1 minute read

Corinne Véret-Collin

Portraits d’artistes dans l’atelier

Texte Dominique Picard

Le rideau de pin, le bord du Golfe, auraient inspiré Henri Rivière qui aimait la Bretagne et les estampes d’Hokusaï et d'Hiroshige, les vues en plongée et les bois. Corinne Véretcollin habite une grande maison qui à cet endroit regarde s’écouler deux cours d’eau vers la mer. Elle m'attend dans le soleil. On emprunte un petit escalier aux marches peintes en blanc. Il mène à l'atelier, une grande pièce, un plafond haut, des poutres apparentes, avec quatre fenêtres dont deux au sud ouvrent sur la pelouse. Des tables encombrées de dessins en cours, l'ordinateur en bonne place. Aux murs, des figurines noires découpées dans du papier, des ombres chinoises qu'elle attache parfois à ses sculptures de fil de fer, et puis aussi des femmes peintes qui prennent toute la place sur les feuilles, elles rappellent Femmes courant sur la plage que Picasso réalisa à Dinard. Ses dessins présentent souvent le contour des membres qu'elle isole, ainsi, un poisson, une tête de loup, flottent dans une jambe. Je l'imagine petite fille désarticulant une poupée, pour en saisir le mystère, le plein, le vide, l'intérieur, l'extérieur, ce qui apparaît et ce qui disparaît, ce qui s'ouvre et se referme. Sur la porte, deux planches d'anatomie dépliantes dont le corps dévoile la cage thoracique, les poumons et le coeur superposés. Car du coprs humain Corinne Véret-Collin veut tout savoir. Ne dit-elle pas : je reviens toujours au corps malgré moi.