Livre benchicou algerie

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BOUTEFLIKA : UNE IMPOSTURE ALGÉRIENNE

face à plusieurs années de crise et à la montée de l’intégrisme. » En revanche, Bouteflika ne retiendra de la proposition qui lui fut faite de diriger l’Algérie de 1994 que l’avantage de sa propre réhabilitation. « Bouteflika se serait contenté d’être président durant quinze jours, avance Ghozali. Il avait une revanche à prendre sur le sort, sur la succession ratée de 1979, sur Chadli qui l’aurait doublement assassiné selon lui… C’est pourquoi la proposition de l’Armée de janvier 1994 a été une résurrection politique pour lui. Aux yeux du monde, de ses pairs, il était enfin le “président de l’Algérie” ne serait-ce que parce que la radio France Infos balançait l’information à longueur de journée : “Bouteflika président, Bouteflika président…” Ça lui suffisait : il a été président sans s’astreindre aux responsabilités dans un pays qui était à feu et à sang. Il a ressuscité politiquement. » Certains généraux n’oublieront pas cette dérobade. Khaled Nezzar en fera, dans Le Matin, une sévère interprétation : « La seule raison, à mon sens, réside dans l’inaptitude à affronter une situation des plus difficiles, sachant que c’est dans ces moments que l’on juge les véritables hommes. » (1) Le président Zeroual, pour sa part, refusera, lors de sa visite aux Emirats, de recevoir l’exilé Bouteflika qui en avait sollicité l’audience par le biais des Emiratis. Bouteflika a toujours cherché les réhabilitations même factices. En 1992, il fait une offre de service au Haut-Comité d’Etat, présidé par Ali Kafi assisté de Khaled Nezzar. Ces derniers lui offrent le choix entre le poste de ministre conseiller du HCE et celui de représentant de l’Algérie à l’ONU. Bouteflika demande un temps pour réfléchir et en profite pour rendre publique 1. Le Matin, 14 septembre 1998.

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