Déconcentrer, oui ou non?
La naissance du campus d’Amos
Dans le cadre du cinquantième anniversaire du Cégep, nous vous présentons le septième texte d’une série de chroniques historiques sur cet établissement d’enseignement supérieur.
Par Yvon Lafond Plus de quinze ans après le démarrage du Cégep à Rouyn-Noranda, la population d’Amos célèbre l’ouverture du centre d’études collégiales qu’elle réclame depuis quelques années. C’est d’ailleurs de haute lutte que le comité pour la déconcentration du Cégep à Amos finit par avoir gain de cause. Pour se faire une juste idée du contexte, il faut savoir que les premiers planificateurs du réseau collégial sont fermés à l’idée de fractionner un cégep en plusieurs entités. Au contraire, la concentration des ressources leur apparaît essentielle au succès de la mission cégépienne. Ceci n’empêche ni l’éclosion, tôt dans les années 1970, de cégeps à campus multiples, ni la multiplication des cégeps dans quelques régions périphériques ou éloignées. Ici, par contre, la doctrine du « Une région, un cégep, un campus » continue de prévaloir jusqu’en 1980-1981. Mais cette année-là, un comité conjoint formé par le Cégep et l’Association des commissions scolaires recommande au Cégep de mener à Amos une première expérience de déconcentration. Le but : améliorer le passage au collégial, particulièrement faible chez les finissants de la Commission scolaire Harricana. La recommandation reçoit un accueil plutôt froid de la direction générale du Cégep et de son conseil d’administration. Le syndicat des profs fait aussi connaître ses nettes réserves. On commande tout de même une étude des coûts et on vérifie la possibilité d’un financement spécifique auprès du ministère de l’Éducation. Déjà saisi de quatre autres demandes similaires, le ministère prend en mains la réalisation des études d’opportunité et de faisabilité. De plus en plus divisé sur la question, le conseil d’administration du Cégep attend l’éclairage de ces études pour se prononcer. Malheureusement, leurs résultats ne seront jamais clairement, ni totalement, rendus publics. Entretemps, le comité pour la déconcentration du Cégep à Amos prend la relève du comité Cégep – Association des commissions scolaires. Présidé par Jean-Louis Carignan, cadre à la Commission scolaire Harricana, le comité multiplie ses pressions auprès du Cégep et il intensifie ses démarches au sein de la filière politique. Sa persévérance est récompensée. En mars 1983, le ministre de l’Éducation annonce la création d’un sous-centre d’études collégiales à Amos, avec financement à la clef. Le campus ouvre donc ses portes en septembre 1983. Le Cégep y offre alors la première année des programmes Sciences humaines, Sciences de l’administration et Techniques administratives. Une page est tournée, l’ère de la déconcentration du Cégep est commencée.
Art ActuELLE
EXPOSITION DES FINISSANTES EN ARTS VISUELS
DU 16 AU 22 MAI PRÉSENTÉE À LA S.U.M
VERNISSAGE 18 MAI 19H
De gauche à droite : Le ministre de l’Éducation en 1983, Camille Laurin; le ministre responsable de la région, François Gendron, en compagnie du premier directeur du campus d’Amos, Daniel Bizier.
Retrouvailles : le samedi 9 juin 2018! Tous les détails ici : www.cegepat.qc.ca/retrouvailles
12 L’INDICE BOHÉMIEn MAI 2018
CÉGEP DE LʼABITIBI-TÉMISCAMINGUE 819-762-0931, POSTE 1278