Un chemin de réussite pour chaque jeune à travers six méthodes d'insertion dans le monde du travail

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I I - PA R L A P R I S E D E C O N S C I E N C E D E S O N P OT E N T I E L

À l’École 42, même credo. 30 % des étudiants n’ont jamais appris ni pratiqué la programmation informatique. 40 % des étudiants n’ont pas le bac. Il n’y a aucune condition de diplôme à l’entrée. Il n’est pas nécessaire non plus d’être rôdé aux langages informatiques ou d’avoir fait ses armes en tant que développeur : seuls 30 % des participants ont déjà fait de la programmation. Seule condition : être âgé de 18 à 30 ans. « Plus que des compétences, nous recherchons un état d’esprit », explique le directeur général, Nicolas Sadirac. D’ailleurs, dans la « Piscine », le sas de sélection redoutable et redouté de l’école qui dure un mois, ce ne sont pas forcément les meilleurs en code qui vont l’emporter, mais ceux qui vont partager le plus d’informations et comprendre la dynamique du groupe. Un détail qui a son importance : toutes ces méthodes sont gratuites, hormis OpenClassrooms qui est une entreprise – mais qui a financé gratuitement la formation professionnelle de près de 35 000 chômeurs et dont une partie des parcours diplômants peut être prise en charge par Pôle emploi.

3. METTRE LES JEUNES EN SITUATION COMME S’ILS ÉTAIENT DANS L’ENTREPRISE Pourquoi les entreprises s’arrachent-elles les recrues des écoles de production ? « Parce que les élèves sont immédiatement opérationnels et très rigoureux », précise une cliente. Parce qu’il n’y a aucune différence entre l’école et l’entreprise puisque c’est une écoleentreprise. En dépit de sa petite taille, la réputation de l’école a même traversé les frontières. Des entreprises canadiennes sont venues offrir un logement gratuit aux élèves qui accepteraient de venir travailler chez elles. Les Danois, très en pointe sur les écoles de production, sont tombés en admiration face à la rigueur qui règne dans l’atelier. « Faire pour apprendre ». Ces trois mots sont la clé de voûte du système. Dans une école de production – on en compte 17 en France, mais 70 au Danemark, 80 en Autriche et 200 en Allemagne –, les pièces fabriquées par les élèves sous le contrôle de maîtres professionnels sont destinées à de vrais clients, qui ont de vraies exigences de qualité, de prix et de délai. « La note, c’est le client qui la donne », souligne dans un sourire Daniel Chambodut. « 13 sur 20, ça n’existe pas pour un client ; la pièce est bonne ou pas. » Au fond, rien n’est abstrait et tout fait sens. Le fait d’appliquer l’acquisition des connaissances à la production d’un objet réel fait des miracles, comme l’explique Valentin Prost, 17 ans, qui a compris sans coup férir le théorème de Pythagore en fabriquant une pièce. « Au collège, je l’apprenais pour avoir une bonne note ; ici, je l’apprends pour bien

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