Sexperte

Sexperte Sophie Pilcer, sexologue

Libido, libido quand tu nous tiens… Quand tu nous tiens, oui, c’est bien l’expression qui convient, le sentiment ou plutôt la sensation d’être tenue comme par enchantement par une force miraculeuse qui nous transcenderait et nous donnerait une envie irrépressible de faire l’amour… Quand tout fonctionne, on est tous et toutes comme Monsieur Jourdain: on fait l’amour comme il faisait de la prose. Bon, d’accord, ce ne sont pas les références à Molière qui vont trivialement nous donner envie de copuler! Ni Molière ni la nature d’ailleurs…

Qu’on le veuille ou non, rien n’est inné ou naturel dans la sexualité. Et ce n’est pas faute de vous l’avoir répété chère Janette… La sexualité n’est pas un besoin malgré les apparences, la sexualité n’est pas une affaire hormonale quoiqu’on vous fasse croire. Mauvaise nouvelle me direz-vous! Non, bien au contraire, c’est une bonne nouvelle! Nouvelle qui nous permet d’être sujet de nos fesses.

Nos fesses, vaste sujet d’ailleurs. On nous a dit que les hommes avaient le cerveau sous la ceinture et que, finalement, volonté et instinct sexuel seraient totalement liés. Quelle chance me direz-vous puisqu’il est considéré que chez les femmes le chemin est long entre la tête et le désir sexuel! On aimerait bien trouver un chemin plus rapide, un chemin d’homme qui nous mènerait au septième ciel sans détour. Comment stimuler ces méandres du désir? Comment trouver l’excitation qui nous donnera envie, une envie folle et irrésistible de faire l’amour? La volonté on l’a, on veut avoir du désir, on veut ressentir de l’excitation, on veut faire l’amour… Mais vous voyez bien que la sexualité n’est pas non plus qu’une histoire de volonté. Je vous entends déjà, cher Jano, vous offusquer et penser si fort «quand on veut, on peut» et vous, chère Janette, pétrie de culpabilité vous ne dites mot. Comment stimuler ce que les uns considèrent comme naturel et ce que les autres considèrent comme dépendant de la volonté? Entre les deux, votre cœur balance et vos fesses font grise mine.

Prenez le temps, lâchez la pression et rappelez-vous que la sexualité n’est ni un besoin ni une obligation mais juste la possibilité de vivre un moment léger et de prendre du plaisir. Vous allez oublier votre partenaire et vous concentrer sur votre plaisir, vous allez pour une fois faire l’apprentissage de l’égoïsme. Votre libido, votre désir n’ont d’utilité que pour vous! Prenez le temps, le temps de la curiosité sexuelle où vous voudrez, quand vous voudrez. Un livre érotique vous émeut, ouvre votre imaginaire érotique, ou vous préférez une image, un film… allez-y!

Osez ouvrir la boîte à fantasmes, que vos images soient considérées comme érotiques ou pornographiques, on s’en moque. Aucun jugement sur vos attirances sexuelles, cela ne concerne que vous et que le scénario soit pauvre, l’image vulgaire et que, bien évidemment, vous réfutez intellectuellement les images non féministes, là, on oublie l’éthique et la morale. On oublie la censure, on profite de cette réaction physiologique qui pousse à la caresse intime, la caresse de votre main, celle qui sait le chemin du plaisir, celle qui connaît le rythme, celle qui saura gérer le juste équilibre entre l’effleurement et la pression, cette main qui touche, qui ébranle vos certitudes et vos peurs pour vous amener à l’apothéose, à l’explosion sexuelle. Cette main qui ne sera guidée que par votre excitation, est la clef de votre stimulation sexuelle. Elle saura vous donner confiance en votre intimité sexuelle.

Prendre du plaisir est la meilleure voie pour avoir envie de faire l’amour. C’est votre préliminaire secret et érotique, la gâchette de désir… Sachez dégainer!