Rapport annuel 2021-2022 Bureau international des droits des enfants (IBCR)

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PROMOUVOIR ET PROTÉGER LES DROITS DE L’ENFANT DANS LE MONDE RAPPORT ANNUEL 2021-2022

Le Bureau international des droits des enfants (ci-après l’IBCR ou le Bureau) est une organisation non gouvernementale internationale basée au Canada et œuvrant depuis près de 30 ans en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’enfant dans près de 50 pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie et du Moyen-Orient.

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NOTRE VISION

Un monde où chaque enfant jouit de ses droits en toute égalité et en toute circonstance.

NOS ACTIONS

Des projets dans le monde entier : des actions à court, moyen ou long terme pour améliorer durablement et globalement la protection des enfants et le respect de leurs droits.

Des campagnes de plaidoyer en faveur du changement, pour diffuser nos messages et défendre notre vision devant les institutions et les gouvernements.

Du volontariat international, pour renforcer la capacité d’action de nos partenaires répartis dans 11 pays et contribuer à améliorer la protection et le respect des droits de l'enfant dans ces pays.

NOS MÉTHODES

ÉCOUTER nos partenaires et collaborer avec eux afin de développer, à partir de processus existants, des solutions novatrices, durables et respectueuses des droits de l’enfant

RENFORCER les capacités des acteurs de première ligne pour faire face aux différents problèmes qui affectent les enfants

VALORISER la participation active de toutes et de tous, y compris des enfants

MOBILISER chaque personne, chaque communauté et chaque institution pour qu’elle devienne actrice de changement

FAVORISER la coopération entre les professionnelles et les professionnels responsables de la protection de l’enfant

SOUTENIR et PROMOUVOIR des réformes, des plans d’action et des législations en faveur des droits de l’enfant

NOS PRINCIPES DIRECTEURS fondés sur ceux de la Convention relative aux droits de l’enfant

› La prise en considération systématique de l’intérêt supérieur de l’enfant

› La non-discrimination

› Le droit à la vie, à la survie et au développement

› Le respect de l’opinion de l’enfant et de son droit à la participation

L’IBCR en chiffres

4 BUREAUX dans le monde

Près de 30 ANNÉES D’EXISTENCE

Près de 50 PAYS CIBLÉS par nos projets

Les droits de plus de 2,9 MILLIONS D’ENFANTS MIEUX RESPECTÉS grâce à nos actions

Environ 60 PERSONNES EMPLOYÉES de façon

permanente

Plus de 5 500 ENFANTS CONSULTÉS dans le cadre de nos projets

Plus de 66 000 PERSONNES FORMÉES aux droits de l’enfant

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Table des matières

6 8 10

Avant-propos

24 67 68 14 70

Cette année Des efforts renouvelés pour les droits de l’enfant Rayonnement et engagement du public Droits de l’enfant : tout le monde a un rôle à jouer !

30 20

Nos actions autour du monde Nos actions nationales en faveur de changements d’ampleur

Bilan financier Des partenaires qui nous permettent d’avancer Une équipe dévouée et engagée

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De la nécessité de s’adapter

Quand l’instabilité s’installe, les droits de l’enfant sont souvent parmi les premiers touchés. Cette dernière année en a été un exemple probant : une pandémie qui s’éternise, la recrudescence des conflits armés, l’augmentation croissante des flux de migration, les conséquences toujours plus nombreuses du dérèglement climatique… L’instabilité devient parfois la norme et démontre la nécessité pour chaque nation de s’appuyer sur un système de protection de l’enfant solide et capable de s’adapter aux contextes mouvants.

Ce que nous constatons au quotidien, dans le cadre de nos projets et auprès de nos partenaires, nous rappelle la diversité des expériences vécues par les enfants, mais aussi l’imprévisibilité et la multiplicité des formes que prennent les violations de leurs droits. Pour y faire face et garantir le respect de ces derniers, quel que soit le contexte, le système censé protéger les enfants doit pouvoir s'adapter et le rôle des enfants doit être renforcé.

Afin de permettre au système de s'adapter, tout d’abord, il est nécessaire de s’intéresser aux compétences de celles et de ceux qui le composent. L’année 2022 marque la fin d’une décennie passée à analyser, à définir et à structurer les compétences-clés de différents secteurs de la protection de l’enfant, en collaboration avec des centaines de spécialistes. Pour le Bureau, intégrer une approche « par compétences » au sein des métiers et des services dédiés aux enfants est la clé de la consolidation et de l’adaptabilité du système de protection de l’enfant. Cette approche permet en premier lieu à chaque personne de savoir comment agir pour respecter les droits de l’enfant dans le cadre de sa pratique, y compris face aux situations nouvelles. Elle garantit ensuite l’adaptation des services à la réalité des enfants, et favorise enfin une collaboration multisectorielle pour assurer aux enfants une protection optimale en toute circonstance.

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Le renforcement du rôle des enfants dans la mise en œuvre de leurs droits fait également partie de nos priorités, dans la lignée de nos objectifs stratégiques pour 2024, et en accord avec la Convention relative aux droits de l’enfant. Afin de permettre à notre vision – un monde où chaque enfant jouit de ses droits en toute égalité et en toute circonstance –de se concrétiser, il faut aller au-delà de la seule protection et s’intéresser à la prévention, dans laquelle les enfants ont un rôle-clé à jouer. Ces derniers sont encore trop souvent perçus comme vulnérables et ayant besoin de protection, et non comme les sujets de droit qu'ils sont, capables d’exprimer leur opinion et de se mobiliser en faveur de leurs droits.

Avec ses projets, en particulier au Burkina Faso, au Sénégal et au Québec, le Bureau international des droits des enfants s’attache donc plus que jamais à informer, à mobiliser et à outiller les enfants pour leur donner les moyens d’agir. En parallèle, nous oeuvrons pour que leur point de vue soit pris en compte par les adultes qui les entourent, ce qui constitue un changement majeur au regard de la conception traditionnelle des enfants par nos sociétés. Notre projet « Parole aux jeunes » au Québec illustre cette approche, en permettant à des enfants d'influencer les stratégies de prévention et d’éradication de l’exploitation sexuelle des enfants.

Du Honduras à Madagascar, en passant par la Tunisie, le Burkina Faso, le Canada, le Sénégal ou encore le Costa Rica, et demain dans de nouveaux pays, nous plaçons ces approches au cœur de toutes nos actions pour faire des droits de l’enfant une réalité.

Alors que notre organisation connaît une croissance sans précédent, permettant d’envisager la défense et la promotion des droits de l’enfant à une plus grande échelle encore, nous souhaitons vous remercier. À vous qui lisez ce rapport annuel, qui vous mobilisez autour de la mission du Bureau international des droits des enfants, qui suivez notre travail et qui partagez nos messages, nous disons merci. Ensemble, dans ce monde changeant qui impose une adaptation constante, continuons à unir nos efforts pour nous élever à la hauteur des enfants !

Martin Causin, directeur général du Bureau international des droits des enfants (IBCR)

Théophane Nikyèma, président du conseil d’administration du Bureau international des droits des enfants (IBCR)

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Cette année

Le Bureau est intervenu dans 12 pays

en Afrique et dans les Amériques.

60 378 enfants

ont bénéficié des actions menées dans le cadre de nos projets. Au total, 100 760 personnes

ont été sensibilisées, outillées ou formées dans le cadre de nos projets, dont au moins 25 940 femmes.

54 personnes employées, 16 stagiaires ainsi que 26 volontaires

se sont activement impliqués à nos côtés.

567 enfants

ont participé à nos projets.

104 ateliers

de sensibilisation, de développement ou de formation, portant sur les droits de l’enfant, l’égalité entre les genres, les violences sexuelles et sexistes, l’enfant en conflit avec la loi, la gestion organisationnelle, la communication ou encore le suiviévaluation-apprentissage ont été organisés.

Au Honduras,

2 projets communautaires

ont été soutenus, permettant de mieux protéger les communautés contre la traite des personnes, et de leur assurer une vie sans violence et sans discrimiation (plus d'informations page 41)

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Des efforts renouvelés pour les droits de l’enfant

215 enfants, et quelques centaines de milliers d’autres

Au Canada, pendant plus d’un siècle, des centaines de milliers d’enfants des Premières Nations, du peuple inuit et de la Nation métisse ont été enlevés à leurs familles et à leur communauté dans des conditions violentes. Cette année a été le théâtre de découvertes macabres, avec des centaines de tombes retrouvées près des pensionnats dans lesquels ils avaient été envoyés, suscitant l’indignation au sein de la population canadienne. Ce n’est malheureusement que la partie visible d’un drame bien plus vaste : celui de ces milliers d’enfants dont les droits les plus fondamentaux ont été violés, et qui continuent aujourd’hui encore à être bafoués.

Le Bureau a tenu à rappeler le gouvernement du Canada à ses obligations au moyen d’un communiqué mettant en avant le chemin restant à parcourir pour que les droits des enfants autochtones à la santé, à la scolarisation, à la protection, à la participation, à la liberté de culture et à l’identité soient une réalité.

Justice doit également être rendue pour que les enfants d’aujourd’hui puissent accéder à leur histoire et à la réconciliation, et des mécanismes de plainte efficaces doivent être mis en place et accessibles aux familles, mais aussi aux enfants.

Élimination du travail des enfants : où en sommes-nous ?

On estime que 160 millions d’enfants travaillent à travers le monde, souvent de force et dans des conditions dangereuses, ce qui peut porter atteinte à leur santé et à leur développement. Ce chiffre en hausse ces dernières années a poussé l’ONU à désigner 2021 comme année internationale de l’élimination du travail des enfants. À cette occasion, le Bureau a animé une conférence virtuelle organisée par l’Association canadienne pour les Nations Unies (ACNU) du Grand Montréal en juin 2021.

La quarantaine de personnes présentes a pu en apprendre davantage sur les réalités du travail des enfants, ses différentes formes et l’impact indéniable de la pandémie sur la situation. Les enjeux liés aux migrations ont également été évoqués, ainsi que l’importance pour les personnes interagissant avec des enfants dans le cadre de leur profession d’être formés aux droits de ces derniers.

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Enfin, l’accent a été mis sur la nécessité d’avoir un système de protection efficace, qui garantisse un accès à la santé et à l’éducation pour tous les enfants et qui soit en mesure de repérer les abus et de punir les employeurs ayant recours au travail des enfants. Des efforts conséquents doivent être fournis par les gouvernements du monde entier pour lutter contre le travail des enfants de façon durable.

Bienveillance et prévention au cœur de la Grande semaine des tout-petits

Cette année encore, le Bureau a pris part à la Grande semaine des tout-petits au Québec en cosignant une lettre ouverte aux côtés du Collectif petite enfance, à l’origine de cette

initiative. Axée sur l’importance de la prévention et de la création de communautés bienveillantes pour protéger les tout-petits, la lettre évoque également le suivi nécessaire des recommandations formulées par la Commission Laurent (voir nos rapports précédents) en matière de protection des enfants au Québec.

Pour cette édition, le message se concentre essentiellement autour de la prévention, nécessaire pour mettre en place des conditions favorables à des relations familiales saines et harmonieuses, et ainsi éliminer ou du moins réduire les risques qui peuvent affecter le bien-être des tout-petits. Une communauté soudée, un soutien collectif et une concertation forte contribuent par ailleurs à garantir au plus grand nombre d’enfants possible de grandir au sein d’une famille exempte de violence, d’abus ou de négligence.

Organisée chaque année, la Grande semaine des tout-petits vise à donner une voix aux tout-petits du Québec et à faire de la petite enfance une véritable priorité de société.

C’est dans l’effort collectif que nous pourrons bâtir cette communauté bienveillante dont ils ont tant besoin.

- Collectif petite enfance

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À l’automne 2021, le Bureau international des droits des enfants publiait un article consacré aux droits de l’enfant dans la revue Droits & Liberté. Avec cette contribution rappelant l’importance de la participation de l’enfant, l’IBCR rappelle que, loin de l’image d’êtres vulnérables à protéger qui leur est souvent associée, les enfants doivent être considérés comme pleinement acteurs de la promotion et de la défense de leurs droits. Ce droit à la participation doit ainsi être mis en œuvre à travers des espaces et des processus permettant à tous les enfants de prendre part aux décisions qui les concernent.

« Le droit d’être entendu (aussi appelé droit à la participation) est un principe fondamental de la Convention relative aux droits de l’enfant. Il implique que tous les enfants, quels que soient leur origine ethnique, leur genre, leur religion ou encore leur situation socio-économique, peuvent exprimer leurs opinions et être pleinement acteurs de la promotion de leurs droits au quotidien. Ils ont le droit de prendre part au débat, dans les décisions qui les concernent, mais aussi sur des sujets plus vastes de société ou d’actualité. Et les adultes ainsi que les institutions qui les entourent ont le devoir de leur laisser l’opportunité et l’espace de le faire. »

- Extrait de l’article

Article disponible dans son intégralité sur www.ibcr.org

aux enfants

L’IBCR renouvelle cette année sa collaboration avec l’initiative Justice

With Children en participant au congrès mondial éponyme. Tous les trois ans, ce congrès rassemble des enfants, des personnalités politiques, des spécialistes du droit, des universitaires et des membres de la société civile. Cet événement d’ampleur permet d'aborder les problèmes les plus actuels liés aux enfants en contact et/ou en conflit avec la loi, à influencer la justice pour enfants, à explorer les meilleures pratiques du secteur, à encourager la coopération scientifique et à sensibiliser à une justice adaptée aux enfants.

Pensée autour de la thématique de l’accès à la justice pour tous les enfants, l’édition 2021 a permis d’échan-

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L’enfant : plus que l’adulte de demain, le citoyen d’aujourd’hui
Un congrès mondial pour la promotion d’une justice adaptée

ger sur la nécessité de réduire la discrimination qui compromet l’accès à la justice et la qualité des systèmes judiciaires, et d'assurer à tous les enfants un traitement égal. Animant deux ateliers durant la journée consacrée à l’Afrique subsaharienne, le Bureau a abordé les thèmes de la participation de l’enfant et du renforcement des compétences des acteurs de la protection de l’enfant, en particulier en lien avec la justice.

L'IBCR était également représenté au sein du comité scientifique du congrès. Théophane Nikyèma, président du conseil d’administration de l’IBCR, membre du Comité des experts africains sur les droits et le bien-être de l’enfant et rapporteur spécial sur les enfants en conflit avec la loi, ainsi que Luis Pedernera, membre du conseil d’administration de l’IBCR et président du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies jusqu’en 2021, ont en effet pris part au comité, respectivement en tant que membre et président.

Le congrès prend toute son importance du fait de sa dimension internationale. Les échanges et discussions engagés donnent lieu à des recommandations et bonnes pratiques qui seront partagées à grande échelle, dont les retombées positives bénéficieront aux enfants en contact avec le système de justice.

- Théophane Nikyèma, président du conseil d’administration de l’IBCR et membre du comité scientifique du congrès Justice With Children

Droits de l’enfant et conflits armés : le Secrétaire général des Nations Unies interpellé

Tous les ans, le Secrétaire général des Nations Unies remet un rapport au Conseil de sécurité sur la situation des enfants dans les conflits armés. En annexe de ce rapport doivent être répertoriés les gouvernements et les organisations en conflit ayant commis des violations graves à l’encontre des droits de l’enfant. Cette liste est censée refléter la réalité des zones en question, en se basant sur des mécanismes créés par les Nations Unies elles-mêmes. Or, depuis quelques années, plusieurs irrégularités sont observées : tous les responsables de violations graves ne sont pas identifiés sur la liste, et, pire encore, certains en sont retirés sans répondre aux conditions nécessaires.

Pour que cela change et qu’aucune violation ne reste impunie, le Bureau se joint cette année encore à un collectif d’organisations œuvrant pour les droits de la personne et appelle à identifier toutes les parties en conflit responsables de violations graves des droits de l’enfant dans les régions en proie aux conflits armés. Devant l’absence de changement en dépit des appels répétés, l’IBCR poursuit son engagement et continuera à alerter l’opinion jusqu’à ce que ces pratiques évoluent. l

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Rayonnement

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6 307 nouveaux abonnements

à notre infolettre et à nos comptes sur les réseaux sociaux, pour un total de 17 501 personnes abonnées

419 publications sur nos réseaux sociaux

qui ont été vues 369 186 fois, partagées 511 fois et qui ont suscité 5 630 réactions

et engagement du public 6 initiatives de plaidoyer

36 thématiques abordées

dans nos publications sur les réseaux sociaux

27 publications sur le thème de l’égalité des genres diffusées sur nos réseaux sociaux et notre site Internet

9 événements

virtuels ou réalisés en présentiel organisés ou coorganisés par le Bureau et

7 événements

liés aux droits de l’enfant auxquels il a contribué, avec la participation de plus de 980 personnes au total

menées en faveur des droits de l’enfant qui ont permis, entres autres, d’attirer l’attention sur les droits de l’enfant dans les conflits armés, de valoriser l’apport de la coopération Sud-Sud ainsi que de mettre en avant la nécessité pour le Canada de reconnaître les violations commises à l’égard des enfants autochtones et de protéger et dédommager les communautés touchées afin de faire des droits de ces enfants une réalité

5 mentions de l’IBCR

et de ses projets dans les médias de nos pays d’intervention

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Coup d’envoi de la campagne de sensibilisation

dans le cadre d’un événement en présentiel – le premier depuis 2019 ! –, cette campagne prend la forme d’une exposition physique et virtuelle, d’une vidéo et de nombreux autres supports destinés à sensibiliser et à informer le grand public sur son rôle dans la promotion et la défense des droits de l’enfant.

Le Bureau a lancé cette année une campagne de sensibilisation destinée à permettre à chaque personne de prendre conscience de son rôle dans la construction d’un environnement respectueux des droits de l’enfant, et des actions possibles pour respecter et protéger ces droits au quotidien.

Révélée au grand public le 20 novembre 2021, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance,

Pendant deux jours, plus de 70 personnes se sont succédé à la Maison du développement durable de Montréal et ont pu découvrir l’exposition ainsi qu’une foire présentant les actions menées par le Bureau pour contribuer à construire des environnements respectueux des droits de l’enfant dans le monde entier.

Lire page 20 pour en savoir davantage sur la campagne.

Visuel de la campagne de sensibilisation (à gauche) et deux visuels de publicités diffusées dans la presse au Québec.

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« Tout le monde a un rôle à jouer pour les droits de l’enfant ! »
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Une présence accrue dans la presse québécoise

Dans le cadre de son programme de coopération volontaire PRIDE (Projet de renforcement intégral des droits de l’enfant), l'IBCR a accentué sa présence dans la presse imprimée et numérique avec deux campagnes publicitaires diffusées au sein du média Le Devoir. Publiées à l’occasion des Journées québécoises de la solidarité internationale (JQSI) en novembre 2021 et de la Semaine du développement durable en février 2022, ces deux campagnes avaient pour ambition de faire rayonner le volontariat international tel que proposé par l’IBCR et d’aborder des thématiques chères au travail de l’organisation, telles que la décolonisation de la coopération internationale et la participation des enfants à la défense et à la promotion de leurs droits.

Des « Causeries » thématiques pour aborder des sujets de fond

Cette année, le Bureau a lancé une nouvelle série d’événements baptisée « Causeries ». Deux sessions virtuelles ont été organisées, réunissant près de 100 personnes autour des thématiques de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant et de la coopération Sud-Sud.

Tables rondes réunissant des spécialistes de différents pays, les Causeries favorisent les échanges et la discussion entre le public et les personnes invitées, et permettent de mieux comprendre certains sujets d’actualité en lien avec les droits de l’enfant. D’autres Causeries seront régulièrement organisées dans les années à venir, en ligne ou en présentiel selon le contexte sanitaire et le sujet abordé.

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Une Conférence annuelle des organisations

internationales de coopération volontaire

100 % virtuelle

Le Bureau a pris part cette année à la Conférence annuelle des organisations internationales de la coopération volontaire (IVCO) en tant qu’exposant, avec un stand 100 % virtuel présentant l’organisation et son programme de coopération volontaire PRIDE (Projet de renforcement intégral des droits de l’enfant). De nombreuses personnes sont venues échanger avec l’équipe du Bureau au cours des quatre jours de la conférence.

Sur le thème du volontariat inclusif pour l’égalité mondiale, IVCO 2021 posait la question de l’inclusivité du volontariat international, tant dans ses formes que dans les publics ciblés par ses actions. Les thèmes de la décolonisation, de la numérisation et des nouvelles modalités de volontariat pour le développement ont ainsi été débattus.

IVCO rassemble chaque année des organisations de coopération volontaire, des acteurs publics, privés, universitaires et des ONG du monde entier et leur permet de nouer des contacts, de discuter d’enjeux relatifs au volontariat, de partager des approches novatrices et de construire des alliances solides.

UNE ÉDITION 2022 QUI IMAGINE LA « NOUVELLE ÈRE DU VOLONTARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL »

Après deux années d’événements virtuels, IVCO revient en version hybride en 2022 avec un événement en présentiel qui se tiendra à Saly, au Sénégal, et une retransmission en ligne de certaines rencontres et ateliers. Ce défi sera relevé par l’IBCR, en collaboration avec Carrefour international, puisque les deux organisations coordonnent conjointement cette édition 2022, qui s’intéressera aux nouvelles formes et aux nouveaux enjeux du volontariat international dans un environnement postpandémique.

Alors que le monde émerge doucement d’une période de pandémie inédite dans notre ère moderne, la conférence explorera les différents modèles de coopération volontaire, ainsi que les approches de développement international possibles, parmi lesquelles l’expertise des volontaires du Sud, pour contribuer aux objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies à l’horizon 2030.

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Une semaine « pour un monde meilleur »

Chaque année au mois de février, les Canadiennes et les Canadiens sont invités à célébrer la Semaine du développement international (SDI), une initiative qui souligne l’engagement du Canada en faveur du développement durable dans le monde entier. Cette année, le Bureau y a pris part en collaboration avec d'autres organisations du programme national de coopération volontaire, avec une campagne sur les réseaux sociaux mettant en avant la contribution des volontaires canadiens à la construction d’environnements égalitaires et respectueux des droits de la personne et de l’enfant dans le monde.

Cette année, la SDI mettait en avant les thèmes de l’égalité des genres, de la santé, de la résilience économique, de l’éducation et de l’action climatique, alignés sur les objectifs de développement durable

(ODD) du Programme 2030 des Nations Unies. Les ODD invitent à réfléchir à la manière de construire des sociétés et des économies résilientes, inclusives et durables qui profitent à toutes et à tous, tout en protégeant la planète. l

Visuel de la SDI 2022 ©Affaires mondiales Canada u

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FOCUS SUR LES DROITS DE L’ENFANT

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Il est facile de penser qu’il faut avoir des compétences particulières pour agir en faveur des droits de l’enfant. Pourtant, nul besoin d’être spécialiste en ce domaine : tout le monde a un rôle à jouer au quotidien ! Que l’on soit en contact avec des enfants dans le cadre de son travail, de sa famille ou encore de son temps libre, tout le monde peut se mobiliser pour permettre aux enfants de vivre, de grandir et de s’épanouir dans les meilleures conditions possibles.

Pour convaincre et mobiliser le plus grand nombre, le Bureau lance cette année une campagne intitulée « Droits de l’enfant : tout le monde a un rôle à jouer ! » qui se poursuivra sur plusieurs années. Prenant la forme d’un dépliant, d’une exposition physique et virtuelle, d’événements, de vidéos, de publicités et autres supports variés, la campagne « Droits de l’enfant : tout le monde a un rôle à jouer ! » s’adresse à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens, enfants et adultes, et promeut un engagement collectif en faveur des droits de l’enfant pour générer des changements positifs notables et durables.

Elle met ainsi en avant 11 actions possibles, plus ou moins engageantes selon son temps disponible et ses capacités.

1. S’informer sur le sujet, pour mieux en comprendre les enjeux.

2. Agir sur les réseaux sociaux : réagir aux publications ou partager du contenu pour diffuser les messages plus largement et contribuer à informer, à sensibiliser et à mobiliser d’autres personnes.

3. Créer du contenu sur le sujet : publier sur un blogue, rédiger un article, enregistrer un podcast… permet d’informer et de mobiliser une audience plus large.

4. Organiser une activité d’engagement ou de sensibilisation : conférence, rencontre, forum, atelier, table ronde… participer à un événement ou créer sa propre activité est une bonne manière d’attirer l’attention sur les droits de l’enfant.

5. Mettre en œuvre une collecte de fonds : courses caritatives, soirées-bénéfice, vente de nourriture ou de boissons, ventes aux enchères, campagnes sur les réseaux sociaux... sont des activités qui permettent d’appuyer les organisations et de mobiliser son réseau.

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6. Faire un don à une organisation ou à un organisme communautaire agissant dans le domaine : les dons peuvent être ponctuels ou réguliers, financiers ou en nature ; il peut aussi s’agir de dons de compétences ou de services… tout cela permet de soutenir les actions menées en faveur des droits de l’enfant.

7. Engager une action de plaidoyer : faire entendre sa voix auprès de celles et de ceux qui ont un pouvoir de décision (personnalités politiques ou à la tête d’entreprises…) peut les amener à prendre conscience des défis existants en matière de droits de l’enfant et des actions possibles pour les relever.

Plaidoyer [n.m.] : discours en faveur d’une cause, d’une thèse, d’un système. Pétitions, manifestations, conversations, lettres… le plaidoyer peut prendre diverses formes et être collectif ou individuel (définition du Larousse).

8. Changer ses habitudes : changer ses habitudes en faisant attention à respecter les droits des enfants qui nous entourent, s’interroger sur leur place dans les décisions qui les concernent et prendre conscience des stéréotypes qui pourraient influencer négativement leur développement permet d’agir consciemment pour respecter leurs droits en tout temps.

9. Faire du bénévolat pour appuyer les organisations ou organismes communautaires dans leurs activités tout au long de l’année.

10. Devenir volontaire international : le volontariat international, aussi appelé coopération volontaire, permet à des Canadiennes et à des Canadiens de tous âges et profils de s’envoler pour quelques semaines ou plusieurs mois dans un autre pays afin d’appuyer des organisations locales et d’agir au plus près des communautés.

Pour en savoir plus sur le programme de volontariat international du Bureau (PRIDE), veuillez consulter la page 52.

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11. Poursuivre des études ou occuper un emploi dans un domaine lié aux droits de l’enfant : l’engagement ultime pour les droits de l’enfant est de dédier son quotidien et sa carrière à la défense et à la promotion de leurs droits. Que ce soit en tant qu’étudiantes ou professionnelles, les personnes engagées en faveur des droits de l’enfant ont, par leur expérience et leurs compétences, la capacité de changer les choses afin d’assurer à chaque enfant la possibilité de grandir et de s’épanouir dans un environnement adéquat.

Chacune des actions proposées ici peut s’adapter aux enfants, selon leur âge et leur situation. La campagne prend le parti de s’adresser à la fois aux adultes et aux enfants, dans un langage adapté, afin de favoriser la mobilisation de toutes et de tous en faveur des droits de l’enfant et de démontrer l’importance de la participation des enfants à la promotion de leurs propres droits.

La campagne complète est disponible sur le site internet de l’IBCR : www.ibcr.org/fr/agir-au-quotidien

Campagne menée

Quelques-unes des affiches de l’exposition

« Droits de l’enfant : Tout le monde a un rôle à jouer » u

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Nos actions autour du monde

TUNISIE

LES ENFANTS EN CONTACT AVEC LA JUSTICE MIEUX PROTÉGÉS

u

Développement d’une formation complète sur la justice pour enfants en Tunisie

Conception d’un guide pratique sur les interventions auprès d’enfants en contact avec la loi

Formation de 76 membres de la police et de la Garde nationale tunisiennes

Certification de 12 personnes aptes à donner la formation

Animation de 4 cours pilotes dans deux villes : Tunis et Bir

Bouregba

Cérémonie de clôture de la formation des cadres des Officier[ère]s de la Police et de la Garde Nationale, octobre 2021, École Nationale de Formation des Cadres de la Police, Salambo, Tunisie

Tous les jours, des enfants entrent en contact avec la justice en Tunisie. Ils sont victimes ou témoins d’infractions criminelles ou encore associés avec des groupes connus pour être violents. Leur premier contact avec la justice prend souvent la forme d’une interaction avec la police ou la Garde nationale. Pour que les droits de ces enfants soient respectés, les membres de ces corps de métier doivent connaître ces droits et les spécificités de la justice pour enfants, ce qui n’est pas toujours le cas dans la réalité tunisienne, malgré les efforts du gouvernement.

En collaboration avec l’UNICEF, l’IBCR agit en Tunisie depuis 2020 pour changer cette réalité et faire en sorte que les officières et les officiers de police et de la Garde nationale soient mieux formés et outillés pour respecter les droits de l’enfant dans le cadre de leurs fonctions. Après quasiment deux ans de

projet – un délai allongé du fait de la pandémie de COVID-19 – le Bureau a créé une formation complète sur la justice pour enfants adaptée au contexte local, ainsi qu’un guide pratique clarifiant les procédures lors des interventions auprès d’enfants en contact avec la loi. Développés en collaboration avec le ministère de l’Intérieur tunisien, ces outils visent à être intégrés dans la formation de toutes les professions ciblées de façon pérenne, pour que toutes les actions menées auprès d’enfants soient respectueuses de leurs droits.

Cette année a été dédiée à la finalisation des outils de formation et du guide pratique, et au test de la formation dans des conditions réelles pour s’assurer de sa pertinence et opérer les derniers ajustements. Pour aller plus loin, plusieurs personnes ont été certifiées aptes à donner la formation, assurant la pérennité de sa diffusion. Repris par le ministère pour assurer son utilisation durable, le guide pratique devrait quant à lui être diffusé dans les prochains mois auprès des professions visées.

MAROC

RÉDUIRE LES VIOLENCES FAITES AUX ENFANTS

Ces dernières années, le Maroc a fait de la protection de l’enfant une priorité de société. Le royaume met en place des actions concrètes pour garantir à chacun de ses enfants une vie sans violence, et s’appuie sur des partenaires techniques pour créer des changements positifs et durables. Mandaté par l’UNICEF, l’IBCR est l’un de ces partenaires, et soutient les efforts du Maroc depuis septembre 2021. L’accompagnement du Bureau se focalise sur le renforcement de la formation du personnel du ministère de la Solidarité, du Développement social, de l’Égalité et de la Famille et l’optimisation des dispositifs territoriaux de protection de l’enfance.

Cette formation est très riche parce qu’il y a beaucoup d’échanges d’expériences […]. Le plus enrichissant était le côté pratique présenté par les différents intervenants du système de protection.

- Participant au cours pilote de la formation

© Unsplash

Le Bureau appuie ainsi l’élaboration et le déploiement d’un programme de formation destiné à favoriser une meilleure intégration des droits de l’enfant aux dispositifs existants. Cette formation sera offerte aux professions dédiées à la protection de l’enfant au niveau national, mais aussi local, comme partie du dispositif territorial mis en place par le gouvernement du Maroc pour protéger au mieux les enfants dans toutes les provinces du pays. L’appui du Bureau doit permettre de mieux prévenir les cas de violences faites aux enfants, mais aussi de mieux accompagner les enfants victimes ou en situation de migration.

Durant les premiers mois de mise en œuvre du projet, la formation existante et la politique territoriale de protection de l’enfant ont été analysées afin d’identifier les besoins complémentaires en formation. Les étapes préliminaires à la conception des outils de formation ont également été menées en collaboration avec les partenaires locaux, incluant une revue documentaire et l’identification des thèmes qui seront traités.

Deux ateliers de formation animés cette année, traitant de la politique territoriale du pays, des circuits de prise en charge de l’enfant au niveau local et du cadre juridique national de la protection de l’enfant

Deux villes touchées : Rabat et Fès

Plus de 750 personnes formées, en présentiel et en ligne

Chaque année, plusieurs dizaines de membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sont déployés dans les missions de maintien de la paix des Nations Unies afin d’aider les pays touchés par les conflits à créer les conditions d’un retour à la paix. Ils rejoignent ainsi les dizaines de milliers de Casques bleus déployés dans des pays instables pour protéger la population, dont les enfants.

Depuis 2011, l’IBCR contribue à la formation pré-départ de ces pro -

FORCES DE L’ORDRE DÉPLOYÉES EN MISSION DE PAIX DANS LE MONDE ENTIER
CANADA DES
© Pixabay

fessionnelles et professionnels, avec un cours dédié à la protection de l’enfant en situation de conflit, comprenant des outils et guides pratiques pour accompagner leur déploiement. Ces divers éléments leur permettent de savoir comment réagir face à une situation impliquant des enfants, et comment respecter leurs droits en toute circonstance. Cette année, un nouveau module a été ajouté à la formation, dédié aux principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants-soldats.

5 sessions de formation dispensées cette année, soit plus de 50 heures de cours

68 personnes formées, membres de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche ou qui seront amenées à être déployées au sein de la Cour pénale internationale de La Haye, en Haïti, au Mali, en Ukraine, dans les Territoires palestiniens occupés ou encore en République démocratique du Congo

MONDIAL

L’APPROCHE PAR COMPÉTENCES POUR RENFORCER

LES SERVICES DE PROTECTION DE L’ENFANT

Il existe un défi en matière de protection de l’enfant : comment optimiser les façons de faire pour pouvoir effectivement garantir les droits de l’enfant tout en respectant les contraintes organisationnelles, financières, politiques, etc. ? Depuis de nombreuses années, le Bureau international des droits des enfants promeut l’utilisation d’une approche par compétences pour relever ce défi et faire en sorte que chaque profession, chaque service, chaque département censé protéger les enfants le fasse efficacement et dans le respect de leurs droits.

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En octobre 2021, l’IBCR organisait une consultation mondiale, avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie, afin d’échanger au sujet de l’intégration de cette approche dans les services de protection de l’enfant. Des séances de travail réparties sur cinq jours ont permis de partager les expériences pertinentes et de dresser la liste des différents usages de l’approche par compétences, ainsi que des facteurs à prendre en compte pour son intégration efficace et durable. Le tout a été résumé dans un guide pratique, visant à permettre à toute organisation, direction, département ou équipe de revoir son organisation interne, depuis le recrutement de son personnel jusqu’à son budget, en passant par ses façons de faire et sa formation continue, en se basant sur l’approche par compétences.

Ce guide est aujourd’hui disponible gratuitement et librement, en français, en anglais et en espagnol, pour toute personne souhaitant l’utiliser. Retrouvez-le sur le site internet du Bureau : www.ibcr.org/publications

Consultation menée avec le soutien financier de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF)

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Atelier de réflexion autour de l’intégration de l’approche par compétences dans les métiers de la protection de l’enfant, Ouagadougou, Burkina Faso, octobre 2021

Des feuilles de route formulant des pistes concrètes pour intégrer l'approche par compétences dans les politiques et les stratégies nationales développées pour 8 pays d'Afrique

Des séances de travail rassemblant plus de 40 personnes issues de 17 pays

Des ateliers en français et en anglais

Des séances virtuelles et en présentiel à Ouagadougou, au Burkina Faso

[…] Le présent rapport [propose] des pistes concrètes pour que les gestionnaires et les responsables des services de protection puissent prendre des mesures pour rendre effectif l’exercice des droits de l’enfant, dans le monde entier, et en toute circonstance.

Najat Maalla M’jid, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question de la violence contre les enfants

Couverture du Guide sur l’intégration de l’approche par compétences dans les métiers et les services de protection de l’enfant

Depuis plus de 10 ans, le Bureau international des droits des enfants œuvre en faveur de la professionnalisation des services destinés aux enfants dans le monde entier en menant des processus consultatifs mobilisant des centaines de spécialistes de tous les continents. Cet engagement s'est notamment traduit par la définition de compétencesclés en matière de protection de l’enfant pour les forces de défense et de sécurité (2011), le secteur social (2017) et de la justice (2019) ainsi que pour le personnel œuvrant auprès des enfants privés de liberté (2020). Des compétences-clés rassemblées dans des guides dédiés, disponibles sur le site internet du Bureau : www.ibcr.org/publications.

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Nos actions nationales en faveur de changements d’ampleur

30 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Burkina Faso Sénégal Canada Honduras Togo Maroc Tunisie Côte d’Ivoire Madagascar Colombie Pérou Costa Rica

QUÉBEC / 2020-2023

Rendre effective la participation de l’enfant pour renforcer son expérience (REPERE)

Une étude menée en 2017 par le Bureau auprès d’enfants ayant été en contact avec la justice au Québec a révélé des dysfonctionnements dans leur accompagnement, entraînant parfois un non-respect de leurs droits. Pour permettre aux enfants de la province de vivre une expérience positive et respectueuse de leurs droits lorsqu’ils entrent en contact avec la justice, le Bureau travaille depuis 2020 à la conception d’une formation pour permettre aux professions de la justice québécoise de mieux connaître, comprendre et respecter les droits de l’enfant dans leur pratique quotidienne.

LE PROJET

Concevoir une formation en ligne et interactive, baptisée REPERE (acronyme de « Rendre effective la participation de l’enfant pour renforcer son expérience »), composée de cinq modules.

Initiative financée par le Fonds d’aide aux victimes d’actes criminels (FAVAC) du ministère de la Justice du gouvernement du Québec, le ministère de la Justice du Canada et la Fondation Chamandy

OBJECTIF DE LA FORMATION

Renforcer les compétences des professions visées en matière de droits de l’enfant et favoriser la collaboration et la synergie entre les composantes de la justice au Québec

DESTINATAIRES DE LA FORMATION

Les forces de police, le personnel de la justice (magistrature, avocates et avocats, etc.) et celui du secteur social ainsi que de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) intervenant dans la trajectoire des enfants victimes ou témoins d’infractions criminelles.

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Le logiciel d’hébergement de la formation a été sélectionné pour son ergonomie et son interactivité

Plusieurs vidéos ont été tournées, qui viendront dynamiser les modules de formation et illustrer les concepts évoqués

Les cinq modules composant la formation ont été rédigés et validés par les partenaires du projet et cibleront la participation de l’enfant et son intérêt supérieur, l'adaptation de sa pratique à l’enfant, l'écoute de l’enfant et la nécessité de s'adapter aux enfants dans leur diversité, en complément d'un module introductif

La formation a été testée en conditions réelles auprès de plus de 50 personnes issues de différents secteurs (police, police autochtone, travail social, psychoéducation, avocates et avocats de la défense et DPJ) venant de toute la province.

Quatre rencontres ont été organisées dans plusieurs villes du Québec afin d’échanger sur la participation de l’enfant lorsque ce dernier entre en contact avec la justice.

Neuf enfants, membres des comités des usagers de la DPJ, ont participé au projet, en partageant leur expérience et leurs points de vue, et en révisant le contenu de la formation et ses messages-clés pour garantir leur pertinence.

C’est en nous assurant que chaque interaction avec un enfant se fasse dans le respect de ses droits, et en replaçant son expérience au cœur de nos préoccupations que nous pourrons réellement faire une différence.

- Cathy Launay-Alcala, directrice des opérations et des programmes du Bureau international des droits des enfants (IBCR)

32 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
// Cette année //
Rencontres avec des professionnelles et des professionnels de différentes régions du Québec, printemps 2022

QUÉBEC / 2021-2023

Mieux prévenir et éradiquer l’exploitation sexuelle des enfants : Parole aux jeunes !

// Un projet mené avec et pour les enfants //

Alors que la pandémie de COVID-19 perd peu à peu de la vitesse, nous en émergeons avec de nouvelles habitudes, en particulier quant à l’usage des technologies numériques, devenues omniprésentes dans notre quotidien, et dans celui des enfants. Cette utilisation accrue, associée aux effets négatifs de la pandémie sur la vie quotidienne, rend les enfants plus vulnérables aux situations d’exploitation sexuelle, qui prennent des formes plus diverses.

Bien que de nombreuses campagnes aient été menées auprès des enfants et des publics adolescents au Québec ces dernières années pour les alerter au sujet de l’exploitation sexuelle, trop peu sont construites avec leur participation. Les campagnes sont par conséquent souvent en décalage avec leur public-cible, ce qui les rend moins efficaces. C’est dans ce contexte, et en accord avec ses objectifs stratégiques et sa volonté de renforcer le rôle des enfants dans la défense et la promotion de leurs droits,

que le Bureau international des droits des enfants a lancé en 2021 un projet unique en son genre.

Mené avec le soutien du ministère de la Justice du Québec et de la Ville de Montréal, le projet « Parole aux jeunes ! » vise à donner la parole aux adolescentes et aux adolescents (14-17 ans) de la province sur les questions de lutte contre l’exploitation sexuelle. Les enfants participant au projet seront formés et outillés sur les questions liées à cet enjeu, pour être en mesure d'analyser ensuite plusieurs campagnes de prévention relatives à l’exploitation sexuelle menées au Québec et de formuler des recommandations pour favoriser la création de campagnes reflétant la réalité de leur quotidien et de leurs expériences, et donc plus efficaces auprès de leurs pairs.

Deux participantes du projet « Parole aux jeunes » lors d'un « Lac-à-l'épaule » rassemblant les différents groupes de jeunes du projet, juin 2022

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 33
Image de couverture du projet Parole aux jeunes, © Pexels / Cottonbro

Les jeunes sont en effet les plus à même de déterminer les messages les plus efficaces, afin que ceuxci aient l’effet escompté. Il est donc primordial de prendre en compte leur perspective en les impliquant dans la conception des outils, des campagnes et des stratégies qui leur sont destinés.

C’est notre réalité, et c’est un sujet un peu tabou, donc je trouve que c’est super important d’en parler.

- Participante au projet « Parole aux jeunes »

LE PROJET

Pour améliorer les stratégies de prévention de l’exploitation sexuelle des enfants et permettre une plus grande participation des enfants aux enjeux de société qui les concernent, le Bureau s’emploie à :

• Valoriser la participation des enfants dans les stratégies et politiques qui les concernent, pour concevoir des outils plus efficaces et adaptés à leurs réalités.

• Guider les jeunes participant au projet pour qu’ils deviennent acteurs de leur protection et de celle de leurs pairs, et des interlocuteurs centraux dans la définition de mesures de lutte contre l’exploitation sexuelle.

*Il est important de noter que les enfants qui participent au projet ne sont pas eux-mêmes en situation d’exploitation sexuelle.

COMMENT ?

J En permettant aux jeunes du Québec de mieux comprendre les concepts liés à l’exploitation sexuelle des enfants

J En favorisant leur autonomisation dans la prise de parole quant aux stratégies de prévention qui leur sont destinées

J En renforçant leur capacité à se protéger et à protéger leurs pairs face aux risques liés à l’exploitation sexuelle

34 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Atelier de discussion et de réflexion avec des jeunes impliquées dans le projet Deux participantes du projet « Parole aux jeunes » lors d'un « Lac-à-l'épaule » rassemblant les différents groupes de jeunes du projet, juin 2022

// Cette année //

Cinq partenariats se sont concrétisés avec des structures scolaires et communautaires de tout le Québec : l’École secondaire des Patriotes (St-Eustache), l’Externat Sacré-Cœur (Rosemère), Motivation-Jeunesse 16-18, le Collège Notre-Dame et la Maison des jeunes MAGI de Mercier-Ouest (Montréal).

Une forte mobilisation des jeunes dans le projet, puisque plus de 70 enfants âgés de 12 à 17 ans et membres des différentes structures partenaires se sont portés volontaires pour participer aux activités tout au long de l’année, et plus de 200 jeunes se sont réunis le temps d’une conférence thématique à l’Externat Sacré-Cœur.

Plus de 20 rencontres d’échanges avec les enfants ont été organisées, permettant d’identifier les différents sujets à aborder pour améliorer la prévention de l’exploitation sexuelle, tels que le consentement, les relations saines et égalitaires, la manipulation et les façons de la reconnaître, le partage non consensuel d’images intimes ou encore l’abus de confiance.

Des acteurs-clés de la prévention de l’exploitation sexuelle des enfants au Québec se sont associés au projet au travers d'un comité aviseur. On y retrouve les ministères de la Sécurité publique et de l’Éducation ainsi que des membres de l’Assemblée nationale, du Service de police de la ville de Montréal, du Secrétariat à la condition féminine ou encore de la Fondation Marie-Vincent et de divers organismes de la société civile québécoise.

Plusieurs campagnes de prévention diffusées au Québec dans les cinq dernières années ont été analysées, selon différents critères, tels que le moyen de diffusion, le ton utilisé, la forme d’exploitation visée, le public cible, etc.

Les jeunes ayant participé au projet sont aujourd’hui plus à l’aise de prendre la parole et ont renforcé leur capacité d’analyse ainsi que leur compréhension des phénomènes d’exploitation sexuelle, en particulier en ligne.

Des outils novateurs ont permis de dynamiser les échanges et de favoriser les interactions sur des sujets qui restent délicats.

Je pense que mes opinions peuvent faire une différence dans ce projet-là.

- Participante au projet « Parole aux jeunes »

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 35
Conférence à l’Externat Sacré-Cœur, Rosemère, mai 2022

HONDURAS / 2019-2022

Des populations plus fortes face à la traite des personnes

Cette année marque l’avant-dernière année de mise en œuvre du projet de renforcement de la société hondurienne contre la traite des personnes. Lancé en 2019, ce projet a pour ambition de renforcer la capacité des institutions et de la société civile honduriennes à lutter contre la traite des personnes. Il a également pour objectif de permettre aux populations les plus susceptibles d’être victimes de ce crime de mieux l’identifier pour mieux le prévenir.

En 2021, le Honduras a connu plusieurs bouleversements légaux tendant à freiner la lutte contre la traite des personnes, réduisant notamment les sanctions pour les crimes d'exploitation sexuelle, le proxénétisme ou encore les adoptions irrégulières. L’action du Bureau avec ce projet est d’autant plus importante, afin de permettre, d’une part, aux institutions de redoubler leurs efforts pour prévenir la traite des personnes, identifier les cas, accompagner les victimes et punir les auteurs des crimes liés, et, d’autre part, aux populations elles-mêmes de mieux s'en proté -

ger. Le nouveau gouvernement élu en janvier 2022 a renouvelé son engagement aux côtés du Bureau et s’est engagé à poursuivre les efforts fournis depuis 2019.

LE PROJET

Pour renforcer la lutte contre la traite des personnes au Honduras et réduire la vulnérabilité de certaines populations, l’IBCR agit pour :

• Renforcer les institutionsclés de la lutte contre la traite (la Commission interinstitutionnelle contre l’exploitation sexuelle commerciale et la traite des personnes (CICESCT), l’inspection du travail, la justice et la Police nationale) pour leur permettre d'agir plus efficacement

• Renforcer la capacité des organisations de la société civile et des communautés, en particulier les femmes et les enfants, les communautés autochtones, d’ascendance africaine ou encore LGBTQI+, à identifier et prévenir les cas de traite et à accompagner les victimes

36 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
© 123RF / Chuanpis Sandee

• Renforcer les liens entre institutions et société civile pour assurer une action complète et harmonisée à tous les niveaux de la société

COMMENT ?

J En améliorant l’organisation interne des institutions et les compétences de leurs personnels en matière de traite des personnes grâce au développement de formations et à la définition de procédures clarifiant les actions, les rôles et les responsabilités de chaque acteur impliqué

J En favorisant la collaboration et la coordination entre les différents secteurs au niveau national et régional grâce à la création d'espaces d'échanges et à la définition de procédures claires et adaptées aux besoins de chaque institution

J En fournissant aux membres de la société civile et des communautés vulnérables les bons outils et en leur permettant de développer les compétences nécessaires pour jouer un plus grand rôle de veille face à la traite des personnes.

Toutes les populations approchées ont participé et se sont engagées […] à diffuser les connaissances acquises pour aider […] à prévenir la traite des êtres humains. [Elles] ont compris l’importance de sensibiliser à la question de la traite et de montrer que ce crime existe et que les trafiquants sont parmi nous.

- Directeur de l’Unité pour le développement intégral de la femme et de la famille (UDIMUF)

Projet mis en œuvre avec le soutien du gouvernement du Canada, dans le cadre de son Programme d’aide au renforcement des capacités de lutte contre la criminalité (PARCLC)

// Cette année //

Les institutions sont plus fortes face à la traite des personnes

DES RÔLES MIEUX DÉFINIS

Grâce à la définition de procédures clarifiant les rôles et les responsabilités de chaque acteur impliqué :

• Les institutions de l’inspection du travail et de la justice sont plus performantes et capables de prêter une meilleure attention aux victimes de traite des personnes.

• La collaboration et la coordination entre les différentes institutions impliquées dans la prévention, l’accompagnement et la protection des victimes ont été améliorées.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 37
© Freepik / jcomp

» Trois procédures ont été définies cette année, deux ciblant l'organisation interne de chaque institution, et une la collaboration entre les secteurs

92 % des professionnelles et des professionnels impliqués dans le projet déclarent désormais appliquer les procédures et avoir les compétences nécessaires […] pour combattre la traite des personnes.

Un congrès régional de quatre jours a été coorganisé avec la CICESCT en octobre 2021, réunissant plus de 140 personnes de neuf pays d’Amérique centrale en présentiel et en ligne. Favorisant le partage d’expériences et de connaissances au niveau régional, cet événement a permis d’identifier des bonnes pratiques pour lutter plus efficacement contre la traite des personnes et mieux protéger les populations et les victimes. La traite constituant souvent un crime transnational, coordonner les actions menées pour y répondre dans tous les pays de la région favorise de meilleurs résultats.

DES COMPÉTENCES RENFORCÉES

Les futurs professionnels, hommes et femmes, actuellement en formation pour occuper des postes dans le milieu de la justice, de l’inspection du travail et au sein de la CICESCT, seront désormais mieux formés sur la traite des personnes, grâce à la création de cours complets sur le sujet, qui ont vocation à être intégrés aux programmes des écoles professionnelles de chaque secteur.

» Un accord a été signé avec l’École judiciaire du Honduras en juin 2021

» Trois formations ont été finalisées en 2022, une pour chaque secteur visé

Plusieurs dizaines de personnes ont été certifiées formatrices et sont désormais capables de dispenser les formations créées, ce qui assure leur diffusion auprès d’un nombre croissant de personnes au fil des années.

97 % des personnes ayant suivi une formation conçue dans le cadre du projet déclarent avoir augmenté leurs compétences en matière de lutte contre la traite des personnes.

Congrès régional contre la traite des personnes, Tegucigalpa, Octobre 2021

38 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022

RÉCIT DE CHANGEMENT : OPÉRATION « LIBERTÉ »

En septembre 2021, des membres de l’Inspection du travail formés dans le cadre du projet ont identifié plusieurs victimes de traite des personnes au cours d'une opération menée dans un établissement commercial de la capitale. Les compétences développées grâce aux ateliers du projet leur ont permis de repérer les signes de traite des personnes, de fournir des soins adaptés aux victimes et de les accompagner de façon adéquate.

« Nous commençons à mettre en pratique ce que nous avons appris dans les ateliers [...] pour pouvoir mener ces enquêtes sur des lieux de travail […]. Il y a beaucoup de choses que nous n’aurions pas faites sans le guide ou les [ateliers] de l’IBCR […]. »

- Participant à l’opération

Connaître le crime de traite des personnes dans ses différentes modalités ainsi que les techniques d’intervention et d’entretien avec les victimes m’aide à pouvoir m’occuper non seulement d’une victime, mais aussi à renforcer mes compétences à l’attention des usagers qui fréquentent les services d’inspection.

- Formateur certifié, Inspection du travail

La société civile et les communautés jouent un plus grand rôle

DES

POPULATIONS MIEUX INFORMÉES ET OUTILLÉES POUR SE PROTÉGER DE LA TRAITE

Les organisations de la société civile et les communautés vulnérables impliquées dans le projet, dont les enfants, connaissent mieux la traite des personnes et sont davantage capables d'en repérer les cas. Elles savent désormais également comment réagir et se coordonner avec les autorités pour accompagner les victimes.

» 21 ateliers de formation ont été dispensés cette année auprès de la société civile et des communautés

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 39
Signature de l’entente de collaboration entre l’IBCR et l’école de la magistrature du Honduras, Tegucigalpa, juin 2021

» 8 outils audiovisuels ont été conçus pour les formations et pourront appuyer les actions de prévention et de sensibilisation menées par les organisations partenaires auprès des populations

» Un dessin animé sur le sujet a été créé spécifiquement pour les enfants

» 4 outils de formation ont été conçus, avec une approche centrée sur le genre, les droits de l’enfant et l’ethnie – une première au Honduras

97 % des personnes issues de la société civile ayant participé à la formation déclarent avoir une meilleure connaissance de la lutte contre la traite des personnes.

La prochaine étape que nous allons franchir est de former toutes les femmes transgenres sur la question de la traite des personnes. [...] Nous avons les connaissances, et maintenant nous devons autonomiser chaque fille.

RÉCIT DE CHANGEMENT

L’organisation partenaire Red mujeres Indígenas* a, de sa propre initiative, mobilisé 45 centres éducatifs pour travailler sur la prévention de la traite des personnes, en recourant aux outils développés par le projet, permettant d’atteindre 12 000 étudiantes et étudiants et 250 personnes enseignant dans l’est du pays. Cette portée sans précédent illustre la capacité du projet à renforcer la mobilisation de la société civile pour sensibiliser, informer et protéger les populations.

UNE INFLUENCE ET UNE PARTICIPATION ACCRUES

Les organisations participantes ont pris conscience de l’importance de leur rôle de veille dans la protection des populations qu’elles représentent, et de leur capacité d’influence auprès des institutions gouvernementales impliquées dans la prévention, l’accompagnement et la protection des victimes.

Les organisations démontrent également une volonté accrue de participer aux processus de décisions politiques liés à la traite des personnes, et se mobilisent davantage pour activer ou réactiver des mécanismes locaux et nationaux visant à protéger les populations et à accompagner les victimes.

» Un plan d’action et de prévention a été conçu par chaque organisation, et intègre la sensibilisation des populations et un plaidoyer auprès des organes gouvernementaux

Atelier avec des membres des communautés d'ascendance africaine

40 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
- Présidente du collectif Rainbow Dolls * « Réseau femmes autochtones »

» 8 vidéos ont été créées avec la participation de la société civile et intégrées dans les formations destinées aux institutions, pour relater la réalité des populations

96 % des personnes représentant les communautés visées affirment avoir amélioré leurs capacités en matière de veille sociale.

[…] Je me sens plus qu’engagée envers mon peuple Garifuna pour partager ce qu’est la traite des personnes, faire savoir qu’elle existe et où aller pour être soutenu.

- Femme d’ascendance africaine ayant participé aux ateliers du projet

DES INITIATIVES COMMUNAUTAIRES SOUTENUES

Pour renforcer les actions menées au plus près des populations vulnérables, le Bureau a apporté cette année un soutien technique et financier à deux projets novateurs mis en œuvre par des organisations partenaires : le Centre d’études féminines du Honduras (CEM-H) et l’Unité pour le développement intégral de la femme et de la famille (UDIMUF).

Analyse communautaire, tables rondes, formations, pièces de théâtre, applications mobiles, campagnes nationales de communication... les actions menées dans le cadre de ces projets ont pris des formes variées et ont permis de sensibiliser, informer et ouvrir le dialogue sur la traite des personnes auprès de plus de 2 000 personnes, incluant des femmes, des leaders communautaires et des personnes issues des peuples autochtones du Honduras.

Avec ces initiatives, les organisations partenaires du projet se sont appropriées les outils et formations conçues à leur encontre dans le cadre du projet afin de les diffuser plus largement et de façon novatrice auprès des communautés qu'elles représentent.

De haut en bas :

› Atelier d'appropriation de la formation destinée aux peuples autochtones

› Représentation de la pièce de théâtre « El vuelo de una monarca »,

Je pense que l’une des principales réussites du projet a été l’autonomisation des femmes dans les communautés ciblées [...]. Elles partageaient l’idée générale que la traite des personnes est uniquement une affaire internationale et qu’elle ne toucherait pas nécessairement leur communauté. […]

- Membre d’UDIMUF

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 41
créée par le CEM-H avec le soutien du Bureau

SÉNÉGAL / 2020-2025

Xalé Sama Yité : l’enfant, notre priorité

// Lutter contre les violences sexuelles et sexistes faites aux enfants //

Au Sénégal, les enfants, et en particulier les filles, continuent de faire face aux violences sexuelles et sexistes malgré la volonté affichée de l’État d’éradiquer ces violences. Pour appuyer les efforts entrepris, le Bureau international des droits des enfants, accompagné de ses partenaires, l’UNICEF et Affaires mondiales Canada, continue ses efforts cette année et met son expertise au service des professionnelles et des professionnels et des enfants pour leur permettre de mieux comprendre ces violences, mieux les identifier et mieux s’en protéger.

LE PROJET

L’IBCR agit pour réduire les violences sexuelles et sexistes faites à l’égard des enfants au Sénégal, en particulier des filles, en ciblant :

• La professionnalisation de secteurs-clés de la protection de l’enfant : les forces de sécurité (police et gendarmerie), la magistrature, le secteur pénitentiaire et le secteur social

• Le renforcement du rôle et de l’autonomie des enfants dans la lutte contre les violences et la défense et la promotion de leurs droits

42 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Projet mené avec l’appui technique et financier d’Affaires mondiales Canada et de l’UNICEF © Freepik

COMMENT ?

J En renforçant les pratiques des institutions visées, et en s’assurant qu’elles respectent les droits de l’enfant grâce à la définition de procédures internes ou multisectorielles pour clarifier les rôles et les responsabilités de chaque acteur dans l’accompagnement des victimes

J En formant les personnels actuels et en devenir aux violences sexuelles et sexistes pour qu’ils soient à même de respecter les droits de l’enfant et de les accompagner de manière adéquate au cours de leurs interventions

J En permettant aux enfants d’en savoir plus sur leurs droits et de développer un leadership dans la prévention des violences et leur éradication, grâce à des formations et à des outils spécifiques, et en favorisant la prise en compte de leur voix et leur participation à la lutte contre les violences auxquelles ils font face.

Les causes des violences faites aux enfants, les défis inhérents à leur éradication et les changements possibles sont mieux identifiés et compris grâce à une analyse – un « état des lieux » – de la protection de l’enfant au Sénégal et des secteurs visés par le projet, de leurs forces et faiblesses et des pistes de renforcement possibles. Cette analyse permettra de proposer des activités adaptées aux besoins identifiés et aux contextes ciblés tout au long du projet.

» 222 enfants et 368 femmes et hommes consultés pour cet état des lieux

» 3 villes visées : Dakar, Saint-Louis et Fatick

L’IBCR s’attache à traduire le titre de chacun de ses projets dans une langue nationale du pays dans lequel il prend place. Ce positionnement découle d’une volonté d’adapter ses actions à chaque contexte national, et de favoriser la compréhension du projet par le plus grand nombre et l'engagement de ses parties prenantes. Faisant suite à un processus de réflexion impliquant ses partenaires, le projet au Sénégal a ainsi été renommé « Xalé Sama Yité » signifiant « L’enfant, notre priorité » en wolof. Un logo a également été créé pour l'illustrer, basé sur ce nouveau titre.

// Cette année //
LE CONTEXTE NATIONAL DE LA PROTECTION DE L’ENFANT MIEUX COMPRIS
© AdobeStock / nateejindakum

Atelier de validation de l'État des lieux par un comité d’enfants, Dakar, septembre 2021

Atelier de validation de l'État des lieux, Saly, septembre 2021

Engager la lutte contre les violences sexuelles et sexistes est un combat de haute facture […]. Il est pertinent de donner des compétences aux personnes afin qu’elles soient aptes à faire efficacement face aux défis auxquelles elles sont exposées […] pour atteindre le respect des droits de l’enfant en toute circonstance.

- M. Ciré Lo, directeur de cabinet, représentant de madame la ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants lors du lancement de l’état des lieux, Dakar, décembre 2021

DES PROFESSIONS MIEUX OUTILLÉES SUR LES VIOLENCES FAITES AUX ENFANTS ET L’ÉGALITÉ DES GENRES

Les échanges ont permis une prise de conscience quant aux stéréotypes liés au genre, et à la nécessité de les déconstruire pour éviter les discriminations dans les pratiques professionnelles.

» 8 ateliers ont été organisés

» 2 procédures favorisant la coordination des interventions sont en cours de définition pour les forces de sécurité et la justice

Parmi les professionnelles et les professionnels ayant participé au projet :

83 %* estiment désormais connaître leur rôle et celui des autres acteurs dans l’intervention liée aux violences sexuelles et sexistes, contre 42 % avant le projet

Exercice sur la trajectoire des enfants victimes de violences dans le cadre de l’État des lieux, Dakar

44 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022

85 %* déclarent être sensibles à l’égalité des genres, contre 44 % en début de projet

71 %** rapportent avoir les compétences suffisantes pour mettre en œuvre des pratiques respectueuses et adaptées aux droits de l’enfant, contre 36 % en début de projet

* activités en lien avec le développement des procédures

** activités en lien avec les formations

Il y a eu une déconstruction de certaines mentalités, on a une vision plus claire sur ce que c’est qu’une violence sexiste, etc. […] Par exemple, il y en a qui pensaient que seules les filles pouvaient être victimes de viol. [...] Les plaintes faites par les garçons sont prises beaucoup plus au sérieux.

- Membre du ministère de l’Intérieur, mars 2022

DES ENFANTS PLUS AUTONOMES POUR PRÉVENIR ET ÉRADIQUER LES VIOLENCES

Les organismes communautaires partenaires du projet ont revu leurs façons de faire pour impliquer davantage les enfants et leur permettre de mieux comprendre leur rôle et d’exprimer leurs opinions.

Les enfants participant au projet sont désormais capables de reconnaître les violences sexuelles et sexistes, et savent comment réagir lorsqu’ils y sont confrontés.

98 % des enfants ayant participé aux activités du projet affirment se sentir désormais en mesure de se protéger et d’agir en cas de violences

91 % des filles et des garçons ayant participé au projet rapportent avoir de bonnes compétences de leadership

De haut en bas et de gauche à droite :

› Atelier avec le secteur social, décembre 2021, Dakar

› Atelier de développement de procédures pour le secteur de la justice, décembre 2021, Dakar

› Atelier avec les Forces de sécurité, juin 2021, Saly-Mbour

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 45

» 85 enfants s'impliquent dans le projet à travers les trois comités aviseurs créés à Dakar, Saint-Louis et Fatick

» 8 ateliers ont été organisés cette année avec des enfants

» Une bande dessinée adaptée aux enfants et résumant l’analyse de la protection de l’enfant du pays a été conçue

RÉCIT DE CHANGEMENT : MOHAMED*, 17 ANS

[…] Le projet a permis aux enfants de se positionner en posture de veille et d’alerte, de prendre en main leurs besoins spécifiques.

- Membre de l’association Femme enfance environnement, mars 2022

Mohamed est membre du comité aviseur du projet à Saint-Louis. En discutant avec un de ses amis, il découvre que ce dernier a été victime de violences physiques. Il s’adresse alors à une organisation locale partenaire du projet afin de signaler ce cas, ce qui permet en premier lieu de protéger l’enfant, et ensuite d’enclencher une médiation et un processus judiciaire pour poursuivre l’auteur des violences. Depuis, Mohamed continue de s’engager pour sensibiliser ses pairs à leurs droits et les encourager à les promouvoir, notamment au moyen de vidéos sur les réseaux sociaux.

« Le projet a permis de développer un leadership en moi, vraiment ! Maintenant, à l’école, je porte toujours mon badge du projet. [...] J'explique le projet [aux élèves], je les sensibilise et en plus, ça leur permet de s’exprimer sur ça ! »

* Le prénom a été modifié pour protéger l’anonymat de l’enfant.

46 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Enfants des comités aviseur en septembre et octobre 2021, respectivement à Saint Louis, Dakar et Fatick. © Pixabay

LE DIALOGUE ENTRE ÉTAT ET COMMUNAUTÉS EST FAVORISÉ

Le dialogue a été engagé entre les organismes communautaires et les acteurs locaux, comme la police, la justice ou encore la préfecture, favorisant ainsi la communication entre ces deux secteurs-clés de la lutte contre les violences faites aux enfants.

Les enfants participant au projet ont formulé des recommandations à l’intention des acteurs gouvernementaux, et plusieurs enfants participent désormais aux rencontres du Comité départemental de protection de l’enfant de Saint-Louis.

Avec l’IBCR, on apprend que l’enfant aussi a son mot à dire. Il faut écouter l’enfant, il faut aussi l’impliquer et lui faire confiance pour une prise en charge efficace.

- Membre du ministère de l’Intérieur, mars 2022

De haut en bas :

› Événement organisé par l'ONG Eden, partenaire du projet à l'occasion de la journée de l'enfant africain le 16 juin 2021, Dakar

› Panel organisé par l’Association de femmes juristes du Sénégal, partenaire du projet, à l’occasion de la journée mondiale de l'enfance le 20 novembre 2021, Dakar

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 47

BURKINA FASO / 2021-2026

Biig yi neere, pour une vie sans violences

Il reste encore un long chemin à parcourir au Burkina Faso pour atteindre l’égalité des genres, en particulier en matière de violences commises à l’encontre des enfants. Les filles sont davantage victimes de violences physiques, sexuelles, sexistes ou encore psychologiques et peinent à s’extraire de rapports de genre inégaux, de traditions éducatives et de normes sociales parfois discriminatoires. La crise humanitaire que traversent plusieurs régions du pays et la récente pandémie viennent par ailleurs exacerber la vulnérabilité des enfants face aux violences, en les coupant parfois de services de protection essentiels.

En dépit des efforts entrepris par l’État burkinabè depuis plusieurs années, il existe encore un écart important entre la loi et les pratiques mises en œuvre directement auprès des enfants, parfois au détriment de leurs droits. Fort de son expérience au Burkina Faso avec un précédent projet mené de 2015 à 2021, le Bureau renouvelle son engagement pour appuyer les autorités du pays dans leurs efforts afin de mieux protéger les enfants. Mené avec le soutien d’Affaires mondiales Canada et en collaboration avec le gouvernement burkinabè, ce nouveau projet de cinq ans (2021-2026) vise à consolider les acquis en matière de droits de l’enfant, en ciblant plus précisément la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

LE PROJET

Pour réduire les violences sexuelles et sexistes exercées à l’encontre des enfants, en particulier des filles, au Burkina Faso, l’IBCR agira pendant cinq ans pour :

• Renforcer l’efficacité et le respect des droits de l’enfant dans les interventions étatiques en matière de lutte contre les violences faites aux enfants, en particulier pour les forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, forces armées et brigades de protection de l’enfant), la justice (magistrature et sécurité pénitentiaire), le secteur social et les services éducatifs et scolaires

• Consolider la protection de l’enfant au niveau communautaire et la coordination avec les institutions étatiques

• Favoriser l’autonomie et le leadership des enfants ainsi que leur mobilisation dans la lutte contre les violences

COMMENT ?

J En définissant des procédures pour clarifier le rôle et les responsabilités de chaque acteur dans la lutte contre les violences faites aux enfants.

J En créant des formations pour permettre aux personnels des secteurs étatiques visés de développer les compétences nécessaires pour accompagner les enfants de manière adéquate et respectueuse de leurs droits lors de leurs interventions.

48 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Projet mené © Unsplash / zach lucero

J En concevant des formations et des outils pour permettre aux réseaux et aux organismes communautaires de protection de l’enfant de renforcer leurs compétences en matière de prévention, de lutte contre les violences faites aux enfants et d’accompagnement des victimes.

J En créant des espaces de concertation et en promouvant la collaboration et la coordination entre les acteurs et les secteurs impliqués par le projet, y compris les enfants.

J En créant des outils, des formations et des espaces permettant aux enfants de développer des capacités de leadership, d’en savoir plus sur leurs droits, d’être capables d’identifier les situations à risque, de s’en protéger et de savoir comment réagir lorsqu’ils y sont confrontés.

// Cette année //

UN CONTEXTE NATIONAL MIEUX COMPRIS

Le contexte de la protection de l’enfant au Burkina Faso, en particulier au regard des violences sexuelles et sexistes, est mieux compris grâce à une analyse des secteurs visés par le projet. Cette analyse permettra la rédaction d’un état des lieux décrivant la situation du pays au moment du lancement du projet, ses points forts, ses lacunes et les pistes d’amélioration possibles.

Le dialogue a été engagé avec les membres des réseaux communautaires de protection de l’enfant et la société civile afin de mieux comprendre leur rôle et les synergies existantes avec les acteurs étatiques.

Un titre en moré a été défini pour le projet :

« Biig-yi-neere », qui se traduit par « pour le bien de l’enfant ». Ce nom en Mooré, l'une des langues nationales du Burkina Faso, a pour but d’ancrer les actions menées dans le pays, de favoriser la compréhension des objectifs du projet et l’engagement des parties prenantes dans sa mise en œuvre et sa reconnaissance par le plus grand nombre.

» 376 personnes ont été consultées pour analyser le contexte national de la lutte contre les violences, dont 190 enfants (parmi lesquels 110 filles) dans 6 villes du pays : Koudougou, Kaya, Ouagadougou, Ouahigouya, Dédougou, Bobo Dioulasso

Ateliers de collecte de données pour l'État des lieux de la protection de l'enfant au Burkina Faso, décembre 2021-février 2022

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 49

DES PARTENAIRES MOBILISÉS

Des partenariats ont été consolidés avec les ministères de chaque secteur visé par le projet, afin d’assurer un bon déroulement de ce dernier et de cadrer sa mise en œuvre.

Des partenariats ont été initiés avec sept organismes communautaires, qui agiront aux côtés du Bureau pour autonomiser les enfants dans la défense et la promotion de leurs droits.

DES PROCÉDURES CLARIFIÉES

Le rôle et les responsabilités de chaque personne intervenant dans l’accompagnement judiciaire des enfants victimes de violences sont plus clairs grâce à la définition d’une procédure pour le secteur de la justice, assurant également à cet accompagnement d'être adapté à l’enfant et à ses droits.

La procédure pour référencer les cas de violences sexuelles ou sexistes dans un contexte de crise, définissant le rôle des réseaux de protection et des organismes communautaires à chaque étape, a été clarifiée et sera résumée dans un guide spécifique.

67 % des membres des réseaux et de la société civile ayant participé aux activités du projet estiment désormais connaître leur rôle dans la prévention des violences faites aux filles dans un contexte d’urgence

De façon générale […], l’activité a permis de soulever les questions d’actualité en rapport avec la protection de l’enfant. Connaître les problèmes contribue à la moitié de leur résolution.

- Participante à l’atelier de développement de la formation destinée aux réseaux de protection de l’enfant, Koudougou, février 2022

DES ENFANTS PLUS AUTONOMES DANS LA LUTTE FACE AUX VIOLENCES

Un comité consultatif d’enfants a été mis en place. Composé de 30 enfants, dont 22 filles, ce comité aura pour rôle de veiller à la bonne mise en œuvre du projet et de participer à certaines de ses activités. Un plan d’action est en cours de création en collaboration avec les organismes communautaires afin de

50 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Atelier de cadrage du projet, juillet 2021, Ouagadougou

permettre à tous les enfants impliqués de gagner en autonomie pour défendre et promouvoir leurs droits face aux violences.

Un logo illustrant le projet est en cours de création en collaboration avec des enfants, pour traduire leur compréhension du projet et des enjeux liés.

» 12 enfants (dont 7 filles) ont proposé des idées de logo pour le projet, au cours d’une séance de travail

Du moment où nous savons maintenant la différence entre les violences sexuelles et sexistes, nous pouvons maintenant dire non à plusieurs violences et donner des explications à nos camarades qui n’en savent pas grand-chose.

- Enfant participant à l’atelier de création du logo, décembre 2021

Atelier de développement d'une procédure relative aux violences sexuelles dans un contexte de crise humanitaire, destinée aux réseaux de protection de l'enfant et aux organisations de la société civile, février 2022, Koudougou

Atelier de développement de procédures sur l’accompagnement des enfants victimes de violences sexuelles ou sexistes pour le secteur de la justice, mars 2022, Koudougou

Proposition graphique d'un logo pour le projet, créé par un groupe d’enfants, décembre 2021, Ouagadougou

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 51

MONDE / 2020-2027

PRIDE : le volontariat international pour les droits de l'enfant

Le programme de volontariat international PRIDE – Projet de renforcement intégral des droits de l’enfant – entre cette année dans sa deuxième année de mise en œuvre. Visant à améliorer durablement le respect des droits de la personne et de l’enfant ainsi que l’égalité des genres dans 11 pays, ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de coopération volontaire (PCV) du Canada. Il repose sur le partage de compétences de professionnelles et de professionnels canadiens avec des organisations communautaires ou gouvernementales œuvrant pour les droits de l’enfant dans des contextes variés. Spécialistes en leur domaine, qu’il s’agisse de la sauvegarde de l’enfant ou de création graphique ou encore de gestion de projet, les volontaires enrichissent et renforcent l’organisation partenaire, lui permettant de remplir sa mission plus efficacement.

Dans un contexte sanitaire plus favorable, les mandats internationaux au départ du Canada ont pu Projet mené

reprendre, permettant à 26 personnes de partager leur expertise auprès de nos partenaires cette année.

Retrouvez ci-dessous les avancées permises dans chaque pays grâce à leur engagement.

LE PROJET

En vue de renforcer les droits des personnes les plus pauvres, les plus marginalisées et les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles, et afin d’améliorer leur bien-être social dans 11 pays, l’IBCR agira pendant 7 ans pour :

• Améliorer le respect des droits de l’enfant, l'égalité des genres et l’inclusion des groupes vulnérables au niveau national en renforçant la capacité d’action des organisations partenaires du projet, en particulier dans la mise en œuvre d’initiatives novatrices

• Favoriser la mobilisation des Canadiennes et des Canadiens dans les enjeux mondiaux, le développement international et les droits de l’enfant, pour générer des changements au Canada et dans le reste du monde

COMMENT ?

J En déployant au sein des organisations partenaires pendant quelques jours ou plusieurs mois, plus de 250 volontaires qualifiés, dont le partage d’expertise et d’expérience permettra de renforcer la capacité des partenaires à promouvoir et à défendre les droits de la personne et de l’enfant

52 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022

J En favorisant le partage de pratiques, de compétences et de connaissances entre acteurs intervenant à différents niveaux de la protection de l’enfant dans un même pays

J En favorisant l’innovation en matière de droits de l’enfant et d’égalité des genres avec la création d’un Laboratoire social, espace collaboratif permettant l’échange entre tous les partenaires du projet et la mise en pratique d’idées novatrices

J En sensibilisant et en informant les Canadiennes et les Canadiens au sujet des enjeux actuels relatifs aux droits de l’enfant et du rôle qu’ils peuvent jouer avec des événements et des campagnes dédiées

// Cette année //

26 volontaires, dont 19 femmes, ont été déployés dans 11 pays

66 publications sur les droits de l’enfant ont été diffusées, dont plus de la moitié aborde l’égalité entre les genres

7 événements ont été organisés afin de sensibiliser le public canadien à l’expérience des volontaires et aux enjeux relatifs aux droits de l’enfant dans les pays partenaires

Plus de ⅔ des volontaires canadiens engagés ont renouvelé leur mandat à nos côtés

92 % des volontaires déclarent en savoir plus sur les droits de l’enfant et l’égalité entre les genres grâce à leur engagement avec le PRIDE // Grâce à l’appui des volontaires //

99 221 personnes, dont 86 % de femmes et d’enfants, ont de meilleures compétences en droits de l'enfant, en gestion organisationnelle, en gestion de projet, ou encore en communication, entre autres.

4 683 personnes issues de communautés vulnérables, dont au moins 69 % de femmes et d’enfants, sont mieux outillées et informées en matière de droits de l’enfant, d’égalité des genres et d’inclusion des populations marginalisées

430 membres des organisations partenaires déclarent être plus compétents en matière de promotion et de protection des droits de l’enfant

31 initiatives en faveur des droits de l’enfant et de l’égalité des genres ont été lancées par nos partenaires

74 % de nos partenaires déclarent avoir amélioré leurs pratiques et avoir adopté une gestion plus efficace et centrée sur les besoins des enfants

©AdobeStock/WavebreakMediaMicro

DES LIENS RÉGIONAUX FAVORISÉS

Au-delà de l’appui individuel aux organisations partenaires, le PRIDE a pour objectif de favoriser la collaboration entre les acteurs de la protection de l’enfant au sein des pays partenaires, mais aussi à un niveau régional et international. Cette collaboration s'est ainsi concrétisée de diverses façons cette année :

• Des partenaires de Colombie, du Honduras et du Pérou se sont regroupés le temps d’un atelier animé par un volontaire, dédié à la communication stratégique et à sa capacité à favoriser les évolutions de comportements en faveur de la promotion des droits de l’enfant.

• Une collaboration a débuté entre la GENFAMI en Colombie et la Fondation Paniamor au Costa Rica, notamment dans le cadre de la campagne internationale de communication « Pour une vie sans violences », et avec la co-organisation du 6e Entretien sur les mariages et les unions précoces et forcées en Amérique latine. Les deux structures ont décidé d'agir conjointement pour faire rayonner leurs messages et sensibiliser un public plus large afin de protéger davantage les populations exposées à ces enjeux.

Cette année a été le théâtre du démarrage officiel du Laboratoire social imaginé dans le cadre du PRIDE. Espace d’échanges visant à favoriser la collaboration entre les organisations partenaires du projet, le Laboratoire social a pour objectif de créer une communauté de partage d’expériences, de bonnes pratiques et d’apprentissage. Mettant en relation la société civile et les institutions étatiques, il vise également à mobiliser des acteurs-clés de la protection de l’enfant autour d’enjeux communs afin de favoriser l’innovation pour assurer à tous les enfants de vivre et grandir dans un environnement respectueux de leurs droits.

Les premiers ateliers du Laboratoire social ont été dédiés à la création de liens entre les organisations participantes. Le premier effort collaboratif a été l’analyse des enjeux majeurs du pays en matière de droits de l’enfant, afin d’identifier les problématiques concrètes communes à tous les partenaires et de définir des objectifs de changement précis. Les partenaires de chaque pays se sont ainsi entendus sur les thématiques prioritaires à cibler au sein du Laboratoire pour permettre aux enfants du pays de vivre une vie libre de violence et respectueuse de leurs droits. Promotion des droits et de la participation des en-

54 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
UN LABORATOIRE SOCIAL POUR FAVORISER L’ÉCHANGE ET L’INNOVATION
© Freepik

Ateliers du Laboratoire social respectivement, de haut en bas, à Dakar au Sénégal (mars 2022), en Colombie (novembre 2021) et au Pérou (janvier 2021).

fants, égalité entre les genres, justice pour enfants, lutte contre les violences sexuelles et sexistes ou le travail des enfants, éducation sexuelle et reproductive… sont quelques-unes des thématiques identifiées comme prioritaires pour le Laboratoire social.

La prochaine étape sera d’imaginer des solutions novatrices pour répondre aux défis identifiés, et de développer les outils et les synergies nécessaires pour y parvenir.

RÉCIT DE CHANGEMENT : LA CRÉATION D’UN DIPLÔME COMMUN

Mises en contact par leur participation au PRIDE, COMETA et CHS Alternativo, les deux organisations partenaires du projet PRIDE au Pérou, se sont associées et ont développé un diplôme de formation sur « les aspects criminologiques, juridiques et sociaux des abus et des violences sexuelles dans une perspective de genre ».

Conçue avec un appui étatique et universitaire, cette formation sera dispensée auprès de 500 professionnelles et professionnels de la protection de l’enfant au Pérou. Cette collaboration démontre la capacité du PRIDE à favoriser les collaboration nationales au-delà des actions menées.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 55
© Rawpixel

AFRIQUE DU NORD

MAROC

BAYTI peut désormais s’appuyer sur une stratégie claire en matière de plaidoyer, et intègre pleinement la participation de l’enfant dans sa stratégie de communication. Des messages de sensibilisation sur les droits de l'enfant ont ainsi été élaborés par les enfants de l’association cette année.

Le personnel de la fondation Amane est plus apte à prévenir les abus sexuels, sait comment les identifier et comment réagir grâce à la mise en place d’une politique de protection contre l’exploitation sexuelle. La conception de cette politique a permis d’engager un dialogue sur le sujet et de mettre en lumière les inégalités de genre.

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION BAYTI, L’ASSOCIATION D’APPUI À L’UNITÉ DE LA PROTECTION DE L’ENFANCE (UPE) CASABLANCA ET LA FONDATION AMANE POUR LA PROTECTION DE L’ENFANCE.

Trois volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine des communications, de la philanthropie, de la gestion organisationnelle et du suivi et apprentissage.

Enfants de la fondation Amane, dans le cadre d’une activité de sensibilisation à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, juin 2021, Taroudant, Maroc

56 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022

TUNISIE

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION ADO+, LE BUREAU DU DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL À LA PROTECTION DE L’ENFANCE (DGPE), TUNISIAN FORUM FOR YOUTH EMPOWERMENT (TFYE).

Cinq volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine des droits de l’enfant, du suivi-évaluation et du plaidoyer.

Le personnel éducatif d’ADO+ est plus apte à sensibiliser les jeunes à leurs droits, en particulier les filles, après avoir suivi une formation sur le sujet dispensée par la volontaire PRIDE.

L’expertise d’ADO+ en matière de participation de l’enfant a été consignée dans un guide de bonnes pratiques, qui permettra à d’autres organisations de mieux intégrer les enfants dans leurs activités.

Je pourrais, après cette formation, enseigner [les droits de l’enfant] par le biais de techniques d’animation innovantes, d’activités ludiques et de jeux amusants. La convention internationale des droits de l’enfant m’est dès lors plus que familière.

- Membre d’ADO+ participant à la formation

Les activités ont permis de créer des espaces de tolérance et de compréhension entre de jeunes migrantes et migrants et de jeunes Tunisiennes et Tunisiens, où chacun a pu partager sa culture et ses expériences tout en en apprenant sur les droits des personnes migrantes.

- TFYE, Tunisie, février 2022

Les adolescent.e.s membres d’ADO+ ont pu participer à plusieurs ateliers thématiques animés par les volontaires PRIDE, Nidhal Hlayem et Amal Lajmi, © ADO+

Le TFYE place désormais les enjeux auxquels font face les enfants migrants au cœur de ses préoccupations et intègre ces enfants dans ses programmes, une action novatrice dans le pays.

La coordination entre la société civile tunisienne et les acteurs étatiques responsables de la protection de l’enfant a été renforcée par l’organisation d’événements conjoints, pour mutualiser les efforts déployés.

Les pratiques de la DGPE ont évolué afin de mieux respecter les droits de l’enfant dans ses interventions suite à l’analyse des enjeux auxquels font face son personnel et la proposition de solutions concrètes adaptées au contexte tunisien.

Le dialogue a été ouvert avec les communautés pour déconstruire les tabous entourant la prévention des abus sexuels, en particulier au sein des familles, ce qui favorise la création d’un environnement plus protecteur pour l’enfant en Tunisie.

Lara Pocock, responsable régionale du PRIDE pour l’Afrique du Nord et Madagascar (à gauche sur la photo) lors d’un séminaire organisé par notre partenaire le Tunisian Forum for Youth Empowerment, Tunis, mai 2021 ©TFYE

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 57

AFRIQUE SUSAHARIENNE BURKINA FASO

Les enfants en conflit avec la loi sont mieux accompagnés, et leurs droits mieux connus et respectés, grâce à la clarification des processus internes et à la conception d’un code d’éthique et d’une politique de protection de l’enfant au sein du CERMICOL.

Un comité d’enfants a été créé au sein du CERMICOL pour que ces derniers puissent donner leur avis sur la gestion du centre, mettant ainsi en œuvre leur droit à la participation.

Les pratiques et les approches du CERMICOL ont évolué, pour placer l’éducation et la réinsertion sociale au cœur de la mission de l’organisation. L’accompagnement des enfants en conflit avec la loi a été clarifié, permettant de mieux respecter leurs droits à chaque étape et de leur assurer une meilleure réinsertion sociale.

Le personnel de l’association Keoogo comprend mieux les droits et les besoins des enfants, sait mieux identifier les violences sexuelles et sexistes et comment agir avec un enfant grâce à une série de formations dispensées par les volontaires PRIDE. Les enfants en situation de rue sont ainsi mieux accompagnés et leurs droits mieux respectés.

Les différentes activités entreprises dans le cadre de mon mandat ont permis […] le changement du statut du mineur en conflit avec la loi. Celui-ci n’est plus considéré comme un prisonnier qu’il faut traiter comme tel, mais plutôt comme un enfant qui a des droits qui doivent être respectés […]

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION DES FEMMES JURISTES DU BURKINA FASO, L’ASSOCIATION KEOOGO ET LE CENTRE

D’ÉDUCATION ET DE RÉINSERTION SOCIALE DES MINEURS EN CONFLIT AVEC LA LOI (CERMICOL).

Cinq volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine des droits de l’enfant, du travail social et de la communication.

RÉCIT DE CHANGEMENT

Grâce au travail de l’un des volontaires PRIDE, Keoogo et l’Association des femmes juristes (AFJ/ BF) ont entamé une collaboration pour que les enfants soient mieux accompagnés d’un point de vue social, médical et juridique lorsqu’ils sont pris en charge par l’une des deux structures. Keoogo assure désormais la prise en charge médicale des enfants qui lui sont référés par l’ AFJ/BF, tandis que cette dernière se charge de l’accompagnement juridique et judiciaire des enfants référés par Keoogo, ce qui facilite aussi leur réinsertion sociale.

58 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
- Fabrice Kazadi, volontaire auprès du CERMICOL Visite d'une école maternelle avec Keoogo, Burkina Faso, mai 2021

CÔTE D’IVOIRE

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION DES FEMMES JURISTES DE CÔTE D’IVOIRE, LE CONSEIL NATIONAL DES DROITS DE L’HOMME ET LE FORUM DES ONG.

Trois volontaires ont été déployés, spécialisés dans les domaines de la gestion organisationnelle, du conseil juridique, de la protection de l’enfant et de la mobilisation de ressources.

Les membres de l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire et de ses cliniques à Abidjan, Bouaké et Daloa connaissent mieux le système de protection de l’enfant et les acteurs qui le composent, grâce à une cartographie et à une série de formations conçues par les volontaires PRIDE. L’Association pourra désormais mieux collaborer avec les autres acteurs de la protection de l’enfant, pour un plus grand respect des droits de l’enfant.

Grâce à l’appui des volontaires PRIDE, les 65 ONG membres du Forum sont mieux outillées pour mener des interventions égalitaires et favoriser la participation des filles grâce à la création d’une politique d’égalité entre les genres.

L’organisation du Forum des ONG est plus efficace, et la collaboration avec ses membres est plus fluide grâce à la conception d’un plan stratégique 20222026 clarifiant les lignes directrices, les objectifs, le plan d’action de l’organisation et les rôles et responsabilités de chaque membre. Le Forum est ainsi mieux outillé pour accompagner les enfants vulnérables et en difficulté.

Groupe composé d’enfants membres du Conseil Communal de Yopougon, animé par Slimane Amansag, conseiller volontaire PRIDE en gestion organisationnelle auprès du Forum des ONG, juillet 2021

Les femmes et les filles victimes de violences sexuelles et sexistes seront mieux orientées et mieux soutenues grâce à la conception d’un protocole de gestion des cas de victimes de violences au sein de l’Association des femmes juristes.

De haut en bas :

› Atelier de formation de l’équipe du forum des ONG, dispensée par Slimane Amansag, conseiller volontaire PRIDE en gestion organisationnelle auprès du Forum (3e en partant de la gauche), Abidjan, juin 2021

› Atelier de formation de l’équipe de l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, animée par Déborah Marie-Estelle N’Guessan, Conseillère volontaire PRIDE juridique et protection de l’enfant

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 59

L’appui du projet a permis aux partenaires d’être mieux structurés, de revoir et d’améliorer leurs méthodes de travail et leurs outils et de repenser leurs processus internes pour une meilleure organisation, et des actions de protection de l’enfant plus efficaces.

La participation de l’enfant fait désormais partie de l’organisation et de la gouvernance des partenaires ou intègre les plans de développements prévus.

Les formations aux droits de l’enfant de la CNIDH sont renforcées, et intègrent désormais un volet consacré à la lutte contre le travail des enfants et à la participation de l’enfant, pour favoriser la sensibilisation des communautés vulnérables.

MADAGASCAR

NOS PARTENAIRES : LA COMMISSION NATIONALE INDÉPENDANTE POUR LES DROITS DE L’HOMME (CNIDH) ET LA PLATEFORME DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR L’ENFANCE (PFSCE).

Deux volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine de la gestion organisationnelle.

L’appui du PRIDE a apporté un vent de renouveau à la PFSCE […]. Le diagnostic organisationnel a permis à la PFSCE de faire une introspection et de repenser ses missions, ses interventions, l’implication de ses membres, ainsi que sa structuration.

- Coordination de la PFSCE

60 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
Activité organisée par la PFSCE pour célébrer le mois de l’enfance, Antananarivo, juin 2021 Nadia Hasimbe, conseillère volontaire PRIDE en gestion organisationnelle auprès de la PFSCE, pendant une activité organisée à l’occasion du mois de l’enfance, Antananarivo, juin 2021

SÉNÉGAL

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION DES JURISTES SÉNÉGALAISES (AJS), ONG EDEN, ENDA JEUNESSE ACTION ET ÉCOLE NATIONALE DES TRAVAILLEURS SOCIAUX SPÉCIALISÉS.

Six volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine du travail social, de la protection de l’enfant, de la gestion organisationnelle, du suivi-évaluation et de l’apprentissage ainsi que de l’égalité des genres.

Les interventions des organisations partenaires s’appuient davantage sur les principes de protection et de sauvegarde de l’enfant, grâce à des formations spécifiques et au développement de politiques et d’outils liés. Grâce à cette évolution, ENDA a pu obtenir une certification reconnaissant sa capacité à protéger les enfants en situation de vulnérabilité et faire respecter leurs droits.

RÉCIT DE CHANGEMENT

L’élaboration d’une politique de sauvegarde de l’enfant, menée avec l’appui d’une volontaire, et la dispense de formations sur le sujet ont généré une véritable prise de conscience de l’ONG Eden quant à ses responsabilités en tant qu’organisation travaillant avec et pour des enfants. Un changement de perceptions et de comportements du personnel a été observé, créant ainsi un environnement plus protecteur pour les enfants en contact avec l’organisation.

Avant la session de partage sur la sauvegarde, je ne savais pas qu’il y avait une nuance entre protection et sauvegarde. Maintenant, je sais que la sauvegarde se comprend en termes de responsabilité et va beaucoup plus loin que la protection.

- Membre du secrétariat permanent d’Eden

L’ONG Eden peut désormais s’appuyer sur un protocole de gestion des cas de violences faites aux enfants, qui rend l’accueil et l’accompagnement des enfants plus respectueux de leurs droits et de leurs besoins.

La prévention de l’exploitation et des abus sexuels faits aux enfants est désormais au cœur des préoccupations des partenaires Eden et ENDA, qui prennent en compte les risques inhérents à leurs différentes activités et s’attellent à les diminuer grâce à une politique en la matière.

L’AJS peut désormais suivre les progrès réalisés dans l’atteinte de ses objectifs et ajuster ses interventions pour mieux protéger et accompagner sur le plan juridique les femmes et les filles victimes de violences, d’abus ou d’exploitation sexuelle, grâce à la mise en place d’un système de suivi.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 61
Façade du Centre d'accueil pour les enfants victimes de violences de l'ONG EDEN, Dakar

Le Centre KEKELI a diversifié ses sources de revenus, notamment grâce à l’organisation d’un premier gala de bienfaisance ayant pour vocation à devenir un événement annuel. L’organisation a également renforcé ses partenariats et sa capacité à mener des plaidoyers en faveur de la protection de l’enfant, et peut désormais s’appuyer sur un guide de communication et de mobilisation afin d’accroître sa visibilité auprès de ses publics cibles et de recueillir des fonds en faveur de sa mission.

La CEJUS se positionne comme experte nationale en justice pour enfants et intègre les droits de l’enfant au cœur de sa mission, ce qui n’était pas le cas auparavant. Elle est désormais en mesure de dispenser des formations sur les droits et la justice pour enfants à d’autres structures dans le pays.

La WAO a lancé plusieurs études sur les violations des droits de l’enfant, grâce à la conception d’un guide sur la collecte rapide d’informations en cas de violations. Le personnel de l’organisation connaît désormais mieux les droits de l’enfant, ce qui rend les interventions de l’association plus respectueuses de ces droits.

La prévention des abus sexuels a été renforcée auprès de filles d’un centre de la WAO, qui sont désormais plus à même de détecter une situation de violence sexuelle et de savoir comment réagir lorsqu’elles y sont confronté, grâce à une session de formation sur le sujet.

Un atelier public conjoint organisé entre le Centre KEKELI et la CEJUS a permis d’intégrer l’importance de la protection de l’enfant et de la sauvegarde de sa dignité dans les interventions menées par les organisations de la société civile.

TOGO

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION MONDIALE POUR LES ORPHELINS (WAO) AFRIQUE, LE CENTRE KEKELI ET LA CLINIQUE D’EXPERTISE JURIDIQUE ET SOCIALE (CEJUS).

Trois volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine de la sécurité et des droits de l’enfant, du conseil juridique et de la communication et mobilisation.

[Le mandat du volontaire a permis]

l’amélioration des stratégies de lobbying pour la mobilisation des ressources au niveau national, dont la réalisation majeure fut la tenue d’une soirée de gala qui a permis de mobiliser des ressources financières.

De haut en bas :

› Séance de sensibilisation et de formation sur la thématique « Mon corps et mes droits » auprès des filles du centre Hiheatro de la WAO-Afrique, animée par Mahamadi Oubda, conseiller volontaire PRIDE en sécurité et droits de l’enfant auprès de la WAO, Lomé, Togo, juin 2021 › Atelier de formation de l'équipe du CEJUS en matière de justice pour enfants, animé par Ousmane Diarra, conseiller juridique volontaire PRIDE en justice pour enfants et droits de l’enfant, août 2021

62 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022

AMÉRIQUE LATINE COLOMBIE

La COALICO et ses membres sont plus à même de suivre et d’analyser les effets négatifs du conflit armé sur les enfants et les actions de l’État face au recrutement d’enfants grâce à la conception d’outils spécifiques. L’organisation est ainsi mieux outillée pour mener des actions de plaidoyer et, entre autres, préparer le rapport alternatif sur les droits de l’enfant en Colombie, qui sera présenté au Comité éponyme des Nations Unies.

L’égalité des genres est désormais au cœur des services et des méthodes des partenaires, grâce au développement d’une politique d’égalité entre les genres pour la COALICO, à l’intégration de la notion de genre dans les outils et les interventions de la GENFAMI et à des formations sur le sujet au sein de l’OPAN.

La GENFAMI a renforcé sa capacité à gérer des projets grâce à l'implémentation de nouvelles méthodes, et à la conception d’outils pour planifier et suivre chaque étape d’un projet, depuis la collecte d’informations jusqu’à l’analyse des données, en passant par la planification, le suivi et l’évaluation des résultats.

La collaboration entre les partenaires et les autres acteurs de la protection de l’enfant dans le pays a été renforcée grâce à une cartographie des structures agissant contre les mariages d’enfants.

Participant[e]s au cours de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) sur les soins et l’accompagnement des victimes de violence sexuelle par les professionnel[le]s de la santé, dont GENFAMI a conçu certains modules, mars 2022

NOS PARTENAIRES : LE BUREAU DE LA PASTORALE POUR LES ENFANTS ET LA FAMILLE (OPAN), LA COALITION CONTRE L’IMPLICATION DES ENFANTS ET DES JEUNES DANS LE CONFLIT ARMÉ EN COLOMBIE (COALICO) ET LA FONDATION POUR LE DÉVELOPPEMENT

INTÉGRAL DU GENRE ET DE LA FAMILLE (GENFAMI).

Six volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine de la gestion organisationnelle, du conseil juridique et de la coordination régionale.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 63
Centre d'accueil de l'OPAN, partenaire du Bureau en Colombie

Les actions de la fondation Paniamor sont plus visibles auprès de ses publics cibles, grâce à l’élaboration d’une stratégie de communication institutionnelle et au renforcement de la présence digitale de l’organisation.

Paniamor a désormais la capacité de développer des campagnes de communication à large audience, de concevoir des messages-clés de sensibilisation et de plaidoyer clairs et efficaces, de présenter les résultats de ses actions de façon efficace et de communiquer dans les médias grâce à la conception d’outils spécifiques et à des formations sur le sujet.

La collaboration entre les institutions et la société civile costaricienne a été renforcée, notamment avec l’organisation d’un atelier de formation sur la communication stratégique comme outil pour créer un impact social, qui a rassemblé 7 ministères, 13 institutions étatiques, 6 organisations de la société civile et 5 écoles publiques du pays.

COSTA RICA

NOS PARTENAIRES : LA COALITION NATIONALE CONTRE LA TRAITE DES PERSONNES ET LE TRAFIC ILLÉGAL DE PERSONNES MIGRANTES

(CONATT) ET LA FONDATION PANIAMOR.

Un volontaire spécialisé dans le domaine de la communication stratégique a été déployé.

RÉCIT DE CHANGEMENT :

D'UNE CAMPAGNE DE COMMUNICATION À

Grâce au volontaire déployé et à l’appui du PRIDE, la campagne de la fondation Paniamor contre les châtiments corporels faits aux enfants a bénéficié d’une grande visibilité dans les médias, au point où elle a donné lieu à l'adoption d’une politique nationale sur les zones sans châtiment ni humiliation par le Conseil costaricain pour les enfants.

64 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
UNE POLITIQUE PUBLIQUE
©
COALICO

HONDURAS

NOS PARTENAIRES : L’ASSOCIATION

LGBTQI+ ARCOÍRIS, LA COMMISSION

INTERINSTITUTIONNELLE CONTRE

L’EXPLOITATION SEXUELLE ET LA TRAITE DES PERSONNES DU HONDURAS (CICESCT) ET L’UNITÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT INTÉGRAL DE LA FEMME ET DE LA FAMILLE (UDIMUF).

Quatre volontaires ont été déployés, spécialisés dans le domaine de la gestion organisationnelle et des communications.

L’UDIMUF a également renforcé sa capacité à mener des actions de plaidoyer grâce au développement d’un plan de plaidoyer sur les difficultés rencontrées par les enfants les plus vulnérables du département d’Atlántida. Ce plan a été signé par les autorités nationales, qui se sont engagées à inclure ces enjeux dans leur plan d’action gouvernemental.

L’UDIMUF a par ailleurs pu accentuer la prévention et la mobilisation des populations contre la traite des personnes, les droits de l’enfant et la santé sexuelle et reproductive, par la conception et la diffusion de cinq campagnes de sensibilisation.

L’association Arcoíris peut désormais faire rayonner ses actions et ses messages auprès d’un plus large public grâce à une meilleure visibilité en ligne permise par la refonte de son site Internet, l’intégration d’une section dédiée aux droits des enfants de la communauté LGBTQI+ au Honduras et la conception de 10 vidéos.

Arcoíris est également mieux outillée pour concevoir des activités de formation et de sensibilisation sur les droits des enfants de la communauté LGBTQI+ grâce à la création d’une boîte à outils pédagogique.

La CICESCT a renforcé sa capacité à communiquer auprès de ses différents publics et peut désormais s’appuyer sur plusieurs guides et outils en matière de communication.

Les membres de l’UDIMUF sont mieux outillés et formés pour assurer un suivi efficace des objectifs, des projets et des résultats de l’organisation, grâce à la création d’un système, accompagné d’un manuel et de vidéos pédagogiques.

Des acteurs majeurs de la lutte contre la traite des personnes, le personnel de la justice et des organismes communautaires, ainsi que des femmes leaders de réseaux communautaires du département d’Atlántida connaissent désormais mieux le processus d’accompagnement des victimes de traite grâce à différentes séances de formation.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 65
Campagne de plaidoyer en faveur des droits LGBTQI+, Association Arcoíris, Honduras

CHS Alternativo a amélioré ses capacités à récolter des fonds ainsi qu’à planifier, suivre et évaluer le résultat de ses interventions grâce à l’élaboration d’outils spécifiques. L’organisation intègre désormais également l’approche genre dans son plan stratégique.

COMETA peut renforcer ses actions de sensibilisation des populations vulnérables grâce à des ateliers de formation et à des outils pédagogiques sur la communication et les liens familiaux.

PÉROU

NOS PARTENAIRES : CAPITAL HUMAIN SOCIAL ET ALTERNATIF (CHS ALTERNATIVO) ET ENGAGEMENT DÈS L’ENFANCE ET L’ADOLESCENCE (COMETA).

Deux volontaires spécialisés dans le domaine de la gestion organisationnelle ont été déployés.

66 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
© Pixabay / Sasint

Bilan financier Les

états financiers complets de l’organisme au 31/03/21 sont disponibles sur demande. L’audit a été réalisé par Deloitte S.E.N.C.R.L./s.r.l.

2022 2021

Enfants et justice Exploitation et violences faites aux enfants Enfants et situations d’urgence Développement des programmes Administration 29 % 44 % 18,9 % 6,7 % 1,4 % Contributions gouvernementales Contributions d’organisations internationales Revenus du secteur privé et d’autres sources Contributions municipales 4,6 % 1,1 % 24,5 % 67,9 % 1,9 % Contributions en services
PRODUITS
Contributions gouvernementales 4 900 854 $ 3 548 488 $ Contributions d’organisations internationales 333 775 $ 347 505 $ Contributions en services 1 767 398 $ 450 860 $ Contributions municipales 76 127 $Revenus du secteur privé et d’autres sources 139 933 $ 110 133 $ TOTAL 7 218 087 $ 4 456 986 $ Excédent des produits par rapport aux charges 90 869 $ 112 393 $ CHARGES 2022 2021 Enfants et justice 2 063 683 $ 2 007 091 $ Exploitation et violences faites aux enfants 3 141 217 $ 1 220 708 $ Enfants et situations d’urgence 1 347 802 $ 539 465 $ Développement des programmes 100 370 $ 106 598 $ Administration 474 146 $ 470 731 $ TOTAL 7 127 218 $ 4 344 593 $ RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 67

Des partenaires qui nous permettent d’avancer

Le Bureau remercie chaleureusement ses partenaires gouvernementaux, bailleurs de fonds et partenaires locaux, dont le soutien permet chaque année d’aller plus loin dans la promotion et la protection des droits de l’enfant dans le monde entier.

NOS PARTENAIRES GOUVERNEMENTAUX

Affaires mondiales Canada

Département des opérations de paix des Nations Unies

Emploi-Québec

Gendarmerie royale du Canada

Gouvernement du Burkina Faso

Gouvernement du Honduras

Gouvernement du Sénégal

Ministère de l'Intérieur Tunisien

Ministère de la Justice du Canada

Ministère de la Justice du Québec

Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec

Ministère de la Solidarité, du Développement Social, de l’Égalité et de la Famille du Royaume du Maroc

NOS PARTENAIRES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

Burkina Faso

Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF)

Association Keoogo

Direction de la justice juvénile (DJJ)

Centre d’éducation et de réinsertion sociale des mineurs en conflit avec la loi (CERMICOL)

Canada

Fondation Chamandy

Montréal International

… et une quarantaine d’organismes de la société civile canadienne

Colombie

Coalition contre l’implication des enfants et des jeunes dans le conflit armé en Colombie (COALICO)

Fondation pour le développement intégral du genre et de la famille (GENFAMI)

Bureau de la pastorale pour les enfants et la famille (OPAN)

Costa Rica

Fundación Paniamor

68 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
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Côte d’Ivoire

Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI)

Conseil national des droits de l’homme (CNDH)

Forum des ONG et associations d’aide à l’enfance en difficulté

Honduras

Commission interinstitutionnelle contre l’exploitation sexuelle et la traite des personnes du Honduras (CICESCT)

Association LGBT Arcoíris

Unité pour le développement intégral de la femme et de la famille (UDIMUF)

Centre d’études féminines du Honduras (CEM-H)

Madagascar

Commission nationale Indépendante des droits de l’homme (CNIDH)

Institut supérieur de travail social (ISTS)

Plateforme de la société civile pour l’enfance (PFSCE)

Maroc

Association Bayti

Association d’appui à l’unité de la protection de l’enfance (UPE)

Casablanca

Fondation Amane pour la protection de l’enfance

Pérou

Capital humain social et alternatif (CHS Alternativo)

Engagement dès l’enfance et l’adolescence (COMETA)

Sénégal

Association des juristes sénégalaises (AJS)

Association d'Aide aux Personnes Vulnérables (2APV)

ONG Éducation et développement de l’enfant (EDEN)

ONG Enda jeunesse action École nationale des travailleurs sociaux spécialisés (ENTSS)

Togo

Clinique d’expertise juridique et sociale (CEJUS)

Centre KEKELI

Association mondiale pour les orphelins (WAO) Afrique

Tunisie

Association ADO + Bureau du Délégué général à la protection de l’enfance (DGPE)

Tunisian Forum for Youth Empowerment

Organisations internationales

Alliance pour la protection de l’enfance dans l’action humanitaire

Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

Forum international pour le volontariat dans le développement (Forum)

UNICEF

NOS DONATRICES ET NOS DONATEURS

Chaque année, vous êtes nombreuses et nombreux à nous accorder votre confiance en faisant un don, et grâce à vous,

nous pouvons continuer à avancer sereinement pour protéger les droits de tous les enfants. Merci pour votre soutien sans faille !

COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES

Comité central de partage – Les Œuvres Leroyer

Congrégation de Notre-Dame

Filles de la Croix

Fondation Émilie-Jauron

Fonds Marie-François

Missionnaires Oblates de Saint-Boniface

Oblates Franciscaines de St-Joseph

Petites Sœurs de la Ste-Famille

Sisters of Charity of St. Louis

Sisters of Providence of St. Vincent de Paul

Sisters of St. Martha of Antigonish

Sœurs de la Présentation de Marie

Sœurs de l’Institut Jeanne d’Arc

Sœurs de Notre-Dame du BonConseil

Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire

Sœurs de Ste-Anne

Sœurs de Ste-Croix

Sœurs de St-François d’Assise

Sœurs de St-Joseph de Saint-Hyacinthe

Ursulines

Nous remercions également toutes les personnes qui nous soutiennent tout en souhaitant préserver leur anonymat.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 69

Une équipe dévouée et engagée

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Théophane Nikyèma président

Emmanuelle Tremblay vice-présidente

Jean-Claude Legrand secrétaire

Darrel Nadeau trésorier

Ghizlane Benjelloun administratrice

Roberta Cecchetti administratrice

François Crépeau administrateur (jusqu’en novembre 2021)

Joanne Doucet administratrice (jusqu’en novembre 2021)

Cisse Mariama Mohamed administratrice

Annick Murphy administratrice (depuis septembre 2021)

Luis Pedernera administrateur

Alexia Tye administratrice (depuis juin 2021)

70 • RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022
© AdobeStock / WavebreakmediaMicro

COMITÉ DE DIRECTION

Guillaume Landry directeur général (jusqu’en novembre 2021)

Martin Causin directeur général (depuis janvier 2022)

Mélissa David directrice des finances

Morgane Faber directrice administration et ressources humaines

Cathy Launay-Alcala directrice des opérations et des programmes

UN NOUVEAU CHAPITRE POUR L’IBCR

L’année 2022 ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire du Bureau international des droits des enfants, qui accueille un nouveau directeur général.

Après 15 ans d’un engagement sans faille au sein de l’organisation, Guillaume Landry cède la place à Martin Causin, anciennement chef de projet au Burkina Faso puis représentant régional Afrique pour l’IBCR.

Le Bureau remercie chaleureusement Guillaume Landry pour son implication tout au long de ces années dans la promotion et la défense des droits de l’enfant, et lui souhaite le meilleur pour ses projets.

Quant à Martin Causin, le Bureau lui souhaite la bienvenue dans ses nouvelles fonctions, dans un contexte de croissance sans précédent pour l’organisation, qui saura bénéficier de son expertise et de son engagement.

L’IBCR remercie Denisse Araya Castelli et Nadja Furth pour leur engagement au sein du conseil d’administration ces dernières années et leur souhaite le plus grand des succès dans leurs projets respectifs. Leur contribution à la promotion et à la défense des droits de l’enfant est en tout point remarquable, et le Bureau a eu le grand privilège de pouvoir compter sur leur expertise pendant la durée de leur mandat.

Le Bureau international des droits des enfants a également la chance et le privilège de pouvoir compter sur une équipe engagée, composée de personnes employées, volontaires et stagiaires qui dédient leur temps et leurs compétences pour faire des droits de l’enfant une réalité dans le monde.

Merci à toute l’équipe du Bureau pour sa précieuse collaboration lors de la production de ce rapport.

RAPPORT ANNUEL IBCR • 2021-2022 • 71

ISBN 978-1-989688-34-2

SIÈGE SOCIAL

805, rue Villeray, Montréal, (Québec) H2R 1J4 Canada

Tél. + 1 514 932 7656 info@ibcr.org

BUREAUX PAYS

Burkina Faso - Ouagadougou

Zone du Bois, 03 BP 7041

Tél. + 226 25 36 34 59

Honduras - Tegucigalpa

Boulevard Morazán, Torre Morazán

Torre 1, Piso 12, Oficina 01

Tél. + 504 2203 4730

Sénégal - Dakar

Villa Yoff Ranhard, Rue 478

Tél. + 221 33 868 82 60

TOUTE L’ACTUALITÉ SUR

WWW.IBCR.ORG
– Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023
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