2 minute read

CINÉMA 14 À

Next Article
FESTIVAL

FESTIVAL

LOUIS JALBERT

Advertisement

des autres a changé de point d’ancrage et si elle a été déstabilisée, elle a vite repris son souffle et a pu offrir à Antoine Lajoie-Côté un accès direct et privilégié à son univers.

Le film Xiomata, de la cinéaste Béatriz Mediavilla, a quant à lui offert un regard onirique sur la danse, dans un décor naturel enivrant de lacs et de forêts. Première mouture de son film à paraître, Xiomata présente un groupe de danseurs et danseuses grandiose dans son hétérogénéité. Les mouvements s’enchaînent, et les prises de vues renversent parfois carrément notre rapport au corps, au mouvement, à la ligne d’horizon. Très poétique, ce court film de danse a su insuffler au public une admiration bienveillante et il a offert un moment hors du temps, contemplatif.

Présenté lors du même bloc que Xiomata, le film Ils dansent avec leur tête, du cinéaste d’animation et professeur à l’Université du Québec à Montréal, Thomas Corriveau, a aussi plongé le public dans un univers onirique. C’est avec plus de 2000 images réunies, peintes à l’acrylique par l’artiste, que l’univers se construit. Une fable aux accents mythologiques expose une tête abandonnée sur une île, à la merci d’un aigle; cette tête appartient à un ancien danseur, devenu chorégraphe, qui souffre maintenant de solitude. Il nous voit et tente de nous expliquer tout son amour de la danse, des danseurs, et de ce rapport à la tête dans la danse. Malheureusement, Sisyphe moderne, il est interrompu par son aigle. Le personnage est interprété par Marc Béland, acteur qui a lui-même été danseur au début de sa carrière, notamment au sein de La La La Human Step : sa connaissance du rôle de l’interprète nourrit la narration du film, créée en partie par improvisation. D’ailleurs, film surprenant s’il en est un, Ils dansent avec leur tête fait glisser les spectateurs dans un univers désaxé comme celui de Xiomata, où la ligne d’horizon bascule parfois, mais avec une texture plastique bien différente. Thomas Corriveau a voulu mettre le portrait au centre de cette œuvre cinématographique, et il a utilisé des séances de danse improvisée pour construire son visuel. Subjugué par l’art de la danse, du mouvement, il a voulu lui rendre un hommage dans cette œuvre.

Pour terminer, notons que c’était la première présence de Thomas Corriveau au FCIAT. Pourquoi avoir choisi de soumettre son film, alors? C’est après avoir pris connaissance de la réputation du Festival, surtout. L’accueil chaleureux et l’intelligence artistique des festivaliers lui confirment qu’il a eu raison de venir.

This article is from: