Grenoble. Visions d'une ville

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Passer le pont L’opportunité d’établir un pont permanent sur l’Isère, chose impossible sur 40 km à l’amont comme à l’aval, fit naître Grenoble. Tout un réseau routier convergea vers chacune des extrémités de la traversée, contre laquelle bourgeonna la cité. L’emplacement du passage est fixe depuis au moins la fin du XIe siècle, même si l’ouvrage lui-même a été rebâti à de multiples reprises, suite aux dégâts causés par les inondations, avant de devenir la passerelle Saint-Laurent. Emblématique de la ville, il fut très souvent représenté dans les différents états consécutifs à ces travaux : pont de bateaux ou suspendu, de pierre, de métal ou de bois… Sur son tablier passait une artère vitale, parfois rue bordée de maisons, parfois abritée tout du long par une toiture d’ardoise, longtemps barrée d’une porte défensive. La présence d’une chapelle et d’une haute tour ornée d’un riche jacquemart, évoquant un beffroi, accentua un temps son rôle urbain. Une correspondance nette peut être établie entre, d’une part, le développement du tissu urbain et des fortifications et, d’autre part, la multiplication des ponts. Le franchissement originel fut en effet doublé d’un second au XVIIe siècle (« pont de pierre », depuis Marius-Gontard), à l’initiative de Lesdiguières, et trois furent édifiés dans la seconde moitié du XIXe siècle (ponts de la Citadelle, de la porte de France et de l’Ile-Verte). C’est à cette époque qu’apparurent aussi les premiers passages en dur sur le Drac desservant la ville, quoique situés extra-muros.

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Visions d’une ville, Grenoble


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