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LITTÉRATURE 10 À
ARIANE OUELLET
Toussaint fait un bel exemple de ça. Deux ou trois phrases dans mon texte, mais des dizaines de détails et belles folies déployées dans l’image », raconte Fred.
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Mais on peut quand même se demander, pour une nouvelle collaboratrice, ce qu’on ressent devant un personnage comme Fred, quel genre de défi ça pose. « Mon plus gros défi? Arriver à me sentir à la hauteur. Pourtant, au contact de Fred, on perçoit immédiatement toute sa simplicité, sa bienveillance, sa gentillesse : il parvient vite à faire oublier l’ampleur du personnage public et à donner l’impression qu’on est auprès d’un ami. Il devient simplement Fred. C’est ça qui fait qu’au détour d’une conversation, on ose lui lancer, “T’sais que j’aimerais vraiment ça travailler avec toi un de ces quatre!” » Comme quoi, c’est parfois payant d’oser nommer ses rêves à voix haute!
Ce rêve, Annie le caressait en silence depuis 2006. « Si, à l’époque j’étais une illustratrice encore trop verte qui doutait de tout, je me suis dit que là, quinze ans plus tard, forte de mon expérience en illustration et de plus d’assurance, j’étais fin prête à affronter le défi… Sauf que j’avais sous-estimé le vertige qui vient avec le fait de se percher sur l’épaule de ce géant-là », confie l’illustratrice.
Je ne conterai pas l’histoire de cette course de petits bateaux, je vous laisse le bonheur de la découvrir par vous-même. Mais le vertige d’Annie vient peut-être du fait qu’à travers cette rencontre, elle s’est hissée aussi à la hauteur des géants, avec un livre émouvant, empreint de sensibilité et de force, où les images renvoient un écho vibrant à la profondeur discrète du texte.
ARIANE OUELLET Patience, illustration inédite représentant Fred, Babine et Annie qui patientent sur le pont de St-Élie pendant la pandémie, en attendant la reprise du projet.


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- CINÉMA MARIO MELANÇON, CHAUFFEUR PRIVÉ DU FESTIVAL
DOMINIQUE ROY
Depuis presque quatre décennies, Mario Melançon est le chauffeur privé des invités au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT). Derrière le volant de la voiture qu’on lui confie, il est au service de ces personnalités publiques – réalisateurs, acteurs, producteurs, distributeurs, journaliste, etc. – qui sont de passage à Rouyn-Noranda pour la durée des festivités. Au fil des ans, il a conduit près de 2000 personnes ici et là, au gré de leurs déplacements et de leurs demandes particulières.
Le FCIAT en était à sa 40e édition du 30 octobre au 4 novembre dernier. M. Melançon fait partie de l’aventure depuis les premières années de l’événement. C’est son bon ami Jacques Matte, président du CA et cofondateur du Festival, qui lui a confié cette responsabilité. Au début, seul conducteur, il suffisait à la demande puisqu’il n’y avait que des projections en soirée. Au fil des ans, le Festival a pris de l’ampleur, de sorte qu’aujourd’hui, il faut une équipe de six chauffeurs pour coordonner les déplacements des invités internationaux faisant partie de la centaine de productions à l’affiche. Toute une gymnastique!

LOUIS JALBERT Des souvenirs et des anecdotes au sujet de ses rencontres avec les amoureux du 7e art, il pourrait en écrire un livre. Bien souvent, la première impression du Festival passe par l’accueil du conducteur qui attend patiemment les invités à l’aéroport. Ensuite, à faire la navette entre l’aéroport, le théâtre, l’hôtel, les restaurants, sans oublier les détours au bar, à la pharmacie, à la SAQ, et maintenant à la SQDC, les visages deviennent familiers et des liens se tissent.




Mario Melançon se rappelle cette époque où l’horaire du Festival lui laissait amplement le temps d’accompagner les invités à certaines activités organisées. Entre autres, il garde un doux souvenir de l’actrice allemande Angela Winkler qui faisait partie du gratin invité lors de la 3e édition du Festival. Il l’a conduite à Amos afin qu’elle rencontre les étudiants d’un cours de cinéma et à Pikogan, pour visiter la communauté. D’ailleurs, c’est chez la famille Melançon que le jeune enfant de l’actrice a élu domicile. « Il fallait quelqu’un pour le garder. Je l’ai amené chez nous quelques jours. »
Claude Lelouche, un géant du cinéma français, a été une rencontre marquante. Mario Melançon l’a accompagné à une partie de chasse aux faisans, à Latulipe au Témiscamingue, en compagnie d’autres invités de marque, tels que Jean-Claude Lauzon et Jean-Claude Labrecque. Lelouche, il l’a aussi accompagné dans une boutique alors que ce dernier voulait absolument s’acheter une chemise de chasse à carreaux, une séance de magasinage qu’il n’est pas près d’oublier.
Que dire des moments passés avec Serge Gainsbourg et de l’interminable file d’attente de journalistes, chacun voulant obtenir une entrevue le matin, moment de la journée où il était probablement dans un meilleur état pour répondre aux questions? « Habile comme ça ne se peut pas, Gainsbourg réussissait à convaincre chaque journaliste qu’il venait de donner sa meilleure interview à vie. »
Jean-Marc Vallée, Armand Vaillancourt, Gérard Darmon, Damien Bonnard, André Melançon, Andrée Lachapelle, André Forcier, Pierre Richard, Karine Vanasse, Lothaire Bluteau… La liste de ces gens qui lui sont sympathiques et avec qui « ç’a cliqué » est interminable. Et c’est loin d’être terminé puisque Mario Melançon n’a pas l’intention de mettre fin à son service de chauffeur privé. « Tant que la santé va me le permettre! Ces gens-là, c’est des créateurs, des artistes, des gens curieux avec qui c’est intéressant de discuter. »
La Troupe à Coeur Ouvert inc.
présente :
Chansons remasterisées
25 $
Taxes incluses IDÉE CADEAU pour Noël!
Coffret musical DOUBLE incluant livret des chansons
COURTOISIE

Autrice Danielle Trottier
Compositeur musical Jacques Marchand
Directrice musicale Jocelyne Beaulieu Metteur en scène Daniel Morin
Documentaire Le Paradis du Nord en 2022
Endroits de vente
La Sarre, Macamic, Amos, Val d’Or, Malartic et Rouyn-Noranda Ville-Marie
Sur le site Web de la Troupe : www.latroupeacoeurouvert.com
- CINÉMA RETOUR SUR UN 40E FESTIVAL DU CINÉMA RÉUSSI
GABRIELLE DEMERS
C’est cette année qu’a eu lieu la 40e édition du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT), et l’atmosphère festive qui a régné toute la semaine a su témoigner du succès de cette mouture toute spéciale. de genres de films. Impossible de passer sous silence le film de zombies Brain freeze, une première pour le Festival, mais c’est principalement sur le documentaire, le film d’art et le film de danse que je veux orienter les projecteurs.
LOUIS JALBERT Bien sûr, les grandes rencontres du cinéma (Gainsbourg, Carle, Lelouche…) qui ont lieu au Festival ces quatre dernières décennies ont été soulignées et les nouveaux cinéastes, encore applaudis. Le talent d’ici s’est démarqué, une fois de plus. Nommons entre autres les lauréats du Prix de la relève Desjardins, qui souligne la création d’ici : Magali Ouimet (étudiante au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue) pour son film En 8 temps et Maxim-Olivier Lavallée (étudiant de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue) pour son film d’animation La Livraison.

Il y a eu de grands moments d’émotions (France, Ça s’est bien passé, La vie devant moi, Migrants, pour ne nommer que ceux-ci). Mais surtout, il y a eu une variété remarquable Antoine Lajoie-Côté a offert un documentaire qui présente l’artiste rouynorandienne Marthe Julien. Ce diplômé en cinéma du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue a connu la joie immense de pouvoir présenter ce film sur l’art à un public hétérogène. En filmant Marthe Julien dans son atelier, dans son univers créatif, il espérait rendre plus accessible le quotidien de la vie de l’artiste. Soucieux de valoriser ce métier auprès des jeunes et de valider ses propres questionnements artistiques par le fait même, il a basé son film sur un lien direct avec l’artiste. Montrer que l’art est partout, que l’art peut prendre toute la place, voilà le message du jeune cinéaste. Marthe Julien elle-même avoue avoir été intimidée, au début, de se placer dans la position du sujet du documentaire, et ce, malgré une carrière en enseignement des arts au Cégep. Le regard
