Dossier de presse jardin

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La renaissance du jardin de Saint-Antoine Conçu en 2002 comme un jardin éphémère, illustration du jardin monastique au cœur des bâtiments conventuels à l’occasion de l’exposition Mille ans de jardins, le jardin de l’Abbaye a fait l’objet dès 2013 d’un réaménagement nécessaire afin d’offrir aux visiteurs un autre regard sur l’histoire des jardins au Moyen Âge, entre Orient et Occident. Les plantes présentées au cœur du jardin durant ces dix dernières années, étaient, pour la majorité d’entre elles, conformes à celles utilisées autrefois par les Hospitaliers de Saint-Antoine pour la confection des onguents, emplâtres et décoctions, à base de vin, de miel ou de farine d’orge, destinés aux malades atteints du mal des Ardents selon les traités d’herboristes, les herbiers de botanistes ou les recettes d’apothicaires rédigés entre le XVe siècle et le XVIIIe siècle. Cette présentation proposait une vision uniforme du jardin médiéval. Il est ensuite apparu comme une impérieuse nécessité de l’ouvrir à d’autres horizons. Un parcours a dès lors été imaginé afin de remodeler l’espace initial privilégiant la déambulation, ouvrant l’imaginaire vers une mise en résonance de l’iconographie médiévale et de son double, le jardin, et dont le XVe siècle constitue un âge d’or : le jardin n’est plus seulement utilitaire, il se veut onirique, lieu de plaisance et de méditation plus proche vraisemblablement du Paradis rêvé, convoité. L’idée de voir fleurir quatre jardins, faisant écho ici aux quatre fleuves du Paradis cités dans la Genèse où l’or se mêle aux pierres précieuses incarnées par la pierre d’onyx, s’est alors progressivement imposée. Quatre jardins, quatre histoires, quatre haltes ponctuées de plantes exubérantes, d’herbes aromatiques, de fleurs et d’arbres fruitiers réunis par l’eau d’une fontaine et de bassins, élément inhérent et fondateur de l’essence même du jardin. Enfin, telle une parenthèse dans le cheminement, un jardin de plantes méditerranéennes, trait d’union entre Orient et Occident, accueille le visiteur dans sa redécouverte des jardins médiévaux : le Jardin du Paradis, lieu de délectation et de contemplation avec ses fleurs et ses oiseaux ; le Jardin du parfumeur, quintessence du jardin clos où la rose embaume ; le Jardin des simples et ses plantes médicinales ; le Jardin céleste arabo-andalou, où la symphonie minérale répond à la profusion végétale. Si ces jardins ont été réinterprétés à partir d’œuvres emblématiques, ils permettent aussi de rappeler que l’Abbaye de Saint-Antoine fut dès le Moyen Âge un vaste jardin, ce cloître symbolisant le paradis céleste selon l’évocation de Sicard, évêque de Crémone, lequel recommandait que le jardin soit « planté d’arbres et d’herbes afin de représenter le grand nombre des vertus ». Mais l’histoire des jardins de Saint-Antoine est aussi celle des plantes et remèdes au cœur de la pharmacopée. Ainsi en l’Abbaye de Saint-Antoine, maison-mère des Hospitaliers, comme dans l’environnement immédiat des hôpitaux de l’Ordre, les jardins sont une ressource essentielle pour l’élaboration de remèdes nécessaires aux soins prodigués, de recettes précieusement conservées dans l’antre des officines.

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