IG hors série 4 : rétro and magic

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36 Bubsy

A lynx to the past

A

u début des années quatre-vingt-dix, le succès de Sonic engendre une mode aussi éphémère que meurtrière pour le jeu de plates-formes : la multiplication des mascottes mignonnes à fourrure. Tout le règne animal y passe, avec plus ou moins de succès : des titres excellents comme Rocket Knight Adventures côtoient de sombres daubes comme Awesome Possum ou des jeux corrects mais tombés dans l’oubli comme Rocky Rodent ou celui qui nous intéresse aujourd’hui, Bubsy.

Bubsy : Claws Encounters of the Furred Kind (1993 - Mega Drive, Super Nintendo) En perte de vitesse dans le marché en pleine expansion du jeu sur console, Accolade, développeur à l’origine de séries aussi prestigieuses que Star Control et Test Drive, tente de concurrencer SEGA et Nintendo sur leur propre terrain avec une mascotte pleine de « personnalité » : Bubsy le lynx roux. Difficile de ne pas voir dans le lynx sarcastique un pur produit marketing mais la campagne agressive d’Accolade porte ses fruits, assurant à sa nouvelle mascotte un grand succès. Derrière Bubsy, on trouve un vétéran du jeu vidéo, Michael Berlyn, un ancien d’Infocom lassé de développer des jeux d’aventure. À défaut d’être original, Bubsy se présente comme un jeu de plates-formes sympathique, à l’image de son héros. Le graphisme est réussi, le jeu a du rythme, les musiques restent dans la tête longtemps après qu’on a éteint la console. Le scénario est, comme souvent dans les jeux de cette époque, passablement stupide : des extraterrestres appelés les Woolies, venus de la planète Rayon, ambitionnent de voler toutes les pelotes de laine de la terre. Bubsy le lynx décide de les arrêter et part en croisade contre eux.

Bubsy, un pur produit de marketing.

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Le gros point noir de Bubsy, en dehors de sa tendance à multiplier les jeux de mots foireux et les répliques horripilantes de son héros, est sa difficulté mal pensée. Il cumule des pointes de vitesse pour son protagoniste et l’absence de droit à l’erreur : s’il est touché, Bubsy perd une vie. Alors d’accord, il commence avec neuf vies, mais ces morts à répétition et injustes finissent par taper sur le système, surtout que la détection de collisions n’est pas optimale. Avec un gameplay un peu plus permissif, Bubsy aurait pu être un excellent jeu, alors qu’il se contente d’être correct.

Les niveaux possèdent une certaine variété.

Bubsy est porté sur PC en 1996 sous le titre Super Bubsy, avec une résolution plus élevée.

07/06/2012 09:52:00


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