Dossier

Peut-on envisager une reconversion en période de pandémie? Alors que de nombreux salariés et entrepreneurs ont perdu leur emploi ou mis fin à leurs activités suite au coronavirus, certains ont opté pour un nouveau métier ou un projet entrepreneurial qui leur tenait à cœur.

Le choix de la reconversion semble d’autant plus judicieux que bon nombre d’employeurs se restructurent et automatisent désormais leurs tâches, en les confiant à des ordinateurs et à des robots. Conséquence à terme: même après le retour des beaux jours, de nombreux travailleurs peu qualifiés devront eux aussi se chercher une nouvelle voie professionnelle. Pour sa part, le site belge de recrutement en ligne Jobat note que «certains secteurs connaissent des pics de croissance depuis le début de l’épidémie». Parmi les «dix métiers qui gagneront en popularité après le coronavirus», il cite les professionnels de la santé, de la distribution, du nettoyage et de la sécurité, les ingénieurs, les développeurs de logiciels, les spécialistes de la sécurité en ligne et les analystes de données, le marketing digital et les techniciens de laboratoire. Aussi, face à ces métamorphoses du marché du travail, Jobat prévient: «Les demandeurs d'emploi doivent faire preuve de flexibilité». D’ARCHIVISTE À CAVISTE

Au Luxembourg, Laurent a lui profité du Covid pour changer radicalement de vie. Archiviste dans une société d’édition, il échappe au plan social de son employeur. Mais le confinement n’a pas arrangé sa relation avec sa partenaire. En septembre dernier, le trentenaire décide donc de plaquer son emploi et sa compagne, et de retourner en France dans son Val de Marne natal. Son nouveau job? Caviste. Expert passionné de rhum, il écrit des articles sur le sujet pour des magazines et sites spécialisés. Depuis plusieurs années, il songeait à diriger une boutique, à sélectionner les crus, et à conseiller les clients en fonction de leurs goûts et envies. En décembre dernier, il a signé un contrat d’embauche, et débutera à Montmartre en février 2021. Il sait qu’il ne retrouvera pas les mêmes conditions salariales qu’au Luxembourg, mais sa reconversion concrétise un projet de vie rêvé. Actuellement, il prépare son déménagement et son retour chez ses parents, en attendant de trouver un nouveau logement.

DE L’OPTIMISATION FISCALE À L’OPTIMISATION DOMESTIQUE

Sofia a de son côté choisi l’entrepreneuriat pour développer un projet professionnel qui lui tenait à cœur depuis 2014: lancer un

vide-greniers permanent au Luxembourg et proposer de l’accompagnement au désencombrement. L’objectif: aider les parents à se séparer des nombreux jouets et vêtements d’enfants et à adopter une consommation plus éthique et responsable, pour une gestion domestique plus saine. Spécialiste d’optimisation fiscale auprès d’un Big4 luxembourgeois, elle ne voyait plus de sens à sa vie. Suite à une restructuration interne, son employeur la réaffecte à des tâches qu’elle juge peu valorisantes. Après un burn-out, plusieurs mois d’arrêt maladie et un travail sur elle-même, elle aspire à une activité sociale plus altruiste. Au chômage, elle postule en juillet dernier au programme Fit4Entrepreneurship de l’Adem, une série d’ateliers de formation et de suivi destinée aux chômeurs souhaitant créer leur entreprise. Cette dernière l’oriente vers la Chambre de Commerce, et sa cellule spécialisée dans la création d’entreprise House of Entrepreneurship (HoE). Point de contact principal, pour ceux qui envisagent une reconversion professionnelle – via une activité indépendante ou un projet entrepreneurial – l’HoE conseille, assiste et accompagne ces derniers dans toutes les étapes de la création et du développement d’entreprise. Celle-ci collabore avec Nyuko, un challengeur d'idées qui épaule les néo-entrepreneurs au Luxembourg à travers quatre programmes dédiés: Idea Shaker, Idea Tester, Idea Launcher et Impuls. Sofia s’inscrit tout d’abord à Idea Shaker, une session d’un mois d’accompagnement à la structuration de projet, qui offre les connaissances de base indispensables en entrepreneuriat. Son entreprise ayant un impact social, Sofia poursuit sa formation avec Impuls, qui propose un accompagnement et des outils dédiés pour acquérir les bases et mener à bien son projet de société à impact social (SIS). «La Covid m’a donné cette chance de remettre en question ma vie professionnelle,» résume-t-elle. Elle compte se lancer en mai prochain.

DE LA TRADUCTION AU COACHING PARENTAL

Jeanne, traductrice auprès des Institutions européennes, a décidé de prendre une année sabbatique après la naissance de son enfant pour lancer son activité de coaching et de sensibilisation à la parentalité en pleine conscience. Son objectif: aider les futurs et nouveaux parents à assumer leur nouvelle vie avec bien-être et sérénité. Elle s’est pour cela inscrite en septembre dernier aux programmes Idea Shaker puis Idea Tester de Nyuko: grâce aux sessions de formation et de coaching, elle a pu «challenger» son idée, puis définir et ficeler son projet. Début décembre, après une première étude de marché, elle a constitué son offre de produits et de services qu’elle testera sur des clients potentiels. En janvier, elle suivra Idea Launcher. L’ultime programme de Nyuko offre un accompagnement de six mois à la carte aux porteurs de projets prêts à se lancer dans l’aventure et à convertir leur entreprise en une activité pérenne. Jeanne souhaiterait, elle, démarrer en avril ou mai 2021.

AIDES À LA RÉORIENTATION ET À LA RÉINSERTION PROFESSIONNELLE : Maison de l’Orientation: https://maison-orientation.public.lu/fr/changement-parcoursprofessionnel.html

ACCOMPAGNEMENTS À L’ENTREPRENEURIAT • Guichet public: https://guichet.public.lu/fr/entreprises/creation-developpement.html • Fit4Entrepreneurship: https://www.fit4entrepreneurship.lu • House of Entrepreneurship: https://www.houseofentrepreneurship.lu/fr/liens-utiles • Nyuko et ses quatre programmes (Idea Shaker, Idea Tester, Idea Launcher et Impuls): https://nyuko.lu/programmes

LES MÉTIERS REVALORISÉS Jobat.be: https://www.jobat.be/fr/art/ces-nouveaux-metiers-gagneront-en-popularite-apres-le-coronavirus

CLAIRE revitalise Esch  La ville du Sud relance son pop-up store pour soutenir ses commerces et redonner vie à son centre piétonnier. Le Pop-Up Esch a rouvert ses portes fin janvier. Lancé en octobre 2020, le magasin avait dû fermer ses portes le 24 décembre suivant, durant la pandémie. À l’époque, 19 commerçants avaient déjà participé à cette initiative unique au Luxembourg.

CLAIRE, le Concept Local d’Activation pour la Revitalisation Commerciale d’Esch, à l’origine du projet, veut désormais relancer l’opération. L’équipe du projet lance donc un appel aux commerçants et entrepreneurs souhaitant acquérir une visibilité commerciale, tester et même vendre leurs produits et services en direct auprès de clients physiques.

VENEZ DONC Y EXPOSER ! L’idée est simple : mettre à disposition des boutiques vides. Et l’objectif est triple : revitaliser le quartier historique de la ville, aider les propriétaires de locaux commerciaux vacants à retrouver un locataire, offrir aux entrepreneurs et artisans un espace à un prix modéré et contrôlé. Situé en plein centre piétonnier eschois, le Pop-Up Esch propose des surfaces commerciales de 15 à 30 m2 , pour une durée de 12 semaines maximum, mais renouvelable. Et à un loyer de 75 euros par semaine et par emplacement.

L’espace, qui se veut convivial et mixte, peut accueillir les activités de nombreux secteurs : commerce de détail, alimentation, services, industries créatives, loisirs, expositions… jusqu’à sept exposants.

PASSEZ DONC NOUS VOIR ! La diversité, le dynamisme et l’effet de surprise sont les éléments clés du pop-up et lui confèrent son caractère particulier. Y passer régulièrement vaut donc la peine ! Les clients y trouveront une offre diversifiée et renouvelée de produits et de services alimentaires, artisanaux, culturels… Une belle occasion de soutenir le commerce local de proximité et de flâner, à nouveau dans un cœur urbain plein de vie.

Le magasin 121, rue de l’Alzette L-4011 Esch https://pop-up.esch.lu Contact Andreja Danzinger-Wirtz & Christian Bettendorff claire@villeesch.lu CLAIRE : www.claire.esch.lu