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ibid

pour l’espace urbain, où les formes élémentaires (rectangle, cercle, ellipse...) sont mises en dialogue et où les déplacements des corps sont privilégiés. C’est donc à travers ces différents exemples que nous pouvons affirmer que l’homme est bel et bien accompagné au sein de la capitale slovène, qui peut ainsi être qualifiée d’humaniste grâce à la pensée unique et avant-gardiste de l’architecte Jože Plečnik.

CONCLUSION

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Le projet de Jože Plečnik est en somme une réelle réinvention du langage architectural classique, qu’il réemploi au service de la conception d’architectures et de projets d’urbanisme mettant, dans la plupart des cas, l’humain au centre de la pensée. En effet, nous avons vu que l’architecte va nourrir ses idées nouvelles par des éléments classicisants et anciens, comme les colonnes, les bâtiments constituant les cités antiques, l’utilisation de certains matériaux etc… et cela aboutit à une conception spatiale et architecturale qui marie le nouveau et l’ancien, le classique et le moderne, le passé et le présent. Plečnik établit par conséquent son propre vocabulaire moderne, mais pas vraiment moderne non plus… Quand d’autres architectes du mouvement moderne rejettent cet héritage du passé, lui l’accueille et le traduitàsapropremanièredanslebutdenourrirsamodernité. Cette ambiguïté le place, selon Domenico Luciani, architecte paysagiste italien, comme une des principales figures “d’autres modernités”. C’est d’ailleurs le titre qu’il donne à la conférence qu’il tient le 17 mars 2011 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris où il résume le travail de Plečnik comme étant un « retour à la classicité, besoin de longue durée et besoin de laisser quelque chose qui passe à travers les générations»49 etoùilqualifiel’espacesocialdel’architecte slovène de « métamorphose de l’antique et de l’ancien »50 .

49. Domenico Luciani, Oeuvres et figures d’autres modernité, de 1930 à 1980, 17 mars 2011, Cité de l’Architecture et du patrimoine, Paris, 53’09’’ 50. Ibid, 1h41’15’’ 51. Ibid, 1h43’26’’ Il conclut son propos en affirmant que Plečnik fait partie des « figures et des œuvres qui ont traversé la phase de gloire de la modernité et qui ont porté jusqu’à nous un patrimoine qui nous aide à affronter notre monde et notre temps. »51 Ces idées peuvent nous inviter à porter une réflexion sur l’héritage culturel, artistique, architectural et autres domaines du passé, et sur son emploi et sa traduction dans la ville d’aujourd’hui et celle de demain. Quels en sont les enjeux ? Quelles sont les conséquences d’une conception contemporaine centrée sur le passé et d’une qui n’en prend pas compte ? Ici réside peut-être finalement le fondement du rôle de l’architecte, bâtisseur du monde qui entremêle les générations.

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