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100 ANS DE FIBRES ET DE BOIS LISE MILLETTE
Ville la plus au sud du TĂ©miscamingue, lâendroit voit sâinstaller, en 1918, la Riordon Pulp and Paper Co, une entreprise forestiĂšre qui a fait naĂźtre sur les berges de la riviĂšre des Outaouais les racines dâune industrie toujours active aujourdâhui et les premiers jalons dâune citĂ©-jardin qui se constitue officiellement sous le nom de ville de TĂ©miscaming en 1921. Encore aujourdâhui, 100 ans plus tard, la municipalitĂ© possĂšde une identitĂ© propre et une architecture qui la distinguent des autres villes tĂ©miscamiennes. Du patrimoine bĂąti, avec ses maisons qui rappellent davantage la culture anglo-saxonne, la ville de TĂ©miscaming marque sa diffĂ©rence comme lâexplique Marie-Pier Valiquette, directrice du MusĂ©e de la Gare, qui sera un peu le carrefour des activitĂ©s du centenaire. « Câest vraiment une ville unique en elle-mĂȘme et diffĂ©rente du reste de la rĂ©gion. On y sent lâinfluence de lâOntario et des communautĂ©s autochtones, et contrairement au reste du TĂ©miscamingue, câest la forĂȘt qui prime », souligne-t-elle.
« Câest une ville qui, grĂące Ă lâusine, est de plus en plus multiculturelle; on a des gens de tous les pays qui viennent travailler ici. Ăa participe vraiment au paysage. Je dirais aussi que ça fait un cercle, puisque quand la compagnie est venue sâimplanter, ce sont des immigrants sont venus sâimplanter ici, alors câest un retour naturel », poursuit Marie-Pier Valiquette. FEMMES DE PAPIER Lâune des piĂšces maĂźtresses du centenaire est la prĂ©sentation de lâexposition itinĂ©rante Femmes de papier, montĂ©e par BorĂ©alis Ă Trois-RiviĂšres. Câest une exposition qui vient rĂ©tablir la place des femmes dans lâhistoire des pĂątes et papier, profondĂ©ment liĂ©e au travail des bĂ»cherons et du travail en usines. « Cette exposition, câest lâhistoire des femmes dans lâindustrie forestiĂšre. On y apprend des histoires de femmes, autant dans la forĂȘt, que dans les camps de bĂ»cheron, les usines et leur entrĂ©e sur le marchĂ© du travail avec lâĂ©volution des lois, mais aussi tout ce travail invisible quâelles ont effectuĂ© », prĂ©cise la directrice du MusĂ©e de la Gare oĂč est prĂ©sentĂ©e lâexposition jusquâau mois de septembre. EFFORT DE MĂMOIRE Marie-Pier Valiquette est nĂ©e Ă Notre-Dame-du-Nord, mais a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă TĂ©miscaming trĂšs jeune. « JâĂ©tais trop jeune lorsquâils ont fĂȘtĂ© le 75e, mais jâavais vu les activitĂ©s par la bande. Depuis, je me suis intĂ©ressĂ©e Ă lâhistoire, au patrimoine. Alors, dĂšs que la municipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de former un comitĂ© pour sâoccuper du centenaire, jâai voulu mâimpliquer », confie Mme Valiquette. Ălaborer une programmation pour des festivitĂ©s dâenvergure est nĂ©anmoins complexe avec des contraintes de santĂ© publique qui fluctuent et qui se font imprĂ©visibles, convient-elle.
MARIE-PIER VALIQUETTE
Au moment de sa fondation, câest lâactivitĂ© Ă©conomique qui devance lâĂ©tablissement dâune population qui afflue de partout. Aujourdâhui, des dĂ©cennies aprĂšs lâĂ©tablissement dâune communautĂ©, lâapport de lâusine au tissu social et Ă composition dĂ©mographique est toujours aussi prĂ©sent.
« Câest une charge mentale de plus dâorganiser ça en pandĂ©mie. Nâimporte qui en crĂ©ation dâĂ©vĂ©nements peut le dire. On est tout de mĂȘme convaincus de pouvoir offrir plusieurs choses pendant lâĂ©tĂ©. » Parmi les activitĂ©s qui seront proposĂ©es et dont la tenue est assurĂ©e, mentionnons le dĂ©voilement de la capsule temporelle qui avait Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e en 1996 Ă lâoccasion du 75e, un parcours culinaire, une guinguette du centiĂšme semblable Ă celle qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă Rouyn-Noranda en 2020 et la sortie de la biĂšre du centenaire en collaboration avec la microbrasserie Barbe Broue. Lâauteur FrĂ©dĂ©ric Fournier planche de son cĂŽtĂ© sur une piĂšce de théùtre dĂ©ambulatoire. « La piĂšce TĂ©miscaming, lâhistoire dâune ville, The Tale of a City est complĂštement bilingue, tout comme TĂ©miscaming! » mentionne encore Marie-Pier Valiquette. La piĂšce sâamorcera au musĂ©e, « en 1927 », et progressera dans le temps au fur et Ă mesure que la troupe avancera dans la ville. Elle sâarrĂȘtera devant lâusine en 1973, annĂ©e de la rĂ©ouverture de Tembec. Il nâest pas exclu de ramener les courses de motomarines. Et lâorganisation le prĂ©cise bien : il est vĂ©ritablement question ici de seadoo et non de rĂ©gates, comme Ă Ville-Marie. LâĂ©vĂ©nement Ă©tait, semble-t-il, couru dans les annĂ©es 1990, une autre particularitĂ© signĂ©e TĂ©miscaming. LâINDICE BOHĂMIEN MAI 2021 5