Lettre ouverte à Jano

Face à trop de sédentarité toute l’année, notre Jano a décidé qu’il serait salutaire de profiter des vacances pour bouger. On avait imaginé des balades, voire un footing sur la plage, mais c’est aux sports nautiques qu’il a voulu s’adonner…

Cher Jano,

Cela fait des semaines déjà que vous vous remémorez votre séjour de surf à Lacanau et que vous vous vantez d’avoir passé haut la main votre épreuve de planche à voile l’année du baccalauréat.

Mais voilà, votre Janette n’a jamais été une grande sportive et vos nouvelles lubies aquatiques ne nous enchantent guère. Cela dit, force est de reconnaitre que les années passant et le télétravail n’arrangeant rien, nous ressentons en effet le besoin de faire du sport. Et puisque vous avez déjà acheté la combi, le bodyboard et réservé un cours de planche à voile pour nous deux, il va falloir se jeter à l’eau ! Ce qu’on craint, ce n’est pas l’effort, c’est le ridicule. On vous imagine déjà, voile gonflée, voguer comme un dieu à l’horizon pendant que nous subirons péniblement le clapotis de bord de plage, les fesses en l’air, en train de ramasser la voile pour la énième fois…

Bon, on a tout-de-même été un peu rassurée sur votre niveau quand, feignant de faire du yoga sur notre serviette, on vous a laissé faire un peu de « body » dans les vagues. Ce gros rouleau vous a fait disparaitre pendant ce qui nous a semblé une bonne minute. Et, une fois la peur passée, il faut bien avouer qu’on a ri en vous voyant remonter à la surface, cheveux en crête et bodyboard cassé en deux. Le mythe du surfeur venait d’en prendre un coup ! Bien sûr, le vent, la force d’attraction, la lune, ce body de m…, on a acquiescé. On n’en menait de toute façon pas large puisqu’on avait planche à voile l’après-midi. Mais là encore - alors qu’on n’osait pas lever le nez de la voile qu’on ne cessait de repêcher sans avoir réussi à tenir plus d’une seconde trente debout sur notre planche - on s’est dit que l’épreuve du bac était bien loin… Notre bellâtre, ventre blanc, visage, pieds et avant-bras rouges (il avait pris un bon coup de soleil lors de sa séance de bodyboard du matin) n’avait rien du pro de la vague. Au contraire, cette dernière avait autant raison de lui que de nous ! Et si ça nous a beaucoup amusée, Jano, lui, a pris ombrage et nous avons passé le reste des vacances sur nos chaises longues, cocktails à la main…

Chère Janette, Vos moqueries balaient toutes nos bonnes résolutions sportives. Dès lors, ne venez pas vous plaindre si vous finissez avec un Jano bedonnant, ayant pour seul programme de vacances barbecue et apéro. On pourrait même enfiler claquettes et chaussettes si vous continuez ! Vincent, alias Jano