publics. Cette organisation en spécialités permet à Bouygues Bâtiment Ile-de-France de capitaliser sur ses expertises pour apporter une solution optimisée répondant aux besoins et attentes de chacun de ses clients. Bouygues Bâtiment Ile-de-France est lauréat du prix de l’excellence opérationnelle 2018 dans la catégorie « grandes entreprises », la plus haute distinction en France dans ce domaine. Créé en 2017 par le MEDEF et France Qualité, ce prix a pour objectif d’honorer et de valoriser des entreprises ou collectivités publiques de toutes tailles engagées dans une démarche d’excellence opérationnelle, levier majeur de la compétitivité hors coût d’une entreprise, les plus agiles et compétitives. contact : Niki Fontaine Directrice Communication Bouygues Bâtiment Ile-de-France n.fontaine@bouygues-construction.com 01 30 60 39 59

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Poursuivant ses actions de mécénat dans le domaine de l’art, la Fondation Louis Roederer escorte les expositions du Grand Palais depuis 2013, à la suite de la restauration de la Galerie Sud-est consacrée à la photographie. En 2013, elle a accompagné un ami de longue date, Raymond Depardon et son beau moment si doux. En 2014, elle a mécéné la première rétrospective en France de l’œuvre de Bill Viola. L’année 2015, pour sa part, a été marquée par le transport au Grand Palais des chefs-d’œuvre du MoMA de San Francisco et de la collection Fisher, sans oublier l’hommage rendu à Lucien Clergue. En 2016, La Fondation Louis Roederer figurait au premier rang des soutiens de la première rétrospective de Seydou Keïta et sa galerie de portraits exceptionnels. En 2017, la Fondation accompagnait l’exposition Irving Penn, afin de prolonger à Paris la passionnante enquête sur les géants américains de la photographie de mode et faire ainsi écho à la monographie consacrée à Richard Avedon à la Bibliothèque nationale de France. Au printemps 2018, la Fondation a soutenu l’exposition Kupka qui permettait de suivre les escales créatives majeures de la vie de ce « pionnier de l’abstraction ». Pour l’automne, son choix s’est porté sur la rétrospective dédiée au grand maître Joan Miró. « Qui pourrait croire, compte tenu de son éternelle notoriété, que 44 ans nous séparent de la dernière rétrospective consacrée à Miró ? C’était en 1974, au Grand Palais déjà et Joan Miró vivait encore. Cette fois-ci le célèbre catalan, grand créateur d’œuvres passionnément variées, sera fort bien servi car c’est à un de ses amis, Jean-Louis Prat, directeur de la Fondation Maeght pendant 35 ans que revient le commissariat de cet événement mémorable. Tout le monde s’y est mis, à vrai dire, des plus grands musées aux collections les plus foisonnantes. Notre Fondation Louis Roederer aussi, dans le clan des mécènes, car nous aimons évidemment Miró comme un poète “de garde” qui accompagne le souvenir de toutes ces années par ses couleurs et ses rêves réinventés sans cesse. Une rétrospective Miró de cette dimension est une fête de l’éblouissement et du bonheur que le Grand Palais se devait de répéter. » Michel Janneau, Secrétaire Général de la Fondation Louis Roederer A propos de Louis Roederer : Fondée en 1776 à Reims, Louis Roederer est une maison familiale et indépendante présidée par Frédéric Rouzaud. Outre la production du champagne Louis Roederer et de Cristal, Louis Roederer possède également le champagne Deutz, le Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande (Grand cru classé de Pauillac), les Châteaux Haut-Beauséjour et Pez (Saint-Estèphe) et la Maison Descaves, à Bordeaux ; les Domaines Ott* en Provence, la Maison Delas Frères dans la Vallée du Rhône, Roederer Estate et Scharffenberger et le domaine Anderson en Californie, le Porto Ramos Pinto au Portugal. http://www.louis-roederer.com La Fondation Louis Roederer, créée en 2011, a pour vocation de pérenniser et structurer la politique de mécénat conduite par la Maison Louis Roederer depuis 2003 et d’ouvrir son action de mécène à de nouveaux projets tout en accompagnant la création artistique et sa rencontre avec le public. http://www.louis-roederer.com/foundation contacts presse Fondation Louis Roederer : Agence L’art en plus - 01 45 53 62 74 Olivia de Smedt - o.desmedt@lartenplus.com / Amandine Legrand - a.legrand@lartenplus.com

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