DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 14 - NO. 04

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GRATUIT JOURNAL CULTUREL DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE - DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 - VOL 14 - NO 04 CINÉMA LE TERRITOIRE INSPIRE LES CINÉASTES 07 MÉTIERS D’ART LE SAVOIR TRADITIONNEL COMITÉ MIKIS DE PIKOGAN 17 EXPOSITION ENTRE DEUX REG’ART 19 MUSIQUE L’ENSEMBLE ALLEGRO, FAMILLE MUSICALE 24 ARTS VISUELS LE BIAM RECONQUIERT LE RIFT 11 JOÉ POITRAS-LEFEBVRE DANS L’ATELIER DU CHAPELIER + SPÉCIAL MÉTIERS D’ART

SOMMAIRE

À

ARTS VISUELS 9 ET 11

CALENDRIER CULTUREL 31

CHRONIQUE ENVIRONNEMENT 12

CHRONIQUE HISTOIRE 21

CHRONIQUE L’ANACHRONIQUE 6

CHRONIQUE MA RÉGION, J’EN MANGE 29

CINÉMA 7

CULTURE NUMÉRIQUE 13

DOCUMENTAIRE 15

ÉDITORIAL 3

MÉTIERS D’ART 16 À 21

MUSIQUE 8 ET 24

PATRIMOINE 26 ET 27 THÉÂTRE 25

L’indice bohĂ©mien

un

permet de mesurer la qualitĂ© de vie, la tolĂ©rance et la crĂ©ativitĂ© culturelle d’une ville et d’une rĂ©gion.

150, avenue du Lac, Rouyn-Noranda (Québec) J9X 4N5

Téléphone : 819 763-2677 - Télécopieur : 819 764-6375 indicebohemien.org

ISSN 1920-6488 L’Indice bohĂ©mien

PubliĂ© 10 fois l’an et distribuĂ© gratuitement par la CoopĂ©rative de solidaritĂ© du journal culturel de l’Abitibi-TĂ©miscamingue, fondĂ©e en novembre 2006, L’Indice bohĂ©mien est un journal socioculturel rĂ©gional et indĂ©pendant qui a pour mission d’informer les gens sur la vie culturelle et les enjeux sociaux et politiques de l’Abitibi-TĂ©miscamingue.

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Marie-Déelle Séguin-Carrier, présidente et trésoriÚre | Ville de Rouyn-Noranda

Pascal Lemercier, vice-président Ville de Rouyn-Noranda

Lorrie Gagnon | MRC d’Abitibi-Ouest

Lyne Garneau | Ville de Rouyn-Noranda

Chantale Girard Ville de Rouyn-Noranda

MichaĂ«l Pelletier-Lalonde | MRC de La VallĂ©e-de-l’Or StĂ©phanie Poitras | MRC de La VallĂ©e-de-l’Or

DIRECTION GÉNÉRALE ET VENTES PUBLICITAIRES

Valérie Martinez direction@indicebohemien.org 819 763-2677

RÉDACTION ET COMMUNICATIONS

Lise Millette, rédactrice en chef invitée

Lise Millette, éditorialiste invitée Valérie Martinez, coordonnatrice redaction@indicebohemien.org 819 277-8738

RÉDACTION DES ARTICLES ET DES CHRONIQUES

Gabrielle Demers, Claudine GagnĂ©, Isabelle Gilbert, MĂ©lany Grenon, RĂ©gis Henlin, Maude Labrecque-Denis, Nicolas Lauzon, Caroline Lefebvre, Philippe Marquis, Lise Millette, Annie Olivier, Carmen Rousseau, Dominique Roy, GeneviĂšve Saindon-L’Écuyer.

COORDINATION RÉGIONALE

ValĂ©rie Castonguay | Ville d’Amos

Sophie Ouellet | Ville de La Sarre Camille Dallaire | Conseil de la culture de l’A-T VĂ©ronic BeaulĂ© | MRC de TĂ©miscamingue StĂ©phanie Poitras | Ville de Val-d’Or

DISTRIBUTION

Pour devenir un lieu de distribution, contactez Valérie Martinez  : direction@indicebohemien.org

Merci Ă  l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs bĂ©nĂ©voles pour leur soutien et leur engagement.

Voici nos collaboratrices et collaborateurs bénévoles pour ce numéro

MRC D’ABITIBI

Jocelyne Bilodeau, JosĂ©e Bouchard, ValĂ©rie Castonguay, Jocelyne Cossette, France d’Aoust, Paul GagnĂ©, Gaston Lacroix, Jocelyn Marcouiller, Monique Masse, Mathieu Proulx, Manon Viens et Sylvie Tremblay.

MRC D’ABITIBI-OUEST

Maude Bergeron, Annick Dolaster, Lorrie Gagnon, Julie Mainville, RaphaĂ«l Morand, Sophie Ouellet, Julien SĂ©vigny, Éric St-Pierre et Mario Tremblay.

VILLE DE ROUYN-NORANDA

Gilles Beaulieu, Claire Boudreau, Anne-Marie Lemieux, Annette St-Onge et Denis Trudel.

MRC DE TÉMISCAMINGUE

Émilie B. CĂŽtĂ©, VĂ©ronic BeaulĂ©, Carole Marcoux et Sabrina Vadeboncoeur.

MRC DE LA VALLÉE-DE-L’OR

Julie Allard, Erwann Boulanger, Nicole Garceau, Rachelle Gilbert, Michaël Pelletier-Lalonde, Nancy Poliquin, Sophie Richard-Ferderber et Ginette Vézina.

EN COUVERTURE

Le chapelier Joé Poitras-Lefebvre, originaire de Ville-Marie au Témiscamingue, dans son atelier de RiviÚre-Héva.

Photo : Vicky Bergeron

2 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
LA UNE 4 ET 5
PEFC/01-31-106 CertifiĂ©PEFC Ceproduitestissude forĂȘtsgĂ©rĂ©es durablementetde sourcescontrĂŽlĂ©es www.pefc.org
Feu follet CORRECTION GeneviÚve Blais et Nathalie Tremblay IMPRESSION Imprimeries Transcontinental TYPOGRAPHIE Carouge et Migration par André Simard
CONCEPTION GRAPHIQUE
est
indice qui

VOULOIR ESPÉRER

« Ce que j’ai trouvĂ© en Abitibi, par-dessus tout, au-delĂ  de la catastrophe Ă©vidente, lamentable, inacceptable, ce sont des hommes qui refusent l’échec. Parce qu’ils ont des raisons d’espĂ©rer. Et moins d’espĂ©rer que de vouloir. De se vouloir. Ils savent qu’il faut de la farine pour faire du pain. » – Pierre Perrault, SĂ©quences, 1982

J’ai Ă©tĂ© habitĂ©e par cette rĂ©flexion du cinĂ©aste Pierre Perrault qui, dans ses films documentaires faisant partie du « cycle abitibien », a prĂ©sentĂ© la rĂ©alitĂ© d’un territoire pour qui on avait sonnĂ© le glas. C’était au dĂ©but des annĂ©es 1970, alors que le gouvernement de Robert Bourassa dĂ©veloppait la baie James. VĂ©ritable « plan Nord » avant l’heure, le dĂ©veloppement hydroĂ©lectrique faisait entrer le QuĂ©bec dans sa modernitĂ©.

Au mĂȘme moment, le gouvernement avait recensĂ© des territoires oĂč « la colonisation » ne livrait pas les rĂ©sultats escomptĂ©s. Il coĂ»tait cher, peut-on lire dans les dĂ©bats de l’AssemblĂ©e nationale, d’entretenir ces chemins de colonisation, « pour si peu » pouvait-on comprendre en sous-texte. On a ainsi dĂ©terminĂ© que des communautĂ©s Ă©taient non viables et devaient, en quelque sorte, ĂȘtre abandonnĂ©es.

L’Abitibi-TĂ©miscamingue est une terre d’adoption pour les personnes qui dĂ©cident d’y planter les pieds.

Notre rĂ©gion est aussi un lieu de fuite, l’endroit refuge oĂč trouver une forme de paix. Elle a Ă©tĂ© la promesse d’un avenir pour les gĂ©nĂ©rations futures, un abri pour celles et ceux qui ont fui la crise Ă©conomique des annĂ©es 1930, mais aussi la sĂ©curitĂ© pour des vagues d’immigration qui ont suivi les guerres ou les conflits – et on le revit encore maintenant avec ces gens venus de Syrie ou d’Ukraine tout rĂ©cemment. Ce fut aussi, pour moi, le retour dĂ©libĂ©rĂ© vers les racines pour ne pas vieillir sur du bĂ©ton dans une mĂ©tropole qui m’étouffait et oĂč les Ăźlots de verdure sont emprisonnĂ©s entre les tours de bureaux et les bouchons de circulation.

L’Abitibi-TĂ©miscamingue est une terre d’adoption pour les personnes qui dĂ©cident d’y planter les pieds.

D’un cĂŽtĂ©, la conquĂȘte de la grande baie et de son Ă©nergie; de l’autre, la finalitĂ© annoncĂ©e aprĂšs des dĂ©cennies Ă  avoir suĂ© la terre de la hache et des muscles.

PiquĂ© dans les fondements de son existence, dans la source de ses espoirs, Hauris Lalancette, colon de Rochebaucourt, a refusĂ© l’exil et s’est ancrĂ©, encore plus profondĂ©ment, dans les sillons de son pays Ă  lui.

Revisiter les films de Pierre Perrault constitue une leçon d’une histoire pourtant pas si lointaine. L’Abitibi-TĂ©miscamingue demeure une rĂ©gion jeune, oĂč certaines collectivitĂ©s n’ont pas encore atteint leur 100e anniversaire ou viennent Ă  peine de le marquer. C’est dire que de mĂ©moire de gĂ©nĂ©ration, plusieurs peuvent encore dire avoir travaillĂ© Ă  rendre l’enracinement possible de citoyennes et citoyens venus de partout, des villes du sud comme des pays Ă©trangers.

Le conteur, Pierre LabrĂšche, Ă©crit dans un de ses contes : « Quand il a fait l’Abitibi, le bon Dieu a vu qu’il avait fait un pays dur, alors il a dĂ©cidĂ© d’y envoyer des gens qui avaient la tĂȘte encore plus dure ».

Il est vrai qu’il faut une dose de rĂ©signation pour s’établir en pays d’hiver, avec l’impression d’ĂȘtre loin pour tout le reste de la province et d’avoir le sentiment de sombrer dans l’oubli des prioritĂ©s dictĂ©es ailleurs


Et pourtant! Pourtant, on vit bien chez nous! Le temps pĂšse moins quand on se laisse le prendre, qu’on apprĂ©cie les mois d’étĂ©, pour les savourer comme des dĂ©lices Ă©phĂ©mĂšres, et qu’on se coule l’hiver au chaud ou dans ses plaisirs gĂ©nĂ©reux pour celles et ceux qui n’ont pas froid aux yeux.

Vouloir rĂȘver, ce n’est pas de faire contre mauvaise fortune bon cƓur ou se contenter passivement de ce que l’on a. Au contraire, il faut relever ses manches et se laisser animer par la force de croire. Croire en sa rĂ©gion, croire en ses gens et en la fiertĂ© de savoir sa diffĂ©rence et sa capacitĂ© de rĂ©sister, sans avoir rien Ă  prouver.

Peut-ĂȘtre qu’elle rĂ©side lĂ , la diffĂ©rence, dans l’ultime conviction d’exister et non dans le besoin de tout dĂ©montrer pour le prouver. Le faire, tout simplement.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 3 –
ÉDITORIAL –
Admission automne 2023 DATE LIMITE: 1 ER MARS Plus de 175 programmes EN CLASSE OU À DISTANCE
4 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
VICKY BERGERON

DANS L’ATELIER DU CHAPELIER

LISE MILLETTE

Pour le trouver, il faut pratiquement recevoir une invitation. L’atelier n’a pas pignon sur rue. Il faut plutĂŽt rouler jusqu’à RiviĂšre-HĂ©va, prendre Ă  droite, puis Ă  gauche et encore un petit bout sur un chemin isolĂ© et c’est lĂ , Ă  l’abri des arbres, en toute discrĂ©tion, que l’on entre dans une autre dimension.

JoĂ© Poitras-Lefebvre nous accueille, coiffĂ© d’un chapeau et chaussĂ© de ses bottes de cuir, dans son repĂšre d’artisan. Une pile de chapeaux feutrĂ©s dans un coin attend qu’on vienne leur donner une personnalitĂ©. Est-ce que ce sera un chapeau de cowboy? Une piĂšce Ă  rebord courbĂ©? Le sommet rond ou savamment modelĂ©? Aucun dĂ©tail ne sera laissĂ© au hasard ni mĂȘme l’alphabet de poinçons qui viendra marquer dans le cuir, sur le rebord intĂ©rieur, le nom du ou de la propriĂ©taire du futur chapeau qui quittera un jour l’atelier.

« Je ne suis pas une usine. Si je faisais ça Ă  la chaĂźne, il n’y aurait plus le cƓur autant dedans. Ils ont tous un petit quelque chose et une partie de moi aussi. C’est pour ça que je tiens Ă  rester petit : pour avoir le goĂ»t de faire chaque chapeau », confie le chapelier de 33 ans, qui ne compte plus les heures passĂ©es dans son atelier de deux piĂšces aux murs tapissĂ©s de bois.

ESSAIS, ERREURS ET, SURTOUT, PERSÉVÉRANCE

AprĂšs avoir travaillĂ© sur des sites de forage au diamant, dans le milieu de la construction et dans la menuiserie, JoĂ© Poitras-Lefebvre a le sentiment d’avoir son avenir entre ses mains. « Mes mains, c’est ce qui m’a permis de faire tout ce que je fais dans la vie », dit-il, affirmant qu’il s’est lancĂ© Ă  fond dans cette petite entreprise, Ole Joe Hats, qu’il bĂątit depuis deux ans.

Son arrivĂ©e comme chapelier tient toutefois d’une quĂȘte Ă  la base bien personnelle. « Avant de faire des chapeaux, j’ai souvent essayĂ© de m’en procurer un et je n’en ai jamais trouvĂ© un qui me faisait correctement. J’ai donc dĂ©cidĂ© de m’en faire un vrai. Et pour ça, j’ai dĂ» dĂ©velopper et inventer des outils et faire des moules de tĂȘte. »

Il lui a fallu des mois avant qu’il puisse parvenir Ă  un premier rĂ©sultat. « C’est de l’essai et erreur tous les jours », avoue-t-il.

Au moment de visiter son atelier, Joé venait de terminer son 150e chapeau, fait de feutre de duvet de lapin.

QUALITÉ ET UNICITÉ

Le feutre de fourrure utilisĂ© pour faire les chapeaux de Ole Joe Hats provient d’un fournisseur amĂ©ricain de New York. Quant au cuir, les piĂšces et laniĂšres sont taillĂ©es dans du cuir d’orignal de la rĂ©gion.

« Il y a une diffĂ©rence sur la durabilitĂ© et l’étanchĂ©itĂ©. Mon bas de gamme est de haute qualitĂ©, mes feutres sont en mouton, lapin, castor. Le but est dans la durabilitĂ© et dans l’esthĂ©tique », insiste-t-il.

On y retrouve aussi des plumes de perdrix, de dindons sauvages et de canards malards.

UN TRAVAIL DE CONFECTION

JoĂ© Poitras-Lefebvre a fait preuve d’inventivitĂ© et d’ingĂ©niositĂ© pour venir Ă  bout de diffĂ©rentes difficultĂ©s liĂ©es Ă  la confection. « J’aurais pu acheter tous les moules et tous les outils, mais ça me coĂ»terait vraiment plus cher. Et en mĂȘme temps, j’ai commencĂ© Ă  faire tout ça parce que ça ne me faisait pas. Alors pourquoi j’achĂšterais des moules standards qui ne me feront pas? Je suis plutĂŽt en train de bĂątir mon standard Ă  moi et le rĂ©sultat se tient », souligne-t-il avec assurance.

Ses outils, parfois inspirĂ©s de ce qui peut ĂȘtre usinĂ©, mais aussi originaux pour mieux travailler ses piĂšces, sont Ă  eux seuls des objets de curiositĂ©. Le feutre Ă©tant rigide, une machine Ă  vapeur faite maison permet de rendre le chapeau plus souple, le temps de lui donner la forme souhaitĂ©e. Un autre outil permet d’épouser la circonfĂ©rence de la tĂȘte, de maniĂšre parfaitement proportionnĂ©e pour mouler un rebord. Un autre encore permettra de polir quelque peu et de brosser le tout pour donner au chapeau une touche finale.

« C’est tout un processus d’une semaine de travail pour rĂ©ussir trois chapeaux », prĂ©cise-t-il. Et ce, une fois que les mesures ont Ă©tĂ© prises sur la tĂȘte de chaque client et que la commande ait Ă©tĂ© bien dĂ©taillĂ©e.

Environ trois fois par annĂ©e, JoĂ© Poitras-Lefebvre prend la route. Il se rend Ă  la rencontre de sa clientĂšle pour prendre des mesures. À l’été 2022, il s’est rendu au Festival western de Saint-Tite, l’occasion de se faire connaĂźtre, mais aussi de rencontrer des gens et mĂȘme de restaurer ou de nettoyer des chapeaux pour les festivaliers, le genre de retouches qu’il ne peut se permettre de faire Ă  son atelier en raison du volume de travail pour lui et son assistant qui vient l’épauler ponctuellement.

NĂ© Ă  Ville-Marie au TĂ©miscamingue, JoĂ© Poitras-Lefebvre a la patience de l’artisan et la passion pour son mĂ©tier dans lequel s’intĂšgrent ses valeurs. « Quand je ne le sens pas, j’en commence un autre et j’y reviens un peu plus tard. Ça coĂ»te tellement cher, si c’est pour le faire sans l’effort, ce ne serait pas respectueux pour la personne qui l’a commandĂ©. Mes valeurs Ă  moi, c’est que ce soit durable, beau et qu’il y ait de l’amour dedans », insiste-t-il.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 5 – À LA UNE –
VICKY BERGERON

La neige a tardé  Je trace ces mots le 14 novembre, alors que notre bout du monde vient tout juste d’en accueillir enfin une couche. L’hiver, je parle de la saison comme de l’époque que nous vivons, est maintenant assurĂ©ment prĂ©sent.

Plus ça va et plus il m’est difficile d’écrire sur d’autres sujets que ceux qui sont les nĂŽtres. Je ne parle pas de rĂ©novations, de voyage ou d’une quelconque sĂ©rie tĂ©lĂ©, mais bien de ces faits qui occupent et prĂ©occupent. Ce n’est pas mon genre de faire semblant, de dire que ça va lorsque ça ne va pas. Il n’est pas dans mes habitudes de changer de sujet lorsqu’il s’agit de nous, de nos vies, de l’avenir de nos enfants, de cette Terre qui nous porte et de cet hiver incertain dans lequel nous entrons. Il arrive aussi que je m’enflamme devant l’inertie, l’égoĂŻsme et la bĂȘtise. Puis, je me calme en marchant, en jardinant et en imaginant d’autres possibles. En espĂ©rant! Et quand vient la saison froide, je m’apaise
 un peu.

ET VIENT L’HIVER

PHILIPPE MARQUIS

Nos haleines sont trahies par l’air frais, des glaçons pendent aux toits et la neige rĂ©vĂšle tous les passages : ceux des tempĂȘtes, ceux des animaux et les nĂŽtres, combien moins discrets! On a beau avoir calfeutrĂ© les portes, isolĂ© les fenĂȘtres, rentrĂ© le bois, allumĂ© les thermostats pour s’y prĂ©parer doucement. On a beau faire des provisions Ă  la tonne, mettre des Ă©paisseurs de vĂȘtements de plus pour sortir, ajouter des couvertures supplĂ©mentaires sur les lits jusqu’au prochain printemps. On a beau avoir fait tout ça et encore bien plus, rien encore ne peut empĂȘcher sa venue.

Je ne sais pas pour vous, mais je n’ai jamais maudit cette saison qui sculpte nos vies, nos ĂȘtres depuis des milliers de lunes. Pour Ă©viter qu’elle nous rentre dedans, je me laisse glisser, autant que faire se peut, dans sa nuit aurore borĂ©alĂ©e. Fermer les yeux et entendre les flocons devenir poĂšmes.

Cela Ă©tant, l’arrivĂ©e tardive de l’hiver montre que nous avançons vers un grand bouleversement. Celui dont nous

JE SOUTIENS L’INDICE BOHÉMIEN

avons peur au point oĂč nous refusons souvent d’en avouer la prĂ©sence. Autant s’en dĂ©tourner que de vivre toute cette anxiĂ©tĂ©. Il amĂšnera d’abord avec lui, et cela pour d’éternelles saisons, des phĂ©nomĂšnes mĂ©tĂ©orologiques extrĂȘmes dans un climat comme nos gĂ©nĂ©rations n’en ont jamais connu. On ne pourra en diminuer un peu les effets sans changer tout notre mode de vie Ă©nergivore et gaspilleur de ressources. C’est aussi simple que cela, je ne vois pas d’autre choix.

Ces feuillus dĂ©pouillĂ©s comme notre rĂ©alitĂ© dĂ©garnie de son lot d’artifices inutiles. Ce froid qui ramĂšne Ă  l’essentiel besoin de chaleur. Cette lumiĂšre faite de tout ce que nous sommes, tout ce que nous pouvons ĂȘtre. Je ne sais pas quel sentier prendre, mais je sais que je ne veux ni ne le prendrai seul.

Si possible, avec cette saison si nĂŽtre, faire page blanche et réécrire nos histoires. Commencer par juste s’imaginer autrement.

FORMULAIRE

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6 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
– L’ANACHRONIQUE
–

LE TERRITOIRE TÉMISCABITIBIEN INSPIRE AU 41 E FCIAT

MAUDE LABRECQUE-DENIS

nos populations soient comblĂ©s Ă  court, moyen et Ă  long terme? Dominic Leclerc et ses collaborateurs se penchent sur cette Ă©pineuse question dans le documentaire Pour nous chez nous. « On a attaquĂ© les ressources avec le filon de la financiarisation. Au dĂ©part, c’était en lien avec le dossier de l’accaparement des terres agricoles. Et lĂ , on a vu le cĂŽtĂ© financier de prendre une ressource », explique le rĂ©alisateur. En jetant un regard sur diffĂ©rentes industries (l’eau, les pĂȘches, l’agriculture, la foresterie et les mines), il dresse un portrait quĂ©bĂ©cois de la gestion des ressources naturelles et de ses consĂ©quences sur notre autonomie locale. Produit par les Productions Lustitia, Pour nous chez nous est disponible pour le visionnement sur le site Web de TĂ©lĂ©-QuĂ©bec.

TRAQUE, ERRANCE ET IMAGINAIRE URBAIN

AprĂšs 41 ans, le Festival du cinĂ©ma international en AbitibiTĂ©miscamingue (FCIAT) comble toujours les cinĂ©philes, qui ont Ă©tĂ© nombreux Ă  se dĂ©placer Ă  Rouyn-Noranda pour profiter de la riche programmation offerte par l’évĂ©nement. Le cinĂ©ma tĂ©miscabitibien Ă©tait Ă  l’honneur grĂące Ă  plusieurs productions qui ont permis au public de dĂ©couvrir, ou de redĂ©couvrir, les talents d’ici.

HIVER GLACIAL, FILM À ÉCHELLE HUMAINE

Dans le moyen mĂ©trage documentaire Au lieu de prendre mon char, le rĂ©alisateur Jean-François Perron suit le chroniqueur et aventurier Guillaume Rivest dans un pĂ©riple hors du commun : partir de Rouyn-Noranda en ski nordique pour aller livrer sa chronique en direct dans la tour montrĂ©alaise de RadioCanada, 680 kilomĂštres plus loin. Exploit physique, camping hivernal, tempĂ©rature incertaine et paysages Ă  couper le souffle : la recette est gagnante pour tenir le public en haleine. Le documentaire emprunte aux codes du cinĂ©ma direct pour crĂ©er un film Ă  l’échelle humaine, ce qui permet au public de vivre l’expĂ©rience de prĂšs. Guillaume Rivest a d’ailleurs filmĂ©

lui-mĂȘme plusieurs scĂšnes se dĂ©roulant en territoire isolĂ©. « Filmer, dans ce contexte-lĂ , c’est difficile. Quand t’as fait 30 kilomĂštres dans ta journĂ©e, la premiĂšre chose qui te tente, ce n’est pas de te filmer la face. Mais en gĂ©nĂ©ral, les moments qui valent le plus la peine, c’est ceux oĂč ça te tente le moins de filmer », raconte-t-il.

À la sortie des projections, l’équipe Ă©tait ravie. « On est vraiment contents, vraiment choyĂ©s. On s’attendait Ă  de l’amour mais pas tant que ça », se rĂ©jouit le rĂ©alisateur. Au lieu de prendre mon char est un premier pas dans le domaine du cinĂ©ma documentaire pour les Productions 3 Tiers, qui comptent bien tirer profit de cette expĂ©rience pour dĂ©velopper d’autres projets.

LE RAPPORT AUX RESSOURCES INTERROGÉ

Dans un contexte oĂč nous sommes dĂ©pendants des chaĂźnes d’approvisionnement internationales et oĂč nos ressources naturelles sont capitalisĂ©es par des multinationales Ă©trangĂšres, comment peut-on s’assurer que les besoins de base de

Trois autres films tournĂ©s dans la rĂ©gion ont retenu l’attention lors du festival. Le court mĂ©trage Ravages, une rĂ©alisation de Maxime Dupuis produite par le collectif valdorien les Productions d’la 3e Avenue, aborde la relation complexe entre un pĂšre et de sa fille (Bruno CrĂ©pault et StĂ©phanie Harnois), en expĂ©dition de chasse pour une premiĂšre fois ensemble. Dans le film poĂ©tique Rouyn-Noranda, l’artiste multidisciplinaire Jil Guyon nous transporte au cƓur de la dĂ©solation dans un univers oĂč l’intĂ©rioritĂ© du personnage se fond avec les paysages industriels, magnifiĂ©s Ă  travers la lentille de BĂ©atriz Mediavilla. Quant au court mĂ©trage expĂ©rimental Brasser la cage, rĂ©alisĂ© par Colin Malgogne et produit par le Petit Théùtre du Vieux Noranda, c’est une interprĂ©tation libre basĂ©e sur rĂ©sidence d’artiste en danse in situ oĂč quatre chorĂ©graphes et un designer sonore se sont appropriĂ© l’imaginaire citoyen du parc Mouska.

Les cinĂ©philes ont Ă©galement pu profiter du talent de la relĂšve rĂ©gionale grĂące Ă  un bloc consacrĂ© aux films Ă©tudiants. Le court mĂ©trage documentaire Toxique d’AnahĂ©e Brousseau (CĂ©gep de l’Abitibi-TĂ©miscamingue) et le film d’animation A Lost Child de Max Spiegel (UniversitĂ© du QuĂ©bec en Abitibi-TĂ©miscamingue) ont reçu le Prix RelĂšve Desjardins.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 7 – CINÉMA –
MAVRIC FLOQUET Guillaume Rivest dans le documentaire Au lieu de prendre mon char

MUSIQUE

CONCERTS DE NOËL POUR L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE RÉGIONAL

LA RÉDACTION

L’Orchestre symphonique rĂ©gional (OSR) de l’Abitibi-TĂ©miscamingue a commencĂ© sa tournĂ©e de concerts de NoĂ«l pour poursuivre sa tradition musicale des FĂȘtes. Deux reprĂ©sentations ont dĂ©jĂ  eu lieu : le 26 novembre Ă  l’Église Christ-Roi d’Amos, avec Le chƓur de nos Ă©glises et Les voix du chƓur, et le 27 novembre Ă  l’Église Saint-AndrĂ© de La Sarre avec L’Ensemble vocal Émergence.

Cependant, il reste encore deux reprĂ©sentations, soit le 3 dĂ©cembre Ă  l’Église Saint-Sauveur de Val-d’Or, avec Le chƓur de nos Ă©glises et Les voix du chƓur, et le 4 dĂ©cembre Ă  l’Église Saint-Joseph Ă  Rouyn-Noranda, avec la Chorale En sol mineur et Les CƓurs chantants du CSSRN.

Les concerts de NoĂ«l sont une belle sortie Ă  faire en famille et une occasion de se plonger dans l’esprit des FĂȘtes. Plusieurs grands classiques de NoĂ«l rĂ©sonneront dans les deux Ă©glises et le rĂ©pertoire variera selon le choix des chorales. Il convient de noter que les Ă©lĂšves de l’école Le violon mobile d’Isabelle Fortin feront une apparition Ă  Rouyn-Noranda alors qu’à Val-d’Or, les spectatrices et spectateurs auront droit Ă  une prestation accompagnĂ©e par Le petit ensemble Ă  cordes de FrĂ©dĂ©ric St-Pierre du Conservatoire de musique de Val-d’Or. Pour l’achat des billets, rendez-vous sur le site Web de l’OSR de l’Abitibi-TĂ©miscamingue.

Réduisons notre consommation. Posons des gestes qui bénéficient à tout le Québec.

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8 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN –
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LOUIS JALBERT

ARTS VISUELS

ROSE-AIMÉE BÉLANGER : UNE RÉTROSPECTIVE DE SON ƒUVRE

DOMINIQUE ROY

Carnets de dessins, esquisses d’argile, photos d’Ɠuvres, sculptures de grĂšs et de bronze
 L’exposition Rose-AimĂ©e BĂ©langer | Du grĂšs au bronze : 40 ans de sculpture propose une rĂ©trospective de la carriĂšre de cette artiste franco-ontarienne dont l’Ɠuvre se dĂ©nombrerait Ă  plus d’un millier de piĂšces. C’est au MusĂ©e d’art de Rouyn-Noranda (MA) que l’on peut en admirer quelques-unes depuis le 28 octobre dernier.

LES RONDES

Visiter l’exposition, c’est assister Ă  la transformation de ses personnages de ses premiers modelages jusqu’au succĂšs fulgurant de ses sculptures en bronze. « Ses personnages sont devenus moins caractĂ©risĂ©s. Ils sont devenus plus des icĂŽnes. C’est ce qu’elle appelle les rondes. Elle [aime] le volume, travailler sur les rondeurs [
] Il y a une position trĂšs fĂ©ministe par rapport Ă  la prĂ©sence des femmes. Elle a mis en scĂšne beaucoup de femmes entre elles, dans des complicitĂ©s trĂšs, trĂšs fortes. Des femmes qui s’octroient du plaisir, qui sont bien leur corps et dans leur esprit. Elles aiment s’occuper d’elles
 fumer une cigarette, tomber endormies en lisant un livre, mettre des bas de nylon, cueillir des bleuets, ne rien faire. »

Dame aux bleuets.

DU DON À L’EXPOSITION

Il y a environ cinq ans, le MA recevait un don : La rĂȘveuse, une sculpture de Rose-AimĂ©e BĂ©langer. À partir de ce moment, une relation privilĂ©giĂ©e s’est dĂ©veloppĂ©e avec Jean BĂ©langer, le fils de l’artiste, responsable de la diffusion de l’Ɠuvre de sa mĂšre.

Au dĂ©part, l’exposition devait ĂȘtre relativement modeste. Au fil des discussions, le projet a pris de l’ampleur, de sorte que l’exposition actuelle est une vĂ©ritable tour d’horizon de la production de Mme BĂ©langer, aujourd’hui ĂągĂ©e de 99 ans. La soixantaine d’Ɠuvres exposĂ©es prĂ©sente le parcours artistique et atypique de la sculptrice. On y dĂ©couvre son Ă©volution Ă  travers les grandes Ă©tapes de sa crĂ©ation. « C’est la plus ambitieuse rĂ©trospective jamais faite pour Rose-AimĂ©e BĂ©langer », mentionne Jean-Jacques Lachapelle, directeur gĂ©nĂ©ral et conservateur en chef du MA.

Dans la biographie rĂ©cemment publiĂ©e, Rose-AimĂ©e BĂ©langer Ă  l’ombre des chuchoteuses, on apprend que l’artiste est de nature plutĂŽt discrĂšte. Elle n’a qu’une passion, celle de la crĂ©ation. Elle se soucie peu du marketing et de la vente de ses Ɠuvres. Elle rĂ©agit avec Ă©tonnement chaque fois que les gens la reconnaissent, s’intĂ©ressent Ă  sa carriĂšre et achĂštent ses Ɠuvres. Pourtant, son nom est familier dans le milieu. Selon M. Lachapelle, elle est assez connue Ă  Rouyn-Noranda. Plusieurs personnes lui ont parlĂ© d’elle, notamment des gens ayant dĂ©jĂ  visitĂ© son atelier Ă  Earlton ou qui avaient vu ou entendu parler de son exposition Ă  Rouyn-Noranda dans les annĂ©es 1980.

Ma derniĂšre cigarette.

Le directeur du MA parle aussi de l’importance accordĂ©e Ă  la disposition frontale des sculptures. « Quand on est au centre de la piĂšce, toutes les piĂšces nous regardent, ce qui fait en sorte qu’elles ne dialoguent pas entre elles, ce que je trouvais important; sinon, on a l’impression de dĂ©tourner l’attention parce qu’en fait, chacune est vraiment captĂ©e dans un moment trĂšs intense de concentration. Elle est concentrĂ©e sur le plaisir qu’elle s’octroie. Les avoir mis face Ă  face, ça aurait brisĂ© l’unicitĂ© de chacune. »

Le MA prĂ©sente l’exposition jusqu’au 15 janvier 2023.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 9 –
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JACINTHE RIVARD JACINTHE RIVARD
10 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
exclusive Ă  Cablevision
ChaĂźne

ARTS VISUELS

LA BIAM RECONQUIERT LE RIFT

GABRIELLE DEMERS

Ces derniĂšres annĂ©es, nos activitĂ©s artistiques ont Ă©tĂ© bousculĂ©es Ă  cause de ce que l’on sait. En 2020, d’ailleurs, la Biennale Internationale d’Art Miniature (BIAM), Ă  Ville-Marie, a dĂ» se mettre sur pause. Heureusement, en 2021, une Ă©dition rĂ©trospective a pu ĂȘtre proposĂ©e au public, honorant ainsi les artistes ayant remportĂ© des prix depuis 1992, annĂ©e de crĂ©ation de la Biennale. 2024 marquera le grand retour de cet Ă©vĂšnement de choix pour toute personne qui s’intĂ©resse Ă  l’art, mais surtout, dĂšs le 1er dĂ©cembre 2022, la collecte de fonds du Rift sera de retour! Quel merveilleux cadeau de NoĂ«l, pour soi ou ses proches, que d’offrir une Ɠuvre d’art!

LA PROCHAINE BIAM

Le but de la Biennale est de faire connaĂźtre le travail de quelque 250 artistes internationaux et locaux. Le petit format offre un grand impact artistique aux spectatrices et spectateurs. Traditionnellement, la BIAM peut compter sur des Ɠuvres issues d’une vingtaine de pays, en plus d’Ɠuvres locales. La collecte de fonds, elle, par la vente de petits formats, permet d’organiser l’évĂšnement, de le maintenir en vie et ainsi d’offrir au Rift de mettre en scĂšne l’art contemporain. C’est un rendezvous trĂšs attendu du public tĂ©miscabitibien et international. La prochaine Ă©dition en 2024 permettra un retour enthousiaste du public dans les locaux du Rift. L’excitation se fait dĂ©jĂ  sentir, spĂ©cialement grĂące Ă  la collecte de fonds de dĂ©cembre.

COMMENCER UNE COLLECTION D’ƒUVRES D’ART

L’idĂ©e du petit format de tableau (7,6 x 10,2 cm [3x4 po]) est de pouvoir offrir du grandiose
 Ă  prix abordable. Il s’agit d’établir un rapport de proximitĂ© entre l’Ɠuvre et la personne qui en fait la collection. On peut facilement exposer les Ɠuvres achetĂ©es dans notre domicile, et le prix universel de 50 $ rend l’art accessible et dĂ©mocratique. Cela dit, il ne faut pas choisir une Ɠuvre Ă  l’aveugle pour notre collection. Au contraire, le choix est personnel et doit rĂ©pondre Ă  certains critĂšres. La BIAM, c’est « une excellente façon de commencer une collection et quand on a la piqure, on se dĂ©veloppe des

prĂ©fĂ©rences et des façons de voir les Ɠuvres qui nous sont trĂšs personnelles. C’est difficile d’arrĂȘter une fois qu’on a dĂ©butĂ©! Il y en a pour tous les goĂ»ts : dessin, peinture, sculpture, estampe. Ça permet aussi de voir diffĂ©rentes techniques, diffĂ©rentes façons de s’exprimer », explique Émilie B. CĂŽtĂ©, directrice artistique des arts visuels et coordonnatrice des activitĂ©s du Centre d’exposition.

On ne doit pas acheter au hasard, mais laisser nos sentiments nous guider. « Il n’y a pas de mauvaises interprĂ©tations lorsqu’on regarde une Ɠuvre, si elle vous parle par rapport Ă  votre vĂ©cu, ou qu’elle vous attire simplement par sa composition ou ses couleurs, c’est que vous avez un lien d’attachement. Ce sont ces Ɠuvres-lĂ  que vous devez acheter, celles qui vous font ressentir! », explique Émilie B. CĂŽtĂ©. CĂŽtoyer quotidiennement des Ɠuvres d’art permet au cerveau de libĂ©rer des endorphines et, donc, de mieux gĂ©rer le stress.

FONCTIONNEMENT DE LA COLLECTE DE FONDS

La collecte de fonds aura lieu Ă  compter de 17 h le 1er dĂ©cembre dans les locaux du Rift. On indique notre nom et nos coordonnĂ©es sous l’Ɠuvre que l’on aime, et un tirage au sort dĂ©termine qui pourra l’acheter Ă  la fin de la soirĂ©e, si plusieurs personnes s’y intĂ©ressent. Les Ɠuvres invendues seront mises en vente sur le site Web du Rift jusqu’au dĂ©but janvier.

Alors, qu’attendez-vous pour commencer Ă  collectionner l’art miniature? Une chose est certaine, l’édition de 2024 et la collecte de fonds de la BIAM vont gĂ©nĂ©rer du bonheur au centimĂštre carrĂ©!

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 11 –
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LE RIFT

RÉEMPLOYER POUR DÉCORER, UN GESTE ENVIRONNEMENTAL ET ÉCONOMIQUE

L’expression « 3RV » est une abrĂ©viation des termes « rĂ©duction Ă  la source », « rĂ©emploi », « recyclage » et « valorisation ». Cette sĂ©quence permet de prioriser nos actions pour gĂ©rer nos matiĂšres rĂ©siduelles de façon Ă  maximiser l’impact positif de nos gestes. À l’approche du temps des FĂȘtes notamment, il peut ĂȘtre trĂšs intĂ©ressant d’appliquer le concept de rĂ©emploi de nos matiĂšres recyclables et de leur donner une seconde vie plutĂŽt que de les envoyer dans le bac bleu. Il suffit parfois d’un peu d’imagination et de quelques matĂ©riaux pour que des matiĂšres recyclables deviennent un trĂ©sor d’artisanat.

TRÉSOR MÉTALLIQUE

Selon RECYC-QUÉBEC, entre 2015 et 2017, les mĂ©nages ont gĂ©nĂ©rĂ© 56 000 tonnes de mĂ©tal dont seulement la moitiĂ© a Ă©tĂ© acheminĂ©e aux fins de recyclage. Les boĂźtes de conserve font partie de notre quotidien et le rĂ©flexe veut qu’une fois vide, on la rince pour ensuite la dĂ©poser dans le bac Ă  rĂ©cupĂ©ration. Toutefois, il peut ĂȘtre possible de les rĂ©utiliser Ă  la maison avant de les recycler, elles font de superbes contenants pour toute sorte de choses en plus des crayons. Comme sur les photos, entourez une boĂźte de conserve de la grosseur de votre choix avec des branches, collez ou ajoutez une corde et insĂ©rez des branches de conifĂšres et des pommes de pin, vous aurez une dĂ©co tendance pour la saison des FĂȘtes.

ÇA CARTONNE

Entre 2015 et 2017, les foyers ont généré prÚs de 511 000 tonnes de papier et carton, mais seulement 363 000 tonnes ont été envoyées aux fins de recyclage.

AVANT APRÈS

Vous pouvez penser Ă  les rĂ©utiliser autrement. Avec les rouleaux de papier toilette, on peut bien sĂ»r faire du bricolage avec les enfants, mais ils peuvent aussi servir lors du jardinage. Ce sont de parfaits contenants pour les boutures ou les semis, ou pour planter vos semis au jardin et Ă©viter que les bestioles mangent les racines. On peut aussi construire de petites boĂźtes cadeaux avec le temps des fĂȘtes qui approche, une belle façon d’éviter le papier d’emballage qui trop souvent ne se recycle pas.

NATURELLEMENT

Enfin, vous aurez compris qu’il n’est pas nĂ©cessaire de payer des montants exorbitants pour s’adonner Ă  des projets d’artisanat pour dĂ©corer votre maison. Ajoutez des Ă©lĂ©ments de la nature Ă  vos trĂ©sors du recyclage pour une rĂ©utilisation de ces derniers et vous aurez des Ɠuvres d’art pour votre dĂ©coration. Les branches de sapinage, les pommes de pin, les Ă©corces de bouleau et les autres

morceaux de bois feront des merveilles pour vos projets d’arts, mais ne prenez que ce que la nature vous donne au sol. N’hĂ©sitez pas Ă  donner une seconde vie Ă  vos objets du recyclage, et mĂȘme Ă  vos dĂ©chets et votre dĂ©co fera jaser la visite.

ET SI?

Somme toute, on observe un taux de recyclage de 80 % au QuĂ©bec. Est-il alors justifiĂ© de dĂ©river des matiĂšres qui pourraient ĂȘtre rĂ©utilisĂ©es pour en faire de l’art? La plupart du temps, les Ɠuvres sont immortelles, elles sont vouĂ©es Ă  perdurer, donc Ă  ne plus ĂȘtre recyclĂ©es de façon responsable. Toutefois, rien ne vous empĂȘche ultĂ©rieurement de mĂ©ticuleusement dĂ©faire votre projet artisanal et de disposer des matiĂšres comme il se doit. Ainsi, les matiĂšres pourront encore ĂȘtre recyclĂ©es et valorisĂ©es, aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©employĂ©es.

D’ailleurs, si vous vous posez toujours la question comme moi de ce qui peut se retrouver au bac de recyclage, voici un petit rappel simple de la part de GrĂ©gory Pratte, responsable des affaires publiques de Tricentris. Deux questions de base peuvent vous aider : 1) Est-ce un emballage, un imprimĂ© ou un contenant? 2) Est-ce en verre, en plastique (sauf le no 6), en mĂ©tal, en carton ou en papier? Si vous avez rĂ©pondu oui Ă  l’un des Ă©lĂ©ments dans chacune des questions, c’est recyclable!

12 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN – ENVIRONNEMENT –
MÉLANY GRENON

CULTURE NUMÉRIQUE

LE FABLAB DE LA SARRE, FABRIQUE DE PASSION

DĂšs qu’on entre dans le FABLAB de La Sarre, on est dans un joyeux capharnaĂŒm crĂ©atif, on embrasse du regard un lieu Ă©clectique qui permet Ă  ses participants de toucher Ă  tout. Ce lieu, qui porte encore le nom de La SHOP, permet aux crĂ©ateurs, entrepreneurs ou non, d’avoir accĂšs Ă  diverses technologies Ă  coĂ»t modique.

La SHOP existe depuis 2015. À l’origine, elle offrait un espace crĂ©atif pour entrepreneurs. Les gens apportaient leurs Ă©quipements, ce qui laissait de la place pour trois ou quatre entreprises. Il Ă©tait donc difficile de rĂ©pondre Ă  la demande.

En 2020, La SHOP est devenue un FABLAB, ce qui représentait une réorientation depuis la pandémie. Divers équipements ont été achetés et loués aux entrepreneurs pour tester leurs produits, selon une formule qui existe partout dans le monde, et un peu partout au Québec.

Selon le Grand dictionnaire terminologique, un FABLAB ou atelier de fabrication collaboratif, est un « atelier de fabrication ouvert Ă  tous, soumis Ă  une charte d’utilisation, oĂč les utilisateurs partagent savoirs, compĂ©tences et outils nĂ©cessaires Ă  la conception et Ă  la rĂ©alisation de leurs projets techniques ou artistiques ».

StĂ©phanie DuprĂ©-Guilbert, chargĂ©e de projet Ă  l’entrepreneuriat, chapeaute le tout en collaboration avec Kenn Lambert, travailleur social et intervenant pour le Programme prĂ©paratoire Ă  l’emploi (PPE).

LE FABLAB RATISSE LARGE AVEC DIFFÉRENTS VOLETS

Le volet 1 est un plateau de travail pour les jeunes appelĂ© « Programme prĂ©paratoire Ă  l’emploi (PPE) » qui occupe l’espace pendant deux jours et demi. Le plateau est destinĂ© aux jeunes de 18 Ă  35 ans qui ne sont ni en formation ni sur le marchĂ© du travail. Le PPE leur permet de cerner leurs aptitudes et d’acquĂ©rir des compĂ©tences en travaillant sur des projets entrepreneuriaux. Les jeunes sont encadrĂ©s sur le plan psychosocial et dans l’utilisation des technologies, mais ils ont aussi de la libertĂ© pour aller Ă  fond dans leur projet.

Le volet 2 est consacrĂ© Ă  l’entrepreneuriat. Les entrepreneurs peuvent y aller du lundi au vendredi ou au besoin. Ils y ont accĂšs Ă  une multitude d’appareils (menuiserie, studio de balado fixe et mobile, dĂ©coupeuse de vinyle, machines Ă  coudre, thermomouleuse pour fabriquer des moules, machine Ă  macarons, ordinateurs pour montages vidĂ©o, montage 3D, imprimantes 3D, commande numĂ©rique par

calculateur (CNC) pour découpe de bois automatisée grand format, graveuse laser, etc.).

Le volet 3 offre des activitĂ©s parascolaires aux Ă©lĂšves de la polyvalente. L’objectif est d’aider les adolescents dans la persĂ©vĂ©rance scolaire et leur permettre d’acquĂ©rir des compĂ©tences entrepreneuriales. Ce sont 25 jeunes qui viennent aprĂšs l’école, dĂ©veloppent un projet entrepreneurial de A Ă  Z (idĂ©ation, organisation, travail d’équipe, tenue d’un journal de bord, etc.). Ils viennent une fois par semaine, de 16 h Ă  18 h 30, pour des blocs de 10 semaines. Éventuellement, les jeunes prennent part Ă  un mini-marchĂ© oĂč il est possible de vendre leurs crĂ©ations.

Ces activitĂ©s parascolaires permettent souvent Ă  des jeunes de dĂ©couvrir des intĂ©rĂȘts communs et de socialiser diffĂ©remment. D’aprĂšs StĂ©phanie DuprĂ©-Guilbert, « cela leur donne un point d’ancrage puisque les Ă©quipes entrepreneuriales sont formĂ©es selon les intĂ©rĂȘts. Ils redĂ©couvrent des camarades de classe d’une autre façon ». Chaque Ă©quipe a une personne chargĂ©e de la communication soit sous forme de balado ou d’écriture sur le blogue de La SHOP.

Le volet 4 est ouvert Ă  tout le monde pour des ateliers en soirĂ©e de tricot, de fabrication de lampes, de façonnage de l’argile, etc. Les activitĂ©s sont organisĂ©es selon les besoins de la population.

Le volet 5 est la sĂ©rie de balados L’Intercom jaune. Cette activitĂ© permet aux Ă©lĂšves de quatriĂšme et cinquiĂšme secondaire de parler des enjeux qui les intĂ©ressent. Les Ă©pisodes sont d’ailleurs disponibles sur la chaĂźne YouTube du Carrefour jeunesse emplois, l’organisme qui chapeaute La SHOP.

Bref, La SHOP est un incubateur entrepreneurial et un lieu d’épanouissement pour les jeunes et les moins jeunes. On peut y dĂ©velopper une microentreprise en procĂ©dant par essai-erreur, sans jugement, avec un encadrement par des gens d’expĂ©rience. Surveillez le site Internet de la SHOP pour les nouvelles offres d’activitĂ©s ou pour vous inscrire au volet parascolaire.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 13 –
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STÉPHANIE DUPRÉ-GUILBERT

INVITATION

aux artistes professionnels et aux commissaires en arts visuels et mĂ©tiers d’art d’expression qui dĂ©sirent prĂ©senter un projet d’exposition en Abitibi-TĂ©miscamingue

Le dĂ©pĂŽt d’un seul dossier est nĂ©cessaire alors que l’ACEAT s’assure de faire le suivi auprĂšs des 4 centres d’exposition d’Amos, La Sarre, Val-d’Or et Ville-Marie.

Votre dossier doit comprendre les documents suivants en format PDF ou WORD :

‱ Vos coordonnĂ©es complĂštes (adresse postale, tĂ©lĂ©phone et courriel)

‱ Description dĂ©taillĂ©e du projet d’exposition (1 page)

‱ DĂ©marche artistique (1 page)

‱ Curriculum vitae (3 pages max.)

‱ Visuel du projet d’exposition et liste descriptive des Ɠuvres en JPG (max 15 images et 3 liens Web pour les vidĂ©os)

‱ Dossier de presse numĂ©risĂ© (facultatif-articles majeurs seulement)

‱ Liste de vos besoins techniques spĂ©ciaux (s’il y a lieu)

DATE LIMITE : 31 JANVIER 2023

Faites parvenir votre dossier par WETRANSFER ainsi identifié : ACEAT2023 - [VOTRE NOM] à exposition@amos.quebec

Depuis 1980, l’ACEAT constitue un rĂ©seau de diffusion professionnel qui

14 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
POUR INFO Marianne Trudel au 819
ou
732-6070, poste 402
par courriel Ă  exposition@amos.quebec
LE DESSIN PERFORMATIF COMME LIEU DE RENCONTRE CHRISTINE LEBLANC DESSIN LA LUMIÈRE AUTOUR ARIANE OUELLET PEINTURE LA TERRE EN SUSPENS FRANÇOIS QUÉVILLON ART NUMÉRIQUE/INSTALLATION Commissariat : Éric Mattson ENTRE L’ENCRE ET LA LUMIÈRE GUYLAINE MAGNY PEINTURE MÉTAMORPHOSE LORRAINE DAGENAIS TECHNIQUES MIXTES DÈS LE 20 JANVIER DÈS LE 20 JANVIER DÈS LE 20 JANVIER JUSQU’AU 15 JANVIER JUSQU’AU 8 JANVIER © GUY L’HEUREUX Au Centre d’exposition d’Amos
 Informations : cultureamos.ca Marita Ko e c k e nnam CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS Mardi - Mercredi : 13 h Ă  17 h 30 Jeudi - Vendredi : 13 h Ă  17 h 30 | 18 h 30 Ă  20 h 30 Samedi : 10 h Ă  12 h - 13 h Ă  17 h Dimanche : 13 h Ă  17 h FermĂ© 24 au 26 et 31 dĂ©cembre, 1er et 2 janvier Photos : Annie Olivier LA BOUTIQUE DU CENTRE D’EXPOSITION D’AMOS La boutique du Centre d’exposition d’Amos est l’endroit pour trouver des produits rĂ©alisĂ©s par des artistes et artisans de la rĂ©gion. G u ylaineMagny E. Kista b i s h
regroupe 4 centres d’exposition reconnus de l’Abitibi-TĂ©miscamingue.

J’AI TROUVÉ UN PAYS  : CÉLÉBRER LE PARADIS DU NORD

Le 9 novembre 2022, la Troupe À CƓur ouvert conviait les mĂ©dias, les commanditaires et la population Ă  la grande premiĂšre de son documentaire sur le spectacle Ă  grand dĂ©ploiement Le Paradis du Nord. Ce documentaire, intitulĂ© J’ai trouvĂ© un pays a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Jean Caron. Dans les minutes prĂ©cĂ©dant la prĂ©sentation devant une salle comble, on sentait la fĂ©brilitĂ© et l’excitation. On entendait les murmures des gens se dirigeant vers leur siĂšge, plusieurs Ă©taient des comĂ©diennes et comĂ©diens, des bĂ©nĂ©voles de l’arriĂšre-scĂšne, des placiĂšres et placiers qui avaient fait partie de la grande aventure du Paradis du Nord qui a tenu l’affiche durant sept Ă©tĂ©s Ă  l’arĂ©na de La Sarre (de 2005 Ă  2011).

Le documentaire Ă©tait l’occasion de cĂ©lĂ©brer le 40e anniversaire de la Troupe tout en donnant l’occasion de se remĂ©morer ce projet titanesque qui a rĂ©uni la culture, le milieu des affaires et l’industrie touristique de l’Abitibi-Ouest Ă  une Ă©poque oĂč l’économie Ă©tait mal en point. Le visionnement a Ă©tĂ© suivi d’une discussion animĂ©e par BĂ©atriz Mediavilla qui permettait au public de poser des questions au compositeur Jacques Marchand, au rĂ©alisateur Jean Caron, au metteur en scĂšne Daniel Morin et Ă  la directrice musicale Jocelyne Beaulieu. La soirĂ©e a Ă©tĂ© haute en Ă©motions devant un documentaire touchant et essentiel pour la mĂ©moire collective de notre belle rĂ©gion. La Troupe prĂ©voit prĂ©senter le documentaire ailleurs dans la rĂ©gion au cours de l’hiver 2023.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 15 – DOCUMENTAIRE –
STÉPHANE GILBERT

SPÉCIAL MÉTIERS D’ART

16 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE
BOHÉMIEN
L’enfance : jeux et enjeux de Raymond Warren. Centre d’art de La Sarre, lieu de diffusion spĂ©cialisĂ© en mĂ©tiers d’art.

LE COMITÉ MIKIS DE PIKOGAN : PERPÉTUER ENSEMBLE LE

SAVOIR-FAIRE TRADITIONNEL

Il semble peut-ĂȘtre Ă©trange de souligner que la transmission du savoir-faire traditionnel relĂšve de l’« ensemble ». Or, dans un contexte postpandĂ©mique, cette affirmation prend tout son sens. Angie Kistabish, responsable du comitĂ© Mikis l’exprime clairement : « Ça fait du bien de se retrouver, de socialiser, de tisser des liens de nouveau ».

Bien sĂ»r, il est possible d’établir des relations dans d’autres contextes, mais le partage du savoir-faire traditionnel a ceci de particulier qu’il donne accĂšs Ă  la fois aux liens amicaux, familiaux et ancestraux. CrĂ©er des objets artisanaux, c’est respecter les traditions des ancĂȘtres et vivre pleinement le fait de faire partie intĂ©grante d’un grand tout.

Le comitĂ© Mikis, dont le nom veut dire « perle » en algonquin, se rassemble deux fois par semaine dans les locaux de l’église Sainte-Catherine de Pikogan. Des femmes de tous les Ăąges s’y retrouvent afin de crĂ©er, notamment, des boucles d’oreilles, des colliers, des mocassins, des mitaines et des centres de table. Mme Kistabish, qui a elle-mĂȘme appris auprĂšs des aĂźnĂ©es de la communautĂ©, transmet ses connaissances Ă  son groupe, dont font partie ses trois filles, Jo-Ann, Maria et Ashlee.

Outre la vente de leurs crĂ©ations Ă  travers les rĂ©seaux sociaux, le comitĂ© Mikis a d’autres ambitions pour l’avenir. Il souhaite notamment ĂȘtre un service de premiĂšre ligne en offrant des regalia (vĂȘtements d’apparat pour les pow-wow) aux familles qui en ont besoin, vendre des kits de mocassins ou de mitaines prĂ©dĂ©coupĂ©s afin de rendre la crĂ©ation de vĂȘtements plus accessible, et finalement mettre sur pied un petit espace de vente de matĂ©riaux de crĂ©ation (perles, peaux, etc.).

Comme beaucoup d’Autochtones du QuĂ©bec et du Canada, Mme Kistabish s’approvisionne auprĂšs des Artisans Indiens du QuĂ©bec, un organisme Ă  but non lucratif situĂ© Ă  Wendake et créé en 1974. Des perles, des peaux, des tissus, des conseils, de l’inspiration, etc. : ce point de rencontre pour la crĂ©ation offre de tout pour garder les traditions artisanales autochtones bien vivantes!

Vous souhaitez dĂ©couvrir ou vous procurer des crĂ©ations artisanales du comitĂ© Mikis? Rendezvous directement sur leur page Facebook ou sur la page d’Angie Kistabish. Pour mieux connaĂźtre la genĂšse et les partenaires du projet, voir l’article de Martin Guindon intitulĂ© « Le comitĂ© Mikis transmettra le savoir-faire artisanal traditionnel Ă  Pikogan » publiĂ© le 26 avril dernier sur le site de Radio-Canada. Pour en savoir davantage Ă  propos de l’OBNL Les Artisans Indiens du QuĂ©bec, voir le reportage diffusĂ© sur le site de APTN National News. Et pour en apprendre sur les regalia, voir la sĂ©rie ludo-Ă©ducative intitulĂ©e « Les Autochtones, tu connais? »

L’Indice bohĂ©mien remercie chaleureusement Angie Kistabish qui a acceptĂ© de raconter des histoires, de parler des crĂ©ations et de nous offrir des explications.

Découvrez toutes les initiatives pour souligner la Journée Internationale des Bénévoles sur : rabq.ca/5decembre

Participez Ă  notre concours photo!

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 17
SPÉCIAL MÉTIERS D’ART
ANGIE KISTABISH
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TOUT UN BORDEL AVEC LE COURRIER DU PÈRE NOËL!

DOMINIQUE ROY

La tournĂ©e du Courrier de NoĂ«l des Productions du Raccourci est bel et bien amorcĂ©e. Depuis le 26 novembre, les enfants de 3 Ă  11 ans, ainsi que leurs parents, peuvent assister au spectacle gratuit, animĂ© en plein air dans diffĂ©rentes municipalitĂ©s de l’Abitibi-TĂ©miscamingue.

Le projet est nĂ© dans le creux de la pandĂ©mie, ce qui explique, en partie, le fait qu’il soit jouĂ© dans des espaces extĂ©rieurs. Initialement, la piĂšce de théùtre a Ă©tĂ© conçue pour rĂ©pondre Ă  la demande de la Maison de la Famille d’Amos. Il s’agissait alors d’un projet de plus petite envergure avec de l’animation dont le but Ă©tait de faire bouger les enfants dans la forĂȘt et de crĂ©er des Ă©lĂ©ments de surprise, un prĂ©texte pour ensuite offrir des cadeaux. La rĂ©ponse des plus positives de la part des enfants a menĂ© Ă  ce qui suit : une tournĂ©e rĂ©gionale.

« C’est une histoire trĂšs clownesque. C’est une comĂ©die qui tourne autour de lutins qui ont Ă©garĂ© le courrier du pĂšre NoĂ«l, le courrier que les enfants envoient pour avoir leurs cadeaux. De scĂšne en scĂšne, les enfants vont devoir aider les lutins Ă  rĂ©organiser, Ă  trouver, Ă  mettre en ordre [le courrier], donc franchir des Ă©preuves. À travers ça, Ă  chaque scĂšne, on a une situation oĂč il y a un mĂ©chant lutin qui vient foutre le bordel et, chaque fois, il faut remettre les choses en ordre », rĂ©sume Bruno Turcotte, le directeur gĂ©nĂ©ral et de production des Productions du Raccourci.

En plus de faire rire et bouger les enfants, d’alimenter et d’éveiller leur cƓur, la piĂšce interactive transmet un message important en ce temps de l’annĂ©e. Bruno Turcotte parle d’un rapport moral avec la scĂšne : « Elle fait appel Ă  leur empathie, Ă  leur sens du partage, de l’entraide. La rĂ©flexion derriĂšre le spectacle, c’est d’évaluer avec l’enfant son niveau

d’empathie Ă  la veille de NoĂ«l par rapport aux gens qui sont plus dĂ©favorisĂ©s, ou moins chanceux, par exemple. »

La conception de cette piĂšce de théùtre est l’Ɠuvre de deux membres de l’équipe des Productions du Raccourci : elle a Ă©tĂ© Ă©crite par VĂ©ronique Larouche-Filion, la directrice artistique, alors que Bruno Turcotte en est le metteur en scĂšne.

MĂȘme si le bureau des Productions du Raccourci est situĂ© Ă  Amos, l’entreprise est vĂ©ritablement rĂ©gionale. Pour ce spectacle, les comĂ©diennes et comĂ©diens sont originaires d’un peu partout sur le territoire : Johanne Cloutier et Joanne Forest (mĂšre NoĂ«l), Pierre-Marc Langevin et Matthias Ébacher (Lutin Cactus), Claudelle Rivard et Émilie Poirier (Lutine Maline), ainsi que Ghislain Roberge et

Marie-Ève Guidon (Lutin Godichon). Étant donnĂ© que la tournĂ©e est assez exigeante et sans interruption (toutes les fins de semaine d’ici NoĂ«l), deux personnes interprĂštent en alternance les personnages de la piĂšce.

Le spectacle a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  Matagami le 26 novembre. En dĂ©cembre, six dates ont Ă©tĂ© confirmĂ©es jusqu’à maintenant : le 3 dĂ©cembre Ă  Macamic, le 4 dĂ©cembre Ă  Amos, le 10 dĂ©cembre Ă  Rouyn-Noranda, le 11 dĂ©cembre Ă  Ville-Marie, le 17 dĂ©cembre Ă  Saint-Mathieu-d’Harricana et le 18 dĂ©cembre Ă  NĂ©dĂ©lec. Les heures et les lieux extĂ©rieurs des reprĂ©sentations seront annoncĂ©s sur la page Facebook des Productions du Raccourci. Pour vivre la magie de ce spectacle dĂ©ambulatoire, il est aussi possible de se renseigner auprĂšs des municipalitĂ©s participantes.

POUR LES CRÉATEURS D’ICI

18 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN SPÉCIAL MÉTIERS D’ART
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BRUNO TURCOTTE

L’EXPOSITION ENTRE DEUX REG’ART

GENEVIÈVE SAINDON-L’ÉCUYER

L’exposition Entre deux Reg’Art est nĂ©e de deux femmes avec deux visions diffĂ©rentes mais complĂ©mentaires. Ces femmes, ce sont deux amies d’enfance, des passionnĂ©es d’art aux parcours totalement diffĂ©rents, qui ont grandi ensemble dans le petit village de Poularies en Abitibi-Ouest. RĂ©sidant maintenant toutes les deux Ă  Macamic, GeneviĂšve Morel et Nancy SĂ©nĂ©chal s’unissent pour vous faire vivre une expĂ©rience artistique.

GENEVIÈVE MOREL

GeneviĂšve Morel est une artiste autodidacte. Elle a Ă©tĂ© travailleuse autonome dans le domaine de l’évĂ©nementiel durant une dizaine d’annĂ©es, ce qui lui a permis d’entretenir son cĂŽtĂ© crĂ©atif. Aujourd’hui, elle se consacre de façon plus rĂ©guliĂšre Ă  son art. Sa technique de prĂ©dilection est la peinture Ă  l’huile. C’est cette matiĂšre que vous pourrez admirer lors de votre visite de l’exposition.

NANCY SÉNÉCHAL

Nancy SĂ©nĂ©chal, quant Ă  elle, a toujours baignĂ© dans le domaine artistique par son travail, ses voyages et ses crĂ©ations. Ses Ɠuvres ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exposĂ©es Ă  l’Abstracto Ă  Rouyn-Noranda ainsi qu’au Cabaret de la derniĂšre chance. Elle a aussi rĂ©alisĂ© des murales et des vitrines pour des entreprises. Elle est Ă©galement l’ancienne propriĂ©taire du cafĂ© Elkoza Ă  Macamic (maintenant fermĂ©) qui se voulait un repĂšre au dĂ©cor trĂšs artistique, inspirĂ© des divers endroits qu’elle a visitĂ©s. On pouvait y admirer des toiles et des produits artisanaux de l’Abitibi-TĂ©miscamingue.

L’EXPOSITION

L’exposition Entre deux Reg’Art est prĂ©sentĂ©e Ă  la bibliothĂšque municipale Desjardins de Macamic du 11 novembre 2022 au 11 janvier 2023. Plusieurs Ɠuvres y seront exposĂ©es. Vous pourrez plonger dans l’univers de ces deux femmes colorĂ©es et observer Ă  travers leur art ce qui les inspire, que ce soit la nature, les animaux (le cheval plus prĂ©cisĂ©ment, dans le cas de GeneviĂšve Morel), des lieux insolites, des passages de rĂ©cit ou encore des faits passĂ©s, prĂ©sents ou futurs. Bref, vous pourrez dĂ©couvrir ce monde d’images et de couleurs qui les habite. Saurez-vous percevoir ce qui se cache derriĂšre leur regard?

SPÉCIAL MÉTIERS D’ART
NANCY SÉNÉCHAL GENEVIÈVE MOREL WWW.VILLE.LASARRE.QC.CA BATTEUR DE MÉTAL GRATUIT BIENVENUE DIMANCHE 11 DÉCEMBRE, 11 H À 13 H VERNISSAGE EN PRÉSENCE DE L’ARTISTE BLEU CIEL A manda McCavour 11 DÉCEMBRE AU 12 FÉVRIER 2023 PRÉSENTE LE
GeneviĂšve
Morel
Nancy Sénéchal

Joyeuses FĂȘtes et bonnĂ©e annĂ©e 2023!

La sculpture d'un bonhomme de neige, la lecture d’un conte de NoĂ«l, la projection d’un film classique du temps des FĂȘtes et l’écoute de cantiques de NoĂ«l sont quelques unes des nombreuses activitĂ©s qui apportent une touche culturelle dans la féérie du temps des FĂȘtes.

La mairesse ainsi que les conseillÚres et conseillers municipaux de la Ville de Rouyn Noranda vous souhaitent de bien profiter de tous ces petits moments de bonheur qui parsÚmeront cette période de réjouissances.

LA PETITE HISTOIRE DE LAURIER LE LUTHIER

LISE MILLETTE

« Tout petit, je me promenais partout avec une égoïne, un marteau et une poignée de clous », raconte Laurier Lacasse, le luthier de Ville-Marie.

Il raconte que, confrontĂ© aux travaux de la ferme Ă  Saint-EugĂšnes-de-Guigues, il adoptait plutĂŽt l’attitude de la « ferme buissonniĂšre » et dĂ©laissait souvent ses tĂąches pour rĂ©aliser ses idĂ©es d’inventions. « Il me passait une idĂ©e par la tĂȘte et je partais avec ça », se souvient-il, avant d’ajouter « c’est en gossant, qu’on devient gosseron ».

À l’adolescence, la musique s’invite dans sa vie, mais c’est au moulin Ă  scie qu’il passera pratiquement toute sa vie professionnelle. Sa passion crĂ©ative ne sera toutefois jamais bien loin et il dĂ©couvre la lutherie en se lançant le dĂ©fi de fabriquer un violon.

Cet instrument a Ă©tĂ© le premier d’une longue lignĂ©e. Ont suivi une guitare, une contrebasse, un violoncelle et mĂȘme un Dobro, en commande spĂ©ciale. « Le dos du Dobro, d’ailleurs, est en merisier et provient d’une bĂ»che qui avait Ă©tĂ© noyĂ©e dans le lac TĂ©miscamingue depuis des annĂ©es. C’est tout un art qui allie sculpture et choix du bois. Ce sont des piĂšces uniques, des Ɠuvres », assure-t-il.

Laurier Lacasse parle de son travail avec passion. « Avec tout l’amour qu’on met lĂ -dedans  », mentionne-t-il, comme s’il s’attachait en quelque sorte Ă  chacune de ses crĂ©ations.

Pour peaufiner son savoir-faire, il affirme avoir fait plusieurs recherches. « J’ai lu beaucoup de livres, je me suis documentĂ©. Ma fille a fait son cours en lutherie-guitare et depuis, on s’échange des trucs », confie le retraitĂ© qui a maintenant tout le loisir de consacrer plus de temps Ă  son atelier.

Et il reste toujours Ă  l’affĂ»t des dĂ©couvertes et de ce que l’on peut rĂ©colter, par hasard ou avec l’Ɠil aiguisĂ©. « J’utilise beaucoup de bois locaux, du merisier, de l’érable, mais aussi du bois de rose, de l’ébĂšne. Et puis parfois, je me dis “ah mon Dieu” lorsque le hasard fait en sorte que dans le haut d’un grenier on trouve des trĂ©sors, qu’il faut savoir rĂ©colter. »

20 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
SPÉCIAL MÉTIERS D’ART
LAURIER LACASSE LAURIER LACASSE Le Dobro de Laurier Lacasse.

LES MÉTIERS D’ART EMBELLISSENT NOS VIES

La pratique d’un mĂ©tier d’art nĂ©cessite de transformer la matiĂšre, d’en faire un objet unique ou reproduit en petites sĂ©ries et de lui donner un caractĂšre artistique. Il peut faire appel Ă  des techniques traditionnelles ou novatrices.

On passe ainsi de la crĂ©ation Ă  la production ou encore de la transformation Ă  la reconstitution d’un objet. Il peut aussi s’agit de la rĂ©paration ou de la restauration d’un objet. Il n’y a pas si longtemps, nombreux Ă©taient les artisans qui auraient pu se qualifier selon cette dĂ©finition, mais on ne les considĂ©rait alors que comme d’habiles « patenteux » capables de tout rĂ©parer et de donner forme Ă  une simple idĂ©e ou Ă  un dessin Ă  peine esquissĂ©.

La population d’Amos a ainsi pu autrefois compter sur les forgerons Jacob Denis, TĂ©lesphore et Johnny Fraser, Oscar et Henri Gravel, les cordonniers Égesippe Bacon, Philippe Boissinot et Laurent Charrette, de nombreux menuisiers tels Rodolphe Duguay, RĂ©mi et ThĂ©ophile Hamel, ainsi que Jean-Baptiste Legault, de mĂȘme que les modistes Valeda Champoux, CĂ©cile Lacroix, Jeanne Lehouillier et Alma Ouellet. Cette liste non exhaustive nous ramĂšne Ă  une Ă©poque oĂč la consommation de masse n’avait pas encore envahi notre quotidien.

La crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© culturelle en 1967 et l’inauguration du Centre culturel Ă  Amos l’annĂ©e suivante donnent un Ă©lan Ă  la crĂ©ation artistique. Le Club Artista, fondĂ© en 1970, rĂ©unit des crĂ©ateurs talentueux qui transmettent leur expĂ©rience, organisent des cours et exposent leurs Ɠuvres. Nombre de ces artistes nous ont maintenant quittĂ©s alors que d’autres ont poursuivi leur travail sous d’autres cieux. Pour certaines personnes, la crĂ©ation Ă©tait un heureux passe-temps alors que pour d’autres, elle est devenue un mĂ©tier ou le prolongement

d’une autre carriĂšre comme c’était le cas pour plusieurs d’enseignants. L’annĂ©e 1995 marque la fondation de la SociĂ©tĂ© des arts Harricana, toujours active dans le milieu, qui prĂ©sente une variĂ©tĂ© d’activitĂ©s.

Parmi les reprĂ©sentants des mĂ©tiers d’art d’origine amossois ou Ă©tablis Ă  Amos et dans la MRC d’Abitibi, plusieurs ont connu ou connaissent encore une notoriĂ©tĂ© certaine, notamment en joaillerie, Caroline Arbour et Marilie Jacob; en cĂ©ramique et poterie, Monette Archambault et Catherine DubĂ©; dans le verre et le vitrail, Lyne Boucher; dans les textiles, GisĂšle BĂ©chard, IrĂšne Cossette, Marcelle David LabrĂšche, Suzanne D. DubĂ©, RĂ©jeanne et

Huguette Morin; dans le travail du cuir, Michel Bolduc et Mathieu Gnocchini (aussi ébéniste); dans celui du bois, Jim Couture, Denis Louis-Seize et Michel Rouleau; dans le papier, Jean-Yves Brie et Louis Brien; en art amérindien, Lucie Ruperthouse et Roger Wylde et, enfin en lutherie, André Lavoye.

Ce patrimoine fait partie de notre culture. Il est riche d’une Ă©tonnante diversitĂ© d’artisans et de pratiques. Un terreau bien vivant et en pleine Ă©volution. Porteurs d’histoire et d’innovation, les mĂ©tiers d’art reprĂ©sentent une ressource infinie en matiĂšre de crĂ©ation.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 21 – HISTOIRE –
SPÉCIAL MÉTIERS D’ART
En bas, à gauche, la boutique de forge Henri Gravel. SHA-Fonds Pierre Trudelle (années 1930).
22 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN

ERRATUM

Dans l’édition de L’Indice bohĂ©mien de novembre 2022, une erreur s’est glissĂ©e dans la mention de source de la photo illustrant l’article « NOCES DE BOIS POUR LE FESTIVAL DE MUSIQUE TRAD VAL-D’OR » (page 33). Nous nous excusons auprĂšs de Dominic Mc Graw, le photographe qui a pris la photo de l’équipe du Festival de musique Trad de Val-d’Or.

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 23
DOMINIC MC GRAW

L’ENSEMBLE ALLEGRO, AU-DELÀ DE L’ENSEMBLE À CORDES

Il y a de ça 14 ans, Louise Arpin a fondĂ© l’Ensemble Allegro. Ce dernier comprend maintenant de 24 Ă  29 membres de diffĂ©rentes gĂ©nĂ©rations. Les excellents concerts prĂ©sentant un large Ă©ventail de genres musicaux qu’offre l’Ensemble Allegro sont les fruits derriĂšre le travail de ses musiciennes et musiciens. Au-delĂ  de la musique, Louise Arpin voit en ce rassemblement d’humains partageant une mĂȘme passion, une occasion d’acquĂ©rir des compĂ©tences complĂ©mentaires avec l’apprentissage de la vie.

UN CHANGEMENT DANS LA VISION DE L’ENSEIGNEMENT

Louise Arpin enseigne le violon et l’alto au Centre de musique et de danse de Val-d’Or et a une formation en violon du Conservatoire de musique de Val-d’Or. Elle me confie : « Quand je suis revenue Ă  Val-d’Or, il n’y avait pas d’enseignant de violon depuis cinq ans au Centre de musique et de danse de Val-d’Or. J’ai commencĂ© Ă  zĂ©ro. Au dĂ©but, j’avais environ sept Ă©lĂšves. » Elle poursuit en dressant le portrait de la pĂ©dagogie musicale qu’elle a connue : « Il y a peut-ĂȘtre 20 Ă  30 ans de ça, 95 % des Ă©lĂšves abandonnaient leur cours de musique aprĂšs environ 3 ans. La pĂ©dagogie a beaucoup changĂ© depuis. Avant c’était austĂšre, il fallait ne pas se tromper. La perfection exigĂ©e Ă©tait inatteignable. »

C’est dans une optique de dynamisation de l’enseignement et de compĂ©tition avec d’autres activitĂ©s parascolaires que Louise a fondĂ© l’Ensemble Allegro. « Les cours d’instruments de musique ont beaucoup de compĂ©tition avec le sport. Dans le sport, les enfants sont en Ă©quipe, ils font des tournois, des voyages. Je souhaitais offrir ça aux Ă©lĂšves de musique, on fait des voyages, on est une famille », prĂ©cise-t-elle

Les concerts Ă©tant un moyen de financer les activitĂ©s et les voyages des Ă©lĂšves, Louise raconte qu’elle a dĂ©jĂ  amenĂ© ses Ă©lĂšves Ă  Paris et Ă  Vancouver. « J’ai trouvĂ© un camp musical Ă  Paris, j’ai fait mes recherches et je leur ai demandĂ© s’ils Ă©taient prĂȘts Ă  accepter une gang de QuĂ©bĂ©cois. J’ai fait la mĂȘme chose Ă  Vancouver. On a aussi beaucoup voyagĂ© au QuĂ©bec. » Pas de doute qu’en matiĂšre de motivation, ces sorties doivent donner envie aux Ă©lĂšves de bien pratiquer leur instrument!

UNE GRANDE FAMILLE MUSICALE

En plus d’ĂȘtre une rencontre amusante oĂč les Ă©lĂšves apprennent dans la joie, Louise m’explique qu’à l’intĂ©rieur de l’Ensemble se trouvent quatre gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes. Il s’agit d’un groupe trĂšs inclusif et catalyseur d’amitiĂ©s

improbables. « C’est beau de voir ça parce que les niveaux sont extrĂȘmement variĂ©s. Les Ă©lĂšves peuvent entrer dans l’Ensemble Allegro dĂšs leur 2e annĂ©e de violon, alors que d’autres jouent de leur instrument depuis 15 ans. On peut, par exemple, retrouver une adolescente qui aide une personne plus ĂągĂ©e. »

Parmi les belles histoires dont Louise a Ă©tĂ© tĂ©moin, elle me raconte que « depuis quelques annĂ©es, il y a un homme aĂźnĂ© dans l’Ensemble. Il a une oreille extrĂȘmement attentive face aux ados qui se confient ».

DE LA MUSIQUE CLASSIQUE
 OUI, MAIS PAS QUE ÇA!

Cela pourrait surprendre, mais l’ensemble Ă  corde ne produit pas uniquement que de la musique classique. En fait, il s’agit que d’une petite partie de son rĂ©pertoire, celui-ci Ă©tant trĂšs variĂ©.

Quand je demande Ă  Louise Ă  quel genre de musique on peut s’attendre lors d’un concert de l’Ensemble Allegro, elle m’explique : « On couvre la musique classique, la musique populaire, le folklore, la musique de film, dont les films de Disney, la musique nostalgique des annĂ©es 1920, 1930, 1940, la musique du monde. Ce n’est pas uniquement de la musique classique, il y a de tout. Ainsi on fait plaisir autant aux musiciennes et musiciens qu’au public. »

D’ailleurs, un concert a eu lieu Ă  Val-d’Or le 20 novembre dernier. « On a l’habitude de jouer pour des Ă©coles et pour toutes sortes d’organismes. Une fois par annĂ©e, on travaille sur notre propre concert-bĂ©nĂ©fice. Cette annĂ©e, on dĂ©couvre et on redĂ©couvre les grands compositeurs du QuĂ©bec comme FĂ©lix Leclerc, Gilles Vigneault, Harmonium, AndrĂ© Gagnon, Pauline Julien, Claude LĂ©veillĂ© et Claude Dubois. Il y aura aussi de la musique folklorique. » Il est aussi Ă  noter que l’Ensemble prĂ©sentera quatre concerts de NoĂ«l!

Au-delĂ  des concerts que prĂ©sente l’Ensemble Allegro, il y a une grande famille musicale, une vision pĂ©dagogique nouvelle et des projets dynamiques. Tout le monde est invitĂ© Ă  la fĂȘte, que ce soit pour profiter du talent de ces musiciennes et musiciens ou pour apprendre la musique. Vous souhaitez apprendre Ă  jouer d’un instrument? Ça prend deux choses : des doigts fonctionnels et de la bonne volontĂ©. Ah oui! Il faut aussi avoir au moins quatre ans, mais si vous ĂȘtes en train de lire cet article, ça devrait aller!

24 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN –
–
MUSIQUE
EN PARTENARIAT AVEC
TOURISME ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

C’EST QUI ÇA, LE PEUPLE?

INVITATION CITOYENNE À PLONGER DANS L’ANTRE DE LA CRÉATION

Tout d’abord il y a le classique, Un ennemi du peuple, une piĂšce de théùtre Ă©crite en 1882 par le NorvĂ©gien Henrik Ibsen. JouĂ©e et reprise partout Ă  travers le monde, cette piĂšce place les gens d’une petite ville balnĂ©aire face aux dangers de la contamination de l’eau des bains publics par la bactĂ©rie 298.KATRINE. VoilĂ  une prĂ©misse qui fait drĂŽlement Ă©cho Ă  la mauvaise piĂšce qui se joue actuellement au cƓur de Rouyn-Noranda, Ă  la suite des alertes lancĂ©es par

À noter que l’évĂšnement sera Ă©galement captĂ© par la camĂ©ra de Dominic Leclerc. AprĂšs les , Leclerc continue, pour notre plus grand plaisir,

La lecture publique aura lieu au Théùtre du cuivre le 11 décembre à 13 h. Admission gratuite.

2022 - JANVIER 2023 25 – THÉÂTRE –
autrice et metteure en scĂšne montrĂ©alaise. La lecture sera suivie d’une discussion avec le public, animĂ©e par le chroniqueur et consultant en animation et dĂ©veloppement rĂ©gional
DESIGN GRAPHIQUE : ÉQUIPE LEBLEU

– PATRIMOINE –

LA PETITE MAISON BLANCHE

Je suis nĂ©e Ă  Val-d’Or en 1986, sur Sigma Road. Mon pĂšre possĂ©dait l’immeuble oĂč l’on vivait. Sa Camaro d’époque remise Ă  neuf avait servi de mise de fonds pour l’acheter.

Plusieurs adresses se sont cumulĂ©es aprĂšs comme dans une grange modifiĂ©e sur un champ, une station-service d’un parc industriel, mĂȘme dans le Grand Nord du QuĂ©bec avant de retourner dans le plus vieux quartier anglais de la ville, sur la rue Johnson. Depuis, j’ai construit plusieurs demeures. J’en ai perdu plus d’une et j’en ai laissĂ© d’autres derriĂšre.

J’en ai mĂȘme vu une partir en fumĂ©e, une a fait les manchettes d’un talk-show matinal, et une des derniĂšres a paru dans un magazine de design quĂ©bĂ©cois.

Le point, ici, c’est que j’ai une passion pour les maisons. Le besoin d’attachement est une capacitĂ© dont j’ai cherchĂ© Ă  me dĂ©partir, sauf l’attachement aux idĂ©es, qui me hantent parfois pendant longtemps.

J’ai souvenir de cette petite maison blanche, dans un quartier de lune d’une rue oĂč j’avais l’habitude de passer presque chaque jour, enfant. Je me prenais souvent Ă  rester plantĂ©e lĂ  devant sa clĂŽture de mĂ©tal Ă  me faire des scĂ©narios sur qui avait bien pu l’habiter et Ă  m’interroger sur les rĂ©cits que dissimulaient ses quatre murs, minuscules, dĂ©fraichis, laissĂ©s Ă  la providence des saisons.

Voici l’histoire de la petite maison blanche, dans les mots de Diane Giassa, petite-fille de la propriĂ©taire, que j’ai rĂ©ussi Ă  retrouver.

26 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN
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CAROLINE LEFEBVRE

« Ma grand-mĂšre Anna Tomcio, l’aĂźnĂ©e de six enfants, est nĂ©e en Pologne de parents ukrainiens. Son pĂšre avait une ferme et tenait un petit cafĂ© Ă  la gare locale. En octobre 1928, Anna Ă©pouse son bien-aimĂ©, John Kelman. Au mois de fĂ©vrier suivant, ce dernier Ă©migre au Canada, laissant derriĂšre lui son Anna, alors enceinte de leur fille Mary.

John Kelman arrive au Canada en 1929, le jour de la Saint-Valentin, peu avant le dĂ©but de la Grande DĂ©pression. Il occupe des petits boulots partout oĂč il le peut alors qu’il traverse le pays en train. Dans les annĂ©es 1930, il arrive en Abitibi, oĂč il devient l’un des pionniers qui seront plus tard honorĂ©s par la Ville de Val-d’Or.

Entre-temps, sa fille Mary naĂźt en Pologne en 1929. Au cours de l’été 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale commence, le pĂšre d’Anna rĂ©ussit Ă  faire embarquer Anna et Mary sur le dernier bateau de passagers qui quitte la Pologne. John se rend au quai 21 Ă  Halifax pour les ramener Ă  Val-d’Or. Mary rencontre alors son pĂšre pour la premiĂšre fois. Elle a 10 ans. John est charpentier Ă  la mine d’or Lamaque et, le soir, la famille nettoie les Ă©coles.

Peu aprĂšs leur arrivĂ©e Ă  Val-d’Or, la guerre Ă©clate. Les soldats russes attaquent la ferme du pĂšre d’Anna en Pologne. Ils emmĂšnent son pĂšre et on n’a plus jamais eu de ses nouvelles. Sa mĂšre et une de ses sƓurs deviennent des rĂ©fugiĂ©es.

Les Kelman se taillent une place dans la prospĂšre communautĂ© d’Europe de l’Est venue travailler dans les mines d’or de Val-d’Or. Mary va Ă  l’école oĂč elle apprend l’anglais. Elle se joint Ă  un groupe de danse ukrainienne et joue de la mandoline. Plus tard, elle travaille comme mannequin au magasin Mulholland. Lors d’une danse en 1950, Mary rencontre celui qui deviendra son mari. Ils deviennent amoureux et se marient. C’est de leur union que je suis nĂ©e.

AprĂšs le dĂ©cĂšs de son mari, Anna habite seule dans sa petite maison et cultive un magnifique jardin. Elle meurt d’une crise cardiaque Ă  l’ñge de 83 ans. »

Je conserve toujours Ă  ce jour le souvenir de cette petite maison blanche.

Les familles immigrantes arrivĂ©es Ă  Val-d’Or sont un exemple de rĂ©silience, d’honneur et d’acharnement. C’est avec des gens comme eux que s’est bĂątie une petite ville miniĂšre, entreprenante, multiculturelle et fiĂšre.

Que ces souvenirs soient gage d’inspiration pour l’avenir
 pour permettre de comprendre cette Ă©nergie qui rĂšgne dans les arbres quand on traverse le plus vieux quartier de la ville, Bourlamaque, lĂ  oĂč tout a commencĂ©.

Si les choses étaient différentes nous ferions autrement

Si les choses étaient différentes nous ferions autrement

GeneviĂšve & Matthieu

La Galerie UQO et VOART Centre d’exposition prĂ©sentent :

Si les choses Ă©taient diffĂ©rentes, nous ferions autrement — l’exposition rĂ©trospective

Le projet Si les choses Ă©taient diffĂ©rentes, nous ferions autrement, composĂ© Ă  la fois d’une exposition rĂ©trospective, d’une rĂ©sidence de crĂ©ation, d’une exposition prospective et d’un colloque, met en perspective la pratique de GeneviĂšve & Matthieu de 1997 Ă  aujourd’hui.

Du 1er décembre 2022 au 29 janvier 2023

600, 7 e Rue, Val-d’Or (QC) J9P 3P3 819 825-0942 Info.voart@ville.valdor.qc.ca voart.ca

L’INDICE BOHÉMIEN DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 27
La Galerie UQO et VOART Centre d’exposition remercient les partenaires suivants le Conseil des arts et des lettres du QuĂ©bec, le Conseil des arts du Canada, l’UniversitĂ© du QuĂ©bec en Outaouais, la Ville de Gatineau, la Ville de Val-d’Or, le centre d’artistes autogĂ©rĂ© SAW et le Théùtre du Trillium. crĂ©dit photo : GeneviĂšve & Matthieu Anna et Mary. Portrait du groupe de mandoline.
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Beurre ramolli

Sucre

Poudre d’amande

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(1 c. Ă  thĂ©) Cannelle moulue Zeste d’un citron

ƒuf battu pour la dorure MÉTHODE 1. Bien mĂ©langer Ă  la cuillĂšre de bois le beurre ramolli, le sucre, la poudre d’amande, la cannelle, le zeste de citron et les Ɠufs. 2. Ajouter la farine; bien mĂ©langer.

Laisser reposer au réfrigérateur (idéalement toute une nuit).

Étaler la pĂąte Ă  environ un demi-centimĂštre d’épaisseur et dĂ©tailler les formes de votre choix avec un emporte-piĂšce. 5. Dorer Ă  l’aide de l’Ɠuf battu et mettre au four Ă  350 °F (175 °C) de 10 Ă  12 minutes. 6. RĂ©galez-vous de cette spĂ©cialitĂ© alsacienne pendant vos repas du temps des FĂȘtes!

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Tous engagĂ©s pour mettre en lumiĂšre la culture d’ici

Desjardins est fier d’encourager les Ă©vĂ©nements culturels de la rĂ©gion.

30 DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 L’INDICE BOHÉMIEN

CALENDRIER CULTUREL CONSEIL DE LA CULTURE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

EXPOSITIONS

Métamorphose

Jusqu’au 8 janv.

Centre d’exposition d’Amos

Entre deux reg’art Jusqu’au 11 janv.

BibliothĂšque de Macamic

Dessiner la lumiĂšre Jusqu’au 12 janv. MusĂ©e d’art (MA) (RN)

Vente d’Ɠuvres miniatures – BIAM Jusqu’au 14 janv. Centre d’exposition du Rift (VM)

Emmanuel Guy – Je porte Jusqu’au 14 janv. Centre d’exposition du Rift (VM)

Olivier Roberte Jusqu’au 14 janv.

Centre d’exposition du Rift (VM)

La Terre en suspens Jusqu’au 15 janv.

Centre d’exposition d’Amos

Si les choses Ă©taient diffĂ©rentes Jusqu’au 29 janv.

VOART – Centre d’exposition de Val-d’Or

HUMOUR

Jo Cormier – Animal

1er déc., Théùtre Télébec (VO)

2 déc., Théùtre du cuivre (RN)

P-A MĂ©thot – Faire le beau 2 et 3 dĂ©c., Théùtre des Eskers (Amos)

Billy Tellier – Hypocrite(s)

7 déc., Théùtre du cuivre (RN)

9 déc., Salle Félix-Leclerc (VO)

Philippe Laprise – Pourquoi pas

12 janv., Théùtre Télébec (VO)

13 janv., Théùtre des Eskers (Amos)

14 janv., Théùtre du cuivre (RN)

Arnaud Soly – Stand up

24 janv., Théùtre Télébec (VO)

25 janv., Théùtre du cuivre (RN)

26 janv., Théùtre des Eskers (Amos)

27 janv., Salle de spectacles Desjardins (LS)

28 janv., Théùtre du Rift (VM)

LITTÉRATURE

Rencontre avec Simon Predj 5 déc., Théùtre Lilianne-Perrault (LS)

Un ennemi du peuple – lecture publique 11 dĂ©c., Théùtre du cuivre (RN)

MUSIQUE

Qw4rtz

1er déc., Salle de spectacles Desjardins (LS)

2 déc., Théùtre Télébec (VO) 3 déc., Théùtre du cuivre (RN)

Roxane Bruneau – Acrophobie

1er déc., Théùtre du cuivre (RN)

3 déc., Salle de spectacles Desjardins (LS) 5 déc., Théùtre des Eskers (Amos)

9 déc., Théùtre du Rift (VM)

Orchestre symphonique rĂ©gional de l’Abitibi-TĂ©miscamingue Concert de NoĂ«l

3 déc., 533, 3e Avenue (VO) 4 déc., 75, avenue Mercier (RN)

L’ensemble vocal de St-Bruno 10 dĂ©c., Théùtre du Rift (VM)

Les contes et chants de Noël 13 déc., Théùtre Télébec (VO)

L’orchestre Ă  Vents de la VallĂ©e-de-l’Or 13 dĂ©c., Service culturel (VO)

Richard SĂ©guin – Traverser les saisons 13 dĂ©c., Théùtre du cuivre (RN) 14 dĂ©c., Théùtre TĂ©lĂ©bec (VO)

Un vrai Noël 19 déc., Service culturel (VO)

Jay Scott

14 déc., Théùtre du Rift (VM) 16 déc., Théùtre des Eskers (Amos) 17 déc., Salle Félix-Leclerc (VO)

Un Noël en musique 16 déc., Théùtre Meglab (Malartic)

Matt Lang – More 15 dĂ©c., Théùtre du cuivre (RN) 16 dĂ©c., Théùtre TĂ©lĂ©bec (VO) 17 dĂ©c., Théùtre du Rift (VM)

Le Party du 31 de Saint-Bruno-de-Guigues 31 déc., Théùtre du Rift (VM)

Émile Proulx-Cloutier – À mains nues

25 janv., Théùtre des Eskers (Amos)

26 janv., Théùtre du Rift (VM)

Fonds Ange-Gardien

Pain, musique et poésie

28 janv., Théùtre des Eskers, Amos

Hommage Ă  Piazolla

31 janv., Théùtre du cuivre (RN)

THÉÂTRE

Dehors novembre – Au cƓur de la crĂ©ation de l’album mythique des Colocs

6 déc., Théùtre du cuivre (RN)

7 déc., Théùtre Télébec (VO)

8 déc., Théùtre des Eskers (Amos)

Le loup

17 janv., Théùtre des Eskers (Amos)

18 janv., Théùtre du cuivre (RN)

19 janv., Théùtre Télébec (VO)

20 janv., Théùtre du Rift (VM)

Luc Langevin – VĂ©ritĂ©s

20 janv., Théùtre du cuivre (RN)

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DÉCEMBRE 2022 - JANVIER 2023 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL. 14 - NO. 04 by Journal culturel de l’Abitibi-TĂ©miscamingue - Issuu