MAI 2021 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL.12 - NO. 08

Page 5

– À LA UNE –

100 ANS DE FIBRES ET DE BOIS LISE MILLETTE

Ville la plus au sud du TĂ©miscamingue, l’endroit voit s’installer, en 1918, la Riordon Pulp and Paper Co, une entreprise forestiĂšre qui a fait naĂźtre sur les berges de la riviĂšre des Outaouais les racines d’une industrie toujours active aujourd’hui et les premiers jalons d’une citĂ©-jardin qui se constitue officiellement sous le nom de ville de TĂ©miscaming en 1921. Encore aujourd’hui, 100 ans plus tard, la municipalitĂ© possĂšde une identitĂ© propre et une architecture qui la distinguent des autres villes tĂ©miscamiennes. Du patrimoine bĂąti, avec ses maisons qui rappellent davantage la culture anglo-saxonne, la ville de TĂ©miscaming marque sa diffĂ©rence comme l’explique Marie-Pier Valiquette, directrice du MusĂ©e de la Gare, qui sera un peu le carrefour des activitĂ©s du centenaire. « C’est vraiment une ville unique en elle-mĂȘme et diffĂ©rente du reste de la rĂ©gion. On y sent l’influence de l’Ontario et des communautĂ©s autochtones, et contrairement au reste du TĂ©miscamingue, c’est la forĂȘt qui prime », souligne-t-elle.

« C’est une ville qui, grĂące Ă  l’usine, est de plus en plus multiculturelle; on a des gens de tous les pays qui viennent travailler ici. Ça participe vraiment au paysage. Je dirais aussi que ça fait un cercle, puisque quand la compagnie est venue s’implanter, ce sont des immigrants sont venus s’implanter ici, alors c’est un retour naturel », poursuit Marie-Pier Valiquette. FEMMES DE PAPIER L’une des piĂšces maĂźtresses du centenaire est la prĂ©sentation de l’exposition itinĂ©rante Femmes de papier, montĂ©e par BorĂ©alis Ă  Trois-RiviĂšres. C’est une exposition qui vient rĂ©tablir la place des femmes dans l’histoire des pĂątes et papier, profondĂ©ment liĂ©e au travail des bĂ»cherons et du travail en usines. « Cette exposition, c’est l’histoire des femmes dans l’industrie forestiĂšre. On y apprend des histoires de femmes, autant dans la forĂȘt, que dans les camps de bĂ»cheron, les usines et leur entrĂ©e sur le marchĂ© du travail avec l’évolution des lois, mais aussi tout ce travail invisible qu’elles ont effectuĂ© », prĂ©cise la directrice du MusĂ©e de la Gare oĂč est prĂ©sentĂ©e l’exposition jusqu’au mois de septembre. EFFORT DE MÉMOIRE Marie-Pier Valiquette est nĂ©e Ă  Notre-Dame-du-Nord, mais a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  TĂ©miscaming trĂšs jeune. « J’étais trop jeune lorsqu’ils ont fĂȘtĂ© le 75e, mais j’avais vu les activitĂ©s par la bande. Depuis, je me suis intĂ©ressĂ©e Ă  l’histoire, au patrimoine. Alors, dĂšs que la municipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de former un comitĂ© pour s’occuper du centenaire, j’ai voulu m’impliquer », confie Mme Valiquette. Élaborer une programmation pour des festivitĂ©s d’envergure est nĂ©anmoins complexe avec des contraintes de santĂ© publique qui fluctuent et qui se font imprĂ©visibles, convient-elle.

MARIE-PIER VALIQUETTE

Au moment de sa fondation, c’est l’activitĂ© Ă©conomique qui devance l’établissement d’une population qui afflue de partout. Aujourd’hui, des dĂ©cennies aprĂšs l’établissement d’une communautĂ©, l’apport de l’usine au tissu social et Ă  composition dĂ©mographique est toujours aussi prĂ©sent.

« C’est une charge mentale de plus d’organiser ça en pandĂ©mie. N’importe qui en crĂ©ation d’évĂ©nements peut le dire. On est tout de mĂȘme convaincus de pouvoir offrir plusieurs choses pendant l’étĂ©. » Parmi les activitĂ©s qui seront proposĂ©es et dont la tenue est assurĂ©e, mentionnons le dĂ©voilement de la capsule temporelle qui avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e en 1996 Ă  l’occasion du 75e, un parcours culinaire, une guinguette du centiĂšme semblable Ă  celle qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă  Rouyn-Noranda en 2020 et la sortie de la biĂšre du centenaire en collaboration avec la microbrasserie Barbe Broue. L’auteur FrĂ©dĂ©ric Fournier planche de son cĂŽtĂ© sur une piĂšce de théùtre dĂ©ambulatoire. « La piĂšce TĂ©miscaming, l’histoire d’une ville, The Tale of a City est complĂštement bilingue, tout comme TĂ©miscaming! » mentionne encore Marie-Pier Valiquette. La piĂšce s’amorcera au musĂ©e, « en 1927 », et progressera dans le temps au fur et Ă  mesure que la troupe avancera dans la ville. Elle s’arrĂȘtera devant l’usine en 1973, annĂ©e de la rĂ©ouverture de Tembec. Il n’est pas exclu de ramener les courses de motomarines. Et l’organisation le prĂ©cise bien : il est vĂ©ritablement question ici de seadoo et non de rĂ©gates, comme Ă  Ville-Marie. L’évĂ©nement Ă©tait, semble-t-il, couru dans les annĂ©es 1990, une autre particularitĂ© signĂ©e TĂ©miscaming. L’INDICE BOHÉMIEN MAI 2021 5


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
MAI 2021 // L'INDICE BOHÉMIEN // VOL.12 - NO. 08 by Journal culturel de l’Abitibi-TĂ©miscamingue - Issuu