EGE: L'école de printemps 2013

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Revue de presse Ecole de printemps 2013 Afrique : Con;nent de croissance?

Du 1er au 4 avril 2013


Couverture média;que Ecole de printemps Contexte : La 2ème école de printemps de l’EGE s’est consacrée en;èrement à l’Afrique, sa place et son rôle dans un contexte de crise. Une dizaine d’intervenants ont répondu présents à cet événement. Ac*ons communica*on : -­‐ Inser;ons presse -­‐ Affichage 4/3 -­‐ Passage Infomédiaire -­‐ Emailing -­‐ Invita;on, relance et sensibilisa;on des lis;ng média -­‐ Rédac;on de communiqué de presse -­‐ Accueil des journalistes et ges;on des retombées


Inser;ons presse Le Ma;n ½ page largeur Le Soir ½ page hauteur Les inspira;ons éco ½ page largeur L’Economiste ½ page largeur Zamane ½ pleine page


Inser;ons presse Le Ma;n

Le Soir


Inser;ons presse L’Economiste

Les inspira;ons éco


Affichage 4/3 Panneau Casablanca

Panneau Descartes


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Presse électronique


Infomédiaire


Brève : Babelfan.ma


Brève : Maroc agenda


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Dossier EGE 30’


Presse Na;onale Journalistes présents : -­‐ Safall Fall : Les inspira;ons éco -­‐  Ndeye Bineta Ndiaye : Le Soir Eco -­‐  Hajar Benezha : L’Economiste -­‐  Mohamed Nafaa : Le reporter Interviews : De Jean Ping pour Le Soir : Bineta Ndyaye De Jean Ping pour Les Echos : Safall Fall De Jean Ping pour Le Ma;n : Farida Moha De Heerun Ghurburrun pour Les Echos : Safall Fall De Zeinabou Keita pour Les Echos : Safall Fall Atlan;c Radio (invité du jour)


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Les Echos

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03/04/2013

L’EGE SE PENCHE SUR L’AVENIR ÉCONOMIQUE DU CONTINENT La tradi;onnelle «École de printemps» de l’École de gouvernance et d’économie (EGE) de Rabat s’est ouverte lundi sur une note fort enthousiasmante : l’effervescence économique du con;nent est bien réelle et ne se limite pas seulement à des chiffres de croissance excep;onnels, souvent en contraste avec les réalités socio-­‐économiques dans nos pays. C’est en tout cas ce que ce forum universitaire, mais aussi très économique voire géopoli;que, tentera de démontrer jusqu’au 4 avril prochain dans les locaux de ceie école interna;onale des sciences poli;ques. La théma;que générale, d’une per;nence vraiment actuelle, parle d’elle-­‐même : «L’Afrique, con;nent de la croissance ?». Pour planter le décor des nombreuses conférences et tables rondes qui devraient ponctuer ces journées, difficile de trouver mieux qu’un acteur central et stratégique des décisions et poli;ques économiques africaines, en la personne de Jean Ping. L’homme d’État gabonais et ex-­‐président de la commission de l’Union africaine s’est en effet livré, lundi, à un discours inaugural des travaux dans lequel le message était clair : Il faut désormais compter avec l’Afrique ! Le con;nent n’a en effet jamais été aussi bien posi;onné dans le nouvel ordre économique mondial que maintenant. Longtemps perçu comme le con;nent de toutes les illusions, l’Afrique affiche une santé économique insolente dans un contexte où tout roule au ralen; dans l’engrenage économique mondial. «Le revenu moyen par habitant a augmenté de plus de 30% au cours des dix dernières années, la dynamique de croissance con;nentale est parmi les plus importantes du globe et les IDE grimpent d’année en année», rappelle-­‐t-­‐on auprès des responsables de l’EGE. Dans le détail, le programme établi est riche et dynamique : Une vingtaine d’intervenants, entre hommes poli;ques, diplomates et experts de divers secteurs d’ac;vité et économistes spécialisés sur le con;nent, se relaieront à la tribune. Des points et angles de vues divers, pour parler d’un seul et nouveau regard à porter désormais sur le con;nent. Plusieurs sujets seront au centre de ces réflexions, allant du climat des affaires dans les économies africaines à l’accès aux financements pour l’émergence de «champions», en passant par le rôle de l’enseignement supérieur dans la croissance économique du con;nent, ainsi que la place du Maroc sur l’échiquier géopoli;que et économique con;nental.

POINT DE VUE

Jean Ping, Ex-­‐président de la Commission de l’Union africaine Le nouveau visage de l’Afrique C’est un engouement réel. Il y a tout juste quelques années, l’Afrique était considérée comme un con;nent perdu, complètement mis à l’écart du jeu économique mondial. Les inves;sseurs avaient totalement abandonné le con;nent et avaient concentré tous leurs efforts sur des zones déjà bien développées, bien industrialisées et proches de la satura;on, généralement dans les économies occidentales. Puis, voilà qu’une décennie plus tard, l’on découvre un nouveau visage du con;nent, tout le contraire de la considéra;on que le monde avait pour notre con;nent. Les chiffres sont là : les inves;ssements qui étaient à un niveau comparable à celui que recevait une pe;te économie comme Singapour, sont remontés à des niveaux plus conséquents, impactant la dynamique de croissance de l’économie con;nentale. L’Afrique est donc bien sur son nuage économique et devrait y rester durant les prochaines décennies à venir. Ce n’est que le début.


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Le Soir

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03/04/2013

L’AFRIQUE DU XXIE SIÈCLE SELON JEAN PING Économiquement parlant, l’Afrique représente le plus grand marché en devenir. Le con;nent bouge. Jean Ping a

débaiu des muta;ons économiques en cours. Celui qui a été à la tête de la commission de l’Union africaine, intervenait, ce lundi 1er avril, à la conférence inaugurale de l’École de Printemps de l’École de gouvernance et d’économie de Rabat. «Nous sommes une pluie d’éloges, mais il convient quand même de garder la tête froide car nous ne sommes pas encore sor;s de l’auberge », c’est la convic;on de J. Ping qui considère que l’Afrique, est « un con;nent aux ressources considérables, le situant au cœur des convoi;ses et des enjeux du monde ». Avec les changements, actuellement dans le monde, il faut compter avec l’Afrique même si, « à ce jour, elle n’arre que moins de 5 % des IDE», a-­‐t-­‐il précisé. L’homme d’État gabonais, est également revenu, dans son propos, sur les éléments qui ont favorisé une vision posi;ve sur l’Afrique. A l’en croire, «  nous jouissions désormais d’une meilleure stabilité poli;que et gouvernance. Beaucoup de conflits ont été résolus ce qui a amélioré la situa;on poli;que avec l’instaura;on de l’État de droit, la liberté de la presse, le mul;par;sme, la démocra;e… » Éliminer les fron*ères et transformer les ma*ères premières En félicitant plusieurs groupes africains dont Arjariwafa Bank, J. Ping a préconisé de suivre leurs exemples, en ma;ère de délocalisa;on et de décloisonnement. « Le commerce intra-­‐africain reste encore très faible, environ 10 %, du fait de l’absence de voies de communica;on adaptées et de la fragmenta;on des fron;ères », a-­‐t-­‐il déploré. Autre moyen de croissance, « les Africains devraient aller à la conquête de l’Afrique et promouvoir une industrialisa;on qui va booster le développement avec la transforma;on des produits agricoles et miniers».

Les étudiants ont notamment interpellé J. Ping sur les effets en termes de développement de la croissance africaine et celui-­‐ci a relevé que souvent il n’y a pas de lien entre ceie croissance et le développement, les inves;ssements n’étant pas assez employés localement. Enfin sur les inves;ssements chinois, il a précisé que, «  ce qui compte ce n’est pas la couleur de l’inves;ssement, ce sont les condi;ons que l’on pose ».


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Quo;dien

03/04/2013

Suite INTERVIEW : Jean Ping, ancien président de la commission de l’UA

Trois décennies après son retrait de l’Union africaine, que pensez-­‐ vous d’un éventuel retour du royaume dans l’organisa*on panafricaine ? Le Maroc n’a pas été exclu, vous l’avez dit. Le Maroc s’est re;ré pour les raisons que vous connaissez. D’abord, il n’existe pas de disposi;on concernant l’exclusion d’État, ce qui veut dire que si le Maroc exprimait le désir de revenir à l’UA, cela ne devrait pas poser de problème. Mais pour le Maroc, cela signifie qu’il siégera aux côtés de la RASD, ce qui est pour lui une chose inacceptable. C’est la raison pour laquelle le Maroc s’est re;ré et ce n’est pas facile de revenir dans ces condi;ons. Quelle lecture faites-­‐vous de la récente tournée africaine du roi Mohammed VI, une manière de se réintégrer dans le con*nent ? Je crois d’abord avec beaucoup de sincérité que ce sont les Africains qui construiront l’Afrique, et personne d’autre. L’Afrique ne sera réellement construite que par les Africains eux-­‐mêmes. Le Maroc, comme tout pays africain, devrait s’inves;r dans le développement de son con;nent. Les entreprises marocaines devraient aller à la conquête du marché africain. Et je voudrais rappeler que le marché africain, c’est aujourd’hui, un milliard d’habitants, donc un milliard de consommateurs. Ce sera le plus grand réservoir de croissance du monde, donc les Africains doivent aller à la conquête de leur propre marché. A côtés de ces éléments posi;fs, vous savez que l’Afrique est subdivisée en 54 États, ce qui révèle une étroitesse de nos marchés, il faut nécessairement décloisonner. Je pense que c’est ce que cherche à faire le Maroc et tous les pays africains devraient aller en ce sens (…) Si le Maroc semble s’orienter vers ceie direc;on, c’est une bonne chose et à encourager.

Une solu*on au conflit du Sahara favoriserait beaucoup le retour du royaume au sein de l’UA. Sur la table des négocia*ons, une seule proposi*on émanant du Maroc. Quelle est votre opinion sur le dossier, notamment sur l’ac*on de l’ONU ? Il m’est difficile de donner mon opinion dans une affaire comme celle-­‐là où nous avons fait confiance à l’ONU. Elle doit travailler pour trouver une solu;on, c’est tout ce que je peux dire. Est-­‐ce qu’elle le fait ? Je l’ignore. Si une solu;on est trouvée, par bonheur, acceptée par tout le monde, le problème est déjà résolu concernant la réintégra;on du Maroc. Cela ne va pas dire qu’on ne peut pas chercher une solu;on autre que celle qui consiste à tourner la réponse à l’ONU. C’est vraiment un problème qui non seulement, rend la situa;on difficile au sein de l’UMA (Union du Maghreb Arabe) et qui bloque tout, mais ça bloque aussi beaucoup de nos rela;ons avec les autres partenaires. Donc, nous avons dû, dans la plupart des cas, dans nos partenariats avec l’Europe, chercher des solu;ons complexes, avec le Japon, la Chine, la Turquie… Avec tous nos partenaires classiques, le problème se pose toujours.


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Le Ma;n

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02/04/2013

Entre*en avec Jean Ping, ex-­‐secrétaire général de l’Union Africaine «Les Africains doivent décloisonner l’Afrique» M. Ping, président de la commission de l’Union africaine à Addis Abeba de 2008 à 2012, a donné à l’École de gouvernance et

d’économie de Rabat une conférence sur «l’Afrique du XXIe siècle», modérée par Hichem Ben Yaiche, directeur des édi*ons françaises IC publica*ons. En marge de ceae conférence, l’ancien président de l’UA s’est entretenu avec le «Ma*n». Le Ma*n : Après votre départ de l’Union africaine, le 15 octobre dernier, vous avez été pressen* pour le poste d’envoyé spécial du SG des Na*ons unies au Sahel. On a également évoqué votre nom en tant que représentant spécial de la force ONU-­‐UA au Darfour. Que devenez-­‐vous, M. Ping ? Jean Ping : Quand j’ai quiié l’UA, mon premier désir était de me ressourcer dans mon village au Gabon, avant d’envisager autre chose. Je ne voulais plus recommencer à travailler sous les ordres d’un patron et j’ai donc exprimé mon refus pour différents postes proposés. Je voulais en fait m’occuper dans un think tank de problèmes interna;onaux, ceci a nécessité des moyens. J’ai donc créé un consul;ng pour encourager les inves;sseurs étrangers à venir en Afrique. Vous dites avoir ressen* un profond besoin de vous reposer et de vous ressourcer. Était-­‐ce si lourd de porter le fardeau de l’Afrique pendant 4 années ? C’est lourd, mais passionnant. Je ne suis jamais resté plus de 15 jours au siège d’Addis Abeba. J’étais partout, là où il y avait des conflits, des coups d’État. C’est extrêmement prenant, d’autant qu’il fallait également s’occuper de la ges;on de la maison de l’UA de l’intérieur. Ce qui prend du temps et de l’énergie et occasionne beaucoup de stress.

Si vous le permeaez, M. Ping, nous allons voir l’actualité à travers trois visites toutes récentes. La première est celle des trois Présidents africains, celui du Sénégal, du Cap-­‐Vert, de la Sierra Leone et de la Présidente du Malawi, reçus ensemble à la Maison-­‐Blanche par le Président Obama. Quelle analyse faites-­‐vous des rela*ons entre l’Afrique et les États-­‐Unis ? Les Américains ne se sont intéressés à l’Afrique que très récemment. Aucun président ne s’est rendu en visite officielle dans un pays africain, excepté le Président Roosevelt en 1942 au Maroc, le président Carter qui a fait des escales et le Président Clinton. Les Africains pensaient qu’avec Obama, les choses changeraient, car il a des racines africaines. Force est de constater qu’ils sont déçus, car Obama n’a rien apporté de nouveau. Les choses ne sont pas faciles avec les pressions du Tea Party, mais avec son second mandat nous espérons qu’il apportera plus d’aien;on à l’Afrique.


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Rubrique Périodicité Date Le Ma;n Maroc Quo;dien 02/04/2013 Deuxième voyage, celui du Président chinois en Afrique. On Ce sont les Africains qui construiront l’Afrique. Les Chinois construisent la Chine, les parle de la Chinafrique avec une présence plus forte de ce Indiens construisent l’Inde, les Européens construisent l’Europe. L’Afrique doit être pays dans notre con*nent. Comment analysez-­‐vous ceae construite par les Africains. Les Marocains et notamment le secteur privé marocain présence et les nouvelles formes dites de partenariat doivent par;ciper à ceie grande aventure qui permeira de construire l’Afrique. Il économique, que certains évoquent sous l’expression de faut remarquer que l’Afrique ne commerce pas avec l’Afrique, le commerce nouvelle forme de colonialisme ? interafricain aieint à peine 10%. Il faut que les Africains commercent avec les Il y a une décennie, l’Europe a abandonné l’Afrique qui était Africains, il faut pour cela décloisonner les fron;ères, car nos marchés sont trop considérée alors comme un con;nent perdu, pour aller en Asie étroits. et en Chine en par;culier. Pendant qu’ils étaient absents, les Chinois sont revenus en Afrique pour chercher les ma;ères Décloisonner les fron*ères, c’est-­‐à-­‐dire les ouvrir ? premières et nourrir sa croissance économique. Ce qu’il faut cependant savoir c’est que 70% des inves;ssements chinois Oui, nos marchés sont étroits. Nous avons un milliard d’habitants, mais séparés par s’effectuent en Asie et que le deuxième poste d’inves;ssement 165 fron;ères qui bordent 54 États ! Pour par;r à l’assaut de leur propre con;nent, de la Chine c’est l’Europe ! Les Chinois inves;ssent plus en les Africains doivent décloisonner l’Afrique. C’est ce que veut faire le Maroc et Europe qu’en Afrique. Pourquoi ce qui est bon pour l’Europe ne l’Afrique du Sud, c’est ce qu’a fait l’Égypte en Afrique de l’Est. Il y a un arrangement serait-­‐il pas bon pour l’Afrique ? Si les Européens préfèrent tripar;te en Afrique de l’Est qui concerne toute la zone orientale de l’Égypte au inves;r en Chine, les Chinois sont les bienvenus en Afrique. La Maroc jusqu’en Afrique du Sud (COMESA, SADEC, East Africa Community) qui a colonisa;on c’est un terme clair qu’il ne faut pas u;liser à tout permis la créa;on d’une zone de libre-­‐échange. L’autre par;e de l’Afrique de l’Ouest bout de champ. n’a pas ce type d’arrangement qu’il faut encourager. Les hommes d’affaires, les Il s’agit plus de capta*on des ma*ères premières ? inves;sseurs, les opérateurs économiques peuvent le faire. Ce que l’Europe a fait pendant plus de cinq siècles. Les Chinois Vous é;ez pressen; pour un poste de représentant des Na;ons unies pour le Sahel, ont besoin de ma;ères premières, ils vont les chercher là où une région que vous connaissez bien. Quelle analyse faites-­‐vous de ceie région elles se trouvent. C’est à nous de veiller à ce que nos ma;ères après la crise du Mali qui n’est pas encore finie ? premières soient transformées en Afrique, de veiller à son Ce qui se passe dans le Sahel est drama;que, mais c’était prévisible avec la crise industrialisa;on, ce que l’Europe n’a pas fait. libyenne. Lorsque le régime de Kadhafi s’est effondré, les armes les plus Ce que la Chine fait, en réalisant des infrastructures, des sophis;quées sont par;es au Sahel. On savait bien ce qui allait se passer, nous usines, des ports...On pourrait faire davantage en apportant avions ;ré la sonneie d’alarme sur ceie situa;on explosive. Il y avait du terrorisme, une réelle valeur ajoutée en transformant les ma;ères du trafic, des armes... tous les ingrédients d’une implosion étaient là. La situa;on premières sur place, au lieu de les exporter en brut. L’Afrique s’est encore aggravée à l’est de la Somalie où l’on retrouvait les mêmes ingrédients, doit être construite par les Africains les armes, l’héroïne qui venait d’Afghanistan pour aller en Europe. À l’ouest, la Dernière visite, celle du Souverain du Maroc au Sénégal, en cocaïne qui arrivait d’Amérique la;ne traversait l’Afrique de l’Ouest et remontait Côte d’Ivoire et au Gabon, votre pays. Le Maroc a toujours également en Europe. La situa;on est si complexe qu’il fallait une solu;on. Les pays voulu garder des liens profonds avec ses racines africaines et du Sud : Algérie, Mauritanie, Niger, Mali étaient déjà au front. Mais la situa;on était nourrir cela par un partenariat gagnant gagnant. Un mot sur telle qu’il a fallu faire appel à des acteurs non africains. ces rela*ons ?


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Le Ma;n

Maroc

Quo;dien

02/04/2013

À ceae situa*on doit s’ajouter les revendica*ons des Touaregs qui demandent l’autonomie au Mali ? Les Touaregs sont en Libye, au Niger, au Mali, en Algérie, au Tchad, au Burkina Faso. Leurs revendica;ons sont d’ordre iden;taire. Certains pays ont traité ceie crise, mais c’est un problème qu’il faut régler poli;quement. Il faut trouver une solu;on. Vous traitez dans votre conférence à l’École de gouvernance et d’économie de l’Afrique du XXIe siècle. Dans ceae Afrique, le futur n’est-­‐il pas celui des régions qui permearont de transcender les 164 fron*ères dont vous avez parlé, cet héritage empoisonné de la Conférence de Berlin ? C’est l’un des problèmes fondamentaux que l’UE a essayé de traiter en proposant les États-­‐Unis d’Afrique. Quand on connait le cheminement de ce projet, on peut dire qu’il reste très lointain. En aiendant, il faut créer des structures comme des marchés communs africains, des zones de libre-­‐échange qui doivent être créées au niveau régional. La CEDAO, la SADEC pour l’Afrique australe, la CEAC pour l’Afrique centrale, la COMESA ont toutes le même objec;f: essayer d’élargir les dimensions des marchés et par là même, par le biais de l’économie, résoudre d’autres problèmes plus poli;ques. L’Afrique au sor;r des indépendances en 1963 a retenu le principe de l’intangibilité des fron;ères pour éviter les problèmes des découpages du con;nent. L’Amérique la;ne qui a adopté ce principe s’en est sor;e. Mais ce principe n’est pas contre d’autres principes. Cela a été le cas avec le Sud Soudan.

Nous avons évoqué la crise du Sahel, dans son prolongement, il y a le Sahara qui exige une solu*on rapide. Comment voyez-­‐vous ceae ques*on ? Ce problème crée d’énormes difficultés et pas seulement pour les deux pays concernés, l’Algérie et le Maroc, mais pour les pays de l’UMA et pour d’autres régions comme l’Europe. Tous les partenariats se heurtent à ce blocage. Si une solu;on était trouvée par les Na;ons unies, beaucoup d’autres problèmes s’en trouveraient résolus. Ceci pour vous dire que nous souhaitons vivement que l’ONU réussisse. On présente l’Afrique comme l’eldorado, il reste aussi que l’Afrique c’est les coups d’État, les guerres civiles, les popula;ons déplacées... Il y a 10 ans, l’Afrique était considérée comme un problème et tout le monde s’en désintéressait. Aujourd’hui, ceie Afrique est une opportunité. Malgré tous les problèmes que vous évoquez, les résultats sont là. Alors que l’Europe stagne avec des taux de croissance en berne, l’Afrique progresse avec un taux de 5%. Si la Chine, l’Inde, le Brésil viennent vers l’Afrique, si Georges Soros est en Afrique, c’est que l’Afrique est une opportunité. Il reste que les problèmes sont là. Il faut résoudre les problèmes de gouvernance, de démocra;e, de luie contre la corrup;on. En 1990, tous les États africains étaient issus de dictatures, sous par;s uniques. Aujourd’hui, le mul;par;sme existe, l’État de droit aussi. Il

faut con;nuer ceie longue marche.


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31/03/2013

Entre*en avec Marie Claude Azzouzi, directrice exécu*ve de l’EGE Rabat «De nombreux inves*sseurs interna*onaux voient dans l’Afrique un relais promeaeur pour leurs ac*vités»

L’École de gouvernance et d’économie de Rabat (EGE)organise du 1er au 4 avril son École de printemps sur le thème de «l’Afrique, con*nent de la croissance ?» La contribu*on du Maroc». La directrice exécu*ve de l’École de gouvernance et d’économie de Rabat, Marie Claude Azzouzi, réitère à ceae occasion la volonté de l’EGE d’accueillir en nombre plus important des étudiants à fort poten*el d’Afrique subsaharienne. Le Ma*n : Pourquoi ce choix de ce thème? Marie Claude Azzouzi : Le projet pédagogique de l’EGE a toujours été conçu et imaginé pour porter au-­‐delà des fron;ères du Maroc. Nous voulons être un carrefour d’analyse, de réflexion et de recherche entre l’Afrique, l’Europe et la région arabe. Notre centre de recherche, le CERAM, a pris très tôt ses marques en consacrant une large part de ses travaux à des probléma;ques méditerranéennes et africaines. Mais il est important que nos étudiants de premier et deuxième cycles apprennent eux aussi à évoluer dans un univers décloisonné, ouvert, exposé à des dynamiques qui dépassent le seul cadre na;onal. L’Afrique est aujourd’hui au cœur de l’actualité. De l’actualité immédiate, avec la récente visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon. Mais elle est aussi au centre de toutes les aien;ons, de tous les intérêts de nombreux inves;sseurs interna;onaux qui voient dans ses 6% de croissance annuelle un relais promeieur pour leurs ac;vités. Or l’Afrique est un con;nent complexe. Ce renouveau africain est fascinant. Mais il importe de prendre le temps de mieux comprendre les enjeux, les défis et les tendances les plus profondes de ceie croissance africaine. C’est l’ambi;on de notre École de printemps 2013.

Quels seront les grands projets interna*onaux portés par l’EGE ? Nous co-­‐organiserons début juillet une École d’été à Rabat, sur les ques;ons de gouvernance et de sécurité au Sahel et au Maghreb sous la coordina;on scien;fique du professeur Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, directeur du Programme Moyen-­‐Orient et Afrique du Nord au Geneva Center for Security Policy, notre partenaire. Ce format est réservé à un public de professionnels. Nous avons achevé en janvier la première édi;on du programme d’échange étudiant Zeytun, en collabora;on avec les Pays-­‐Bas et restons très impliqués sur les Model United Na;ons dans lesquels les jeunes simulent les débats de l’Assemblée des Na;ons unies. L’EGE a été choisi comme point focal d’ins;tu;on universitaire pour les débats «Young Arab Voices», un programme de la Fonda;on Anna Lindh et du Bri;sh Council. Le CERAM s’est associé à un consor;um de recherche qui vient de bénéficier d’un important financement de la fonda;on italienne Compania di San Paolo dans le cadre du projet EUSPRING pour mener une série d’études comparée au Maroc, en Tunisie et en Égypte sur la per;nence et l’impact des poli;ques de transi;on démocra;que soutenues par l’Union européenne et les États-­‐Unis. Nous développons également des projets de forma;on pour les hauts fonc;onnaires, notamment sur les ins;tu;ons et les affaires européennes.


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Le Ma;n

Maroc

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31/03/2013

L’École de gouvernance et d’économie de Rabat forme en par*culier aux mé*ers des affaires publiques. Pouvez-­‐vous nous en dire davantage ? Les mé;ers qui relèvent des «affaires publiques» mobilisent souvent une parfaite connaissance des lois et des textes réglementaires applicables aux ins;tu;ons na;onales, régionales ou interna;onales, mais exigent également une solide maîtrise en ges;on financière, en économie ou en analyse de marché. Ce sont des mé;ers d’avenir et pour lesquels il y avait au Maroc très peu de forma;ons adaptées. À l’étranger, les étudiants qui suivent ce type de cursus ne travaillent pas forcément dans le secteur public : ils rejoignent également des entreprises privées où les enjeux ins;tu;onnels sont par;culièrement forts, des sociétés de conseil, ou des cabinets d’évalua;on.

Pour répondre à ces nouveaux mé;ers, nous avons conçu un disposi;f pédagogique qui s’appuie sur un diplôme de premier cycle de trois années, mul;disciplinaire, avec de solides bases théoriques, marqué par une forte ouverture interna;onale (dont ceie fameuse année d’étude à l’étranger). Nos diplômes de deuxième cycle s’organisent ensuite autour de deux années d’études plus techniques, avec des ma;ères comme la comptabilité analy;que, l’analyse financière, la conduite d’études de terrain, ou des connaissances réglementaires plus spécialisées. En septembre 2013, nous proposerons deux nouveaux parcours de spécialisa;on : un double diplôme Économie et Droit interna;onal public des affaires (avec l’Université de Paris 2-­‐Assas) et un diplôme de Rela;ons interna;onales. Quels seront les grands projets interna*onaux portés par l’EGE ? Nous co-­‐organiserons début juillet une École d’été à Rabat, sur les ques;ons de gouvernance et de sécurité au Sahel et au Maghreb sous la coordina;on scien;fique du professeur Mohammad Mahmoud Ould Mohamedou, directeur du Programme Moyen-­‐Orient et Afrique du Nord au Geneva Center for Security Policy, notre partenaire. Ce format est réservé à un public de professionnels. Nous avons achevé en janvier la première édi;on du programme d’échange étudiant Zeytun, en collabora;on avec les Pays-­‐Bas et restons très impliqués sur les Model United Na;ons dans lesquels les jeunes simulent les débats de l’Assemblée des Na;ons unies. L’EGE a été choisi comme point focal d’ins;tu;on universitaire pour les débats «Young Arab Voices», un programme de la Fonda;on Anna Lindh et du Bri;sh Council. Le CERAM s’est associé à un consor;um de recherche qui vient de bénéficier d’un important financement de la fonda;on italienne Compania di San Paolo dans le cadre du projet EUSPRING pour mener une série d’études comparée au Maroc, en Tunisie et en Égypte sur la per;nence et l’impact des poli;ques de transi;on démocra;que soutenues par l’Union européenne et les États-­‐Unis. Nous développons également des projets de forma;on pour les hauts fonc;onnaires, notamment sur les ins;tu;ons et les affaires européennes.


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Le Ma;n

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31/03/2013

Comment bénéficier d’une bourse d’études à l’EGE Rabat ? Notre poli;que est d’allier les critères d’excellence scolaire aux critères sociaux, notamment le niveau de revenus familial. Nous proposons, en fonc;on des situa;ons des étudiants admis au concours de l’EGE Rabat, une aide financière, une exonéra;on totale ou par;elle des droits de scolarité, et même une bourse de vie si c’est nécessaire. Nous voulons recruter les meilleurs éléments et proposer un accès à un enseignement de haute qualité sur la base du mérite, des compétences et de la mo;va;on. Un étudiant sur deux admis à l’EGE bénéficie d’une aide financière, quelle que soit sa forme. Nous recrutons dans toutes les régions du Maroc. Nous avons par exemple des étudiants venant de Figuig, d’Errachidia, de Laâyoune et de nombreuses autres villes du Royaume. Nous pensons que le talent et l’intelligence sont partout. L’École fait beaucoup d’efforts pour aller à la rencontre des meilleurs éléments. Nous appuyons également les élèves au cours de leur année à l’étranger, lorsqu’ils partent pour des pays où le coût de la vie est plus élevé qu’au Maroc. Les critères sont alors un peu différents : il y a la qualité et la cohérence du projet défendu par l’élève, le classement obtenu en fonc;on de ses résultats académiques et, bien sûr, les critères socio-­‐économiques précédemment évoqués.

Êtes-­‐vous sa*sfaite du bilan de l’EGE cinq ans après sa créa*on ? Au cours des cinq dernières années, je pense avoir relevé l’un des défis les plus enrichissants de ma carrière. L’enseignement supérieur est une mission s;mulante : développer le sens cri;que, les capacités d’analyse et une exper;se spécialisée pour les responsables économiques et poli;ques du Maroc est une lourde responsabilité, mais c’est une tâche passionnante. À la créa;on de l’EGE en 2008, il n’y avait pas au Maroc de cursus en sciences poli;ques, économiques et sociales tels que nous les avons imaginés. En cinq ans, notre équipe a équipé une École, recruté plusieurs promo;ons, cons;tué une bibliothèque, développé un centre de recherche, gagné la confiance de très grands professeurs et conclu plus de cinquante partenariats avec des universités interna;onales de renom. Tout cela a été rendu possible grâce à la confiance de la Fonda;on marocaine pour l’enseignement des sciences économiques, poli;ques et sociales, notre ac;onnaire unique, et l’ac;on de plusieurs mécènes marocains. Nous avons réussi à créer un nouveau modèle d’enseignement au Maroc, et c’est pour moi une grande fierté. Mais je suis d’une nature exigeante, il y a encore beaucoup à inventer et à développer pour op;miser les dynamiques que nous avons ini;ées… L’EGE Rabat ne fait encore que ses premiers pas.


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