20 Ans de PICG: Leçons Apprises dans la Conservation des Gorilles de Montagne

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20 Ans de PICG:

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0 1991-2

Leçons Apprises dans la Conservation des Gorilles de Montagne

20 ans

2011

Conservation Communautaire Renforcement des Capacités Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières dans le Grand Virunga Evaluation des réunions régionales Gestion de la Zone Tampon et conflits homme–animaux sauvages Une coalition de:

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Publié: Citation: Financement:

Edité:

Le Programme International de Conservation des Gorilles, 2011

Maryke Gray et Eugène Rutagarama, eds. (2011) 20 ans de PICG: Leçons Apprises dans la Conservation des Gorilles de Montagnes. Kigali, Rwanda: Programme International de Conservation des Gorilles. 137 pp.

The Howard G. Buffett Foundation par le projet ‘Enterprise, Environment, and Equity in the Virunga Landscape of the Great Lakes Region - www.virunga.net

Maryke Gray et Eugène Rutagarama

Traduit de l’Anglais en Français: Kari - Nono Gahiga

Traduction Sponsorisée par: Fond Mondial pour la Nature (WWF) Photos en Couverture:

Conception et Mise en page:

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Anna Behm Masozera/PICG et Rebecca Lomax-Sumner Ariel Kami Binamungu/ Designeur Graphique


Leçons Apprises: Résumé Le Programme International pour la Conservation des Gorilles (PICG) fut fonde en 1991 avec pour mission de «procurer au peuple les capacités leur permettant de gérer conjointement un réseau des aires protégées transfrontalières qui contribue de façon significative au développement durable et protège les gorilles de montagne menacés ainsi que leur habitat”. PICG est une coalition unique de trois ONG internationales de conservation : l’African Wildlife Foundation (AWF), Fauna & Flora International (FFI) et le World Wide Fund for Nature (WWF). PICG travaille en partenariat avec les gouvernements du Rwanda, de l’Ouganda et de la République Démocratique du Congo (RDC) à travers la collaboration avec les Autorités respectives des Aires Protégés: le Rwanda Development Board (RDB) au Rwanda, Uganda Wildlife Authority (UWA) en Ouganda, et l’Institut Congolais pour la conservation de la Nature (ICCN) en RDC. PICG accorde également une importance aux partenariats avec les communautés locales pour améliorer leurs moyens d’existence et la sécurité des aires protégés, basée sur la forte pression démographique sur les zones protégées dans la région.

Les rapports sur les leçons apprises qui sont dans cette série décrivent et analysent les différentes composantes de l’engagement à long terme du PICG de conserver le gorille de montagne et son habitat en forêt. Ces composantes incluent : 1) la conservation communautaire ; 2) le renforcement des capacités ; 3) la gestion transfrontalière des ressources naturelles; 4) la zone tampon et la gestion des conflits homme-faune sauvage et 5) Les réunions régionales.

Leçons Apprises: Conservation Communautaire Le travail du PIGG avec les communautés peut être classifié en trois types principaux d’activités:

1. Renforcer les politiques et les institutions, qui comprennent quelques travaux de plaidoyer et de soutien au développement des efforts de conservation communau taire au sein des autorités gouvernementale du parc.

2. Résoudre le conflit homme-faune sauvage, qui comprend les efforts pour atténuer les coûts encourus par la population locale à cause des animaux du parc qui envahissent leur champs et détruisent leurs récoltes.

3. L’entreprise liée à la Conservation, qui comprend un modèle innovant du PICG de développement des partenariats multisectoriels où les entreprises privées, les communautés ainsi que les organismes gouvernementaux jouent un rôle important. Comme cela a été l’expérience de la plupart des praticiens en conservation, le PICG a été confronté à des difficultés de mise en œuvre des projets de conservation communautaire. Ces difficultés proviennent souvent de la situation socio-économique des communautés qui vivent autour des parcs. Typiquement, ces communautés sont pauvres en ressources, n’ont pas d’institutions locales fortes et ont des compétences limitées pour gérer l’action collective et les entreprises d’affaire. Les efforts du PICG pour faciliter l’établissement des entreprises solides et durables gérées par la communauté prend souvent plus de temps et de ressources en personnel que les plans initiaux prévus. Les difficultés rencontrées en travaillant avec les communautés locales génèrent quelques- unes des ‘leçons apprises’ dans ce rapport. Cependant, ces difficultés ne doivent pas offusquer les réalisations considérables du PICG dans ce domaine. En effet, ce sont les succès du PICG, réalisés dans un contexte économique et politique difficile de la région, qui offrent des leçons susceptibles d’être d’un grand intérêt et d’une valeur pratique à la plus large communauté de la conservation.

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Leçons Apprises: Renforcement des Capacités

Dans ce rapport, le renforcement des capacités a été considéré à trois niveaux différents : individuel, institutionnel et du système. L’analyse montre que les interventions de renforcement des capacités du PICG sont réparties à différents niveaux et particulièrement au niveau institutionnel et du système, par exemple, en terme d’établir des mécanismes d’échange entre les partenaires clés, le suivi régional et la collaboration transfrontalière.

Les leçons apprises dans ce domaine englobent la volonté de rester toujours focalisé sur la vision organisationnelle et le mandat, l’importance de travailler à differents niveaux, de la base au sommet plutot que du sommet à la base. Les partenariats sont à encourager et les partenaires doivent être écoutés, dans la transparence mutuelle. De même, les échanges mutuels et la communication restent essentiels dans le processus. Finalement, il est vital d’investir dans la capacité interne.

Leçons Apprises: Gestion Transfrontalière des Ressources Naturelles

L’étude se focalise sur l’une des stratégies primordiales du PICG: une approche régionale basée sur une collaboration transfrontalière. Alors que la gestion transfrontalière des ressources naturelles (TBNRM) est actuellement largement répandue, l’expérience du PICG a certains aspects inhabituels qui apportent une contribution originale à l’apprentissage de la conservation. Premièrement, la coopération entre les trois nations a été développée et soutenue pendant une période de très mauvaises relations internationales, y compris plusieurs fois où les pays partenaires ont combattus les uns envers les autres. Le deuxième aspect inhabituel est que la ‘TBNRM’ dans la région des Virunga s’est développée a partir d’une coopération informelle au niveau du terrain et c’est seulement relativement récemment qu’elle a évolué jusqu’au niveau ministériel et des accords formels. Finalement, le troisième aspect est l’inhabituel mais effectif modèle de la facilitation du processus transfrontalier impliquant un modèle EtatONG. Une évaluation a aussi été réalisée sur l’experience du PICG dans la facilitation et l’organisation des réunions régionales. Les réunions régionales sont reconnues comme ayant contribué positivement a réhausser la conservation dans la région de Virunga-Bwindi, malgré les troubles politiques qui ont caractérisé la région ces vingt dernières années.

Leçons Apprises: Zone Tampon et Gestion des Conflits entre humain et faune sauvage

Ce rapport documente et analyse l’expérience du PICG en essayant de prévenir, réagir et atténuer les effets des conflits humain-faune sauvage autour des quatre aires protégées où le programme est actif depuis 1991. Les difficultés rencontrées en travaillant sur les problèmes entre humain et faune sauvage génèrent certaines des ‘leçons apprises’ dans ce rapport.

Ces difficultés comprennent l’adaptabilité de la faune sauvage aux solutions d’atténuation de conflit qui ont été inventées; la perception du niveau de participation des communautés locales qui a un sens réel et une chance de succès; l’évaluation et la sécurisation du leadership des communautés locales. Bien que ces difficultés ont eu un impact indiscutable sur le programme, ells ne peuvent en aucun cas offusquer les considérables réalisations accomplies par le PICG. Au contraire, il se peut que les succès du PICG, accomplis dans un contexte de difficultés en matière de conservation dans la région, ont engendré des leçons qui sont d’un grand intérêt et d’une valeur inestimable pour la vaste communauté de conservation au niveau local, regional et international.

Conclusion

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Globalement, pendant environ 20 ans, PICG a travaillé sur les différentes composantes décrites dans la série des leçons apprises, et de nombreux défis ont été confrontés le long du chemin. Même si certains de ces défis sont encore valables ou sont devenus encore plus critiques, le travail du PICG a suivi les nombreuses caractéristiques positives telles que décrites dans les différents rapports. Cependant, ce n’est pas une raison de se sentir satisfait et le PICG a besoin de continuer à se focaliser sur ces aspects et dans d’autres domaines de programme similaires afin d’atteindre des résultats durables, qui ont un impact durable dans le domaine de la conservation des gorilles de montagne et atteindre l’objectif “de conserver les gorilles et leur habitat a travers le partenariat avec les partenaires clés tout en contribuant de façon significative au développement de moyens de subsistance durables“.


Table des Matières Page Leçons Apprises: Résumé .................................................................................................................................i Acronymes ...........................................................................................................................................................iv Leçons Apprises: Conservation Communautaire ....................................................................................1

Auteurs: Dr. Adrian Martin, Eugène Rutagarama, Maryke Gray, Stephen Asuma, Mediatrice Bana, Dr. Augustin Basabose, et Mark Mwine Juin 2008

Leçons Apprises: Renforcement des Capacités ....................................................................................33

Auteurs: Dr. Samuel Kanyamibwa, Eugène Rutagarama, Maryke Gray, Mediatrice Bana, et Stephen Asuma Mai 2008

Leçons Apprises: Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières

dans le Grand Virunga ......................................................................................................................59

Auteurs: Dr. Adrian Martin, Eugène Rutagarama, Maryke Gray, Anecto Kayitare, et Vasudha Chhotray

Février 2009

Leçons Apprises: Evaluation des Réunions Régionales ......................................................................93

Auteurs: Anecto Kayitare, Eugène Rutagarama, et Maryke Gray Juillet 2010

Leçons Apprises: Gestion de la Zone Tampon et Conflits Homme–Animaux Sauvages .........109

Auteurs: José Kalpers, Maryke Gray, Stephen Asuma, Eugène Rutagarama, Wellard Makambo, et Eugène Rurangwa Novembre 2010

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Acronymes AAP

Autorités des Aire Protégée

AP

Aire Protégée

ANICO

APT

Animateurs de Conservation Aire Protégée Transfrontalière

ARCOS Albertine Rift Conservation Society (Anglais) ; Société de Conservation du Rift Albertin (Francais) ARDI

Association Rwandaise pour la promotion du Développement Intégré

AWF

African Wildlife Foundation

ASCA

BCDA

Accumulating Savings and Credit Association

Buhoma Community Development Association

BINP Bwindi Impenetrable National Park (Anglais) ; Parc National Impénétrable de Bwindi (Français) BMCT

Bwindi Mgahinga Conservation Trust

CAR

Central Albertine Rift (Anglais) ; Rift Albertin Central (Français)

BRD CARE CBO CCR CNDP DFGFE DFGFI

DGIS ESRG

EU FAV

FDLR FFI GEF GIS GPS iv

GRN

Berggorilla und Regenwald Direkthilfe CARE International

Community-Based Organization (Anglais) ; Organisme Communautaire (Français)

Community Conservation Ranger (Anglais) ; Garde Chargé de la Conservation Communautaire Congrès National pour la Défense du Peuple

Dian Fossey Gorilla Fund Europe (maintenant le Gorilla Organization) Dian Fossey Gorilla Fund International

Netherlands Directorate General for International Cooperation Equipes de Suivi de Réponse de Gorilles

European Union (Anglais) ; Union Européen (Français) Forum des Apiculteurs des Volcans

Forces Démocratiques de Libération du Rwanda Fauna & Flora International

Global Environment Facility (Anglais) ; Geographic Information System Global Positioning System

Genstion des Ressources Naturelles


GRNT

Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalière

GVTC

Greater Virunga Transboundary Collaboration (Anglais) ; Collaboration Transfrontalière du Grand Virunga (Français)

GTZ

HUGO ICCN

Germain Technical Agency for Development

Équipe de Résolution des Conflits Homme – Gorille

Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

ITFC Institute for Tropical Forest Conservation (Anglais) ; Institut de Conservation des Forêts Tropicales (Français) IUCN

International Union for Conservation of Nature (Anglais) ; Union International pour la Conservation de la Nature or UICN (Français)

MGNP

Mgahinga Gorilla National Park (Anglais) ; Parc National de Gorille de Mgahinga (Français)

MBIFCT MGP MGVP MoU MSF

MUINER NCCDF

NCDF NEPAD NEPAD

NLC ONG ORTPN

OS OUBDU

PADDEP PICG

PIDC PN

Mgahinga and Bwindi Impenetrable Forest Conservation Trust

Mountain Gorilla Project (Anglais) ; Projet des Gorilles de Montage Mountain Gorilla Veterinary Project Memorandum of Understanding Médecins Sans Frontières

Makerere University Institute of Environment and Natural Resources (Anglais) ; Institut pour l’Environnement et Ressources Naturelles de l’Université de Makerere (Français) Nkuringo Community Conservation and Development Foundation

Nkuringo Conservation and Development Foundation (maintenant le Nkuringo Community Conservation and Development Foundation) Nouveau Partenariat pour la Développement de l’Afrique New Partnership for Africa’s Development National Land Center

Organisation Non-Gouvernementale

Office Rwandais de Tourisme et des Parcs Nationaux (transféré á RDB en 2008) Objectif Stratégique

United Organisation for Batwa Development in Uganda

Le Programme d’Appui á la Décentralisation et au Développement Economique Programme International de Conservation des Gorilles Projets Intégrés de Développement et de Conservation Parc National

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Acronymes, cont. PNA

Parc National de Akagera

PNV

Parc National des Volcans

PNN PNVi

PST QENP

RBM RDB RDC REMA

SACOLA SCT SET

TBNRM

Parc National de Nyungwe Parc National de Virunga

Plan Stratégique Transfrontalière

Queen Elizabeth National Park (Anglais) ; Parc National de la Reine Elizabeth (Français) Ranger Based Monitoring (Anglais) Rwanda Development Board

République Démocratique du Congo

Rwanda Environment Management Authority Sabyinyo Community Livelihoods Association

Secrétariat Central pour la Collaboration Transfrontalière

Secrétariat Exécutif pour la Collaboration Transfrontalière

Transboundary Natural Resource Management (Anglais) ; Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières or GRNT (Français)

UDASEMINYA Union des Apiculteurs du Secteur Mikeno et Nyamulagira UNESCO

United National Educational, Scientific and Cultural Organization (Anglais) ; Organisation des Nations Unies pour l’education, la science et la culture

UNICEF

United Nations Children’s Fund

UNHCR

UNOCHA USAID

UWA WCS WFP WWF

WWF PEVi

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United Nations Refugee Agency (Anglais) ; Agence des Nations Unies pour les refugies United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs United States Agency for International Development Uganda Wildlife Authority

Wildlife Conservation Society

World Food Programme (Anglais) ; Programme Alimentaire Mondial (Français)

World Wide Fund for Nature (Anglais) ; Fond Mondial pour la Nature (Français) WWF Programme Environnemental autour des Virunga


Leçons Apprises: Conservation Communautaire

Adrian Martin1, Eugène Rutagarama2, Maryke Gray2, Stephen Asuma2, Mediatrice Bana2, Augustin Basabose2, Mark Mwine2. Juin 2008 Edité par Maryke Gray en 2011 Révision de la traduction de l’Anglais en Français par Anecto Kayitare 1 2

University of East Anglia

Programme International de Conservation des Gorilles

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Résumé Ce rapport décrit et analyse le programme de Conservation communautaire du PICG pour la conservation à long-terme des gorilles de montagne et de son habitat forestier. Le travail du PICG avec les communautés peut être classé en trois types importants d’activités: 1.

Renforcer les politiques et institutions, qui impliquent certaines activités de plaidoyer et soutien aux efforts de développement des activités de conservation communautaire par les autorités des Aires protégées.

2.

Résoudre les conflits homme-animal, qui inclue les efforts d’allégement de coûts à la population locale liés à la destruction des cultures par les animaux du parc.

3.

Les entreprises liées à la conservation dont le modèle du PIGC consiste à développer les partenariats multisectoriels qui impliquent un rôle important pour les entreprises privées ainsi que pour les communautés et les institutions gouvernementales.

Globalement, le bilan des initiatives de la conservation communautaire a été associé avec certains rapports de performances décevants, surtout pour les projets intégrés de conservation et de développement autour des zones protégées. Comme cela a été l’expérience pour la plupart des praticiens pour la conservation, le PICG a fait face aux mêmes difficultés avec la mise en œuvre des projets de conservation communautaires. Ces difficultés ont été souvent liées à la situation socio-économique des communautés vivant autour des parcs. Typiquement, ces communautés sont pauvres en ressources, n’ont pas d’institutions locales solides et ont des connaissances limitées pour gérer les actions collectives et les entreprises. Les efforts du PIGC pour faciliter la réalisation des entreprises durables, gérées par la communauté, prend souvent plus de temps, et plus de ressources du personnel qu’il est prévu initialement. Les difficultés auxquelles ont été confrontées les communautés locales ont généré certaines ‘leçons apprises’ dans ce rapport. Cependant, ces difficultés ne réduisent en rien les réalisations considérables faites par le PICG dans le domaine. En effet, ce sont les succès du PIGC, malgré le contexte politique et économique difficile de la région, qui offrent des leçons qui sont susceptibles d’être intéressantes et d’une valeur pratique, à la plus large communauté de conservation.

Leçon 1: Les activités de conservation sont alignées et se soutiennent les unes les autres

Pour les organisations de conservation qui planifient de travailler, ou sont dans le processus de s’investir plus dans la conservation communautaire, il y a une leçon à apprendre de cette expérience. L’alignement des activités de conservation contribue à l’efficacité et l’efficience des interventions, ce qui permet de travailler avec un large éventail de partenaires pour construire des synergies qui contribuent à atteindre l’objectif principal. Il est recommandé que les autres éléments du travail de l’organisation soient audités pour identifier les liens positifs essentiels avec la conservation communautaire, ainsi que les liens négatifs potentiels ou contraignants. Une stratégie peut être développée pour construire un alignement d’un ensemble d’activités et développer des feedback positifs entre-eux.

Leçon 2: Les objectifs de conservation seront seulement atteints a travers le développement s’il y a une logique solide pour la conservation

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Les entreprises de conservation communautaires qui ont été couronnées de succès et les plus significatives du PIGC ont une solide connexion entre les objectifs de conservation et de développement. Cette relation est plus forte quand il s’agit d’impliquer deux formes de liens. Premièrement, les résultats pour le développement sont dépendants à long-terme du succès de la conservation et deuxièmement, il y a une certaine compréhension contractuelle que les bénéfices pour le développement sont tributaires de certains devoirs de conservation à réaliser. Le PIGC et d’autres praticiens de la conservation vont régulièrement puiser de la réflexion sur la logique de conservation qui soutient les projets de développement, en se demandant si cela est réalisable, et en pensant de façon créative comment cela peut –il être amélioré.


Leçon 3: Des solides systèmes d’information facilitent une bonne planification

Les données sur la Surveillance de Base des Gardes forestiers (RBM) ont été utilisés pour établir le lien entre les menaces de conservation du parc et les moyens de subsistance des gens vivant autour du parc, et donc de donner une connaissance de base pour les projets de conservation communautaire. Un tel lien entre les données de surveillance du parc et la planification du programme de conservation communautaire est une excellente pratique. Le PIGC est vraiment assez unique dans cette habilité à établir de façon confidentielle des liens de conservation et moyens de subsistance et ainsi concevoir des projets qui sont de nature gagnant-gagnant. C’est l’échec pour identifier véritablement les interventions gagnant-gagnant qui a contribué aux résultats décevants pour la conservation communautaire ailleurs. Nous recommandons certainement que le PICG continue à explorer le potentiel pour intégrer des données socio-économiques faciles à collecter et de considérer comment cela pourrait renforcer la conception et le suivi des entreprises communautaires. Pour les praticiens de la conservation, sans une implication étendue dans la collecte de données socio-économiques, il serait possible d’explorer une collaboration et partenariat qui pourrait enrichir la disponibilité de l’information de base sur laquelle les interventions communautaires sont planifiées.

Leçon 4: Le besoin d’un partenariat transversal et transectoriel

La conservation communautaire bénéficie des liens provenant d’autres activités. Des politiques particulières (le TBNRM, le partage des revenus) et les institutions (ANICO, HUGO) peuvent aider à former des ponts entre les différentes échelles, pour partager les ressources comme l’information. La conservation communautaire a aussi bénéficié de l’implication des autres acteurs particulièrement les partenaires du secteur privé. Le nouveau modèle du PICG de gestion et de finance des Entreprises communautaires est innovatrice et montre une promesse à ce stade. Nous recommandons la poursuite de cette approche, idéalement avec un abandon de la dépendance de l’aide étrangère.

Leçon 5: un partenariat réel demande de nouvelles façons de travailler avec les communautés

Comme le PICG s’engage pour un partenariat plus étroit avec les communautés, les ONG de développement, et le secteur privé, il y a des avantages à tirer en allant vers des partenariats a égalité où les intérêts et agendas sont partagés, les motivations et les structures alignées et des prises de décisions collectives.

Dans la région de Virunga-Bwindi, il y a peu d’opportunités pour la cogestion des ressources à l’intérieur des parcs transfrontaliers. Le PIGC a créé des opportunités en dehors des frontières de parcs transfrontaliers, permettant une expérimentation avec le changement de l’utilisation de propriété associé au transfert de pouvoir. Ce sont des développements passionnants et nous recommandons plus de créativité allant avec plus d’autonomie et de pouvoir pour les communautés.

Leçon 6: Les interventions doivent être durables et flexibles

Le faible niveau de compétences et d’organisation des communautés locales signifie que le soutien de longue durée sera nécessaire dans plusieurs cas. Tandis que les modèles innovants du PIGC de travailler avec les partenaires très capables du secteur privé semblent offrir plus d’opportunités pour

Ci-dessus: Augustin Akantambira, un sculpteur du village Kabaga près du Parc National Impénétrable Bwindi, en Ouganda. Photo par A. B. Masozera/PICG. Ci-dessous: Les membres de la Communauté de Nyange qui accueillent les visiteurs à la Marche communautaire SACOLA. Photo par Jamie Kemsey/PICG.

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avoir un rôle moins actif, nous ne recommandons pas de remplacer totalement les méthodes intensives des ressources à long-terme de créer un renforcement des capacités de la communauté que le PIGC a gagné comme expérience ailleurs.

Le PIGC a trouvé un équilibre entre être entraîné par son propre agenda et méthodes tandis qu’il travaille aussi sur un mode plus axé sur les réponses à apporter aux demandes exprimées. En d’autres mots, le PIGC a ses propres objectifs et priorités, et il le poursuit par des stratégies spécifiques et la façon de travailler. Toutefois, les partenaires donnent une grande valeur au fait qu’il y ait aussi une flexibilité à répondre aux problèmes émergeants de façon opportune, parfois en rompant avec les vieilles habitudes de faire les choses.

Introduction

Le Programme International de Conservation des Gorilles (PICG), une coalition African Wildlife Foundation, Fauna & Flora International and World Wide Fund for Nature, a soutenu la conservation de la région des Virunga-Bwindi depuis 1991. L’objectif du PICG est la conservation à long-terme des gorilles de montagne et de son habitat forestier dans la République Démocratique du Congo, du Rwanda et de l’Ouganda. Pour réaliser cet objectif le PICG utilise une stratégie en trois volets: 1.

Etablir une base d’information solide pour permettre à ceux qui prennent des décisions pour comprendre la dynamique entre la population humaine et l’habitat naturel.

2. Renforcer la protection de l’habitat et de gorilles de montagnes par une collaboration régionale des trois pays et par des mécanismes structurés pour la gestion des ressources transfrontalières. 3.

Réduire les menaces des cibles de la conservation en assistant la population humaine à développer des stratégies des moyens de subsistances qui sont complémentaires et même contribuer aux objectifs de conservation.

(le PICG 2008, doc Stratégique)

Alors qu’il devient évident que ces trois axes des opérations du PICG sont connectés et soutenus mutuellement, l’objectif principal de ce rapport est dans le troisième axe, ‘conservation communautaire’.

Le but de ce rapport est d’analyser l’expérience du PICG avec les entreprises communautaires et d’identifier les leçons importantes apprises. Cette analyse exposera les expériences, les succès et les faiblesses d’un programme de conservation à long-terme, qui contribue à l’apprentissage de la conservation pour le PICG et pour la plus large communauté scientifique et des praticiens.

Méthodes

L’approche principale a été de synthétiser la connaissance existante. Cela a été fait de trois façons. Premièrement, un examen des données secondaires y compris le travail scientifique publié ainsi que les documents et données internes du PICG. Deuxièmement, les personnes clés du PICG et les organisations partenaires étaient contactées par email comme un exercice d’orientation. Le but de cela était de donner une priorité aux éléments de l’expérience du PIGC pour une analyse plus approfondie, ainsi que pour s’assurer que les problèmes critiques n’étaient pas négligés. Troisièmement, une série de réunions de consultation et de visites du site ont eu lieu en Mars/Avril 2008 en RDC, au Rwanda et en Ouganda.

Nous avons beaucoup compté sur le témoignage des partenaires clés: le personnel du PICG, le l’ORTPN, de l’UWA et de l’ICCN, des leaders/représentants des communautés avec lesquelles le PIGC travaille. Là où c’est possible, nous avons soutenu ce témoignage avec d’autres sources d’information, y compris les publications scientifiques publiées dans les magazines, et les évaluations particulières des consultants et des programmes et projets particuliers du PICG. Ayant décrit les réalisations, l’étude procède à une analyse des leçons apprises, en se concentrant sur cinq importants aspects du travail du PICG: 1) la force de la logique de conservation; 2) la relation entre l’information et la pratique; 3) l’intégration du travail communautaire à l’échelle locale et dans de plus grands niveaux d’échelles ; 4) L’évolution des partenariats; et 5) la flexibilité. 4


Le processus du thème La conservation communautaire: justification, problèmes, réponses Malgré de gros investissements-des décennies de travail, des centaines de projets, des milliers de professionnels formés, et des millions de dollars- le progrès en matière de conservation a été long et erratique. Nous n’avons pas encore pleinement découvert les secrets de la conservation efficace. Salafsky et al., 2002, p. 1470 Les forêts tropicales fournissent les plus riches sources de la biodiversité de la planète mais au milieu et à côté de cette richesse biologique habitent les personnes les plus pauvres au monde. Tandis que les Parcs Nationaux et les autres Zones Protégées ont eu de succès en conservant la biodiversité des forêts, c’est souvent les pauvres qui en ont assumé les coûts. (Adams et al., 2004). Il a été estimé que 90% des gens les plus pauvres du monde ‘dépendent fortement des forêts pour leurs moyens de subsistances’ (Scherr et al., 2004) et ces gens perdent souvent l’accès aux ressources quand les forêts locales deviennent consacrées pour la stricte préservation. Le PICG travaille dans un tel contexte, et la conservation de l’habitat des gorilles de montagnes ne peut ignorer les moyens de subsistances de ceux qui vivent à proximité des parcs de la région. Avant les années 1980, les Zone protégées étaient en grande partie gérées par des méthodes décrites comme ‘une conservation de la forteresse’: l’exclusion de la population locale du parc et de ceux qui prennent les décisions. Depuis les années 1980, il y a eu une tendance globale vers les approches de gestion qui veulent réconcilier la conservation de la biodiversité avec les moyens de subsistances de communautés locales. Cela a été en partie motivé par de simples affirmations morales, sur les conséquences perverses des actions de conservation qui empirent la situation des plus pauvres. Tout aussi important il a été motivé par des motivations pragmatiques à propos de l’efficacité à long-terme de la stratégie qui aliène les plus proches voisins des aires protégées. Dans la région des Virunga-Bwindi, le lien entre la conservation des gorilles et le bien-être de la population locale a commencé à être pris au sérieux en 1979 avec la formation du projet des Gorilles de Montagne (MGP : le prédécesseur du PIGC). Le MGP a cherché à assoir une conservation basée sur la compréhension des relations entre le parc et la population, et s’est engagé à parler de la nécessité d’appuyer des moyens de subsistances de populations locales (Weber et Vedder, 2001). En Ouganda, ces nouvelles approches pour la conservation ont commencé à être pratiquées par CARE. L’approche de Développement a travers le projet de Conservation a commencé au BINP en Mars 1988 et s’est élargi par la suite à la MGNP.

La conservation communautaire couvre un large spectre d’initiatives. A une extrémité de ce spectre se trouve l’attribution du contrôle de gestion par les communautés locales, en mettant l’accent sur le développement. A la fin, se trouvent les initiatives pour soutenir les autorités des parcs nationaux en améliorant leurs relations avec les populations locales (Barrow and Murphree, 2001). Les initiatives dans les zones proches des parcs sont communément décrites comme les Projets Intégrés de Développement et de Conservation (PIDC), qui donnent priorité à la conservation, mais qui pratique le développement. Les activités pour le développement du PIDC peuvent être décrites comme ‘instrumentales’, dans le sens que les améliorations des moyens de subsistance sont les moyens d’atteindre les objectifs de conservation (la conservation par le développement). Le PIDC survient principalement dans les zones tampons et les établissements proches des parcs transfrontaliers. Ils impliquent les activités qui visent à accroître les revenus grâce à l’approvisionnement des ressources naturelles de remplacement, l’amélioration des revenus de l’agriculture et la diversification de systèmes de vie par le tourisme et autres entreprises liées aux parcs. Il est clair que bien que nous ayons gagné quelques batailles, nous perdons la guerre. Avec peut-être 20 autres années ou plus pour que la chance tourne, ca vaut la peine de se demander pourquoi. Balmford et Cowling, 2006.

Le travail du PIDC a souvent été décevant et quelques auteurs ont suggéré que ce manque de succès pourrait s’avérer un obstacle pour le futur financement de la conservation par des gens amis a la conservation. Une méthode d’évaluation du PIDC a été d’interroger les directeurs des parcs et d’autres ‘experts’ de rassembler leur expérience dans le domaine. Bruner et al. (2001) ont surveillé 93 zones protégées dans 22 pays tropicaux et ont trouvé a) que le système du parc a été beaucoup plus réussi (pour la conservation) que ce qui est souvent déclaré, b) que l’efficacité du parc correspond plus à la densité des gardes et c) qu’il n’y a pas de corrélation entre l’efficacité de conservation et la participation communautaire. De même, Struhsaker et al. (2005) ont surveillé 16 forêts tropicales des zones protégées et ont trouvé que le succès correspond au soutien solide public, mais qu’un tel soutien ne correspond pas lui-même au PIDC ou à la fourniture des avantages de l’emploi. Une telle confiance sur les opinions des directeurs des zones protégées ont amené certaines critiques dans les

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cercles académiques. Cependant, les méthodes alternatives d’étudier le PIDC ont également échoué à produire une preuve du succès généralisé. Brandon et Wells (1992) ont surveillé 23 PIDC et ont trouvé que peu ont atteints leurs objectifs de lier le développement à la conservation.

Quelques membres de la communauté de conservation sont maintenant inquiets que ces évaluations négatives provoquent un ‘contrecoup vert’ contre la communauté de conservation impliquant un appel au retour de la conservation «de la forteresse» (Wilshusen et al. 2002; Hutton et al., 2005). D’autres considèrent la déception plus comme des problèmes de difficultés initiales. Ils soulignent que la conservation communautaire est encore une approche relativement nouvelle et souligne le besoin d’avoir de nouvelles leçons de cette expérience afin d’améliorer ses pratiques.

Analyses du thème

Les stratégies de la conservation communautaire dans la région

Depuis 1991, les opportunités pour la conservation communautaire ont considérablement augmenté. Premièrement, le PIGC et d’autres ont contribué au renforcement des capacités du ICCN, de l’ORTPN et de l’UWA, pour permettre à ces autorités des parcs de prendre leurs responsabilités croissantes pour les activités de l’application de la loi. Deuxièmement, la situation politique s’est améliorée. La chute du régime d’Amin en Ouganda en 1979 et la défaite du régime impopulaire de Obote en 1986 avait ouvert la voie pour de meilleures relations avec les ONG pour la conservation et plus d’opportunités pour la collaboration; la chute du régime de Mobutu en RDC en 1997 a eut un impact similaire. Avec l’amélioration de la situation sur la sécurité au Rwanda et en Ouganda, un tel changement a permis au PICG de tourner son attention sur les activités urgentes de la protection des parcs vers des objectifs de conservation et des moyens de subsistance à long-terme. Un tel changement a été encouragé par les bailleurs de fonds qui ont favorisé les approches de la conservation communautaire sur l’approche de conservation «forteresse». En RDC, la situation est plutôt différente, avec une guerre continue à l’Est, il était essentiel pour le PICG de maintenir le soutien a l’ ICCN pour les actions urgentes de conservation. Néanmoins, FFI appuie actuellement l’ICCN pour développer une stratégie nationale de conservation communautaire. Le génocide de 1994 a vu un changement profond dans les relations de travail au Rwanda. Avec les capacités de l’ORTPN réduites à une présence largement symbolique, le PICG et d’autres partenaires ont du prendre une décision difficile de rester dans la conservation. Inévitablement, cela a mené à une période à laquelle le PICG devait concentrer ses efforts et les fonds aux activités orientées vers la protection: essayer de garder un flux de salaires et l’équipement pour les personnels de terrain qui ont choisi de rester en poste, et par la suite, aider à reconstruire les capacités de l’ORTPN. Après le génocide, l’intérêt était pus focalisé au renforcement de capacité de l’institution de l’état, avec le WCS et le PICG en particulier en aidant avec le financement, la formation et l’équipement, et en formant une alliance forte avec l’ORTPN. D’une part, le gouvernement de Paul Kagame présente une grande opportunité pour le partenariat que le précédent régime, plus autoritaire. D’autre part, les évènements ont révélé crûment le besoin de travailler ensemble. Avec la forte pression sur les terres pour les réfugiés qui reviennent, les zones protégées, y compris le PNV, était menacé, et il y avait un besoin urgent pour les ONG de continuer à travailler avec les agences gouvernementales. Donc, les partenariats ont été scellés par la crise, par les opportunités présentées par le nouveau régime politique, et par des décisions pragmatiques.

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Le partenariat avec les administrations gouvernementales locales, et les associations communautaires de base n’ont commencé que jusqu’au début des années 2000. Avec le soutien et le financement du PICG, l’ORTPN a commencé à travailler avec les administrations des secteurs en 1996. Toutefois, il a fallu de plus larges ouvertures dans la politique et la conservation pour vraiment commencer l’ère de la conservation communautaire, du côté politique, Kagame a prouvé être ouvert à l’ordre du jour de la ‘bonne gouvernance’ dominant au sein des Institutions Financières Internationales. La décentralisation n’était pas seulement une direction politique qui serait attrayante aux bailleurs de fonds pour l’aide internationale, mais aussi une politique qui semblaient correspondre au contexte particulier Rwandais, avec l’accent sur le renforcement du consensus politique et la reconstruction de l’identité Rwandaise par les institutions locales. Le Programme d’Appui à la Décentralisation et au Développement Economique (PADDEP) s’est avéré être un catalyseur au début pour établir des relations avec les acteurs locaux. Avec le financement de l’USAID et l’Ambassade de Hollande, et les ONG avec une riche expérience dans les approches de la conservation communautaire (Care International et HelpAge), les liens étaient faits, par exemple, avec l’organisation «African Indigenous and Minority People» et ARDI en 1999 et Imbaraga, qui sont devenus des partenaires de travail avec le Gorilla Organisation (avant DFGFE). Du côté de la conservation, le Rwanda est clairement resté en arrière de nouvelles approches des communautés communautaires qui sont devenues très populaires en Afrique de l’Ouest, et ailleurs, depuis le milieu des années 1980. Ce n’est pas tant en raison de l’ethos du PICG mais une réponse aux priorités dans le domaine. En Ouganda, le contexte politique et juridique dans lequel les interventions pour la conservation ont été et continue d’être plus propice à la conservation communautaire. La mission de l’UWA


est de gérer les parcs ‘en partenariat avec les communes voisines’ et la capacité de le faire est défini dans le statut de UWA «Uganda Wildlife Statute» de 1996 qui donne le pouvoir à l’ UWA d’octroyer de permis pour l’utilisation des ressources dans les zones protégées ’(Blomley, 2003). Contrairement au contexte juridique légal au Rwanda et en RDC, la population locale peut, en principe, avoir des rôles de cogestions véritables. Même avant ce Statut, la population locale autour du BINP et le MGNP a reçu certains droits pour la collecte des ressources dans les zones définies comme «zones a usage multiples».

La stratégie pour la conservation communautaire du PIGC

Si on demande d’évaluer les réalisations du PICG en relation avec les trois stratégies indiquées dans l’introduction de ce rapport, la plupart mettrait en évidence a) la contribution de la Surveillance de Base des Gardes forestiers pour établir une information de base solide et b) la contribution de la gestion des ressources transfrontalières naturelles pour une collaboration régionale efficace. Appuyer les communautés locales avec les stratégies de subsistances ne se caractérisent généralement pas dans des réflexions initiales sur les grandes réalisations du PICG. Cependant, les observateurs proches du travail du PICG reconnaissent que cette zone d’activité est arrivée ‘à grand pas’. Dans cette section, nous décrivons brièvement les types d’entreprises pour la conservation communautaire dans lesquelles le PICG a été impliqué. Nous commençons avec la réflexion sur l’importance du tourisme de gorilles, qui n’est pas le plus évident pour l’inclusion dans la conservation communautaire du PICG, mais sans doute l’un des plus importants. Au Rwanda, 10,000 hectares de l’habitat de basse altitude dans le PNV, valorisé par les gorilles pour ses bambous ainsi que ses climats plus chauds, ont été effacés en 1968-69 pour la culture du Pyrèthre. En 1978, le PNV était encore sous la menace de l’agriculture, cette fois avec un plan du gouvernement pour effacer 12,500 hectares pour l’élevage du bétail. Ce fut à une époque de la grande publicité mondiale pour la conservation des gorilles, suivant le travail de Dian Fossey et le meurtre de Digit. Tandis que Dian Fossey a lancé le Fond Digit, Fauna and Flora Preservation Fund (maintenant le FFI) a recueilli plus de $100,000 dollars du public Anglais. Ensemble le FFI, avec African Wildlife Leadership Foundation (Maintenant le AWF) et le World Wide Fund for Nature (WWF), le Projet pour les Gorilles de Montagnes a été lancé en 1979, et bientôt inclus dans le programme pour développer le tourisme des gorilles (Weber et Vedder, 2001). Pour les pionniers du développement du tourisme, c’était la seule façon de changer les perceptions du parc-les politiciens et la population locale ont considéré le parc comme une terre potentielle pour l’agriculture et les deux entités devaient commencer à voir le parc en lui-même comme une source de revenus et d’emploi.

Alors que le tourisme des gorilles s’est avéré très vulnérable à l’insécurité, il est probablement juste de dire que son développement est l’une des réalisations, très réussie de MGP/PICG en bénéficiant de l’expertise de PICG concernant le comportement des gorilles de montagne et de son expérience avec l’écotourisme. Les revenus provenant du tourisme des gorilles ont contribué à la transformation de l’attitude du gouvernement envers la conservation, surtout au Rwanda et en Ouganda, et constitue les bases pour plus de travail de conservation communautaire. Le travail récent du PIGC avec les communautés peut être classé sous trois grandes rubriques: 1) Renforcer les politiques et les institutions, 2) Résoudre les conflits homme-animal, et 3) Les entreprises liées à la conservation.

Renforcer les politiques et les institutions

Au Rwanda en particulier, mais aussi en Ouganda et à la RD Congo, le PICG est devenu une partie prenante dans l’équipe de l’élaboration des politiques en rapport avec les communautés avec des agences de gouvernement et un petit nombre de partenaires non gouvernementaux. Dans ce rôle, le PICG a aidé à introduire un nombre de politiques et pratiques, y compris la Surveillance de Base des Gardes forestiers et la gestion transfrontalière. En ce qui concerne la conservation communautaire, le PICG et les partenaires ont joué un rôle consultatif en établissant la politique du partage des revenus en Ouganda en 1994 et ensuite un rôle central en propageant cela au Rwanda en 2005 et, plus récemment, en RDC (Voir Encadré 1). Cela vaut la peine de noter que le créneau du PICG comme du «dedans» dans la politique de la conservation communautaire, et surtout son rapprochement avec les agences de l’état, crée des opportunités certaines mais aussi des problèmes. Autour des parcs du PNVi par exemple, les relations entre la population locale et ICCN sont pauvres et cette tension peut s’étendre aux partenaires étroitement associés avec lui. Plus généralement, le rôle du ‘dedans’ réduit quelque peu l’occasion de servir en tant que défenseur des droits de la population locale. Par exemple, tandis que le PICG a longtemps travaillé à essayer d’alléger les problèmes de destruction des cultures, il n’est pas devenu un défenseur des appels communautaires aux systèmes d’indemnisation. Au lieu de se concentrer sur le plaidoyer, il est probablement juste de dire que le PIGC s’est concentré sur l’institutionnalisation de la conservation communautaire entre les pratiques des autorités des parcs, conduisant à une situation où ces autorités elles-mêmes plaident pour les communautés. Un exemple important est que le soutien du PIGC pour la restructuration de l’ORTPN en 2003, qui inclut la création d’une unité de conservation communautaire, dirigée par un directeur pour la conservation communautaire au siège à Kigali et avec des conservateurs pour la conservation communautaire au niveau du parc. La conservation communautaire est

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institutionnalisée dans des structures similaires à l’ICCN et à l’UWA.

L’importance du travail à institutionnaliser la conservation communautaire peut être illustrée par un exemple Nkuringo Conservation and Development Foundation (NCDF) pour BINP (voir Encadré 2). UWA a fermement soutenu le projet du PICG en acceptant de donner priorité de vente de permis a la fondation NCDF. Cette décision n’a pas plu à tous et il y a actuellement un défi des hôtels à Kisoro qui souffriront de cet avantage donné au NCDF. Cependant, le personnel de UWA à tous les niveaux, semble catégorique que les communautés ont droit à de telles opportunités pour recevoir des avantages et semblent prêts a continuer à soutenir leur décision initiale. La relation semble fonctionner des deux côtés. Tandis que UWA soutient les stratégies du PICG, le personnel supérieur de UWA sont rapides pour expliquer que le PICG répond aux stratégies de l’UWA. En particulier, L’Ouganda dispose d’ un cadre national, un Plan d’Action Environnemental National, qui soutiennent la conservation communautaire et qui servent de bases pour les activités de coordination.

Encadré 1. Partage des Recettes en Ouganda et au Rwanda

Comme cela a été indiqué, la désignation du MGNP et le BINP a été initialement entachée par les mauvaises relations avec les communautés y compris l’utilisation délibérée du feu pour détruire les zones de foret de Bwindi. Les premiers travaux du PICG en Ouganda ont été largement centrés sur son expertise sur le tourisme des gorilles, qui a commencé à Mgahinga en 1993, en fournissant une expertise technique pour l’habitat des gorilles et la formation des traqueurs. Cependant de ses origines au Rwanda, le PIGC a toujours considéré le tourisme comme une activité à laquelle la population locale devrait bénéficier et avec CARE, il a joué un rôle en plaidant pour le partage des recettes du tourisme des gorilles avec les communautés locales. Cela a été piloté en 1994 et à commencé sérieusement en 1996. Tandis que le partage des recettes a contribué à l’amélioration dans les relations parcs-communautés, le départ n’a pas été sans heurts, Le régime initial prévoyait 12% du total des recettes provenant du tourisme pour le partage. Cependant, en 1996, le partage des recettes devrait être institutionnalisé dans le Statut National Ougandais de la Faune, avec une prévision de 20% des reçus au guichet. Cela représente une réduction importante des fonds. Aujourd’hui, des 500 $ payés pour un permit pour traquer les gorilles, seulement 25 $ sont pour le permit d’entrée (au guichet), ainsi seulement $5 (ou à peine 1% des recettes totales) sont perçues. Une réponse partielle a été d’instituer un ‘nouveau prélèvement pour les gorilles’ de 10 $. Les projets dans les communautés autour du PNV se sont concentrés sur l’eau et les écoles. Les projets dans les communautés autour du BINP ont surtout concerné les écoles, les centres de santé, les routes et plus récemment l’élevage des chèvres.

BINP

PNV

Année

1996

2002

2006

2005

2006

2007

Nombre de Projets Dépenses Totales ($US)

19 47,500

20 55,500

18 71,500

2 29,000

3 136,500

1 109,000

Le partage des Recettes, BINP et le PNV Le PICG a joué un grand rôle dans l’introduction du partage des recettes au Rwanda. Depuis 2005, 5% des recettes du tourisme de l’ORTPN (largement des permis pour les gorilles) est mis de côté pour l’investissement dans les projets communautaire, avec 40% alloués au PNV et 30% chacun pour le Parc National de Nyungwe (PNN) et le Parc National Akagera (PNA). L’ORTPN gère le partage des recettes en partenariat avec les districts et les secteurs. L’impact du partage des recettes au Rwanda reste incertain et n’a pas encore été évalué. Il y a un sentiment que la taille de la caisse est trop petite pour faire une grande différence parce que les projets sont rares et espacés. Parmi le personnel de l’ORTPN, on craint d’avoir transféré la responsabilité de sélection des projets aux districts. Ils voient une tendance pour les responsables du secteur et du district à sélectionner les projets d’infrastructures sociales telles que les écoles et les centres de santé, en partie parce que cela les aide à satisfaire leurs propres objectifs de travail introduits par la décentralisation. L’ORTPN voit deux problèmes majeurs avec cela. Premièrement, il manque une logique de conservation parce que les populations ne comprennent pas que ces projets sont liés au parc et ne voient pas un lien pour lequel ils souffrent des destructions des récoltes. Deuxièmement, il est douteux que les plus pauvres donnent priorités à l’infrastructure sociale et cependant, il est donc supposé que le pauvre ne trouve pas de voix. Nous voyons ici un problème plus grand qui merite plus d’attention. Ni l’ORTPN ou le PICG n’ont les plus grands records de travailler avec le gouvernement local, qui a renforcer ses capacités par la décentralisation. L’Ambassade de Hollande a maintenant promis 2 millions d’Euros pour stimuler le partage des revenus, qui seront acheminés par l’intermédiaire du PICG au Secrétariat Transfrontalier Central. Comment cela se rapporte au vrai ‘partage des recettes’, le sujet attire apparemment un débat animé.

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Résoudre les conflits homme-Animal

En l’absence des systèmes de compensation pour les destructions des cultures, la population locale supporte une partie des coûts pour la conservation. Dans le BINP par exemple, le nombre des gorilles est connu pour être à la hausse et le conservateur en Chef croit aussi que le nombre d’éléphants et de cochon de brousse ont été en hausse. Ces augmentations de la faune mettent une plus grande pression sur les moyens de subsistances locales.

Tandis que le tourisme et d’autres entreprises ont établi certains avantages à la population locale, il est clair que les coûts immédiats pour la conservation l’emportent sur les avantages de très nombreux ménages. Le PICG a reconnu que c’est une vraie menace pour la conservation à long-terme dans la région.

Autour des Virungas, mais pas à Bwindi, le PICG a contribué à la construction du mur, fait de pierres de laves qui ont été ramassées à partir de champs de la communauté environnante. Cela a été construit avec l’aide des communautés locales par un travail volontaire. Tandis que le mur est facilement praticable par les humains, il sert à démarquer le parc ainsi qu’à limiter les problèmes avec les buffles. Le travail a commencé en Ouganda dans les années 1990, par Berggorilla & Regenwald Direkthilfe, et a été repris par CARE en 1995, et par le PICG en 2004. Le mur est maintenant presque complet en Ouganda, RDC et au Rwanda. Ce n’est pas une solution complète car elle vise principalement une espèce, et il y a des trous des ravins (bien que ces problèmes ont été traités), et les endroits où la maintenance n’est pas bonne. Néanmoins, il doit être un succès pour tous les partenaires-un véritable projet ‘gagnant-gagnant’ - et le personnel du PICG est fier d’être associés à cela.

Un des conflits les plus difficiles de l’homme-animal que le PICG essaye de résoudre a été le conflit hommegorille autour Bwindi, concentré sur les paroisses de Nteko et de Mukono. Tandis que le problème a été largement causé par les groupes de gorilles habitués, la cause la plus fondamentale des conflits homme-gorille est l’expansion des établissements humains dans le territoire qui faisait auparavant partie de l’habitat des gorilles (Figure 1).

Figure 1. Le changement de la couverture forestière de Bwindi 1954-1990. Source: Macfie, 2000, p. 5 Le problème dans Bwindi a été très prononcé, avec une lourde perte de récoltes telles que les bananes et un nombre d’attaques sur les humains, certaines ont causés des blessés. Il y a une certaine incertitude quand à savoir si l’accoutumance est la cause de ce comportement, mais elle est largement perçue comme telle parmi la population locale et le personnel du parc. Ce conflit à été exacerbé par la population locale de voir UWA et les autres faire de l’argent à partir de ce problème par les visites aux gorilles. Le tourisme est aussi devenu problématique car les touristes veulent voir les gorilles dans leur habitat naturel, et non pas les voir dévaster les moyens de subsistances locaux. Le PICG s’est impliqué dans cette situation et a apporté deux réponses à ce problème. Le programme HUGO (La Résolution des Conflits Homme-Gorille) a été établi en 1998. Cela implique la création des équipes, y compris les membres volontaires des communautés locales pour renvoyer le gorille dans le parc. Le PICG fournit une formation et l’équipement et aussi donne un financement à UWA qui peut être utilisé, par exemple, pour payer le déjeuner pour les volontaires. Le programme s’est avéré populaire, en commençant par 18

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volontaires, actuellement il va jusqu’à 42, et de plus en plus sont nombreux désireux de le rejoindre. Des systèmes similaires existent en RDC et au Rwanda, les communautés sont représentées par des Animateurs de Conservation (ANICO). L’impact du programme HUGO semble être bon, avec des évaluations initiales qui suggèrent une réduction de la perte des récoltes et des menaces pour la vie humaine (Musaasizi, 2006). Cependant, il est entendu que l’apprentissage des gorilles demande un renforcement à long-terme et la chasse n’est pas une solution durable au problème. En conséquence, le PIGC et UWA ont décidé qu’un changement de l’utilisation des terres était nécessaire à long-terme, et ont planifie d’acheter une bande de 12 km de terre dans la région de Nkuringo (les paroisses de Nteko et Rubuguri), le long de la frontière démarquée par la Rivière Kashasha (Figure 2). La bande est de 350 mètres de long et consiste en 2 zones: 1. La zone intérieure: activement gérée. Cette zone est de 200 mètres de long et uniquement détenue et gérée par UWA pour les limiter les problèmes avec les animaux , et pour la recherche et le trekking des gorilles. 2. La zone extérieure: L’utilisation exclusive de la communauté : Cette zone est de 150 mètres de long et codétenue par le NCDF et l’UWA. En plus du contrôle des animaux à problèmes, la zone est aussi pour les initiatives visant à appuyer les moyens de subsistance des communautés. La plante Mauritius thorn a été plantée le long de la frontière extérieure comme un obstacle aux animaux et également les cultures non préférées par les animaux comme le blé, la citronnelle et l’Artemesia annua (un anti-malaria), y sont cultivées. La zone intérieure sert aussi de pâturages pour les génisses et l’apiculture y est également pratiquée.

Figure 2. La zone tampon de Nkuringo. Source: NCDF, 2007, p.2

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Le processus d’établir la zone tampon a reçu quelques critiques. Namara (2006) suggèrent que les fermiers locaux vendent seulement leurs terres parce qu’elles sont devenues inutiles pour l’agriculture à cause des gorilles, et que le processus d’évaluation et d’achat de terrains était fait sans consultations appropriées et a été caractérisé par des relations de pouvoirs inégales. Elle déclare que l’achat de la terre montre une certaine résistance à travailler en partenariat avec la communauté, une occasion manquée pour la cogestion, et une suspicion de la population locale. L’étude actuelle n’a trouvé aucune preuve appuyant cela et nous pensons que c’est important de présenter la version des évènements qui a été révélé par nos propres recherches. Le processus de l’achat des terres a eu lieu entre 1999 et 2004 et a impliqué une consultation approfondie avec les propriétaires terriens, leurs leaders locaux, les voisins, et l’administration du district. La valorisation des terres et des biens a été entreprise par un expert du gouvernement, un utilisant les taux du gouvernement pour la terre dans les zones rurales. La propriété sur le terrain a été évaluée et la compensation a été faite. De plus, chaque propriétaire du terrain a également été payé un forfait pour sa réinstallation. Le PICG/UWA ont engagé un avocat pour conseiller les propriétaires terriens au cours de cette transaction. Pour autant que nous soyons conscients, Ni le PICG, ni l’UWA n’ont reçu une seule plainte des vendeurs, soit à propos du processus ou du résultat. Les témoignages fournis par les partenaires dans cette étude a donné une image


différente, dans laquelle la population locale a reçu un taux très généreux, et étaient capable d’acheter une terre plus grande et plus fertile ailleurs. Certains ont construit des plus belles maisons; ouvert des entreprises et peuvent maintenant envoyer leurs enfants dans de meilleures écoles. Une famille a pu acheter deux camions et propose désormais un service de transport précédemment indisponible entre Nteko et Kisoro. En réponse à ces expériences positives, UWA s’est retrouvée approchée par plusieurs personnes qui souhaitent vendre leurs terres.

Il est vrai de dire que les communautés locales sont dans la position de faiblesse éducative, organisationnelle et économique comparé à UWA et au PICG. Dans le passé, les autorités du parc et les ONG de conservation ont parfois exploité une telle faiblesse dans la poursuite des avantages de conservation «forteresse». Cependant, plusieurs de ceux que nous avons consultés voient désormais une telle faiblesse comme une contrainte plutôt qu’une opportunité. Les professionnels de la conservation comprennent maintenant que c’est un avantage de travailler avec les communautés qui sont bien éduquées, bien organisées et moins pauvres. Ainsi le PICG et les partenaires cherchent à responsabiliser la communauté par la création du NCDF. La question est de savoir si cette autonomie s’étende actuellement aux membres les plus marginaux, un problème qui sera soulevé plus tard.

L’entreprise liée à la conservation

Les projets d’entreprises du PICG aident la population locale à développer des opportunités de moyens de subsistance qui sont complémentaires avec la conservation. Les objectifs sont de: 1. Développer les liens entre la conservation et l’amélioration des conditions de vie par les recettes provenant des activités de conservation comme outil pour combattre la pauvreté; 2. Réduire la pression de la population sur les Aires protégées par une diversification des moyens de subsistances; 3. S’assurer que les pauvres, comparés au gouvernement et au secteur privé aient aussi des avantages économiques des entreprises liées a la conservation. Les principaux types d’entreprises sont l’hébergement touristique, l’apiculture, l’artisanat, la culture des champignons et des plantes médicinales.

Comme il a été mentionné, un des grands défis pour la conservation communautaire, est le point de départ plutôt faible pour la société civile locale, en termes d’apprentissage individuel et de compétences, et en termes du niveau d’organisation sociale et la capacité de travailler ensemble.

En Uganda, le PICG et ses partenaires ont eu l’opportunité de travailler avec des sociétés établies, telles que les sociétés de brancardiers. En RDC, la même chose a été en partie vraie lorsque, par exemple, les associations étaient établies par les précédentes activités du WWF. Au Rwanda, toutefois, le paysage institutionnel local était de l’après génocide et le PIGC devait faciliter la création des associations et coopératives largement à partir de zéro (Tableau 1). Ceci est crucial et extrêmement difficile travail de la part du PICG. Tableau 1. Associations et Coopératives soutenues par le PICG Rwanda Imbaraga

Syndicat des Agri-éleveurs du Rwanda. Initié en 1990 avec une partie du financement de l’UE, en partenariat avec le DFGFE. Financé par l’Ambassade des Pays-Bas à partir de 1998. Imbaraga a commencé a travailler avec l’ORTPN et le PICG en 2003 pour la sensibilisation.

Association Abunganirana

Les plantes médicinales et les guérisseurs traditionnels. L’appui du PICG a été Initié en 2004. Le soutien financier du PICG concerne la disponibilisation de la terre et l’ORTPN a apporté le soutien logistique (les usines).

SACOLA

Sabyinyo Community Livelihoods Association, L’Association pour appuyer les moyens de subsistances de la Communauté, initié par le PICG en 2004. Il a initié les relations avec un nombre d’associations locales: Les vieilles Associations, les clubs de la faune, les brasseurs de bières traditionnelles, le sorgho, les brasseurs de bières traditionnelles de banane, l’Association Impereri, l’Association Ubuvumo, l’Association artisanale des Femmes. 11


Rwanda, cont. FECAR Inganzo

Fédération des Collectifs des Artisans de Ruhengeri. Fondée en 2002, avec le soutien du PICG (et les autres), maintenant la représentation de l’ORTPN siège au conseil de gestion. l’Agence de Développement International Canadien est parmi les donateurs de la fédération.

KOPAV

Une coopérative d’artisanat basée à Kinigi – un exemple du réseau de FECAR. La construction des locaux a été appuyé par le PICG.

COPEPEC

La Coopérative qui cultive les champignons avec des 12 membres, un laboratoire à Ruhengeri. Initié par le PICG en 2004.

La Bonne Semence

Initié par le PICG en 2005.

FAV

Forum des Apiculteurs des Volcans. Association des Apiculteurs. Initié par le PICG en 2002.

ANICO Enterprise

Animateurs de Conservation. Volontaires de la communauté qui traite les problèmes de destruction des récoltes et sert de lien entre l’ORTPN et les communautés.

Fond de Solidarité

Fond pour le développement social des veuves des gardes-forestiers. Commencé par le Directeur du PICG, Eugene Rutagarama.

Ouganda NCDF

La Fondation pour le Développement et la Conservation à Nkuringo. L’entreprise qui gère le Lodge touristique de la communauté du BINP et la gestion de la zone tampon. Formée avec le soutien du PICG en 2004.

Le terrain de camping de la communauté de Buhoma

Commencé en 1993 par les Volontaires du Corps de la Paix dans le BINP, soutenu par le PICG.

BBDA

L’Association pour le Développement des Apiculteurs de Bwindi

ASCAS

Associations d’épargnes et de crédits dirigées par les volontaires communautaires. Planifiés par les entreprises HUGO.

UOBDU

Les Organisations Unies pour le Développement des Batwa en Ouganda. Le PICG travaille avec l’UOBDU pour faciliter le développement local du tourisme culturel.

RDC Les veuves des gardes forestiers

Basés à Rumangabo , les activités concernent l’épargne, les prêts, les entreprises y compris la culture des champignons.

Les épouses des gardes forestiers

Basées à Rumangabo pour l’épargne, les prêts, les entreprises.

UDASEMINYA

Union des Apiculteurs du Secteur Mikeno et Nyamulagira. Une organisation Parapluie de 7 associations d’apiculteurs. Le local est à Kibumba.

Les entreprises HUGO

Les entreprises pour les volontaires de la communauté du programme HUGO.

Ni le PICG, ni le CBO local n’ont les capacités nécessaires pour établir des entreprises commerciales rentables et durables. Pourtant, le partenariat avec les organisations du secteur privé est une stratégie essentielle pour développer les entreprises. Idéalement, les partenaires privés devront apporter l’investissement ainsi que leurs connaissances, bien que le programme reste très dépendant du financement de bailleurs de fonds. Il a été possible de trouver des partenaires privés pour les Eco-logde (Encadré 2) car les subventions de l’USAID font que ces entreprises aient des opportunités d’affaires équitables, sans risques. Cependant, il s’est avéré difficile de trouver un partenaire du secteur privé ou du capital pour les entreprises de production du miel (Encadré 3), en partie parce que les coûts de production sont relativement élevés (un doute prépondérant sur la faisabilité du marketing international) et en partie a cause des difficultés à établir l’approvisionnement à temps du miel avec les standards de qualité requis.

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Encadré 2. Hôtels touristiques pour les communautés: Sabyinyo et Nkuringo

L’implication du PICG dans le tourisme communautaire a commencé en Ouganda. En particulier, il a eu une longue collaboration avec «Buhoma Community Rest Campsite» et «Buhoma Community Développement Association» (BCDA) qui possèdent des logements. Cela a été le premier logement à Bwindi, ouvert en 1993 et qui est resté une affaire valable malgré une surabondance de nouveaux logements et environ 150 lits dans la zone. Le BCDA a utilisé 10% des profits pour aider les écoles en particulier, mais aussi un centre de santé et d’autres projets. Malgré l’efficacité du BCDA, il n’est pas un modèle que le PICG veut imiter à cause de son niveau de dépendance qui persiste. D’une part, l’endurance du PICG comme partenaire est une grande force, en fournissant le type d’engagement durable pour le renforcement des capacités dans le CBO. D’autre part, le PICG a limité le personnel et est maintenant peu disposé à continuer avec un tel modèle pour les entreprises communautaires. Les hôtels et logements de la communauté représentent un changement conscient dans la stratégie vers les nouvelles formes de partenariat dans lequel les opérateurs du secteur privé prennent une grande partie de la gestion en laissant le PICG avec une stratégie de sortie rapide même partiale. Les hôtels de la communauté impliquent aussi un changement vers une catégorie luxueuse du marché touristique. Le premier hôtel luxueux (700$) a été construit en bas du Mt. Sabyinyo et a été ouvert pour le business en Aout 2007. Il a été construit par un financement de USAID, avec l’appui du PICG/AWF et ORTPN. Le lodge appartient à SACOLA (Sabyinyo Community Livelihoods Association) qui a donne en location pour 15 and à une entreprise privée pour gérer le business. Une compagne Kenyane, Musiara Ltd (Governors’ Camp), a été contracte et paye SACOLA un ‘bed-night fee’ (nuitée) de $50 plus 7.5% de ses revenus. Entre Aout 2007 and Février 2008, SACOLA a recu 34,500 $ américains. Les membres de SACOLA sont la population des cellules adjacentes du parc dans les secteurs de Kinigi et Nyange, au total à peu près 33,000 bénéficiaires. Un comité de 11 membres décident de projets à soutenir a partir de leurs profits et ont jusque la finance l’amélioration des routes, construction des maisons pour les membres de la communauté qui sont marginalisées, la construction des tanks d’eau, les écoles et les centres de santé. D’autres bénéfices concernent l’emploi avec 70% du personnel constitué par le personnel local ; l’hotel achète les produits des communautés et ont un potentiel de fournir d’autres services and attractions touristiques. Les membres SACOLA contactées semblent ne pas savoir qu’ils ont des responsabilités particulières a leur niveau, même s’ils dissent avoir mené de campagne des sensibilisation en Janvier. Ils n’ont pas encore été impliques dans le planning et la gestion ou ne pensent pas le faire comme ils ont l’option de l’assumer dans les 15 ans.

Ce financement innovatif et de modèle de gestion a été répliqué avec des différences mineures a Nkuringo, dans le sud de Bwindi, ou les communautés ont souffert des damages des cultures causes par la sortie des gorilles. Encore une fois, USAID a finance la construction et la propriété est du «Nkuringo Conservation and Développement Foundation ». L’operateur est «Uganda Safari Company» qui donne “a bed night fee” (nuitée) de $30 plus une location annuelle de $5000. Le lodge n’est pas encore bien fini mais il a un potential de succès indéniable car le NCDF a la priorité sur 6 permits de gorilles sur 8 permits disponibles. Les membres de la fondation sont conscients de leurs obligations pour assurer une bonne protection du parc.

Ci-dessus: le Sabyinyo Silverback Lodge aux pieds du Mont. Sabyinyo, Le Parc National des Volcans, Rwanda. Photo par A. B. Masozera/PICG. Ci-dessous: Clouds Mountain Gorilla Lodge près du Parc National Impénétrable Bwindi, Ouganda. Photo par le Clouds Lodge.

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Encadré 3. l’Apiculture

La justification pour soutenir l’apiculture dans la région est très forte: 1. Elle répond à un problème (des ruches dans la forêt) identifié par la Surveillance de Base des Gardes forestiers); 2. L’utilisation du feu a posé des problèmes des feux de brousse, surtout à Bwindi; 3. Les apiculteurs ont entrepris d’autres activités illégales tout en visitant les ruches, y compris la pose des pièges, et la collecte des bois de chauffe; 4. Les ruches posés à coté du parc dépend de la flore de la forêt: les revenus de l’apiculture sont liés à la conservation; 5. Si le nombre d’abeilles a augmenté, un service supplémentaire de pollinisation est prévisible, ce qui pourrait augmenter le rendement potentiel de certaines récoltes (ceci demande une étude).

6. Il y a des marchés locaux et nationaux pour le miel et ses dérivées; 7. L’apiculture n’est pas un travail intensif et peut être combiné avec d’autres stratégies pour les moyens de subsistances comme une forme de diversification. La logique de conservation et la diversification des moyens de subsistances en soutenant l’apiculture au bord de la forêt est excellente. Au Rwanda, le PICG et les partenaires soutiennent le travail d’apiculture avec le forum des Apiculteurs des Volcans (FAV). C’est un groupe pilote pour 77 associations locales avec une adhésion totale de 1500 apiculteurs. En RDC, le PICG soutient l’Union des Apiculteurs des Secteurs Mikeno et Nyamulagira (UDASEMINYA), une organisation pilote pour 7 associations d’apiculteurs avec environ 980 membres. Le soutien est pour le conseil technique, la formation, l’achat du matériel de raffinerie, la construction des locaux pour la raffinerie, les prêts pour l’achat de ruches modernes et le matériel pour la récolte (les fumeurs, les voiles), et le marketing. Les membres des associations reçoivent un prix fixe pour leur miel (actuellement $2 par kg) et sont obligés de fournir une certaine quantité de miel au cours de l’année. FAV/UDASEMINYA raffine et commercialise le miel. A la fin de l’année fiscale, 20% des profits sont réinvestis tandis que 80% sont distribués aux membres.

Ci-dessus: Collecte de miel UDASEMINYA et le centre de traitement à Kibumba, en RDC. Ci-dessous: Les abeilles dans une ruche traditionnelle. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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Pour ceux qui peuvent se permettre de joindre les frais d’adhésion d’environ $120 (c’est un problème pour les pauvres gens qui veulent être membres), les rendements peuvent être bons. En regardant les cas des apiculteurs ‘modèles’ des membres, le Cas 1 alloue 20% de son temps de travail à l’apiculture et fait $800 (400,000 Frw) par an. Le Cas 2 a visité les ruches trois fois par semaine et gagne $400 (200,000 Frw). De manière plus typique, l’apiculteur moyen dans l’association dispose de 6 ruches traditionnelles, avec une production moyenne de 10 kg par an chacune. Alors que peu de personnes ont réalisé cela, l’ajout d’une ruche moderne produira un autre 40 kg par an, en donnant un total de 100 Kg (un potentiel de $200 dans les ventes plus un partage de profit)). Par ailleurs, ces apiculteurs consultés au Rwanda et en RDC ont souligné l’utilisation de cet argent pour les frais scolaires, une utilisation souhaitable en perspective de développement. Alors que la justification et le potentiel sont bons, et alors que des progrès considérables ont été faits, Le FAV et UDASEMINYA font face aux difficultés opérationnelles. Premièrement, les associations fortes et efficaces demandent plus d’efforts, sur une longue période, que ce n’est généralement prévu. C’est dû à la difficulté inhérente du défi, avec les niveaux particulièrement bas des compétences techniques et d’organisations dès le départ. Fournir un soutien aussi intense et élargi ne correspond pas toujours aux attentes des bailleurs de fonds


pour créer des entreprises bien réussies et il est important que le PICG n’exagère pas le potentiel l’existence des stratégies de sortie: le constant soutien du PICG représente une force et ne peut pas être facilement abandonné, surtout en l’absence d’un solide partenaire du secteur privé. Comme le PICG a réduit son staff de terrain qui appuyait le FAV, les problèmes de qualité de miel ont été rapportés, de l’utilisation des ruches modernes et autres. Les objectifs n’ont pas été atteints pour l’introduction des nouvelles ruches modernes, ni pour l’augmentation de la production (Dushimimana, 2007). La commercialisation du miel de qualité n’a pas été entièrement développée avec l’absence du miel des Virunga dans les supermarchés, malgré d’autres miels Rwandais disponibles à $2-3 par 500g.

Le second problème est celui qui a affecté les projets de conservation communautaires à travers le monde. Les ‘communautés’ ne sont pas des entités homogènes et égalitaires avec les membres qui ont tous priorité sur les biens communs. L’hypothèse de l’homogénéité a conduit les agents de développement à travailler avec l’élite locale qu’ils assument représenté tout le monde, y compris les personnes les plus vulnérables. Au pire, la capture des bénéfices par l’élite où les leaders locaux parviennent a orientater des activités du projet pour leurs propres intérêts. Alors que nous n’avons pas de preuve particulière, ces préoccupations étaient mentionnées par un nombre de personnes consultées et l’évaluation du FAV de 2007 suggère que cette perception existe chez certains apiculteurs.

Néanmoins, le personnel du PICG sur terrain est bien formé et suffisamment en contact pour reconnaître de tels problèmes quand ils arrivent, bien que rectifier les problèmes du leadership n’est pas toujours facile. En RDC par exemple, il n’y a pas de suggestion de malversation, mais il n’est pas facile de travailler avec le président de l’association et ce n’est probablement pas très bon pour le succès de l’entreprise. Le PICG insiste à juste titre sur les élections locales pour de tels postes et c’est l’un des cas ou le besoin de légitimité (en permettant à la population locale de choisir) doivent faire un compromis contre l’efficacité. Le troisième problème est le manque de traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement, qui peut potentiellement nuire à la logique et aux opportunités du marché. Un exemple de ce problème vient du fait que les membres doivent vendre du miel au FAV/UDASEMINYA. S’ils ne sont pas capables de produire cela eux-mêmes, il est acceptable d’acheter le miel d’un tiers à revendre. Cela peut nuire à la logique de conservation à laquelle le miel peut être acheté aux braconniers. Il peut aussi poser des problèmes aux stratégies de marketing ‘(un commerce équitable’ ou ‘ ami des gorilles’) car les origines de tout le miel acheté restent inconnues. Le quatrième problème est spécifique à la RDC, où l’opération a été gâchée par les cambriolages et les pillages de ses biens à Kibumba. Cet acte de sabotage apparemment local est un triste reflet sur la difficulté à essayer d’entreprendre toute activité de développement dans une zone de guerre. Cependant, il est également utile d’indiquer que cela ne se serait pas passé si les infrastructures de l’association était mieux intégrée dans la communauté locale- si elle ne s’était pas imposée comme une structure relativement grande; si elle avait été située dans la communauté plutôt que rester seule de l’autre côté de la route (figure 3); si ses grands réservoirs d’eau ont été fournis pour l’utilisation de la communauté.

Figure 3. Les locaux récemment pillés à UDASEMINYA (centre du haut) et la place du marché, Kibumba, Nord- Kivu

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Réalisations

Avant de donner des détails sur les leçons apprises du travail du PICG pour la conservation communautaire, il est important de comprendre quelque chose sur les réalisations jusqu’à ce jour. Dans cette section, nous analysons la preuve qui existe pour considérer l’impact des projets sur les moyens de subsistances, mais plus particulièrement, l’impact sur l’objectif du PICG pour conserver les gorilles de montagnes et leur habitat. Les réalisations sont considérées dans un cadre qui identifie quatre critères importants:

1. L’efficience, qui est une mesure de l’étendue des objectifs spécifiques du projet sont respectés, ainsi que les plus grands objectifs du PIGC. Cela implique de se demander des questions à propos du genre de changements d’opportunités pour les moyens de subsistances et, de façon cruciale, le degré de complémentarité avec les objectifs de conservation. 2. L’efficacité, une mesure qui demande si les réalisations ont été obtenues à un coût raisonnable et si les moyens sont plus rentables pour réaliser les mêmes réalisations sont facilement disponibles. 3. Légitimité, une mesure qui consiste à savoir de quelle façon l’approche est acceptable pour différents partenaires. L’importance de ce critère est que les interventions sont moins susceptibles d’être durables où elles ne gagnent pas les partenaires clés. 4. Equité, une mesure d’implication de distributions de la conservation de la communauté, en fonction du genre, de la richesse et d’autres formes de stratification sociale. L’équité peut se référer à la répartition du pouvoir ainsi qu’à la distribution des coûts et des bénéfices plus tangibles découlant de la mise en œuvre du projet.

L’efficience L’impact des activités du PICG sur les moyens de subsistances n’a pas été mesuré d’une façon formelle, bien qu’il soit clair que les entreprises réussies apportent une gamme d’avantages directs tels que l’augmentation de l’investissement dans l’infrastructure sociale, des nouvelles opportunités de travail, et l’augmentation des recettes provenant des ventes de miel ou de l’artisanat.

Les cas Individuels réussis des producteurs de miel, les cultivateurs de champignons, les artisans qui fabriquent les paniers nous disent que les entreprises du PICG peuvent dramatiquement influer sur les richesses de quelques bénéficiaires. Il est également clair que ces entreprises apportent des avantages indirects pour l’éducation, en investissant dans l’infrastructure et l’éducation des enseignants (par exemple le site du camp à Buhoma), en allégeant la nécessité pour que les enfants gardent les récoltes (par exemple la zone tampon de Nkuringo et HUGO/ANICO), et en procurant les recettes qui peuvent être dépensées pour les frais scolaires.

Dans cette région, l’éducation peut être un atout très spécial à soutenir parce qu’elle donne une flexibilité et des autres options et parce qu’elle donne d’autres opportunités face aux menaces environnementales et sociales.

Les personnes consultées croient également qu’en Ouganda et au Rwanda au moins, ce soutien aux moyens de subsistances s’est traduit en bénéfices pour la conservation. Autour de BINP, un parc qui avait peu de relations avec la population locale dans le milieu des années 1990, nous avons entendu à maintes reprises que les relations sont maintenant bonnes, avec la majorité (pas toutes) qui ont une attitude positive envers le parc. Les personnels de UWA l’ont décrit comme le parcs le plus stable en Ouganda en termes des relations parcs-communauté. Il y a dix ans, les gardes forestiers et même le personnel du PICG auraient été appelés ‘babouins’ (ou pire) par la population locale et se sentiraient menacés si leurs véhicules tombaient en panne sur terrain. Maintenant ils se sentent en sécurité et sont confiants qu’ils seraient aidés. C’est une transformation remarquable. La contribution du PICG ne peut pas être isolée des interventions de beaucoup d’autres ONG dans cette zone, bien que le partage des recettes, HUGO et le tourisme (en combinaison avec la surveillance efficace) aient tous contribué à ce changement.

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Alors qu’elle est cohérente de façon interne, nos informations sont néanmoins largement basées sur des rumeurs. Lorsque c’est possible, nous avons utilisé d’autres sources (triangulation) notamment les enquêtes précédentes, et les données du RBM. Les enquêtes faites par CARE au début des années 1990, donne un certain appui pour nos conclusions dans le BINP, en mettant en évidence un changement dramatique, sur juste 2 ans, seulement dans la perception des coûts et des bénéfices à vivre à côté du parc (Tableau 2). En 1997 ils ont


trouvé que la majorité croit que le coût de vivre à côté du parc dépasse les bénéfices. En 1999, ils ont trouvé que la majorité croit que les bénéfices dépassent les coûts. Tableau 2. Changer les attitudes envers le BINP, 1997-9. Source: Blomley, 2003

Hommes

Femmes

Total

Année

1997

1999

1997

1999

1997

1999

Coûts excédant les bénéfices (%)

66

36

71

56

68

44

Bénéfices excédant les coûts (%)

34

64

29

44

32

56

Ceci est également largement soutenu par une enquête menée par le WCS, IGCP et CARE dans lesquels les données sur terrain ont été recueillies en 2002 (Tableau 3). Tableau 3. Pourcentage des répondants qui perçoivent les bénéfices et les problèmes des parcs: Plumptre et al., 2004 Bénéfice personnel du parc

Bénéfice de la Communauté Provenant du parc

Bénéfice provenant des organisations de conservation

Problèmes avec le Problèmes avec le Parc personnel du Parc

BINP

54

79

77

48

13

MGNP

73

77

95

81

12

PNV

88

67

77

27

10

PNVi

61

30

88

73

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De façon légèrement confuse, certains des résultats moins positifs provenaient des locations qui ont reçu les plus grands bénéfices du tourisme et de la conservation communautaire. La majorité à Kinigi (PNV) a estimé que la communauté n’a pas bénéficié du parc tandis qu’il y avait perception relativement en bas des bénéfices personnels reçus autour du BINP (Plumptre et al., 2004). Une des raisons à cela pourrait être le manque de diffusion des bénéfices touristiques. Premièrement, les entreprises du tourisme sont concentrées dans des lieux spécifiques, seulement de 2 sur 24 paroisses autour du BINP ont des sites tourisme. Deuxièmement, pour être capable de bénéficier personnellement du tourisme cela demande un certain niveau d’entreprenariat, de compétences et du capital, ou, pour ceux qui n’ont pas de tels moyens de s’impliquer directement dans le mécanisme de partage des bénéfices dans la communauté. En principe, les données de monitoring géoréférencées peuvent être utilisées pour évaluer l’impact des activités choisies du PICG pour la conservation. Par exemple, il peut être possible de tester si les observations des ruches dans le parc sont liées au taux d’adhésion des membres dans des associations dans des secteurs proches du parc. De même, lorsque la collecte d’eau a été réduite par la construction des tanks de réservoir d’eau, il serait possible de tester si ceci est associé à la réduction de la coupe de bois dans le parc. En d’autres mots, la logique de conservation soutenant quelques entreprises de la conservation de la communauté du PICG peut être explorée en utilisant les données de monitoring, même s’il y aura des difficultés à identifier les causalités. Alors une telle analyse n’a pas été possible comme partie de l’étude, les données par exemple pour le PNV (Figure 4) suggère que quelques activités illégales dans le parc peuvent avoir été réduites ces dernières années (bien que ca ne soit pas possible d’isoler des causes particulières de cela). Pour le PNV, les changements notables pendant cette période étaient la création de l’unité de Conservation communautaire en 2003, le lancement du FAV la même année, et l’introduction du partage des recettes en 2005.

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Figure 4. Les activités illégales observées dans le PNV, 2003-6. Source: données choisies de l’ORTPN Alors que les réductions précédentes dans les activités illégales ont été observées, par exemple, entre 1991 et 1997 dans le MGNP (Infield et Adams, 1999), ces données antérieures sont moins fiables en termes de méthodes de collectes de données, et pourraient refléter plus le niveau d’augmentations de l’application de la loi. La collecte des données et l’application de la loi étaient plus régulières dans les années 2000.

Encadré 4. Les Associations des Femmes, Rumangabo, RDC

Il y a deux associations des femmes soutenues par le PICG en RDC, une des épouses des gardes forestiers du parc et l’autre pour les veuves. Les deux associations sont basées dans l’enceinte du ICCN à Rumangabo. Aucune n’a été efficace à cause de la guerre mais aussi à cause du soutien insuffisant.

L’Association des veuves a 42 membres et a initialement reçu $3000 ; et les épouses de gardes ont reçu $3200 avec 72 membres. L’intention est de promouvoir l’entreprise mais malheureusement elles ont échoués: • Il y a eu un investissement pour une cantine mais les repas étaient donnés à crédit aux personnes qui sont hors de l’enceinte et l’argent était perdu. • L’élevage des chèvres a été promu mais les chèvres ne pouvaient pas être gardées en lieu sûr et ont été volées. • La culture des champignons a été essayée mais la production a échoué. • Le prêt de l’argent a été essayé mais ils ont prêté aux gens de Jomba qui n’ont pas payés leurs dettes quand ils ont fuit a cause de la guerre. • Les oignions et les choux sont cultivés avec un certain succès.

Pour un groupe, la perte d’argent dans l’investissement des entreprises qui ont échoué a été aggravée par le retrait frauduleux de l’argent dans leurs comptes.

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Le résultat malheureux est que plusieurs femmes sont moins bien loties que quand elles ont commencé. Un cas typique concerne une femme qui a reçu un crédit de $50 avec l’objectif de commencer une entreprise profitable. Avec quelques options, elle a dépensé $30 de cela sur une chèvre qui devait être gardée à l’extérieur de l’enceinte et malheureusement la chèvre été volée. Elle a dû rembourser les $50 à raison de $2 par mois.


Il est extrêmement difficile de faire marcher les choses ici. Rumangabo est entouré par le territoire occupé par les rebelles et il n’est peut-être pas normal de s’attendre à des entreprises prospères. L’infrastructure institutionnelle pour l’épargne et le crédit semblent avoir échoué pour ces femmes, et la possibilité de développer des infrastructures physiques est également problématique, comme les apiculteurs l’ont aussi observé. Ajouté à cela, les femmes n’ont simplement pas l’alphabétisation nécessaire et d’autres compétences pour travailler dans les entreprises sans un soutien systématique et régulier et il n’est pas clair que le PIGC a le personnel sur terrain pour offrir ce niveau de soutien en ce moment. Sans un tel soutien, une remise en cause est nécessaire pour le genre de soutien qui peut être donné à ces femmes, et le genre de biens qu’elles peuvent avoir. Les plans pour un second essai pour la culture des champignons peut être utile si la formation et le renforcement de capacité peut être assuré. Au-moins, le laboratoire dans l’enceinte de l’ ICCN devrait être sécurisé. Toutefois, cela doit être bien réfléchi. L’efficacité Il est difficile d’identifier une base raisonnable pour évaluer l’efficacité. Nous pouvons poser des questions si des impacts pour la conservation peuvent être obtenus à moindre coût, par exemple a travers les efforts supplémentaires de l’application des lois. Cependant, même si les données étaient disponibles pour permettre de telles analyses de coûtsbénéfices pour différentes approches de conservation, son utilité serait encore douteuse. En renforçant les capacités de l’état pour appliquer les lois peut être un moyen très efficace d’atteindre les objectifs en temps de paix, mais pourraient offrir très peu de résistance en temps d’insécurité ou même en temps de problemes économiques particuliers.

En d’autres mots, la vraie valeur de la conservation communautaire est susceptible d’être réalisée sous des conditions ‘choquantes’ pas normales.

En principe, les gains substantiels efficients peuvent être obtenus grâce à l’utilisation des données du RBM pour identifier les problèmes (avec l’apiculture, la collection d’eau, etc) et d’adapter le type et le lieu de ses interventions en conséquence. Nous traiterons un peu plus sur cet avantage dans la section 6.

La capacité à évaluer l’efficacité et l’efficience est susceptible de s’améliorer dans le future. Premièrement, parce que la planification du PICG comprend maintenant une plus grande base pour l’évaluation y compris le système d’indicateurs mesurables. Deuxièmement, il y a des plans pour le RBM qui doit être élargi pour inclure la collection de quelques indicateurs sociaux dans les communautés voisines. De plus, il pourrait être utile de considérer quelques formes simples et rapides de monitoring des indicateurs dans la communauté. Par exemple, les apiculteurs ou les producteurs de champignons pourraient tenir un simple journal. L’équité

Il y a des raisons pragmatiques et morales pour assurer un traitement équitable des bénéficiaires potentiels. Les raisons pragmatiques sont enracinées dans l’opinion que les plus pauvres sont souvent les plus impliqués dans des activités illégales dans le parc. Moralement, c’est une tâche sur la fraternité de conservation si certains groupes sont marginalisés dans le processus de réaliser des objectifs pour la conservation.

Ci-dessus: L’Association des Femmes qui produit des “graines” de champignon pour les producteurs en RDC. Ci-dessous: La production des champignons près du Parc National des Virunga, en RDC. Photos par Jamie Kemsey/PICG.

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Dans la région des Virunga-Bwindi, peut-être le plus grand risque moral aux peuples indigènes tribaux connus sous le nom de Batwa, ou les pygmées, qui vivaient auparavant comme des chasseurs-cueilleurs dans les forêts mais ont été expulsés des zones environnantes au cours des quatre-vingts dernières années. L’etude par Plumptre et al. (2004) ont constaté quelques différences entre les Batwa et le reste de la population. Par exemple, seulement 10% des Batwa autour du MGNP ont dit qu’ils ont bénéficié des organisations de la conservation, et que seulement 8% de ceux autour du PNV. Les figures correspondantes pour les nonBatwa étaient de 95% et de 77%. De même, 80% des Batwa qui sont autour du MGNP, et 71% autour PNV ont dit que les relations avec les autorités du parc s’étaient aggravées. (20 et 18% pour les non-Batwa). Ni les autorités du parc ni le PICG ont eu un intérêt particulier pour cibler spécifiquement les Batwa pour les projets de développement, en partie en raison des difficultés importantes pour travailler avec ce groupe. Il y a des expériences de projets échoués en grande partie à cause du manque de compétences nécessaires spécialisées pour travailler avec le peuple Batwa. Malgré ces difficultés indéniables, il est probablement juste de dire que le défaut de faire plus pour alléger les problèmes des Batwa continuera à compromettre l’histoire réussie de conservation dans cette région. Les initiatives récentes commencent à s’attaquer à ce problème. En Ouganda, il y a un programme pour développer le tourisme culturel où les Batwa sont organisés, formés et équipés pour interpréter la forêt et leur culture. C’est un projet conjoint entre les Batwa, sous leur organisation UOBDU qui a été facilité par AWF/PICG durant les deux dernières années. Le stage du développement était terminé en Mai 2008 et ainsi les bénéfices n’ont pas commencé à affluer.

IL y a une préoccupation plus générale de savoir si les interventions telles que le partage des recettes, les logdes communautaires et l’apiculture bénéficient des plus pauvres. Un des problèmes des plus pauvres est d’avoir la capacité d’accéder aux nouvelles opportunités, car ils manquent souvent de capital social (statuts sociaux et réseaux), le capital humain (éducation, connaissances), capital physique (terre, bâtiments) et/ou le capital financier (cash, accès au crédit) pour profiter des projets des ONGs.

Par exemple, le PIGC a soutenu les associations pour l’artisanat, l’apiculture et la culture des champignons au Rwanda avec les frais d’adhésion conjoints 60,000 FRWs ($120); Les opportunites de travail pour le tourisme demande un certain niveau d’éducation; la culture des champignons demande l’utilisation d’une pièce intérieure de la maison.

Un nombre de ceux consultés ont suggéré que les projets d’infrastructure sociale financés par le partage des revenus ont tendance à ne pas être une priorité pour les pauvres. Les plus pauvres sont moins susceptibles de voir par exemple un bâtiment scolaire amélioré comme une compensation symétrique pour leurs pertes de destruction de cultures et donc il y a une rupture dans la logique de conservation.

Le Genre a été un autre problème qui a été considéré sous le titre d’équité. Les femmes sont souvent les utilisatrices clés des produits de la forêt et donc des partenaires importants. Il y a aussi beaucoup de femmes chefs de ménage dans la région et elles sont parmi les plus vulnérables.

Il est donc important de se demander si des entreprises de conservation sont accessibles aux femmes. Alors que le PICG n’a pas de politiques spécifiques du genre, leurs politiques de recrutement assurent que le personnel sur terrain est sensible aux problèmes du genre et les consultations le confirment. Il est aussi encourageant de noter que les activités qui ont commencé avec dominance des hommes telles que l’apiculteur et la culture des champignons montrent maintenant une ouverture de participation pour les femmes.

Finalement, certaines préoccupations ont été exprimées au sujet de la distribution des efforts du PICG à travers les trois pays, et spécialement en ce qui concerne le programme limité de la RDC. Le problème est posé dans le contexte de la gestion transfrontalière et le potentiel des communautés de recevoir un traitement équitable à travers les frontières. La cause de cette situation est évidemment la guerre et l’insécurité, et il y a peu de chose que le PICG peut faire pour résoudre cela. Le PICG s’est déjà assuré qu’un partage équitable de son financement principal aille en RCD. La différence vient du projet financé qui vient d’un éventail de bailleurs de fonds, plusieurs d’entre de façon compréhensible ne sont pas intéressés de financer des projets dans une zone de guerre et ou il est dur d’avoir des résultats satisfaisants.

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La légitimité Les interventions de la conservation échouent souvent parce que la population locale, ou une circonscription ne se reconnait pas dans ce qui est fait. La manière principale de tester et d’établir une légitimité et de développer l’adhésion de la a communauté ‘buy in’ est concerne les consultations et d’autres aspects de planification de projet. Le PICG utilise un nombre de tactiques pour avoir un support local pour ses actions, telles que les réunions de consultation, les visites et voyages d’études à d’autres sites/pays et processus démocratique pour les élections des leaders. Par ailleurs, le PICG cherche à tester l’engagement local par a) ne pas payer des perdiems pour assister aux réunions et b) ou c’est possible de sécuriser les contributions volontaires du travail ou d’autres ressources. Le non paiement de perdiems peut créer des problèmes de participation surtout dans les zones de guerre où les gens sont habitués à la charité, et où les autres organisations versent généralement des perdiems pour l’assistance aux réunions. Comme cela a été noté auparavant, l’engagement au processus démocratique peut quelques fois poser des problèmes, surtout si une personne à caractère difficile est élu. Il est aussi reconnu que de telles élections auront tendance à refléter des hiérarchies sociales préexistantes dans la zone et donc les élections peuvent servir à consolider les positions des hommes déjà très puissants (rarement des femmes). Malgré quelques difficultés, le PICG semble avoir sécurisé de bonnes relations avec les communautés et tout son travail avec les communautés est soutenu dans le cas du mur des buffles, par exemple, le travail communautaire pour la construction et la maintenance était important en Ouganda, et au Rwanda, tandis qu’autour de Mikeno en RDC, le travail de construction a été facilité par le programme “Food for Work ”. Comme toujours, la RDC constitue le plus grand défi.

Les Leçons Apprises

Inévitablement, pour un programme ambitieux, de grande envergure et de conservation a long terme , il y a eu des réussites et des échecs au cours des années. Dans les sections précédentes de ce rapport, nous avons vu que la tendance mondiale pour la conservation communautaire a souvent conduit à des résultats décevants. Nous avons aussi vu que les efforts du PICG pour la conservation communautaire ont rencontré des difficultés, mais dans plusieurs cas, ont été des réussites. Par ailleurs, il y a des signes que ces interventions deviennent plus durables, à cause des relations qui s’améliorent entre le parc et le peuple, un financement important à long-terme, et des stratégies de sortie innovatrices basées sur l’implication des partenaires privés. Dans cette section, à partir de l’évaluation des résultats, nous allons établir et analyser quelques raisons qui sont a la base les succès, ainsi que les contraintes. Ce sont là des leçons à apprendre de l’expérience du PICG avec la conservation communautaire.

Leçon 1: Les activités de conservation sont alignées et se soutiennent

Le PICG est impliqué dans un large éventail d’activités pertinentes à son objectif de conserver les gorilles de montagne dans leur habitat naturel: • La conservation communautaire

Ci-dessus: La Piste des Batwa dans le Parc National des Gorilles à Mgahinga a été inaugurée officiellement en 2011. Photo par A. B. Masozera/PICG. Ci-dessous: les artisans Batwa en Ouganda. Photo par Paul Thomson/AWF.

• La protection et l’application de la loi (y compris la Surveillance de Base par des Gardes forestiers) 21


• Le Renforcement des capacités • La Gestion Transfrontalière des Ressources Naturelles • Le développement du tourisme • Le plaidoyer politique Considéré du point de vue de la conservation communautaire, ces différents départements du travail du PICG semblent aussi être alignés et se soutiennent mutuellement. Les éléments suivants sont un exemple de cet alignement: • L’application de la loi est appréciée par la population locale qui, dans l’ensemble, attend que l’ICCN, UWA et ORTPN fassent respecter les règlements du parc pour tous. Il est important de se rappeler que la grande majorité des gens vivent autour des forêts, ici et ailleurs, veulent voir les lois respectées, surtout en ce qui concerne les étrangers qui entreprennent des activités illicites. Le soutien à long-terme du PICG pour l’application de la loi n’a pas seulement aidé à contrôler l’utilisation illégale des ressources du parc, mais aussi à aider à établir la crédibilité des autorités du parc et la base pour la coopération. Par exemple, quand la population locale fait un rapport sur les activités illégales, ils peuvent s’attendre de plus en plus à ce que les autorités du parc répondent d’une façon appropriée. • La Surveillance de Base des Gardes forestiers n’a pas seulement contribué à l’application de la loi et au développement du tourisme, mais aussi à l’identification efficace des priorités pour la conservation communautaire. Par exemple, les données recueillies sur la collecte d’eau à l’intérieur des parcs a été utilisé pour identifier les zones prioritaires pour la fourniture d’eau. • Les interventions pour le renforcement des capacités ont aidé à former les gardes forestiers et les autres à travailler en coopération avec les membres de la communauté. A une grande échelle, le renforcement des capacités a aussi aidé à renforcer les fonctions pour la conservation communautaire au niveau national. Par exemple, au Rwanda la restructuration de l’ORTPN en 2003 implique le renforcement des capacités pour la conservation communautaire par la création d’une unité bien engagée. • Le Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalière opère à une échelle complètement différente pour la conservation communautaire. Cependant, même cet élément département du PICG a des résultats positifs pour la conservation communautaire, par exemple a travers l’amélioration des activités de l’application de la loi, les opportunités pour les communautés de visiter et d’apprendre des initiatives réussies le long des frontières et le potentiel de développer des marchés transfrontaliers pour les produits tels que l’artisanat et le miel. Ci-dessus: Kenneth Aluluya, guide communautaire du NCCDF près du Parc National Impénétrable de Bwindi. Ci-dessous: Centre Culturel de Kinigi, un projet de tourisme culturel par SACOLA et soutenu par le PICG. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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• Le développement du tourisme était un autre élément central du travail du PICG au cours des quinze dernières années. Le tourisme des Gorilles est largement considéré comme ayant eu des impacts positifs sur l’engagement de gouvernement pour la conservation, et financer les activités de l’application de la loi. Il a aussi donné des opportunités pour la conservation communautaire, grâce au tourisme communautaire, les logements et les des projets du partage des revenus. • Comme cela a été décrit, le PICG travaille très étroitement avec les gouvernements à travers les autorités du parc. Ce travail a parfois impliqué de donner le conseil et le soutien pour de nou-


velles initiatives politiques telles que le TBNRM. Quelques politiques, telle que le TBNRM et le RBM ont des impacts positifs d’entrainement sur la conservation communautaire : d’autres, tels que le partage des recettes ont plus d’impacts directs.

Leçon 1: Pour les organisations de la conservation qui planifie ou sont dans le processus d’investir plus dans la conservation communautaire, il y a une leçon à apprendre de cette expérience. L’alignement des activités de conservation contribue à la fois à l’efficacité et l’efficience des interventions, ce qui permet de travailler avec un large éventail de partenaires pour bâtir des synergies qui contribueront à atteindre l’objectif principal.

Leçon 2: La conservation sera achevée par le développement quand il y a une logique forte de la conservation Les tentatives visant à intégrer les objectifs de développement et de conservation par les projets de développement communautaires atteignent souvent le succès dans leurs objectifs de développement mais peu ou pas de succès dans leurs objectifs de conservation. Donc, la ‘déception’ de l’impact de conservation communautaire est souvent dirigée vers ce que le PICG appelle la ‘logique de conservation’ de l’intervention. C’est un élément de la conception du projet qui doit ‘intégrer’ la conservation et le développement. Par exemple, un projet de ressource d’eau peut avoir une conservation logique ou elle donne une alternative attirante aux gens qui entraient auparavant dans les forêts pour puiser de l’eau. D’autre part, elle ne peut pas avoir une conservation logique, par exemple, au cas où la communauté n’a jamais compté sur le parc comme une source d’eau, et ou la communauté ne sait pas pourquoi l’installation d’eau a été fournie. Dans le dernier cas, l’installation d’eau peut être très bien pour l’ amélioration des conditions de vie, en aidant à réduire les problèmes de santé venant de l’eau sale, et en réduisant le temps passé à collecter de l’eau. Cependant, il ne conduirait probablement pas à un changement voulu dans le comportement en ce qui concerne le parc. Dans une tentative de comprendre et d’apprendre des pratiques du PICG, il est utile se demander ‘quelle était la logique de conservation?’ des interventions particulières et ‘cette logique était-elle robuste ?’ afin de faire cela, nous considérons trois différents types de logiques de conservation. i) Le résultat du développement dépend du résultat de la conservation

Certaines formes d’activités génératrices de revenus semblent très bien aller à la conservation parce que leur succès est en quelques sortes lié au succès de conservation. Comme une règle du pouce, si la recette de l’activité décline comme un résultat direct de la dégradation de la forêt, il se retrouve dans cette catégorie. Dans la région des Virunga-Bwindi, l’apiculture et l’écotourisme sont des exemples de revenus générés des activités qui dépendent de la conservation. Si les forêts étaient dégradées, cela minerait les ressources desquelles dépend l’entreprise. Le niveau de dépendance peut clairement varier considérablement, ce qui rend ce fait un large ‘type’ de logique de conservation. L’écotourisme, par exemple, repose sur la protection relativement étroite des fonctions et services de l’écosystème, et peut même reposer sur la biodiversité elle-même, et ou à la réalisation de l’objectif principal (dans ce cas la conservation des gorilles). L’apiculture d’autre part dépend de la flore adaptée, mais est probablement moins vulnérable aux changements dans la flore naturelle, et peut même tolérer une perte considérable des espèces indigènes.

Ce type de logique de conservation peut seulement être efficace ou le résultat suffisant peut venir de l’activité dépendante de la conservation. En principe, les bénéfices devraient être assez pour faire pencher la balance entre choisir de se comporter de façon à dégrader le parc et des façons de le conserver. Par exemple, quand une proportion importante des recettes du ménage vient d’activités liées au tourisme, ils peuvent cesser les activités comme le braconnage qui pourrait être préjudiciable à l’avenir au tourisme.

C’est théoriquement robuste et peut en principe être réussie quand l’activité qui dépend de la conservation est subventionnée d’une telle manière qu’elle devient plus attirante que les sources alternatives de revenus qui sont moins compatibles avec la conservation. Les études académiques ont tendance à trouver que ce genre de logique de conservation est plus susceptible d’aboutir à la conservation et au développement intégrés (par exemple, Salafsky et Wollenberg, 2000).

Alors que la logique est bonne, les praticiens de conservation seront conscients qu’il y a relativement peu de recettes génératrices de revenus qui tombent dans cette catégorie et quelques endroits ou de telles activités dépendantes de la conservation peuvent devenir des entreprises viables. Heureusement, la région des Virunga-Bwindi est assez à l’aise à cet égard, surtout à cause du tourisme de classe mondiale et des produits de la flore qui soutiennent l’apiculture. La récolte de certains (mais pas tous) produits de la forêt non ligneux tombent aussi dans cette catégorie d’activités. En principe, par exemple, la récolte durable des plantes médicinales

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dépend fortement de la conservation: C’est une activité qui dépend de la forêt intacte et de la biodiversité. Jusqu’à présent, le modèle utilisé en Ouganda pour le ramassage des plantes médicinales n’a pas été répliqué au Rwanda ou en RCD.

Avant de continuer, cela vaut la peine de souligner le mur des buffles qui illustre ce genre de logique dans sa forme la plus simple et irréfutable. Les bénéfices du développement (réduction de perte des récoltes) sont complètement dépendants de la construction du mur, ce qui est bon pour la conservation car il démarque efficacement le parc. ii) Le résultat du développement est lié à la conservation par un accord

Même lorsque les projets ne sont pas physiquement dépendants de la conservation de la biodiversité, il est possible d’introduire une certaine urgence au soutien de l’activité, telle qu’une forme de dépendance est établie. Par exemple, la récolte des champignons ne dépend pas physiquement de la conservation de la forêt mais, en principe, un accord pourrait être établi dans lequel les bénéficiaires s’engagent à certaines tâches de conservation en échange du soutien pour les moyens de subsistance. Tous les exemples ne sont pas tous aussi clairs que ceux-là, comme l’exemple de notre réservoir d’eau l’illustrera. Dans ce cas, nous avons parlé d’une collecte d’eau et des installations de stockage prévues dans un lieu ou les gens ne vont prendre de l’eau dans la forêt. Ici, on pourrait dire que la nouvelle installation dépend de la forêt à cause des servies hydrologiques fournis par les arbres. Pour cette raison, le processus de sensibilisation implique souvent d’expliquer aux gens qu’il y a une relation entre la forêt, le climat local et les bénéfices. Cet effort d’éducation peut servir à établir ‘une dépendance’ sur la conservation. Cependant, le lien n’est pas fort (et la science est un contexte spécifique-dans certaines situations, les arbres réduisent l’écoulement pour améliorer l’évapo-transpiration). Donc, dans ce cas, il est probablement préférable d’augmenter les arguments scientifiques avec une forme plus contractuelle de lien tel qu’un Protocole d’entente et cala peut être formel ou informel; tout ce qui établi clairement la raison pour laquelle le bénéfice est fourni et peut-être ce qui est espéré en retour pour cette disposition. Une analyse similaire peut être faite de ces entreprises telles que Abunganirana qui dépendent surtout de la conservation ex situ (par exemple les plantes médicinales cultivées) plutôt que la conservation in situ. Bien qu’elle peut faire valoir que cette entreprise repose sur la nature, la conservation in situ pour sa banque de gènes et du future stock, une telle logique peut bien bénéficier d’une deuxième forme plus contractuelle de logique.

S’appuyant sur l’expérience du PICG, il semble que ces deux premiers types de logique de conservation peuvent bien travailler en combinaison. Plusieurs entreprises communautaires du PICG sont soit très clairement et directement dépendantes de la conservation des écosystèmes intacts (le tourisme des gorilles), ou partiellement dépendantes de la conservation (l’apiculture, les plantes médicinales, la collecte de l’eau). Cependant, cette forme de logique est parfois soutenue par des formes explicites d’urgences: vous allez recevoir ce soutien de développement si et seulement si vous acceptez de supporter la conservation. Par exemple, le soutien pour l’apiculture hors de la forêt dépend des apiculteurs qui enlèvent les ruches qui sont à l’intérieur du parc, et plus généralement soutenir la gestion du parc. Par ailleurs les règles d’adhésion pour les associations des apiculteurs exclues les braconniers d’être bénéficiaires, une règle qui semble être surveillée par les communautés locales. Les lodges donnent un exemple similaire: l’écotourisme est clairement dépendant à long-terme de la conservation des gorilles de montagne et de leurs habitats. Mais cette logique peut être à nouveau soutenue par une compréhension claire qui soutient le développement du lodge comme dépendant de certaines responsabilités envers le parc. A Nkuringo, un tel lien est compris par ceux que nous avons rencontrés; à Sabyinyo nous avons trouvé des gens qui sont moins conscients des responsabilités, et c’est quelque chose que le PICG pourrait développer davantage. iii) Une plus grande augmentation des recettes conduit à réduire la demande pour les ressources des forêts Une plus grande augmentation des recettes conduit à réduire la demande pour les ressources des forêts.

En l’absence de chacun des deux types de conservation, c’est la position par défaut la plus probable. Cette logique de conservation n’assume que la hausse du revenu conduit à la réduction de la demande pour les ressources naturelles. Il n’est pas déclaré de manière explicite dans les justifications du projet, mais c’est néanmoins la forme la plus commune de la logique de conservation qui soutient la conception des projets intégrés de développement et de conservation. C’est une forme attrayante de la logique de conservation, basée sur une vision très répandue que les pauvres gens sont ceux qui sont les plus responsables pour les activités illegales dans les parcs. Cette vision a été entérinée par presque tous ceux que nous avons rencontré sur terrain. Afin de bien comprendre cette logique, il est nécessaire de creuser un peu plus profondément et d’identifier certaines de ses hypothèses: 24

Premièrement, il tend à supposer que les gens ont un besoin limité pour certaines ressources, surtout le genre de biens qui viennent des forêts. Si les projets peuvent aider les gens à atteindre ce niveau de ressources exigé


des activités hors du parc, alors les gens n’auront pas besoin d’aller dans le parc. Ainsi, par exemple, si les gens gagnent assez d’argent pour se permettre d’acheter de la viande dans les marchés, ils vont satisfaire ce besoin d’aller hors des parcs et n’auront pas besoin de faire du braconnage. Deuxièmement, elle suppose que les gens sont occupés et doivent allouer et donner priorité à l’utilisation de leur propre temps. Quand les activités hors du parc sont subventionnées, ils vont alors changer leur temps d’allocation hors des activités du parc. Un exemple aidera à illustrer ceci. Supposez que vous alloué 3 heures par jour à la collecte du bois de chauffage de la forêt. Un projet vient alors qui donne des opportunités d’emploi avec un salaire de $2 par jour. Vous acceptez cette activité générant de nouveaux revenus en dépit du fait que vous n’aurez plus de temps pour ramasser du bois de chauffage. Vous avez donc réattribué votre travail. La raison pour laquelle vous faites cela est que vous gagnerez plus pour acheter du bois de chauffe au marché.

Troisièmement, pour les deux hypothèses à retenir ci-dessus, il faut aussi supposer que la substitution entre les ressources est possible. En d’autres mots, vous devez être capable d’avoir ce que vous voulez au marché. Si vous ne braconnez pas, vous achetez de la viande au marché; si vous ne prenez pas de bambou de la forêt, vous achetez des sticks de support alternatifs de haricots au marché; et ainsi de suite. Les marchés permettent aux gens de se spécialiser dans les activités hors du parc comme l’agriculture et l’utilisation des revenus dérivés pour acheter des substituts pour les ressources forestières de base.

Un exemple très connu de ce genre de logique est ‘l’hypothèse de l’échelle d’énergie’. Cette hypothèse stipule que comme les gens deviennent plus riches, ils ont tendance à se détourner du type d’énergie que vous cherchez seul ou le type d’ordre inférieur d’énergie tel que le bois, les résidus des récoltes et du fumier. Au lieu de cela, ils utilisent les revenus supplémentaires pour acheter des substituts. L’échelle peut éventuellement faire que les gens se retirent du bois et des résidus des récoltes par le charbon, le gaz ou l’électricité. Le changement est basé sur la nature inférieure perçue d’énergie d’ordre inférieur, le fait qu’il commence à un pauvre sens économique pour allouer votre temps à chercher une telle source d’énergie, et de la disponibilité d’alternatives dans les marchés locaux. Cette logique de conservation est extrêmement importante et généralement affirmée, mais pas très fiable. Les principales raisons d’être prudent avec cette logique de conservation sont:

Dans la région des Virunga-Bwindi, La relation entre la pauvreté et l’utilisation de la forêt n’est pas si bien connue que cela. Il est largement admis que les plus pauvres sont les plus grands consommateurs illegaux mais cela a besoin d’être confirmé.

Les études d’ailleurs en Afrique suggèrent que le lien entre les revenus et la demande pour les ressources naturelles ne sont pas directes. En fait, pour les pauvres, la demande pour les produits de la forêt telles que l’énergie et la viande augmente souvent avec la richesse-comme vos revenus augmentent, vous en consommez plus, pas moins (voir par exemple. Cavendish, 2000). Le manque des marchés de travail efficace limite souvent l’habilité des gens à redistribuer leur travail lié a la forêt aux entreprises qui ne sont pas liées a la forêt, tandis que le manque de marchés pour substituer les ressources peuvent être difficiles pour se détourner de l’énergie habituelle ou tout autre niveau d’échelle.

Il est à noter que les projets du PICG tendent à ne pas tomber dans cette logique de conservation, qui est presque certainement une bonne chose et une bonne leçon à emporter. Il y a un danger pour que certaines activités puissent virer vers cette logique dans l’avenir si les efforts non soutenus insistent sur un type de lien contractuel: la récolte des champignons et même les entreprises pour l’artisanat ont besoin d’une attention particulière à cet égard.

Ci-dessus: Le réservoir communal pour la récupération des eaux fluviales construit près du Parc National des Volcans, Rwanda. Ci-dessous: Le réservoir pour la récupération des eaux fluviales des ménages en construction par une association locale des femmes, Imbere Heza. Photos par Wellard Makambo/ PICG.

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Alors que le PICG à tendance à ne pas compter sur cette forme de logique de conservation pour la stratégie de son entreprise, il soutient largement le partage des revenus. Le problème que nous avons rencontré avec cette logique est que la population locale ne fait pas d’association entre les projets du partage des revenus et la conservation. Ils ne voient pas une nouvelle école ou un centre de santé comme une compensation pour les pertes de destruction des récoltes et il y a donc une raison de douter de la robustesse de la logique de conservation.

Leçon 2: Les entreprises pour la conservation communautaire les plus réussies et les plus significatives du PICG on une forte connexion entre les objectifs de développement et de conservation. Ce lien est le plus fort ou il implique deux formes de liens. Premièrement, les résultats pour le développement sont dépendants à long-terme sur une conservation réussie et deuxièmement, il y a une certaine entente contractuelle que les bénéfices du développement sont fournis avec le respect attendu de certains devoirs de conservation.

Leçon 3: Des systèmes d’information solides facilitent une bonne planification

La capacité du PICG d’établir une forte logique de conservation est rendement amélioré par l’accent à établir une un solide information de base et en particulier l’établissement du RBM autour de tous les quatre parcs. Le RBM a été développé dans le PNVi en 1997, et le MGNP en 1998 et le BINP en 1999. Il est d’abord un programme de surveillance qui dirige les activités de l’application de la loi en montrant aux gardiens forestiers du parc où il faut envoyer des patrouilles. Cependant, les données recueillies systématiquement sur l’exploitation humaine des ressources du parc, ainsi que l’emplacement des espèces choisies y compris les gorilles, peuvent aussi servir à cibler les interventions de conservation communautaire. Le RBM (la surveillance de base des gardes forestiers) a été utilisé pour identifier et clarifier les causes des conflits du parc-population, en permettant d’avoir des réponses efficaces et efficientes. Par exemple, la Figure 5 utilise la surveillance des données des gardes forestiers géoréférenciés pour décrire la nature des conflits homme-gorille à l’Ouest du BINP. Une telle information détaillée de la surveillance des gardes forestiers peut clarifier la nature et l’étendue du problème et fournir une des bases nécessaires à la conception des solutions. La surveillance de base des gardes forestiers peut aussi identifier et donner une information à propos des cas dans lequel les besoins des moyens de subsistances de la population locale sont lies aux formes illicites de l’utilisation du parc. Les exemples que nous avons vu de cela comprend la collecte de l’eau et les les tuteurs de haricots. Alors qu’une telle information a été historiquement rencontrée par l’intensité et l’application de la loi, elle a été plus récemment faite pour identifier les activités pour faire face aux besoins de la communauté de manière alternative. Des exemples principaux sont la décision d’aider avec la fourniture d’eau dans des endroits ou le ruissellement provient des collines est trop profond pour accéder à la saison sèche et soutenir l’apiculture suivant l’observation des ruches dans le parc.

Figure 5. 1998-2000, montre le temps passé par les gorilles habitués en dehors du parc. Source: NCDF, 2007, p.1 26


Tandis qu’il est important de souligner cela comme une bonne pratique et comme une leçon clé apprise, il est aussi juste de dire que la capacité à utiliser les données du RBM pour diriger la conservation communautaire n’est pas encore réalisée complètement, et ne devrait pas être la seule méthode pour cibler les activités. Le RBM est essentiellement perçu comme un outil pour diriger les patrouilles pour l’application de la loi et seulement au sein du PICG, il est reconnu comme une importance secondaire. En partie, cette deuxième raison n’est pas si bien exploitée. Le PICG planifie actuellement de développer et piloter l’intégration de quelques collectes de données socioéconomiques au RBM, vraisemblablement en identifiant quelques indicateurs de moyens de subsistances faciles à surveiller. S’il est développé, l’utilité du RBM pourrait s’étendre comme un outil pour la planification du parc-population. Ailleurs, les organisations pour la conservation ont expérimenté l’implication de la communauté dans la surveillance et il peut y avoir des possibilités pour cela. Un point d’entrée possible est dans les écoles locales, avec la possibilité d’introduire la simple enquête dans le curriculum de science.

Leçon 3: Les données du RBM ont été utilisées pour établir le lien entre les menaces du parc et les moyens de subsistances des gens vivant autour du parc, et donc de fournir une base essentielle de connaissance pour des projets biens conçus pour Conservation communautaire. Un tel lien entre les données de surveillance et la conception de la conservation communautaire est une pratique excellente. Le PICG est vraiment assez unique dans sa capacité à mettre en place de manière confidentielle les liens de conservation-moyens de subsistance et de ce fait la conception des projets qui sont gagnant-gagnant de nature. C’est l’échec d’identifier véritablement les interventions gagnant-gagnant qui a contribué aux résultats décevants pour la conservation Communautaire ailleurs.

Leçon 4: La nécessité d’avoir des partenariats a différents niveaux trans-sectoriels

Une des leçons apprises de la première génération des projets pour la conservation communautaire en Afrique est que la conservation ne peut être souvent réalisée par les seules communautés- il est nécessaire de collaborer avec les gouvernements et d’autres partenaires. Comme nous l’avions mentionné précédemment, une des approches la plus appuyée en théorie à l’intégration de la conservation et du développement est de développer des opportunités pour la population locale pour gagner des revenus des entreprises qui sont dépendantes de la conservation et/ou qui sont lié à la conservation par certains mécanismes contractuels. De telles entreprises exigent généralement un éventail de compétences, de connaissances, de biens et l’autorité qui ne sera pas trouvé dans aucun partenaire individuel. Dans le passé, les projets du PICG ont travaillé en établissant des partenariats avec la communauté, les autorités du parc et d’autres ONG (tel que CARE) dont l’expertise du développement complète l’expertise de conservation du PICG. Plus récemment, il y avait une stratégie à travailler plus étroitement avec le secteur privé. Les partenaires du secteur privé se sont impliqués dans les entreprises du tourisme et l’artisanat, et il y a un potentiel pour les partenaires dans d’autres entreprises tel que le miel et la production des champignons. L’exemple des lodges (Encadré 2) montre que de tels partenariats pour la conservation innovante peut apporter des résultats et produire une meilleure stratégie de sortie pour le PICG. Ayant démontré le potentiel pour de tels partenariats multisectoriels, la prochaine étape sera de retirer plus d’investissement capital du secteur privé, réduisant ainsi la dépendance au financement extérieur. Il sera aussi nécessaire de réfléchir sur les défis particuliers de travailler avec les secteurs privés et les partenaires de la communauté. Par exemple, les différences d’attitudes face à la

Ci-dessus: Les associations communautaires travaillent sur la réparation du mur des buffles à Jomba, dans le Parc National des Virunga, en RDC. Ci-dessous: Les discussions sur le statut du mur des buffles autour du Parc National des Volcans, Rwanda, entre le personnel de PICG et les membres de l’ANICO. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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rapidité du progrès, ou vers les résultats prioritaires, peuvent parfois entraîner des conflits.

Des partenaires à l’échelle internationale et transfrontaliers peuvent sembler périphériques aux leçons apprises à propos de la conservation communautaire, mais en fait une telle intégration des efforts de conservation est essentielle. Il convient de réfléchir sur certaines causes d’échec des efforts de conservation communautaire ailleurs en Afrique et dans le reste du monde: Tableau 4. Bénéfices des partenariats intersectoriels et à différentes echelles

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Les raisons liées pour l’échec de la conservation communautaire a différentes échelles

Bénéfices des partenariats intersectoriels et à différentes echelles

Incohérence entre le travail souhaité avec les communautés locales et les et les dispositions juridiques et légales au niveau national.

Dans la région des Virunga-Bwindi, le partage des recettes est un exemple clé de la nécessité de travailler au niveau national afin de faciliter l’intervention au niveau de la communauté. Le plaidoyer du PICG et le soutien du partage des recettes a (travaillé à l’échelle nationale avec le gouvernement comme partenaires clés) facilité l’objectif d’aider les moyens de subsistances locales (travailler à l’échelle locale avec la communauté comme partenaire clé).

Ceci implique une inadéquation entre l’échelle à laquelle le problème est identifié et l’échelle de gestion. La conservation communautaire a souvent souffert du fait que la gestion locale ne peut traiter avec les problèmes à grande échelle qui exige de larges réseaux. Ce genre de problème peut souvent être aggravé par les problèmes d’informationoù l’information est recueillie à la mauvaise place et ne peut donc pas établir la vraie nature du problème.

Par exemple, dans le bloc forestier des Virunga, une augmentation des problèmes avec les éléphants et les buffles ont été signalés en RDC, au Rwanda et en Ouganda. Ces problèmes peuvent initialement apparaître comme des évènements discrets qui demandent des solutions au niveau de la communauté locale. Cependant, la communication transfrontalière entre les gardes forestiers a établie une association susceptible entre ces évènements et à aidé à identifier la cause. Pour des raisons de sécurité, le corridor Mwaro entre les secteurs Mikeno et Nyamulagira dans le PNVI a été déboisé. Cela avait coupé les voies de migration normales, (conduisant a la destruction sans précédents des récoltes par les éléphants (Gray and Kalpers, 2005). Le partenariat à l’échelle internationale avait permis d’assembler les connaissances à une échelle qui correspond à l’ampleur du problème, et a aussi identifié que ce n’était pas un problème qui pouvait être traité au niveau de la communauté.

Incohérence entre l’emplacement des coûts et bénéfices de la conservation. Les coûts tells que la destruction des récoltes ont tendance à se faire sentir localement tandis que les bénéfices de la conservation (la biodiversité, le stockage du carbone, les services hydrologiques) sont appréciés à une gamme d’échelle jusqu’à l’échelle globale. Ainsi, le travail avec les communautés peuvent bénéficier des mécanismes institutionnels qui créent des ‘ponts’ entre les échelles. Combler les institutions peut aider avec le partage des informations et d’autres ressources.

Par exemple, un résultat de la collaboration transfrontalière est que le PICG a négocié un accord pour le partage des revenus du tourisme entre les pays afin de refléter la nature itinérante des ressources. Cela est survenu particulièrement parce qu’un des gorilles du groupe habitués de la RCD a migré au Rwanda, où les revenus du tourisme pouvaient s’accumuler. L’arrangement pour partager les recettes de ce groupe de gorille aidera dans le mouvement actuel à établir le partage des revenus en RDC malgré la chute du tourisme. Plus généralement, les arrangements à cette échelle peuvent fournir une certaine résistance à l’imprévisibilité de la nature, en rendant le partage des revenus plus stable dans tous les pays.

Les échecs de l’application de la loi. Une des caractéristiques des initiatives de la conservation communautaire est qu’ils augmentent souvent les demandes de la communauté pour l’application de la loi. Les communautés locales peuvent se trouver responsables d’aider à réduire les activités illégales en donnant des informations et peuvent développer des attentes élevées de l’autorité de la loi afin d’éviter le resquillage-une des causes les plus communes pour l’échec de l’action collective.

Dans la région des Virunga-Bwindi, l’application de la loi a opéré au niveau de la communauté et a même bénéficié de la collaboration transfrontalière. Le PICG a aide à lier les communautés et les autorités du parc par les initiatives d’ANICO et de HUGO et des tentatives plus générales pour faciliter le partage des informations pour l’application de la loi. Les communautés contactent régulièrement l’UWA et l’ORTPN avec une information. La collaboration transfrontalière a également aidé avec l’application de la loi – surtout ou les délinquants pouvaient auparavant s’échapper vers les frontières.


Le fait que le PICG travaille dans les trois pays et que les quatre parcs apportent aussi certains bénéfices directs aux entreprises, par des opportunités pour l’apprentissage et la commercialisation. Les entreprises touristiques, de l’artisanat et de l’apiculture ont toutes bénéficiés des liens transfrontaliers d’une certaine façon.

Leçon 4: La conservation communautaire bénéficie des liens d’autres échelles d’activités. Des politiques particulières (TBNRM, le partage des revenus) et les institutions (ANICO, HUGO) peuvent aider à former des ponts entre les différentes échelles pour partager les ressources telles que l’information. La conservation communautaire a aussi bénéficié d’aller vers les acteurs de la communauté pour impliquer les partenaires du secteur privé.

Leçon 5: Les partenariats réels exigent de nouvelles façons de travailler avec les communautés

La conservation communautaire dans la région a grandi pour impliquer plus d’activités, en commençant par la sensibilisation et le partage des revenus et les entreprises communautaires orientées vers le business. Plus récemment, le PICG a commencé à travailler avec une forme de cogestion qui inclus les partenaires de la communauté, notamment dans la zone tampon extérieure à Nkuringo, pour laquelle la Fondation à un bail. Cette progression d’approches a requis des changements dans la relation entre le PICG, les partenaires et la communauté.

La Figure 6 fournit une vue généralisée des différentes façons dans lesquelles les praticiens de la conservation ont engagé les communautés comme partenaires et examine comment ces formes changeantes d’engagement ont impliqué des changements de la façon dont les partenariats sont structurés. L’image entière évolue vers plus de partenariats égaux.

Le premier type d’engagement est purement axé sur l’application des lois et pas sur un véritable partenariat. C’est une ‘conservation forteresse’ et elle représente une étape de relations avec les communautés qui précédente a la transition vers la conservation communautaire. Il y a peu ou pas de partage de ressources avec les communautés, la gestion sont déterminées par un expert, avec une connaissance scientifique (avec peu d’accents sur la connaissance locale), et la prise de décision est hiérarchisée naturellement. Tout compte fait, cela peut être considéré par une relation contraignante dans laquelle les communautés sont tenues de se conformer aux règles imposées sous peine d’amendes ou d’autres sanctions. Comme les différents types de conservation communautaire ont commencé à être introduits, y compris la sensibilisation du partage des revenus et le développement des entreprises, les relations avec les communautés ont commencé à se développer en partenariats. Premièrement, il y a le partage des ressources. Le partage des ressources est important mais un processus à sens unique ou le partage de la connaissance peut impliquer un apprentissage mutuel, y compris le processus de consultation qui cherche à recueillir les connaissances et les opinions. Les prises de décisions tendent à rester largement hiérarchisées dans l’orientation mais implique de plus en plus la participation par la consultation. Les partenariats ne sont pas égaux, mais les communautés sont de plus en plus dans la position ou ils peuvent négocier les détails des projets et prendre certaines fonctions de gestion. Par exemple, les programmes du partage des revenus permettent aux communautés de discuter des priorités du développement social et de proposer des projets qui ont donné la priorité par certains processus de la participation locale.

Au cours des dernières années, le PICG a introduit de nouvelles formes de partenariat avec les communautés qui impliquent le transfert de bail aux communautés. Les principaux exemples sont les lodges touristiques à Sabyinyo et à Nkuringo, et le plan de gestion pour la zone tampon entrepris avec le partenariat avec la Fondation pour le Développement et la Conservation de Nkuringo. Ces dernières initiatives peuvent être considérées comme un pas vers des arrangements de cogestion véritable dans laquelle les associations communautaires sont davantage responsabilisées. Dans le cas des lodges touristiques, de véritables pouvoirs de prise de décisions ont été dévolues et consacrées par les dispositions légales. A cause de cela, les associations de la communauté doivent être capable de jouer un rôle plus important dans l’ordre du jour et ni la connaissance locale ou celle de l’expert n’est une priorité: la connaissance est coproduite dans le sens que les problèmes et les solutions sont identifiés par des discussions des investisseurs. Il est peut-être trop tôt pour identifier les résultats de bail les plus récents du PICG de façon à travailler qui incombe le bail et le contrôle des communautés locales. Cependant, il semble que les partenariats avec les communautés évoluent et plus le partenariat est égalitaire, plus les intérêts sont alignés. Les intérêts deviennent alignés quand tous les investisseurs veulent les mêmes résultats- ou pour le dire autrement, les structures de motivations sont les mêmes. Par exemple, tous les partenaires à Nkuringo ont intérêt à résoudre le problème avec la destruction des récoltes des gorilles. Quand les intérêts sont alignés, il y a une base forte pour une ac-

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tion collective. Cependant, le personnel du PICG a aussi quelques inquiétudes: Un tel relâchement de contrôle sur l’ordre du jour est très bien si il resserre la protection du parc qui permet au PICG d’accomplir son premier objectif de la conservation des gorilles de montagne, mais étant donné l’importance des enjeux, et les antécédents de conservation communautaire ailleurs, le progrès prudent est le symbole.

Leçon 5: Comme le PICG s’engage dans des partenariats plus étroits avec les communautés, les ONG pour le Développement et les entreprises privées, il y a des bénéfices à gagner en allant vers des partenariats plus égaux dans lesquels les ordres du jour sont partagés, les structures de motivation alignées et les prises de décisions collectivisées.

Figure 6. Modification des relations avec les communautés

Leçon 6: Les interventions doivent être durables et flexisbles Le PICG a appris que la conservation communautaire dans la région exige un engagement à long-terme. Les communautés locales ont généralement des faibles niveaux d’organisation et manquent de compétences importantes dans les affaires et la gestion. Le défi s’est avéré difficile, souvent avec un progrès lent, qui nécessite des échelles de temps qui ne correspondent pas parfaitement avec les cycles des bailleurs de fonds pour le projet. Il est donc important que le PICG ait réalisé une cohérence dans son soutien, quelque chose qui a été fortement souligné pour nous, par les groupes des communautés, les autorités du parc et d’autres partenaires. Ceci est en partie réalisé par son propre modèle de financement central pour un engagement à long-terme. Cependant, il est aussi facilité par l’aide pour l’institutionnalisation de la conservation communautaire dans la région dans les structures organisationnelle des autorités du parc et par des politiques du partage des revenus. Un exemple de ce qui a déjà été discuté est le soutien pour la restructuration de l’ORTPN en 2003.

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La communauté et d’autres partenaires donnent une valeur à la flexibilité et la sensibilité autant qu’ils donnent une valeur à la cohérence. Nous avons déjà noté l’importance d’un solide système d’information afin d’identifier et analyser les problèmes à mesure qu’ils surviennent. Des systèmes socioécologiques sont imprévisibles et il est parfois nécessaire de répondre aux problèmes imprévus. Par exemple, à Nkuringo, une des ‘solutions’ pour améliorer les relations parc-population était d’habituer un groupe de gorilles pour générer les bénéfices du tourisme. La solution, selon plusieurs personnes au-moins, s’est avérée être une cause d’un autre problème: les gorilles qui quittent le parc pour se nourrir sur les terres agricoles. Que cette version des évènements est strictement correcte, n’est pas essentielle ici. Le point est que, même avec la meilleure information disponible, combinée avec les analyses de l’expert, des résultats surprenants et parfois indésirables se passe-


ront. Dans cet exemple particulier, le PICG était capable de répondre relativement rapidement à cause du système de surveillance en place, la disponibilité des ressources, et le partenariat solide avec UWA. Cette capacité à répondre à la demande, parfois découlant des nouvelles informations qui sont nourries par la prise de décision dans la gestion, est bien appréciée par les autorités du parc qui se battent souvent avec les bureaucraties qui font qu’il est difficile de dépenser quelque chose qui n’est pas dans le plan de gestion.

Leçon 6: Le PICG a trouvé l’équilibre entre être dirigé par ses propres ordres du jour et les méthodes tandis qu’il travaille aussi sur un mode de réponse axé sur la demande. En d’autres mots, le PICG a son propre objectif et priorité, et il poursuit cela par des stratégies spécifiques et des façons de travailler. Toutefois, les partenaires valorisent grandement le fait qu’il y ait aussi une flexibilité à répondre aux problèmes émergeants de façon opportune, parfois en rompant avec les anciennes façons de faire les choses.

Recommendations 1.

Les activités pour la conservation sont alignées et s’entraident.

Pour les organisations de conservation qui prévoient de, ou sont dans le processus d’aller plus dans la conservation communautaire, il est recommandé que les autres éléments de travail de l’organisation soit audités afin d’identifier les liens potentiels positifs avec la conservation communautaire ainsi que les liens négatifs potentiels ou contraignants. Une stratégie peut donc être développée pour faire un alignement en un ensemble d’activités et développer une rétroaction positive entre eux. 2. La conservation sera seulement réalisée par le développement la ou il y a une logique solide de conservation.

Le PICG et les autres praticiens de la conservation bénéficieront d’une réflexion régulière sur la logique de conservation qui soutient leurs projets de développement, en se demandant s’il est solide, et en pensant de façon créative aux façons de l’améliorer. 3.

Des solides systèmes d’information facilitent une bonne planification.

Nous recommandons vivement que le PICG continue à explorer le potentiel pour intégrer quelques données socioéconomiques faciles à recueillir au RBM et de considérer comment cela peut renforcer la conception et la surveillance des entreprises de la conservation communautaire. Pour les praticiens de la conservation sans une telle implication dans la surveillance, il serait possible d’explorer la collaboration qui pourrait enrichir l’information de base sur lesquelles les interventions sont conçues. 4.

La nécessité d’une balance et d’un partenariat intersectoriel.

Le nouveau modèle financier et de gestion du PICG pour les entreprises communautaire est innovant et prometteur à ce stade. Nous vous recommandons la poursuite de cette approche, idéalement avec un abandon de cette dépendance de cette aide étrangère. 5.

De vrais partenariats exigent de nouvelles façons de travailler avec les communautés.

Dans la région des Virunga-Bwindi, il y a peu d’opportunités pour la cogestion des ressources dans les parcs frontaliers. Le PICG a créé des opportunités hors des parcs frontaliers, en permettant une expérimentation avec le transfert de bail et des transferts associés du pouvoir. Ce sont des développements passionnants et nous recommandons une meilleure créativité en liant les entreprises avec l’autonomie de la communauté. 6.

Les interventions doivent être durables et flexibles.

Le faible niveau des compétences et les organisations des communautés locales signifient que le soutien de longue durée sera nécessaire dans de nombreux cas. Alors que les modèles innovants du PICG de travailler avec des partenaires très capables semblent offrir plus tôt des occasions de prendre un rôle moins actif, nous n’allons pas recommander que ca devrait remplacer entièrement les méthodes intensives des ressources à long-terme pour établir un renforcement des capacités de la communauté que le PICG a gagné une expérience ailleurs. 31


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Leçons Apprises: Renforcement des Capacités Sam Kanyamibwa1, Eugène Rutagarama2, Maryke Gray2, Mediatrice Bana2, et Stephen Asuma2 Mai 2008

Edité par Maryke Gray en 2011 Révision de la traduction de l’Anglais en Français par Wellard Makambo Conseiller Indépendant

1

Programme International de Conservation des Gorilles

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Résumé Le Programme International de conservation des Gorilles (PICG) a été créé en 1991 par une coalition de trois ONGs internationales de conservation: l’ African Wildlife Foundation (AWF), la Fauna & Flora International (FFI) et le Le fond Mondial pour la nature (World Wild Fund for Nature) (WWF) avec comme mission : “Conserver les gorilles et leur habitat grâce au partenariat avec les intervenants clés tout, en contribuant d’une façon significative au développement de moyens de vies durables”. L’accent d’autonomie dans la mission du PICG est centré sur deux parties prenantes importantes: Premièrement, les trois Autorités des Aires Protégées (AAP); Au Rwanda (le Rwanda Development Board, RDB; autrefois l’Office Rwandais du Tourisme et des Parcs Nationaux, ORTPN), en Ouganda (Uganda Wildlife Authority, UWA) et en RDC(Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN) et deuxièmement les communautés locales autour de quatre parcs nationaux et une réserve de forêt de l’écosystème transfrontalier de la région des Virunga-Bwindi. Ce rapport souligne les résultats du processus de consultation entre le PICG et parties prenantes, notamment les autorités des trois aires protégées, les membres de la coalition, les communautés et le personnel du PICG. Nous avons considéré le renforcement des capacités sur trois niveaux différents: les niveaux individuels, institutionnels et des systèmes. Notre analyse montre que les interventions du renforcement de capacités du PICG s’étendent sur des niveaux différents et particulièrement au niveau institutionnel et au niveau du système, par exemple en termes de création de mécanismes d’échange entre les partenaires clés, le monitoring régional et la collaboration transfrontalière.

Leçons:

1. Le renforcement des capacités est un domaine complexe. Ne pas perdre le focus, toujours se focaliser sur la vision ou le mandat organisationnel. 2. Travailler à des niveaux différents car ils sont tous liés et complémentaires 3. Une approche ascendante plutôt que descendante 4. Reconnaître que vous ne pouvez pas le faire seul – le partenariat et les liens avec les autres intervenants sont importants. 5. Apprendre à écouter les parties prenantes et encourager une transparence réciproque 6. Une formation souple peut être facile mais le changement des valeurs prend du temps 7. Assurer la communication, le feedback et le suivi des activités 8. Le renforcement des capacités institutionnel ne donne pas seulement des compétences. L’appropriation est importante pour la durabilité 9. Développer une base de financement stable et un plan d’urgence pour les situations fragiles 10. Investir dans les capacités internes

Recommendations: 1. Développer une Stratégie Régionale de renforcement des capacités Le renforcement des capacités constitue une partie centrale des activités du PICG. Les parties prenantes reconnaissent la contribution du PICG au renforcement des capacités dans la région. Cependant, ni le PICG ni ses partenaires n’ont une compréhension commune de la stratégie de renforcement des capacités du PICG. 2. Partenariat, coordination et synergies avec les autres acteurs

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Bien que la région des Virunga-Bwindi soit connue par la multiplicité des acteurs de conservation et de développement, les mécanismes de coordination et de synergie entre les acteurs sont en général toujours limités et moins encore au renforcement des capacités. Le développement de la stratégie de renforcement des capacités proposé ci-dessus devrait envisager d’autres initiatives en cours dans la région afin de créer des liens et des synergies, particulièrement pour les mêmes institutions ciblées.


3.

Un financement durable

Bien qu’assurer un financement adéquat pour le renforcement des capacités soit l’un des aspects les plus difficiles dans la conservation environnementale, il est important de maintenir que les efforts et les résultats successifs peuvent être atteints tels que récemment démontré par le PICG en facilitant la création d’un Secrétariat régional pour les activités transfrontalières 4. Monitoring et Evaluation

Dans le développement d’une stratégie régionale de renforcement des capacités, le PICG devrait saisir l’occasion d’évaluer les données de base et mettre en place un système de monitoring clair pour les activités du renforcement des capacités. Un ensemble de critères et d’indicateurs devraient être définis et évalués régulièrement, par exemple, chaque 3-5 ans. Ceci peut être lié au programme de Range Based monitoring. Les recommandations spécifiques comprennent: 1.

La coordination générale du programme de renforcement des capacités i. Le renforcement des capacités étant un programme transversal et le noyau de toutes les activités. Le PICG devrait recruter ou désigner de son personnel existant une personne chargée des activités de renforcement des capacités. ii. Le PICG devrait améliorer la communication externe et la sensibilisation, il est important de recruter ou désigner un chargé de Communication. iii. Le financement pour le renforcement des capacités devrait être augmenté et mieux intégrer aux autres activités

2. Le renforcement des capacités au niveau individuel i. Il y a un besoin de développer un plan de carrière à long-terme lié au développement des partenaires institutionnels. ii. Nous avons besoin d’une coordination et de cohérence avec les Départements des Ressources Humaines des institutions partenaires. iii. Compte-tenu de la rotation du personnel, le PIPG et le AAP devraient explorer l’induction conjointe pour un nouveau personnel. 3. Le renforcement des capacités au niveau institutionnel i. Il y a un besoin de développer un plan de développement de carrière à long-terme lié au développement institutionnel des partenaires. ii. Nous avons besoin d’une meilleure coordination et cohérence avec les Départements des Ressources Humaines des institutions partenaires. iii. Compte-tenu du changement du personnel, le PICG et les autorités des aires protégées devraient explorer l’orientation conjointe pour un nouveau personnel.

Ci-dessus: Grace Akampurira, Coordinateur du Tourisme pour NCCDF. Photo par Wellard Makambo/PICG.

4. Le renforcement des capacités au niveau institutionnel. Une analyse conjointe entre le PICG et les autorités des aires protégées devrait être menée pour examiner toute l’institution et entreprendre un processus de restructuration

Ci-dessous: la porte d’entrée au Parc National Impénétrable de Bwindi, en Ouganda. Photo par A. B. Masozera/PICG.

i. Pour éviter les malentendus, PICG devrait clarifier et communiquer aux partenaires sa vision sur le renforcement des capacités.

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5. Renforcement des capacités au niveau du système i. Le PICG devrait explorer les partenariats avec d’autres organisations dans le domaine (par exemple le PEVI WWW dans le Secteur du Sud des Virunga et ARCOS dans le renforcement des capacités des ONG). ii. Un système régional de monitoring et d’évaluation de renforcement des capacités devrait être mise en place par le PICG et lié autant que possible au Range Based Monitoring. iii. Les membres de coalition de PICG devraient soutenir le PICG dans l’établissement et la maintenance d’un mécanisme régional de financement durable de renforcement des capacités.

Introduction Le PICG a identifié quatre objectifs stratégiques au soutien de sa mission et du Cadre Stratégique pour 20092013 (IGCP, 2009). Chaque objectif stratégique (OS) est atteint par la mise en œuvre des activités spécifiques, et la réalisation des résultats intermédiaires ou résultats. • OS1: Un programme global de monitoring et d’évaluation et la gestion de recherché orientée pour donner l’information sur la gestion des espèces principales au sein de l’écosystème des Virunga-Bwindi sont entrepris; • OS2: Le processus et les mécanismes de gestion Ressources Naturelles transfrontalières renforcés et promus; • OS3: Le soutien de la conservation des gorilles de montagne et leur habitat augmenté; • OS4: Des motivations pertinentes de la conservation qui contribuent à la conservation des gorilles de montagne et leurs habitats identifiés, développés et promus. Le PICG n’a pas de Programme de renforcement de capacités séparé comme tel ou une stratégie de renforcement des capacités. Toutefois, le renforcement des capacités est bien intégré dans la stratégie du PICG comme une activité transversale. La mission du PICG elle-même met l’accent sur l’habilité des personnes et des quatre objectifs stratégiques inter liés autour du développement du renforcement des capacités individuelles et organisationnelles, la gestion et la protection conjointe de la biodiversité, le développement des entreprises communautaires et l’établissement des systèmes de gestion ainsi qu’influencer le changement des politiques.

Méthodes

Le focus de notre analyse était lié au programme de PICG en termes de vision et de concentration géographique, particulièrement à la conservation des gorilles de montagne et leurs habitats, l’autonomisation des autorités des aires protégées et les communautés locales. En identifiant et analysant les leçons apprises de PICG sur le renforcement des capacités, nous avons insisté sur les aspects de la stratégie de formation et de l’approche. Y compris les facteurs et mécanismes qui ont contribués à la réussite ou à l’échec; l’importance attaché aux besoins d’évaluation et comment les parties prenantes, particulièrement les autorités des aires protégées et les communautés, ont réagis; comment les ressources limitées ont été utilisées et le problème de durabilité. Un autre aspect important est le lien entre les leçons apprises et l’identification des problèmes communs, et enfin lier ces aspects aux opportunités et contraintes des futures actions et recommandations. Une variété de méthodes a été utilisée pour recueillir des données pendant les consultations:

• Une étude sur documents basée sur le matériel disponible au PICG pour comprendre son travail et l’environnement externe et les documents de références liés au thème afin d’avoir un large aperçu des autres expériences; • Les interviews (semi-structurées) individuelles par des réunions face à face et des appels téléphoniques; • Un questionnaire pour les interviews semi-structurées

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• Un groupe de séances de travail pendant les visites sur terrains dans la région de VirungaBwindi et l’interaction avec les différents intervenants; • L’identification et l’analyse des Leçons Apprises. En termes de période couverte, il a généralement un petit accord sur le délai dans lequel il faut évaluer le progrès et les leçons apprises sur les problèmes du renforcement des capacités et en particulier les liens entre le renforcement des capacités et les effets ultérieurs et les résultats tels que les réalisations de la préservation. De plus, le contexte varie d’un pays à l’autre et de celui qui reçoit la formation (individuelle ou une organisation) en raison du changement du personnel et d’autres facteurs. Cependant cette étude a porté sur 17 ans à partir de la création du PICG en 1991 jusqu’en Mars 2008.

Le processus du thème Le Rationnel

Le renforcement de capacités est important pour cette région qui est marquée par la pauvreté et la mauvaise gestion des ressources naturelles. Les pressions sur les ressources naturelles et l’environnement sont énormes. Créer des capacités pour promouvoir l’utilisation durable et le partage des bénéfices sont critiques à la durabilité des fonctions écologiques et à la conservation des ressources dans la région.

La cible du PICG sur les écosystèmes transfrontaliers de la région de Virunga –Bwindi a été principalement le renforcement des capacités des autorités de chacun des trois parcs pour gérer efficacement les parcs forestiers comme un écosystème régional. Faciliter l’harmonisation des approches et promouvoir les mécanismes de collaboration de la gestion améliorent le potentiel de performance de chaque aire protégé et la gestion efficace des ressources naturelles et donc une meilleure protection des gorilles de montagnes et leurs habitats. Au même moment, travailler avec les communautés locales dans la gestion participative et promouvoir le partage des bénéfices est important pour assurer que les utilisateurs clés des ressources s’approprient de la gestion à long-terme des parcs.

Histoire

Le renforcement des capacités du PICG a évolué de la formation individuelle au développement institutionnel et aux systèmes régionaux de la collaboration transfrontalière. Le PICG a concentré ses activités de renforcement des capacités en donnant priorité à l’habiliter des autorités des aires protégées (AAP), le personnel du PICG et les communautés riverains du parc et au cours de ces dernières années à la collaboration transfrontalière régionale. Le PICG a développé des partenariats durables avec les AAP dans la région et bénéficie du soutien continu de ses Membres de Coalition. Formation individuelle

La formation individuelle a regroupé toute une gamme de topiques, basée surtout sur les besoins pratiques des autorités aires protégée, variant du monitoring (surveillance écologique, identification des gorilles et l’utilisation du GPS) les patrouilles, les compétences de la communauté, le langage, la gestion du temps, la communication, les compétences en informatique, le tourisme, le GIS, la gestion administrative et financière. La formation a également inclus les échanges d’expériences et les visites d’études dans les pays voisins.

Due aux problèmes d’insécurité dans la région, la formation a impliqué les gardes et les militaires. Les gardes ont reçu une formation militaire des militaires alors qu’au même moment les militaires ont reçu des autorités du parc une formation sur le rôle écologique de la forêt, la santé, le comportement et la structure sociale des gorilles et les règles et règlements du parc. D’autres types de formation ont porté sur la formation académique afin d’obtenir les diplômes universitaires alors que les activités de formations à court termes et les formations professionnelle ont ciblé des groupes tels que les associations communautaires (les apiculteurs, les producteurs de champignons, etc.), dans le domaine du marketing, de la gestion financière, etc.

Enfin, le PICG a accordé une attention particulière à la formation interne de son propre personnel et au développement individuel. En conséquence, la Direction du PICG et les programmes de base sont aujourd’hui gérés par une équipe de professionnels Africains. En guise d’exemple, le Directeur du PICG et le Directeur du Programme Transfrontalier ont reçu une formation académique de haut niveau tout en travaillant pour le PICG.

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Le niveau institutionnel Les efforts du PICG de renforcement des capacités institutionnelles sont observés à l’égard : des autorités des aires protégées, des associations communautaires locales et le renforcement des capacités internes du PICG. Le premier mécanisme régulier qui contribue au renforcement des capacités des autorités des aires protégées est l’échange d’information par des réunions trimestrielles réunissant les 4 parcs. Le PICG soutient également les AAP en termes de développement des infrastructures telles que le maintien des routes et la construction des postes de patrouilles, et les équipements de bureau et du terrain allant du matériel de communication, radio, des unités GPS, des altimètres, des véhicules, des tentes, des imperméables, etc. Le PICG soutien également les AAP pour le développement stratégique et opérationnel. Le cas d’étude le plus significatif est avec l’ORTPN (voir tableau 1). Plus récemment, le PICG a facilité la création de deux initiatives régionales: Le Centre Régional de Formation de Kitabi (Rwanda) avec un financement de la Fondation MacArthur et le Secrétariat Régional de la région des Virunga-Bwindi financé par le Gouvernement Hollandais. Grâce aux fonds sécurisés de la Fondation Macarthur, le soutien a également été donné à l’Université Nationale du Rwanda pour rationaliser le curriculum de la licence en sciences et la mise en place du programme de la maitrise en Biologie de conservation. Ces initiatives sont parmi les piliers significatifs pour les actions durables dans la région. Au niveau communautaire, la conservation communautaire a évoluée des interventions minimes et de sensibilisation à un programme d’Entreprises Régionale efficace et bien structuré. Le PICG a facilité la création des entreprises communautaires allant des petites activités génératrices de revenus aux loges (voir tableau 3). Finalement, le dernier aspect de la capacité institutionnelle est celui de la capacité interne de PICG. . Non seulement le PICG est engagé à la continuité de la formation de son personnel mais aussi le PICG donne une attention spéciale à la création des systèmes internes efficaces tels que la gestion financière. Niveau du système

Les activités du PICG se sont intensifiées au cours du temps par un processus graduel partant du niveau de terrain à l’établissement d’un mécanisme transfrontalier rassemblant les trois autorités des aires protégées et les 4 parcs nationaux de la région des Virunga-Bwindi. Un nombre d’initiative tel que le Ranger Based Monitoring, a été facilité par le PICG, dans le but d’améliorer une collaboration régionale, en s’appuyant sur des structures et des mécanismes de collaboration avec les institutions gouvernementales responsables de la gestion des aires protégées. La signature d’un accord de collaboration transfrontalière par les Ministres de l’Environnement des trois pays constitue la plus grande réalisation atteinte à ce jour par ce processus et il y a lieu d’améliorer pour plus de développement. Le prochain pas visé par PICG est par exemple la création d’une aire protégée transfrontalière (APT).

Stratégie du PICG, phases et importance Stratégie du PICG pour le Renforcement des Capacités

Bien qu’il n’existe aucune stratégie définie pour le renforcement des capacités du PICG, il y a un nombre d’activités exécutées par le PICG et sont liées au renforcement des capacités qui peuvent être simplifiées dans un schéma ci-dessous (Figure 1). Elles ont les caractéristiques suivantes: • Les interventions à plusieurs niveaux (au niveau local et individuel) à la promotion des mécanismes régionaux et à influencer la mise en place des politiques • Tout en agissant à des niveaux différents, se concentrer spécialement sur les capacités institutionnelles (tableau 1). • Une dimension régionale afin de maximiser sur le temps et la disponibilité du personnel et des ressources limitées. • Formateurs-formation: former des personnes qui peuvent servir comme formateurs dans chaque pays. Les formés ont aussi aidé à donner des formations dans les pays voisins, pour renforcer les liens régionaux. Des exemples de formation régionale ou formation conjointe ont inclus la formation en conservation à base communautaire, monitoring, tourisme aux gorilles, la protection/anti-braconnage, les langues étrangères et la gestion. L’approche progressive du PICG au renforcement des capacités

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Les activités de PICG pour le renforcement des capacités sont marquées par trois phases: 1) Identification des


Figure 1. Les activités du PICG ont progressé du niveau d’action locale à influencer la mise en place de politique. besoins et la mobilisation des ressources, 2) L’autonomie du renforcement des capacités, 3) Soutien au suivi et monitoring. Les activités de renforcement des capacités du PICG commencent avec un processus long et participatif d’identification de besoins, accouplées autant que possible aux ressources disponibles. Le PICG commence toujours le processus par la consultation avec les parties prenantes, ce qui en fait une approche de bas en haut (pyramidale). Après l’identification des besoins, l’implémentation est caractérisée par l’implication du personnel de PICG, les partenaires de la coalition et les personnes ressources. Le PICG reconnait que le renforcement des capacités est un processus à long terme et les activités de suivi sont une partie intégrale des activités de renforcement des capacités du PICG. Dans l’ensemble, l’approche progressive est caractérisée par trois étapes -de l’action sur terrain au renforcement des capacités institutionnelles et aux mécanismes de collaboration régionale.

Encadré 1. Cas d’étude 1:Développement institutionnel – ORTPN (ORTPN, 2002) Rationnel/Objectifs

Le PICG a donné un soutien technique et financier au processus de restructuration de l’ORTPN. Le processus a été entreprit en 2002 avec les objectifs suivants: 1) Clarifier la mission et le rôle de l’ORTPN . 2) Identifier les domaines prioritaires. 3) Proposer une nouvelle structure organisationnelle et des postes clés. 4) Définir un plan d’action avec les détails des objectives et des stratégies de l’ORTPN. Activités/Opérations Le PICG était au premier plan lors du processus de restructuration de l’ORTPN. Le PICG a mis en disposition un conseiller technique pour travailler directement avec la direction de l’ORTPN dans le processus de restructuration et immédiatement après, le PICG a entretenu le renforcement des capacités de l’institution en fournissant les services d’un conseiller technique pendant un an. Également, plusieurs stages de courte durée ainsi que des visites d’études pour le personnel de l’ORTPN ont été organisées avec le soutien du PICG. Accomplissements Majeurs

Depuis cette restructuration, l’ORTPN a travaillé constamment pour réaliser sa mission de conservation des parcs nationaux et de la promotion du tourisme. Ceci a particulièrement contribué à amener des changements dans le domaine de conservation avec plus de professionnalisme. Ceci est à bien des égards, un exemple tangible de la réussite du PICG dans le renforcement des capacités aux niveaux individuels, institutionnels et des systèmes.

L’ORTPN travaille actuellement avec un plan stratégique développé avec le soutien du PICG. Avec l’aide du PICG, l’ORTPN a aussi sécurisé les fonds venant de la Fondation MacArthur afin de créer à Kitabi, le Centre de Formation pour la conservation qui sera bientôt fortement impliqué à créer des capacités individuelles, ciblant d’abord les personnes travaillant dans la conservation, ainsi que ceux qui sont dans l’environnement en général dans la région de Albertine Rift.

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Leçons apprises •

Le développement organisationnel efficace et la structuration doivent impliquer tous les niveaux de l’organisation. La structuration de l’ORTPN a impliqué non seulement avec les cadres de l’ORTPN mais aussi avec le personnel technique au siège ainsi qu’au personnel sur terrain (les gardes).

La restructuration organisationnelle n’est pas une activité mais un long processus. L’un des facteurs de réussite dans la restructuration de l’ORTPN a été l’engagement du PICG de fournir le soutien de suivi à l’ORTPN.

L’accent sur la stratégie du PICG pour le renforcement des capacités

La dimension transfrontalière et régionale impliquant les trois pays et les quatre parcs nationaux mène à des différences en besoins et en priorités. Le PICG a optimisé sur les opportunités présentées dans chacun des trois pays, tout en ciblant les activités régionales spécifiques. Les actions de conservation développées pour répondre à ces besoins étaient alors utilisées pour forger les liens régionaux, pour s’assurer que tous les trois pays bénéficient des actions. Concernant ’un environnement volatile et instable, le PICG a travaillé avec des plans calculés et était opportuniste en se concentrant sur ce qu’il pouvait mieux offrir, en assurant au même moment une présence continue dans les zones touchées par l’insécurité.

Mise en place des mécanismes

Le PICG est une organisation bien établie avec 17 ans d’expériences dans la région des Virunga-Bwindi. Malgré l’environnement de travail très difficile, un nombre de mécanismes a été établi tel que la mise en place des standards régionaux de tourisme aux gorilles, le partage de revenus, la participation communautaire et la collaboration régionale. Il y a un nombre d’autres mécanismes qui n’ont pas de dimension régionale mais qui sont toujours très important. Nous allons examiner quelques-uns de ces mécanismes au niveau institutionnel, ainsi qu’aux niveaux judiciaire et politique, social et financier et présenter des analyses des cas d’études séparés pour le Programme Régional de l’Entreprise et les initiatives de Ranger based monitoring. Etablissement Ci-dessus: Les opportunités pour les voyages d’études transfrontaliers comprennent le recensement régulier des gorilles de montagnes. Ici, les volontaires sont formés pour le recensement de la Bwindi en 2011. Ci-dessous: Un voyage d’étude par le groupe communautaire congolais à NCDF en Ouganda. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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a) Expérience régionale et échanges de compétences Dans le passé, les trois autorités des aires protégées partageant la responsabilité de gestion des Virunga ont géré séparément les parcs dans leurs pays respectifs. Aucun mécanisme n’existait pour la communication et la collaboration entre les autorités du parc à chaque niveau. Aujourd’hui, les réunions régionales facilitées par le PICG ont été identifiées par le personnel des autorités des aires protégées comme la pierre angulaire de la collaboration transfrontalière entre les trois pays, et ont contribué au développement d’un esprit d’équipe entre eux. Les réunions régionales incluent les organisations partenaires et d’autres organisations nongouvernementales, d’un nombre de différent secteurs tels que le développement et les organisations humanitaires, et constituent le premier


mécanisme pour l’organisation des activités conjointes, et mettent à jour les collègues sur la situation, et politiques/sécuritaire, et environnementale de tous les quatre parcs. b) Les mécanismes de coopération: le Range based Monitoring régional.

Le système de monitoring écologique au niveau régional, également connu comme le Ranger Based Monitoring (RBM) implique un monitoring régulier de la forêt par les gardes parc, de l’utilisation humaine de l’habitat (le braconnage, la coupe du bois, etc.) au processus écologique dans la forêt et des espèces clés (y compris le monitoring des gorilles de montagnes (voir tableau 2). Le monitoring fournit les informations directement à la gestion du parc du jour au jour et permet la surveillance et des interventions spécifiques d’être basées sur des données solides. Le programme de monitoring a été d’abord développé en RDC, ensuite au Rwanda et finalement en Ouganda. Plusieurs réunions rassemblant les autorités des aires protégées et les ONG se sont tenues et beaucoup de formations ont été menées pour assurer le contrôle de qualité, etc. A présent, les données sont analysées dans chaque parc, ainsi qu’au siège des autorités des aires protégées. En conséquence, le recensement des gorilles est aujourd’hui harmonisé à travers les 4 parcs, impliquant le personnel d’UWA en Ouganda, de RDB au Rwanda et de l’ICCN en RDC

Encadré 2. Cas d’Etude 2 : Monitoring des gardes forestiers Rational/Objectifs Le Programme de Ranger Based Monitoring (RBM) est un outil de gestion de base qui fournit une norme pour la collection des données et la surveillance de l’écosystème dans les Virunga et le Parc national impénétrable de Bwindi. Le programme de RBM renforce les capacités des AAP et des communautés riveraines par une approche participative à travers la formation et le soutien en équipement de terrain pour la gestion efficace et collaborative des AP. Activités/fonctionnement

Le programme de RBM a commencé avec un modèle simple, un modèle régional adapté aux activités des patrouilles des gardes-parcs. Les modules de formation sont conçus selon les besoins identifiés, et la formation intégrée contient de nombreux sujets. L’intention ici est d’avoir une compréhension commune du programme et de s’assurer que tous les partenaires impliqués ont les capacités appropriées pour exécuter leurs tâches comme exigés dans le processus. En outré, des ateliers techniques et conceptuels pour renforcer les capacités de monitoring sont menés afin de renforcer les capacités scientifiques et techniques du PICG et du personnel des AAP. Accomplissements majeures

Au niveau régional, le programme de RBM a établi un système standardisé de collection et d’analyse des données à travers les trois pays, en fournissant des informations fiables sur les évènements qui se passent dans les aires protégées qui sont cruciales pour la prise des décisions de gestion et c’est un instrument essentiel pour la gestion des ressources naturelles transfrontalières dans la région des Virunga-Bwindi. Le RBM fournit des résultats qui aident les AAP à prendre des décisions rapides et importantes d’où il faut intervenir, ce qu’il faut faire et comment il faut procéder pour atteindre les résultats de conservation visés. Les accomplissements spécifiques incluent ce qui suit:

• Habiliter de localiser précisément les activités illégales et planifier adéquatement les stratégies pour les adresser. • Localiser précisément les groupes de gorilles de tourisme pour la satisfaction des visiteurs. • Un zonage effectif du parc pendant les processus de planification, par exemple, les zones qui ont été officiellement zones d’’accès aux ressources à Nkuringo (le Parc National Impénétrable) ont été changées en zone touristique après avoir remarqué qu’ils constituaient un domaine vital des gorilles. • Une gestion conjointe des ressources des AP avec la communauté locale (par exemple Nkuringo). • Un protocole d’accord signé pour gérer d’une façon collaborative des groupes transfrontaliers de gorilles de tourismes.

Leçons apprises • S’assurer d’impliquer les gens dès le début, éviter une approche descendante et s’assurer que chacun comprenne le processus.

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• A voir un financement de base-Alors que le RBM est efficace aux coûts, il est important d’assurer un minimum de fonds pour maintenir les dépenses de base tels que les ordinateurs, les équipements de terrain, et la capacité humaine. (Le PICG a un agent à temps plein chargé de RBM). • Il est important d’assurer un feed-back et une formation de suivi, d’un formateur et de la supervision. • Etre patient, cela prend du temps.

Economique Le soutien du PICG aux activités économiques s’est concentré sur la promotion de l’écotourisme efficace par la promotion des mécanismes durables au niveau régional et national en travaillant avec les autorités des aires protégées, et au niveau local en travaillant avec les communautés locales pour la promotion des entreprises (voir Tableau 3). a) Promouvoir l’Ecotourisme

Le PICG a travaillé avec le personnel de RDB, UWA et ICCN pour établir des règles communes, appliqués dans les trois pays, afin de gérer et contrôler le tourisme aux gorilles. Ces règles se concentrent sur la diminution de risque de transmission des maladies, la surexploitation du tourisme aux gorilles et la diminution du stress des gorilles (par exemple, respecter une distance minimale de 7 mètres entre les gorilles et les touristes; passer seulement 1 heure avec les gorilles; un maximum de 8 visiteurs par groupe; un maximum d’1 groupe par jour). Au même moment, avoir les mêmes règles dans chaque site touristique renforce la collaboration et réduit la concurrence entre les pays. Les trois pays ont développé conjointement les règles et règlements harmonisés du tourisme. Des approches communes sont appliquées à l’égard de l’interprétation et l’élaboration des messages communs de la conservation, des règles de procédures et de la formation du personnel chargé du tourisme. L’opportunité de renforcer la collaboration régionale par des approches harmonisées du tourisme, et de développer l’efficacité du tourisme de la nature dans et autour des forêts afromontane comme un mécanisme de financement et une option économique pour les trois pays, est par conséquent une préoccupation essentielle du PICG. b) Promouvoir les entreprises communautaires

Dans le passé, le tourisme a bénéficié principalement des tour-opérateurs, les populations locales étant seulement impliqués en tant que porteurs ou vendeurs d’objet d’arts. Pour répandre les bénéfices économiques du tourisme aux communautés locales autour des parcs, le PICG a travaillé au développement du tourisme lié aux entreprises pour s’assurer que les bénéfices économiques inondent les communautés et de renforcer les liens entre la population locale et les parcs dans les trois pays. Les initiatives sont bien avancées en Ouganda, et un loge a été inauguré au Rwanda mais malheureusement les activités n’ont pas encore avancé en RDC suites aux problèmes de sécurité. Le PICG est entrain de promouvoir plusieurs formes d’entreprises communautaires basées sur des principes spécifiques telles que la concentration sur les gorilles de montagnes, l’implication du secteur privé, la propriété communautaire, la coopération avec les aires protégées et les autorités gouvernementales parmi tant d’autres. La mise en œuvre des entreprises communautaires est basée sur un système d’associations communautaires. Le PICG facilite la création des associations et fournit les compétences nécessaires pour la gestion financière et administrative et établit des liens entre les groupes.

Encadré3. Cas d’étude : Entreprises communautaires durables Rationnel/objectifs

Le renforcement des capacités et l’autonomie est au centre des programmes des entreprises du PICG comme en témoignent les objectifs spécifiques suivants: 1. Etablir des mécanismes de financement durables pour les entreprises de conservation

2. Renforcer les capacités des communautés pour initier et gérer les entreprises de conservation 3. Faciliter les liens du marché pour les entreprises de conservation aux niveaux local régional et international. 4. Traduire une gestion équitable des bénéfices aux pratiques amicales de la conservation dans les communautés ciblées. 5. Développer la capacité interne du PICG pour soutenir les entreprises de conservation.

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En plus de la logique de conservation et des moyens d’existence, l’un des piliers du programme d’entreprise est la viabilité des affaires à travers un plan d’affaires (business plan) qui démontre la viabilité, diversifie un sous-produit potentiel, une valeur de grande visibilité, doivent produire des bénéfices immédiats aux bénéficiaires ciblés. Activités/opérations

Le programme a porté sur le développement d’un financement durable pour les entreprises de conservation, le développement des capacités communautaires pour initier et gérer les entreprises de conservation tout en sécurisant les droits de propriété ; et le développement des manuels de formation et le développement des affaires, le développement des liens du marché local et international, le développement des capacités internes du PICG pour les entreprises et le développement du plan de gestion des bénéfices communautaires pour assurer que les bénéfices substantiels, divers, équitables et fréquents soient générés par les entreprises de conservation. Les accomplissements majeurs •

La Construction des deux loges communautaires (un au Rwanda fini et un autre en Ouganda bientôt fini à la fin Juillet 2008).

Faire de l’apiculture un business en améliorant les méthodes traditionnelles et l’utilisation des sous-produits. Le miel est maintenant raffiné et vendu en emballage de bouteilles étiquetées, le propolis est désormais fabriqué localement, comme sont les bougies et le vin de miel.

La culture des champignons comme une micro-entreprise pour la population locale en RDC et au Rwanda

Le tourisme culturel surtout les marches communautaires au Rwanda et en Ouganda sont en phase de conception dans le but de diversifier les produits touristiques et augmenter les revenus du tourisme à la population locale.

Le renforcement des capacités et l’établissement institutionnel pour la gestion communautaire par des cadres légaux et des formations professionnelles.

Leçons apprises •

Le programme de l’entreprise nécessite beaucoup de renforcement de capacités car les partenaires (par exemple, les communautés locales) manquent encore de compétences en matière de gestion, responsabilité et transparence, structures institutionnelles et de mentalité d’affaires.

Pour réussir, les entreprises nécessitent des partenariats avec le secteur privé et souvent ils n’aboutissent pas. . Le secteur privé dans ces trois pays n’est pas développé et les gens de l’extérieur veulent une masse critique qui n’est pas là. Le seul domaine qui attire les intervenants extérieurs est le tourisme et même celui-ci limité car le tourisme des gorilles est limité en nombres.

Pour réussir dans les entreprises communautaires, on a besoin du soutien du Gouvernement local pour donner le cadre légal à la mise en œuvre. Les gens sont bloqués par l’insécurité et ne pensent plus au développement mais à la survie. par conséquent en cas d’insécurité, l’entreprise à être développée doit répondre aux besoins de survie.

Ci-dessus: Les ruches traditionnelles conservées sur le mur des buffles entourant le Parc National des Volcans, Rwanda. Ci-dessous: Colleta Amanya et FDCCN parlant avec les tisserands près du Parc National Impénétrable, Ouganda. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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Social Trois approches principales ont marqué le développement des mécanismes sociaux par le PICG visant à renforcer les liens entre les aires protégées et les communautés locales voisines. y compris: 1) L’implication des femmes dans les activités durables génératrices des revenues durables; 2) la promotion des associations communautaires; et 3) la formation en langues Le PICG a travaillé sur les stratégies pour mitiger le conflit entre les humains et les gorilles par la création d’HUGO (La résolution des conflits humains-gorilles) en Ouganda et le Para-ORTPN et les groupes ANICO (Animateurs de la conservation) au Rwanda. Ces groupes communautaires travaillent dans des unités administratives autour du parc et aide les autorités des aires protégées à assurer la liaison avec les communautés locales.

Un autre problème social dans la région est lié à la langue. Le PICG a facilité la formation en langues dans les trois pays afin de promouvoir les compétences en langues et faciliter la communication. Cependant, même si le personnel du parc ne peut pas communiqué entre eux en français ou en anglais, une langue commune locale peut toujours être trouvée. La plupart des gens autour des frontières sont motivés à travailler ensemble, à cause du partage de l’histoire et de la culture. Ceci a été renforcé dans le programme régional.

Juridique/politique Malgré l’importance des ressources naturelles à la vie des communautés et à l’économie nationale des pays de la région, influencer le changement juridique et l’engagement politique est un grand défi dans la région. L’intégration environnementale dans la planification du développement national n’est pas reflétée dans l’allocation du budget à l’environnement et à la politique nationale d’investissement en général, surtout dans un contexte de troubles politiques et civils.

Les travaux du PICG ont porté sur la formalisation des mécanismes régionaux de la collaboration à travers les frontières internationales. Ceci a impliqué un nombre de consultations politiques de haut-niveau et a aussi impliqué d’autres partenaires tels que l’IUCN et l’UNESCO à continuer les discussions politiques pour l’institutionnalisation des approches régionales collaboratives. En 1995, le PICG a été aussi impliqué dans le développement d’un Plan d’Action Stratégique pour la région des Grands Lacs. Le Plan d’Action Stratégique pour l’Environnement a fournit une série de recommandations juridiques et politiques pour la résolution d’une série de problèmes environnementaux, y compris ceux issus de la guerre, ainsi que ceux qui n’étaient pas une conséquence de la guerre.

Le PICG a catalysé un environnement et des cadres de travail favorables dans plusieurs aspects, y compris le développement des Plans de Gestions Générales des AP; Les politiques du Tourisme aux Gorilles au Rwanda et en Ouganda; la révision des politiques de Gestion des Ressources Naturelles (GRN) dans la région et dans chaque pays; le développement de la Politique du Partage des Revenus au Rwanda et contribuer un en Ouganda, le travail a aussi commence en RDC; la politique d’Acquisition des Terres pour l’UWA, etc. Financier

Comme vu précédemment, le renforcement des capacités requiert une combinaison d’interventions à des différents niveaux et sur une longue période. En plus, le renforcement des capacités est une intervention dynamique, en particulier dans la conservation environnementale car les besoins et les concepts ne cessent de changer. Avoir une base financière solide et durable est donc important pour tout programme de renforcement des capacités efficace. L’une des forces du PICG est que le renforcement des capacités est au cœur de la mission du PICG et le renforcement des capacités est incorporé dans tous les programmes d’activités et le budget. Le budget du renforcement des capacités du PICG il est le même comme celui des autres activités, a changé au fil des années mais les éléments spécifiques du renforcement des capacités ont toujours couvert approximativement 25% du budget global du PICG.

Implatation par les Partenaires

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Premièrement,, l’idée originale du PICG lui-même, dès la conception était une jointe entreprise à travers laquelle une coalition des trois organisations internationales respectées (AWF, FFI et WWF) se sont réunies pour créer un programme transfrontalier. L’esprit du partenariat a toujours caractérisé les membres de la coalition du PICG. Ils n’ont pas seulement disposé des montants réguliers et importants de financement mais


aussi des contributions techniques au programme pour compléter les compétences disponibles dans l’équipe du PICG. Par exemple, l’AWF a contribué au développement de l’entreprise, le FFI en communications et la création du site web, tandis que le WWF a donné des suggestions en matière de gestion financière.

Deuxièmement, le but final du PICG est de renforcer les capacités des autorités des trois aires protégées du Rwanda, de la RDC et de l’Ouganda.

Ces organisations ont été choisies stratégiquement compte-tenu de leur mandat et la responsabilité de protéger et gérer les ressources naturelles dans le système des aires protégées dans leurs pays. En plus, le PICG a toujours veillé à l’amélioration des relations entre les AAP et les communautés riveraines. Ainsi, les principaux partenaires stratégiques pour la gestion de l’aire protégée ont été identifiés.

Enfin, le PICG a développé sur terrain des relations étroites avec un nombre d’agences de conservation et de développement, pour rationnaliser les rendements et améliorer l’impact des activités. Ces organisations offrent une contribution importante aux activités du PICG ou participent dans l’échange des expériences (par exemple une intervention spécifique du Projet Vétérinaire des Gorilles de Montagnes (MGVP) sur la santé des gorilles, l’échange des résultats de recherches avec le Centre de Recherches Karisoke et CARE sur les moyens d’existence communautaires). D’autres organisations collaborent avec le PICG sous différentes formes. Ces partenaires comprennent the Wildlife Conservation Society (WCS), Mgahinga et Bwindi Impenetrable Forest Conservation Trust (MBIFCT), Institute of Tropical Forest Conservation (ITFC), Dian Fossey Gorilla Fund International (DFGFI), Le Projet Vétérinaire des Gorilles de Montagnes (MGVP), Agence Technique Allemande Pour le Développement (GTZ), Les Nations Unies pour le Haut-Commissariat aux Réfugiés (UNHCR), United Nations World Food Program (WFP), Médecins Sans Frontières (MSF), European Union (EU), United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (UN OCHA), United Nations International Children’s Education Fund (UNICEF), etc

Analyses du thème

Introduction Avant l’identification des leçons apprises du PICG au sujet de renforcement des capacités, il est important d’examiner ce qui a bien fonctionné ou pas, en d’autres mots quelles sont les forces et les faiblesses du programme. Notre analyse de renforcement des capacités du PICG a tout d’abord regardé les interventions stratégiques du PICG qui montrent que la majorité des activités du PICG et les résultats indicatifs missent spécialement sur le changement des systèmes (Fig. 2). Alors que l’Objectif Stratégique 1 est plus lié à la formation individuelle et au développement des capacités institutionnelles, les activités sous les Objectifs Stratégiques 2, 3, et 4 visent à établir des mécanismes d’échange entre les partenaires clés pour le monitoring régional et la collaboration transfrontalière, etc. Deuxièmement, afin d’avoir une image Claire de la situation, nous avons menés des interviews et un questionnaire portant sur les indicateurs suivants: • Les stratégies du renforcement des capacités et la conception;

• L’efficacité et l’impact du programme du renforcement des capacités; • Efficacité; • Durabilité des actions; • Monitoring et évaluation et la gestion adaptive. Dans l’ensemble, les intervenants interrogés jugent que l’approche du PICG au renforcement des capacités est bonne et les problèmes fondamentaux sont abordés, particulièrement en termes de maintenir le travail dans un environnement de conflit et d’instabilité dans la région. Cependant, la plupart de personnes interrogées ne sont pas conscientes de la stratégie du renforcement des capacités du PICG et c’est un problème à traiter à l’avenir. Concernant l’impact et l’efficacité, la plupart de personnes interrogées reconnaissent les efforts faits par le PICG et les mécanismes établis menant à un impact à long terme et à la durabilité. 45


Figure 2. Les niveaux des interventions du PICG pour le renforcement des capacités adaptés des objectifs stratégiques du PICG. Un autre message venant vivement des parties prenantes est lié à l’environnement du travail dans lequel opère le PICG. Dans l’ensemble, le programme du renforcement des capacités est bien reçu par les partenaires (voir Figure 3) malgré le contexte opérationnel politique, social, économique et institutionnel. Cependant, la plupart de personnes interrogées jugent que l’impact n’est pas ressenti comme il se doit à cause des conditions des conflits et des ressources limitées car les besoins sont très élevés. D’autres considèrent ceci comme une réussite d’être capable de montrer quelques résultats malgré ces conditions difficiles. Cependant, il n’y a pas de mécanismes clairs pour faire le monitoring de l’impact des activités du renforcement des capacités du PICG.

Figure 3. Niveau du pourcentage de la satisfaction de l’investisseur pour les différents critères d’évaluation du renforcement des capacités. 46


Forces et faiblesses Cette section est présentée sous forme de tableau des forces et faiblesses de chaque thème. Stratégie et conception du renforcement des capacités Forces

• Le PICG a gardé le focus, en utilisant comme éléments phares les gorilles, leurs habitats et l’approche transfrontalière; • Les programmes régionaux ont marqué le mandat régional du PICG et au même moment ont répondu aux priorités régionales (par exemple les besoins socio-économiques par le Programme Régional des Entreprises; • Le focus sur les AAP a créé un renforcement des capacités à long -terme et durable, en utilisant les ressources limitées; • La stratégie du PICG a été la continuité et la persévérance mais avec souplesse au cours des périodes d’instabilités politiques; • Alors que l’évaluation en besoins de formation n’a pas été faite systématiquement, la stratégie du PICG est basée sur les besoins des partenaires et prennent en compte la grande image

Faiblesses

• La stratégie du PICG n’est pas très connue par les parties prenantes et le personnel. Le manque de stratégies et de clarté mènent à la confusion. Certains partenaires par exemple, soulèvent le problème qu’il y a trop de concentration sur la capacité institutionnelle et les interventions du PICG sont perçues ad-hoc par quelques parties prenantes; • L’évaluation des besoins est faite quand il y a une opportunité de financement. C’est bien mais ne prend pas une image globale et une dimension à long-terme. Compte-tenu du scope de PICG, l’évaluation des besoins de renforcement des capacités doit être menée à tous les niveaux

Efficacité et impact du programme du renforcement des capacités Forces

• Le PICG est sur la bonne voie vers son objectif de conversation “la population des gorilles de montagne a augmenté au cours des années et l’intégrité de l’habitat a été plus ou moins stable”; • Le succès des programmes régionaux: le programme transfrontalier de conservation qui a conduit à la signature d’un protocole d’accord, au Programme Ranger Based Monitoring et à la facilitation des principaux exemples des entreprises communautaires dans la région; • Catalyser et soutenir des initiatives solides dans la région telles que le Centre de Formation Régional de Kitabi; • En termes de capacités internes, le PICG a change d’une petite équipe d’expatriés à une équipe diverse, qualifiée et engagée de professionnels locaux avec des systèmes internes efficaces.

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Faiblesses

• Le programme de renforcement des capacités du PICG semblent avoir des activités de bases sans stratégies claires; • Les mauvaises compétences de plaidoyer; • Les activités de formation sont souvent sur une période à court-terme et ne sont pas fréquentes; • Manque de ressources; • Une capacité limitée de partenaires à assimiler.

Efficacité Forces

• Le PICG a été capable de mobiliser des compétences nécessaires de l’extérieur pour soutenir son programme de renforcement des capacités; • Le PICG est resté neutre en travaillant avec tous les partenaires ; • Le PICG s’est concentré sur ses actions aux communautés, gouvernements locaux et au personnel du parc; • Le PICG missent sur l’approche ascendante

Faiblesses

• Les ressources limitées; • Manque d’institutions locales pertinentes en association avec (par exemple le développement des entreprises); • Rotation du personnel.

Durabilité des actions Forces

• Le focus du PICG sur la mission institutionnelle et les besoins institutionnels; • Il y a un bon beau niveau de confiance entre les partenaires même en temps de conflits; • Les mécanismes transfrontaliers régionaux en place sont cruciaux pour soutenir les activités de conservation pendant les conflits; • Le nouveau Secrétariat Régional Permanent est un pilier important pour une action à long-terme dans la région.

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Faiblesses

• Entreprendre beaucoup d’activités; • Aucun indicateur à long-terme mis en place pour le renforcement des capacités à cause des interventions à court-terme; • La communication externe et le partage d’informations a été mauvaise, conduisant à des malentendus avec des partenaires et d’autres organisations; • Le changement des membres du Conseil d’Administration et manque de système d’orientation des nouveaux membres du Conseil mènent à donner des conseils faibles au Directeur du PICG sur des directions stratégiques.

Figure 4. Niveau du pourcentage des investisseurs en relation avec le programme du PICG en considérant les problèmes importants dans la région.

Figure 5. Pourcentage du niveau des investisseurs en relation avec le niveau des interventions. 49


Opportunités, contraintes et défis La région des Virunga-Bwindi est le centre des grands atouts de conservation et d’énormes contraintes et défis. Le besoin de conservation est unique à cause de la présence des espèces en danger et une énorme pression de la population dans un contexte de pauvreté et d’instabilité politique. A cause de cette situation, nous n’allons pas prétendre de donner une liste exhaustive de contraintes, de défis et d’opportunités dans la région mais nous allons nous concentrer sur les plus importants identifiés par les parties prenantes. Opportunités a)

Cadre institutionnel

b)

Les dynamiques de la coordination Régionale Transfrontalière.

c)

Soutien politique à la conservation et au développement et au renforcement des capacités

d)

Les intérêts des Bailleurs de fonds au renforcement des capacités

Le PICG a établi une longue relation de travail avec les autorités des trois aires protégées dans la région des Virunga-Bwindi. Tous sont en faveur des actions du PICG et valorisent le soutien du PICG dans l’avenir comme étant déterminant. Malgré les faiblesses institutionnelles, il y a un personnel motivé et expérimenté sur terrain, et une longue histoire de gestion des aires protégées dans la région. La présence des organisations de conservation et de développement dans la région constitue également une grande opportunité. Dans le passé, le PICG a été un partenaire neutre et efficace. Travailler étroitement avec les trois gouvernements et les autorités du parc a promu les liens et la confiance. Dans le passé, le PICG a offert un apport technique, des fonds et des outils pour la collaboration, en permettant ainsi aux autorités du parc d’avancer vers une collaboration transfrontalière. Le système transfrontalier de conservation récemment formalisé offre plus d’opportunités des actions harmonisées, comme les trois aires protégées sont toujours à un niveau différent de capacités. L’établissement récent d’un Secrétariat Régional pour la Collaboration Transfrontalière est un accomplissement sur lequel on peut miser. La nécessité d’améliorer les capacités scientifiques et techniques des Gouvernements Africains pour relever les défis environnementaux est soulignée d’une façon répétée aux réunions environnementales internationales et nationales ainsi que par les Etats Africains eux-mêmes, tel qu’il est articulé dans le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD), particulièrement son initiative pour l’Environnement. Le plan d’action Environnemental du NEPAD s’inscrit dans le cadre de la réponse de l’Afrique aux objectifs du Millénaire pour le développement et a mis le renforcement des capacités comme une priorité clé pour aborder les questions émergentes les plus complexes telles que le changement climatique, ainsi que l’économie environnementale. Dans la région des Virunga-Bwindi particulièrement, il y a des opportunités basées sur le tourisme qui a été un component majeur des économies des trois pays pour plusieurs années et à donné des arguments solides pour la conservation. Cette situation offre de bons arguments pour le renforcement des capacités des agences du gouvernement responsables de la gestion des aires protégées. Comme une réponse aux besoins clairs du renforcement des capacités et particulièrement pour les gouvernements africains tel que mentionné ci-dessus, la plupart des bailleurs de fonds reconnaissent l’importance de renforcement des capacités pour la durabilité environnementale en général et en particulier l’autonomisation des institutions et communautés locales comme le fait le PICG. Les bailleurs de fonds ont généralement bien répondu aux initiatives du renforcement des capacités dans les pays montrant une période de paix et de stabilité. Financement des initiatives régionales ont été un défi dans le passé mais il est encourageant de noter l’intérêt récent envers les initiatives régionales telles que le Secrétariat Régional financé par le Gouvernement Néerlandais. Alors que l’intégration de l’environnement dans la crise des réfugiés et les situations d’urgence est toujours faible, les organisations humanitaires ont démontré une forte volonté de contribuer à la conservation environnementale même si ceci ne faisait pas partie de leur mandat avec quelques fonds et de l’assistance matérielle atteignant les autorités du parc, et contribuant aux objectifs de conservation (Lanjouw et. al, 2001). Contraintes a) 50

Insécurité et instabilité politique

La Région des Grands Lacs a été la scène d’un nombre de différents conflits durant les 10 dernières années. Ceci a affecté la sécurité et l’habilité des autorités du parc de gérer leurs parcs d’une façon efficace. La rupture


des structures sociales, économiques et politico/administratives dans la région a gravement entravé le fonctionnement normal des autorités des aires protégées. Les Gouvernements ont tendance à se concentrer sur les besoins immédiats à court-terme, et les objectifs à long-terme de la conservation et d’une gestion durable des ressources naturelles sont considérés comme une moindre priorité. Pendant les 10 dernières années, les trois parcs du massif des Virunga ont dû être fermés pour une courte ou longue période à cause de l’insécurité, et en RDC, les entreprises communautaires initiées par le PICG (apiculture) ont été détruites. De temps en temps, la crise politique en RDC a conduit à une fente entre les rebelles à l’Est de la RDC et le gouvernement contrôlé par Kinshasa. b) Institution

Malgré les grands progrès faits et la volonté des trois agences des aires protégées, l’existence de différents systèmes d’administration dans les trois pays, et surtout entre les pays francophones (Rwanda et RDC) et Anglophone (Uganda) constituent une contrainte majeure dans l’harmonisation des approches de gestion entre les pays. Le problème de langue est aussi une contrainte, mais parce que la langue locale est souvent partagée ou similaire à travers les frontières, c’est moins une contrainte qu’elle pourrait l’être. La traduction est souvent nécessaire, et la documentation doit toujours être faite en Français et en Anglais. Une contrainte additionnelle est que le changement de personnel des AAP est assez significatif. c)

Le financement

La plus importante contrainte en matière de financement de renforcement des capacités est que le financement est généralement pour des interventions ad-hoc alors que le renforcement des capacités prend du temps. , surtout au niveau du système et d’institution. Un autre problème est la nature régionale des interventions du PICG; la plupart des bailleurs de fonds ont toujours un objectif national malgré la reconnaissance de l’importance de la collaboration des écosystèmes partagés. Enfin, suite à des longues périodes de conflits et d’instabilités politiques, l’environnement est loin derrière en termes de budget national et le soutien des bailleurs est principalement concentré aux secteurs humanitaires /d’urgences et du développement des infrastructures. Définitivement, tandis que les pays de la région se remettent de la guerre et rétablissent la paix, la plupart des bailleurs de fonds sont encore réticents à soutenir les activités en RDC d’où les résultats fragmentés au niveau régional. Défis

Le PICG a contribué significativement au développement des compétences, des institutions et des systèmes dans la région des Virunga-Bwindi. Toutefois, cet effort de renforcement des capacités n’a pas été adressé d’une façon systématique comme cela aurait pu être, en partie parce que les fonds des bailleurs ne l’avaient pas prioritarisé par rapport aux autres domaines, telles que le monitoring, , le tourisme aux gorilles, la collaboration régionale et le développement des entreprises de conservation, mais surtout à cause de l’environnement favorable. Néanmoins, malgré ces défis, le PICG a bâti une fondation solide qui une fois renforcée, contribuera au développement durable et à la conservation de la biodiversité dans la région. Deux défis majeurs continueront à affecter le programme de renforcement des capacités : a)

Le renforcement des capacités durable dans un environnement instable

b)

Un financement durable pour les activités de renforcement des capacités

D’une part, le PICG comme plusieurs organisations ont investi d’importantes ressources dans le renforcement des capacités à niveaux différent mais d’autre part, ces efforts ont été affectés par l’insécurité et l’instabilité. Ceci est reflété et au niveau local et au niveau national. Au niveau local, la population est plus concernée de leur survie quotidienne et peut facilement passer à une exploitation des ressources opportunistes et non durables si les efforts du renforcement des capacités ne sont pas maintenus. Au niveau national, la pauvreté dans la région force les pays à privilégier autres secteurs que l’environnement en général et le renforcement des capacités en particulier. Ceci justifie le rôle crucial des ONG de conservation aux organisations communautaires. Malgré l’intérêt des bailleurs et l’engagement politique dans le renforcement des capacités pour l’environnement comme en témoigne les initiatives de l’Environnement du NEPAD, l’engagement réel du renforcement des capacités dans les priorités nationales est toujours très faible. L’engagement du gouvernement pour améliorer les activités communautaires devrait être mieux refléter dans l’agenda du développement et le développement des politiques favorables au soutien de la gestion communautaires des ressources naturelles et de partage des revenues et dans le budget national. Un autre problème est la communauté des bailleurs de fonds. Le renforcement des capacités est souvent considéré comme une intervention ad-hoc et/ou une partie des autres programmes. Comme tel, le renforcement des capacités ne reçoit pas d’attention adéquate. Il est nécessaire d’avoir un soutien financier durable pour les activités du renforcement des capacités.

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Leçons apprises En regardant le programme du renforcement des capacités du PICG et en le plaçant dans le contexte social et politique de la région, un nombre de leçons peuvent être identifiées. Nous les avons regroupées en trois catégories: 1) la conception du programme, 2) la considération des parties prenantes et 3) l’équilibre entre les angles individuels et institutionnels.

Le programme de dessein

“Lorsque vous travaillez dans un environnement instable, il est important de se concentrer sur sa mission ”. Eugene Rutagarama, Directeur du PICG.

Leçon 1: Le renforcement des capacités est un domaine complexe. Ne perdez pas le focus, toujours se focaliser sur la vision et la mission de l’organisation. Contexte: Les demandes de renforcement des capacités sont toujours élevées et diverses. Le PICG a travaillé dans un environnement instable avec une incertitude à long-terme. Pourtant les efforts pour le renforcement des capacités se sont toujours concentrés sur la mission du PICG. Les principes importants

• Dans un environnement instable, il faut limiter les efforts aux priorités et aux actions réalisables. • Assurez-vous que vos partenaires comprennent vos limites et les leurs. Cela permettra de travailler avec un agenda partagé. Exemples • Le PICG s’est concentré sur les gorilles dès le début. Toutes les activités du renforcement des capacités ont des liens directs ou indirects avec la conservation des gorilles. • Le PICG a pris une vue globale de l’habitat des gorilles. L’intensification des activités du PICG a été basée sur l’ensemble de la distribution des gorilles le long des écosystèmes des forêts frontalières.

Leçon 2: Travailler à niveaux différent car ils sont tous liés et complémentaires Ci-dessus: parlant avec les résidents du village SACOLA près du Parc National des Volcans, Rwanda. Photo par Wellard Makambo/PICG. Ci-dessous: La formation des équipes de HUGO autour du Parc National des Virunga, en RDC. Photo par Altor Musema/PICG.

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Contexte: Plus la population, les niveaux, les institutions et les secteurs sont impliqués, plus difficile deviendra la collaboration régionale. Il est donc souvent nécessaire de répondre à leurs besoins à tous les niveaux. Les principes importants

• Le renforcement des capacités doit être aux niveaux individuels, institutionnels et de systèmes mais il est important de connaître le niveau critique pour réaliser les objectifs de la conservation. • Former les cadres et le personnel. Le personnel junior est plus souvent ouvert aux changements.


• S’assurer que les autorités gouvernementales compétentes soient au courant de vos activités. • L’échange des visites est importan Exemples

• Le programme du renforcement des capacités se concentre sur l’investissement des capacités organisationnelles et la population a prouvé être le plus réussi pendant les conflits.

Leçon 3: Utiliser une approche ascendante plutôt descendante Contexte: Il y a toujours un risque en respectant les structures et les règlements existants des prises de décisions, souvent marquées par une lourde bureaucratie au plus haut niveau. Cependant, commencer par le plus bas niveau peut aussi considérer comme ignorer les structures établies. C’est un dilemme souvent rencontré par les programmes qui doivent travailler à différent niveaux. Par où commencer ? Par où se concentrer ? Les principes importants

• Travailler avec les communautés; décider avec eux, pas pour eux. • Pour le développement l’CBO, commencer avec les gens qui ont les mêmes valeurs et une vision partagée. • Demander des idées aux communautés locales pas seulement aux autorités locales. • Consulter uniquement les leaders locaux peut dissimuler les intérêts globaux de la communauté. • Impliquer le maximum des parties prenantes sur terrain pour s’assurer que tous leurs besoins sont pris en compte. Exemples • L e PICG a commencé avec la fédération des sculpteurs au niveau communal. Il aurait été préférable de commencer avec des petits groupes ensuite étendre. • L es activités transfrontalières ont commencé avec les gardes forestiers, maintenant elles sont au niveau ministériel.

Leçon 4: Reconnaitre que vous ne pouvez pas le faire seul, le partenariat et les liens avec d’autres intervenants sont importants Contexte: La conservation et le développement de la communauté sont très complexes et exigent des interventions multidisciplinaires. Aucune organisation ne peut prétendre avoir toutes les expertises et ressources exigées. Promouvoir les activités de développement est particulièrement un défi pour organisations conservation classique comme le PICG. Le manque des partenaires stratégiques a été identifié dans plusieurs secteurs comme une lacune critique dans la réalisation efficace des buts et objectifs du programme. Les principes clés

• Etablir un minimum de base financière. • Impliquer le secteur privé dans les entreprises communautaires. Leur business peut être productif alors qu’au même moment ils reçoivent également une expérience en gestion. Exemples • Les loges communautaires sont gérées par des sociétés privées. • L a synergie avec les autres organisations manquait au début. En conséquence, les activités parallèles sont concentrées sur une zone (Kinigi). • L e PICG a bénéficié de ses membres de coalition (par exemple l’AWF sur les entreprises, le FFI sur la stratégie des communications, le WWF sur la stratégie financière). • Le PICG collabore avec CARE sur les moyens de vie, le MGVP sur la santé des gorilles, le Centre de 53


recherche de recherche en recherche.

Les parties prenantes “Travaillez avec les communautés, décidez avec elles, pas pour elles”. Médiatrice Bana, Chargée de Programme du PICG, Rwanda.

Leçon 5: Apprendre à écouter les financiers et encouragez une transparence mutuelle Contexte: Introduire des nouveaux concepts aux parties prenantes est souvent planifié selon les ressources organisationnelles et les plans. Au lieu de dicter les concepts, il est important de s’assurer que les priorités clés des parties prenantes sont prises en considération. Principes clés • Faire l’évaluation en besoin de formation.

• Connaître le contexte socioéconomique du secteur avant l’exécution des activités. • Prendre le temps d’introduire des nouvelles idées. • Bien que le processus soit important, les résultats comptent plus. • Soyez transparent quand il s’agit des fonds. Exemples • L’apiculture au Rwanda a échoué d’abord parce que l’étude de faisabilité n’a pas été faite correctement. • La restructuration de l’ORTPN implique un long processus de consultation.

Leçon 6: Une formation souple peut être facile mais le changement des valeurs prend du temps. Contexte: le renforcement des capacités n’est pas seulement donné des compétences et la mise en place des systèmes. Dans un contexte de pauvreté, de conflits et de divisions transfrontalières, le changement de comportement peut être un défi. Les principes clés • Parce que le renforcement des capacités n’est pas une solution rapide, il faut s’assurer que l’élan est maintenu par une base financière minimum à long terme. • P our collaborer efficacement avec les bénéficiaires, un niveau de base de confiance et de compréhension est nécessaire. Exemples • Bien qu’ils aient reçu une formation et des matériels apicoles modernes pour utiliser en dehors de la forêt, certains apiculteurs vont toujours dans les forêts avec des enfumoirs. • L e loge de SACOLA au Rwanda a pris plusieurs années pour être terminé. Il a fallu beaucoup de temps pour établir une confiance avec les communautés. • L es écosystèmes transfrontaliers ont pris plusieurs années à se matérialiser; C’étaient un défi de réunir les paries prenantes de plusieurs pays

Leçon 7: Assurer la communication, le feedback et le suivi des activités. Contexte: Le renforcement des capacités est souvent conçu pour des activités spécifiques avec des fonds limités pour des activités supplémentaires telles que la communication sur une certain période. Des systèmes de formation des formateurs exigent un suivi particulièrement dans le contexte des dynamiques de la conservation et du développement. Les principes clés • Planifier un financement supplémentaire approprié et des activités supplémentaires pour la communication et le suivi. 54


• F aire un feedback aux parties prenantes sur les activités, les opportunités de financement, etc. • Planifier ensemble et partager les résultats de la planification. Exemples • Pendant la conception du loge communautaire de SACOLA, le PICG a organisé plusieurs réunions avec les communautés et continue à faire le suivi. • Les activités apicoles sont un succès mais le PICG continue à les soutenir. • Bien qu’ayant été mis en œuvre au cours des années, il y a quelque chose à apprendre chaque année du Ranger Based Monitoring.

Le contexte individuel contre le contexte institutionnel

Leçon 8: Le renforcement des capacités institutionnel ne donne pas seulement des compétences. L’appropriation est importante pour la durabilité

Contexte: le renforcement des capacités n’est pas une activité isolée de l’organisation. Il doit faire partie de la stratégie du développement des ressources humaines et de la stratégie de l’organisation. Les principes Clés • La performance institutionnelle dépend des compétences individuelles. autant focaliser sur la restructuration institutionnelle qu’ individuelle.

• Evitez la dépendance à long-terme. Avoir une stratégie de sortie et partager la avec les parties prenantes. • Le changement du personnel dans les institutions peut être délicat, impliquer plus d’individus que possible. • Se méfier des mécanismes existants dans les institutions qui peuvent inhiber les nouveaux changements. Exemples • • Quand il n’y avait aucune stratégie institutionnelle à longterme, le PICG a réalisé que les mêmes agents étaient souvent formés pour des sujets semblables ou le changement du personnel a été fortement ressenti. • • Travailler avec les communautés établies autour du Mgahinga Gorilla National Park s’est avéré plus difficile que de commencer un nouveau système avec le NCDF. • • Avoir une bonne planification en place et un leadership institutionnel étaient crucial dans le développement institutionnel en Ouganda.

Leçon 9: Développer un financement de base et un plan d’urgence pour les situations fragiles Contexte: Le PICG était dans une zone de guerre pendant des années en travaillant avec les communautés fragile. Le financement pour le renforcement des capacités en particulier dans les zones à conflits n’est pas facile à mobiliser. Les principes clés • Avoir un financement souple et non restreint pour des interventions ad-hoc est crucial.

Ci-dessus: Francis Tumwebaze est un apiculteur près du Parc National Impénétrable Bwindi, Ouganda. Ci-dessous: Le personnel du PICG et le membre de la coopérative UDASEMINYA en République Démocratique du Congo. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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• Dans un environnement versatile, soutenir étroitement les groupes fragiles car ils peuvent être manipulés facilement. Exemples • Le PICG a changé sa réponse aux situations changeantes, et tels que les besoins se font sentir dans la région. • L’association des femmes a donné confiance à un membre de la communauté qui à la fin, à utilisé l’argent imprudemment. La structure de la gouvernance n’a pas été bien réfléchie.

Leçon 10: Investir dans la capacité interne Contexte: Le renforcement des capacités exige des compétences spécifiques. La conservation et le développement sont des secteurs complexes qui demandent des équipes multidisciplinaires Les principes clés • Investir dans la formation du personnel à court et à long-terme • Mettre en place un système de mentorat. Exemples • Le PICG a amélioré la capacité de son personnel au cours des années, amélioré ses systèmes et impliqué l’expertise externe. • Le PICG a évolué en un ONG professionnelle et crédible avec le leadership Africain.

Recommandation et Conclusion •

Le PICG a établi un succès remarquable des initiatives régionales dans les domaines de la collaboration régionale, le monitoring (Rager Based Monitoring et socioéconomique), le développement touristique et la participation communautaire dans la conservation et les entreprises de conservation. Les priorités suivantes devraient être considérées à l’avenir.

Développer la stratégie régionale du renforcement des capacités

Ci-dessus: J. Damascene Hakizimana avec l’ORTPN/RDB prenant les données du Parc National des Volcans, Rwanda. Paul Thomson/AWF. Ci-dessous: Harriet Kyakyo, volontaire à Uganda Wildlife Authority pendant le recensement des gorilles de montagnes de Bwindi. Photo par A. B. Masozera/PICG.

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Le renforcement des capacités constitue la partie centrale des activités du PICG. Les parties prenantes reconnaissent la contribution du PICG au renforcement des capacités dans la région. Toutefois, ni le PICG ni les partenaires n’ont une compréhension commune de la stratégie du renforcement des capacités du PICG. Alors que la stratégie ne doit pas être un ensemble d’instructions rigide et peut être adapté, une stratégie du renforcement des capacités augmentera l’opportunité de travailler dans un environnement instable et optimisera sur les ressources limitées. La stratégie permettra également de rassembler tous les partenaires à une compréhension commune et une vision partagée du PICG.

Partenariat, coordination et synergies avec d’autres acteurs

Alors que la région des Virunga-Bwindi est connue de la multiplicité des acteurs dans la conservation et le développement, les mécanismes et la synergie de la coordination entre les acteurs sont toujours limitées en général et particulièrement dans le renforcement des capacités. Le


développement de la stratégie du renforcement des capacités proposé ci-dessus doit considérer d’autres initiatives en cours dans la région afin de créer des liens et des synergies, particulièrement pour les mêmes institutions ciblées. De telles initiatives comprennent les ONG de conservation telles que l’ONG ARCOS pour le renforcement des capacités dans la région, les initiatives du gouvernement telle que le Nile Initiative Programme, les organisations humanitaires et de développement et les partenariats avec le secteur privé.

Un financement durable

Sécuriser un financement important pour le renforcement des capacités sur une longue période reste un défi. Malgré qu’assurer un financement adéquat pour le renforcement des capacités est l’un des aspects les plus difficiles dans la conservation environnementale, il es important de maintenir les efforts et les résultats successifs peuvent être atteints comme démontrés récemment par le PICG en facilitant la création d’un Secrétariat régional pour les activités transfrontalières. Trois mécanismes principaux de financement ont déjà été proposés pour le PICG: les sources financières classiques, la création d’un Trust Fund et d’un conseil . Les avantages et les inconvénients ont été décrits (Lanjouw et al. 2001).

Monitoring et évaluation

Dans le développement d’une stratégie du renforcement des capacités, le PICG devrait saisir l’occasion d’évaluer les données de base et mettre en place un système de monitoring clair pour les activités du renforcement des capacités. Un ensemble de critères et indicateurs devrait être défini et évalué régulièrement, par exemple tous les 3-5 ans. Ceci peut être lié à la au programme de Ranger Based Monitoring. Des recommandations spécifiques peuvent être groupées en quatre categories: la coordination générale; le renforcement des capacités au niveau individuel, institutionnel et au niveau des systèmes. La coordination générale du programme du renforcement des capacités

• Le renforcement des capacités étant un programme transversal et le noyau de toutes les activités, le PICG devrait recruter ou designer de son personnel une personne chargée des activités du renforcement des capacités. • Le PICG devrait améliorer la communication externe et la sensibilisation, il est important de recruter ou désigner un Agent de la Communication. • Le financement pour le renforcement des capacités devrait être augmenté et mieux intégré par rapport aux autres activités. Le renforcement des capacités au niveau individuel • Il est nécessaire de développer un développement de carrière à long-terme lié au développement institutionnel du partenaire. • Il est nécessaire d’avoir une meilleure coordination et cohérence avec les Départements des Ressources Humaines des institutions partenaires. • Compte-tenu du changement du personnel, le PICG et les AAP devrait explorer l’orientation commune du nouveau personnel. Le renforcement des capacités au niveau institutionnel • Une analyse conjointe entre le PICG et chaque AAP individuel devrait fait pour regarder toute l’institution et entreprendre un processus de restructuration. • Pour éviter les malentendus, le PICG devrait clarifier et communiquer sa vision de renforcement des capacités aux partenaires. Renforcement des capacités au niveau du système • Le PICG devrait explorer plus de partenariats avec d’’autres organisations dans le domaine (par exemple avec le WWF PEVi dans le secteur Sud des Virunga, ACOS dans le renforcement des capacités des ONG). • Un système de monitoring et d’évaluation régional pour le renforcement des capacités doit être mis en place par le PICG et lié autant que possible au programme de Ranger Based Monitoring. 57


• Les membres de coalition de PICG devraient soutenir le PICG dans l’établissement et la maintenance d’un mécanisme régional de financement durable pour le renforcement des capacités.

Conclusion Le PICG a établi une base solide en créant le renforcement des capacités de la conservation dans la région des Virunga-Bwindi. Lorsque le PICG a commencé, les gardes-parcs n’étaient pas intéressés à la biodiversité; Aujourd’hui, ils peuvent identifier les gorilles individuels et les différentes espèces de plantes et d’animaux. Avant, les AAP travaillaient séparément; aujourd’hui, il y a un système institutionnel solide et un cadre régional transfrontalier. Avant, les AP et les communautés étaient des ennemis. Aujourd’hui, les communautés bénéficient de la conservation.

Le PICG a une longue expérience du développement institutionnel et de la collaboration transfrontalière sous des conditions difficiles de pauvreté et de conflits. Beaucoup a été fait malgré la guerre. Ceci exigeait une créativité, une souplesse et une adaptation et un nombre de leçons ont été appris. Le succès dans l’avenir dépendra beaucoup de la paix et de la continuité de l’engagement du financement de tous les acteurs impliqués car non seulement le renforcement des capacités a besoin de ressources, mais prend également du temps (Morrison 2005; Efroymson, D. 2007). Cette étude éclaire quelques exemples des leçons du PICG dans le renforcement des capacités. Nous croyons que ces leçons reflètent les aspects les plus importants du succès du renforcement des capacités du PICG et quelques fois des échecs. Plus important encore, nous espérons que ces leçons aideront le PICG et ses partenaires d’élaborer le meilleur programme pour le renforcement des capacités et que ces résultats inspireront les autres organisations intéressées à promouvoir les programmes efficaces de renforcement des capacités.

Références IGCP (2009) Strategic Framework for 2009-2013.

Lanjouw A., A. Kayitare, H. Rainer, E. Rutagarama, M. Sivha, S. Asuma, and J. Kalpers (2001) Beyond Boundaries: Transboundary Natural Resource Management for Mountain Gorillas in the Virunga-Bwindi Region. Washington, D.C., U.S.A.: Biodiversity Support Program.

ORTPN (2002) Restructuration de Office Rwandais du Tourisme et des Parcs Nationaux (ORTPN). Rapport préparé pour l‘ORTPN par le Programme International de Conservation des Gorilles. Rapport Final, Aout 2002. 72.pp.

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Leçons Apprises: Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières dans le Grand Virunga Adrian Martin1, Eugène Rutagarama2, Maryke Gray2, Anecto Kayitare2, Vasudha Chhotray1 Février 2009 Edité par Maryke Gray en 2011 Révision de la traduction de l’Anglais en Français par Fidèle Ruzigandekwe

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University of East Anglia

Programme International de Conservation des Gorilles

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Résumé La présente étude se focalise sur des stratégies maîtresses du PICG: une approche régionale basée sur la collaboration transfrontalière. Pendant que la gestion des ressources naturelles transfrontalières (GRNT) est actuellement répandue, l’expérience du PICG comporte quelques aspects particulier qui constitue une contribution originale dans les connaissances en conservation. Premièrement, la coopération entre les trois parcs nationaux s’est développée et renforcée pendant que les pays partenaires traversaient une situation précaire dans leurs relations et qui par moments se sont teintées de guerres rangées. La deuxième particularité étant que GRNT dans la région de Virunga s’est développée à partir d’une coopération informelle basée sur terrain mais qui a progressé verticalement, mais uniquement depuis peu, au niveau ministériel et à la formalisation des accords. L’implication du PICG dans la GRNT a permis d’apprendre les leçons suivantes:

Leçon 1: le leadership et le partenariat – Le modèle Etat - ONG dans la GRNT peut être effectif Etant donné le contexte de conflit entre les états, le modèle Etat – NGO de la GRNT peut être efficace dans le court terme dans un engagement pour un partenariat équitable. Il faut insister avec attention sur le fait que ce modèle peut être adapté en court terme puisque la question importante est maintenant de savoir comment ce modèle doit évoluer pour refléter les relations en état d’amélioration entre les trois états, une capacité plus équilibrée entre les trois AAPs, ainsi que l’évolution plus générale du modèle de GRNT vers les institutions plus formelles.

Leçon 2: les phases – le niveau ou l’échelle des activités de la GRNT est étroitement lié au modèle institutionnel et des moyens de coordination appropriés.

Le niveau ou l’échelle des activités de la GRNT est étroitement lié au modèle institutionnel et les moyens de coordination appropriés. Par exemple, la coopération au niveau local peut être ad hoc and coordonnée de façon informelle, tandis que la coopération interministérielle requiert normalement une coordination plus formelle dans une quelconque forme de signature d’accord.

Leçon 3: Coopération et conflit

Dans un langage académique, les institutions se réfèrent non pas plus aux organisations qu’aux “règles du jeu” – les règles formelles et informelles qui déterminant comment les acteurs peuvent et doivent se comporter. Ainsi, les tabous culturels contre tuer et manger les gorilles sont des institutions, au même titre que les lois judiciaires qui en interdisent. Au cours de cette étude, nous avons appris que cet aspect d’institutionnalisation est juste aussi important que la structure organisationnelle, puisque, en fonction de la nature des règles, les différents acteurs peuvent être encouragés ou bien à coopérer ou à entrer en compétition. Des règles inappropriées du jeu peuvent conduire à un comportement compétitif qui conduit aux résultats environnementaux “tragiques” pour toutes les parties.

Leçon 4 : Communication

L’une des leçons de la “tragédie des communs” (Hardin, 1968) est que la probabilité d’un comportement non coopératif et ruineux est renforcée par l’incapacité à communiquer et le manque de confiance. Il n’est peut être pas surprenant alors que l’effort du PICG pour établir la communication transfrontalière , à travers les réunions régionales, et plus récemment avec les réunions du SCT et SET est largement crédité d’avoir été essentiel dans la réussite de la GRNT dans la région.

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Leçon 5: Mutualité Une autre leçon est que les intervenants ne sont probablement pas prêts à investir sérieusement dans la protection d’une ressource quand les avantages pour un tel effort seront récoltés par les autres. Le PICG a supporté l’introduction des mécanismes de distribution des bénéfices issus du tourisme et ceci a été une étape importante dans la “structuration du jeu” de façon à ce que tous les acteurs croient qu’ils bénéficieront d’un comportement de conservation.

Leçon 6: Les règles

Des règles cohérentes et bien définies sont perçues comme pré-requises pour une action collective. Encore le partage des revenus est un exemple, mais aussi l’harmonisation des standards du tourisme en est un autre. L’accord tripartite est en soi une étape importante vers la création d’un contexte institutionnel formel qui favorise la coopération, tandis que la démarche en cours d’incorporer les parcs du PNV et le Mgahinga dans le Site du Patrimoine Mondial du Virunga ira même plus loin dans l’établissement d’un engagement et des règles harmonisés.

Leçon 7: Propriété

La structure du SET et SCT actuels prévoit la co-propriété du processus de la GNRT et établit les conditions favorables pour une action collective.

Leçon 8: les relations

La nature des relations qui pourraient être importantes pour la GNRT sont celles entre les parties à une gamme d’échelles, depuis les individus opérant sur terrain, jusqu’au niveau des grands ministères de l’état. Le travail régional du PICG commencé en 1991 a servi à la création d’une plateforme pour le renforcement des relations de deux manières essentielles. Premièrement, il a permis la création d’opportunité d’engagement dans une gamme d’activités conjointes telles que les réunions de planification et le monitoring des animaux. En second lieu, en reconfigurant les parcs dans l’imagination des gens – partant du concept des parcs séparés vers celui de paysage intégré. Les relations sont renforcées à différents niveaux et plus important, sur de longues périodes de temps.

Leçon 9: Echelle et Politique

Construire une échelle de gouvernance est un acte purement politique qui requiert une attention dans les négociations. Un exemple qui souligne cet aspect était la décision concernant la coordination du processus plus large de la gestion transfrontalière pour le Rift Albertin. En quelque sorte, le PICG ou le WCS auraient pu être des candidats évidents pour cela, suite à leur histoire avec la conservation régionale, leurs relations de confiance établies avec les AAPs et leur capacité prouvée. Cependant, il a été convenu de façon directe que ce rôle revienne à ARCOS, qui pourtant a une histoire et une capacité plutôt limitées. Si l’on regarde rétrospectivement, ceci est une leçon sur comment la politique peut affecter les décisions assez importantes qui déterminent la direction et en définitive, le succès des initiatives de GRNT.

Leçon 10: Leadership

En dernier lieu, nous avons tendance de ne pas souligner le leadership dans la recherche des “leçons” sur l’efficience de la conservation. Ceci pour la raison évidente que ça constitue une condition si difficile à répliquer – il n’est pas très utile de se faire dire qu’ “un bon leadership est important”. Néanmoins cependant, une équité et un engagement persistants du leadership jouent un rôle important dans la réalisation de la confiance et la coopération, particulièrement quand les événements politiques menacent de les détruire.

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Introduction La présente étude se focalise sur des stratégies maîtresses du PICG: une approche régionale basée sur la collaboration transfrontalière. Pendant que la gestion des ressources naturelles transfrontalières (GRNT) est actuellement répandue, l’expérience du PICG comporte quelques aspects particuliers qui constituent une contribution originale dans les connaissances en conservation. Premièrement, la coopération entre les trois parcs nationaux s’est développée et renforcée pendant que les pays partenaires traversaient une situation précaire dans leurs relations et qui par moments se sont teintées de guerres rangées. Même quand nous étions entrain de mener cette étude, les relations diplomatiques entre le Rwanda et le RDCongo avaient été rompues, et pourtant le Secrétariat Central Transfrontalier du Grand Virunga a réussi à se réunir le 1er Décembre 2008. La deuxième particularité étant que GRNT dans la région de Virunga s’est développée à partir d’une coopération informelle basée sur terrain mais qui a progressé verticalement, mais uniquement depuis peu, au niveau ministériel et à la formalisation des accords.

Méthodes

L’approche principale a été de synthétiser les connaissances existantes. Ceci a été fait de trois manières. Premièrement, la revue des données secondaires comprenant des travaux scientifiques publiés ainsi que les documents et données internes du PICG. Deuxièmement, des personnes clés au sein du PICG et des organisations partenaires ont été contactés par e-mail dans un exercice de délimitation du sujet (étendu). L’objectif pour cela était de prioriser les éléments de l’expérience pour une analyse plus intense, mais aussi de s’assurer que les aspects critiques n’étaient pas oubliés. Troisièmement, une série de réunions de consultation et des visites de terrain ont eu lieu en Octobre 2008 en RDCongo, Rwanda et Uganda.

L’on s’est basé trop sur les témoignages des intervenants: le personnel du PICG, le personnel de RDB, UWA, ICCN et des représentants venant des organisations partenaires travaillant avec le PICG. Là où c’est possible, nous avons appuyé ces témoignages par d’autres sources d’information, dont les résultats des recherches scientifiques qui ont été publiés dans les journaux, et les évaluations des programmes et projets particuliers par le PICG lui-même ou ses consultants. Après avoir décrit le contexte et analysé la GRNT dans la région, l’étude se poursuit sur l’analyse des leçons apprises, se focalisant sur quatre domaines d’intervention du PICG: 1) le modèle ONG-Etat de GRNT; 2) coopération et conflit; 3) échelle et fonctions de GRNT;et 4) contribution de la gestion environnementale dans le développement de la paix. Ci-dessus: La réserve naturelle, en RDC, est continue au Bwindi Impenetrable National Park, Ouganda. Ci-dessous: Le personnel du ICCN hors du poste de patrouille nouvellement construit à la Réserve Naturelle de Sarambwe, en RDC. Photos par Wellard Makambo/ PICG.

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Le processus du thème

La Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières (GRNT) est un processus visant à promouvoir la gestion coopérative des ressources qui se retrouvent au delà des frontières nationales ou qui sont affectées par des activités menées au delà des frontières. La promotion de la GRNT implique quelques fois le démantèlement des partitions physiques telles que les clôtures, mais elle implique toujours celui des barrières institutionnelles au comportement coopératif. Quelques changements institutionnels, tels que les comités conjoints, sont typiquement orientés vers l’amélioration des relations personnelles entre les partenaires internationaux pendant que


les autres, le partage des revenus, sont dirigés vers la structuration l’environnement économique de manière à rendre la coopération plus rationnelle et avantageuse que la compétition. Sur le plan plus fondamental, la GRNT consiste à créer une échelle de gouvernance qui est appropriée pour les objectifs convenus de gestion, tout en étant politiquement réalisable.

Depuis les débuts des années 1990, il est devenu commun d’associer la gestion transfrontalière des aires protégées en Afrique avec les tentatives d’établissement et de maintien de la paix: Parcs pour la paix sont des aires protégées transfrontalières qui sont formellement dédiées à la protection et le maintien de la diversité biologique, et des ressources naturelles et culturelles associées, et à la promotion de la paix et de la coopération (Sandwith et al., 2001, p.3).

Pas toutes les aires protégées transfrontalières sont des parcs pour la paix. En plus des objectifs écologiques, les parcs pour la paix ont souvent pour objectif de renforcer l’amitié international et aussi le développement économique durable régional. Le nom actuel donné à la GRNT dans les Virungas (et au delà dans la région) est le “Réseau des Aires Protégées Transfrontalières du Rift Albertin Central”. Même si cette dénomination ne rend pas explicites les objectifs de paix ou de développement économique, l’on verra plus loin que ces objectifs sont pourtant très remarquables dans les accords qui ont été élaborés jusqu’à ce jour.

Historique des Aires Protégées Transfrontalières

La première utilisation du terme “parc pour la paix” est largement attribuée à la fusion du Parc National du Glacier aux Etats Unis avec le Parc National des Lacs Waterton, au Canada, en 1932 pour former le Parc International pour la Paix des Lacs Waterton et Glacier. Ce n’est que depuis très récemment que le terme a été utilisé dans une région qui fait expérience d’un conflit armé, qui est en effet l’accord de paix de 1998 entre l’Equateur et le Peru dans la région de frontalière de la Cordillera del Condor (Ali, 2007). Le nombre des Aires Protégées Transfrontalières (APTs) a augmenté assez rapidement, passant de 59 APTs en 1988 à 188 en 2005 (Ali, 2007).

Le Parc National Albert, créé par les Belges en 1925, était le premier parc en Afrique qui traversait les frontières internationales, entre le Ruanda-Urundi et Congo d’alors. Van der Linde et al. (2001) suggère que le premier parc transfrontalier africain post-colonial était le Parc de Kgalagadi, établi entre l’Afrique du Sud et le Botswana en Avril 1999. Deux ans auparavant, la Fondation Parc pour la Paix avait vu le jour en Afrique du Sud, fondée par l’homme d’affaire Anton Rupert. Dans une conférence tenue en cette année, les participants ont endossé des propositions d’établir un nombre de parcs pour la paix dans plusieurs régions, dont les habitats des gorilles de montagne comme l’une des régions ciblées (Wilkie et al., 2001). Selon Ameron et Buscher (2005) et Hughes (2003), les politiciens sud africains ont été des grands supporters du concept de parc pour la paix, partiellement parce qu’il s’accommode avec de larges agendas politiques liés à la “Renaissance Africaine”. Cet agenda relative aux “Solutions africaines pour des problèmes africains” a vu le jour dans une Afrique du Sud post-apartheid et est incarné dans la nouvelle génération des hommes d’états tells que Kagame, au Rwanda et Museveni en Uganda. Nelson Mandela lui-même a supporté le mouvement de parc pour la paix “Je ne connais aucun mouvement politique, aucune philosophie, aucune idéologie qui ne s’accorde pas avec le concept de parc pour la paix comme nous voyons aujourd’hui ses fruits. C’est un concept qui peut être adopté par tous. Dans un monde divisé par des conflits et des divisions, la paix est l’une des pierres angulaires pour l’avenir. Des parcs pour la Paix sont des éléments importants dans la construction de ce processus, non seulement dans notre région, mais aussi potentiellement dans le monde tout entier” (cité par Ameron et Buscher, 2005, p.168).

Raison d’être pour les Aires Protégées Transfrontalières Comme l’indique le discours de Mandela, l’idée des parcs transfrontaliers fait appel à une gamme d’acteurs. Les politiciens africains peuvent se rallier autour de l’idée des solutions africaines, assis dans des forums sur la coopération économique régionale; les défenseurs peuvent y voir efficience dans l’extension et l’harmonisation des efforts de protection; les hommes d’affaires peuvent y voir des opportunités pour l’expansion du tourisme; les gouvernements locaux et les ONGs peuvent y voir des perspectives pour des approches communautaires et le partage des bénéfices. Dans cette partie, l’on évaluera les bénéfices potentiels des APTs, tels que perçus par quelques uns des intervenants. En même temps que l’appel général pour les APTs est utile pour la construction des coalitions, le PICG et les autres doivent aussi reconnaître des problèmes qui peuvent naître des agendas qui sont les mêmes uniquement superficiellement. Le fait que différents intervenants supportent la GRNT pour des raisons différentes, et que ces raisons sont souvent basées sur des suppositions naives sur ce que la GRNT peut réalistement apporter, est une source potentielle de tensions qui doit être ménagée.

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Justification écologique L’argument écologique pour la gestion transfrontalière est basé non pas sur le besoin d’avoir une coopération entre les agences, mais sur la nécessité de gestion à plus larges échelles, et celle pour une conservation qui va au de là des frontières des aires protégées existantes. Le besoin d’opérer à l’échelle du “paysage” est nécessaire là où il est anticipé que les structures écologiques au niveau du paysage auront un effet significatif sur des variables tels que l’abondance des espèces et leur distribution (Fahrig, 2005). Quand tel est le cas, il faudra, pour réussir en conservation, d’opérer des changements dans la gestion: au lieu de se concentrer sur une seule espèce, mais de considérer plutôt l’écosystème dans son entièreté; au lieu de se concentrer sur la gestion du parc uniquement, mais de considérer aussi les terres autour et entre les parcs, c-a-d tout le paysage en entier au lieu de ses fragments (With, 2005). Plusieurs aires protégées ne sont pas suffisamment larges pour assurer la préservation de la biodiversité sur une longue période de temps, avec des difficultés particulières pour maintenir des populations viables face aux dérangements inévitable. L’on sait que des espèces peuvent être en vois d’extension même quand elles existent dans les aires protégées (APs) (Wilkie et al., 2008) et l’on sait aussi que les APs, sont souvent trop exigües pour maintenir les processus d’évolution et écologiques (Danby et Scott Slocombe, 2005).

Des avancées en télémétrie dans les années 1960 (Rolstad, 2005) et les technologies dans l’analyse spatial dans les années 1980 (particulièrement les Systèmes d’Information Géographiques) ont renforcé le potentiel pour les gestionnaires défenseurs de comprendre comment les espèces interagissent avec les paysages. Dans le Rift Albertin, par exemple, il y a maintenant une meilleure compréhension des mouvements des espèces telles que les éléphants dans les paysages (Plumtre et al, 2007, 2008) et il y a des projets d’étendre cette compréhension grâce, par exemple, au marquage des lions. “Pour nous, l’approche de paysage est basée sur l’identification des menaces et des cibles. Premièrement, nous identifions les cibles ensuite les menaces et finalement nous travaillons sur les stratégies d’atténuation. Quelques cibles de conservation peuvent être locales, mais les menaces sont souvent externes et agissent sur une plus large échelle, aussi doivent l’être nos efforts pour réduire ces menaces” Eugène Rutagarama, Directeur du PICG.

Les arguments écologiques pour la GRNT sont:

• De larges espaces contigus réduisent l’impact des dérangements sur des communautés écologiques, réduisant le risque d’extinction.

• De larges espaces aident pour le maintien des populations viable, spécialement des grands carnivores • Facilitation dans le contrôle des espèces nuisibles et espèces étrangères envahissantes • Facilitation dans le contrôle du braconnage et de commerce illégal.

• Facilitation pour adaptation au changement climatique, spécialement quand les espèces sont obligées de migrer au delà des aires protégées.

• Maintien des processus écologiques et des fonctions (même si ceci est principalement un bénéfice là où il existait antérieurement des barrières physiques aux mouvements des espèces au delà des frontières).

Justification relative au développement de la Paix

Il existe une malheureuse association géographique entre les forêts tropicales et les conflits violents, dont plusieurs conflits à proximité des forêts humides africaines telles que celles en RDCongo, Burundi, Rwanda, Libéria, Sierra Leone, Guinea et Côte d’Ivoire. Les forêts offrent de cachette pour des armées des rebelles, de même que les ressources “pliables” qui peuvent supporter les conflits armés. Les terres avoisinantes à ces forêts abritent aussi les populations parmi les plus pauvres au monde, offrant des opportunités pour le recrutement des soldats, y compris parmi les enfants. José Kalpers (2001) a noté que le massif des Virunga est non seulement attractif pour les forces militaires opérant dans la région, mais aussi pour les civils à la recherche d’abri pour échapper aux conflits.

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Pendant que le conflit est souvent désastreux pour la conservation, les situations post-conflictuelles peuvent également être mauvaises (Mc Neeley, 2003), avec des difficultés dans la gestions des ressources naturelles résultant de: faible capacité des autorités de l’état, la destruction des infrastructures contraintes


à l’exploitation des ressources, la demande des terres pour les retournés, le besoin d’exploitation des ressources pour rembourser les dettes de la guerre, le besoin d’accorder le patronage aux alliés, la croissance de l’”économie de guerre” informelle, la dépendance accrue de la population locale aux ressources naturelles, le lent rétablissement de la société civile et l’insuffisance du pouvoir pour la population locale à représenter leurs intérêts à travers des canaux démocratiques. Peut être, le souci même le plus important pourrait être le danger de la spirale vicieuse dans laquelle une telle faible gourvernance post conflictuelle offre des conditions qui favorisent le renouvellement du conflit, telles que la pauvreté et les inégalités encore plus profondes. L’économie des ressources post – guerre peut être désastreuse pour les pauvres et peut saper aux efforts de construction d’une paix durable, par l’exacerbation de quelques unes de ces mêmes insécurités qui ont alimenté les hostilités sociales en première place. Selon quelque recherche, la fenêtre d’opportunité pour corriger la gestion des ressources est très étroite, non seulement pour assurer la durabilité mais aussi l’anticipation de la probabilité pour les griefs supplémentaires. Collier et al. (2003) a trouvé que 44% des pays qui ont traversé un conflit violent retournent à la guerre endéans une période de 5 années de cessez-le feu, tandis que la Banque Mondiale a trouvé que 50% retournent à la violence endéans une décennie suite à la détournement des fonds générés par les ressources naturelles.

Les Aires Protégées transfrontalières sont perçues par certains intervenants comme un moyen pour sortir des cercles vicieux de conflits environnementaux et de travailler pour un cercle plus vertueux de maintien de paix environnemental. Les principaux arguments pour croire que les APTs sont capables de produire de tells résultats sont que la gestion coopérative et effective des ressources naturelles peut aider à supporter: la base des revenues pour renforcer l’état; investissement pour le développement des infrastructures et les services sociaux, une attention pour la reconstruction de la société civile, et le maintien de la paix environnementale en résolvant le problème d’inégalité sociale (Conca, 2002).

Justification relative au développement économique

Le troisième justificatif et objectif pour la GRNT est le développement économique, avec des opportunités qui sont générées par les bénéfices visés d’extension, la recherche de paix et plus généralement, les avantages issus de la coopération au delà des frontières nationales. Mettre l’accent sur le développement économique reflètent les priorités du gouvernement et du secteur privé. Cependant, il est aussi une justification qui est appuyé par la perspective de paysage en conservation, dans lequel la conservation se comprend comme dépendant non seulement des aires protégées mais aussi des établissements humains dans lesquels elles sont situées. Pour certains intervenants, le développement économique tend à être une finalité pour elle-même; pour les autres, il tend à être plutôt un moyen vers une finalité de conservation, basée sur la supposition que le développement économique est une condition nécessaire pour un comportement enclin à la conservation.

Par rapport aux parcs transfrontaliers, les avantages économiques peuvent résulter du tourisme basé sur la nature grâce au marketing de plusieurs sites et des déplacements plus aisés entre les différentes attractions. A titre d’exemple, l’une des attractions pour le secteur privé du Parc Transfrontalier du Grand Limpopo était la possibilité de faire le marketing le “Krugrer plus” en tant que circuit touristique unique (Wolmer, 2003), tandis que dans le Rift Albertin, il existe un potentiel de faire le marketing d’un circuit touristique complet combinant les attractions touristiques de la Réserve de Semuliki, les Montagnes de la Rwenzori et le Parc National de Virunga (Sandwith et al., 2001). L’accent mis sur le tourisme, particulièrement dans le cas du Parc Transfrontalier du Grand Limpopo, a conduit à quelque inquiétude sur les mobiles et les bénéficiaires de GRNT. Ameron et Busher (2005), Huges (2003) et Wolmer (2003) tous pointent le doigt sur une idéologie néolibérale qui sous-tend le mouvement de parc pour la paix, illustré par une commoditisation progressive de la nature et une commercialisation de la conservation. Pour les APTs en Afrique australe, les avantages de cette commercialisation n’ont pas toujours équivalu aux attentes, principalement parce que les investissements du secteur privé sont restés relativement bas et la croissance du tourisme a été plutôt modeste (Ameron et Busher, 2005). Par rapport aux gains commerciaux potentiels provenant de l’expansion des frontières de la conservation, il est important de considérer aussi des menaces possible aux communautés locales – “transfrontalier” est typiquement appliqué aux animaux et arrangements de gouvernance, tandis que pour les communautés locales, les frontières deviennent moins perméables conduisant aux options de survie plus réduites (Kayitare, 2005). L’expérience de l’Afrique australe suggère que le PICG et les partenaires doivent reconnaître que les intérêts des intervenants qui bénéficient du tourisme ne sont pas toujours alignés aux intérêts des autres intervenants et aussi que la promesse d’expansion du tourisme a quelques fois surpassé la réalité.

Théorisation de la GRNT

Une ambition basique de la GRNT est de transformer la relation entre les acteurs transnationaux d’une relation de compétition / conflit en une relation de coopération. Une telle transformation est souvent présentée comme un mouvement le long d’un spectre linéaire, avec conflit sur un bout et collaboration sur l’autre bout. Par

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exemple, Sandwith et al. (2001) identifient six ‘niveaux de coopération’: • Absence de coopération • Communication • Consultation • Collaboration • Coordination de la planification • Coopération totale Plus récemment, les chercheurs étudiant la gestion transfrontalière des ressources en eau ont observé qu’il est possible pour les états de s’engager dans des modes de haut niveau de coopération et de haut niveau de conflit en même temps’ (Mirumachi, 2007, p.4). Cette re-conceptualisation de la relation entre la coopération et le conflit semblerait hautement pertinent pour la GRNT dans le Rift Albertin Central. Si l’on se réfère à l’histoire, l’on pourrait même proposer que à travers le temps, les frontières des parcs telles que celles du massif des Virunga étaient devenues des arènes de sécurisation et même de conflits violents entre les états, et en même temps en devenant des arènes progressivement d’intense collaboration dans la gestion du parc. Ceci n’est pas pour dire qu’il y a une relation positive entre conflit et coopération, mais de dire tout simplement que conflit et coopération ne sont pas mutuellement exclusif et qu’il y a une simplification excessive en les plaçant à deux bouts différents du spectre.

Ci-dessus: Destruction d’un piège pendant le recensement transfrontalier des gorilles de montagne dans le massif des Virunga. Photo fournie par PICG. Ci-dessous: Patrouille coordonnée. Photo par José Kalpers/PICG.

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Lejano (2006) décrit deux modèles de coopération qui peuvent expliquer le comportement des acteurs dans les parcs transfrontaliers. Le premier modèle est décrit comme des “verres théoriques pour jeux” qui revient essentiellement à rationaliser l’intérêt personnel. De cette perspective, les intervenants vont mouvoir vers la coopération parce que les institutions économiques et les autres deviennent structurées de façon à rendre la coopération le meilleur choix d’action pour toutes les parties. Une telle restructuration peut être réalisée, par exemple, grâce aux accords de partage des revenus qui assurent que les deux côtés d’une frontière bénéficieront de la croissance des revenus total du parc – ‘une propriété émergente du système devient un résultat plus – plus réalisé dans le contexte du cadre de partage des revenus’ (Heyns et al., 2008, p.381). Ceci contraste avec une situation où il n y a pas de régime de coopération, où le moyen rationnel de répondre aux autres est à travers le choix indépendant et non coordonné – ou en d’autres mots, la solution de Nash (Dombrosmsky, 2008). Supposons qu’il y ait mille personnes vivant autour d’une forêt et ces personnes ne communiquent pas entre elles et n’ont pas de règles qu’elles appliquent. A partir de leurs perspectives individuelles et isolées, il est dans leur intérêt pour chacun de prendre avantage de la ressource en coupant les arbres – chacun reçoit tous les avantages issus de l’effort de couper un arbre et si il ne le fait pas, les autres le feront sûrement. D’autre part, ça ne veut absolument rien dire pour chacun d’eux de planter les arbres – puisque les avantages issus de ses efforts seront jouis – plus tard dans l’avenirpar les autres 999 individus. Aussi le comportement individuel rationnel est de couper les arbres et de ne pas en replanter. Collectivement, un tel comportement ‘rationnel’ est bien sûr désastreux – c’est une ‘Solution Nash’, mieux connue en conservation comme ‘la tragédie des commons’. Les interventions de la gouvernance, comprenant les règles sur le partage des revenus, peuvent changer les ‘règles du jeu’, en ajustant la structure économique de la situation de façon à favoriser le comportement qui est collectivement rationnel.


Une alternative à l’insistance sur la rationalité économique comme explication pour le comportement consiste à mettre l’accent sur les relations humaines (Lejano, 2006). Construire les relations entre les partenaires en conservation demande de passer du développement des intérêts mutuels au développement des identités mutuelles, qui peuvent être construites autour des symboles partagés tels que le parc lui-même ou les espèces charismatiques comme les gorilles de montagne. Les activités exécutées conjointement, telles que les patrouilles des gardes et les recensements des gorilles, permettent aux participants des deux côtés de la frontière de se voir eux-mêmes comme un groupe, avec une identité collective. Dans une étude menée en 2003 et portant sur 136 complexes de parcs transfrontaliers, Zbicz a trouvé que l’existence des contacts interpersonnels est le déterminant le plus fort pour une coopération active (Lejano, 2006). Regarder la coopération à travers les lentilles des relations interpersonnelles, avec la force des institutions transfrontalières liées à la largeur et la profondeur de ces relations, permet une meilleure compréhension de l’importance du passé. Avec l’analyse du choix rationnel, le passé est largement sans importance puisque les choix actuels sont basés sur les attentes pour de futures avantages. Avec l’accent mis sur les relations, le passé devient très important, parce que les caractéristiques pour des relations fortes, telles que la confiance sont le résultat de l’expérience antérieure.

Analyse du thème

Les premières années de la collaboration informelle Les tentatives initiales pour développer la coopération bilatérale et trilatérale dans la gestion des parcs n’ont pas réussi à gagner de l’entrain pour être poursuivies. Par exemple, une réunion Tripartite pour le Développement du Tourisme s’est tenue à Kigali en 1973 en vue de développer un plan d’action régional, mais n’a pas réussi à porter de fruit (d’Huart, 1989). Le prédécesseur du PICG, le Projet de Gorille de Montagne (MGP), a été formé en 1979 avec un mandat de travailler au Rwanda uniquement. La nécessité d’opérer au delà des frontières nationales a été suscitée par l’expérience même de MGP issue des réalités de la conservation des gorilles, mais aussi d’une sensibilisation croissante parmi les autres agences de conservation opérant au sein du Rift Albertin. Vers la fin des années 1980s, la reconnaissance de l’importance de la collaboration tranfrontalière a commencé à prendre pied réellement. En 1989, un forum régional sur les écosystèmes des forêts afromontaines a été formée et sa première conférence a eu lieu cette même année à Cyangugu, avec deux suivantes, respectivement à Bujumbura en 1992 et Mbarara en 1994 (Lanjouw et al., 2001). Aussi à lafin des années 1980s, l’UE était à la recherche des moyens pour relier ses interventions à l’Est du RDCongo et à l’autre côté de la frontière en Uganda. Le résultat était un plan d’action recommandé qui impliquait entre autres choses, l’expansion du Statut de Patrimoine Mondial au de là de la frontière à partir du PNVi dans la partie ougandaise de l’écosystème; l’extension et l’harmonisation du tourisme aux gorilles; l’harmonisation des plans de gestion; et l’établissement d’un Comité de Gestion des Ressources (d’Huart, 1989).

La guerre a frappé la région en 1990, avec le FPR basé en Uganda et combattant pour saisir le pouvoir au Rwanda. La RDCongo elle était immergée dans ses propres problèmes, avec les crises économiques et politiques qui ont conduit aux violentes émeutes en 1991 et le retrait de la plupart des donateurs. Les relations entre la RDCongo, Rwanda et Uganda étaient telles que les frontières étaient fermées durant toute la période de la guerre rwandaise entre 1990-1994. Tenant cela en considération, il est vraiment très remarquable que les partenaires du MGP aient été capables de réunir les trois Autorités des Aires Protégées (AAPs) en 1991 et aient réussi à arriver à un accord sur un programme de conservation impliquant tous les trois pays, avec un cadre présageant sur la collaboration transfrontalière. A ce point dans ce rapport, nous devons souligner cela comme un point critique de l’histoire de la collaboration transfrontalière du PICG. Apprendre des leçons à partir de l’expérience du PICG revient en grande partie à essayer de comprendre cette réalisation. Dans le reste des sections de ce chapitre du présent rapport, nous allons continuer à décrire les activités du PICG. Dans le chapitre qui va suivre, nous allons prendre une approche plus analytique en vue d’arriver à cette compréhension. Les activités initiales du PICG consistaient essentiellement à supporter les trois AAPs, octroyant des équipements de base, qui étaient souvent pillés, suite au conflit. Pendant la période 1991-1994, les activités transfrontalières du PICG étaient largement confinées en RDCongo et Rwanda, avec des réunions bilatérales des représentants des deux AAPs et des visites transfrontalières des personnels de terrain. A partir de Novembre 1993 jusqu’au génocide d’Avril 1994, il y avait eu une brève période pour l’organisation des patrouilles conjointes ORTPNICCN avec des équipes d’à peu près 10 gardes pour camper et travailler ensemble pendant environ une semaine. A ce moment là, les relations entre le Rwanda et l’Uganda s’étaient trop détériorées pour s’engager dans ce genre patrouilles. Par exemple, il arrivait que les gorilles traversaient occasionnellement la frontière en venant de Bwindi vers la Réserve Forestière de Sarambwe, un événement qui a toujours causé une grande inquiétude suite au niveau très bas de protection au niveau de Sarambwe. Quand ceci est arrivé en 1993, le PICG a pu contacter le personnel de l’ICCN au niveau de Rumangabo qui ont accepté de détacher une patrouille dans cette partie. Vers la fin des années 1990s, il y avait des réunions informelles entre les AAPs de QENP et le

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PNVi, spécialement sur l’utilisation des pêcheries sur les lacs, mais celles ci n’ont toujours pas résulté en une coopération formelle quelconque. “Les patrouilles conjointes se sont bien déroulées pendant à peu près six mois avant le génocide. Elles étaient très remarquables – tellement effectives, partiellement puisque chacune des équipes voulait montrer à l’autre ses bonnes performances. Il y avait un sens de fraternité dans ce genre d’événements, Je voyais des Congolais porter de chemises uniformes rwandaises et vice – versa – ils s’échangeaient des uniformes comme des joueurs de football”, José Kalpers, Responsable Programme, African Parks Networks et Ancien Coordinateur du PICG.

“Les réunions régionales étaient la fondation pour construire la confiance et la collégialité. Les amitiés se sont formées et les conservateurs étaient capables de traiter des problèmes qui auraient autrement demandé l’implication de la police. Il y avait beaucoup d’exemples de petits conflits qui étaient résolus quand ils étaient encore minimes. Par exemple, les vaches qui se faisaient attraper en broutant au mauvais côté des frontières étaient exactement le genre de chose qui avaient auparavant régénéré en incidents majeurs. Les réunions régionales avaient eu un impact profond”. Annette Lanjouw, Directrice du Programme des Grands Singes, Fondation Arcus et Ancienne Directrice du PICG. Après le génocide, la collaboration entre le Rwanda et la RDCongo est devenue plus difficile puisque les gouvernements sont tombés en désaccord sur la crise des réfugiés et que la RDcongo elle-même est entrée dans une guerre civile. Vers les débuts de 1997, avec la chute de Mobutu, un climat plutôt meilleur pour la coopération a vu le jour (Kalpers, 2001) et les activités suivantes devinrent des activités principales facilitées par le PICG: • Tout d’abord, le PICG a ouvert des programmes nationaux dans chaque pays.

• Communication et partage d’information. Les personnels des AAPs ont partagé l’information d’une manière croissante avec leurs homologues dans les pays voisins, dont l’information sur les mouvements des gorilles, le braconnage, et les données de monitoring. Dans les années antérieures, quand les relations entre le Rwanda et le RDCongo étaient marquées de sceau par l’amitié personnelle entre Mobutu et Habyarimana, le PICG avait réussi à négocier une licence pour communication radio entre Ruhengeri et Rumangabo, permettant la communication journalière. Pendant que ceci n’a plus été possible depuis le génocide, l’utilisation des téléphones mobiles et l’e-mail a permis le maintien et le renforcement de la communication. Ceci a de façon croissante rendu possible la gestion coopérative des situations de conflits potentiels telles que les moments où les groupes de gorilles arrivaient à traverser les frontières. • Les réunions bilatérales entre le Rwanda et la RDCongo ont commencé en 1992, et plus tard entre la RDCongo et l’Uganda et finalement les réunions régionales entre les trois pays ont commencé en 1995. Ces réunions régionales trimestrielles ont eu lieu et impliquaient les personnels de terrain et aussi ceux des sièges des trois AAPs, étaient organisées, financées et facilitées par le PICG. Comme c’est le cas jusque même aujourd’hui, chaque réunion dure deux à trois jours et comporte un thème central particulier, dont la formation et la discussion. Les thèmes discutés comprennent par exemple, le Ranger Based Monitoring, le développement des entreprises, la protection et application de la loi, l’écotourisme, la transmission des maladies, et le thème sur les parcs pour la paix. • Des programmes régionaux de formation ont été développés, reflétant la priorisation du renforcement des capacités des AAPs par le PICG en tant que base de gestion au niveau national et régional. Ces programmes comprennent la conservation communautaire, le Monitoring basé sur le travail des gardes (RBM), le tourisme aux gorilles, les langues étrangères, les techniques de lutte contre braconnage (Lanjouw et al., 2001). • Le monitoring basé sur les gardes (RBM) a été initié au PNVi (RDCongo) en 1997 et a été régionalisé avec son introduction au Rwanda et en Uganda en 1998/99. • Des activités conjointes, dont les patrouilles conjointes, devenues patrouilles coordonnées, les recensements des gorilles, et les activités anti-braconnages. Les patrouilles conjointes ont été relancées après le génocide et en 2006 il y avait eu des patrouilles tri-nationales. Cependant les forces de sécurité ont soulevé des inquiétudes relatives à la traversée des frontières particulièrement en transportant des armes et depuis lors, les patrouilles coordonnées ont remplacé les patrouilles mixtes. Des patrouilles cordonnées entre ICCN et ORTPN ont été suspendues en 2007, mais ont été encore reprises en Janvier 2009; et elles continuent aussi entre ORTPN et UWA. • Assistance dans la fourniture des équipements, dont l’octroi des unités GPS, les binoculaires, les cameras digital... 68


• Collaboration avec les forces armées et les autres partenaires pour l’amélioration de la sécurité des agents de parcs et des visiteurs. • Partage des expériences et adoption des interventions dans la conservation communautaire. La “GRNT” a offert la chance aux trois AAPs d’apprendre des unes aux autres. Par exemple, l’expérience de UWA sur la collaboration avec les communautés locales a inspiré l’exemple à ORTPN et ICCN, qui les a aidées à décider que le renforcement des bénéfices communautaires est le chemin correct pour le progrès”. Eugène Rutagarama, Directeur du PICG.

Figure 1. Les 6 Unités de Planification continues dans le Cadre 2004-30 pour la préservation dans le Rift Albertin

Formalisation et Institutionnalisation L’UWA, ICCN et ORTPN ont fait des progrès considérable par la coopération informelle et avec base sur terrain. Néanmoins, l’on a progressivement senti le besoin impératif d’impliquer les gouvernements à travers des arrangements plus formels comme progression nécessaire et viable, malgré la présence de certains risques. En Février 2001, la Fondation MacArthur a supporté l’organisation d’une réunion des AAPs et ONGs pour initier le processus de planification stratégique pour le Rift Albertin tout entier. La Société de Conservation du Rift Albertin (ARCOS) a été sélectionnée pour faciliter le processus de planification, avec un comité de pilotage composé de Dian Fossey Gorilla Fund International (DFGFI), l’Institut de Conservation des Forêts Tropicales (ITFC), l’Institut pour l’Environnement et Ressources Naturelles du l’Université de Makerere (MUINER), le Wildlife Conservation Society (WCS), le PICG et le WWF. Ce processus de MacArthur a été suivi par le travail d’évaluation scientifique et aussi avec le Cadre de Conservation du Rift Albertin 2004-2030 qui a établi une série d’objectifs pour le Rift Albertin et les six paysages écologiques (connus sous le terme de ‘Unités de Planification’) autour desquels des partenariats de planification seraient développés (Fig.1). L’Unité de planification 2 de ce Cadre est le Paysage Ecologique du Grand Virunga.

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En Janvier 2004, le processus transfrontalier à petite échelle a été lancée lors d’une réunion à Goma facilitée par le PICG et à laquelle participaient les Directeurs Exécutifs de l’ORTPN, ICCN et UWA. Cette réunion a conclu sur la signature d’un Memorandum of Understanding pour le Réseau des Aires Protégées du Rift Albertin Central. Comme défini dans ce nouveau processus, le Rift Albertin Central comprend les six parcs nationaux qui forment l’Unité 2 dans le processus MarcArthur/ARCOS, mais pas les réserves forestières les réserves de faune. C’est peut être pour cette raison que certaines personnes voient le processus du PICG comme faisant parti du Cadre 2004-2030 tandis que d’autres le voient comme une alternative. Des éléments clés de ce MoU étaient l’accord pour le Développement d’un Plan Stratégique Transfrontalier, une initiative pour la coordination de la gestion des parcs et l’établissement d’un Secrétariat Central (TCS) avec deux membres issus de chacune des AAPs et du PICG. En Octobre 2005, cet MoU a été renforcé davantage par la Déclaration de Goma, qui a mis l’accent sur les efforts nécessaires pour progresser vers la formalisation des accords pour une gestion transfrontalière et pour la plaidoirie / soutien auprès des gouvernements respectifs en vue d’un engagement financier pour la mise en oeuvre du Plan Stratégique. Cette déclaration a été signée par les ministres d’état en charge de la gestion des ressources naturelles des trois pays. En Mai 2006, les directeurs des trois AAPs ont adopté le Plan Stratégique Décennal Transfrontalier produit par le TCS avec le support du PICG. Au même moment les directeurs ont également signé le Memorandum Trilatéral pour le Monitoring Collaboratif et le Partage des Revenus de Tourisme issus des Groupes de Gorilles Transfrontaliers. Sommaire du Plan Stratégique Transfrontalier

Le plan établit la structure institutionnelle pour la mise en exécution de la GRNT. Ceci comprend:

• Un Conseil Interministériel de Collaboration Transfrontalière: Des représentants des ministères concernés dans les trois pays. • Le Secrétariat Central pour la Collaboration Transfrontalière (TCS): Les DirecteursExécutifs et un Technicien Associé de chaque AAP. • Le Secrétariat Exécutif pour la Collaboration Transfrontalière (TES): Ceci n’a pas été mentionné comme tel dans le Plan Stratégique, mais été référé en tant que secrétariat à temps plein. Les membres sont constitués de trois employés à temps plein issus de chaque pays. • Quatre Comités Techniques Régionaux: Recherche, Tourisme, Conservation Communautaire et Développement des Entreprises, Sécurité et Application de la Loi. Les membres de ces comités sont des représentants provennant des trois AAPs, plus six autres membres.

L’intention du plan est de travailler vers l’objectif d’assurer la “Conservation durable de la biodiversité du Rift Albertin Central pour développement socio-économique durable, à travers une gestion stratégique collaborative”. Pour atteindre cet objectif, le plan identifie huit ‘domaines de résultats’: 1. Environnement Favorable: politiques et Lois 2. Gestion du Paysage. 3. Capacité effective de Gestion 4. Collaboration 5. Application de la Loi 6. Education et Sensibilisation 7. Développement Economique 8. Durabilité Financière Dans ce chapitre, nous avons sommairement présenté le contexte et le développement de la GRNT dans le Rift Albertin Central. Dans le chapitre suivant, nous présentons l’analyse de cette expérience de façon plus détaillée, en identifiant les leçons pour le PICG pour la large communauté de conservation.

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Leçons Apprises Un Modèle ONG-Etat de GRNT? Au départ, les partenaires n’avaient pas conception d’un modèle particulier de GRNT – du moins pas dans le sens d’identifier et de choisir parmi les alternatives possibles. Ceux qui étaient impliqués dans les premiers jours de la collaboration transfrontalière rapportent à propos de lourdes contraintes dans lesquelles ils devaient opérer et qui ont dicté les démarches qui ont été entreprises. Par exemple, un accord formel international s’est révélé un départ convenable pour certains parcs pour la paix en Afrique Australe, mais celui-ci n’était pas une option pour la région des Grands Lacs. Malgré l’absence d’option tel que rapporté, un modèle distinctif (peut être même unique) pour la GRNT a évolué. Nous l’appelons le modèle ONGEtat. Pour commencer, nous définissons simplement cela comme modèle de GRNT avec deux éléments de base: premièrement, le processus est initialement conduit par une ONG (ou des ONGs) et en deuxième lieu, les agences gouvernementales deviennent les partenaires les plus importants dans la planification et l’exécution. Nous proposons que le modèle NGO-Etat est essentiel pour comprendre le succès dans le développement de la GRNT dans une région frappée par un conflit. Nous examinons cette proposition dans les détails en considérant les quatre éléments de l’évolution de la GRNT dans la région: 1. Leadership et partenariat: Nous menons une réflexion, en particulier sur les leçons à apprendre du leadership d’ONG

2. Phases: Ce terme est utilisé en référence aux échelles auxquelles la coopération est active et le type de mécanisme en place pour coordonner cette coopération. Les échelles et la coordination changent dans le temps, alors les différentes ‘phases’ représentent les différentes étapes dans la progression vers la maturité de la GRNT. Nous suggérons par tentative que ces phases peuvent être considérées comme des tendances observées dans le cycle vital des ONGs. 3. Institutionnalisation: Ceci est en effet l’un des aspects de coordination de la collaboration, mais son importance mérite toute une section propre. Il suscite d’importantes questions sur l’adéquation entre les structures administratives et les tâches présents. 4. Financement: le financement détermine le genre d’activités, l’étendue et les structures qui peuvent être développées ainsi que leur durabilité. Ici aussi, il est question d’’adéquation’, étant donné que les agendas des donateurs et les cadres temporels ne sont probablement pas optimal pour tous les aspects de la GRNT. Leadership et Partenariats “C’est un partenariat remarquable ONG-AAP – remarquable et effectif. C’est un modèle intéressant et réaliste, particulièrement pour travailler avec les gouvernements dont les relations au sens plus larges ont été si difficiles”. Giusseppe Daconto, CARE International, Kigali Même s’il est courant pour les ONGs de jouer certains rôles dans la GRNT, il est cependant moins fréquent que ce rôle relève du leadership. Le Grand Limpopo, l’Initiative du Bassin du Nil, et d’autres exemples bien connus ont commencé ou bien avec le leadership du gouvernement, ou bien celui ci s’est vite impliqué. Les personnes qui ont été interviewées ont donné au moins des réponses qui peuvent être classées en trois séries sur la question

Ci-dessus: Christopher Masaba avec le Uganda Wildlife Authority participent dans le recensement des gorilles de montagnes dans le Massif des Virunga, photographié ici dans le Parc National des Volcans, Rwanda. Ci-dessous: Les équipes de recensement comprennent les membres de tous les trois pays. Ici ils lèvent le camp. Photos fournies par PICG.

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de savoir pourquoi ce modèle a été effectif: a) Le contexte de la situation, b) Le style du leadership, et c) Les caractéristiques du PICG. Concernant la situation, il est reconnu que l’instabilité sévère et prolongée dans la région nécessitait un facilitateur qui devait s’efforcer (à des degrés variés de réussite) de paraître neutre et de servir comme catalyseur pour le dialogue et la collaboration entre les AAPs et leurs ministères tutelles. En d’autres mots, le modèle ONG-Etat est un ‘modèle – conflit’ approprié pour la GRNT. Quant au style de leadership, des leçons apprises antérieures ont font rapport en détail sur le mandat du PICG de travailler intimement avec les AAPs, en les aidant à construire leur capacité et à réaliser des partenariats équitables. Nous n’allons pas répéter ici les détails d’une telle approche, mais seulement mettre l’accent sur le fait que c’est cette même stratégie qui caractérise la vision du PICG en tant que facilitateur autant que conducteur de la GRNT. Sur les aspects relatifs aux caractéristiques du PICG, nous devrions nous rappeler que le PICG n’est techniquement pas une ONG, mais un programme qui est lui-même fruit d’un partenariat; un tel contexte a influencé l’orientation culturelle du PICG vers une approche de travail en partenariats. Il est aussi important de noter que le PICG a trois ‘parents’ très influents, qui lui donnent un niveau de crédibilité organisationnelle depuis sa conception. Plus important encore peut-être est de noter que ces parents ont très bien travaillé ensemble, avec un niveau de confiance et de transparence, dont on dit qu’il n’est pas en tout cas typique de coalitions de conservation de si haut niveau. Ici la leçon est que, étant donné le conflit inter-état, le modèle NGO-Etat pour la GRNT peut être effectif sur le court terme à travers l’engagement pour un partenariat équitable. Nous devons être prudent en insistant sur le fait que ce modèle peut convenir pour le court terme, d’autant plus qu’il y a la question de savoir comment ce modèle va évoluer pour refléter les relations qui s’améliorent progressivement entre les trois pays, une capacité plus ou moins équilibrée à travers les trois AAPs, ainsi que l’évolution générale du modèle de GRNT vers les institutions plus formelles. Par exemple, lors de la revue de la proposition initiale pour le financement du projet de DGIS, l’Ambassade des Pays Bas a engagé le PICG dans un débat critique sur le rôle approprié d’une ONG, un aspect qui continue à être sujet d’un intense débat aussi bien à l’intérieur du PICG qu’entre les partenaires. Le consensus global est que le rôle du PICG sera celui d’appui et moins celui de dirigeant et de facilitateur. Ce changement de rôle a été en quelque sorte entraîné par les prescriptions du donateur, mais ce qui est encore plus important et plus satisfaisant, c’est que ceci fait objet d’une demande par les AAPs ellesmêmes, et plus récemment par le nouveau SET du Grand Virunga qui est actuellement entrain de renforcer sa confiance de pouvoir travailler directement à travers les AAPs. Cependant, il reste encore à voir l’extension et la vitesse de développement de cette capacité du SETGV, étant donné les nombreux obstacles qui existent déjà et qui entravent ce processus. Premièrement travailler à travers le PICG reste une option plus facile pour la conduite de plusieurs activités transfrontalières, simplement parce que le PICG a de l’expérience et de la capacité. Ainsi il est encore relativement plus facile pour les conservateurs d’organiser les patrouilles conjointes à travers le PICG, encore plus difficile de le faire directement à travers les AAPs et encore moins approprié de le faire à travers le SET. Aussi, il y a toujours lieu d’engager des débats intéressants sur la rapidité et l’étendue de la transition vers un secrétariat qui travaille exclusivement sous la conduite des AAPs.

Une minorité des interviewés estiment qu’il serait une erreur que le PICG remette entièrement la direction et le leadership, croyant que si la gestion du secrétariat était laissée aux AAPs, les interférences politiques pourraient affaiblir sa neutralité et son efficacité. Même s’il y a inévitablement quelque nervosité par rapport à cette importante transition, nous trouvons persuasifs les arguments en faveur de la continuation de sa stratégie d’incapacité /renforcer les AAPs, et de supporter l’institutionnalisation du SET. Ces stratégies, d’une manière vitale, aident à assurer l’appropriation et l’engagement du processus tranfrontalier par les AAPs et de la conservation d’une manière générale. L’arrêt de la dominance du PICG aussi dans ce processus rend plus facile pour le secrétariat d’impliquer d’autres acteurs, ce qui est nécessaire pour l’efficacité et la durabilité de la collaboration. Clairement, le PICG pourra maintenir les vieux rôles et développer de nouveaux en même temps que cette transition évolue. Comme indiqué ci dessus, il y a des choses que le PICG exécute actuellement plus efficacement que ne le feraient d’autres partenaires, telle que la facilitation les patrouilles conjointes. Le PICG pourra sans nul doute maintenir ces fonctions transfrontalières, tout en travaillant sous le mandat des AAPs. En même temps, une fois distancé du fonctionnement du secrétariat, le PICG sera plus capable de faire de la plaidoirie pour ses objectifs de conservation à travers le secrétariat. Les phases

“La GRNT n’est pas en fait un modèle de gouvernance axée sur l’approche partant de la base vers le haut. C’est plus un catalyseur pour donner un élan autour du parc”. Anecto Kayitare, ancien Responsable 72


Transfrontalier Régional, PICG. La GRNT consiste fondamentalement à créer de nouvelles échelles de gouvernance et de gestion des liens entre ces échelles. La coopération transfrontalière peut être active à un nombre de niveaux. Au niveau local, par exemple, il peut y avoir coopération entre les gardes des parcs pour traiter des problèmes en rapport avec le bétail saisi dans les zones frontalières. Au niveau plus élevé, la coopération au niveau du parc en rapport avec la lutte contre le trafic organisé des animaux sauvages peut opérer à travers la collaboration entre les conservateurs et les responsables de police au niveau des districts. La collaboration en rapport avec le suivi des animaux ainsi que leur recensement pourrait exiger de monter un pas vers un autre niveau plus élevé, avec des accords entre les AAPs nationales, tandis que la coordination des politiques de tourisme pourrait exiger l’implication des ministres d’état ou même peut-être les forum régionaux tels que La Communauté Economique Est-Africaine. L’expérience dans la région Virunga-Bwindi révèle que le niveau d’échelle des activités de la GRNT est intimement lié à la structure institutionnelle ainsi que les moyens de coordination qui est approprié. A titre d’exemple, la coopération au niveau local peut être une coopération ad-hoc et coordonné d’une manière informelle, tandis que la coopération interministérielle requiert normalement une coordination plus formelle à travers quelque forme de signature d’un accord. En relation avec la GRNT dans le Rift Albertin Central, nous avons identifié trois phases de la GRNT.

Phase 3: Le Parc Transfrontalier Acteurs: Les ministres, les présidents Activités: Un plan d’autorite Unitaire

Phase 2: Le Niveau Ministériel; Institutionnalisé Acteurs: L’administration AAP, les Ministres d’Etats Activités: La planification conjointe et le monde transfrontières secrétariat Site du patrimoine, le partage de recettes, financement, Intervention d’urgence. Phase 1: Niveau opérationnel et informelle Acteurs: les gardes, les rangers, les gardiens, le chef des gardiens, les oNG Activités: Coordonnees des patrouilles, application de la loi, les surveillances et des recensements, la réunion régionale, la formation conjointe, Entreprise Figure 2: Trois phases de collaboration du Réseau des Aires Protégées dans le Grand Virunga Phase 1 a commencé au niveau de terrain avec la coordination informelle impliquant les activités de terrain des trois AAPs. Comme ci-haut décrit, cette approche de la GRNT a été adoptée quand la coopération plus formelle, au niveau ministériel n’était pas possible. “Nous avons développé la collaboration transfrontalière pendant plus de dix ans et ceci a marché sans l’implication des politiciens. Il était important pour UWA, ICCN et ORTPN de le faire – c’était important pour eux, malgré toutes les guerres”. Norbert Mushenzi, Directeur Adjoint, ICCN, Rumangabo.

• La phase 1 a permis quelques réalisations concrètes qui ont indubitablement contribué à l’efficience de la conservation. Ceux-ci comprennent: • Les patrouilles conjointes –qui sont devenues par après coordonnées • Les réunions régionales • Les collaboration pour lutter contre le braconnage et le trafic • Les arrangements pour apporter de l’aide aux gorilles blessés et orphelins • Partage des données • L’harmonisation du monitoring par le RBM • L’harmonisation du protocole de tourisme aux gorilles • Les recensements collaboratifs des animaux 73


• L’apprentissage et la dissémination des pratiques de conservation communautaire • Le partage des revenus avec les communautés (Uganda et Rwanda), • Le programme sur les entreprises pour la conservation • Les activités pour réduire le conflit homme-animaux • La collaboration avec les forces de l’armée et de la police dans l’amélioration de la sécurité des employés du parc et des visiteurs. “Si ce n’était pas arrivé, le destin des gorilles dans le Secteur Sud aurait été complètement différent. Je suis sûr de cela”. Jean Pierre d’Huart, Conservation Consultancy Services, Belgique. La Phase 1 dans les Virunga peut être considérée comme:

1. La seule voie par laquelle la GRNT aurait été essayé pendant les années 1990 et en début de 2000, 2. Une réussite par elle-même, 3. Ayant atteint ses limites, et 4. Une fondation nécessaire pour mouvoir à la phase 2 des activités.

Concernant le fait d’avoir atteint ses limites, il est devenu clair que certaines actions de collaboration en vue pourraient être mieux facilitées grâce à une implication au plus haut niveau. Certaines choses qui nécessitent la négociation de haut niveau sont en principe de simples améliorations à l’efficacité des opérations de terrain telles que patrouilles conjointes (par opposition aux patrouilles coordonnées) des gardes, et le partage des fréquences radio. Cependant, il y a aussi des aspects plus complexes qui requièrent l’implication du gouvernement, tels que l’extension proposée du Site de Patrimoine Mondial des Virunga. Les participants ont noté de plus en plus de ‘simples’ et ‘complexes’ initiatives qui pourraient bénéficier de l’intervention politique de plus haut niveau et ce sont de telles observations qui ont dirigé l’évolution de la GRNT. “S’agissant des problèmes de sécurité, la plus grande leçon est d’impliquer les gouvernements dans la collaboration. Le défi du PICG est de faciliter l’implication de chaque pays”. Charles Nsabimana, Conservation chargé de l’application de la loi, ORTPN PNV. “Obtenir les garanties de la volonté politique est cruciale. Si vous avez un gouvernement qui est réellement derrière vous pour dire que le braconnage doit s’arrêter, alors il s’arrêtera. Il faut en faire une priorité nationale – si le gouvernement n’est pas impliqué, alors la population aura à décider. Au Rwanda, il est devenu relativement facile pour moi d’arrêter quelqu’un puisque j’avais le soutien de l’armée et de la police – puisque celle-ci savent que le président lui-même soutient cela”. Justin Rurangirwa, ancien Conservateur Chef, ORTPN PNV. En RDCongo, par contraste, il a été emphatiquement plus difficile pour l’ICCN de maintenir les lois régissant le parc, et le soutien de l’armée congolaise n’a pas été toujours présent.

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La Phase 2 se réfère au mouvement vers la formalisation des accords au niveau ministériel. Pendant que le premier jalon du succès a été la signature du MoU tripartite, il est vital de comprendre que ceci a pris 13 années pour arriver à ce point. Nous devrions aussi noter que la Phase 2 ne décrit pas un mouvement au delà des activités de la phase 1, mais plutôt un ensemble additionnel de relations et de partenaires qui élargisse la portée de la GRNT, avec l’espoir de relâcher le potentiel pour une coopération plus profonde à tous les niveaux. Les deux niveaux d’opération sont conçus de façon qu’ils soient compatibles et même synergiques, dans le sens où le haut niveau et la collaboration formelle devraient protéger les succès des activités au niveau de base. Par ailleurs, le PICG et les partenaires reconnaissent qu’il existe aussi un danger que la formalisation conduise à la perte du contrôle aux niveaux les plus bas. A titre d’exemple, il a été mentionné qu’il était aujourd’hui devenu très complexe d’organiser les patrouilles coordonnées maintenant qu’il n’est plus simplement possible de travailler sur base de relations entre conservateurs au niveau des parcs. Il y a aussi des coûts financiers considérables qui se dégagent des structures administratives de la Phase 2, du moins en rapport avec les trois officiels employés à temps plein pour gérer le secrétariat. Jusqu’à maintenant, ceci n’est déduit pas des fonds disponibles aux opérations au niveau de terrain, puisque le PICG a été en mesure de mobilise des fonds additionnels pour couvrir ces coûts, mais ceci est tout de même quelque chose à surveiller de près. Le récent accord ministériel (2009) qui fait du secrétariat une entité légale signifie que le SETGV peut travailler par luimême pour obtenir des fonds pour couvrir ses coûts de base et d’autres coûts.


La Phase 3 reste hypothétique malgré qu’elle existe plus dans l’imagination des partenaires clés dans la zone du Grand Virunga. Elle se réfère à la progression depuis la coopération et la coordination des parcs séparés mais contigus vers la création d’une Aire Protégée Transfrontalière avec une autorité de gestion unitaire. Ceci devrait nécessiter un accord au niveau présidentiel. Malgré que ceci reste encore quelque peu loin dans la réalisation, ca reste néanmoins considéré comme désirable et réaliste dans le long terme par beaucoup de ceux qui ont été interviewés. Il y a deux observations à faire sur la pyramide des activités transfrontalières (Figure 2). Dans d’autres contextes, particulièrement dans des conditions de paix, il a été possible de commencer avec les activités de la phase 2 ou même de la phase 3, malgré que la GRNT est finalement ‘creuse’ s’elle n’atteint pas éventuellement la base aux niveaux opérationnels. En deuxième lieu, regardée en tant qu’une progression partant du bas vers le haut, chaque nouvelle phase tend à étendre la portée des activités et ne remplace pas celle du stade précédent.

Même si une investigation au niveau du cycle de vie d’une ONG est au delà de la portée de la présente étude, il est néanmoins tentant de suggérer une relation entre l’évolution de la GRNT et celle du PICG: de façon particulière, les deux sont devenues formellement plus structurées. Des études antérieures des ONGs ont essayé d’identifier les stades génériques d’une vie d’ONG, telle que Avina (1993) qui a suggéré un cycle de vie à quatre étapes d’initiation, expansion, consolidation et fermeture. D’autres ont mis en relation les étapes organisationnelles aux types de leadership et institutionnalisation: aux stages de fondation d’une vie d’ONG, il y a grande tendance au leadership charismatique et les relations ont tendance à être personnelles et informelles. Pendant l’expansion, les partenariats deviennent plus complexes et le personnel devient plus expert et spécialisé, conduisant au besoin pour des structures plus formelles (Sidiqui, 2000). Institutionnalisation

L’on est venu à sentir que les approches de la Phase 1 à la GRNT ont souffert de la dépendance aux relations personnelles entre individus et que l’on a besoin des structures plus formelles. Par exemple, quand il y a changement de conservateur chef, il y a l’impression que ça prend significativement de temps et d’effort juste pour regagner le niveau de confiance et de coopération réalisés avant ce changement. “Des institutions sont essentielles pour la GRNT, principalement celles des gouvernements. Elles sont plus stables que les individus qui peuvent partir et plus stables que les ONGs qui dépendent de la disponibilité des fonds de court terme”. Arthur Mugisha, Responsable de Programme, PICG, Kigali.

Il y a deux observations à ce que nous appelons ici ‘institutionnalisation’. La première se rapporte à la structure organisationnelle et la seconde à la structure législative. La structure organisationnelle est centrée sur le Secrétariat Exécutif Transfrontalier pour le Grand Virunga (SET) qui a vu le jour en Février 2008 et qui a acquis la personnalité juridique une année après. Un Secrétariat permanent indépendant a été sélectionné, avec un membre du personnel permanent issu de chaque pays, avec un office permanent à Kigali. Il y a eu considération d’options alternatives à ce modèle, dont celui consistant à employer le personnel secondé par les trois AAPs, et abrité par chaque AAP sur une base rotationnelle. Ceci est le modèle qui a été initialement utilisé dans le cas du Grand Limpopo. Cependant, le sentiment général a été que un secrétariat permanent et autonome pourrait facilement être perçu comme étant neutre, malgré l’imperfection selon laquelle il devrait être physiquement localisé dans l’un des pays. La création d’un secrétariat international a le potentiel de résoudre quelques uns des problèmes associés à la dépendance des relations individuelles. Les organisations peuvent développer elles-mêmes des souvenirs, des relations et des normes et ceux ci font parti d’une dynamique plus grande qu’une composante individuelle. D’autre part, la création d’une institution internationale ne donne pas de garanties d’une coopération ou une gestion améliorées et aussi il est probable que l’efficacité dépende du modèle institutionnel répondant aux objectifs et au contexte (Dombrowsky, 2008). Le modèle institutionnel du SET sera en définitive mesuré par son efficacité sur une longue période de temps. Les premiers signes sont généralement regardés d’une manière positive, avec quelques problèmes qui requièrent un suivi. Peut être est il que l’inquiétude principale est que l’orientation du SET est actuellement déterminée par le projet qui lui fournit le financement. Ceci comporte un nombre d’implications en rapport avec sa durabilité, ses relations avec le PICG et aussi son plan de travail. Concernant le plan de travail justement, une tension entre le rôle du SET en tant que organe de mise en oeuvre d’un projet et son rôle plus large de coordination de la collaboration transfrontalière a commencé à surgir et sera l’un des défis les plus délicats devant être négociés dans les mois et années à venir. La difficulté vient du fait que le SET est une petite équipe, avec un grand projet de 4 million d’Euros à exécuter. Ce projet a besoin non seulement produire des résultats sur des objectifs en rapport avec les processus concernant le développement de la capacité du SET, tels que l’obtention de son propre statut légal ainsi que ses propres arrangements de financement sur le long terme, mais aussi des résultats sur les objectifs opérationnels substantiels dont l’expansion des programmes de partage des revenus entre parcs et communautés. Ce qui reste encore à déterminer est comment le personnel du SET peut remplir son rôle en tant qu’équipe exécutant le projet et trouver en même temps maintenir un espace pour penser et agir plus stratégiquement pour la

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planification de la GRNT à travers le Grand Virunga et aussi au travers du Rift Albertin Central et même au delà. Il est clair que l’une des stratégies pour remplir ces rôles sera la continuation et la croissance du partenariat avec une gamme de partenaires hautement expérimentés opérant au sein du Paysage du Rift Albertin Central. Le second aspect d’institutionnalisation important pour mentionner ici est le type d’accord nécessaire pour opérationnaliser les activités du secrétariat, et le statut légal du secrétariat lui-même. Le MoU actuel et la Déclaration Tripartite offrent des engagements moins contraignants pour travailler vers la collaboration, mais il y a un désir pour un accord plus robuste. Lors de la réunion du secrétariat en Décembre 2008, trois options principales ont été considérées: 1. Un traité négocié et signé créant le SET. Ceci serait négocié au niveau présidentiel (cependant, en Uganda la Constitution autorise la délégation). Ceci est le niveau le plus profond d’engagement du moment que de sa ratification résulterait un accord légal contraignant pour l’exécution entière du contenu du Traité. De telles traités ont été utilisées ailleurs, par exemple pour créer le Parc Transfrontalier de Kgalagadi. 2. Un traité moins substantif qui offre au SET une personnalité légale et engageant les pays seulement à une coopération et pas à une série d’actions contraignantes. L’Initiative du Bassin du Nil est un exemple d’un accord réel fonctionnel qui, néanmoins manque d’un traité formel sur l’utilisation du Nil. 3. Etablir le SET en tant qu’ONG. Ceci n’a pas été sérieusement considéré car le Secrétariat manquerait alors l’autorité d’état. Du moment que l’option 1 était considérée la plus désirable, le consensus a été plus facilement réalisé pour considérer l’option 2 comme étape immédiate. Ceci était largement dû à la situation politique qui prévalait par laquelle il était quasiment irréaliste de voir les présidents Kabila, Kagame et Museveni ensemble pour discuter des problèmes de gestion des parcs. Aussi était il clair que l’option 2 n’empêchait pas une tentative plus tard de négocier un traité plus substantif.

Ci-dessus: Le projet Bamboo avec les fonds du SET. Photo par J. D. Hakuzimana/SET. Ci-dessous: Le voyage d’étude pour les représentants du AAPs en RDC, Rwanda et Ouganda. Sponsorisé par le SET.Photo par A. B. Masozera/PICG.

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Même si la situation politique ne favorise pas actuellement le traité, ce n’est pas le seul problème qui serait éventuellement nécessaire à résoudre. L’autre problème est que l’Uganda a développé un cadre légal beaucoup plus fort pour la gestion environnementale et il serait difficile pour la DRCongo et le Rwanda d’opérer sur des standards harmonisés. Le Plan d’Action Environnemental National de 1991 et la Politique de Gestion Environnementale de 2004 de l’Uganda offrent des types de cadres qui ne peuvent pas facilement être reproduits dans les autres pays. Le problème plus large en rapport avec le traité contraignant est de trouver le juste équilibre entre les contraintes, l’action collective légalement contraignante et la capacité des nations à répondre à leurs propres besoins. Pour le cas de l’Initiative du Bassin du Nil, par exemple, les uns considèrent qu’un traité pourrait réduire la capacité des nations à développer les mécanismes décisifs pour l’adaptation aux changements climatiques. Financement

Le passage de la Phase 1 à la Phase 2 a impliqué l’établissement d’un secrétariat avec des coûts de base considérables. Ceci comporte un nombre d’implications. • Premièrement et comme mentionné avant, il a requis le financement des donateurs, d’où l’attachement du SET à l’exécution d’un projet de quatre ans, parallèlement à son engagement plus large à un plan de dix ans sur une zone géographique beaucoup plus large.


• Deuxièmement, le changement crée des opportunités plus grandes pour suppléer des financements, par exemple la RDCongo a approché les donateurs comme le Programme Indicatif National de l’Union Européenne ainsi que le Programme Français pour le GEF. • Troisièmement, la recherche des financements pourrait être plus facile pour le travail au sein de l’habitat des gorilles de montagne, soulevant la question de savoir comment les fonds sont distribués au sein du Rift Albertin Central, spécialement si les progrès supplémentaires sont faits vers l’intégration au sein d’une structure des gestion unique. • Quatrièmement, un sujet plus à l’ordre du jour, le SET recherche actuellement un mécanisme pour le financement de ses coûts essentiels au delà de la période de projet hollandais. En effet le projet hollandais exige que ce mécanisme soit identifié pendant la seconde période (actuelle) de rapportage, en se basant sur l’engagement des AAPs de le financer par elles-mêmes. Pendant la réunion de Décembre 2008, les représentants des AAPs ont exprimé de bonnes intentions en faveur d’un tel financement, malgré que l’on devrait reconnaître que trouver un tel financement n’est pas facile étant donné que les budgets sont limités et qu’il est attendu que les AAPs puissent s’autofinancer en grande partie.

Coopération et Conflit

Dans le langage académique, les institutions ne se réfèrent pas beaucoup aux organisations autant qu’aux règles du jeux’ – les règles formelles et informelles qui déterminent comment les acteurs peuvent et devraient se comporter. Ainsi, les tabous culturels vis à vis de tuer et manger les gorilles sont des institutions, comme le sont les lois judiciaires qui empêchent cela. Dans le processus de la présente étude, nous avons appris que cet aspect d’institutionnalisation est juste aussi important que la structure organisationnelle, parce que, en fonction de la nature des règles, les différents acteurs peuvent être encouragés ou bien à coopérer ou bien à compatir. Comme expliqué auparavant en détail, des règles de jeu inappropriées peuvent conduire à un comportement de compétition qui entraine des résultats environnementaux ‘tragiques’ pour toutes les parties. Dans cette section, nous présentons deux explications principales pour une croissance réussie de la coopération. La première considère les explications plus structurelles pour la coopération (et le conflit), comprenant les règles du jeu et l’exercice du pouvoir. La seconde concerne l’importance des relations entre les individus et les organisations. La structuration du jeu

Dans les zones avec une histoire récente de conflit violent, la théorie suggère que les parcs dans les zones frontalières peuvent mieux être désignés comme des zones tampons neutres sans activités partagées. Le postulat pour cela est que toute activité partagée (telle le partage des revenus du tourisme) représente une intolérance potentielle pour engendrer les conflits. Par exemple la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et du Sud reste vacante et est considérée d’avoir offert une contribution durable à la paix puisqu’il n’ y a pas d’activités dans cette zone (Lejano, 2006). Cependant, il existe des cas où le risque de création des hostilités est toléré à la place d’un gain potentiel plus grand, obtenu suite à la création d’une zone de coopération active; tel est le cas du Parc de Paix Marin de la Mer Rouge entre la Jordanie et l’Israel (Lejano, 2006), ainsi que la proposition de parc pour la paix dans les Hauteurs de Golan entre la Syrie et l’Israel. Il existe une bonne quantité de recherches qui analysent les conditions sous lesquelles les intervenants réussissent à coopérer dans la gestion des ressources environnementales. Ici nous considérons quatre de ces conditions: communication, mutualité, règles et appropriation. a) Communication.

Une des leçons des ‘tragédies des communs’ (Hardin, 1968) est que la chance pour un comportement non coopératif ruineux est accrue par l’incapacité à communiquer et le manque de confiance. Dans le jeu bien connu ‘Dilemme du Prisonnier’, par exemple, les théoriciens montrent que deux prisonniers confinés chacun dans sa cellule individuelle et incapable de communiquer, font des décisions qui apparaissent rationnelles pour chacun individuellement, mais, une fois combinées deviennent très pauvres / médiocres. Ce n’est peut être pas alors surprenant que le travail du PICG d’amener la communication transfrontalière, à travers des réunions régionales, et plus récemment dans le cadres des réunions du SCT et SET est reconnu pour avoir été crucial et important. b) Mutualité.

Une autre leçon est qu’il est peu probable que les intervenants investissent grandement dans la protection d’une ressource quand les bénéfices d’un tel effort reviendraient aux autres. Le PICG a supporté l’introduction des mécanismes pour la distribution des bénéfices issus du tourisme et ceci a été une étape importante vers

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la structuration ‘du jeu’ tout en assurant que tous les acteurs croient qu’ils seraient des bénéficiaires du comportement de conservation. Premièrement, il y a des mécanismes de Partage des Revenus au sein des pays eux-mêmes (Uganda et Rwanda), par lesquels les revenus issus du tourisme dans les parcs sont partagés avec les communautés locales. Deuxièmement, et plus pertinent à la GRNT, le PICG a facilité la signature en 2006 du “MoU Trilatéral sur le Monitoring Collaboratif et le Partage des Revenus issus des Groupes de Gorilles Transfrontaliers de Tourisme” qui permet le partage des revenus entre les pays où les groupes habitués dans un pays ont traversé la frontière vers le pays voisin. Ce dernier programme est considéré comme une composante importante de la GRNT dans le paysage des Virunga: “Grâce à l’accord de partage des revenus des gorilles, chacun a de l’ intérêt dans la sécurité des gorilles. Dans le temps, il y a avait de la méfiance lorsque les gorilles habitués traversaient les frontières, en imaginant par exemple que les Rwandais utilisaient des cannes à sucre pour attirer le groupe de Nyakagezi à venir au Rwanda, venant de l’Uganda”. James Byamukama, Responsable de Programme du PICG, Kabale. “Le partage à 50% de revenus des gorilles peut créer beaucoup de paix!” John Makombo, Directeur Adjoint de UWA, Kampala. De telles tentatives pour assurer les bénéfices mutuels issus de la GRNT répondent en contraste aux inquiétudes de bénéfices asymétriques dans le cas du Limpopo où l’Afrique du Sud est perçue comme le plus grand bénéficiaire du circuit touristique transfrontalier (Wolmer, 2003). c) Règles

Des règles systématiques et bien définies sont vues comme un prérequis essentiel pour l’action collective. Encore, le partage des revenus est un exemple, comme l’est aussi l’harmonisation des standards pour le tourisme. L’accord tripartite est lui-même une étape importante vers la création d’un contexte institutionnel qui favorise la coopération et la démarche en cours d’incorporer les parcs du PNV et Mgahinga dans le Site du Patrimoine Mondial du Virunga sera une étape supplémentaire dans l’établissement d’engagements et de règles harmonisés. d) Appropriation.

La structure actuelle du SET et SCT comportement des provisions pour la co-propriation du processus de GRNT. “Il ne fait aucun sens pour un Directeur d’ AAP ou le Ministre de ne pas coopérer avec la stratégie – ce serait tuer leur propre bébé”. Tom Sengalama, Secrétaire Exécutif, SETGV.

“Il n y a aucun doute sur notre engagement pour faire en sorte que ceci soit durable – c’est notre propre oeuvre”. Moses Mapesa, Directeur Exécutif, UWA. Malgré toutes ces tentatives importantes d’établir les conditions favorables à l’action collective, nous devrions noter que des ressources de grande valeur continueront toujours de présenter des causes possible de désaccord. Ceci ne vaut pas seulement pour le tourisme aux gorilles, mais aussi d’autres revenus issus des donateurs et aussi issus de l’exploitation du charbon de bois, du coltan, du pétrole, et d’autres ressources minières. Des problèmes qui requièrent quelque forme de débat, sont notamment: • Même si les gorilles offrent une base puissante pour la coopération, l’on pourra avoir dans le future le problème de savoir le degré auquel l’habituation des gorilles pourra continuer. Du moment que plus de 70% des gorilles dans le massif des Virunga est maintenant habitué, les groupes de défenseur vont probablement opposer une résistance pour un taux si élevé pour le Bwindi.

• Un autre problème qui a été soulevé par les personnes interviewées concernent le grand problème de distribution de tout revenue généré directement par le Secrétariat. Par exemple, s’il y avait de l’argent pour le Massif des Virunga, est ce que l’Uganda exigerait une part égale malgré la petite taille du Mgahinga? • Dans le grand Rift Albertin Central, le pétrole est perçue par certains comme une source potentielle de conflit, particulièrement dans la zone du Lac Albert entre la RDCongo est l’Uganda. Les relations “Un jour viendra où chacun commencera à faire le marketing de l’autre, au lieu que chacun se fasse 78


passer pour bon en faisant passer l’autre pour mauvais”. Kule Asa Musinguzi. Conservateur Chef, BMCA. Du moment que l’accent mis sur les structures institutionnelles peuvent aider à expliquer la capacité à réconcilier les intérêts matériels, particulièrement sur la conservation des gorilles de montagne, l’on a passé sous silence une composante importante qui a été expliqué par presque toutes les personnes avec qui nous avons parlé: l’importance des relations. Il est clair que nous devons aller au delà des explications trouvées des théoriciens des jeux, basées sur la compréhension des acteurs agissant rationnellement et matériellement. Il se pourrait que les parcs transfrontaliers font mieux précisément là où le comportement des acteurs est dirigé non pas uniquement par l’intérêt propre mutuel, mais par la manière dont les acteurs sont en relation les uns aux autres et opèrent en union avec les uns et les autres (Lejano, 2006). Le type de relations qui pourraient être importantes pour la GRNT sont celles entre les parties à une gamme d’échelles, à partir des individus opérant sur terrain, en montant vers le haut, vers les ministres d’état.

Le travail régional du PICG depuis 1991 a servi de créer une plateforme pour construire les relations de deux manières importantes. D’abord, il créé a l’opportunité d’engagement dans une série d’activités telles que les réunions régionales de planification et de monitoring. En second lieu, en reconfigurant les parcs dans les esprits des gens – partant des parcs séparés, isolés, vers le paysage intégré. Cette manière de penser, d’agir et de parler du paysage du Grand Virunga crée un point focal unique (une cible de conservation unique) autour duquel le personnel des AAPs peuvent construire des identités professionnelles partagées. Des théoriciens tels que Lejano (2006) suggèrent que avoir une telle base pour la construction d’identité partagée est un important aspect dans le développement des relations. Une simple façon de penser cela est que ceci offre une arène dans laquelle le personnel peuvent se voir eux-mêmes comme faisant parti d’un même groupe, plutôt qu’en tant que membres de groupes différents. Le gorille de montagne est lui-même un symbole important partagé qui facilite la création d’identités partagées: une opportunité pour les individus de définir leurs identités en tant que professionnels cherchant à protéger cette espèce.

Quand les psychologues sociaux se réfèrent aux relations inter-groupes, ils ont tendance à assigner le conflit à des situations dans lesquelles les gens sont perçus selon leur groupe, plutôt qu’individus (Martin, 2005). Ainsi, là où les conservateurs voient leurs collègues internationaux en tant que ‘Rwandais’, ‘Congolais’ ou ‘Ougandais’, plutôt qu’en tant que individus uniques, ou bien des professionnels engagés en conservation, ils ont moins de tendance à coopérer. Nous référant davantage à cette littérature, nous cherchons maintenant à comprendre les réalisations du travail de collaboration transfrontalière en considérant une catégorie de situation qui est généralement perçue d’approfondir et d’enraciner les hostilités intergroupes, et par contraste, une série d’interventions qui sont généralement senties pour les remédier. a)

Dérivation relative comme barrière à la Coopération.

Des conflits peuvent être consolidées par des perceptions de ‘privation relative’ – la perception que votre groupe est entrain de gagner moins d’avantages, et supportant plus de coûts, ou bien en étant traité moins bien que les autres groupes. Même des différences triviales peuvent être perçues comme importantes et saper des efforts à la coopération (Jackson et Smith, 1999). Ceci est critique pour le PICG et le SET qui sont très au courant des difficultés de réaliser l’égalité des avantages pour la RDCongo. Il existe pourtant un nombre de raisons pour que certains intervenants perçoivent que la RDCongo reçoit moins de la conservation tranfrontalière que ses autres partenaires: • Il n’ y a pas encore de programme de partage des revenus pour partager les revenus du tourisme avec les communautés locales; • Plusieurs ONGs ne voudront pas travailler là-bas; • La reprise des combats en 2008 a conduit quelques ONGs à retirer leurs financements; • La situation sécuritaire fait qu’il est extrêmement difficile de maintenir des projets de conservation; • Il y a peu de perspectives pour le développement touristique dans un future proche; • Le fait que le PICG et le SET ont leurs sièges au Rwanda; • La nationalité des dirigeants du PICG. Pour sa part, le PICG a travaillé dur pour essayer d’égaliser les avantages, s’assurant du moins qu’une part équitable des fonds de base est allouée à la RDCongo, mais bien sûr il ne peut dicter le mode de dépenser des fonds à ses donateurs. 79


“Nous sommes entrain d’essayer de dépasser les sentiments politiques – d’oublier les nationalités et de penser en termes de profession. Mais les gens finalement gravitent vers des identités nationales. Par exemple, avec l’argent de la Fondation Buffet, nous nous étions convenus d’investir dans le tourisme en RDCongo, mais alors, suite aux problèmes sécuritaires, nous avons pris l’argent en Uganda. Nous pouvions voir que les gens en RDCongo étaient blessés par une telle décision et pouvions le sentir dans les relations”. Arthur Mugisha, Responsable de Programme, Kigali. b)

Activités partagées comme stimulant à la Coopération

Des conflits peuvent être allégés grâce à l’emploi des tragédies bien testées et qui comprennent: 1. Contact face à face pour établir des buts partagés,

2. Activités de coopération à la poursuite de ces buts, 3. Egalité des statuts pendant les réunions, 4. Appui des autorités compétentes et / ou un facilitateur indépendant (Hewstone et Greenland, 2000; Fiske, 2002).

Quand nous jetons un regard rétrospectif à la Phase 1 de la GRNT, nous pouvons voir que les réunions régionales, patrouilles conjointes ainsi que les autres activités conjointes répondent très précisément aux critères des ces approches bien établies de développement de coopération inter-groupale. “Des choses plus structurelles ont eu lieu, mais ces réunions régionales étaient des racines: elles ont eu un impact profond”. Annette Lanjouw, Directrice, Programme des Grands Singes de la Fondation Arcus; ancienne Directrice du PICG. “Il s’agissait de développer la confiance à travers une interaction continuelle. A certains moments, nous pensions que les autres étaient mauvais, mais ceci change quand vous avez des occasions de les rencontrer un certain nombres de fois”. Kule Asa Musinguzi, Conservateur Chef, BMCA. “La Gestion Transfrontalière est un bon outil pour amener ensemble le parc – pour avoir des choses à faire ensemble. Nous ne les considérons pas comme provenant d’un autre pays”. Charles Nsabimana, Conservateur chargé de protection /application de la loi, PNV. Un aspect clé dans le développement des relations est la relation propre du PICG avec les AAPs et les autres partenaires proches. Les relations sont construites aux niveaux multiples et, de façon importante, sur de longues périodes de temps. “Nous capitalisons sur ce que nous avons – l’histoire – même si des combats sont en cours”. Altor Musema, Chargé de Programme du PICG, Goma.

“La longue durée de notre travail conduit au crédit. Nous maintenons la présence et nous développons le credit et faisons recours à cela quand nécessaire”. Thierry Bodson, Coordinateur de Programme, WWF, Goma. Un tel crédit n’a pas toujours des impacts immédiats, mais il va toujours se manifester, Par exemple, Eugène Rutagarama, le directeur actuel du PICG se rappelle d’ avoir participé à une réunion à Naivasha au Kenya en 1999 pour discuter du Site de Patrimoine Mondial, à un temps où les relations entre le Rwanda et la RDCongo étaient médiocres. La présence d’Eugène dans cette réunion n’était pas acceptée par ses collègues de la RDCongo et il a dû quitter la réunion, mais plus tard cette soirée, les collègues de l’ICCN sont venus à son hôtel pour s’excuser puisqu’ils savaient bien qu’ils étaient du même coté. Les relations basées sur le respect professionnel peuvent souffrir en résultat des événements politiques, mais ne disparaissent pas si rapidement.

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La signification de construire des relations historiquement profondes est bien illustrée à travers la comparaison avec le processus de la coordination du cadre 2004-2030 pour l’ensemble du Rift Albertin. Comme déjà mentionné, le rôle de coordination a été donné à ARCOS et celui ci a eu récemment des difficultés pour faire signer des accords, ce qui est en contraste avec la vitesse d’avancement du processus du Grand Virunga. Par exemple, les tentatives récentes d’amener l’ORTPN à signer un accord de partage des données ont jusqu’à maintenant échoué, puisque, soutient-on, ARCOS n’a pas de relations de confiance bien enracinées avec les AAPs, et il est alors forcé de chercher d’abord des accords formels avant qu’il n’établisse le type de relations qui semblent capables de couper court avec les lacunes bureaucratiques. Le PICG et le SET ont tous les deux structuré leurs personnels de façon à ménager ces relations, par exemple, il est toujours nécessaire pour le


PICG et le SET d’avoir le personnel qui représente chaque pays. Ceci ne se réduit pas juste à avoir de l’expertise au niveau de chaque pays, mais la reconnaissance du besoin d’éviter la perception de biais et lorsqu’il y a négociations, il est parfois utile d’avoir un Ougandais négocier avec les Ougandais etc. “Des rapports entre pays peuvent être très difficiles, quand ils sont en guerre. L’une des stratégies du PICG est de renforcer la capacité du personnel local qui peuvent alors gérer ces conflits. Il est plus facile pour eux de gagner de la confiance et d’ influencer – ils peuvent alors dire des choses tel qu’elles sont”. Augustin Basabose, Responsable Scientifique pour la Conservation du PICG, Goma.

En dernier lieu, nous avons tendance à ne pas souligner le leadership lors de la recherche des leçons sur l’efficacité en conservation. Ceci est pour des raisons claires puisque ceci est une condition si difficile à répliquer – ce n’est pas très utile de se faire dire que ‘un bon leadership est important’. Mais néanmoins, une équité et un engagement permanents du leadership jouent un rôle important dans la réalisation de la confiance et la coopération, particulièrement quand les événements politiques menacent de l’anéantir.

Echelle et Fonction de la GRNT

Le PICG a été formé pour appuyer la protection des gorilles de montagne et leurs habitats. Les activités régionales ont été exécutées parce que les gorilles de montagne sont des espèces transfrontalières. En d’autres termes, le PICG définit l’échelle appropriée d’observation et d’intervention en regardant à travers les lentilles particulières de sa cible de conservation et, dans ses limites, les menaces auxquelles cette cible fait face. D’autre part, les AAPs et quelques unes des autres ONGs avec lesquelles le PICG travaille ont plutôt une autre manière de voir et de définir le paysage de conservation qui, par exemple, tient en compte une plus large gamme d’espèces qui dépendent de la conservation transfrontalière . Plumptre et al. (2008) établit la liste des espèces suivantes qui requièrent un paysage transfrontalier afin de survivre dans le Rift Albertin Central: éléphants, hippopotames, lions, léopards, hyènes, chats dorés, chimpanzés, gorilles, sangliers géants forestiers et les topis.

Comme ci haut décrit, le processus ARCOS-Mac Arthur a développé un plan de 30 ans pour le Rift Albertin entier. Cependant, étendre la gouvernance en conservation implique l’augmentation du nombre des nations (Burundi, RDCongo, Rwanda, Tanzania et Uganda) et la gamme des intervenants, des arrangements d’utilisations des terres et fonciers etc... En d’autres mots, la gouvernance d’un paysage complexe de mosaïque devient extrêmement compliqué. Pour des raisons pratiques, le Rift Albertin a alors été divisé en 6 unités de gestion, dont le Rift Albertin Central qui a été défini comme le paysage de conservation composé de: • Parc National de Virunga (RDCongo), • Parc National des Volcans (Rwanda), • Parc National de Gorille de Mgahinga (Uganda),

Ci-dessus: Le Dos Argenté dans le Groupe Hirwa, le Parc National des Volcans, Rwanda. Photo par A. B. Masozera/PICG.

• Parc National Impénétrable de Bwindi (Uganda), • Parc National de la Reine Elizabeth (Uganda) • Parc National des Montagne de la Ruwenzori (Uganda),

Ci-dessous: Le Singe Doré dans le Parc National des Volcans, Rwanda. Photo par Paul Thomson/AWF.

• Parc National de la Semuliki (Uganda), • Parc National de la Kibale (Uganda), 81


• Réserve forestière de Kasyoha-kitomi (Uganda), • Réserve forestière de Kalinzu (Uganda), • Réserve de faune de Kyambura (Uganda), • Réserve de faune de Kigezi (Uganda). • Réserve de la forêt Kasyoha-kitomi (Ouganda), • Réserve de la forêt Kalinzu (Ouganda), • Réserve de la faune Kyambura (Ouganda), • Réserve de la faune Kigezi (Ouganda).

Figure 3: Le Réseau des Aires Protégées du Rift Albertin Central. Source: Le Plan Stratégique Transfrontalier Décennal 2006-2016. 82


En théorie, il y a maintenant quatre échelles de gouvernance qui comprennent la région focale du PICG et les habitats des gorilles de montagne: • La plus petite unité est le programme régional propre du PICG focalisé sur les gorilles de montagne (les premiers quatre parcs sur la liste ci-haut).

• Le Réseau Transfrontalier du Rift Albertin Central, tel que défini dans le Plan Décennal et coordonné par le Secrétariat Central Transfrontalier et le Secrétariat Exécutif (les 8 Parcs Nationaux de la liste ci-haut) (Figure3). • L’unité du Rift Albertin Central, tel que défini dans le processus de Mac-Arthur – ARCOS (toutes les aires protégées sur la liste ci-haut). • Le Rift Albertin comme unité unique (tout ce qui est décrit ci-haut, plus les cinq autres unités). Ce réseau plutôt complexe d’arrangements de gouvernance suscite deux problèmes importants auxquels nous nous tournons maintenant. Des habitats des gorilles au Paysage

Le SCT/SET opère officiellement au travers de 8 parcs nationaux, partant du Parc National des Volcans, Rwanda, au sud, au Parc National de Semuliki, en Uganda, au Nord. Cependant, le SET est financé sous un projet de donateur qui se focalise uniquement sur les trois parcs les plus au sud. Nous avons déjà considéré la difficulté pour le SET de travailler sur les problèmes de planification plus stratégiques, comprenant la coordination des activités le long du Rift Albertin, tout en étant préoccupé par la réalisation des résultats légitimes du projet.

Figure 4. Ecosystèmes et bien-être (Adapte du l’Evaluation Millénaire des Ecosystèmes, 2005). Il est probablement aussi juste de dire que, aussi longtemps que le SET est resté proche au PICG, il n’aura pas été poussé à regarder plus au nord pour chercher les partenariats. Néanmoins, il y a une grande croyance, particulièrement dans le secteur du nord, que : • Le nord et le sud devraient devenir plus intégrés dans ce processus,

• Le SET a maintenant initié la facilitation de cela, par exemple à travers les contacts avec le Wildlife Conservation Society. WCS a toujours joué le rôle de coordination dans les zones situées le long de la frontière Uganda-RDCongo et plus récemment avec le Soudan, et sera un partenaire crucial dans toute unification de la gouvernance transfrontalière le long du Rift Albertin. “Queen Elizabeth, Rwenzori etc partagent tous les limites. Ce serait un avantage immense pour l’Uganda si nous pouvions étendre la gestion transfrontalière pour que ceux-ci reviennent ensemble”. Kule Asa Musinguzi, Conservateur Chef, BMCA.

La décision d’inclure seulement les parcs nationaux dans le mandat de planification du SET pourrait s’avérer prudente dans le court terme, à la lumière de nos commentaires sur les complexités d’incorporer des territoires

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sous les différents modes d’utilisation des terres et régimes de gestion foncière. Dans le long terme, cependant, ceci devrait être revu en faveur d’une approche plus purement ‘paysage’. Au niveau le plus basique, il fait très peu de sens de dire qu’un groupe de gorilles qui traverse la frontière de Bwindi et passe en RDCongo est sorti du Paysage. WCS fait face à des problèmes similaires avec les pêcheries sur le Lac Edward où il s’est activé à ramener ensemble les intervenants pour former des comités de résolution de conflits. Ceux-ci sont dits avoir commencé à fonctionner effectivement, cherchant à appliquer des règles et dénonçant ceux qui brisent ces règles. Pendant que le WCS et ses partenaires voudraient étendre le dialogue pour incorporer les acteurs au delà de la frontière, ceci est plus difficile quand ce n’est pas une AP du coté de l’Ouganda. Au delà des Aires Protégées Transfrontalières?

“le siècle du travail à l’intérieur des parcs pour conserver les animaux et les plantes est déjà passé. Les défenseurs ont appris que pour conserver les animaux et les autres éléments de valeur de la biodiversité nous devons travailler à l’extérieur des parcs et réserves dans des zones complexes conçues pour le développement économique” (Wilkie, Adams et Redford, 2008, p.3) Même si ceci n’a pas l’intention de déclarer la mort de la conservation au sein des parcs, les arguments pour travailler au delà des limites des parcs sont bien établis et étaient même visibles avec la montée de la conservation communautaire dans les années 1980. Il existe trois arguments principaux pour penser et opérer au delà des portes d’entrée des parcs et au delà du modèle ‘forteresse’ de la conservation que ces portes représentent. Le premier et le plus familier est que les APs sont trop exigües pour la viabilité à long terme des espèces cibles. Le second est qu’il y a une connectivité inévitable au sein du paysage et que la résilience est la caractéristique des systèmes social-écologiques plutôt que quelque chose qui peut être réalisé pour des composantes isolées du système. Le troisième point est apparenté à cela et est devenu popularisé à travers l’Evaluation Ecosystème Millénaire en 2005 qui mettait l’accent sur la valeur des services de l’écosystème. Ceux ci sont des dynamiques fonctionnelles des écosystèmes qui sont démonstrativement bénéfiques pour les humains (Westman, 1977; Myers, 1997). Nous commençons maintenant à comprendre comment la biodiversité contribue à ces dynamiques fonctionnelles, offrant une compréhension des processus et aussi des échelles auxquelles la conservation de la biodiversité contribue au bien être humain. Figure 4 indique le lien entre les services de l’écosystème et le bien-être humain. Il souligne aussi les facteurs qui dirigent le changement de l’écosystème, aussi bien les facteurs directes que les processus indirectes qui sous-tendent ceux là, qui prennent origine au delà des frontières des parcs. “Si vous focaliser sur le parc, la question est relative à la conservation, si vous étendez la vision, vous ne parlez plus comment vous partagez les quelques petits revenus, mais plutôt l’avenir de la conservation dans le scénario de long terme pour le paysage. Qu’est ce qui gouverne le changement dans le paysage? Ce n’est pas uniquement les parcs et réserves. Quelle est la réponse économique du paysage? Ce ne sera pas juste les parcs et le tourisme”. Giuseppe Daconto, CARE International.

Comme le suggère cette cotation, la perspective du paysage devait réellement être engagé, il demande un changement radical dans la manière dont les défenseurs perçoivent leur rôle dans une image économique pus grande caractérisée par les insécurités des modes de vie qui ne seront pas résolues même par des interventions de conservation les plus orientées vers les communautés. Ces points sont assez profonds et assez difficiles pour que les défenseurs s’y engagent. Quelques uns des principes de base sont loin de toute doute: que la conservation des cibles dépend souvent des paysages entiers, comprenant des zones agricoles autour et entre les APs; et que les menaces sur les parcs sont entrainés quelques fois par des événements et processus distants qui ont un impact sur les choix dont les gens disposent sur la manière d’interagir avec les parcs; et que la conservation elle-même ne va pas donner des solutions économiques pour les paysages. La création du SET offre une opportunité pour un partenariat plus large pour le paysage et une voie pour le PICG de penser et opérer à cette échelle tout en étant concentré sur une seule espèce qui est largement considérée comme une source de sa force. Dans le cas du grand Limpopo, il y a deux géographies d’échelle: la première définit le parc transfrontalier, la seconde, une ‘aire de conservation transfrontalière’ beaucoup plus grande, qui couvre tout le paysage, au delà des limites du parc (Speceley et Schoon, 2007). Cependant, étendre la conservation au delà des limites s’est démontré extrêmement sensible pour ceux qui y vivent (Wolmerm 2003; Hughes, 2003; van Ameron et Buscher, 2005). Ainsi, pendant que les arguments techniques pour résoudre le paysage dans son entièreté sont persuasifs, le consortium des partenaires travaillant pour les SET aurait besoin de prêter une attention particulière à ce processus et la nature d’une telle expansion. Au Limpopo, la perception est celle des agences de conservation qui exténuent leurs propres intérêts et donnant du pouvoir excessif aux autres circonscriptions. Echelle et politique

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Construire une échelle de gouvernance est en soi-même un acte politique qui demande de la prudence dans


les négociations. Un exemple qui souligne cet aspect était la décision concernant qui pourrait coordonner le processus plus large de la gestion transfrontalière pour le Rift Albertin. En quelque sorte, le PICG ou le WCS auraient pu être des candidats immédiats pour cela, étant donné leur histoire en rapport avec la conservation régionale, leurs relations solidement établies de confiance vis à vis des AAPs ainsi que leur capacité prouvée. Cependant, il a été vite admis qu’ARCOS prenne en charge ce rôle, malgré son historique dans la région et sa capacité plus limitées. La résistance du PICG de prendre les rênes est venue en partie des autres ONGs de conservation. Ce qui est typiquement connu comme ‘politique d’ONGs’ a surgi à partir des inquiétudes vis à vis du PICG exerçant son influence au delà de son aire des Virunga, ce que certains auraient pu percevoir comme une démonstration de l’hégémonie du PICG. La compétition pour les financements pourrait aussi avoir encouragé ces inquiétudes puisque n’importe quelle ONG à laquelle reviendrait le crédit d’être à la tête d’une telle initiative, cette ONG aurait aussi gagné quelque avantage probable dans la mobilisation des financements. Regardé de manière rétrospective, ceci constitue une leçon sur comment la politique peut influencer assez profondément des décisions qui déterminent finalement la direction et en définitive le succès des initiatives de GRNT. Cependant, il y a eu aussi des résistances compréhensibles au sein du consortium du PICG lui-même, par exemple, le FFI estimait que si le PICG prenait en main ce rôle, ceci pourrait diluer la vision du PICG et son efficacité.

Contribution environnementale au développement de la paix

Pendant que certains commentateurs restent plutôt sceptiques sur le potentiel de paix et de sécurité de la GRNT (e.g. Wolmer, 2003), d’autres considèrent que les changements institutionnels qui font parti du processus peuvent sincèrement contribuer à la transformation de l’état d’insécurité à la paix (Ali, 2006; Hammil et Besancon, 2007; Lejano, 2006). Comme nous l’avons vu dans cette étude, conflit et coopération cohabitent côte à côte au sein du Rift Albertin, et il n’ y a pas de mouvement simple le long d’une trajectoire partant de conflit à la coopération. Dans la première partie de cette section, nous avons analysé les voies par lesquelles la GRNT a facilité la coopération inter-état en conservation pendant qu’au même moment, ces mêmes états étaient en dispute politique. Dans la deuxième partie, nous posons la question de savoir si ce niveau de succès de l’intervention a un impact sur la situation de sécurité qui prévaut. En d’autres termes, y a-t- il une contribution au développement de la paix? Conflit et Conservation

L’expérience du PICG d’appuyer la conservation pendant les situations de conflits et post-conflits a été signalée en détail ailleurs (Lanjouw, 2003), comme l’a été l’impact du conflit sur la conservation dans les Virunga (Kalpers, 2001; Kalpers et al., 2003; Glew et Hudson, 2007). Nous n’allons pas réviser ici cette littérature, mais nous allons essayer de remettre à jour cette historique en menant des réflexions sur le rôle du PICG dans le conflit du Nord Kivu depuis Septembre 2007. Au cours de ce mois, le CNDP, sous le dirigeant rebelle Laurent Nkunda, a pris le contrôle du secteur Mikeno du PNVi. Pendant que la plupart des gardes s’étaient enfui de leurs postes, 16-20 sont cependant restés dans le territoire occupé. Pour des raisons politiques, ICCN était incapable de communiquer et de coopérer avec ces gardes, et alors le PICG a fait un pas de renouer le contact, avec le consentement des chefs rebelles, et est éventuellement parvenu à ravitailler les gardes en rations alimentaires et équipements. Cette situation avait initialement créé une tension entre l’ICCN et le PICG qui s’est, en quelque sorte apaisé à la suite de la réunion à Goma en Janvier 2008. D’une façon globale, l’ICCN était restée sans accès au secteur Mikeno et sans communication directe avec ses gardes qui étaient restés sous l’occupation de Nkunda – clairement une position intolérable qui a soulevé des inquiétudes graves sur la sécurité des

Ci-dessus: Station météorologique à Bukima, le Parc National des Virunga, en RDC. Photo par Jamie Kemsey/ PICG. Ci-dessous: Un atelier pour l’adaptation au changement du climat régional. Photo par A. B. Masozera/PICG.

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animaux.

“Le CNDP n’est pas sérieusement coopérant en matière de conservation puisqu’il ne respecte pas l’ICCN et le reste des gardes qui sont sous son contrôle. Nous n’avons pas eu accès au secteur depuis le 2 Septembre 2007 et la communication à travers le PICG n’était pas suffisante pour nous”. Norbert Mushenzi, Directeur Adjoint de l’ICCN, PNVi Sud, Rumangabo.

En octobre2008, la situation s’est empirée une fois de plus, avec le CNDP qui avait pris le contrôle de la zone autour de Rumangabo, forçant l’abandon des bureaux administratifs du parc. Vers la fin de Novembre, au moins 200 personnels de l’ICCN ont traversé la frontière vers l’Uganda tandis que d’autres sont restés avec leurs familles dans les camps de réfugiés. En face d’une telle intensification de la violence toute fraîche, le PICG a décidé de maintenir les contacts avec le CNDP et a continué à supporter les gardes. En même temps, il a managé l’ouverture des communications directes entre l’ICCN et les responsables du CNDP. Le directeur du PICG a aussi effectué un voyage à Rumangabo, aussitôt que l’ICCN avait repris l’occupation des bureaux, pour aider à développer un plan de secours pour appuyer les activités de l’ICCN. Depuis lors, il y a eu communication régulière et en Janvier 2009, l’ICCN et le PICG ont pu organiser un recensement des gorilles habitués dans le secteur Mikeno, trouvant 81 gorilles habitués (comparativement à 72 du recensement de 2007). Les armées congolaises et rwandaises sont entrain de mener des opérations conjointes contre les FDLR (une force de rebelles hutu et l’ennemi principal du CNDP), ont capturé Laurent Nkunda, et il y a des lueurs d’espoir. Néanmoins, la situation est extrêmement intense.

L’absence de l’autorité et l’économie de guerre se sont révélées être une grande menace pour le parc. Même si les résultats de recensement confirment que les rebelles n’ont fait aucun mal aux gorilles, le conflit s’est accompagné d’ une montée du braconnage et du commerce du charbon de bois. Le conflit et la corruption associés à ces ressources du parc ont aussi été liés à l’exécution d’au moins une dizaine de gorilles en Juillet 2007, juste avant l’occupation de la zone par Nkunda. L’une des grandes inquiétudes actuelles est l’imminence d’une crise de bois de chauffe, entrainée par la croissance rapide de la population de Goma, de 200,000 à 600,000 habitants durant la dernière décennie, la demande provenant des immenses camps de réfugiés et des armées, la continuation du commerce illégal du charbon de bois au niveau domestique et vers le Rwanda. Les plantations d’eucalyptus sont dans plusieurs cas déjà épuisées et il y a peu d’alternatives au bois et charbon comme source d’énergie. Lors de la réunion du SET en date du 1er Décembre 2008, la délégation congolaise et le PICG ont présenté la situation actuelle au secrétariat qui a dévolu une partie de la réunion à l’identification des actions collectives pour offrir un appui moral et matériel à l’ICCN.

Ci-dessus: Paysage près du Parc National des Virunga, en RDC. Photo par Jamie Kemsey/PICG. Ci-dessous: Les camps de réfugiés en République Démocratique du Congo. Photo donnée par PICG.

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La chose la plus importante à considérer ici est la réponse du PICG à cette crise, dans la perspective de son rôle en tant que facilitateur de la GRNT. Ça a été une action effective qui met l’accent sur sa vision infléchissante, concentrée sur la protection et le monitoring des gorilles. Aussi, ça a été une intervention hardie à cause de la corde raide politique qu’il a dû traverser. En un mot, plusieurs observateurs ce cette guerre voient le CNDP comme étant appuyé derrière par le Rwanda, tandis que les FDLR sont supportés par l’armée congolaise. Ainsi, elle peut être caractérisée comme une continuation de la guerre Tutsi-Hutu qui s’est déversée au de là de la frontière dans le territoire de la RDCongo, et aussi comme une guerre par intermédiaires entre le Rwanda et la DRCongo. Le PICG est déjà perçue comme penché sur le Rwanda suite à ses origines d’avant 1991, sa location et son équipe dirigeante. Ainsi, c’était de la hardiesse dans le sens où il s’est exposé lui-même à de possibles mésinterprétation et des campagnes de diffamation pour s’être ouvertement lié au CNDP. Être sorti de cette situation avec dignité / distinction, avoir résolu plusieurs (même si inévitablement pas toutes) suspicions au sein de l’ICCN, est crédible au leadership du PICG.


L’une des choses qui a permis au PICG de faciliter la conservation dans le territoire occupé des rebelles était son statut d’ONG. Ceci peut paraître évident, mais ça suscite aussi deux questions connexes et importantes: • Premièrement, étant donné la situation actuelle du conflit, est ce que la GRNT peut opérer sans la facilitation d’ONG? Ou bien posé autrement: est il si tôt pour le PICG de restreindre son rôle? • En second lieu, si le PICG doit rester libre d’agir hardiment face à la crise politique, doit il prendre ses distances en vue de protéger la neutralité apparente du SCT? Contribution au développement de la paix “’On me pose souvent la question de savoir comment la coopération dans la conservation des gorilles peut être utilisée comme point d’entrée dans la facilitation des discussions plus larges des gouvernements en rapport avec la paix”. Katy Fawcett, Directrice, DFGF-I Centre de Recherche de Karisoke. Le fait que la GRNT est capable d’amener les officiels provenant des trois pays à s’assoir ensemble et de se parler est une bonne chose, mais les participants en cela ne sont pas les mêmes qui s’asseyant ensemble pour prendre des décisions en rapport avec la sécurité. Comment alors, si jamais possible, la conservation transfrontalière peut-elle contribuer au développement de la paix? Au niveaux locals, l’on peut signaler des exemples spécifiques de comment les intervention de conservation et les structures de gouvernance ont permis la résolution des conflits (e.g. sur la traversée des frontières par les gorilles habitués) ou ont occasionnellement stimulé des conflits mineurs (e.g le conflit sur la distribution des permis de visite aux gorilles à Nkuringo). Mais ici nous sommes intéressés non pas dans des conflits locaux, mais d’une guerre qui, prise dans sa totalité, a directement ou indirectement emporté un nombre estimé de 5 millions de vies humaines, et a laissé derrière, plus d’innombrables d’hommes, de femmes et des enfants portant des cicatrices mentales des atrocités. Est ce que la conservation peut réellement toucher ceux là qui croient qu’ils tirent profit de cette catastrophe? Même si nous ne pouvons pas mesurer l’impact, il existe deux manières dans lesquelles la GRNT peut jouer son rôle dans le développement de la paix. Premièrement, même si la guerre au Nord Kivu n’est pas principalement celle des ressources, elle est certainement prolongée et intensifiée par l’existence des ressources pliables telles que le coltan et le charbon de bois. La gouvernance transfrontalière peut aider à structurer et renforcer la gestion des ressources de manières à rendre l’option de la paix, une option plus profitable pour les gouvernements. Ceci peut arriver, par exemple, là où le tourisme offre de bons revenus. “Le tourisme aux gorilles est le coeur de l’industrie touristique. Nous pensons que ceci contribuera à amener la paix parce que les gouvernements chercheront à se défaire des groupes de rebelles qui menacent cette industrie”. John Makombo, Directeur Adjoint, UWA.

En plus de contribuer aux conditions économiques qui favorisent la paix, la conservation pourrait aussi porter sa dynamique de coopération transnationale aux problèmes plus sensibles de l’état. Tel que rapporté par l’un des interviewé: si nous nous entendons bien, il devient un peu facile pour nos ‘parents’ aussi de s’entendre. “A la conférence d’Avril 2008, les ministres des gouvernements ont animé une petite discussion en groupes et sont devenus si impliqués qu’ils ont prolongé ces discussions jusque plus tard vers 7pm à la première journée. Ils ont sans doute rapporté ces discussions au niveau du cabinet dans leurs pays respectifs”. Therèse Musabe, Secrétaire Exécutive Adjointe, SET.

“Oui, bien sûr, avec le temps ceci peut marcher. La pression pour cette idée est entrain d’augmenter progressivement et de prendre racine. Il n’ y avait pas eu assez de temps pour pousser en avant cette idée et c’est maintenant le moment correct. Mais le seul fait que le plan stratégique a été adopté par les trois pays est déjà une victoire. Rien ne peut maintenant arrêter d’approcher éventuellement Kabila, Kagame et Museveni”. Jean Pierre d’Huart.

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Conclusion La phase formelle de la GRNT dans le Rift Albertin Central est relativement jeune: le Secrétariat Exécutif Transfrontalier est âgé seulement d’une année, et n’est devenu une entité légale que très récemment, réalisant son indépendance vis à vis du PICG. Néanmoins, comme expliqué en détail, le processus a des racines, et les relations sont bonnes. Même s’il n’a pas été facile d’organiser la réunion récente à Kampala, celle-ci a tout de même eu lieu, malgré les problèmes entre la RDCongo et le Rwanda. Et ceux – là qui sont impliqués dans le processus ont beaucoup en commun et se plaisent à travailler les uns avec les autres : autour d’un verre à la fin de cette réunion, les délégués du Rwanda et de la RDCongo étaient tout sourires sur les blagues des uns et des autres, ils devaient essuyer les larmes de leurs visages.

Pendant les 18 dernières années, la GRNT a fait une contribution tangible par l’amélioration de l’efficacité des activités journalières de terrain telles que le monitoring, l’application de la loi, le tourisme et la conservation communautaire. Elle est maintenant prête pour travailler vers l’appui collectif politique pour assurer que ces victoires soient maintenues en face des menaces potentielles.

A mesure que ce travail progresse, le PICG continuera sans doute à jouer un rôle important malgré le fait que ce qu’est exactement ce rôle reste ouvert pour considération. Un aspect très important pour les décisions à venir est la nécessité d’adapter aux circonstances politiques évolutives dans la région

L’on espère que la GRNT en un temps de guerre évoluera en GRNT en un temps de paix. Une telle transition dans la situation sécuritaire pourrait offrir une opportunité de mouvoir de façon pus décisive du modèle ONG-Etat de la GRNT qui pourrait présenter moins d’avantage en temps de paix. Ceci n’impliquera pas nécessairement la disparition des ONGs, mais un changement de rôle, avec le PICG devenant probablement l’une parmi les ONGs travaillant avec les comités techniques pour la mise en oeuvre des plans stratégiques, actuel et futurs.

La sécurité est l’un des contextes clés qui guidera la vitesse et l’image des Secrétariats Central et Exécutif, et les relations du PICG vis à vis de ces derniers. L’autre est l’envie d’étendre le territoire géographique de la gouvernance transfrontalière le long des trois dimensions: expansion aux parcs nationaux du nord déjà inclus dans le plan stratégique, expansion aux réserves forestières et de faune et l’extension au delà des limites des aires protégées. Ceci sera partiellement déterminé par la capacité pour le SET de consacrer du temps et d’autres ressources à de telles activités de planification stratégique, et cela dépendra en retour des structures émergentes pour le financement et des nouveaux processus et modèles de mise en oeuvre qui se développeront tout au long de cette dynamique.

En dernier lieu, l’avenir de la GRNT sera aussi déterminé par la priorisation des trois principaux objectifs: conservation, paix et développement économique.

Dans le rapport précédent, nous avons analysé les relations entre la GRNT et la conservation communautaire. Il y a au moins deux tensions ici; premièrement entre le désir de centralisation de la prise de décision et le désir de transfert du pouvoir aux communautés; et deuxièmement, entre la priorisation de la conservation et la reconnaissance que les modes de vie locaux sont vitaux à la conservation. Cette dernière tension pourrait être résolue grâce au changement éventuel vers une perspective plus inclusive de ‘paysage’. Une telle perspective aura à introduire une réalité plutôt embarrassante qu’il est peu probable que la conservation par elle-même ne puisse jamais tirer qu’une petite minorité de la population locale en dehors du gouffre de la pauvreté.

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Leçons Apprises: Evaluation des réunions régionales Anecto Kayitare1, Eugène Rutagarama1, Maryke Gray1 Juillet 2010

Edité par Maryke Gray en 2011 Révision de la traduction de l’Anglais en Français par Fidèle Ruzigandekwe Programme International de Conservation des Gorilles

1

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Résumé La stratégie du PICG dans le développement du processus de collaboration tranfrontalière a suivi une approche de base-sommet et était suscitée par un besoin clair de répondre aux objectifs de conservation des autorités de gestion des aires protégées dans les trois pays. Les réunions régionales trimestrielles qui regroupent le personnel des autorités administratives des parcs (ceux de terrain et des sièges administratifs) ainsi que des ONGs et organisations partenaires de conservation et de développement dans la région, ont joué un rôle clé en appuyant la collaboration régionale. Les réunions régionales sont reconnues pour avoir contribué positivement à renforcer la conservation dans la région de Virunga-Bwindi, malgré les troubles politiques qui ont caractérisé la région durant les vingt dernières années. Cependant le PICG est arrivé récemment à réaliser qu’il existe un nombre de problèmes en rapport avec l’organisation de ces réunions régionales qui doivent être résolus en vue d’améliorer l’efficacité et la pertinence des réunions régionales. Ces problèmes comprennent notamment: les coûts de ces réunions, la faible participation que montre certains partenaires dont les responsables de haut niveau des Autorités des Parcs et ONGs; la sélection et la facilitation des thèmes de discussion dans ces réunions et la régularité des réunions. C’est donc dans le contexte de tenter de trouver des solutions à ces problèmes et d’améliorer l’efficacité des réunions régionales que le PICG et le SET ont recommandé d’entreprendre l’évaluation de tout le processus des réunions régionales. Les recommandations suivantes ont été émises comme résultat de cette évaluation:

1. Les réunions sont importantes pour appuyer la conservation dans la région et devraient continuer à être organisées puisque: • Les réunions régionales sont importantes pour construire la confiance mutuelle et les échanges réciproques de connaissances entre les intervenants dans la région; • Les réunions régionales offrent une opportunité pour discuter des problèmes clés de conservation et des solutions pratiques pour les résoudre; • Les réunions régionales offrent une opportunité d’échanger sur les meilleures pratiques de conservation et d’apprentissage dans la région. 2. Dans le souci d’ être effectif et de résoudre le problème de coûts élevés de ces réunions, les réunions régionales devraient être organisées deux fois par an au lieu des réunions trimestrielles. La durée de ces réunions devrait être de deux jours en dehors des jours de voyage. Cette réunion de deux jours devrait permettre des discussions approfondies portant sur les mises à jour des pays, discussion fructueux sur les thème du jour et disponibiliser un temps suffisant pour la discussion du suivi des recommandations des réunions régionales. 3. Le Secrétariat Central (SCT) /SEC devraient faciliter les réunions régionales en partenariat avec les Autorités des Aires Protégées et d’autres partenaires de conservation dans la région. Les intervenants dans la région ont reconnu que la coordination des activités de conservation est sous le mandate du SCT / SET et par conséquent, ils devraient faciliter les réunions. 4. La Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières dans le Rift Albertin Central a besoin de ramener et faire participer d’autres partenaires dont: les autorités locales, les acteurs socio-économiques, et les institutions gouvernementales. Les réunions régionales elle-mêmes pourraient ne pas répondre à un tel besoin. Il serait nécessaire d’avoir des forums spécifiques des communautés et autorités locales pour échanger sur les problèmes relatifs à la conservation et ceux de développement en général dans la région en dehors des réunions régionales.

Introduction

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La stratégie du PICG dans le développement du processus de collaboration tranfrontalière a suivi une approche de base-sommet et était suscitée par un besoin clair de répondre aux objectifs de conservation des autorités de gestion des aires protégées dans les trois pays. Le modèle de collaboration tranfrontalière du PICG a été développé suivant un processus continuel, évoluant à partir d’une situation d’absence de collaboration tranfrontalière au départ, vers la désignation formelle de l’aire protégée tranfrontalière comme aboutissement


du processus, en passant par un nombre d’étapes, comme indiqué sur le schéma ci-dessous:

Figure 1. Processus de Collaboration Transfrontalière. La facilitation du PICG pour la collaboration régionale s’est concentrée sur l’orientation de la collaboration vers sa formalisation entre les différents acteurs, en vue de renforcer les résultats à mesure de leur réalisation le long du continuum. Reconnaissant l’importance de construire la collaboration tranfrontalière selon un processus continuel (continuum), la stratégie du PICG a défini trois phases: 1. Coordination et collaboration basée sur terrain: Depuis le début, le PICG a toujours supporté la collaboration régionale au niveau de terrain. L’approche a impliqué la communication et la planification informelles régulières entre les chefs des parcs et les autres personnels des différentes aires protégées dans les trois pays, ce qui a contribué à l’harmonisation et la coordination des approches de gestion. Cette phase a dominé la collaboration régionale depuis 1990 jusqu’en début de 2000. Les résultats positifs de la collaboration régionale au cours de cette période étaient encourageants, et il a été décidé d’avancer sur une autre phase en vue de soutenir et développer davantage l’investissement déjà consenti dans la région. 2. Formalisation de la collaboration régionale: Le besoin de formaliser les activités de collaboration et de coordination basées sur le terrain était important en vue de s’assurer que les principales de collaboration sont institutionnalisés et ne sont pas uniquement dépendants des individus, qui changent régulièrement de positions. Il est aussi reconnu que formaliser le processus tranfrontalier résulter en résistance à la situation toujours changeante sur le plan politique et économique au sein de la région. Une telle institutionnalisation devrait tracer le chemin vers l’implication officielle des décideurs dans toutes les matières qui requièrent leur intervention. Au cours de cette dernière décennie, le PICG a réalisé de bons progrès qui sont marqués par: i.

La signature de la déclaration de Nairobi par les trois autorités des parcs, en 2001.

ii. La signature d’un Memorandum of Understanding (MoU) qui guide la collaboration régionale par les Directeurs de UWA, ORTPN et ICCN en Janvier 2004. iii. La signature de la Déclaration Tripartite de Goma, signee par les Ministres ayant en charge les APs, en Octobre 2005. iv. L’adoption du “Plan Stratégique Décennal Tranfrontalier” (PST) par les Directeurs des trois Autorités en charge de la gestion des Aires Protégées en Mai 2006. v. L’adoption du “Plan Stratégique Décennal Tranfrontalier” (PST) par les Directeurs des trois Autorités en charge de la gestion des Aires Protégées en Mai 2006. vi. La signature en Mai 2006 du MoU Trilatéral sur le Suivi collaboratif et le Partage des 95


Revenus issus des Groupes de Gorilles Transfrontaliers entre les Autorités des Aires Protégées. vii. La mise en place du Secrétariat Exécutif Tranfrontalier (SET) pour la Collaboration Tranfrontalière et le recrutement du personnel du Secrétariat pour la mise en oeuvre du PST. viii. Les discussions actuellement en cours et au niveaux politiques élevés pour un Traité Tripartite. 3.

Dernière et ultime phase se référant à la désignation formelle d’une aire protégée tranfrontalière. Il s’agit en effet de la création d’une aire protégée intégrée transfrontalière avec une autorité de gestion unitaire. Ceci reste encore à realiser dans le cadre du processus de Collaboration Transfrontalière du Massif des Virunga – Bwindi.

Il est important de noter que la collaboration régionale appuyant la conservation dans la région de Virunga – Bwindi a été conduite grâce à différents mécanismes. Ceux-ci consistent en communication régulière et planification conjointe (les réunions régionales étant un aspect clé à cet égard), le suivi systématique de l’habitat et des gorilles, le développement du tourisme, les activités conjointes, l’échange d’expériences et des bonnes pratiques pour la conservation, les initiatives communautaires et l’harmonisation des règles et régulations. Les réunions régionales trimestrielles qui regroupent le personnel des autorités administratives des parcs (ceux de terrain et des sièges administratifs) ainsi que des ONGs et organisations partenaires de conservation et de développement dans la région, ont joué un rôle clé en appuyant la collaboration régionale. Ces réunions régionales offrent une occasion de partager l’information et des mises à jour entre les participants sur l’état de la conservation, la situation sur le plan politique et sécuritaire dans la région. Pendant ces réunions, différentes activités et initiatives sont conjointement planifiées et une sujet d’importance sur la conservation et choisi par le groupe lors de la réunion précédente est débattu.

Les réunions régionales sont reconnues pour avoir contribué positivement à renforcer la conservation dans la région de Virunga-Bwindi, malgré les troubles politiques qui ont caractérisé la région durant les vingt dernières années. Cependant le PICG est arrivé récemment à réaliser qu’il existe un nombre de problèmes en rapport avec l’organisation de ces réunions régionales qui doivent être résolus en vue d’améliorer l’efficacité et la pertinence des réunions régionales. Ces problèmes comprennent notamment: les coûts de ces réunions, la faible participation que montre certains partenaires dont les responsables de haut niveau des Autorités des Parcs et ONGs; la sélection et la facilitation des thèmes de discussion dans ces réunions et la régularité des réunions.

C’est donc dans le contexte de tenter de trouver des solutions à ces problèmes et d’améliorer l’efficacité des réunions régionales que le PICG et le SET ont recommandé d’entreprendre l’évaluation de tout le processus des réunions régionales. L’objectif de la présente étude est plus spécifiquement, d’évaluer les réunions régionales en impliquant tous les partenaires intéressés (AAPs, ONGs et autres partenaires) et d’arriver à trouver des réponses aux questions suivantes: 1. Les objectifs des réunions régionales sont ils encore pertinents?

2. Considérant les progrès qui ont été atteints dans la collaboration tranfrontalière, est il encore nécessaire de continuer à organiser les réunions régionales trimestrielles? 3. Quels sont ils des aspects qui ont besoin d’être revus et changés dans les réunions régionales? 4. Avec la création du SCT / SET dont le mandat est la coordination des activités de collaboration régionale, est il nécessaire maintenant que le PICG continue à faciliter les réunions régionales? Il est important de spécifier que cette évaluation ne concernera pas l’analyse de l’expérience entier du PICG en matière de collaboration tranfrontalière (qui a été documentée par Martin et al., 2009), mais se focalisera uniquement sur la composante relative aux réunions régionales.

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Méthodes La méthodologie utilisée pour évaluer les réunions régionales du PICG est basée dur les interviews individuels et des groupes de discussion avec les partenaires dans la région (Rwanda, Uganda, RDCongo) qui régulièrement participant aux réunions régionales. Ceux ci comprennent les autorités des aires protégées au niveau des sièges et de terrain, les représentants des ONGs oeuvrant en conservation et les SET et le PICG (qui ont demandé et financé cette évaluation). Cette évaluation a utilisé une combinaison des sources primaires (interviews, groupes de discussion focalisés et des observations) ainsi que des données secondaires (des publications la littérature grise comprenant des comptes rendus des réunions régionales). La méthodologie de combiner les sources primaires et des données secondaires est considérée la plus pertinente pour éviter les conséquences négatives résultant de possibilité d’attitude biaisée de la part du chercheur et par conséquent ceci a été sélectionné comme méthode appropriée pour cette étude. L’étude a été menée depuis Mars jusqu’en Juillet 2010. Les discussions ont focalisé sur les réunions régionales et la collaboration tranfrontalière dans le passé le présent et la formulation des recommandations pour l’avenir. Le premier projet partiel des résultats consultatifs compilés a été présenté aux participants pour discussion lors de la réunion régionale tenue à Kibale du 23 au 24 Juin 2010. A cette réunion, l’évaluation des réunions régionales était discutée de façon ouverte à travers des interviews individuels et des discussions, des groupes de discussions focalisés, et des débats genéraux ouverts. Les participants à cette réunion régionale ont analysé des résultats et en sont arrivés aux recommandations clés pour l’organisation dans le future des réunions régionales.

Le processus du thème

L’organisation des réunions régionales a commencé en 1992, une année après la création du PICG. La toute première réunion régionales était organisée comme une réunion informelle, qui a rassemblé les responsables des parcs et des autres personnels des parcs dans les trois pays: Rwanda, Uganda et RDCongo lors d’un atelier sur les forêts afromontagnardes qui s’était tenue à Bujumbura en 1992. Cette réunion était suivie par une seconde réunion à Kisoro en Uganda en 1995, dont le sujet principal était la recrudescence du braconnage de gorilles suite à l’insécurité politique et les conflits dans la région. Depuis 1997, des réunions régionales facilitées par le PICG ont été régulièrement organisées et rassemblant des représentants des trois autorités des parcs en RDCongo, Rwanda et Uganda (respectivement ICCN, RDB et UWA) aussi bien venant du sièges que du terrain, ainsi que les ONGs locales et internationales actives dans la région. En fonction des thèmes de discussion pour chaque réunion régionale, d’autres partenaires clés tels que les autorités locales, la police et l’armée, les officiels de l’immigration, les chercheurs, les membres des communautés sont également invités à prendre part aux réunions. Les lieux pour la tenue des réunions régionales est déterminé régulièrement sur base rationnelle entre les trois pays (RDCongo, Rwanda et Uganda). Dans l’une des réunions régionales qui a eu lieu en 1999, les participants ont défini un nombre d’objectifs pour les réunions régionales, qui sont les suivants: 1. Créer et renforcer la sensibilisation sur les problèmes de conservation et de gestion dans tous les quatre parcs de gorilles de montagne dans les trois pays et l’exploration des voies et moyens pour une collaboration potentielle entre les parcs dans les activités de conservation et de gestion.A 2. Accroître la sensibilisation sur des problèmes thématiques de conservation soulevés. 3. Initier le développement collaboratif des activités et leur mise en oeuvre. 4. Encourager la planification conjointe des programmes entre les AAPs et les partenaires de façon à assurer une approche holistique et “régionale”. ». La durée des réunions a varié au cours du temps, entre deux et trois jours. Actuellement, chaque réunion dure pendant deux jours et est structurée de la manière suivante: 1. Mises à jour par pays: Dans la matinée du premier jour, les représentants des trois AAPs font des présentations visant à partager avec les autres participants l’état de la conservation dans leurs aires protégées respectives et au niveau national. Ces présentations couvrent généralement des aspects en relation avec les problèmes de conservation de l’aire protégée, les changements

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politiques et institutionnels, le suivi écologique, le suivi des gorilles, le tourisme, et les activités majeures de collaboration et des événements importants en rapport avec la conservation au niveau du pays. Les mises à jour par pays sont très importantes pour le partage des expériences et d’informer les participants sur les progrès dans les programmes de conservation, de mieux comprendre les défis dans la coordination entre les AAPs elles-mêmes, et de définir les domaines urgents qui demandent une attention particulière et / ou du soutien. 2. Discussion sur thème particulier: Les mises à jour par pays sont suivies par une discussion sur le thème de la réunion. Une sujet / thème est toujours choisi lors de la réunion régionale précédente et qui est l’objet de discussion pendant l’après midi du premier jour et la matinée du deuxième jour. Les thèmes jusqu’alors discutés comprennent: le programme RBM, le développement des entreprises de conservation, l’application de la loi, l’éco-tourisme, la transmission des maladies, la gestion des ressources naturelles transfrontalières et les parcs pour la paix, le braconnage de gorilles, et les politiques et des lois pour la conservation. La liste des thèmes discutés dans les réunions régionales est attachée en tant qu’Annexe au présent rapport. 3. Communication de la part des participants et sélection du thème pour la réunion régionale suivante et issu des discussions sur le thème présentement discuté. A la fin de la réunion dans la soirée du deuxième jour, les participants sont donnés l’occasion de faire des annonces sur n’importe quelle communication en rapport avec la conservation dans la région, (telle que les opportunités de formation, les opportunités de financement pour certaines activités clés de conservation, les événements en rapport avec la conservation...). En dernier lieu, ils procèdent à la sélection d’un thème sur lequel se focaliseront les discussions dans la réunion régionale suivante. À cette fin, les participants mettent régulièrement à jour la liste des problèmes clés de conservation dans la région, suivant un processus consensuel ou électoral, ils choisissent le thème pour la réunion régionale suivante. Il est pertinent de noter ici l’importance additionnelle des réunions régionales dans la facilitation des discussions informelles entre les participants quand ils sont tous ensemble avant ou après la réunion ou même pendant les sessions de travail.

Ci-dessus: Les participants à l’atelier régional sur le changement du climat. Ci-dessous: les sommets de Muhavura et Gahinga aperçus de l’Ouganda Photos par Jamie Kemsey/PICG.

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Puisque l’objectif primordial des réunions régionales était de faciliter les échanges entre le personnel des parcs dans la région et avec le temps, basé sur des liens institutionnels et personnels très forts qui se sont développés entre les chefs des parcs et les autres membres du personnel du parc, un besoin d’avoir une réunion particulière des chefs des parcs, s’est développé et cette réunion ne requiert aucune facilitation externe. Comme résultat des réunions régionales, les quatre conservateurs chefs des parcs concernés (Mgahinga, Bwindi, Virunga et Volcans) ont maintenant créé un Comité de Gestion et de Coordination pour assurer une coordination effective entre les quatre parcs. En définitive, il est important de rapporter que suite à l’importance et le succès des réunions régionales comme support de la conservation dans la région de Viunga-Bwindi, le Wildlife Conservation Society (WCS) qui supporte le processus de la collaboration tranfrontalière au niveau du Rift Albertin Central, a étendu le concept de réunions régionales au Nord de Nwindi, qui rassemble les personnels de UWA et ICCN travaillant


respectivement au niveau du Parc National de Queen Elizabeth et le Parc National de Virunga.

Analyse du thème

Les réunions régionales ont déjà couvert, au cours des années, pas mal d’aspects en rapport avec la conservation au sen de la région Bwindi-Virunga et la discussion de tous ces aspects en détails s’avère au delà de l’objet de ce rapport. Cette première section des discussions va analyser des éléments clés des réunions régionales qui sont organisées qui sont reconnues pour avoir contribué à supporter la conservation et comprennant: • Les réunions régionales et la collaboration Transfrontalière dans la région des Virunga-Bwindi. • Les réunions régionales et la préservation durant ces périodes de conflits dans la région. • Les réunions régionales et les associés pour la préservation. • Les réunions régionales et les problèmes fondamentaux pour la préservation dans la région des Virunga-Bwindi. La deuxième partie de la discussion apprécie les objectifs, contenus et structures des réunions régionales et discute de la facilitation institutionnelle.

Les aspects principaux des réunions régionales

Les réunions régionales et la collaboration transfrontalière dans la région de Virunga-Bwindi Les réunions régionales ont été l’étape initiale pour la Collaboration tranfrontalière du PICG dans la région de Virunga – Bwindi et un outil pour bâtir la confiance entre les partenaires. Comme déjà noté par Dr. Annette Lanjouw dans Martin et al. 2009. “Les réunions régionales ont été la fondation pour bâtir la confiance et la collégialité. Les amitiés ont été formées et les responsables étaient prêts de traiter des problèmes qui auraient pu autrement être résolus au niveau de la police... Il y a eu pas mal d’exemples de menus conflits qui étaient résolus quand ils étaient encore petits / naissant; à titre d’exemple les cas de bétels qui broutaient du mauvais côté de la frontière étaient exactement le genre qui pouvaient facilement dégénérer en incidents majeurs. Les réunions régionales ont eu un impact profond.”

Les réunions régionales sont reconnues par tous les partenaires pour être comme des pierres angulaires dans la collaboration régionale pour la région de Virunga-Bwindi. En effet, elles aident les personnels des parcs et les autres partenaires à se rencontrer et de discuter les problèmes régionaux de conservation d’intérêt commun. Des gens étaient en mesure de résoudre des grands problèmes de conservation, de planifier des initiatives conjointes et d’apprendre les uns des autres (p.e. les problèmes sur la conservation communautaire, le partage des revenus, etc.).

La guerre et la crise politique qui ont caractérisé la région dans le passé ont rendu difficile le travail de conservation et ont affecté les vies de beaucoup parmi les personnel dans la conservation dans la région. Les réunions régionales ont apporté un appui en motivation parmi en permettant aux gens de la région de se rencontrer pour atteindre des objectifs communs de conservation. Le fait de savoir que chaque personne fait parti d’une équipe et que les autres collègues sont également en lutte pour des problèmes similaires aux siens a contribué à accroître la motivation de chacun et la capacité à faire face aux périodes difficiles qui ont prévalu dans la région (Lanjouw, et al. 2001). Les réunions régionales ont contribué à créer un esprit d’équipe parmi les personnels des APs dans la région, et tout les participants ont reconnu cela comme fait important. C’est pourquoi il s’avère important et utile de garder ce genre de pratiques consistant à l’organisation un forum régional qui aidera à constamment cultiver cet esprit d’équipe et faciliter l’échange d’expériences et la planification des activités coordonnées. 5.1.2. Les réunions régionales et la conservation pendant la période de conflit dans la région

Les réunions régionales ont été un élément important d’appui à la conservation pendant les temps difficiles d’insécurité et de conflits dans la région. Elles ont permis la création de liens qui ont facilité l’action de conservation pendant la période de conflits et cela est reconnu par les partenaires clés.

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“Les réunions régionales du PICG ont permis de mettre ensemble les gens des trois pays pour travailler ensemble dans le souci de la conservation même quand les trois pays étaient en guerre l’un contre l’autre, personne ne pensait que cela pouvait être possible” a dit Pontius Ezuma, Conservateur du PNGM. Il était très difficile pour les autorités des parcs ou d’autres institutions gouvernementales d’initier quoi que ce soit comme activité tranfrontalière pendant les temps de conflit, et le rôle de facilitation du PICG a été très important et a été apprécié par les partenaires. Il est reconnu que les conflits peuvent être traités par différents mécanismes tel que l’usage de certaines stratégies clés dont le contact de face à face pour établir des buts partagés; les activités coopératives dans la poursuite de ces buts; le statut d’égalité pendant ces réunions; ainsi que l’appui de la part des autorités concernées ou d’un facilitateur indépendant (Hewstone et Greenland, 2000; Fiske, 2000 cité par Martin, et al. 2009). Les réunions régionales sont un bel exemple où les quatre stratégies ci haut mentionnées ont été appliqués. Le personnel du parc et les autres partenaires provenant de la région pouvaient se rencontrer et se voir mutuellement en tant collègues en conservation plutôt que des gens provenant des pays différents. En facilitant les rencontres des gens de la région pour discuter sur les mêmes objectifs, pendant la période de conflit et de traiter des mêmes problèmes, de fortes relations étaient alors crées parmi les gens. Le fait de savoir que chaque personne fait parti de l’équipe, et que chacun fait face aux problèmes identiques a contribué à la motivation de chacun et son habileté à faire face aux difficultés du moment (Lanjouw, et al. 2001). Lors de la réunion régionale organisée en 1999, la continuation de l’organisation des réunions régionales pendant les temps de conflits a été reconnue comme important pour supporter la conservation dans la région de Virunga-Bwindi. Avec le temps, c’était intéressant de voir combien de participants ont commencé à s’intéresser à la culture et langue des uns et des autres; beaucoup ont commencé à apprendre de leurs collègues ou bien l’Anglais ou bien le Français pendant la durée de la réunion régionale. Il est devenu règle générale que les Anglophones se présentent en Français et que les Francophone fassent de même en Anglais pendant les réunions. Les bonnes relations développées pendant ces années parmi les personnels en conservation des trois pays ont contribué à la mise en oeuvre des activités de conservation régionales qui comprennent les patrouilles coordonnées, le recensement des gorilles et le suivi écologique des gorilles au niveau régional (Ranger Based Monitoring - RBM). Les réunions régionales et les partenaires en conservation

Les réunions régionales ont créé un environnement favorable et une opportunité pour partenaires en conservation travaillant dans la région (soit de la même organisation ou des organisation et institutions différentes) de se rencontrer et de partager des expériences et des points de vue dans le but d’améliorer leurs programmes et activités. Les personnels provenant des différentes organisations qui opérant dans la région, dont le PICG, trouvent souvent le temps de discuter et d’aligner leurs plans et programmes, se mettant mutuellement à jour, sur le niveau de mise en oeuvre des activités à travers la région. Dr. Iyanya Jacques du Projet Vétérinaire des Gorilles de Montagne (MGVP) a indiqué que “grâce aux réunions régionales, nous avons été capables de faire des planifications et de travailler au niveau régional”. Le MGVP trouve aussi une opportunité dans les réunions régionales de discuter le format pour le suivi sanitaire des gorilles qui a été adopté pour toute la région. Comme noté dans la section sur informations générale de ce rapport, le Wildlife Conservation Society (WCS) a également fait extension de l’initiative des réunions régionales plus au nord de la région Virunga-Bwindi au sein su Rift Albertin Central (CAR). A la suite d’un intérêt croissant en Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalières (TBNRM) au niveau international, il a été noté avec intérêt pendant la présente étude que beaucoup d’organisations de conservation dans la région ont démontré leur intention de travailler eu niveau régional et les réunions régionales sont le point d’entrée dans les programmes régionaux dans la région. Les réunions régionales les problèmes principaux de conservation au sein de la région de Virunga – Bwindi

Dès le départ, les réunions régionales ont servi comme forum pour discuter des problèmes importants de conservation au sein de la région de Virunga – Bwindi. Partant des mises à jour des pays qui soulignent les problèmes de gestion sur terrain qui méritent une attention particulière eu niveau régional, jusqu’au thème de discussion qui analysent les défis importants en conservation dans la région, et trouvent des mesures appropriées pour les résoudre. Comme mentionné auparavant, les mises à jour de pays ont facilité le partage régulier d’information entre les les conservateurs et le personnel de gestion des quatre parcs de gorilles, la planification conjointe et la mise en oeuvre des activités. Quelques thèmes discutés lors des réunions régionales pouvaient répondre aux questions clé de conservation aux niveaux de pays et régional. Ceux ci comprennent par exemple: a) les règles et régulations sur le tourisme aux gorilles; b) le braconnage des gorilles; c) la 100


conservation communautaire.

a)

Les règles et régulations sur le tourisme aux gorilles

Le contact entre les gorilles de montagne et les humains doit être minimisé à cause du potentiel existant de transmission des maladies non seulement de l’homme au gorille, mais aussi du gorille à l’homme. Ainsi le tourisme aux gorilles est un problème de conservation très sensible aussi bien au niveau national que régional et il était décidé par les participants aux réunions régionales que ceci constituerait un sujet approprié de discussion dans ce forum. En Janvier 1998, la réunion régionale a commencé les discussions sur l’harmonisation du tourisme aux gorilles dans la région. Les trois autorités ont alors travaillé ensemble pour établir des règles et régulations communes visant à minimiser les risques de transmission et d’éviter la compétition qui pourrait mettre en danger le tourisme aux gorilles. Ces règles comprennent notamment la distance minimale de sept mètres entre le touriste et les gorilles, le nombre maximale de 6 ou 8 visiteurs par groupe et de la durée maximale de la visite d’une heure par jour. Actuellement les règles sur le tourisme aux gorilles est largement harmonisée dans les trois pays comme résultat d’un long processus de discussion, principalement facilité par les réunions régionales. b)

Le Braconnage des gorilles

Avec les quelques centaines d’individus de gorilles de montagne qui persistent encore dans leurs deux habitats naturels, le braconnage des gorilles reste un défi majeur de conservation qui affecte leur survie. Le grand problème du braconnage des gorilles est qu’il ne peut pas uniquement résolu au seul niveau de pays, mais exige l’implication de tous les trois pays et cela pour des raisons multiples. Tout d’abord, il est toujours difficile de savoir l’origine exacte de l’incident de braconnage / gorille capture; deuxièmement, identifier l’origine des braconniers eux mêmes reste également un défi puisque les habitants de cette région sont les identiques sur plusieurs points de vue: même culture, même mentalité, ils sont interconnectés et se déplacent aisément entre les frontières des trois pays; finalement les acheteurs potentiels peuvent se déplacer facilement entre les frontières ou bien établir leurs réseaux dans les différent pays. Au début de l’année 1995, une réunion régionale a engagé les discussion sur le braconnage des gorilles dans la région. Depuis lors, les réunions régionales ont aidé à réunir sur une même table les autorités des aires protégées des trois pays et les autres institutions concernées (la police, l’immigration) des trois pays afin de discuter le problème de braconnage des gorilles. Les incidents de braconnage des gorilles ont aujourd’hui diminué sensiblement au niveau de la région et les réunions régionales ont permis non seulement de traiter le problème, mais aussi de lancer la sensibilisation sur l’impact du braconnage sur les populations des gorilles dans la région. c)

La Conservation communautaire

Le programme pour la préservation de la Communauté a commencé en Ouganda en 1990 et il a progressivement été adopté au Rwanda (2003) et récemment en RDC. Les activités pour la préservation des communautés dans la région inclus les projets des apiculteurs, le partage des recettes du tourisme, le développement de l’infrastructure socioéconomique (les écoles, les centres de santé, les tanks à eau, etc) et d’autres projets d’entreprises liés à la préservation (par exemple, les pavillons pour la communauté). Les réunions régionales ont été le “catalyseur” pour l’adoption des meilleurs pratiques pour la préservation de la communauté dans la région. En Avril 1997, la réunion régionale a discuté sur la participation des populations locales pour la préservation et le partage des recettes et alors à partir de là les réunions régionales ont continué à traiter du même sujet. Par exemple, à Goma, en Décembre 2005, la réunion régionale a analysé “les entreprises comme un outil solide pour la conservation ” et en Avril 2008, à Mbarara en Ouganda, la réunion régionale a analysé “la relation entre la protection de la communauté (entreprise, développement, les moyens de vie) et la préservation? ” D’autres programmes importants adoptés dans la région qui étaient discutés dans les réunions régionales comprennent l’adoption des programmes du partage des recettes, la construction des murs de pierres sèches (connues localement comme les murs des buffles) afin de réduire le pillage des récoltes et les programmes pour la résolution des conflits de l’homme et des gorilles. Le programme Conservation Communautaire a commencé en Uganda en 1990 et a été progressivement adopté au Rwanda (2003) et récemment au RDCongo. Les activités de Conservation Communautaire dans la région consistent dans les projets d’apiculture, le partage des revenus du tourisme, les projets d’infrastructures socio-économiques (écoles, centres sanitaires, citernes pour l’eau) et d’autres d’entreprise liée à la conservation (ex: des loges de communautés). Les réunions régionales ont été comme “catalyseurs” pour l’adoption des meilleures pratiques de la conservation communautaire dans la région. En Avril 1997, la réunion régionale a discuté sur la participation des populations locales dans la conservation et le partage des revenus du tourisme, et depuis lors, d’autres réunions régionales ont continué à traiter le même sujet. Par exemple en Décembre 2005 à Goma, la réunion régionale a analysé le thème “Les entreprises comme un outil puissant pour la conservation” et en Avril 2008 à Mbarara, la réunion régionale s’est penchée sur “les relations entre la conservation communautaire (entreprises, développement, mode de vie de la population) et la conservation: est ce que les efforts fournis ont un impact sur la conservation?” D’autres programmes adoptés dans la région, qui avaient été objet de discussion dans les réunions régionales comprennent l’adoption du programme de partage des revenus, la construction de mur en pierres contre les

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buffles pour alléger le problème de ravage des cultures par les animaux du parc ainsi que les programmes visant la résolution du conflit entre les gorilles et les populations avoisinant les parcs.

Les objectifs des réunions régionales, le contenu, la structure et la facilitation institutionnelle

Les objectifs, le contenu et la structure des réunions régionales on besoin d’évoluer et de s’adapter dans le temps afin qu’elles puissant rester pertinentes. La situation dans la région a changé avec le temps. La gestion des ressources naturelles transfrontalières dans la région a évolué le long du continuum et les réunions régionales doivent alors s’adapter à la nouvelle situation. Les objectifs des réunions régionales

Pendant les interviews qui ont été menés, nous avons trouvé que les gens interviewés ont le sentiment que les réunions régionales ont atteint leurs objectifs originaux qui sont les suivants: 1. Créer et renforcer la sensibilisation sur les problèmes de conservation et de gestion dans les quatre parcs nationaux des gorilles dans les trois pays et l’exploration des voies et moyens pour les possibilités de collaboration entre les parcs dans les activités de conservation et de gestion. 2. Accroître la sensibilisation sur les problèmes thématiques de conservation soulevés. 3. Encourager le développement et la mise en oeuvre des activités de façon collaborative 4. Encourager la planification conjointe entre les AAPs, et les partenaires des programmes afin d’assurer une approche régionale et holistique. » La collaboration régionale a évolué le long du continuum et la situation dans la région a aussi changé, et par conséquent, les objectifs des réunions régionales doivent être alignés sur les nouvelles réalités. Un exercice a été entrepris dans le but d’évaluer les objectifs des réunions régionales avec les conservateurs des parcs lors d’une réunion à Kigali en Avril 2010 et avec les participants de la réunion régionale qui était organisée à Kabale le 23 Juin 2010. Du moment que les objectifs clés restent pertinents, ils ont cependant été reformulés pour qu’ils puissant se conformer aux nouvelles réalités sur terrain. Les objectifs des réunions régionales ont été reformulés comme suit:

1. Le partage d’information relative aux problèmes de conservation, de gestion et des meilleures pratiques dans les tous les quatre parcs dans les trois pays est renforcé 2. Construire la confiance et la connaissance réciproque entre les intervenants 3. Renforcement de la collaboration entre les parcs dans les activités de conservation et de gestion 4. Identifier les problèmes thématiques de conservation pour une analyse approfondie et engager des discussions pour des considérations ultérieures 5. Produire des thèmes de discussion et de matériel pour les comité du PST et les forums régionauxx

Du moment qu’initialement, l’objectif principal des réunions régionales était la sensibilisation, actuellement les participants sont d’accord sur le fait que beaucoup de progrès ont été réalisés dans ce domaine. La sensibilisation en conservation pour la protection des gorilles de montagne et leur habitat a aujourd’hui augmenté parmi les différents intervenants dans la région et à différents niveaux: politique, local et communautaire, malgré l’existence continuelle des menaces en conservation dans la région. Aujourd’hui, les différents gouvernements ont pris différentes initiatives appuyant la conservation et visant la sensibilisation du public dans ces pays. Ces initiatives consistent par exemple dans l’organisation des événements populaires tels que “Kwita Izina”, la Cérémonie d’attribution des noms aux gorilles, tenue au Rwanda et la champagne de “Friend a Gorilla” qui a lieu en Uganda. Des initiatives communautaires de conservation et qui supportent le mode de vie des communautés et augmentent la sensibilisation du public ont été initiés partout dans la région (p.ex: le Sabyinyo Silverback Lodge au Rwanda et le Coulds Montain Gorilla Lodge en Uganda). Le résultat de tous ces initiatives est que la perception de la conservation aujourd’hui dans la région s’est beaucoup améliorée. Une telle amélioration ne

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peut pas être justifiée par les seuls efforts des réunions régionales, mais comme le résultat de la combinaison beaucoup plus grande des efforts engendrés par des situations et activités différentes, mais l’importance des réunions régionales est tout de même reconnue par beaucoup de personnes.

Etablir la confiance et le partage réciproque des connaissance reste encore un objectif clé pour les réunions régionales puisque les gens changent de positions, tandis que de nouvelles personnes viennent dans la région pour travailler dans la conservation. D’autres objectifs à considérer sont notamment: le partage d’information sur le statut de conservation et particulièrement les meilleures pratiques et la collaboration entre les parcs. Il est connu que les réunions régionales offrent des opportunités pour identifier et discuter les problèmes important de conservation dans la région. Les domaines de discussions qui demandent des apports techniques et expertise seront acheminés aux comités techniques formés sous le Plan Stratégique Tranfrontalier pour le Rift Albertin Central (et comprenant la Recherche et le Monitoring, Conservation Communautaire et Développement des Entreprises, Tourisme; et Application de la Loi et Sécurité) pour discussion et considération ultérieure. Les réunions régionales vont donc jouer le rôle de forum de réflexion (think-tank) pour la conservation dans la région. Structure et Contenu des Réunions régionales

Depuis le début, la structure et le contenu des réunions régionales ont été toujours les mêmes: présentation par les participants, mises à jours par pays, introduction sur le thème principal de la réunion, discussions en groupes et présentations des résultats des discussion en plénière; et les défis et actions futures. La réunion conclut donc avec une discussion sur la date, l’endroit et le consensus sur le thème pour la réunion régionale suivante. Dans le but de garder toujours pertinentes les réunions régionales, il est cependant nécessaire de revoir leur structure et contenu. a)

Mises à jour des pays

Les mises à jour des pays au cours des réunions régionales sont aujourd’hui présentées dans des différents formats par les différents pays. Les présentations sont souvent uniquement descriptives et ne prennent pas en compte le travail réalisé par partenaires en dehors des responsables des aires protégées. De plus, le manque de suivi des recommandations prises sur les problèmes présentés dans les mises à jour lors des réunions régionales antérieures a été souligné comme un problème qui nécessite une attention. Les participants dans les réunions régionales voudraient bien voir des présentations de mises à jour par pays mieux élaborées, et qui suivent un format clair et standardisé et consensuel, avec des informations détaillées sur les activités clés des AAPs et des autres partenaires dans la conservation. Les présentations devraient être plus analytiques avec des comparaisons des données suivant certaines périodes pour une meilleure compréhension des tendances. Actuellement le temps alloué aux sessions de mise à jour par pays est jugé insuffisant pour permettre des discussions profondes et le suivi des recommandations; la proposition de recommandation est donc de pouvoir réserver une journée entière pour les sessions de mises à jour par pays. b)

Choix des thèmes de discussion

Lors de l’évaluation des réunions régionales, certaines personnes interrogées ont soulevé le processus du ors de l’évaluation des réunions régionales, certaines personnes interviewées ont souligné le problème du processus de choix des thèmes des réunions régionales. Certains nouveaux participants voudraient proposer des thèmes qui ont déjà été discutés dans les réunions régionales antérieures. A titre d’exemple, les gens proposant le thème déjà discuté sur la conservation communautaire ou proposant le thème sur l’utilisation de la biomasse comme source d’énergie. Cependant, le choix du thème est toujours fait d’une manière consensuelle, et la liste des thèmes est régulièrement mise à jour. C’est pourquoi mêmes des sujets qui ont été antérieurement discutés peuvent être encore nominés sur la liste des thèmes et peuvent être sélectionnés pour discussion encore s’ils sont votés pour par les participants à la réunion. Il est à noter que les réunions régionales ne sont pas des appropriés pour la formation technique, mais sont un forum de discussion et d’échange sur les sujets clés de conservation. De ce fait, la pratique d’organiser les réunions en vue de discuter les sujets de conservation reste toujours recommandée. Le thème choisi devra être bien préparé avec des apports des experts sur des sujets et problèmes spécifiques pour permettre une meilleure compréhension, profonde discussion et la définition les actions futures dans la discussion. En vue de répondre aux attentes des participants en ce qui concerne le thème de la présentation et de discussion, les participants dans la réunion régionale de Juin 2010 à Kabale ont recommandé de réserver un jour entier pour la présentation et les discussions sur le thème principal.

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c)

Régularité et durée des réunions régionales

Les réunions régionales sont organisées sur une base trimestrielle mais presque toutes les personnes interviewées ont indiqué que ces réunions sont très rapprochées. Particulièrement, en tenant compte en considération la situation de paix et de stabilité qui prévaut dans la région, l’existence des facilités de communication (téléphone mobile, internet etc.) entre les pays et l’engagement des AAPs à travailler ensemble. Aussi, il existe d’autres forums qui regroupent les partenaires tels que le comités techniques pour la mise en oeuvre du PST, et comme il y a maintenant de bonne relations de coopération développées entre les partenaires en conservation dans la région, il n’est plus donc considéré comme très important d’organiser les réunions régionales tous les trois mois. Aussi, il a été rapporté qu’il n y a généralement pas beaucoup de changements notoires en conservation au bout de ces trois mois pour partager entre partenaires au niveau régional. L’autre élément à considérer est que les réunions régionales sont financièrement chères à organiser (moyenne de 10.000 Dollars par réunion) et l’organisation des réunion à chaque trimestre augment alors le coût total des réunions régionales. Les participants de la réunion de Juin 2010 à Kabale ont recommandé de réduire le nombre de réunions de les ramener à une base semestrielle ou bi-annuelle (au lieu de trimestrielle), mais plutôt d’augmenter la durée des réunions régionales et de la ramener à deux journées entières au lieu d’un jour et demi inclusivement. Un autre élément important important relatif aux réunions régionales est la compilation de rapport des réunions régionales qui doit être fait à temps et traduits en deux langues (Français et Anglais) pour faciliter la participation et les contributions de tous les partenaires dans la région. Facilitation institutionnelle de réunions régionales

Le développement de la collaboration régionale le long du continuum a atteint a un stade très élevé avec l’élaboration du PST, la mise en place du Secrétariat Central et du SET ainsi que l’élaboration du Traité en tant que cadre légal pour l’institutionalisation de la collaboration régionale. Le rôle de coordination du SET dans le Rift Albertin Central est reconnu par tous les partenaires interviewés. ‘’Il est important de laisser au SCT /SET le soin d’entreprendre son rôle et de l’aider à la réalisation des objectifs de conservation au lieu de s’en substituer” a dit Mr.François Bizimungu, Rwanda Development Board, Kigali.

Au cours de la réunion régionale tenue à Kabale en Juin 2010, les discussions sur la facilitation et la coordination des réunions régionales ont abouti à la recommandation selon laquelle le SCT / SET devrait prendre la responsabilité dans la la facilitation et l’organisation des réunions régionales et devrait travailler en partenariat avec les différents partenaires, principalement les ONGs travaillant en conservation dans la région. Il a été également proposé que le SCT / SET puisse travailler main dans la main avec les AAPs abritant les réunions régionales en partageant la responsabilité de l’organisation de la réunion régionale.

Le financement des réunions régionales était également sujet de discussion, et différentes options doivent être explorées: (1) Les ONGs partenaires pourraient contribuer à l’organisation des réunions régionales; (2) le SCT / SET peut collecter des fonds pour faciliter l’organisation des réunions régionales; (3) les AAPs peuvent contribuer à l’organisation des réunions régionales; (4) combinaison de deux ou plusieurs options. Il était également rapporté que la facilitation des réunions régionales par le SCT / SET pouvait maintenant éliminer la perception selon laquelle les réunions régionales sont les réunions du PICG.

Un autre élément qui est sorti des discussions avec les partenaires concerne l’extension des réunions régionales aux autres parties du Rift Albertin Central. Les personnes interviewées ont montré l’intérêt dans l’harmonisation des initiatives de conservation dans le Rift Albertin Central et ont le sentiment que des initiatives au niveau des sites devraient être partagées lors des réunions régionales et incorporées dans les programmes de conservation de tous les partenaires en conservation au sein de la région. “Queen Elizabeth, Rwenzori etc tous partagent les frontières. Ce devrait alors apparaître comme un gros avantage pour l’Uganda si l’on pouvait étendre la gestion tranfrontalière pour que tout ceci soit ramené ensemble” a dit Kule Asa Musinguzi, le Conservateur Chef su PNIB.

De plus, il a été rapporté que le SCT / SET a la responsabilité d’harmoniser les initiatives de conservation dans le Rift Albertin Central et qu’il devrait être encouragé à commencer effectivement à jouer ce rôle.

Par ailleurs, de longues discussions ont porté sur les capacités actuelles du SET à entreprendre de telles responsabilités. En effet le SCT / est une institution encore jeune et qui aura certainement besoin de développer ses propres capacités afin de répondre aux attentes des partenaires. Lors des discussions, il été devenu clair que les différents partenaires ont la volonté de contribuer pour faciliter le travail du SCT/SET. A cet effet, la longue expérience du PICG continuera de prévaloir en tant que personne – ressource clé pour l’organisation

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des réunions régionales.

La participation aux réunions régionales La gestion des ressources naturelles transfrontalières implique la participation de plusieurs secteurs et partenaires et comporte un nombre d’objectifs: conservation de la biodiversité, intégration économique et développement, politique et diplomatique. La question est de savoir comment assurer que tous les partenaires sont impliqués et qu’ils jouent proprement leurs rôles pour réaliser les les objectifs en question. “le siècle de travail à l’intérieur des parcs pour la conservation des animaux et des plantes sauvages a terminé. Les défenseurs ont appris que conserver les animaux et les plantes sauvages et les autres éléments de valeur de la biodiversité, nous devons maintenant travailler en dehors des parcs et réservés dans des zones complexes destinées au développement économique”. Notés par Wilkie, Adams et Redford dans Martin et al. 2009.

Le PICG a développé le processus de gestion des ressources naturelles transfrontalières grâce à la collaboration avec les autorités des parcs qui ont en charge le mandate de la conservation. Cependant l’importance de la coordination et le partenariat avec les autres institutions est également bien reconnue. Le conservateur du BMCA, Mr. Pontius Ezuma, et le conservateur en charge de l’application de la loi au PNV ont souligné tous les deux l’importance d’associer la communauté locale ainsi que les autorités locales. Le cas de la forêt de Sarambwe et le BINP ont été cités où les AAPs de la RDCongo et de l’Uganda ont travaillé ensemble pour essayer de résoudre le problème, mais sans succès puisque les autres partenaires n’étaient pas impliqués. Les rôles dans les institutions gouvernementales étant souvent divisées entre plusieurs départements, la gestion des ressources naturelles transfrontalières requiert la coordination des apports multi-sectoriels gouvernementaux (Van der Linde, 2001). C’est particulièrement le cas lorsque une bonne coordination n’existe pas des institutions gouvernementales, comme en RDCongo, où l’importance de l’implication l’administration locale (les districts, les provinces) dans la gestion des ressources naturelles transfrontalières est toujours à mentionner. Lors de la réunion régionale de Juin 2010, le point relatif à l’implication des autorités locales et des communautés locales dans les réunions régionales a été discuté. Les participants comprennent très bien l’importance de la participation de ces deux catégories dans les réunions régionales. Cependant, à cause du grand nombre des représentations administratives (en relation avec le nombre des districts, secteurs, localités) et le coût des réunions, il a été recommandé qu’ils soient invités à participer uniquement lorsque les thèmes à discuter dans la réunion régionale requiert leur participation. Il est clair que l’agenda sur la conservation va dominer les discussions dans les réunions régionales. Le processus actuellement en cours sur sa formalisation au niveau ministériel pourrait aider à inclure les autres partenaires dont les autorités et les communautés locales. Néanmoins, il a été rapporté que celles ci sont tout de même représentées dans le forum général et il est envisagé que le prochain forum régional tranfrontalier va inclure aussi les représentants parmi les autorités et communautés locales.

Les recommandations

Les présentes recommandations sont le résultat de discussion avec plusieurs personnes et le consensus atteint par les participants dans la réunion régionale organisée en Juin 2010, à Kabale, Uganda. 1. Les réunions régionales sont importantes pour appuyer la conservation dans la région, et devrait continuer à être organisées parce que: i.

Les réunions régionales sont importante pour créer la confiance et le partage réciproque des connaissances entre les intervenants dans la région;

ii. Les réunions régionales offrent une opportunité pour la discussion les problèmes clés de conservation et des solutions pratiques pour les résoudre; iii. Les réunions régionales offrent une opportunité d’échange sur les meilleures pratiques de conservation et d’apprentissage dans la région. 2. En vue de les rendre effectives et de résoudre le problème des coûts élevés pour l’organisation des réunions régionales, celles ci devraient être organisées deux fois par an, par opposition à des 105


réunions trimestrielles comme c’était le cas jusqu’alors. La durée des réunions devrait être de deux jours en excluant les jours de voyage. Le premier jour devrait être réservé aux présentations et discussions de mises à jour par pays. Celle-ci devraient comprendre aussi bien les activités des AAPs que celles des partenaires. Le format des présentations des mises à jour par pays devrait être discuté, standardisé, et approuvé pour faciliter les discussions. Le second jour devrait être réservé à l’analyse d’un thème de conservation choisi. Le sujet devrait être préparé en avance par l’expert et seuls les partenaires intéressés devraient être invités. La réunion de deux jours devrait permettre une discussion profonde sur les mises à jour par pays, le thème spécifique de la réunion et disponibilise assez de temps pour discuter du suivi des recommandations et résolutions de la réunion régionale. 3. Le Secrétariat Central / SET devrait faciliter les réunions régionales en partenariat avec les AAPs et des autres partenaires de conservation dans la région. Les intervenants dans la région ont reconnu que la coordination des activités de conservation est sous le mandate du SC / SET et c’est pourquoi le Secrétariat devrait faciliter les réunions. 4. La gestion des ressources naturelles transfrontalières dans le Rift Albertin Central doit amener à bord les autres partenaires, dont les autorités locales, les acteurs de développement socioéconomique et les autres institutions. Les réunions régionales peuvent ne pas répondre elles– même à cela. C’est pourquoi il serait nécessaire d’organiser des forums spécifiques avec la communauté et les autorités locales pour échanger sur la conservation et d’autres problèmes relatifs au développement au sein de la région et en dehors des réunions régionales.

Annexe Liste des sujets discutés dans les diverses réunions régionales

Dates

Lieu

Sujet

1992 Août 1995 Février 1997

Bujumbura Kisoro Kigali

Avril 1997

BuhomaOuganda Goma Kigali Ntebeko-Kisoro

Réunion informelle Le braconnage des Gorilles Evaluation de la Viabilité de la population et de l’Habitat pour les Gorilles de Montagne Réseau de communication dans la région Patrouilles conjointes Tourisme aux gorilles: analyse des risques Participation des populations locales dans la conservation et le partage des bénéfices Suivi Harmonisation du tourisme aux gorilles Suivi de l’évaluation de la viabilité de la population et de l’habitat des gorilles Surveillance de Base pour gardes forestier Résolution de conflit homme – gorille Parc pour la Paix pour la région des Volcans Virunga Evaluation du risque des maladies Forum des Gorilles de montagne Mises à jour par pays uniquement Tourisme régional Stratégie de Sécurité du PICG Evaluation des réunions régionales Collaboration régionale Conservation en conflit

Août 1997 Janvier 1998 Juin 1998.

Septembre 1998 Janvier 1999 Mai 1999 Juillet 1999

Novembre 1999 Mai 2000 Août 2000 Février 2001 106

Kabale

GisakuraNyungwe

Kabale Lake BunyonyiKabale Gisenyi Goma Kabale Kinigi

Plan d’Emergence pour santé des gorilles


Mai 2001 Mai 2002 Novembre 2002 Décembre 2002 Avril 2003 Juillet 2003

Mars 2004 Juin 2004 Septembre 2004 Février 2005 Mai 2005 Août 2005 Décembre 2005 Avril 2006 Août 2006

Janvier 2007 Juin 2007

Octobre 2007 Février 2008 Mai 2008

Septembre 2008 Février 2009 Mai 2009 Août 2009 Juin 2010

Goma Kabale Ruhengeri Kisoro Goma Ouganda

Recherche et suivi Collaboration avec les communautés Résultats de l’enquête socio-économique Braconnage des Gorilles Commerce International de la flore et le faune et les conventions Politique de Collaboration tranfrontalière dans la région du Rift Albertin Policy Goma Présentation du Plan de Secours en cas de maladie Entebbe Gestion des primates confisqués Ruhengeri Intégration des résultats de recherche dans la gestion du parc Goma Gestion de temps et communication Mbarara Résolution des Conflits Ruhengeri Efficience en Gestion des Aires Protégées Goma,DRC PCIA dans la Région de Virunga Bwindi Entreprises comme outil puissant pour la conservation Kabale,Ouganda Education Environnementale Musanze, Efficience, défis et étapes ultérieures pour la collaboration Rwanda tranfrontalière Goma, RDC “Santé de l’écosystème” (problèmes essentiels, gestion, défis et étapes ultérieures ). Kabale, Ouganda Conventions internationales et leurs rôles dans l’appui de la conservation Musanze Prise, analyse et partage des données et information Politiques sur les gorilles: HIA, tourisme, enfants confisqués Goma, RDC Formation en Suivi & Evaluation – Gestion de Projet Mbarara, “Les relations entre la conservation communautaire / Entreprise, Ouganda développement/mode de vie des communautés et la conservation : est ce que les efforts ont un impact sur la conservation?” Rubavu,Rwanda Les mécanismes régionaux d’application de la loi & RBM, analyse des données de monitoring et présentation Goma Formation en leadership et gestion en conservation Kabale Partenariats avec les communautés et partage des revenus Gashora, Rwanda Conservation et energies alternatives Kabale Ouganda 1. Evaluation des réunions régionales 2. Changement climatique

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RĂŠfĂŠrences Fiske, S. (2002) What we know now about bias and intergroup conflict, the problem of the century, Current Directions in Psychological Science, 11 (4), pp. 123-128.

Hewstone, M. and Greenland, K. (2000) Intergroup Conflict, International Journal of Psychology, 35 (20), pp. 136-144. Lanjouw, A., A. Kayitare, H. Rainer, E. Rutagarama, M. Sivha, S. Asuma, and J. Kalpers (2001) Beyond Boundaries: Transboundary Natural Resource Management for Mountain Gorillas in the Virunga-Bwindi Region. Washington, D.C., U.S.A.: Biodiversity Support Program.

Martin, A., Rutagarama, E., Gray, M., Kayitare, A., and Chhotray, V. (2009) Transboundary Natural Resource Management in the Greater Virunga. Lessons learned from regional approaches to conservation facilitated by the International Gorilla Conservation Programme. Van der Linde, H., Oglethorpe, J., Sandwith, T., Snelson, D., Tessema, Y. (2001) Beyond Boundaries: transboundary natural resource management in Sub-Saharan Africa. Washington, D.C.: Biodiversity Support Program.

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Leçons Apprises: Gestion de la Zone Tampon et conflits homme–animaux sauvages José Kalpers1, Maryke Gray2, Stephen Asuma2, Eugène Rutagarama2, Wellard Makambo2, Eugène Rurangwa2 Novembre 2010 Edité par Maryke Gray en 2011 Révision de la traduction de l’Anglais en Français par Fidèle Ruzigandekwe Conseiller Indépendant

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Programme International de Conservation des Gorilles

2

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Résumé Le présent rapport décrit et analyse l’expérience du PICG dans ses efforts de prévenir, répondre et atténuer les effets des conflits home-animaux sauvages autour des quatres aires protégés où le PICG intervient depuis 1991. Les difficultés rencontrées en rapport les problèmes de conflits home-animaux sauvages constituent quelques “leçons apprises” qui sont reprises dans ce rapport. Cependant ces difficultés ne devraient pas détourner l’attention vis a vis des realisations considérables du PICG dans ce domaine. Ce sont en effet ces succès du PICG qui ont été réalisés dans un contexte difficile de conservation dans la region, qui offrent des leçons les plus interessantes et plus pratiques au monde de la conservation dans le sens large.

Leçon 1: Le conflit home-animaux sauvages devrait être vus dans un contexte plus large de l’analyse de coûts et bénéfices.

Un fait commun observé partout dans la région, mais aussi dans d’autres parties de l’Afrique est que les communautés les plus pauvres ont tendance à s’installer à proximité des aires protégées, où la terre est souvent moins chère et moins accessible. Etant à la ligne de front, ces communautés sont naturellement celles qui supportent les coûts imposés par ces aires protégées et par conséquent souffrent le plus des effets des conflits home-animaux sauvages. Il s’avère alors important non seulement de focaliser sur la prévention et la mitigation des impacts négatifs des conflits homme-animaux sauvages, mais aussi de considérer avec attention la nature et l’ampleur des bénéfices que reçoivent ces communautés de la ligne de front.

Leçon 2: Les solutions visant la prévention et l’atténuation des conflits homme-animaux sauvages doivent être soigneusement et continuellement évaluées dans le long terme, grâce à des systèmes de surveillance soutenue

Une observation faite lors de cette évaluation révèle que très peu a été fait en termes de monitoring des résultats et des impacts des différentes stratégies visant à prévenir ou atténuer les conflits homme-animaux sauvages à travers la région. De façon générale, le manque des données quantitatives constitue une grande lacune dans tout le programme: sans ces dernières, il est extrêmement difficile de faire des décisions basées sur des faits et d’analyser proprement qu’est ce qui marche et qu’est ce qui ne marche pas, ou bien d’apprécier les tendances générales à travers le temps.

Leçon 3: Des solutions inventées par des humains sont constamment défiées par l’adaptabilité des animaux sauvages. Ceci requiert une constante vigilance et des solutions adaptables par les hommes, mais aussi des systèmes de maintenance de base et durables.

Une fois qu’une stratégie de conflit homme-animaux sauvages a été élaborée et mise en exécution, celle ci doit être proprement suivie et constamment questionnée. Cette leçon résulte de deux observations principales: 1) Ne jamais considérer qu’une seule solution résoudra tous les problèmes parce que les animaux vont montrer une grande habileté à contourner les difficultés; et 2) si une solution requiert un suivi régulier et / ou une maintenance quelconque, des systèmes plus surs et de long terme doivent être envisagés et établis bien avant que la solution en question ne soit mise en exécution; autrement, celle ci ne vaudra tout simplement la peine l’investissement.

Leçon 4: Les modes d’utilisation de terre autour des aires protégées ne sont souvent pas prises en considération alors qu’ils pourraient apporter d’importants changements dans la diminution des conflits.

Même si la construction des barrières telles que les murs en pierres ou les tranchées pourraient avoir quelques impacts dans la réduction des destructions des cultures par les animaux sauvages, le problème de l’utilisation des terres aux abords immédiats des forêts est probablement beaucoup plus crucial à considérer. Partout où c’est possible, particulièrement au Rwanda et en Uganda, les structures gouvernementales locales ont un rôle important à jouer, par exemple en intégrant la planification de l’utilisation des terres et les considérations des

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conflits homme-animaux sauvages dans les plans de développement du district, ou même aux niveaux plus bas.

Leçon 5: La “participation” des communautés pourrait être envisagée à différents niveaux, mais seulement certains types de participation ont une signification réelle et une chance de réussir.

Dans le secteur de développement, il y a différents niveaux de “participation” qui peuvent varier, passant de la participation passive à l’auto-mobilisation. L’expérience de la zone tampon à Nkuringo semble indiquer que les formes les plus basses de participation ont été jusqu’à maintenant celles qui ont été expérimentées, à l’exception du village de Nyabalemura où l’on a observé l’auto-mobilisation.

Leçon 6: Sens de responsabilité (leadership) parmi les communautés locales doit être proprement évalué et garanti et les modes d’ encouragements revus.

Les gestes habituel d’encouragements tel qu’équipement ou l’argent ne produisent pas nécessairement les garantis de succès, mais plutôt un sens de responsabilité, motivé par l’intérêt des communautés donne de meilleures perspectives d’espoir. Cette leçon est particulièrement bien illustrée par le cas du village de Nyabalemura, qui techniquement ne fait pas parti de la zone tampon, mais qui a spontanément mobilisé ses propres ressources pour répondre aux questions de conflits homme-animaux sauvages et cela grâce à ses dirigeants éclairés et sa communauté motivée.

Leçon 7: Une fois identifiés et acceptés, les objectifs de la zone tampon doivent être entièrement mis en exécution.

Du point de vue official, les objectifs de gestion de la zone tampon à Nkuringo sont de “réduire le conflit homme-animaux sauvages tout en protégeant les populations en danger critique de gorilles de montagne et en contribuant à l’amélioration des conditions de vie des communautés”. Les deux objectifs ne sont pas toujours atteints, pendant que les les problèmes de conflit homme-animaux sauvages sont encore assez importants tandis que les conditions de vie des communautés n’ont que très marginalement améliorées. De tentatives faites dans l’identification des cultures appropriées à la zone tampon qui pourraient agir comme une barrière de facto aux animaux sauvages tout en offrant des bénéfices économiques aux communautés n’ont pas encore rencontrés des attentes initialement escomptées.

Leçon 8: Il est important de prêter oreille et d’écouter les communautés avant de s’embarquer dans l’expérimentation des programmes de zone tampon.

Depuis la création de la zone tampon, les communautés et quelques autorités locales ont continué de supporter la proposition de plantations de thé comme une option convenable pour atteindre le double objectif de l’établissement de la zone tampon. Suite aux problèmes liés aux contraintes financières, d’autres options ont été essayées à la place, avec très peu de résultats positifs. Dans une telle situation, les communautés et leurs dirigeants n’ont pas nécessairement été écoutés, ce qui a créé un double défi: d’une part, la solution qui était sentie la plus favorable n’a pas été mise en pratique; et d’autre part, et en tant que résultat des options alternatives qui n’ont pas marché non plus, on a perdu le moment et la motivation, ce qui a conduit à la déception et au désengagement.

Leçon 9: L’achat de la terre à des fins de conservation est un problème très complexe qui requiert un temps suffisant pour une évaluation adéquate.

Nulle part en Ouganda l’acquisition des terres pour la préservation a été très active qu’à la Bwindi. Alors que l’acquisition des terres à Buhoma été effectuée principalement sur une base ad hoc et à manqué de stratégie claire pour l’utilisation des terres, l’expérience de Nkuringo semble suggérer qu’elle était mieux planifiée et mieux appliquée. Cependant, le fait que la zone tampon n’ait pas encore réalisé son double objectif signifie que le niveau initialement élevé de satisfaction de la communauté pourrait lentement conduire à un sentiment de frustration et de ressentiment.

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Principales recommandations: • Mettre en exécution des recommandations antérieures • Identifier des solutions appropriées pour la durabilité du programme HUGO • Rétablir et maintenir les programmes de monitoring à tous les niveaux • Chercher des stratégies innovatrices relatives aux problèmes de conflit homme-animaux sauvages • Considérer les plantations de thé comme finalement la seule solution viable pour la Zone Tampon à Nkuringo Pendant plus de 12 ans que le PICG a oeuvré dans le domaine des problèmes de conflit homme-animaux sauvages et de proposer des solutions, plusieurs défis ont été rencontrés tout au long de ce cheminement. Même si certains des défis sont aujourd’hui encore valides ou même beaucoup plus critiques, le travail du PICG a suivi la plupart des aspects positifs déjà soulignés dans d’autres leçons apprises. D’autre part, le PICG a besoin de focaliser plus sur un nombre d’aspects en vue d’atteindre des résultants beaucoup plus durables dans le domaine de gestion de conflit homme-animaux sauvages, tels que les relations entre l’information et la pratique, le support constant et continuel aux solutions qui marchent le mieux ou la quête pour des stratégies institutionnalisées et durables.

Introduction

Le Programme International de Conservation des Gorilles (PICG) a été fondé en 1991 en tant que partenariat entre l’African Wildlife Foundation (AWF), le Flora and Fauna International (FFI) et le World Wide Fund for Nature (WWF). Le PICG a été établi en tant que programme régional opérant dans les forêts afromontagnardes de Virunga et Bwindi qui s’étendent au delà des frontières de la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l’Uganda. Le but du PICG est d’assurer la conservation des gorilles de montagne et leurs habitats forestiers et cela est poursuivi à travers les stratégies principales suivantes: • Etablir une base d’information solide, comprenant le soutien au système de monitoring s’appuyant sur des informations et données collectées par les gardes

• Renforcer la collaboration transfrontalière entre le RDC, le Rwanda et l’Uganda comprenant le soutien à la Gestion des Ressources Naturelles Transfrontalière; et • Appuyer les communautés vivant autour de ces parcs en vue d’améliorer leurs conditions de vie. Le PICG met en exécution ces différentes stratégies à travers des partenariats, d’abord et avant tout avec les autorités des aires protégées dans les trois pays, mais aussi avec les Organisations Non Gouvernementales (ONGs), les autorités locales, les organisation à base communautaire ainsi que les initiatives privées dans la région.

La présente étude porte sur la Résolution des conflits homme-animaux sauvages auquel le PICG s’est attaqué sur un nombre de fronts, comprenant notamment la construction de mur à buffle autour du massif des Virunga, la formation des organisations à base communautaires pour gérer les animaux qui causent les problèmes, ainsi que la récente expérimentation sur les options résiliantes d’utilisation des terres dans la Zone Tampon à Nkuringo en Uganda. Ce qui est le plus commun à travers la plupart de tous ces topiques est l’expérience que le PICG a acquise relative aux interventions de conservation menées dans des zones à conflit, une expérience qui reste malheureusement réelle au niveau de la RDC.

Méthodes

L’approche principale a été celle de synthétiser les connaissances existantes. Ceci a été réalisé en trois étapes. D’abord, la revue des données secondaires comprenant les travaux scientifiques déjà publiés du PICG, ainsi que les documents internes et données du PICG. En second lieu, une série de réunions de consultation (avec des individus et des groupes ciblés) et des visites de terrain ont eu lieu pendant deux semaines en Juin / Juillet 2010 en RDC, Rwanda et Uganda.

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Troisièmement, des informations additionnelles ont étés rassemblées après la visite de terrain, principalement en consultant le personnel du PICG ancien et actuel, en vue de corroborer ou compléter les données obtenues dans les deux premières étapes. A travers tout le processus, nous nous sommes appesantis sur les témoignages des acteurs principaux, à savoir: le personnel du PICG, le personnel de RDB, UWA et ICCN, et les dirigeants / représentants des communautés où le PICG opera ainsi que les organisations tertiaires (ONGs, projets etc). Là où cela a été possible, nous avons soutenu ces témoignages avec des sources supplémentaires d’information, comprenant des articles de recherche publiés dans des journaux scientifiques, ainsi que des résultats des évaluations des projets et des programmes particuliers par le PICG ou ses consultants. Après avoir décrit la situation de conflit homme-animaux sauvage dans les 4 parcs à gorilles, l’étude procède avec l’historique en rapport avec l’expérience ancienne du PICG vis à vis du thème en question et conclut avec l’analyse des réalisations, les faiblesses et des leçons apprises.

Le processus du thème Problématique

Les conflits homme-animaux sauvages sont parmi les problèmes majeurs de conservation et de gestion partout où les gens et les animaux sauvages co-existent. Le conflit homme-animaux sauvages peut prendre plusieurs formes, dont la destruction des cultures et d’autres biens et propriétés, et la compétition pour les ressources naturelles. De façon générale, ceux qui sont les pire affectés par le conflit sont les agriculteurs ruraux. Dans plusieurs régions avec des programmes de conservation communautaire, le conflit peut saper / nuire aux efforts de conservation parce que les coûts de vivre avec les animaux sauvages est perçu comme étant très élevés, depassant de loin n’importe quel autre benefice (parcer, 2003; Muruthi, 2005). Dans la région de Virunga – Bwindi, la destruction de l’habitat ainsi que la croissance de la population humaine signifie que les gorilles de montagne ainsi que les autres animaux de forêt, tel que les potamochères, éléphant et baffles viennent de plus en plus en contact avec les gens, ce qui conduit le plus souvent à des conflits. L’impact sur la population locale don’t la plupart sont des agriculteurs de subsistance peuvent comprendre une dévastation économique par la destruction des cultures, le fait de vivre constamment dans la peur, l’inconvenance et le danger à la vie et dans une situation permanent délicate (Macfie, 2000). Concernant les gorilles de montagne, les interactions avec les populations riveraines constituent une source de stress, peuvent résulter dans la transmission des maladies humaines, et peuvent conduire à des attaques physiques directes, les blessures, la perte des membres due aux pièges et même la mort.

Le présent rapport fait état et analyse l’expérience du PICG et ses efforts de prévention, réponse et mitigation des effets de conflits homme-animaux sauvages autour des quatre aires protégées où le PICG a été actif depuis 1991.

Les problèmes de conflits homme-animaux sauvages dans les quatre parcs de gorilles

Malgré la présence des habitats afromontagnards relativement semblables, les deux blocs forestiers qui abritent les gorilles de montagne montrent des ensembles de problèmes différents relatifs aux interactions entre les humains et les animaux sauvages. Même au sein du bloc forestier commun partagé par les trois pays, la situation peut significativement varier entre les pays, et ceci en fonction des aspects écologiques, mais aussi des aspects

Ci-dessus: Les ruches placées légalement dans ou près du Parc National Impénétrable de Bwindi peuvent être détruites par les chimpanzés. Ci-dessous: Le groupe utilisateur des ressources à Rutunga est enregistré pour prendre les herbes traditionnelles et le matériel de tissage du parc. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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sociaux et ceux relatifs au mode d’utilisation des terres. Cette section donne un bref aperçu des spécificités de chaque parc, ainsi que des tendances générales observées au cours du passé récent. Le Parc National des Volcans (PNV), Rwanda

Les animaux à problèmes ainsi que la destruction des cultures ont caractérisé la situation au PNV depuis bien longtemps. Historiquement, les baffles, potamochères, les céphalophes ont été les plus réguliers des animaux à problèmes, avec des éléphants qui causaient des dégâts occasionnels (Plumtre et al., 2004). Les gorilles n’avaient presque jamais été reconnus comme causant des dommages significatifs, à l’exception tout de même de quelques groupes habitués (Sabyinyo et 13) qui ont sporadiquement visité la bordure du parc et écorché quelques arbres d’eucalyptus.

Au cours des quelques dernières années, la situation a quelque peu changé, avec une augmentation du nombre d’incidents impliquant des gorilles qui écorchent les arbres d’eucalyptus et même allant plus loin à l’extérieur du parc, ainsi qu’une augmentation notable des éléphants sortant des limites du parc, tandis que les buffles sont toujours la cause première de la destruction des cultures (Ngaboyamahina, 2004; Ndimukaga, 2006; Ndagijimana, 2009). Cette augmentation des incidents de destruction des cultures par les animaux sauvages est en quelque sorte en contradiction avec les résultats d’un recensement récemment conduit et qui montre une diminution générale du nombre des effectifs des populations de grands mammifères, du moins au niveau local dans la zone de Karisoke (Arakwiye, 2010). Dans une enquête récente, Kwizera et Ndayisaba (2009) ont indentifié des zones critiques où les animaux sauvages causent plus de problèmes dans les quatre secteurs de Gahunga, Nyange, Kinigi et Shingiro. Le Parc National de Virunga (PNVi), RDCongo

La tendance observée dans le secteur Mikeno du Parc National de Virunga est aussi une augmentation des incidents de conflits homme-animaux sauvages au cours des dernières années. La faible densité de la population et de fréquentes épisodes d’insécurité ont conduit à la faible occupation des sols en dehors du parc, mais aussi aux changements et des dérangements dans les populations des animaux à l’intérieur de la forêt, ce qui explique pourquoi les animaux à problème tendent à sortir en grand nombre et traversent de longues distances. En conséquence, les animaux tels que les buffles et les éléphants, mais aussi les gorilles peuvent potentiellement causer des impacts aux communautés jusqu’à quelques kilomètres des limites du parc. Les buffles et les éléphants sortent du parc partout le long de la frontière du secteur Mikeno, cependant les buffles sont plus souvent signalés dans les régions de Jomba et Bukima, tandis que les éléphants sont plus actifs à Jomba, Bukima et Bikenge (Bichamakara, com. pers.). Au cours des six premiers mois de l’année 2010 seulement, plus de 15 buffles ont été tués étant à l’extérieur du parc (Mburanumwe, com.pers.). Des gens sont régulièrement blessés par les buffles ou les éléphants et des accidents fatals ont également été signalés.

Figure 1.Cas observés de la présence des gorilles en dehors des frontières du secteur Mikeno (Janvier 2009 jusqu’à Juillet 2010) (Source: données RBM) 114


Concernant les gorilles, le groupe de Rugendo était historiquement le seul groupe qui était vu à l’extérieur de la forêt, parfois jusqu’à quelques kilomètres, et se nourrissant des cultures telles que maïs (Madden, 1999). Rugendo a continué ces jours ci son habitude de passer un temps considérable à l’extérieur du parc, parfois sans retourner au parc durant plusieurs jours d’affilée. D’autres groupes de gorilles, comme Humba et Mapuwa ou des dos argentés solitaires fréquentent de plus en plus aujourd’hui les champs de maïs et de bananes dans les champs de la population avoisinante (ICCN, 2009) (Figure 1). Le Parc National des Gorilles Mgahinga, Ouganda Dans les villages avoisinant la partie orientale du MGNP (secteur de Gitenderi), la majorité des animaux à problème sont les porc-épic et des oiseaux qui sont considérés comme des pire destructeurs de culture puisqu’ils détruisent les pommes de terre qui font font la culture économiquement la plus importante dans cette région. Les communautés estiment les pertes de cette culture à 40%. Avant la création du parc national en 1991, les agriculteurs avaient l’habitude de les attraper grâce aux pièges et de les tuer. Après la création du parc, cette pratique a été stoppée en 1992 et depuis lors le problème s’est intensifié (Musaasizzi et al., 2005).

En contraste, les communautés vivant autour de la partie occidentale du MGNP (secteur de Gisozi) sont confrontées le plus aux problèmes des buffles et éléphants. Les buffles en particulier sortent en grands nombres et peuvent être vus aussi loin que 2 à 3 kilomètres en dehors du parc. Les éléphants et les buffles préfèrent manger le maïs, mais les éléphants déterrent des autres cultures aussi. Les éléphants viennent deux fois par an seulement quand le maïs est prêt pour la récolte et ils viennent généralement en groupes de quatre. Ils ne s’attaquent aux pommes de terre que quand il n y a pas assez de maïs. Dans ce secteur, les communautés locales se considèrent comme désespérées pour défendre leurs cultures de ces destructeurs (Musaasizi et al., 2005). La courbe ci dessous (Figure 2) montre la tenace récente des cas de conflits homme-animaux sauvages relatifs aux incidents impliquant les buffles et éléphants.

Figure 2. Tendance de conflits homme-animaux sauvages autour du Parc National de Gorille de Mgahinga (source UWA-MGNP) Il y a un seul groupe habitué de gorille, Nyakagezi, qui fréquente de temps en temps MGNP, et ce groupe n’a jamais été signalé à l’extérieur du parc. Jusqu’à maintenant, il y a eu un seul cas de gorille sorti à l’extérieur des limites du MGNP, un dos argenté qui est resté près du village pendant quelques jours en 2007. Le Parc National Impénétrable de Bwindi, Uganda

D’une manière générale au BINP, Olupot et al. (2009) ont démontré que les animaux suivants sortent de la forêt, par ordre de fréquence: babouins, phacochères, gorilles, les singes arboricoles et les céphalopodes. Les éléphants sortent rarement, cependant leur impact est très important sur les cultures et la sécurité des communautés. Le problème de la destruction des cultures par les animaux sauvages autour de BINP contribue aux hostilités entre le parc et les communautés locales (Blomley, 2003). La frustration des communautés locales est exacerbée par des provisions quelque peu moins claires des lois sur la conservation et les animaux sauvages et la loi sur l’Administration locale, ce qui conduit à l’incertitude en ce qui concerne qui devrait s’occuper de ce problème (UWA ou les districts) (République de l’Uganda, 1996; UWA, 2002; Blomley et al., 2010). Même si la distinction entre les “espèces vermines” telles que babouins ou phacochères, les “animaux à problème” tells que gorilles, éléphants et les autres espèces protégées telles que les singes arboricoles... est claire, les responsabilités en matière de gestion de conflits homme-animaux sauvages causent toujours

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confusion (Namara, 2006).

Même si les gorilles arrivent seulement en troisième position sur la liste générale des animaux à problème, leur haut profil en tant qu’animaux caractéristiques hautement en danger et en tant que importantes sources des bénéfices économiques, ceci leur donne une considération particulière dans la perception des communautés locales (Namara, 2006). Il semble que historiquement, les gorilles avaient l’habitude de passer leur temps en dehors de ce qui est actuellement le BINP, quand ces régions étaient encore des forêts (Madden, 1999; Macfie, 2000). La perte de l’habitat peut partiellement expliquer pourquoi certains groupes de gorilles se déplacent au delà des limites actuelles du parc. La plupart des auteurs cependant suggèrent que le processus de habituation pour des besoins du tourisme, mais aussi le dégrée élevé de protection, ont été les facteurs principaux expliquant le nombre de plus en plus élevés des cas de gorilles sortant dans les champs des communautés, avec un nombre de conséquences négatives sur les cultures, sécurité des personnes et les risques sanitaires (Goldlsmith, 2005; Madden 2006; Andama, 2009). La carte qui suit (Figure 3) montre la tendance des groupes de gorilles à passer le temps à l’extérieur de la forêt et contribuant ainsi dans l’augmentation potentielle ou réelle des cas de conflits homme-animaux sauvages. Un total de 9 groupes habitués sont reconnus pour avoir été vus en dehors ou même à la limite de la forêt au cours des 10 dernières années. Nkuringo, Habiyanja, Rushegura et Mubare ont été les groupes les plus “délinquants”. Une observation intéressante, qui semble valider la notion selon laquelle l’habituation a une influence significative sur l’habitude acquise de quitter la forêt et s’engager dans la destruction des cultures est que les groupes habitués le plus récemment tels que Shongi, Bitukura, Oruzogo et Kahungye n’ont pas été observés en dehors de la forêt, du moins pas loin de la limite. Il sera utile d’observer la tendance au cours de prochaines années. Une exception importante à la tendance générale ci haut décrite est le cas de Kyarugilo, groupe de recherche de Bwindi qui a été observé à la limite de la forêt dans deux occasions uniquement.

Figure 3. Observations des cas de présence de gorilles sur la terre des communautés (2000-2009). Seules les localisations en dehors de la forêt et dans la zone tampon sont montrées sur cette carte (Source: données RBM)

Historique du processus de résolution des conflits homme-animaux sauvages par le PICG Gestion des conflits homme-animaux sauvages a)

Le programme HUGO au BINP

Le programme de résolution de conflit homme-animaux sauvages (HUGO) a été initié en 1998 dans le but de

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Encadré 1: Les groupes HUGO autour de la partie sud – est du Parc National de Bwindi Impénetrable, Uganda Les trois groupes HUGO situés dans les secteurs de Kiyebi, Kitojo et Kashasha ont été établis en 2007. Ils s’occupent principalement des éléphants, mais sont également impliqués dans la poursuite des autres espèces telles que gorilles et babouins. Il y a 4 membres de HUGO à Kiyebe, 6 à Kitojo et 10 à Kashasha. Comme travail de routine, les membres de HUGO font des patrouilles deux fois par semaine, à la recherche des activités illégales et les sorties des animaux. Quand ils aperçoivent n’importe quoi d’intéressant, ils avertissent par phone le Garde de l’UWA chargé de la Conservation Communautaire (CCR). Chaque groupe HUGO possède un téléphone et quelques unités octroyés par le PICG.

En cas de destruction des cultures par les éléphants, ils commencent par leurs propres interventions en brûlant du piment rouge séché mélangé avec de la sciure et contenus dans un récipient et le mélange brûle pendant approximativement trois heures. Dans quelques cas, le paysan fait directement appel au CCR de l’UWA, et celui ci organise alors une patrouille UWA pour chasser les éléphants en tirant en l’air si le procédé du piment brulé n’a pas eu d’effet.

Des incidents, apparaissant de façon prédominante durant la saison pluvieuse sont en augmentation dans tous les secteurs et les éléphants vont de plus en plus loin dans les champs des communautés. Avant, ils restaient dans une bande ne dépassant pas 50 mètres en dehors de la forêt et maintenant, ils s’aventurent aussi loin qu’a 1km à l’extérieur. Les éléphants sont également de plus en plus visibles pendant le jour et ils sont visiblement habitués aux humains. Le changement a été observé depuis l’année passée (Groupe HUGO, com.pers.). Les cultures qui sont généralement détruites sont principalement le sorgho, les pommes de terre et patates douces, ignames, haricots, petit pois ainsi que des bananiers. L’information sur la destruction des cultures est collectée par les équipes HUGO qui enregistrent seulement des estimations et pas des chiffres exacts. Les membres HUGO récoltent aussi des données sur les autres espèces telles que babouins, phacochères et singes. La plupart des destructions sont, au actuellement l’oeuvre des éléphants, les babouins et ensuite les phacochères. Ils suivent aussi les gorilles qui quittent occasionnellement le parc: le groupe de Bitukura (12 individus) dans la zone de Ruhija et qui se nourrit des écorces d’eucalyptus; le groupe Shini (34 individus) dans la zone Rushaga qui se nourrit de bananiers. Les gorilles récemment habitués ne passent pas encore beaucoup de leur temps à l’extérieur de la forêt, jamais plus d’1 heure à ce stade ci et ils n’ont pas tendance à s’aventurer plus loin de la limite. Une fois que l’information sur la destruction des cultures par les gorilles est reçue, les ESRG organisent une opération de refoulement en utilisant les cloches et les sifflets pour ramener ces gorilles dans la forêt. Les membres HUGO travaillent comme volontaires reçoivent uniquement quelque assistance de la part du PICG sous forme d’équipement tels que les bâches de protection et les bottes, et celle de UWA sous forme de piment rouges et sciure. Ils ne reçoivent pas actuellement la nourriture en ration de la part de UWA, contrairement aux autres groupes HUGO, mais ceci devrait être inclus dans le budget prochain. Ils ont formé des associations (ASCAs) qui est une forme de système d’épargne informel par lequel à chaque semaine chacun des membres met à côté une certaine somme d’argent prédéterminée sous forme d’épargne.

Ci-dessus: les membres de HUGO près du Parc National Impénétrable de Bwindi, Ouganda. Ci-dessous: étiqueter le nom d’un membre de HUGO. Photos par les auteurs.

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prévenir ou d’atténuer les effets des conflits entre les gorilles de montagne et la population vivant près du Parc National Impénétrable de Bwindi. C’était l’une des réponses par l’Autorité des aires protégées en Uganda – Uganda Wildlife Authaority (UWA) à la recrudescence du conflit entre la population locale et le personnel du parc suscité par les attaques des gorilles aux cultures et aux personnes. HUGO a été conçu comme base pour résoudre le problème de destruction des cultures par les gorilles dans le court terme et d’améliorer les relations avec la population locale dans le long terme (Macfie, 2000; Byamukama & Asuma, 2006).

L’activité principale comme réponse immédiate au problème de destruction des cultures par les gorilles a été un effort coordonné de chasser les gorilles et de les ramener dans le parc chaque fois qu’ils sortaient du parc. Le programme pilote HUGO testait le renforcement négatif dans le comportement des primates par le refoulement des gorilles pour voir si le le refoulement continue était suffisant pour changer le comportement de gorilles de destruction des cultures. Le programme pilote a commence avec deux Equipes de Suivi de Réponse de Gorilles (ESRG), une dans le secteur de Mukono et l’autre dans le secteur de Nteko. Les ESRGs sont composées de volontaires locaux ayant reçu une formation et choisis par leurs communautés, et sous la supervision d’un garde de UWA. Les responsables des équipes, aussi appelés superviseurs HUGO, sont des gardes de l’UWA qui font le suivi régulier des mouvements des gorilles avec les unités GPS et en font rapport au Conservateur du Parc dont le bureau est à Buhoma. Chaque fois que les gorilles sont aperçus à l’extérieur du parc, les membres du ESRG étaient mobilisés pour aller refouler les gorilles et les retourner au parc. Le programme HUGO comportait aussi une composante visant à prévenir les conflits grâce à l’achat des parcelles et la promotion des pratiques et modes d’utilisation de la terre qui n’attiraient pas les gorilles (Musaasizi, 2006). Les activités de refoulement étaient conçues comme une solution de courte durée mais le large programme de HUGO comportait aussi des activités initiatives de l’Unité Vétérinaire de l’UWA en rapport avec les risques de maladies, et qui plus tard, ont englobé les programmes de sensibilisation communautaire sur la santé et l’hygiène dans les secteurs affectés par le problème de conflit homme-animaux sauvages. L’analyse effectuée en 1999 a démontré qu’il y avait des résultats favorables dans le refoulement continuel. D’autres bénéfices identifiés au cours de cette analyse étaient que les communautés comprenaient maintenant que UWA était disposé à répondre à leurs doléances et que les solutions conjointes entre le parc et la population étaient les plus effectives (Madden 1999). A la suite de cette analyse et dans un programme conjoint PICG/UWA, une troisième ESRG a été initiée dans le secteur de Bujenjwe en 2000 et des tentatives de modifier des modes d’utilisation des terres dans les zones fréquentées par les gorilles ont été faites à travers l’achat des parcelles entre 2002 et 2004. De plus, des tentatives ont été faites dans le renforcement des arrangements institutionnels autour des situations de conflit homme-gorille, ce qui a permis l’établissement d’un forum pour un dialogue régulier et négociation entre les représentants des communautés et le personnel du parc (Musaasizi, 2006). En 2010, il y avait un total de 7 groupes HUGO dans la partie de Buhoma couvrant les secteurs de Mukono et Bujengwe (Figure 4). En 2007, trois groupes HUGO ont été créés dans les secteurs de Kiyebe (6 personnes), Kitojo (6 personnes)

Figure 4. BINP: secteurs avoisinant avec des groupes HUGO actifs en 2010 (Source: HUGO) 118


Encadré 2: Maintenance du mur et gadienage des cultures par Abatiganda, Parc National des Volcans, Rwanda Abatiganda a été créé en tant que coopérative en 2008 et compte actuellement 171 membres, qui travaillent exclusivement comme volontaires. Leurs activités consistent dans la protection des cultures, la construction et la maintenance du mur à buffle et la tranchée. Ils couvrent une distance d’à peu près 2,5km de la limite du parc, le long de trois cellules dans le secteur de Gahunga (District de Musanze). Tous les lundis et jeudis, les membres de la coopérative précèdent à la réparation du mur et de la tranchée. Les autres groupes patrouillent régulièrement la frontière du parc pendant le jour et font rapport sur de potentiels animaux problème qui sont généralement des buffles et occasionnellement des éléphants (pas de gorilles dans cette partie). Durant la période de récolte, ils organisent des rondes de surveillance pour les cultures de pommes de terre, en construisant des cabanes de fortune dans lesquelles des gardiens de nuit sont postés de 17h à 19h, pendant une durée de 3mois. La surveillance des cultures est effectuée sur une profondeur (distance) de 400m à partir de la limite du parc. Il y a des contacts réguliers consistant en échange d’information avec les gardes du PNV opérant dans cette région.

Malgré que les buffles continuent de quitter le parc pour détruire les cultures, le mur ainsi que la tranchée ont un impact significatif depuis qu’ils ont ont été construits. Les cassures dans le mur par les animaux sont généralement observées pendant la saison pluvieuse quand les buffles sont apparemment à la recherche des espaces plus secs et aussi pendant la période des récoltes. Derrière les pommes de terre, les plantes qui sont ravagées sont le blé et le maïs. Le pyrèthre est également mangé par les buffles (ses feuilles sont mangeable)

Il n’existe pas de système de rémunération, même si certains des membres possèdent leurs terres ou leurs cultures dans la zone concernée. Leur seul intérêt est le service à la communauté, bien qu’ils sont informés qu’ils peuvent bénéficier du programme existant de RDB sur le partage des revenus du tourisme et aussi qu’ils peuvent accéder d’une manière privilégiée aux marchés pour certains travaux commissionnés par RDB. A titre d’exemple, cette coopérative a été octroyée un contrat de 2 million de francs par le RDB pour la première construction d’un segment du mur. De plus les membres de la coopérative sont en mesure de louer une parcelle sur laquelle ils cultivent et produisent leur propre récolte.Depuis le lancement de la coopérative, 8 membres ont déjà été blessé dans des incidents en rapport avec les buffles, et une personne est devenue paralytique. Le parc n’a offert aucune assistance à ces personnes blessées lors de ces incidents.

et Kashasha (10 personnes), dans la partie sud est du BINP. Ces groupes s’occupent principalement des éléphants, mais ils sont également actifs dans la poursuite et le refoulement des autres espèces, particulièrement les gorilles et les babouins. Dans la partie de Nkuringo, le premier groupe HUGO a été créé en 1998 et un deuxième en 2007. Le secteur de Nteko compte actuellement 29 membres et Rugubuli 15 personnes. Dans cette région, les groupes HUGO s’occupent principalement des gorilles, mais aussi des autres cas tels que les babouins. b)

HUGO en RDCongo

Se basant sur l’exemple de l’Uganda, le programme HUGO a été étendu au secteur Mikeno en 2001 et des groupes de 10 personnes chacun ont été

Ci-dessus: Un membre de Abatiganda travaille pour réparer le mur des buffles du Parc National des Volcans, Rwanda. Photo par Wellard Makambo/ PICG. Ci-dessous: Un abri pour les membres de l’association qui garde les récoltes de pommes de terre contre les incursions des buffles et des éléphants. Photos par les auteurs.

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mis en place à Jomba, Bikenge et Bukima. Quand ils ont été établis, ces groupes ont reçu une formation et équipement et ont bénéficié d’un programme de génération de revenus. Il y a peu d’information existante sur l’efficacité et l’impact des groupes HUGO en RDC puisque toutes les données collectées durant les premières années du programme ont disparu lorsque la station de Rumangabo a été attaquée et saccagée par les rebelles en 2008. Depuis lors, ICCN a montré un intérêt dans le système HUGO mais a récemment décidé d’utiliser les 40 membres existant comme assistants de patrouilles (Mburanumwe, 2010a). Comme les membres HUGO connaissent bien leurs zones respectives et ont une bonne compréhension, ils sont actuellement mobilisés par les gardes pour les accompagner dans les parties périphériques de la forêt et sont particulièrement actifs dans la collecte des pièges. c)

Le mur contre les buffles autour de la chaine des Virunga

Le tout premier mur pour les buffles qui a été érigé autour de la forêt était au PN des Gorilles Mgahinga, Le tout premier mur contre les buffles a été construit dans la partie du Parc National de Gorille de Mgahinga, immédiatement après sa création en 1991. Le premier objectif pour ce segment de mur, long de 7km et supporté financièrement par Berggorilla und Regenwald Direkthilfe (BRD) était de server comme démarcation physique en même temps que les bornes pyramidales en béton, après que la zone qui était antérieurement cultivée, la “Zone 2”, a été récupérée et laissée pour la régénération après 40 années de culture. Le deuxième objectif était d’empêcher les grands mammifères, particulièrement les buffles et les éléphants de sortir du parc et de causer des ravages sur les parcelles appartenant à la communauté (UWA, 2001). En 1995, CARE Uganda a apporté un soutien à UWA pour étendre le mur. Et en 2004/05, le PICG a supporté la construction du mur le long de la frontière entre l’Uganda et la RDCongo, qui a été ensuite rénové en 2009 (Ezuma, 2009). La longueur totale de la limite est d’à peu près 16km.

La construction du mur contre les buffles autour du Parc National des Volcans au Rwanda a commencé en 2002 et la construction du périmètre entier, long de 76km a été achevée en 2007 (Kwizera et Ndayisaba, 2009). La construction a été initialement supportée financièrement par le PICG et CARE et au cours des premières années, il n y avait pas ou très peu de maintenance effectuée sur le mur (Bana, 2007). Une première rénovation a été initiée en 2009 avec le creusement de la tranchée le long de la façade intérieure de mur à quelques sections jugées prioritaires de la limite. Après 2007, quatre associations ont été créées, chacune étant en charge de la maintenance du mur et de la tranchée dans les secteurs les plus délicats (Gahunga, Nyange, Kinigi, Shingiro) (Nielsen et Spenceley, 2010). Chaque association compte à peu près 150 membres et est activement impliquées dans une série d’activités : patrouilles le long de la limite, réparation du mur partout où le mur reste endommagé, gardiennage des cultures pendant la saison de récolte, et faire liaison avec le personnel de RDB en cas de problèmes importants.

La construction du mur autour du secteur Mikeno (PNVi) a commencé également en 2002 et une longueur totale de 52km a été achevée au milieu de l’année 2007. Une évaluation subséquente autour du secteur Mikeno a mis en évidence le fait que non seulement le mur a aidé dans la réduction des destructions des cultures spécialement par les buffles, mais le mur a aussi limité l’empiétement du parc. Cependant, il a été observé que les animaux arrivent à casser le mur dans certains endroits qui n’ont pas été bien renforcés ou où le mur n’a pas une hauteur convenable. Le PICG a alors décidé de procéder à la rénovation du mur et les deux sections ont été respectivement achevées en mi 2010, respectivement entre Mwaro et Gikeri sur une distance de plus de 5km et à hauteur de Jomba sur une distance de 4km. Dans ces sections, le mur a été surélevé à une hauteur de 1,5m. En plus de cela, une nouvelle section de 0,5km a été construite en direction de la frontière avec l’Uganda (PICG, 2010). De façon générale, le mur du côté de le RDCongo sera entièrement surélevé et réparé dans un proche avenir.

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Encadré 3: La zone tampon à Nkuringo, BINP Créé officiellement en 2005, la zone tampon dans la région de Nkuringo représente pratiquement le seul exemple de zone tampon à côté d’une aire protégée en Uganda. A travers des consultations et des négociations avec un grand nombre de parties prenantes variées, particulièrement les paysans locaux affectés par les animaux qui quittent la forêt, 423 parcelles au total s’étendant sur 4200 hectares ont été achetés des 239 propriétaires. Les fonds étaient une donation de IUCN-Pays Bas, Fauna & Flora International et WWF-Suède et des payements totalisant la somme de 400.000 Dollars américains ont été organisés sans difficulté aucune entre 2003 et 2005. La parcelle achetée pour la zone tampon est subdivisée en deux souszones, la zone intérieure de 12km de long et 200m de profondeur est la propriété et gérée par Uganda Wildlife Authority (UWA), et elle est supposée subir des manipulations délibérées afin d’éviter le développement d’un écosystème de forêt mature. La zone la plus externe d’autre part, d’une profondeur de 150m et à proximité des parcelles des communautés et une co-propriété et est conjointement gérée par la communauté de Nkuringo sous la tutelle de NCDF et UWA.

En 2010 et après plusieurs années de tests, il apparaît que la haie à épines du Maurice plantées le long de la limite externe de la zone périphérique constitue le seul mécanisme qui a relativement réussi à réduire les mouvements des animaux sauvages, du moins sur les parties où elle est maintenue de façon appropriée, telle que la partie le plus au sud (voir photo ci-dessous). Concernant la gestion actuelle des deux sous-zones, l’on ne peut que noter la régénération de la végétation, particulièrement visible dans la partie la plus au nord (voir troisième photo). Il s’avère maintenant impératif de trouver une solution qui permet effectivement de jouer le rôle de zone tampon.

Ci-dessus: John Sindubaza, Président du Comité de la Zone Tampon de Kandugu. Ci-dessous: Consolata Nyansekuye a vendu son terrain et a utilisé les fonds de vente du terrain pour acheter un plus grand terrain hors du parc national. Photos par A. B. Masozera/PICG.

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Gestion de la Zone Tampon Les zones tampons sont des blocs de terre situés entre les forêts naturelles et les zones cultivées gérées de façon à décourager les animaux sauvages de traverser entre les deux entités. Dans un sens le plus large, une zone tampon devrait être une zone où les pratiques d’utilisation et de gestion des sols sont conçues de façon à réduire ou empêcher les conflits homme-animaux sauvages. Avant les changements dans l’utilisation des sols à Nkuringo, il n y avait aucune mesure en place visant à dissuader les gorilles habitués et ceux pouvaient sortir jusqu’à 1km à l’extérieur des limites du parc (Goldsmith, 2005). En Octobre 2000, une enquête a été menée parmi les communautés dans les zones affectées pour solliciter leurs points de vue sur la vente de leurs terres. Le rapport de l’enquête indique que 93.3% des répondants étaient en faveur de la vente de leurs parcelles et à la suite de plusieurs réunions consultatives avec les communautés, celles ci ont fixé l’étendue des terres qui seraient disponibilisées pour la vente. Ces terres comportaient la zone d’évolution du groupe de Nkuringo et s’étendait sur approximativement 350 mètres au delà de la limite du parc (ceci étant la section des parcelles de la communautés la plus fréquemment utilisée par le groupe de gorilles) et s’étendait sur 12km le long de la limite du parc. Comme le groupe de Nkuringo était le seul groupe habitué qui avait l’habitude de s’aventurer au delà de 350, à partir de la bordure du parc, il a été jugé que cette zone était suffisante pour résoudre la question des animaux à problème dont le groupe de gorille de Nkuringo (PICG, 2005).

UWA a acquis par achat la parcelle de la communauté locale avec l’aide su PICG et les autres intervenants. La zone tampon a été divisée en “sous-zone à usage exclusif communautaire” qui est la partie la plus bordelaise et équivalent à 12km par 150m et une “sous zone activement sous contrôle”, aux abords du parc et équivalent à 12k par 200m. Dans la première sous-zone comprennent les interventions de contrôle des animaux à problème, recherche et suivi, éducation pour la conservation communautaire, initiatives d’amélioration des modes de vie de la communauté (multiplication des semences, élevage tourisme communautaire). Dans la deuxième souszone les activités comprennent le suivi / visite aux gorilles, recherche et suivi écologique, manipulation de l’écosystème en vue de limiter son évolution en une forêt mature (NCDF et UWA, 2007). Au niveau politique, la zone tampon est sous la responsabilité d’un conseil de gestion conjoint dont les membres sont UWA et la Fondation pour la Conservation et le Développement de Nkuringo (NCDF). Sous une telle structure, le comité de gestion est effectivement responsable de la gestion de la zone tampon, tandis que les trois sous comités (Habitat et Santé des gorilles; Participation Communautaire et mode de vie; Suivi écologique et évaluation) s’occupent des questions plus techniques (NCDF et UWA, 2007).

Analyses du thème Phases et Mécanismes

Dans ses premières étapes, la gestion du conflit homme-animaux sauvages n’a jamais était sujet d’aucune stratégie de la part du PICG, cependant les étapes suivantes peuvent être rétrospectivement décrites.

Ayant été intiment impliqué dans le développement du tourisme au Bwindi depuis 1992, le PICG a assisté UWA dans tous les aspects du tourisme aux gorilles, comprenant la formation, l’organisation, exécution et le suivi. Quelques années après, il est apparu que les groupes de gorilles habitués sortaient de plus en plus fréquemment à l’extérieur des limites du parc, dans le but de ravager principalement les cultures. Ceci a conduit en 1998 à la formation des groupes HUGO, initialement comme une phase de test. L’expérience de HUGO a été alors étendue aux autres secteurs autour du BINP et aussi dans le secteur Mikeno de la chaîne des Virunga. Concernant les mur contre les buffles dans la chaîne des Virunga, celui a également été élaboré selon une approche à plusieurs étapes, qui s’est concentrée en premier lieu dans les sections les plus problématiques des limites du parc et s’est progressivement étendue sur tout le périmètre. Plus récemment, la rénovation des parties les plus critiques a été initiée dans les trois pays.

L’établissement de la zone tampon dans la zone de Nkuringo a pris quelques années, aussi a suivi une approche en phases comportant: l’énoncé du problème et la planification, les négociations avec les communautés, l’achat des parcelles, le test sur les cultures tampon et l’établissement de la barrière physique en forme de haie à ronces mauriciennes a)

Coûts de gestion des conflits homme-animaux sauvages et la zone tampon

Pendant des années, le PICG et ses partenaires financiers ont investi des sommes relativement importantes dans des tentatives pour trouver des solutions aux conflits homme-animaux sauvages. Il est estimé qu’un total d’au moins 1 million de dollars américains y ont été consacrés durant les 10 dernières années.

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A titre d’exemple, la champagne de rénovation du mur en RDCongo en 2009/2010, le PICG a payé 4 USD par mètre additionnel de la nouvelle section du mur (0,5km) et 2,5 USD pour la réparation du mur et son élévation à 1,5 mètre. Pour ce qui est de MGNP, une nouvelle portion de 1,5km le long de la frontière avec la RDCongo a coûté 4,65 USD par mètre (Ezuma, 2009).

Quant à la zone tampon de Nkuringo, une somme totale d’à peu près 400.000 USD a été dépensée pour l’achat de 4,2km2 de terre (cette somme comprend aussi les compensations pour dommages des cultures et autres biens, allocations pour dérangement et les autres charges bancaires) (PICG, 2205). Malheureusement, l’information détaillée en rapport avec les coûts relatifs au conflit homme-animaux sauvages est déficiente, il est par conséquent difficile de mener une analyse financière appropriée. Si des données supplémentaires étaient disponibles, il serait particulièrement intéressant de voir l’effectivité générale des mesures de gestion du conflit homme-animaux sauvages et de comparer les coûts des différentes interventions avec les coûts de base situation de non action. b)

Aspects socio-économiques

Comme ci-haut souligné, les communautés locales avoisinant les aires protégées qui abritent les gorilles de montagne payent un coût élevé, en termes sociaux et économiques. A côté des impacts directs des programmes de résolution de conflits homme-animaux sauvages, la mise en place de telles initiatives dans les trois pays a également contribué à la génération de quelques bénéfices directs aux groupes spécifiques qui étaient impliqués dans la mise en exécution de ces programmes.

De façon particulière, quelques activités qui exigeaient une haute intensité de main d’oeuvre telle que la construction du mur contre buffles a requis l’implication de quelques milliers de personnes sans connaissances techniques particulières, grâce aux contrats signés entre les communautés et les autorités des parcs ou le PICG. A titre d’exemple, lors de la récente réparation des quelques kilomètres du mur dans le secteur Mikeno, plus de 1200 ouvriers provenant des communautés étaient contractées et payées pour renforcer et/ou construire quelques portions du mur (PICG, 2010). Aussi, un exercice similaire a récemment été conduit autour du MGNP et a vu l’implication de trois groupes issus des communautés, chacun étant responsable de la construction d’au moins 500mètres du mur (Ezuma, 2009). Des bénéfices tangibles existent pour les groupes de personnes spécialisées dans les programmes de routine, qui totalisent à peu près 150 personnes entre l’Uganda et la RDCongo, ou des associations de “gardiens de cultures” au Rwanda qui totalisent à peu près 600 personnes. La plupart des membres HUGO en Uganda se sont fait enrôlés en groupes ASCA, un système informel d’épargne dans les zones rurales (KCBTA, 2009; Perline et Katausa, 2005). Suite à l’appartenance à ces associations, les membres ont acquis un certain statut social spécial au milieu de leurs communautés. Finalement, la gestion expérimentale de la zone tampon à Nkuringo a également permis l’acquisition de quelques bénéfices socio-économiques aux populations dans les 5 villages, même si aucun travail n’a été entrepris pour les quantifier. c)

Institutionnalisation et des les partenaires de la mise en oeuvre

Comme pour la plupart des activités développées par le PICG, les autorités des aires protégées dans les trois pays ont été très instructives dans la mise en oeuvre des solutions pour les conflits homme-animaux sauvages et la gestion de la zone tampon.

En Uganda, aussi bien la zone tampon de Nkuringo que le programme HUGO ont fait partie intégrante de travail de routine de l’Uganda Wildlife Authority depuis des années. A Nkuringo, UWA est co-propriétaire de la partie périphérique avec les communautés (à travers le NCDF) tandis que la partie intérieure est de fait une extension du BINP (même si elle n’est pas encore officiellement incorporée par un texte de lois). UWA octroie une contribution au programme HUGO en fournissant principalement des rations de nourriture aux membres et par maintenir contact régulier avec eux à travers les gardes en charge de la conservation communautaire déployés dans les différents postes de patrouilles à travers le BINP. Au niveau du Mgahinga, UWA est également en contact permanent avec les communautés à travers leurs personnels spécialisés. Au Rwanda, RDB a toujours été en première ligne de front en ce qui concerne la construction et la maintenance du mur à buffles. Il existe actuellement 18 associations organisées en coopératives qui sont actives autour du PNV: 12 coopératives (une dans chaque secteur avoisinant le parc) est formées d’anciens braconniers et sont maintenant impliqués dans les patrouilles, une autre est formée du groupe des ANICOs, une autre est faite de porteurs qui sont principalement impliqués dans les activités du tourisme et les quatre autres sont des coopératives impliqués dans le gestion des animaux à problème (aussi appelés “gardiens de cultures”) (Kwizera et Ndayisaba, 2009). Toutes ces associations sont actuellement sous la coordination de RDB et il existe clairement un sens de relation forte entre ces coopératives et l’institution partenaire.

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C’est probablement au niveau de la RDCongo que le sens d’”appropriation”des différentes initiatives développées avec l’assistance du PICG est moins notable. Il n’existe actuellement pas de système pour la maintenance régulière du mur et les groupes HUGO qui avaient été mis en place ont été convertis en assistants de patrouilles par l’ICCN. Pour les trois composantes formant la chaîne Virunga des volcans, le secteur de Mikeno est celui qui expérimente le plus de défis: non seulement la situation socio-économique et le statut sur le plan sécuritaires y sont les moins positives des trois pays, mais aussi les conflits homme-animaux sauvages autour du secteur Mikeno sont également les plus diversifiés et les plus aigus. C’est le seul endroit parmi les quatre parcs à gorilles où les éléphants, les buffles et les gorilles, tous ensemble sont actifs dans la destruction des cultures, en plus des boisements d’eucalyptus endommagés par les gorilles.

Opportunités et Contraintes Opportunités a)

Institutionnalisation de la résolution du conflit homme-animaux sauvages

Un aspect critique, qui est en effet valide pour toute activité de conservation et même plus essentiel dans le cas de conflit homme-animaux sauvages consiste dans la durabilité des différentes initiatives de solution. Chacun est d’accord que de telles opérations ne peuvent pas être uniquement par des contributions des intervenants externes tels que les ONGs de conservation ou les donateurs internationaux. Il y a en effet, un nombre de candidats potentiels qui pourraient jouer les rôle vital dans l’institutionnalisation des résolutions sur le conflit homme-animaux sauvages, spécialement en Uganda. En dépit de la confusion actuelle (voir ci dessous sous “Contraintes”), les structures de gouvernement local en Uganda sont légalement investies des responsabilités importantes relatives à la question de contrôle des animaux à problème. De plus, le système de “taxe gorille” récemment adopté est acheminé à diffèrent niveaux du Gouvernement Local, avec provision qu’au moins 15% des fonds générés par cette taxe devraient soutenir les activités en rapport avec les animaux à problème. Malgré que les sommes absolues générées par ce mécanisme sont plutôt basses (5USD à chaque permis de gorille est acheminé à ce fond), ceci devrait au moins servir de source régulière de fonds pour les programmes tels que HUGO autour du BINP, ou bien des initiatives de maintien du mur contre buffles dan le MGNP.

Etabli en tant qu’institution conservation pour le long terme, le Bwindi Mgahinga Conservation Trust (BMCT) représente un autre partenaire qui pourrait jouer un rôle dans stabilité et la durabilité des programme de gestion de conflit homme-animaux sauvages. Le Fond met accorde une importance particulière aux communautés marginalisées et pauvres autour de deux APs où il est actif et les problèmes de conflits avec les animaux sauvages affectent plus les plus pauvres des populations directement avoisinant les forêts.

Dans le cas spécifique de Nkuringo, NCDF pourrait aussi envisager de prendre quelques responsabilités de soutien directe aux activités relatives à la gestion des conflits homme-animaux sauvages dans les secteurs de Nteko, Rubuguli, soit à travers les groupes HUGO actifs dans cette zone ou en prenant un rôle pro-actif de gestion de la zone tampon. Le domaine qui a été reconnu comme ayant besoin d’une attention particulière concerne la documentation systématique des cas de conflits homme-animaux sauvages: les tendances dans le nombre de ces cas, l’efficacité des mesures et l’impact des programmes de solution, causes immédiates des conflits etc. Sans une composante de suivi sur le long terme institutionnalise, les projets par essais et erreurs resteront comme des tirs dans le noir tandis que des questions élémentaires resteront sans réponse. Potentiellement et logiquement, les institutions telles que le KRC au Rwanda et ITFC en Uganda pourraient jouer un rôle plus permanent dans le suivi de ces paramètres et d’assister les acteurs en conservation dans leurs processus de prise de décision.

Au niveau régional, le Secrétariat Exécutif Transfrontalier pour le Grand Virunga (TES) a aussi une grande opportunité d’être actif et d’intervenir dans les questions relatives au conflit homme – animaux sauvages dans les trois pays. Dans son plan exécutive quinquennal,TES a reconnu les conflits homme-animaux sauvages comme un domaine prioritaire (Van der Linde, 2009); cependant ce problème n’a pas encore été traité suite aux contraintes de temps. Une première étape qui a été identifiée pour ce thème de rassembler assez de documentation en dehors de la région mais aussi dans l’étendue géographique du TES (Musabe et Nzita, comm.pers.). Il y a définitivement une opportunité pour le TES d’évoluer progressivement en tant que centrale de toutes les données de monitoring venant des quatre parcs de gorilles, et comprenant des observations en rapport avec les problèmes des conflits homme-animaux sauvages et leurs résolutions.

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b) Vers l’établissement de la zone tampon autour du PNV au Rwanda? Il existe déjà théoriquement une “zone tampon” autour de quelques parties du PNV consistant en une bande de 6 mètres, principalement d’Eucalyptus et Gréviléas qui ont été plantés juste à côté de la limite. Une telle caractéristique est plus un système de démarcation qu’une zone tampon au sens propre et les communautés semblent toujours confuses quant aux droits d’accession et de récolte du bois. Bien plus, le choix de planter l’Eucalyptus à certains endroits n’est pas probablement la meilleure option, étant donné qu’il a le potentiel d’attirer les gorilles. Depuis quelques années, des discussions préliminaires ont eu lieu au niveau du Gouvernement du Rwanda concernant une possible “extension” du Parc National des Volcans (van Gils et Kayijamahe, 2009). L’extension serait d’à peu près 3.500 hectares et consisterait essentiellement en une bande tout au long de la limite du parc, avec une profondeur qui varie pour avoir moindre impact en termes du nombre de personnes qu’il serait nécessaire de déplacer. L’extension serait laissée pour se régénérer et serait plantée avec des espèces indigènes. Une compagnie privée a été créée (Great Forest Holding) qui serait en charge de cette initiative. Le programme comporte aussi la construction d’un hôtel et d’un lodge de haute gamme, qui devrait être financé avec des fonds provenant de la vente des crédits carbone (Ngoga, com.pers.). Différents organes gouvernementaux sont impliqués dans les discussions, entre autres REMA, National Land Center (NLC), RDB, et l’Unité de commerce de carbone du Ministère de l’Environnement et des Terres. Malgré qu’il y a encore un long chemin avant qu’une décision ne soit encore prise, quelques difficultés ont été déjà soulevées, plus spécialement celle relative aux milliers de personnes qui devraient être déplacées avec des conséquences socio-économiques évidentes. A ce stage ci, il semble que qu’il n’y a pas de considération n’a pas encore été faite quant à l’utilisation de la possible extension du parc comme une zone tampon appropriée, qui fonctionnerait alors comme une barrière progressive entre le parc et les communautés avoisinantes. Il y a certainement une grande opportunité qui ne devrait pas être perdue, et si ce projet continue en avant, toutes les parties concernées devraient regarder cette extension non seulement comme un des moyens d’étendre l’habitat des gorilles, mais aussi et de prime abord comme une solution potentielle au problème toujours récurrent des conflits homme-animaux sauvages. Il y aurait par exemple, un système approprié qui agirait comme une barrière naturelle aux animaux sauvages grâce à une combinaison de plantes non palatales, des buissons épineux ou une autre utilisation adéquate du sol. c)

Loi sur la compensation au Rwanda

La nouvelle loi au Rwanda sur la compensation des dommages causés par les animaux sauvages, qui est encore en préparation est une autre opportunité qui mérite une attention particulière (République du Rwanda, 2009a et 2009b). D’une part, cette loi et les décrets de son application causeront des défis significatifs aux différentes autorités chargées de leur exécution, du moins dans leur étapes initiales, sans oublier de mentionner comment le système au Rwanda pourrait grandement influencer les débats dans les pays limitrophes. D’autre part, ces instruments légaux, qui traitent spécifiquement les problèmes longtemps ignorés des dommages aux humains et leurs propriétés causés par les animaux sauvages, offrent la possibilité d’influencer des aspects tels que le mode d’utilisation des sols autour des parcs, par exemple en liant la compensation des cultures détruites avec des conditions claires comme des types de cultures qui sont éligibles à la compensation, la distance des cultures par rapport à la limite du parc, les mesures prises pour protéger les cultures et dissuader les animaux, etc. Pour un pays ayant de si forts crédits en gouvernance, le Rwanda offre une opportunité réelle pour résoudre les iniquités introduites par le conflit homme-animaux sauvages, cependant ceci nécessitera une

Ci-dessus: La destruction des bananes par les gorilles dans la zone de Nkuringo du Parc National Impénétrable de Bwindi, en Ouganda. Ci-dessous: Le Parc National Impénétrable de Bwindi. Photos par Helga Rainer/PICG.

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coopération totale des structures gouvernementales aussi bien centrales que locales. Contraintes a)

Confusion légale et politique

En Uganda, la loi sur la conservation (1996) offre un cadre légal pour la gestion des conflits homme-animaux sauvages en Uganda. La section 3 (1) (f) appelle à la promotion pour le contrôle écologiquement acceptable des animaux à problèmes. La loi sur le Gouvernement Local (1997) aussi donne la responsabilité de gestion des animaux qui ravagent les cultures qui ont été déclarés vermines par Uganda Wildlife Authority (UWA) aux autorités gouvernementales aux niveau des districts et des sub-county.

Actuellement les espèces animaux déclarées vermines sont le babouin, le phacochère, et les singes vervet. Il faut noter que le terme de vermine n’est pas reconnu pour les animaux qui vivent dans leur habitat naturel. Plusieurs animaux qui ne sont pas sur la liste des vermines sont légalement protégés même en dehors des Aires Protégées et UWA garde la responsabilité de les contrôler et les protéger. Ceux ci comprennent des animaux ayant une reconnaissance international tels que le Gorille de montagne, l’éléphant, le chimpanzé etc. Il est aussi important de noter que la loi sur la conservation en Uganda (1996) ne prévoit pas la compensation pour les dommages causés par les animaux sauvages du fait que les politiciens ont estimé que les coûts à long terme seraient prohibitifs. De plus, les paysans affectés souvent exagèrent sur l’amplitude des dommages de leurs cultures, et causant ainsi les difficultés dans l’administration et la mise en oeuvre d’un tel programme. Le gouvernement a cependant mis en place quelques mécanismes indirectes pour bénéficier des communautés affectées. A titre d’exemple, en investissant une part des revenues générées par ces parcs dans des projets communautaires de développement des secteurs avoisinant le parc et aussi permettant aux communautés adjacentes l’accès à certaines ressources du parc. Même si la responsabilité de gestion des animaux déclarés vermines est constitutionnellement investie dans les gouvernements locaux des districts, ceux n’ont ni les capacités techniques, ni les moyens financiers pour s’occuper du problème. De plus, UWA n’a pas la capacité de contrôler toutes les incursions parmi les communautés des espèces animales non vermines. Par conséquent les communautés affectées restent dans un dilemme sur quelles options prendre pour protéger leurs biens (Andama, 2009). Au Rwanda et en DRCongo, il semble qu’il y a moins de confusion en ce qui concerne la responsabilité dans les incidents de conflit homme-animaux sauvages, même si les défis sont encore très importants. La prochaine loi sur la compensation au Rwanda pourrait cependant être plutôt vue comme une arme à double tranchant, où les opportunités seraient probablement égales aux difficultés dans la mise en oeuvre. b) Ci-dessus: la production de pommes de terre près du Parc National des Volcans, Rwanda. Photo par J. D. Hakuzimana/TES. Ci-dessous: Les Bambous qui poussent en dehors du parc sont occasionnellement abîmés par les gorilles, surtout pendant la saison des pluies. Photo par Anecto Kayitare/PICG.

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Attitudes des communautés locales

En même temps que le ressentiment ayant ses racines dans la perte d’accès aux ressources naturelles des aires protégées, il est un postulat généralement accepté que les conflits homme-animaux sauvages expliquent attitude souvent négative des communautés vis à vis des parcs nationaux de la région.

Selon Blomley et al (2010), les “vermines” (c-à-d babouins, phacochères et les singes) et les “animaux à problème” (éléphants, gorilles, buffles) représentent majoritairement les raisons principales qui expliquent les attitudes négatives des communautés vis à vis du BINP et MGNP. D’autre part, il est intéressant de noter que le problème de dommages aux cultures a été évoqué seulement par quelques répondants lors de l’enquête conduite par Sandbrook (2006) et ciblant les villages se trouvant à proximité des points chauds du tourisme aux environs de PNIB. Il semble qu’il existe


Dans ce scénario, les bénéfices décroissent quand on se s’éloigne de la frontière du parc. Cependant ces bénéfices ne dépassent jamais les coûts subits par les communautés. Dans ce cas, le résultat final est négatif, ce qui peut avoir un impact sur la perception des gens et généralement leur attitude vis à vis du parc.

Pour ce cas, les bénéfices augmentent au fur et à mesure que l’on approche de la frontière du parc et arrivent à dépasser les coûts. Ceci est beaucoup mieux que dans le scénario 1, et devrait par conséquent résulter en une attitude positive parmi les communautés. Cependant le succès dans la prévention et l’atténuation des conflits homme-animaux sauvages semble minime pour ce cas ci. Ce scénario est probablement la plus proche de la situation actuelle vécue par les communautés vivant autour de la plupart des parcs. Les communautés qui reçoivent le plus de bénéfices ne sont pas celles qui vivent à proximité du parc et il y a un rapport inversé entre les coûts et bénéfices. Une telle situation pourra accentuer les conflits et avoir un impact sur les attitudes.

Cette situation est similaire au scénario 1, à l’exception que dans le cas présent, il y a des stratégies en place pour s’occuper du conflit homme-animaux sauvages qui semblent avoir un impact sur les coûts globaux subits par les communautés immédiatement adjacentes au parc. Cependant, les bénéfices reçus par les communautés ne peuvent pas dépasser les coûts. Ce scénario est probablement la situation idéale, où les stratégies de sur le conflit hommeanimaux sauvages ont un impact significatif et les bénéfices sont beaucoup plus élevés que les coûts, et en même temps favorisent les communautés vivant à proximité du parc. Ce scénario engendrerait probablement une meilleure réponse parmi les communautés en termes aussi bien d’attitude que d’équité. 127


une liaison claire entre les bénéfices reçus quelques couches des communautés et la perception par rapport aux problèmes de conflits homme-animaux sauvages. De la même manière, une enquête socio-économique conduite autour du PNV au Rwanda a conclut que le problème de destruction des cultures par les animaux sauvages venant du parc est classé seulement comme un problème secondaire exprimé par les communautés qui ont été interviewées (Bush et al., 2010). Ces exemples montrent combine est complexe le problème relatif aux attitudes des communautés et comment il peut interférer avec les programmes de résolution de conflits homme-animaux sauvages. Parfois, il suffit seulement de deux incidents majeurs homme-animaux sauvages, tels que destruction des cultures par les gorilles et des membres de la communautés blessés ou tués par des animaux sauvages pour compromettre des acquis parfois obtenus à la suite de longs efforts des programmes intégrés de conservation et développement (Blomley et al., 2010). intégrés de conservation et développement (Blomley et al., 2010).

Leçons apprises

Leçon 1: Le conflit homme-animaux sauvages devrait être vus dans un contexte plus large de l’analyse de coûts-bénéfices. Les communautés vivant près des aires protégées sont obligées de supporter plusieurs coûts: perte de l’accès aux ressources dans les forêts, exposition endommagements des cultures par les animaux sauvages, et même des menaces physiques aux biens et à la vie humaine. Bien plus, ces effets directes sont aussi souvent associés aux coûts d’opportunité: temps passé par les communautés à garder les cultures ou défendre leurs biens ne peut pas être utilisé pour des autres activités qui pourraient contribué à l’amélioration de leurs conditions de vie ou la génération des revenus; souvent ils ne peuvent pas assurer une éducation décente pour leurs enfants puisque ceux ci sont généralement impliqués dans les activités des champs etc. Logiquement, plus les communautés sont à proximité de la forêt, plus grands seront les coûts (Korbee, 2007). D’autre part, des concepts modernes de conservation ont toujours recommandé depuis plusieurs années le partage des bénéfices avec les communautés vivant à proximité des aires protégées. Le principe vise à assurer un bon équilibre entre les coûts supportés par ces communautés et les bénéfices générés. D’une manière idéale, les coûts devraient être maintenus aussi bas que possible et les bénéfices plus haut. Dans ces conditions, les communautés devraient adopter, toujours théoriquement, une perception plus balancée des aires protégées. (Archibald et Naughton – Treves, 2001; Franks, 2008).

Les graphes ci-haut montrent quelques scénarios avec différentes valeurs de coûts et bénéfices, en relation avec la distance à la limite du parc. Dans ces graphiques, les chiffres sont indicatives et ont uniquement pour but de montrer les tendances en général. Les trois graphes qui suivent ont en commun le fait que les coûts diminuent toujours de façon régulière quand on s’éloigne des limites du parc, en supposant qu’il n’y a aucune action en termes de prévention ou d’atténuation des conflits homme-animaux sauvages.

Un trait caractéristique général observé partout dans la région et même dans d’autres endroits en Afrique est le fait que les plus pauvres parmi les communautés ont tendance à vivre à proximité des limites des aires protégées, où la terre est généralement moins chère et moins accessible. Étant sur la première ligne de front, ces communautés également supportent logiquement la plupart des coûts imposés par les aires protégées et souffrent le plus des conflits homme-animaux sauvages (Blomley, 2003; Blomley et al., 2010; Bush et Mwesigwa, 2008; Sandbrook, 2006; Franks, 2008; CARE et al., 2003). Beaucoup de personnes interviewées pendant cette étude, particulièrement les communautés ou leurs représentants, se sont plaints du fait que beaucoup de bénéfices destinés aux communautés ciblaient en fait des zones qui sont très loin des limites du parc. Il existe des exemples d’écoles ou autres infrastructures construites avec des revenues provenant du parc ou par d’autres programmes de conservation et situées jusqu’à 5 à 10 km à partir du parc et où les enfants et des parents vivant à proximité des limites du parc ne peuvent même pas accéder puisque leur présence dans les champs est nécessaire pour des raisons de subsistance ou bien qu’ils n’ont les moyens financiers pour envoyer leurs enfants à l’école. Cette impression générale devrait probablement être vérifiée grâce aux enquêtes plus systématiques visant les attitudes des communautés en relation avec les bénéfices reçus des forêts et des programmes de conservation. En dernier lieu, il faut garder à l’esprit que “calculer” les coûts et bénéfices d’une aire protégée aux communautés riveraines ne peut pas être fait entièrement sur base de faits et chiffres. Dans chaque société humaine, la perception des difficultés est un trait caractéristique individuel qui peut être basé sur plusieurs facteurs différents, les uns étant purement d’ordre psychologique. Le niveau de tolérance que montre la communauté

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sera non seulement lié aux bénéfices potentiels et réels (Romanach et al., 2007), mais aussi devra varier selon par exemple par rapport à l’histoire et au vécu, les relations réelles et perçues avec les responsables ou les organisations, la patience etc.

Leçon 2: Les solutions visant la prévention et l’atténuation des conflits homme-animaux sauvages doivent être soigneusement et continuellement évaluées dans le long terme, grâce aux systèmes solides de surveillance.

Une observation faite durant la présente évaluation révèle que très peu de choses ont été faites en termes de suivi systématique des résultats et des impacts des différentes stratégies visant à la prévention ou l’atténuation des conflits homme-animaux sauvages partout dans la région. Dans quelques endroits tels que le PNV au Rwanda, des données existent pour quelques périodes de temps plus ou moins longues, mais n’ont jamais été saisis ni analysés. De façon générale, le manque de données quantitatives représentent une lacune significative pour tout le programme: sans ces dernières, il est extrêmement difficile de prendre des décisions basées sur des faits vérifiables et d’évaluer adéquatement ce qui marche et ce qui ne marche pas ou bien comment sont les tendances générales dans le temps. Des impressions personnelles et une information qualitative existent, et qui semblent cependant indiquer que les incidents de conflits homme-animaux sauvages sont généralement en augmentation, et que des mesures de prévention et d’atténuation donnent seulement, au mieux, des réponses partielles aux problèmes tout en ne les prenant pas dans leur entièreté. Des aspects qui apparaissent comme cruciaux pour comprendre de façon complète le conflit homme-animaux sauvages et qui n’ont pas été documentés pour le long terme comprennent entre autres: • La dynamique des populations de grands mammifères ou des destructeurs connus des cultures dans le massif des Virunga: la plupart des incidents de conflits homme-animaux sauvages dans le massif des Virunga impliquent les buffles et aussi en quelque sorte les éléphants. Pour ces deux espèces, il est évident que le nombre des incidents est en augmentation, et il semble qu’il existe une corrélation qualitative avec leurs observations directe ou indirect faites lors des patrouilles dans la forêt. Même si quelques études ont été faites au cours des dernières années, principalement par le Centre de Recherche de Karisoke, ces études ont été principalement menées par des étudiants de premier cycle universitaire et manquent d’une horizon temporelle nécessaire pour mener une analyse appropriée sur le long terme. Cette Remarque est également valide pour les cas du PNIB et la compréhension de la dynamique des populations d’éléphants. • Connectivité du corridor de Mwaro: ce corridor est connu pour jouer un rôle critique dans la connexion le massif des Virunga au secteur de Nyamlagira du Parc National des Virunga. Dans les temps historiques, des troupeaux de buffles et d’éléphants, principalement, étaient régulièrement observés traversant la route Goma-Rutshuru pendant ce qui apparaissaient comme mouvements saisonniers. Pour les 20 dernières années, le corridor a subit des pressions intenses, commençant par l’asphaltage de la route en début des années 1990, ensuite la crise des réfugiés Rwandais en 1994-1996 et aussi les deux conflit armés congolais en 1996 et 1998. Le coup de grace pour le corridor a eu lieu en 1998 quand l’armée congolaise a décidé d’enlever la végétation de part et d’autre de la route, pour réduire le nombre d’embuscades armées. Exacerbée par la corruption répandue au sein de l’armée et qui a aussi permis aux centaines de personnes profiter de la situation pour couper et de vendre plus d’arbres dans cette région, cette opération a conduit à la disparition complète de la connectivité du corridor. Les données de monitoring pour cette période montrent une liaison claire entre cet événement et une augmentation dramatique des incidents de conflits homme-animaux sauvages dans les trois sections du massif des Virunga. Par exemple au Rwanda, les éléphants étaient vus sortir à l’extérieur du parc et ravager des cultures, ce qui n’avait jamais eu lieu depuis plus de 15 ans. Depuis alors, très peu d’efforts ont été déployés pour essayer de comprendre les relations entre la régénération du corridor de Mwaro, les mouvements des espèces clés et événements des incidents de conflits homme-animaux sauvages dans les trois pays. • Les pressions écologiques et sociales des groupes de gorilles: Il existe une tendance visible, observée aussi bien dans le massif des Virunga et a Bwindi et qui montre que de plus en plus de groupes de gorilles sortent des limites du parc et viennent à l’extérieur pour causer des dommages aux arbres d’eucalyptus et autres cultures. Du moment que l’habituation à la présence humaine et l’occupation historique des terres qui sont actuellement en dehors de zones légalement démarquées en parcs nationaux ont été souvent cités comme des raisons principales 129


expliquant cette tendance, très peu reste connu à propos des problèmes en rapport avec la présence de la nourriture ou les pressions sociales qui amènent certains groupes de gorilles en dehors de leurs zones habituelles d’évolution. Plus récemment, le Centre de Recherche de Karisoke a travaillé sur la présence de la nourriture et la convenance / aptitude écologique dans sa zone de recherche (Grueter, com.pers.) mais une telle analyse n’a encore été tentée sur les gorilles habitués pour le tourisme. Une bonne compréhension sur ces aspects pourra définitivement apporter quelque lumière aux conflits homme-gorilles. Distribution et tendances des conflits homme-animaux sauvages: Malgré son implication dans les problèmes de conflits homme-animaux sauvages pendant plusieurs années, le PICG et ses partenaires disposent de très peu information brute à montrer en vue de documenter les tendances en termes aussi bien de distribution et intensité. Selon les discussions avec les personnes interviewées, les incidents de conflits homme-animaux sauvages semblent être en croissance significative et en extension en même temps, mais une telle observation est principalement basée sur des impressions qualitatives plutôt que sur des chiffres réels ou une information géo-référencée. Coûts et bénéfices aux communautés riveraines: Comme souligné dans la Leçon 1, les conflits homme-animaux sauvages doivent être vus dans un contexte plus large de l’analyse de coûts/ bénéfices. Une étude documentée et complète qu’elle soit en termes économiques ou sur des bases de perceptions assisterait définitivement les aires protégées et leurs partenaires dans l’évaluation des impacts des stratégies sur les conflits homme-animaux sauvages et le niveau socio-économique. • L’économie des conflits homme-animaux sauvages et les mesures d’atténuation: Il n’existe que d’information fragmentaire sur l’équation financière du conflit homme-animaux sauvages dans et autour des aires protégées des gorilles de montagne. L’absence des données brutes fiables sur les coûts financiers rend très difficile de procéder à une évaluation économique propre des différentes mesures d’atténuation et de prévention, ou bien d’un scénario de base sans action.

Leçon 3: Des solutions inventées par des humains sont constamment défiées par l’adaptabilité des animaux sauvages. Ceci requiert une constante vigilance et des solutions adaptables par les hommes, mais aussi des systèmes de maintenance de base et durables. Une observation spectaculaire faite durant cette étude est le fait qu’une fois qu’une solution de conflit hommeanimaux sauvages a été mise en oeuvre, ses impacts durent pendant un certain temps et s’amenuisent, parfois pour être complètement effacés. Ceci peut en effet être attribué ou bien au manque de suivi de la solution, ou bien aux contre solutions inventées par les animaux sauvages, ou même et plus probablement, la combinaison des deux explications. Un exemple est le mur contre buffles construit le long de la limite du PN des Volcans au Rwanda. Après la construction de la première version du mur, le niveau du nombre d’incidents de dommages aux cultures à l’extérieur de la forêt a diminué significativement, prouvant que la solution trouvée et mise en oeuvre avait un impact. Cependant, après quelques mois, le nombre d’incident de destruction des cultures a commencé à augmenter encore. Les buffles étaient vus entrain d’essayer et de réussir à trouver des trous dans le mur et d’autre part le niveau de maintenance du mur, particulièrement les réparations là où il avait complètement tombé par terre n’avaient pas été proprement suivis. Il a été alors décidé de creuser une tranchée dans le long de la face interne du mur, ce qui a eu des effets désirés de réduire encore le niveau de destruction des cultures. Mais quelques mois après, l’on a encore observé des animaux sortir, ayant trouvé encore des lacunes dans la nouvelle solution. La perspective actuelle est que le mur entier devrait être rénové et donné plus grandes dimensions, certaines personnes suggérant même 2mx2m.

Ce qui est particulièrement intéressant est de noter que chaque fois qu’une solution est adoptée et mise en oeuvre, la plupart des gens penses qu’elle sera la réponse ultime au problème. Nous semblons cependant oublier que même les animaux sauvages peuvent trouver leurs propres solutions aux obstacles que nous humains mettons en place, en espérant de restreindre leurs mouvements et les effets adverses sur les cultures et la survie des communautés. Cette leçon peut être décomposée en deux aspects:

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• Ne jamais considérer qu’une seule solution suffira pour résoudre tous les problèmes, alors que les animaux sauvages feront montrer de grandes capacités d’adaptation et une habileté à contourner les difficulté. • Si une solution requiert un suivi régulier et/ou la maintenance, des systèmes fiables et durables doivent être mis en place bien avant que la solution elle même ne soit mise en oeuvre; autrement l’investissement n’en vaut pas la peine.

Figure 6. Le graphe ci-haut résume la séquence de solutions et leurs résultats dans le temps

Leçon 4: Les modes d’utilisation de terre autour des aires protégées ne sont souvent pas prises en considération alors qu’ils pourraient apporter d’importants changements dans la diminution des conflits. A l’exception de la zone tampon de Nkuringo, l’interface entre les deux forêts abritant les gorilles des montagnes et les communautés voisines est solide: le terrain de la communauté commence ou finissent les zones protégées, sans aucune transition que ce soit. En concevant des barrières comme des murs de pierres ou des tranchées peuvent avoir quelque impact, le problème de l’utilisation de la terre dans le voisinage immédiat de la forêt est probablement plus crucial à considérer. La plupart des personnes interrogées ont reconnu que les pratiques de l’utilisation de la terre peuvent peut-être être adaptées, mais il semble qu’il y ait encore peu de compréhension sur la façon d’aborder ce problème d’une manière appropriée. Lorsque c’est possible, en particulier au Rwanda et en Ouganda, les structures du gouvernement local ont un rôle important à jouer, par exemple en intégrant l’aménagement du territoire et les considérations du conflit de l’homme-faune en plans de développement aux niveaux du district ou aux niveaux inférieurs. Cela nécessitera une coordination de stratégies non seulement avec les structures du gouvernement local, mais aussi avec les entités nationales telles que les ministères des terres et de l’agriculture. Au cas du Rwanda ou une nouvelle loi instituant des rémunérations est à l’étude (Ngoga, pers. comm.), Il pourrait même être une occasion pour lier les aspects d’utilisation des terres autour des zones protégées à condition d’être indemnisés.

Au-delà de l’élaboration des politiques et stratégies pour une planification plus sensible de l’utilisation des terres et la sélection des récoltes, les principaux obstacles qui apparaissent des différentes discussions sur le sol sont des considérations de subsistances et une résistance traditionnelle. La majorité des fermiers dans la région ont de très petites parcelles à leur disposition et ont tendance à cultiver pour des raisons d’existence. Influencer le choix des récoltes va donc répondre à une forte résistance où les fermiers n’ont pas d’alternatives pour répondre à leur priorité d’existence.

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Leçon 5-9: Gestion de la zone tampon

Une nombre de leçons spécifiques peuvent être tirées de l’expérience de la zone tampon à Nkuringo, mais ces leçons peuvent être étendues eux autres aspects de la gestion de conflit humain, en Uganda ou ailleurs.

Au cours des dernières années, le concept de gestion de zone tampon est apparu comme une approche relativement nouvelle de développement intégré à la conservation. Les zones tampons sont perçues comme un outil important dans la conservation des zones d’importance écologique, en trouvant en même temps des solutions aux problèmes de développement dans les zones autour de celles-ci. Malgré son potentiel apparent, le concept a eu de la peine à apparaître explicitement dans les politiques internationales et nationales de développement ou de conservation de la nature (Ebregt and De Greve, 2000). Certains auteurs en sciences sociales ont même accusé ouvertement les défenseur de l’environnement d’utiliser le concept de zone tampon pour étendre le contrôle des autorités des aires protégées dans les terres appartenant aux communautés (Neumann, 1997; Laudati, 2010).

Leçon 5: La “participation” des communautés pourrait être envisagée à différents niveaux, mais seulement certains types de participation ont une signification réelle et une chance de réussir. Pretty (1995) décrit six types distincts de participation dans les projets de développement:

1. Participation passive, dans laquelle les gens participent après qu’il aient été informés de ce qui a été décidé ou de ce qui est déjà arrive; 2. Participation consultative, dans laquelle les gens participent en répondant aux questions suivant un processus qui ne leur permet pas de participer à la prise de décision 3. Participation achetée, dans laquelle les gens participent en retour de la nourriture, argent en cash, ou tout autre avantage matériel incitatif; 4. Participation fonctionnelle, dans laquelle la participation est perçue par les agences externes comme un moyen d’atteindre leurs buts et le gens forment des groupes pour atteindre des objectifs prédéterminés; 5. Participation interactive, dans laquelle les gens participent dans l’analyse conjointe, le développement conjoint des plans d’action et la formation ou le renforcement des groupes ou institutions locaux; et 6. Auto-mobilisation dans laquelle les gens participant en prenant des initiatives de façon indépendante et retiennent le contrôle sur l’utilisation des ressources.

Figure 6: Plus de 50% de la zone tampon se trouve dans le village de Kahurire, tandis que Murore et Nombe suivent après. Ce qui est devenu clair est que les résultats positifs dans la conservation de la biodiversité n’apparaissent pas par les types de participation passive et achetée (Pretty et Smith, 2004). C’est les niveaux 4 à 6 qui démontrent les meilleures garanties de durabilité. D’une manière intéressante, le sentiment global émergeant de toute l’expérience de Nkuringo semble indiquer que ces niveaux n’ont pas encore été atteints, à l’exception du village

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de Nyabalemula, qui est techniquement en dehors de la zone tampon.

Cette observation peut en retour expliquer le fait que les communautés autour de Nkuringo semblent généralement avoir perdu leur motivation dans la gestion de la zone tampon. Depuis 1998, le PICG et ses partenaires ont essayé et testé un certain nombre de stratégies pour traiter les problèmes de conflit hommeanimaux sauvages et la gestion de la zone tampon dans la région. Certaines de ces stratégies ont échoué, d’autres requièrent encore plus de suivi et semblent plutôt prometteurs, mais toujours est-il que des solutions effectives et intégrées n’ont pas encore été trouvées. Dans ce processus d’essais et erreurs, la plupart des intervenants ont été consultés et impliqués dans dans l’essai de ces solutions en vue, ce qui est en soi une caractéristique très positive.

Il existe cependant un point d’attention: plus il y a des solutions proposées aux intervenants au fur du temps, plus ces derniers perdent la motivation pour les mettre en oeuvre. Ceci est particulièrement vrai pour les communautés autour de Nkuringo où les solutions sur le conflit homme-animaux sauvages ont été testées durant ces dernières dix ans. Comme certains des interviewées l’ont paraphrasé, ils ont l’impression d’être transportés dans “une brouette qui est poussée par d’autres gens”, en d’autres termes, ils se considèrent comme des cobayes dans une forme d’expérience grandiose. Des pauvres communautés qui parviennent à peine à subvenir à leurs besoins de survie montrent de hautes attentes quand des solutions potentielles leur sont proposées, du moins au début. Ces communautés ne distinguent pas nécessairement la différence entre l’essayage d’une solution et la résolution effective de tous leurs problèmes. Les interviews des villages dans la zone de Nkuringo, que ce soit des individus ou des groupes ciblés ont démontré clairement un niveau relativement élevé de fatigue. Ceci explique partiellement pourquoi certaines des solutions actuelles telles que la haie vive rencontre une motivation si minime pour sa mise en oeuvre.

Leçon 6: Sens de responsabilité (leadership) parmi les communautés locales doit être proprement évalué et r et les modes d’ encouragements revus. Cinq villages sont directement concernés par la gestion de la zone tampon: Nombe, Kahurire, Murore, Kikobero et Nteko (Voir Figure 6). Le sixième village, Nyabalemura, est situé au sud et n’est pas directement dans la zone tampon, mais a participé dans nombre de réunions et discussions qui ont lieu depuis 2002. Ce village a toujours exprimé intérêt dans les méthodes et les techniques en rapport avec les conflits homme-animaux sauvages, du moment que ces gens sont confrontés au problème de ravages de leurs cultures par les animaux dans des zones directement adjacentes au BINP. Sous la motivation impétueuse du responsable du village, cette communauté a décidé d’emprunter l’idée d’établir une haie vive à la frontière avec le parc. Ils ont approché UWA, qui leur a fourni des semences des épines mauriciennes et quelque fertilisant, et ils ont planté la haie sur une distance de plus de 4km. Cette barrière est maintenant effective et les communautés dans cette région sont contentes de la solution. Une observation intéressante est que la haie vive de Nyabalemura est considérée comme la meilleure dans toute la région, meilleure que toutes les autres qui sont entrain d’être établies le long de la zone tampon par les autres villages. Ceci montre en définitive que les encouragements habituels sous forme d’équipement ou de cash n’offrent pas nécessairement de garanties de succès mais que par contre un leadership motivé par l’intérêt de la communauté donne de meilleurs chances d’espoir.

Figure 7. Changement dans l’utilisation de l’habitat par le groupe de gorille de Nkuringo, pendant des périodes de deux années. NB: la zone tampon a été créée en 2005 (Source: données RBM). Ce graphe montre que le groupe Nkuringo a utilisé le parc significativement moins au cours des ans, malgré la création de la zone tampon. 133


Leçon 7: Une fois identifiés et acceptés, les objectifs de la zone tampon doivent être entièrement mis en exécution. Selon la revue littéraire faite par Martino (2001), il y a deux positions antagonistes qui ont été identifiées concernant les zones tampon autour des aires protégées. Une propose les zones tampons comme extension des parcs nationaux et l’autre justifie le rôle majeur des zones tampons consistant à intégrer les parcs avec la population. De manière intéressante, la zone tampon de Nkuringo satisfait bien aux deux perceptions, avec la zone interne qui est de fait une extension du parc et celle externe étant conjointement gérée par UWA et NCDF qui représente les communautés. Le plan d’aménagement de la zone tampon de Nkuringo (NCDF et UWA, 2007) stipule comme son but de gestion: “Réduire le conflit homme-animaux sauvages tout en protégeant la population en danger critique des gorilles de montagne et contribuant à l’amélioration des conditions de vie des communautés avoisinantes”. Les quatre objectifs identifiés sous ce but sont: • Réduire l’endommagement des cultures et autres activités destructrices par les animaux sauvages et renforcer les bonnes relations de collaboration entre les communautés locales et l’autorité de gestion du parc; • Assurer la sécurité générale des gorilles de montagne et participer au contrôle de maladies;

• Contribuer à l’augmentation des revenus des ménages pour les communautés adjacentes au parc et assurer l’utilisation des ressources de la zone tampon; • Promouvoir la sensibilisation environnementale et la participation communautaire dans la gestion de la zone tampon; Étant donné l’absence des données objectives, l’on peut que se baser sur des impressions pour vérifier certains de ces objectifs. Partant des récits des communautés, particulièrement les populations sur la ligne de front vivant à côté des limites de la zone tampon, le niveau de dommages aux cultures n’a jamais diminué, par contre beaucoup clament qu’il s’est même empiré (Luseesa, 2008). Ceci en retour a évidemment un impact sur “les bonnes relations de collaboration entre les communautés locales et l’autorité de gestion du parc”. Quant au deuxième objectif, les données récentes de l’aire d’évolution des gorilles semblent indiquer que, du moins pour le groupe de Nkuringo, les gorilles passent toujours beaucoup de leur temps en dehors du parc et même sur des terres appartenant aux communautés à l’extérieur de la zone tampon (voir Figures 7 et 8). Même s’il n y a pas encore eu de maladies épidémiques signalées depuis l’épidémie [scabies=maladie cutanée?] vers la fin des années 1990s, le simple fait que les gorilles passe une bonne partie de leur temps en dehors de la forêt crée des risques potentiels de maladies pour ce groupe.

Dans le meilleur des scénarios, les communautés auraient des bénéfices découlant de l’utilisation conjointe de la partie externe de la zone tampon, plus concrètement en cultivant et en récoltant des cultures de rente. Malheureusement, les quelques tentatives essayées avec différentes cultures et des modes d’utilisation des terres n’ont pas encore prouvé “leur contribution à l’augmentation des revenus pour les communautés adjacentes au parc” (Luseesa, 2008; Andama, 2009). Bien plus, l’augmentation en nombre d’incidents de conflits hommeanimaux sauvages autour de la zone tampon apporte une couche supplémentaire de coûts pour les paysans et leurs cultures.

Le quatrième objectif a été en quelque sorte réalisé, du moins partiellement. Les populations avoisinant la zone tampon ont certainement un niveau de sensibilisation plus élevé et leur “participation” a toujours été relativement élevée (voir les différents niveaux de participation ci-dessus décrits). Cependant, il est aussi clair que la motivation des communautés a décliné au fur des ans, résultant des nombreuses solutions qui ont été testées et qui ont échoué (Luseesa, 2008).

Se référant encore sur le plan d’aménagement de Nkuringo produit en 2007 et le comparant à la situation actuelle sur le terrain, l’observation la plus empoignante est que la zone interne, qui était supposée “d’être activement manipulée afin d’empêcher la régénération de la forêt naturelle” a en effet laissée libre pour régénérer. Cette végétation secondaire représente un excellent habitat pour quelques espèces d’animaux sauvages, particulièrement les gorilles, qui sont de fait attirés dans cet endroit. Mais plus troublant est que la zone externe, dans plusieurs endroits, commence à ressembler à la zone interne, puisque les tentatives de cultiver les cultures dans la zone tampon n’ont pas réussi et que la végétation y est croissante. Une conclusion malheureuse sur l’état actuel de la zone tampon est que, dans l’esprit de plusieurs membres des communautés et sous forme de critiques, le parc a été effectivement étendu. Les accusations d’ “empiétement” du parc sur des terres des communautés (Geisler, 2003; Namara, 2006; Laudati, 2010), seront toujours difficiles à contrecarrer, tant qu’elles ne seront pas déniées par des actions correctives.

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Figure 9. Deux ans à dessiner des modèles de maisons du groupe allant de 2000 to 2009, en utilisant la méthode Kernel (50-70-95%) (Hooge et Eichenlaub, 2000). Source:données de RBM

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Leçon 8: Il est important de prêter oreille et d’écouter les communautés avant de s’embarquer dans l’expérimentation des programmes de zone tampon. Depuis 2005, la zone tampon de Nkuringo a vu un certain nombre de tentatives pour établir des récoltes tampon qui permettraient un double objectif de prévention de la faune de traverser la zone et donnerait aux communautés locales des opportunités génératrices de revenus: le blé, l’herbe des pâturages, la citronnelle et l’Artemisia sont parmi les solutions qui ont été testées dans différentes parties de la zone tampon externe (Luseesa, 2008). Aucune de ces tentatives n’a vraiment marché, que ce soit pour des raisons de marketing ou commerciales (la citronnelle et l’Artemisia), ou en raison des problèmes techniques (le blé et l’herbe des pâturages). Ces récoltes ont été testées après avoir consulté les communautés, qui ont accepté avec enthousiasme de les essayer avec des attentes élevées.

Un caractère commun qui se dégage de toutes ces négociations, même avant que la zone tampon soit officiellement acquis, est que les deux communautés à Nkuringo et les fonctionnaires du gouvernement local aux niveaux du sous-comité et du district ont toujours suggéré le thé comme une bonne solution pour la zone. Des études de faisabilité ont été effectuées dans le passé (Luseesa, 2008), montrant que la région de Nkuringo est parfaitement adaptée pour les plantations de thé. La présence de longue date de l’usine de thé à Kayonza, de l’autre côté de la forêt, indique également que cette solution est commercialement viable dans la vaste région autour de Bwindi. La présence de l’usine de thé a actuellement conduit à certaines des discutions animées au cours des années, quand il a été proposé de construire une route à travers les forêts entre Nkuringo et Buhoma afin que les fermiers qui sont dans le district de Kisoro puisse avoir accès à l’usine de traitement à Kayonza. Au niveau technique, de nombreuses observations, qu’elles soient à proximité du PNIB (zone de Ishasha) ou autour des zones protégées dans la région (par exemple le PN de Nyungwe au Rwanda et le PN de Kahuzi-Biega en RDC), montrent que les plantations de thé agissent comme une récolte de tampon agricole efficace pour les grands singes (Hockings et Humle, 2009). Dans cette situation, la communauté et ses leaders n’ont pas nécessairement été écoutés, ce qui a créé un double défi: d’une part, la solution favorisée, qui semble répondre à toutes les conditions techniques et commerciales, n’a pas été mis en œuvre, et d’autre part en raison des alternatives qui ont échouées, l’élan et la motivation ont été perdus, ce qui a donc conduit à la déception et au manque d’engagement de leur part. Beaucoup d’argent, d’assurance et d’énergie ont été utilisés dans le processus de conception et d’établissement de la zone tampon de Nkuringo. Afin de ne pas perdre les réalisations qui ont été faites, il est peut-être urgent de se concentrer sur les solutions qui ont les meilleures chances de réussite, même si ces solutions impliquent un niveau de défi occasionnent un niveau différent de défis, notamment du point de vue financier.

Afin qu’un projet de thé dans la zone de Nkuringo soit techniquement réussi et économiquement acceptable, il doit y avoir une usine de transformation dans un rayon de 40-45 km au sud du BINP, qui identifie les ressources financières pour un tel projet aussi coûteux devrait être la première priorité de PICG et ses partenaires.

Leçon 9: L’achat de la terre à des fins de conservation est un problème très complexe qui requiert un temps suffisant pour une évaluation adéquate.

Nulle part en Ouganda l’acquisition des terres pour la conservation a été plus active qu’au Bwindi. Les preNulle part ailleurs en Uganda l’acquisition de la terre pour des fins de conservation n’a été plus active que au Bwindi. Les premières parcelles de terre ont été achetées des propriétaires privés, principalement des paysans dans la zone de Buhoma dans les années 1990. Cette parcelle était principalement utilisée pour la construction du nouveau siège administratif du parc, et il n’y avait pas de plan de gestion réel pour la zone. Depuis lors, la végétation a repoussé dans les parties qui étaient adjacentes à la forêt et le parc a été virtuellement étendu, permettant à quelques espèces animales, notamment les gorilles d’étendre leur territoire. Ces jours ci, un nombre de groupes de gorilles visitent régulièrement la zone de Buhoma, endommageant les cultures et se déplaçant directement au milieu de plusieurs infrastructures touristiques partout dans cette zone. La tendance observée quand le programme d’habituation commençait en début des années 1990 a été alors sérieusement aggravée, conduisant à la situation empirée de conflits avec la population, mais aussi à l’augmentation significative du risque de transmission de maladies entre les humains et les gorilles (Kalema-Zikusoka, 2005). Si l’on regarde rétrospectivement, l’acquisition de la terre à Buhoma et, plus important, la planification de l’utilisation et gestion de la terre auraient mérité une considération plus prudente et réfléchie.

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Dans le cas de l’achat de terres à Nkuringo, les choses étaient, du moins dans les premières phases du processus, beaucoup mieux conduits. Les communautés avaient été consultées, la grande majorité (93%) parmi ces dernières manifestant la volonté de vendre leurs parcelles, et la préparation pour l’acquisition des terres a pris quelques années, durant lesquelles les plans d’utilisation étaient discutés à plusieurs niveaux. Les propriétaires ont reçu de bonnes sommes d’argent pour leurs parcelles et la vaste majorité parmi eux était contente de cette opération, ou bien tel était le sentiment général à ce moment là. Cinq ans plus tard, le sentiment pourrait être légèrement différent, avec un nombre de plus en plus grand des paysans évoquant leur déception et regrettant pour avoir vendu leurs parcelles. Ce sentiment tient ses racines directes dans la manière dont la zone tampon a été gérée depuis lors, et le fait que les conflits homme-animaux sauvages n’a toujours pas trouvé de solution réelle et durable. Une telle situation explique les sentiments plutôt mitigés exprimés par les auteurs qui ont évalué le processus et le principe de l’achat des terres à Nkuringo, quelques uns parmi eux étant plutôt négatives (Namara, 2006; Laudati, 2010) et les autres étant beaucoup plus positifs (Luseesa, 2008; Martin et al., 2008).

Dans le cas de Buhoma et Nkuringo, l’évaluation de la valeur et des mérites de l’achat des terres est donc une entreprise délicate qui demande au moins au préalable la validation des principes et des objectifs de l’opération. Par conséquent, ceci appelle à passer assez de temps avant de sauter sur des conclusions qu’elles soient positives ou négatives. Si les Autorités des APs et leurs partenaires respectifs dans les trois pays considèrent des initiatives dans le futur d’achat de nouvelles terres soit pour augmenter la taille de la zone sous protection ou de créer des zones tampons, il serait utile de comparer les mérites entre les modes d’acquisition pure et simple avec ceux sous forme de [“mise en demeure pour la conservation”] où les propriétaires retiennent généralement les droits de propriétés mais les louent à des fins de conservation (Watson et al., 2010).

Recommandations Mettre en oeuvre des recommandations antérieures Un nombre de recommandations qui avaient été émises dans des rapports antérieurs, datant de plus de 10 ans, restent encore valides aujourd’hui d’autant plus qu’ils n’avaient pas été mises en oeuvre immédiatement (par exemple Massif, 2000 et Musaasizi, 2006). Ceci est particulièrement vrai pour les aspects de durabilité du programme HUGO et le processus de suivi de tous les paramètres relatifs aux conflits homme-animaux sauvages (voir ci-dessous).

Identifier les solutions appropriées pour la durabilité du programme HUGO

Dans les toutes premières années, le programme HUGO était perçu comme étant particulièrement réussi. Aujourd’hui, même si la réponse globale des gorilles aux méthodes de refoulement est devenue en quelque sorte diminuée, le simple fait d’avoir un processus impliquant les membres de la communauté qui s’occupent de cet aspect du conflit est définitivement un atout. Afin de pérenniser ces réalisations et les rendre plus efficientes, il est plus que grand temps de considérer l’aspect de durabilité. Le présent rapport a décrit certaines des options qui devraient être explorées dès la première occasion, et qui pourrait définitivement renforcer le programme en tant mécanisme institutionnalisé: taxe gorille, NCDF, MBCT et même UWA. Le rôle du PICG devrait être celui de la plaidoirie pour cette solution et peut être aussi en tandque partenaire technique pour conseil. Dans le cas de la RDCongo, où le programme HUGO a été en quelque sorte momentanément interrompu, le PICG devrait engager ICCN et considérer les options en vue de ré-établir un programme effectif de résolution de conflit.

Ré-établir et maintenir les programme de suivi à tous les niveaux

La présente étude a montré combien il est difficile de procéder à une évaluation objective de ce qui a été fait au cours des années en termes de conflits homme-animaux sauvages et gestion de la zone tampon, et cela suite au manque de données systématiques et de long terme. Cette observation couvre plusieurs facettes du problème: des réponses écologiques basiques relatives aux espèces animales principalement concernées par le problème, l’intensité et la distribution des incidents de destruction des cultures, impact des stratégies des solutions pour la résolution du conflit etc. Sans ce genre d’information, il s’avère impossible de continuer la mise en oeuvre des projets et de valider les options choisies, ou même de convaincre les institutions politiques et les donateurs.

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Les programmes simples de suivi devraient alors être redémarres aussitôt que possible dans les trois pays, en étroite collaboration avec les partenaires habituels: les autorités des aires protégées, les institutions de recherche, mais aussi les communautés elles-même. Un accent particulier devrait être mis sur le programme HUGO, où les ESRG devraient recevoir une formation appropriée et une direction dans le côté du suivi de la description de leur tâche. Renforcer les membres HUGO revient à renforcer la communauté, qui pourrait jouer un rôle crucial en étant non seulement la victime des animaux à problème ou des vermines, mais aussi en trouvant des solutions. Des outils de suivi à base communautaire existent ailleurs (Pouakouyou, 2008), et le PICG devrait initier une discussion large pour leur usage dans les quatre parcs de gorilles.

En DRCongo, il est essentiel de reprendre la suivi actif du corridor de Mwaro qui connecte le secteur de Nyamulagira et le secteur de Mikeno. Les espects qui devraient être suivis dans le long terme comprennent, entre autres, le couvert végétal, les mouvements des espèces animales clés tels qu’éléphants et buffles, les facteurs de dérangement (trafic routier, activités illégales etc.). La compréhension de la dynamique du corridor de Mwaro sera clé, non seulement pour le Parc National de Virunga, mais aussi pour le massif entier du Virunga.

Chercher des stratégies innovatrices dans pour résoudre les problèmes de conflits hommeanimaux sauvages

Comme souligné au rapport (cfr. Leçon 3), les stratégies réussies de CWH ont continuellement besoin d’évaluer les contre-stratégies développées par les animaux à problèmes. Cela remet en question constamment la validité des stratégies, et surtout leurs perspectives à long-terme par rapport aux résultats immédiats. En agissant ainsi, la pensée innovante doit être utilisée et testée, tandis qu’au même moment la prudence doit être exercée afin de ne pas susciter des attentes trop nombreuses ou d’évaluer la durabilité à long-terme. Un exemple récent est la décision, par la gestion du parc, d’ériger une clôture électrique autour du secteur Mikeno (Mburanumwe, 2010b). Bien que cette décision puisse paraître valable à la lumière des cas de réussite observés ailleurs, une discussion adéquate devrait inclure des angles techniques, financiers et sociaux. Parfois, des solutions simples et innovantes impliquant les communautés locales peuvent aussi avoir un résultat très positif et par un examen approfondi de la littérature grise peut aussi ou être publié ou pourrait déjà donner des pistes sérieuses pour des solutions potentielles (Hoare, 2003; King et al., 2009).

Considérer les plantations de thé comme la dernière et seule solution valable et efficace pour la zone tampon Nkuringo Ci-dessous: La réparation du mur des buffles près du Parc National des Virunga en RDC. Photo par A. B. Masozera/PICG. Ci-dessous: Un gorille des montagnes et son enfant. Photo par Jamie Kemsey/PICG.

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Comme souligné dans le rapport (voir leçon 3), pour avoir des stratégies qui portent des fruits dans la résolution des conflits homme-animaux sauvages, il est nécessaire d’évaluer constamment les contre-stratégies développées par les animaux à problème. Ceci requiert d’évaluer constamment la validité des stratégies, spécialement leurs perspectives à long terme vis à vis des résultats immédiats. Ainsi, il faut user d’un esprit innovateur qu’il faut tester, tout en gardant attention pour ne pas susciter trop d’attentes et aussi d’évaluer la durabilité sur le long terme. Un exemple récent concerne la décision par l’administration du parc de construire une clôture électrique autour du secteur Mikeno (Mburanumwe, 2010b). Du moment que cette décision peut paraître valide à la lumière des cas de succès observés ailleurs, une discussion appropriée devrait comprendre des aspects techniques, financiers et sociaux. Parfois, des solutions simples et innovatrices impliquant les communautés locales peuvent aussi avoir


des résultats très positifs, et l’analyse approfondie de la littérature publiée et non publiée sur le sujet pourrait déjà fournir des pistes intéressantes pour des solutions potentielles (Hoare, 2003; King et al., 2009).

Par ailleurs, si UWA et ses partenaires ne sont pas capables de “manipuler activement” la zone intérieure afin de l’empêcher de se développer dans la deuxième forêt, l’ensemble de la zone tampon, par exemple, la bande entière de 350 mètres, doit être utilisée pour la culture du thé. Cela enverrait également un message fort à la communauté en montrant un réel engagement du côté d’UWA. Même si l’option du thé semble être la seule perspective qui répondrait au double objectif de la zone tampon à Nkuringo, il faudra probablement un certain temps avant que les investissements requis soient identifiés et qu’un tel projet d’envergure soit mis en œuvre. En attendant, les ressources et l’attention peuvent être dirigées vers deux mesures provisoires: 1) intensifier et consolider la construction et la maintenance des barrières de la corne de l’île Maurice, et 2) s’assurer que la végétation ne devienne pas hors de contrôle dans les deux sections de la zone tampon. La zone extérieure doit absolument être maintenue aussi naturelle et ouverte que possible, tandis que la zone intérieure doit être “manipulée” comme il est mentionné dans la gestion du plan de la zone tampon.

Conclusions

Etant au centre du très délicat coût-bénéfice de la question énigmatique de conservation, mais aussi un sujet très émotionnel, le problème du conflit homme-animal suscite peut être plus de questions que de réponses. Pour plus de 12 ans, le PICG a essayé de travailler sur le problème et de trouver des solutions et plusieurs défis ont été rencontrés tout au long du chemin. Même si quelques uns des défis sont toujours valides et même plus critiques, le travail du PICG a suivi la plupart des traits positifs déjà soulignés dans d’autres leçons apprises (Martin et al., 2008; Martin et al., 2009).

Premièrement, en essayant de s’attaquer à l’un des problèmes les plus difficiles auxquels les communautés rurales font face en Afrique, le PICG montre encore les forces de sa logique de conservation. En incluant les communautés locales dans ses larges niveaux d’activité, le PICG démontre son principe de long terme de la participation. La présence au long terme du programme à travers la région a également permis la naissance de partenariats réels à tous les niveaux du spectre de conservation. En se position comme un partenaire fidèle particulièrement des trois autorités d’aires protégées, le PICG a progressivement réussi à construire une base solide pour trouver des solutions aux problèmes, même si cela implique souvent de prendre des risques. D’autre part, le PICG a besoin de se concentrer plus sur un nombre d’aspects afin d’atteindre des résultats durables dans le domaine du conflit homme-animaux sauvages, telles que les relations entre l’information et la pratique, l’appui continuel des solutions qui marchent, ou la quête pour des stratégies institutionnalisées et durables.

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Programme International de Conservation des Gorilles Bureau Régional: BP 931, Kigali, RWANDA Tele: +250 252 580 465 Email: info@igcp.org www.igcp.org

Le Programme International de Conservation des Gorilles (PCGI) est une coalition de l’African Wildlife Foundation (AWF), Fauna & Flora International (FFI) et le World Wide Fund for Nature (WWF) avec pour mission “de conserver les gorilles et leur habitat à travers le partenariat avec les partenaires clés tout en contribuant de façon significative au développement de moyens de subsistance durables”.


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