FRANCE
Edition israélienne du 5 au 11 Juin 2019
Télé Matin : Le BNVCA saisit le CSA pour un sujet sur les « faux Le Drian »
Le sujet n’a rien à voir, ou presque, avec l’antisémitisme. Ni d’ailleurs avec la communauté juive. Il s’agissait, ce jour-là, pour Patrice Romedenne, journaliste, de relater, dans Télé Matin, sur France 2, une gigantesque escroquerie ayant permis de soutirer des millions d’euros à plusieurs chefs d’état, personnalités et hommes d’affaires. Mais certains termes ont heurté nombre de téléspectateurs, au point que le BNVCA s’en mêle et saisisse le CSA. Explications…
C’était lundi 3 juin, dans Télé Matin. Revenant sur une rocambolesque affaire d’escroquerie, Patrice Romedenne, journaliste, faisait, en plateau, le résumé de cette histoire insolite à laquelle Le Figaro consacrait dans son édition du jour, une pleine page. Tout commence en 2015, lorsqu’un gang de malfaiteurs, interpelle, via des vidéos en direct, de nombreux chefs d’états et hommes d’affaires afin de leur demander des fonds pour faire libérer des otages français. Affublé d’un masque en latex reproduisant grossièrement le visage de Jean-Yves Le Drian, l’escroc (pas toujours le même, sous le masque), est parvenu à soutirer plusieurs millions d’euros à ses victimes. Derrière cette arnaque grotesque mais efficace, Gilbert Chikli, un Franco-israélien aujourd’hui détenu et jugé en Ukraine. Un malfaiteur que Patrice Romedenne, journaliste en plateau, désigne par les termes de « juif tunisien ». C’est cette locution, qui n’a « rien à voir avec le sujet », qui a choqué les téléspectateurs, dont certains ont contacté notre rédaction pour nous faire part de leur émotion. « Juif tunisien ? Quel est le rapport avec l’escroquerie en question, s’indigne Sammy Ghozlan, fondateur et président du BNVCA (Bureau National de vigilance contre l’antisémitisme) qui, lui aussi, rapporte avoir été interpelé sur ce sujet. Comment sait-on que ce monsieur est juif ou pas ? Qu’il ait la double nationalité française et israélienne aurait pu être indiqué dans ce
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Saint-Mandé en deuil : Alexandra Leyris, nièce d’Enrico Macias, décède à 42 ans Elle était une figure forte, belle et généreuse parmi les personnalités communautaires franciliennes. Alexandra Leyris, nièce d’Enrico Macias et petite-fille de l’illustre Cheikh Raymond est décédée, la veille de ses 42 ans, d’une leucémie foudroyante. Une disparition brutale qui a sidéré la communauté.
sujet, mais sa religion, certainement pas ! » « Une dérive qu’il faut sanctionner » Pour Sammy Ghozlan, pas de doute, nous sommes clairement sur une dérive journalistique que le BNVCA ne peut laisser passer. Raison pour laquelle il a saisi le CSA (Conseil Supérieur de l’audiovisuel, dès les premiers signalements de téléspectateurs : « Même lorsqu’il s’agit de crimes de haine ou d’attentats, clairement en rapport avec l’intégrisme, il n’est pas fait mention du terme musulman à côté du nom des mis en cause. Pourtant, c’est bien au nom d’Allah qu’ils tuent ou commettent des crimes. Alors pourquoi citer l’appartenance religieuse supposée d’un homme soupçonné de faits qui n’ont rien à voir avec la foi ? » poursuit l’ancien commissaire qui ne se prive pas, non plus de dire à quel point la communauté francophone d’Israël déplore que certains lui fassent autant de tort, au travers de ce genre d’affaires ! Contactée, la chaîne France 2, indique, par la voix de son service de presse, ne pas pouvoir s’exprimer en lieu et place des équipes de Télé Matin, injoignables à l’heure où nous bouclons. Si réaction il y avait de la part du journaliste concerné ou de la production, nous ne manquerions, évidemment, pas d’en faire le compte-rendu dans un prochain numéro. De même que nous attendons, avec autant de curiosité que d’impatience, la réaction du CSA… Alexandre Sayada
Figure locale de la commune du Valde-Marne qui l’avait vue naître, grandir et prendre ses fonctions au sein du service public, Alexandra Leyris laisse, derrière elle, nombre d’endeuillés. Dont les 600 personnes, venues lui rendre un dernier hommage, le jour de son inhumation, lundi 3 juin, au cimetière sud de Saint-Mandé (94). Atteinte d’une leucémie foudroyante qui, en quelques semaines, l’a emportée, Alexandra Leyris s’est éteinte le 1er juin, veille de son anniversaire. Elle allait avoir 42 ans. « Bonjour monsieur le Maire, criait-elle avec le sourire, tous les matins, lorsque je passais devant son bureau », s’est souvenue avec émotion Patrick Baudoin, maire LR de Saint-Mandé, auquel sa bonne humeur manque déjà.
tinoises et fière de diffuser le talent et la musique de ses illustres parents. Explosive, affirmée, Alexandra aimait à prendre le temps de vivre, d’échanger, de dialoguer avec quiconque en manifestait l’envie autour d’un café.
Très attachée à sa ville autant qu’à sa communauté, Alexandra était documentaliste au sein du service municipal. Elle travaillait depuis de longues années sur le nécessaire travail de mémoire de la Shoah et consignait, avec autant d’obstination que de rigueur, toutes les archives disponibles sur ce sujet. Son thème de « prédilection » étant le triste destin d’Anne Franck.
A sa sœur, Raphaëlle, particulièrement émue en ce jour aussi tragique, à ses parents, Jacques et Agnès, à son fiancé, Anthony Gutowski, nous adressons, au nom de toute la rédaction d’Israël Actualités, nos plus sincères condoléances
Fille de Jacques Leyris, petite fille de Cheikh Raymond, et nièce d’Enrico Macias, cette jeune femme enthousiaste et généreuse était fidèle à ses racines constan-
Baroukh Dayan Aemet
Elle laisse, derrière elle, une infinie tristesse, celle que génère immanquablement l’annonce de jeunes vies fauchées aussi brutalement, injustement. C’est, en substance, le message qu’ont délivré les célèbres personnalités juives venues lui rendre hommage. Parmi elles, les rabbins Gabriel Farhi et Moshe Lewin, ou encore Alexandre Borycki, ami de la famille, venu lire un poème de Charles Péguy, l’un de ses préférés…
Qu’Hachem lui réserve une place au Gan Eden
Alain SAYADA - Alain AZRIA