Rapport d'activité 2018

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Une recherche en plein déploiement Une science en partage et partagée L’ouverture scientifique est portée à l’INHA par la volonté de proposer une science en partage : elle repose sur la conviction que l’INHA offre un espace privilégié d’échanges et d’émulation, en interne et avec les partenaires extérieurs. Le DER a ainsi mis en place des rencontres bimensuelles internes appelées réunions du DER élargies, qui permettent d’exposer des projets de recherche individuels ou collectifs portés par les chercheurs de l’INHA, des questions méthodologiques (par exemple les méthodes statistiques appliquées à l’histoire de l’art et à l’archéologie ou la question de la traduction en image) ainsi que des présentations de projets de recherche par les chercheurs invités (qui étaient en demande d’une rencontre plus régulière avec la communauté de chercheurs de l’INHA). Une fois par mois, les Ateliers de l’INHA permettent aussi d’exposer les recherches en cours à l’ensemble de l’établissement et à inciter à des regards croisés entre les services et les départements afin de favoriser le décloisonnement et la transversalité. Ce décloisonnement s’opère désormais aussi par l’organisation de séminaires conjoints avec les institutions partenaires des programmes de recherche. Ainsi plusieurs séminaires sont organisés avec des équipes du CNRS (« Monuments et documents de l’Afrique ancienne : recherches en cours », « Paradis perdus : colonisation des paysages et destruction des éco-anthroposystèmes »), de l’École pratique des hautes études (« Vases grecs. Images, corpus, collections »), de l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art et l’École nationale supérieure des arts décoratifs (« Colorants et textiles de 1850 à nos jours »), ce qui les inscrit dans des parcours de formation et de recherche touchant un public plus large. L’INHA

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s’associe aussi à des instituts de formation professionnelle comme l’Institut national du patrimoine pour un séminaire sur la recherche de provenance, directement appuyé sur les travaux du programme de recherche Répertoire des acteurs du marché de l’art en France pendant l’occupation allemande. La volonté de l’INP d’inscrire plus fortement la recherche dans le parcours de formation des conservateurs a conduit à des présentations récurrentes et différenciées de l’INHA et de ses programmes de recherche au sein du cursus de formation de l’INP. Dans cette perspective d’ouverture disciplinaire et de participation à des actions de formation, l’INHA a participé à la conception d’ateliers interdisciplinaires comme celui porté par Vincent Negri, spécialiste du droit du patrimoine de l’Institut des sciences sociales du politique (UMR 7220 - CNRS - ENS Paris-Saclay - université Paris-Nanterre) sur la question de la définition de la propriété et du préjudice archéologiques dans le cadre du programme de recherche Archéologie et bien commun, soutenu par la mission de recherche Droit et Justice. Cet atelier réunissant archéologues, historiens de l’art, anthropologues, économistes et juristes, opère une jonction indispensable entre les concepteurs du patrimoine et ceux qui en administrent la protection, voire la réparation symbolique. Dans cette perspective, l’INHA soutient également l’initiative de jeunes chercheurs souhaitant se fonder en collectif ou en association, en particulier dans le contexte des recherches sur le trafic, le pillage et la spoliation des œuvres d’art qui impliquent une responsabilité accrue des chercheurs en dehors des zones de débat académique. Si l’INHA a inauguré son programme d’accueil INHALab pour offrir une visibilité aux collectifs de jeunes chercheurs déjà constitués, il vise aussi à offrir des facilités de réunion et de mise en réseau pour les jeunes chercheurs. Un projet comme celui des Transfrontaliers est ainsi soutenu parce qu’il favorise une réflexion collective sur l’inscription transnationale des chercheurs eux-mêmes. Enfin, l’INHA s’est impliqué

dans la préparation du Congrès transnational des études sur l’opéra (Tosc@) qui aura lieu en juin 2019 : dans une approche délibérée de décloisonnement disciplinaire et d’incitation à une réflexion sur les enjeux idéologiques de l’Opéra, les porteuses du projet ont aussi mis l’accent sur l’implication des jeunes chercheurs à la manifestation. Si le nombre et la qualité des manifestations scientifiques étaient remarquables en 2018 (voir plus loin et annexes), il faut ici souligner qu’elles se sont toutes déroulées en collaboration étroite avec des institutions partenaires telles que le Louvre, le Centre allemand d’histoire de l’art, l’EPHE, les musées métropole de Rouen, etc., et que cela relève d’une volonté très affirmée de coopération scientifique de la part de l’INHA. Les colloques et journées d’étude ont aussi été l’occasion de valoriser les fonds de la bibliothèque de l’INHA à plusieurs reprises, comme lors du colloque «Winckelmann et l’œuvre d’art» avec une exposition en salle Labrouste d’éditions rares, princeps et françaises, parfois annotées, d’ouvrages de Winckelmann et de son entourage. Par ailleurs, l’INHA a encouragé la mise en exergue de trouvailles et de résultats liés aux projets de recherche, par exemple par le biais d’un concert lors du colloque «Les collections Rothschild: de la sphère privée à la sphère publique» réalisé en partenariat avec le musée de la Musique - Cité de la musique/ Philharmonie de Paris. L’exposition Sismographie des luttes. Vers une histoire globale des revues critiques et culturelles, résultat d’un long processus de recherche conduit dans le cadre du domaine de recherche Histoire de l’art mondialisée, a connu au cours de l’année 2018 des étapes importantes d’exposition à la Raw Material Company, dans le cadre du programme Off de la biennale de Dakar, à Kulte, centre d’art contemporain à Rabat au Maroc, à la Compagnie, lieu de création à Marseille et aux galeries Gallatin de l’université de New York. En attendant l’achèvement d’une base de données et de la publication des actes du colloque et des journées d’étude qui ont accompagné le projet de 2015 à novembre 2017 sur les périodiques culturels non-européens à l’échelle mondiale (quelque 1 200 titres recensés), l’exposition Sismographie des luttes témoigne de cette recherche en créant une médiation inédite. Plongeant le spectateur dans une

immersion au sein de ces revues classées par ordre chronologique, le dispositif égrène les visuels et les textes manifestes de ces revues, accompagnant cette plongée par une composition musicale originale réalisée par Jean-Jacques Palix. Plébiscitée à chacune de ces étapes où elle était accompagnée de journées d’études ou d’ateliers de travail, l’exposition sera amenée à voyager tout au long de l’année 2019 (Haïti, Sri Lanka, Toulouse, etc.). Les résultats des programmes de recherche ont enfin été exposés à de nombreuses reprises dans des formats très divers : conférences grand public à l’occasion du Festival de l’histoire de l’art, présentations dans des congrès internationaux, Journées européennes du patrimoine, etc. L’ouverture de carnets de recherche, la participation à des blogs professionnels et la réalisation de vidéos expliquant en peu de temps les contenus scientifiques des programmes de recherche de l’INHA contribuent à mieux faire connaître ces sujets et leurs enjeux, à tenter de mieux les faire rayonner au sein de la communauté des historiens de l’art mais aussi au-delà dans des milieux plus éloignés mais également concernés. De façon plus générique, le département des Études et de la Recherche a présenté son organisation et ses programmes de recherche sur invitation d’institutions comme le Louvre ou l’Institut national du patrimoine, l’idée étant ici de favoriser l’intégration des conservateurs dans la dynamique de recherche et de mieux faire connaître les opportunités professionnelles pour les conservateurs de même que les recoupements thématiques entre des programmes de recherche menés dans les différents lieux (musées, université, centres de recherche).

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