Journal de Confluens - Numéro 1

JOURNA L DE CONFLUENS M a rs 20 15

NuméroSpécial So lu t io n s au x Ch an g e m e n t s Clim at iq u e s

Journal REDACT ION: de CONFLUENS

Solutions aux Changements Climatiques

Hoai-Tuong NGUYEN Coordonnat eur, Confluens

Jean-François LANCELOT Coordonnat eur, Pôle St rat égique, AUF

Cat inca BIRNA Responsable de projet , AUF

CONTRIBUTEURS: Auteurs: Am adou M aiga, Babacar Thioye, Am ouri Adel Am ar, M ireille Khat t ar, Thi Thu Trang Ngo, M oussa Koné, Kan Jean Kouam e, Thierry Roger Caligari, Jalal Tabel, Aichat a Founé M oham ed Sako, Ossenat ou M am adou, M oufida At igui, To Uyen Bui, Ex pedit Evarist e Ago, M oct ar M ALL Ibrahim Diaw .

M ise en pages: M edia@Tubizou Labs

SPONSORS:

M OT DU RECTEUR Les catastrophes naturelles (inondations, cyclones) auxquelles nous assistons, la dérégulation des saisons, la désertification, l'érosion côtière, la dégradation de la biodiversité, etc. prouvent que les effets des changements climatiques sont bien réels : notre climat est bouleversé. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC) ne cesse d'alerter les décideurs sur la nécessité de prendre des mesures urgentes pour ne pas compromettre davantage l'avenir de notre planète et celui des générations futures. L'espoir de voir la Conférence des parties sur le climat, prévue en décembre 2015 à Paris, aboutir à un consensus engageant tous les États, notamment les plus riches et les plus pollueurs, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre est très vif. Gageons que les Chefs d?État et de gouvernement seront au rendez-vous et que la raison l'emportera sur les intérêts nationaux ! Que fait l'Agence dans ce domaine, me diriez-vous? Convaincue que la formation et la recherche sont les éléments clés et indispensables pour comprendre la problématique des changements climatiques et leurs impacts négatifs ; qu'ils sont nécessaires d'autre part pour produire de la connaissance et innover en vue d'actions appropriées d'adaptation, anticipatives ou défensives, l'Agence met à la disposition des chercheurs et des établissements universitaires l'ensemble de ses outils: mobilités de recherche, projets de coopération scientifique inter-universitaire, collèges doctoraux...

Ainsi, durant les six dernières années, 86 mobilités doctorales et post-doctorales ont été accordées par l'Agence à des chercheurs travaillant dans le domaine du climat ou dans domaines connexes.

Plusieurs projets de recherche ont été également soutenus. Dans le domaine de la formation par et à la recherche, trois collèges doctoraux ont été mis en place: « Eau et gestion des ressources naturelles» et « Énergies renouvelables» au Maghreb et « Observation des risques naturels en milieu insulaire» dans l'Océan indien. Enfin, dans le cadre de la programmation quadriennale, deux thématiques ayant un lien avec les changements climatiques ont été identifiées comme prioritaires, il s'agit des « Énergies renouvelables» et « Eau et gestion des ressources naturelles». L'Agence universitaire de la Francophonie est heureuse de contribuer ainsi à la mobilisation des intelligences et des énergies, afin de relever ce défi majeur.

Bernard Cerquiglini 3

Recteur de l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF)

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Solutions aux Changements Climatiques TABLE DE MATIERES

Résumé A Maiga, D Diallo, H Blanchoud, F Alliot, A S Cisse et M Chevreuil. Contamination des compartiments eau et sol par les pesticides organochlorés dans le système de culture cotonnière du Mali : étude expérimentale en cases lysimétriques.

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Babacar Thioye, Aboubacry Kane, Dioumacor Fall, Cheikh Ndiaye, Mor Bâ, Hervé Sanguin, Robin Duponnois, Abdala G. Diédhiou, Sergio M. de Faria, Samba N. Sylla et Amadou Bâ. Amélioration de la croissance et de la nutrition du jujubier (Ziziphus mauritiana Lam.) par l’inoculation mycorhizienne et la fertilisation phosphatée sur le tracé du projet Grande Muraille Verte au Sénégal.

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Amouri Adel Amar. La luzerne, une légumineuse fourragère et protéagineuse pour faire face aux changements climatiques!

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KHATTAR Mireille. Les espaces publics comme levier des projets touristiques et urbains: le cas de Beyrouth.

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Moussa Dabo, Ibrahima Gning, Mamadou et Diery Abdoul Diallo. Erosion côtière, changements climatiques et tectonique : Impacts sur les côtes sénégalaises entre Dakar et Mbour (Sénégal occidental).

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PHAM Gia Trân, NGO Thi Thu Trang, NGUYEN Quang Viet Ngan et CHAU Thị Thu Thuy. Les réactions de la communauté citadine de Hô Chi Minh ville (Viêt Nam) aux inondations et à la Fièvre hémorragique virale

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KONÉ Moussa. Évolution du couvert forestier dense et impact de la déforestation sur la migration de la boucle du cacao en Côte d’Ivoire.

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Koua t. J.J., Kouame K. J., Anoh K. A., Jourda J. P. et Biemi J. Contribution à l’étude de la vulnérabilité des bassins versants agricoles ouestafricains au changement climatique: cas du bassin versant du lac de Buyo (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire) à l’aide du modèle agro-hydrologique SWAT (Soil and Water Assessment Tool).

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Thierry Roger Caligaris. Les peuplements des espèces de poissons amphihalines dans 12 cours d’eau de la côte Nord-Est de Madagascar (la région SAVA et le Parc National Masoala): Structure, impacts de l’occupation du sol et de la fragmentation des habitats et le niveau d’exploitation halieutique.

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Jalal Tabel, Carla Khater et Rachid Cheddadi. Dynamiques des écosystèmes méditerranéens durant le passé.

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Aichata Founé Mohamed Sako, Michel Vaksmann et Mamoutou Kouressy. Effets de la latitude sur l’expression du photopériodisme du mil et sorgho : Validation des cartes d’adaptation variétale au Mali.

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Aichata Founé Mohamed Sako. Vulgarisation d’un caractère prometteur d’adaptation à la variabilité environnementale : Où peuton promouvoir le photopériodisme des variétés de mil et sorgho sous les climats actuels et futurs en Afrique de l’Ouest?

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O. Mamadou, J.M. Cohard, S. Galle, C.N. Awanou, A. Diedhiou, B. Kounouhewa et C. Peugeot. Flux d’énergie et caractéristiques de surface d’une zone cultivée en climat soudanien : dynamiques saisonnière et diurne.

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Moufida Atigui et Mohamed Hammadi. Elevage du dromadaire : solution durable face au changement climatique dans les régions arides.

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BUI To Uyen. L’Intégration du développement durable dans les projets de quartiers vu à partir de contexte contemporain du Vietnam.

Expedit Evariste Ago. Etude de la dynamique des echanges de CO2 entre l’atmosphere et les ecosystemes terrestres par la methode d’Eddy-Covariance dans les savane et foret en zone soudanienne au Benin (Afrique de l’Ouest).

DIAW Moctar MALL Ibrahima et GAYE B Cheikh. Climate change effects on water resources systems: Consequences and Adaptation strategies in the Senegal River Basin.

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Contamination des compartiments eau et sol par les pesticides organochlorés dans le système de culture cotonnière du Mali : étude expérimentale en cases lysimétriques.

A Maiga1, D Diallo2, H Blanchoud3, F Alliot3, A S Cisse1 et M Chevreuil3 1

Département de Chimie/Facultés des Sciences et Techniques/Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (Mali) 2 Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (Katibougou, Mali).

3 Laboratoire Hydrologie et Environnement, UMR Metis, Université Pierre & Marie Curie, 4, place Jussieu BC 105 75252 Cedex 05 Paris, France.

La contamination du sol et de l'eau par endosulfan, un pesticide organochloré a été expérimentée en cases lysimétriques entre 2010 et 2011. Ces lysimètres ont été remplis avec du sol ramené du bassin versant de Korokoro (60,6 km2, Mali) où les principales cultures sont les céréales et le coton. Pour cette expérimentation, le coton a été cultivé en lysimètres et traité avec l’endosulfan, lequel est couramment utilisé dans la production du coton par des agriculteurs bien qu'il soit internationalement interdit dans l'agriculture. Après des événements pluvieux conséquents pour l’application de l’endosulfan sur le coton, les eaux de ruissellement et d’inflitration ont été toujours échantillonnées. De même, après chaque pluie, des échantillons composites de sol ont aussi été prélevés dans chaque case lysimétrique.

En 2010, les échantillons de sol ont été collectés au niveau des horizons de surface (0-20 cm) et de profondeur (20-40 cm) mais en 2011, ils ont été prélevés sur tout le profil du sol d’un mètre de profondeur. Les sols ont été analysés par chromatographie en phase gazeuse associée à un spectromètre de masse à l'UMR Métis de l’Université Pierre et Marie Curie (France) mais les eaux ont été analysées à l'Université de Bamako (Mali). Les résultats ont montré que le sol et l'eau sont contaminés par des résidus d'endosulfan. La contamination de l'eau s'explique surtout par les eaux de ruissellement de 2010 comparativement à celles de 2011 (6.5 ± 2.9% contre 0.1 ± 0.09% de matières exportées) bien que les eaux d'infiltration aient été plus faibles en 2010 qu'en 2011 (0.1 ± 0.09% contre 0.2 ± 0.04% de matières exportées). Cependant, en 2010 et en 2011, les résidus d'endosulfan ont été plus accumulés dans les horizons de surface (22 ± 15% et 43.6 ± 12.6%) que dans ceux en profondeur (3 ± 1.4% et de 15.3 ± 17.5% à 28.5 ± 24.8%).

Mots clés : Endosulfan, Contamination, Coton, cases lysimétriques, sol, eau, Mali

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Amélioration de la croissance et de la nutrition du jujubier (Ziziphus mauritiana Lam.) par l’inoculation mycorhizienne et la fertilisation phosphatée sur le tracé du projet Grande Muraille Verte au Sénégal Babacar Thioye(1), Aboubacry Kane(1), Dioumacor Fall(2), Cheikh Ndiaye(1), Mor Bâ(3), Hervé Sanguin(4), Robin Duponnois(5), Abdala G. Diédhiou(1), Sergio M. de Faria(7), Samba N. Sylla(1), Amadou Bâ(6) (1)

Laboratoire Commun de Microbiologie (LCM) IRD/UCAD/ISRA, CP 18524, Dakar, Sénégal Centre National de Recherches Forestières (CNRF) ISRA Dakar, Sénégal (3) Agence Nationale de la Grande Muraille Verte, Dakar, Sénégal (4) CIRAD/Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes LSTM, UMR 113, Montpellier (5) IRD/Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes LSTM, UMR 113, Montpellier (6) UAG Pointe-à-Pitre Guadeloupe/Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes LSTM, UMR 113 (7) Embrapa Agrobiologia Km 7 BR 465 Seropedica RJ Cep 23890 000 BRASIL (2)

Dans sa conception, le projet de la “Grande Muraille Verte” (GMV) est un modèle de restauration écologique et de développement socio-économique intégré pour lutter contre la désertification dans les zones arides. Le tracé de la GMV constitue un champ d’expérimentation exceptionnel pour valoriser les potentialités symbiotiques et la productivité des plantes de la zone. Le jujubier (ou Zizyphus mauritiana) est une espèce prioritaire pour le reboisement et l’arboriculture fruitière dans le Sahel. Il est très recherché par les populations surtout pour ses fruits, son fourrage d’appoint en saison sèche.

En effet, des champignons du sol développent avec les racines du jujubier des associations symbiotiques appelées mycorhizes à arbuscules indispensables à sa croissance et sa nutrition phosphatée. Le but de notre étude était d'évaluer l’effet de l'inoculation avec une souche de champignon mycorhizien à arbuscules (CMA) efficace, Glomus aggregatum (IR27) et de la fertilisation phosphatée avec du phosphate naturel (PN) de Matam (30% P2O5) sur la croissance et la nutrition des provenances Gola (variété indienne sélectionnée pour ses fruits de grosse taille) et Tasset (provenance locale à fruits de petite taille) en plantation où le potentiel mycorhizien des sols et leur teneur en phosphore (P) ont été trouvés faibles. Les résultats ont montré que l'inoculation avec Glomus aggregatum et la fertilisation phosphatée avec du PN de Matam amélioraient la croissance et les teneurs en P, K et N foliaires des deux provenances de jujubier en pépinière. Après 4 mois de croissance en pépinière, les jujubiers ont été transplantés dans le site expérimental d’Amally, une localité située sur le tracé de la GMV. Un dispositif expérimental à quatre blocs complètement randomisés a été réalisé pour comparer quatre traitements pour chaque provenance (inoculés, fertilisés, inoculés et fertilisés et témoins non-inoculés et non fertilisés). Chaque traitement a comporté 10 plants par bloc disposé dans un verger de 5 ha doté d’un système de goutte à goutte alimenté par la proximité d’un forage. La mortalité, la hauteur et le diamètre au collet des plants ont été évalués après 3, 8 et 13 mois de plantation. Les jujubiers non inoculés ont montré une mortalité significativement plus élevé que ceux inoculés. En outre, les jujubiers inoculés et fertilisés des deux provenances Gola et Tasset étaient significativement plus développés que les non inoculés. Les résultats de notre étude montrent que la mycorhization contrôlée et la fertilisation phosphatée améliorent la croissance et la nutrition des jujubiers en serre et augmentent leur vigueur et leur survie après transplantation.

Mots clés : Zizyphus mauritiana, Glomus aggregatum, Mycorhization contrôlée, Phosphate Naturel, Plantation

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La luzerne, une légumineuse fourragère et protéagineuse pour faire face aux changements climatiques!

Amouri Adel Amar Département de Biologie. Faculté des Sciences de la nature et de la vie BP1524, Université d’Oran 1 (Ahmed Ben Bella).

Algérie.

L’évolution des impacts des changements climatiques donne une nouvelle dimension à la problématique du développement durable à travers l’élargissement et le renforcement du champ des défis à relever par les générations actuelles et futures. Les changements climatiques sont les modifications de l’atmosphère qui résultent de sa transformation chimique par les gaz à effet de serre. Ces changements se manifestent aujourd’hui par l’élévation des températures globales moyennes et l’intensification des évènements météorologiques extrêmes. Les impacts sur l’environnement sont multiples et de plus en plus fréquents : sécheresses, salinité, fonte des glaciers, élévation du niveau des océans, et tempêtes tropicales. Ils affectent l’ensemble de la population mondiale, la biodiversité planétaire et la sécurité alimentaire. Les activités humaines modernes sont les principales responsables des changements climatiques actuels et de leurs impacts sur l’environnement. Afin de contribuer efficacement à la lutte contre les changements climatiques, la culture des légumineuses s’avère une bonne alternative pour contrer les aléas de l’environnement. Comme reine des fourragères, la luzerne est l'une des plantes les plus répandues dans le monde avec 33 millions d'hectares en culture pure. Cette espèce est une plante vivace de la famille des Fabacées (Papilionacées) cultivée essentiellement pour la production de fourrage, en culture pure ou en mélange, le plus souvent avec des graminées pour les systèmes de rotation. La culture de la luzerne présente donc un intérêt agronomique important qui repose sur un bon rapport production/valeur nutritive du fourrage, des besoins en traitements phytosanitaires faibles et une adaptation à des conditions pédo-climatiques variées. La capacité de la luzerne à pouvoir fixer l'azote atmosphérique (via la mise en place d'une symbiose avec la bactérie Rhizobium meliloti au niveau racinaire) fait que cette culture ne nécessite pas d'engrais azoté qui polluent l’atmosphère. Sa composition en acides aminés est en outre bien équilibrée (les acides aminés essentiels pour l'alimentation animale sont tous présents dans la matière azotée de la luzerne). Hormis le rôle de fixation d’azote atmosphérique, ces espèces possèdent un système racinaire très puissant qui permet l’utilisation des éléments fertilisants sur une profondeur rarement atteinte par d’autres cultures. La luzerne est considérée comme une culture améliorante de la structure et de la texture du sol. Enfin, et de manière plus récente, la luzerne est utilisée pour la production de molécules d'intérêt pharmacologique lui conférant un attrait industriel non négligeable. Les stress environnementaux, tels que la salinité et la sécheresse constituent des facteurs limitant de la productivité et la distribution de ces plantes dans les zones arides et semi-arides dans la planète. Ainsi, la luzerne est une source inégalée de protéines, loin devant le soja et le pois si l’on ramène à l’hectare leurs performances puisqu’elle contient 15 à 25 % de matières azotées selon le stade de développement. C’est donc une légumineuse, capable de fixer l’azote de l’air, et est considérée comme engrais vert. Elle permet ainsi des économies et améliore le bilan environnemental par rapport à d’autres cultures fourragères. Ce type de légumineuses ne nécessitent pas d’apport d’azote pour croître. Elles émettent donc moins de gaz à effet de serre que les autres cultures.

L’accroissement des surfaces de légumineuses contribue donc à la lutte contre le changement climatique.

Son introduction dans le système agricole des producteurs, les coûts de production peuvent être sensiblement réduits. En effet, la fertilisation du sol en éléments azotés assurés par ces légumineuses, permettent de restaurer la fertilité rapide des sols et réduire les temps de jachère, mais aussi avoir un effet bénéfique sur la population de pollinisateurs et protéger le climat. La culture de cette protéagineuse contribuera efficacement à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Enfin, le recours accru à des protéagineux adaptés aux conditions climatiques comme la luzerne, stabilisera sans doute la diversité des systèmes de production pour de faire face aux changements climatiques drastiques.

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Les espaces publics comme levier des projets touristiques et urbains : le cas de Beyrouth KHATTAR Mireille Université de Lausanne, Suisse

« Les espaces publics sont des objets de la plus haute importance pour les villes touristiques : ils en fabriquent l’image première » (CLARIMONT S, VLES V, 2010). Le mot invite à penser l’attractivité de la ville du côté de la consolidation des valeurs qui la fondent et à mettre en œuvre plusieurs actions: qualification des espaces publics, valorisation du patrimoine, de la culture locale et de l’image de la ville.

Première destination en termes d’offres et de fréquentation touristique, la ville d’aujourd’hui est consciente de cet enjeu d’évolution de son image. La politique de planification territoriale durable devient insuffisante pour qu’une ville soit stratégiquement attractive, d’où la nécessité d’une cohérence entre les enjeux de la compétition pour créer une image singulière. Plusieurs approches complémentaires peuvent être mises en œuvre au niveau de la culture (identité et créativité), l’urbanisme (attractivité et qualité des espaces publics) et les modes de vie (habitabilité et dynamique de la ville). Ainsi, on comprend la ville en comprenant « le monde de relation entre lien d’habitat et vie sociale » (REMY. J, VOYE. L, 1992). Ce mode de relation changera l’approche de l’urbanisation, où la mobilité spatiale définira la structure de la vie quotidienne ainsi que ses lieux, dans une particularité temporelle et spatiale où elle se produit. D’où l’importance de l’étude des fonctions, des valeurs, des pratiques et des usages des espaces publics et de leurs significations.

L’objectif de cette recherche est de montrer dans quelle mesure la transformation de l’espace public peut présenter une opportunité pour le développement touristique de la ville de Beyrouth (Liban).

Notre recherche étudiera la dynamique et l’attractivité des espaces publics du côté géographique, social et politique, tout en considérant l’approche du marketing territorial, et le concept de la performance et la dynamique des territoires (CUSIN F, DAMON J, 2010).

Ce travail de recherche est fondé sur deux hypothèses principales: • L’espace public constitue un élément attractif et structurant du développement urbain de la ville : la lisibilité, le traitement des parcours et les “champs d’opportunités” qu’ils offrent sont des facteurs clé de la qualité urbaine.

• Un espace attractif pour le touriste est aussi un espace qui reflète l’identité locale : si la production de la qualité urbaine est autre chose qu’une scénographie du vide, la reconquête de l’espace public par les habitants peut constituer un levier majeur de l’attractivité touristique.

Cette étude considère l’espace public, sa forme, sa fonctionnalité et sa signification par rapport aux enjeux socioéconomiques. Il s’agit d’analyser le système d’acteurs du tourisme urbain au sein de nos terrains d’étude et d’analyser leurs représentations croisées et leurs pratiques des lieux pour tirer quelques lignes de réflexion pouvant inspirer un projet touristique original.

Cette recherche mettra en valeur les espaces publics du centre-ville de Beyrouth et du Centre de Lausanne, notamment dans le cadre urbain-touristique de la ville en consolidant les liens entre l’aspect géo-social de l’urbain et l’activité touristique. Les résultats seront présentés dans le cadre d’une soutenance de thèse en précisant les lignes directives et élaborant les axes de recherches suivis.

Mots Clés : Espace public – Attractivité touristique – Modes d’habiter la ville – Pratiques des lieux - Projet touristique

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Erosion côtière, changements climatiques et tectonique : Impacts sur les côtes sénégalaises entre Dakar et Mbour (Sénégal occidental).

Moussa Dabo1,2, Ibrahima Gning, Mamadou1,, Diery Abdoul Diallo1 1

Département de Géologie, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, BP 5005, Dakar-Fann, Sénégal 2 Géosciences Rennes, CNRS UMR 6118, Université de Rennes 1, Bat.15, Campus de Beaulieu, 35042 Rennes Cedex, France

L'érosion côtière résulte de la conjonction de facteurs d'origines naturelles et humaines. Les côtes sénégalaises estimées en environ 700 Km ont connues ces dernières années des changements morphologiques importants. Les zones les plus vulnérables sont Dakar, Mbour, Saint-Louis et Ziguinchor. Dans les zones de Mbao, Rufisque, Saly, Joal, Popoguine des habitations, des hôtels et campements touristiques, des infrastructures socio-économiques (quai de pêche, cimetière etc.) ainsi que des plages entières et leurs cocotiers, sont envahis et rongés par les vagues. Sur le littoral de Bargny, le rythme d’avancement de la mer sur le continent est estimé à environ 1 m/an. L’érosion côtière menace le tourisme, la deuxième source de recettes du pays et les autorités cherchent à éradiquer le fléau.

En outre, l’érosion côtière est la principale cause de destruction des écosystèmes marins et côtiers au Sénégal. Elle peut entraîner, progressivement, la salinisation des sols et de la nappe. En effet, l’érosion côtière détruit les cordons dunaires qui renferment une nappe phréatique, laquelle constitue un mur hydraulique contre l’avancée de l’eau salée à l’intérieur des terres.

En général, l’érosion côtière s’inscrit dans un contexte mondial de réchauffement climatique et d’augmentation du niveau de la mer, favorisant un démaigrissement et un recul des plages plus ou moins importants. A ces facteurs s’ajoutent les transports sédimentaires qui sont fortement perturbés par l’action anthropique avec l’occupation galopante des sols (construction de route, barrage, villas etc.) et l’extraction des sables de plage et de dune qui perturbe gravement le transit des matériaux et modifient l'évolution du rivage.

Différents moyens existent pour lutter contre le phénomène de l'érosion côtière. Dans le cadre de cette étude nous nous intéressons à l’érosion côtière sur les côtes situées entre Kayar (grande côte) et Mbour (petite côte) en passant par Dakar (Sénégal). L’objectif est d’évaluer l’impact des changements climatiques (élévation du niveau marin), des éléments tectoniques (faille, fractures, géodynamique) et des facteurs anthropiques (occupation des sols), sur la morphologie actuelle de la plage afin de proposer des solutions durables et efficaces.

La méthodologie consiste à une comparaison des données des images satellites et des photos aériennes disponibles sur le secteur afin de caractériser l’évolution morphologique et l’occupation des sols durant ces quarante (40) dernières années (1974-2014). Les images Landsat 7 ETM+, Radar MNT (modèle numérique de terrain) et Aster qui sont actuellement les plus disponibles, seront utilisées à cet effet. Des relevés de terrain seront effectués pour cartographier et caractériser les structures tectoniques et localiser par GPS (Système de Position Globale) les positions actuelles du niveau de la mer et de certaines infrastructures.

Les résultats obtenus permettront de mieux cerner la question de l’érosion côtière au Sénégal particulièrement entre Mbour- Dakar (zones touristiques) et de préconiser des solutions durables pour lutter efficacement contre l’érosion et ses corollaires (pertes de plages, d’écosystèmes et d’infrastructures, etc.) sur l’économie nationale.

Mots clés : érosion côtière, changements climatiques, tectonique, images satellites.

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Les réactions de la communauté citadine de Hô Chi Minh ville (Viêt Nam) aux inondations et a la Fièvre hémorragique virale PHAM Gia Trân1, NGO Thi Thu Trang, NGUYEN Quang Viet Ngan, CHAU Thị Thu Thuy.

Département de géographie, Université des sciences sociales et humaines, 12 rue Dinh Tien Hoang, Arr.1, Ho Chi Minh Ville, Viêt Nam.

Hô Chi Minh-Ville est une mégapole du Viêt Nam qui a connu un processus d’urbanisation rapide et anarchique au même titre que les autres mégapoles des pays en développement. L'augmentation du nombre de migrants ruraux qui viennent à Hô Chi Minh-Ville a mis la pression sur les services en charge de la gestion urbaine, des infrastructures, et tout particulièrement sur le système de drainage de la ville. Ceci a pour conséquence l'apparition d'inondations en ville dont les effets sont néfastes pour la santé des habitants, en particulier la prolifération des moustiques vecteurs de la fièvre hémorragique virale. Notre recherche vise à explorer la perception qu’ont les gens de la relation de cause à effet qui peut exister entre les inondations et la dengue. Nos études ont porté sur trois districts périodiquement inondés représentant trois zones affectées différemment par l'urbanisation à Hô Chi Minh-Ville. Nous avons réalisé 458 questionnaires et 18 entretiens multiples semi directifs de ménages touchés par la dengue. Ils nous ont également aidés à appréhender la perception que peuvent avoir les habitants de la gravité de la dengue et de leur sensibilité à celle-ci, ainsi que leur comportement face aux mesures de prévention mises en œuvre dans les trois zones étudiées.

Mots clés : urbanisation, inondations, dengue, comportement préventif, santé en milieu urbain.

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Évolution du couvert forestier dense et impact de la déforestation sur la migration de la boucle du cacao en Côte d’Ivoire.

KONÉ Moussa Université Nangui Abrogoua, Côte d’ivoire

La Côte d’Ivoire, depuis son indépendance a axé son développement sur l’agriculture. La cacao-culture est le produit phare de cette agriculture. Cette activité s’est développée au dépend des ressources forestière du pays, qui ont été soumises à une forte pression anthropique venant des défrichements agricoles et de l’exploitation du bois. L’objectif de cette étude est d’estimer le niveau de dégradation de la couverture forestière dense et à évaluer son implication sur la migration de la boucle du cacao.

La zone étudiée, concerne toutes les régions de la zone forestière. Elle est caractérisée par la présence de forêts denses humides sempervirentes et de forêts denses humides semi-décidues. La digitalisation des forêts denses de la carte de la végétation de 1969 a permis de caractériser les forêts denses de la décennie 1960. La classification supervisée par maximum de vraisemblance a été utilisée pour discriminer les surfaces de forêt dense humide à partir d’une série d’images satellitaires des décennies 1980 et 2000. Cette étude a révélé que la superficie des forêts denses était estimée à 8,45 millions ha pendant les années 1960, 2,6 millions ha pendant la décennie 1980 et à 1,38 millions ha pour celle de 2000. L’analyse de variance (ANOVA) a montré une diminution significative de la superficie forestière des années 1960 à celles de 2000. Ainsi, la Côte d’Ivoire a perdu 84% de son couvert forestier dense.

Les forêts denses humides semi décidues ont été les plus touchées par la déforestation. Elles ont perdu plus de 70% de sa surface. La cacao-culture a joué un rôle important dans la dégradation du couvert forestier. L’analyse de la régression simple a montré que la superficie des cacaoyères et la population rurale sont les facteurs qui déterminent la présence de la boucle du cacao. Ainsi, la migration de la boucle du cacao de l’Est à l’Ouest est liée celle des populations en zone rurale. Cette migration semble suivre les disponibilités en ressources forestières dont l’Ouest constitue le dernier refuge. Cette étude a montré que les réserves forestières de la Côte d’ivoire sont soumises à une forte pression liée aux activités agricoles. Il est donc important d’avoir des politiques de conservation et de gestion des forêts plus efficace. Cela permettra au Domaine Forestier Permanant de l’État de jouer son rôle concernant la conservation de la biodiversité et l’atténuation des effets du changement climatique par la séquestration du carbone.

Mots clés : Forêt, Déforestation, Phytogéographie, Cacao, Côte d’Ivoire

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Contribution à l’étude de la vulnérabilité des bassins versants agricoles ouestafricains au changement climatique: cas du bassin versant du lac de Buyo (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire) à l’aide du modèle agro-hydrologique SWAT (Soil and Water Assessment Tool) Koua t. J.J.1, Kouame K. J.1, Anoh K. A.1 Jourda J. P.1, Biemi J.1 1

Laboratoire de Télédétection et d’Analyse Spatiale Appliquée à l’Hydrogéologie (LATASAH) de l’UFR des Sciences de la Terre et des Ressources Minières (STRM), de l’Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan (Côte d’Ivoire), 22 BP. 582 Abidjan 22, Côte d’Ivoire

La sensibilité des bassins fluviaux africains subtropicaux au changement climatique demeure un sujet de préoccupation majeure. En Côte d’Ivoire, des travaux antérieurs réalisés sur l’ensemble du pays révèlent que les impacts du changement climatique prévoient une diminution moyenne annuelle des ressources en eau d'ici 2080 entre 6,9% et 8,4%. Le bassin versant du lac du barrage de Buyo situé au Sud-Ouest du pays, constitue une zone stratégique pour l’économie ivoirienne tant du point de vue de la production agricole qu’énergétique avec une dépendance accrue aux ressources en eau. L’objectif de ces travaux est d’analyser les impacts possibles du changement climatique sur les ressources en eau du versant du lac du barrage de Buyo en vue d’élaborer des politiques d'adaptation appropriées. Cette étude a été effectuée à partir des simulations du modèle climatique UKMO-HadGEM1 du Projet « ENSEMBLES 2009 » de l’IPCC sous le scénario d'émissions A1B dans une simulation continue. Les données climatiques telles que les précipitations, la température, la vitesse du vent et l'humidité relative journalières ont été utilisées pour la conception de la base de données du modèle hydrologique SWAT. Les simulations ont été effectuées après le calage du modèle hydrologique. Les analyses ont porté sur la période 1950-1979 (référence), 2035 à 2064 (horizon 2050) et 2064-2093 (horizon 2080).

Les résultats ont montré que l'ensemble du bassin de Buyo pourrait connaître une élévation de température de +1,34°C en 2050 et +3,87°C en 2080. Les précipitations devraient varier de 1288 à 1653 mm sur la période de référence (1950-1979). Les parties nord-ouest et sud du bassin seront soumises à des précipitations plus fortes atteignant 1653 mm. A l’horizon 2050, les précipitations devraient baisser jusqu’à 1097 mm, soit une variation de -34%. Pendant la période 2064-2093, les précipitations pourraient baisser de 38%. A l’horizon 2050, une baisse du ruissellement sur l’ensemble de la zone d’étude variant entre 158 et 340 mm pourrait être observée. A l’horizon 2080, le ruissellement devrait également baisser pour se situer entre 132 et 274 mm. Cependant, les zones à fort ruissellement devraient rester les mêmes.

Mots clés: Changement climatique, Vulnérabilité, Modélisation, Buyo, Côte d’Ivoire, SWAT

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Les peuplements des espèces de poissons amphihalines dans 12 cours d’eau de la côte Nord-Est de Madagascar (la région SAVA et le Parc National Masoala): Structure, impacts de l’occupation du sol et de la fragmentation des habitats et le niveau d’exploitation halieutique Thierry Roger Caligaris

Département de Science de la Nature et de l’Environnement Université d’Antsiranana. MADAGASCAR

Les poissons font partie des organismes qui colonisent les cours d’eau de la partie NordEst de Madagascar. Mais actuellement, ces vertébrés aquatiques ont subi des menaces sérieuses par des activités anthropiques comme l’occupation du sol et la fragmentation de leur habitat ainsi que l’activité halieutique. Dans les systèmes lotiques, la richesse spécifique et l’abondance numérique des poissons dépendent des conditions locales d’habitat qui sont liés surtout au statut de protection de la zone. La pêche électrique à pied effectuée dans 24 stations dans la région SAVA (site1) a permis de recenser 30 espèces appartenant à 13 familles et de collecter 22 espèces regroupées dans 11familles dans les 25 stations du Parc National Masoala (site 2). Le nombre moyen d’espèce dans le site 1 est de 4,29 ± 2,9 avec une valeur moyenne de 1,42 ± 1,06 pour la diversité (H’) et de 0,83 ± 0,18 pour l’equitabilité (J’) mais dans le site 2, il est de 3,4 ±2,5 avec une valeur moyenne de 1,18 ± 0,94 pour la diversité (H’) et de 0,87 ± 0,16 pour l’equitabilité (J). 14 (46,66%) espèces amphihalines et 4 espèces (13,33%) introduites ont été capturées dans la région SAVA mais 15 espèces (68,18%) amphihalines et aucune espèce allochtone pour le Parc National Masoala,.

D’autre part, l’analyse d’images satellites permet de connaître qu’il ne reste plus que 30,2% de sa couverture forestière initiale dans le site 1 et les taux de recouvrement forestier pour les bassins versants, les secteurs et les stations sont inferieurs à 50% de la surface totale. Le type de paysage est hétérogène. Les données de poissons amphihalins sont couplées avec celles issues des images satellites afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle l’occupation du sol et la fragmentation des habitats entrainent une chute d’abondance numérique et la perte de la diversité spécifique. Cette hypothèse n’a pas été mise en évidence au niveau du macro- habitat (bassin versant et secteur) mais il semble que la présence de type d’occupation du sol « bâti » est à l’origine de chute d’abondance numérique à l’échelle de micro-habitat (une surface de 200m*200m).

Enfin, les résultats de l’étude sur les activités halieutiques montrent que l’anguille et les gobies ne constituent pas la cible principale pour la majorité des pêcheurs locaux dans la région SAVA. La longueur totale moyenne d’anguilles capturées par les pêcheurs est de 569,58 ± 1,89 mm et les données officielles du service de pêche Sambava en 2010 indiquent que la quantité d’anguille vendue aux marchés de la région SAVA est de 6490kg soit 1,93% de tous produits halieutiques sur les étals du marché durant cette période.

Mots clés : Poissons amphihalins, Région Nord-Est, Madagascar, habitats, télédétection, pêche

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Dynamiques des écosystèmes méditerranéens durant le passé 1Jalal

Tabel, 2 Carla Khater, & 1 Rachid Cheddadi

1

Université de Montpellier, Institut des Sciences de l’Evolution, UMR UM-CNRS-IRD 5554, France Centre de télédétection, Conseil national de la recherche scientifique, Beyrouth, Liban

2

Le bassin méditerranéen est le troisième «Hotspot» plus riche de la planète en termes de biodiversité végétale et plantes endémiques telles que le cèdre et le sapin, dont les aires de répartitions ont variés sensiblement durant les 20 derniers millénaires en relation avec les changements climatiques globaux.

La réaction de ces espèces face à différents changements climatiques et environnementaux n’est pas aussi bien connue qu’en Europe. Plusieurs travaux montrent que l'étude des changements passés permet de mieux comprendre et donc de mieux gérer les ressources actuelles mais également futures.

Dans le but d'élargir nos connaissances sur la dynamique des écosystèmes méditerranéens et leurs relations avec les changements climatiques globaux depuis la dernière période glaciaire, des analyses multi proxy (palynologie, géochimie) ont étés menées sur des séquences sédimentaires prélevées au Moyen Atlas, Maroc, pour reconstruire les dynamiques paysagères au cours de la dernière période glaciaire et l’Holocène.

Les résultats de ces analyses montrent que les paysages ont été dominés par des steppes durant la dernière période glaciaire sous un climat sec et aride. La persistance de quelques populations arborées durant cette période a été possible grâce à l'eau issue de la fonte des neiges. Durant l'holocène, plus chaud et plus humide, que la période glaciaire on observe une dynamique de la végétation qui débute par l’installation des forêts de chênes suivie d'une expansion des cédraies. Une reconstitution de paramètres climatiques (température et précipitation) montrent que le début de l’holocène était plus chaud environ 2 °C de plus et moins humide que l’actuelle ce qui explique probablement le retard de l’expansion des cédraies. La dernière partie de l’Holocène montre que les paysages ont été fortement perturbés par les différentes activités anthropiques et notamment par la recrudescence des feux qui sont probablement favorisés par un climat méditerranéen plus aride.

Mots clés : Ecosystèmes méditerranéens, Changements climatiques passées, Glaciaire, Holocène, Moyen Atlas.

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Effets de la latitude sur l’expression du photopériodisme du mil et sorgho : Validation des cartes d’adaptation variétale au Mali Aichata Founé Mohamed Sako1, 3*, Michel Vaksmann2,Mamoutou Kouressy4 1

ICRISAT, BP. 320, Samanko, Mali CIRAD, Avenue Agropolis, 34398 Montpellier, France 3 Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Département de Géographie, EDSS, Saint-Denis, France 4 IER, CRRA de Sotuba, Bamako, Mali 2

Dans la zone soudano-sahélienne la variabilité climatique inter et intra saisonnière est importante et conditionne le potentiel de production des cultures. L’incertitude principale porte sur les dates de début et de fin des pluies. Le photopériodisme des variétés locales de mils et sorghos permet la synchronisation de la floraison avec la date moyenne de fin des pluies. La détermination des zones d’adaptation des génotypes nécessite la connaissance du développement phénologique qui dépend étroitement de la durée du jour et de la latitude du lieu de culture. Les modèles de croissance des plantes prennent insuffisamment en compte les effets de la latitude sur l’expression du photopériodisme. Un indice simple d’adaptation variétale basé sur l’écart entre les dates d’épiaison et de fin de la saison des pluies permet de générer des cartes d’adaptation variétale.

Une prospection variétale a été réalisée sur des transects latitudinaux dans 20 villages des zones d’adaptation de la variété de mil Bofoué et de la variété de sorgho Ceblen, deux variétés vulgarisées au Mali. Les variétés prospectées dans ces villages montrent un comportement phénologique similaire aux deux variétés témoins.

Ce résultat valide les limites latitudinales des bandes d’adaptation variétale au niveau des agrosystèmes villageois. Le concept de « précocité » des accessions est relatif et spécifique à chaque latitude. Nos résultats donnent une idée plus précise de la complexité des interactions Génotype x Environnement x Technique culturale et permettent de comprendre les stratégies et techniques d’adaptation aux risques environnementaux adoptés par les paysans. Les outils cartographiques développés ouvrent de nouvelles perspectives en définissant le concept « d’adaptation spécifique » à chaque environnement dans les agrosystèmes villageois. Ces cartes permettent d’extrapoler notre connaissance de la variabilité du développement des variétés dans divers systèmes de cultures, et d’aider au processus de création et de diffusion de variétés aux niveaux local, national et régional.

Mots clefs : Phénologie, photopériodisme, Interaction Génotype x Environnement, Adaptation variétale, Agrosystème

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Vulgarisation d’un caractère prometteur d’adaptation à la variabilité environnementale : Où peuton promouvoir le photopériodisme des variétés de mil et sorgho sous les climats actuels et futurs en Afrique de l’Ouest ?

Aichata Founé Mohamed Sako 1,2 1 2

ICRISAT, BP. 320, Samanko, Mali Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, Département de Géographie, EDSS, Saint-Denis, France

Structurée en trois principaux chapitres, cette étude présente une approche pluridisciplinaire en combinant des analyses spatiales et temporelles de la variabilité interannuelle des saisons de pluies d’une base de données agroclimatique, des essais phénologiques mensuelles d’une sélection de variétés photopériodiques de mil et de sorgho locales et améliorées, et l’utilisation conjointe d’un modelé de culture calibre pour les effets de la latitude et d’un Système d’Information Géographique (SIG). Elle permet de tirer des conclusions originales et d’identifier les environnements cibles prometteurs pour la vulgarisation des variétés de mil et de sorgho photopériodiques en Afrique de l’Ouest. Elle met en évidence l’existence de relations significatives entre les réponses phénologiques, le degré de sensibilité à la photopériode des variétés et les facteurs environnementaux, dont les principales sont : La variabilité interannuelle des pluies en Afrique de l’Ouest durant les cinquante dernières années (1950-2000) est marquée par une diminution globale de la pluviométrie annuelle caractérisée par une variabilité accrue des dates de début de saison des pluies dans les latitudes basses que dans les latitudes élevées et une variabilité interannuelles des dates de fin de saison plus notable sur les latitudes du Nord plus que dans les basses latitudes au sud.

La distribution spatiale des variétés de mil et de sorgho photopériodiques est étroitement liée à la répartition spatiale et temporelle de la variabilité des dates de débuts et de fin de la saison de pluies.

Les variétés photopériodiques se localisent essentiellement dans les basses latitudes ou la variabilité des dates de début de saison est plus élevée que celle des dates de fin de saison plus stable.

La réponse phénologique des variétés de mil et de sorgho photopériodiques est strictement dépendante de la date de semis et de la latitude. Les effets de la latitude sur la phénologie et la réaction photopériodique des variétés est proportionnelle à la distance entre la zone de culture d’une variété et sa latitude d’origine.

Le modèle de développement des céréales photopériodiques « Impatience » calibré et corrigé à cet effet (effet de la latitude) prévois et défini avec plus de précision les zones d’adaptation variétale optimale pour les variétés de mil et de sorgho photopériodiques en Afrique de l’Ouest.

L’adéquation entre la durée du cycle phénologique calibrée par le modèle de culture corrigé de l’effet de la latitude et celle observée dans les systèmes agraires à base de mil et de sorgho photopériodiques dans les agro-systèmes villageois au Mali valide le modèle les cartes d’adaptation variétale optimale.

Mots-clés: Afrique de l’Ouest, variabilité interannuelle, date de début et fin des pluies, photopériodisme, mil et sorgho, latitude, carte adaptation variétale, agrosystème villageoise.

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Flux d’énergie et caractéristiques de surface d’une zone cultivée en climat soudanien : dynamiques saisonnière et diurne O. Mamadou1,2, J.M. Cohard3, S. Galle3, C.N. Awanou2, A. Diedhiou3, B. Kounouhewa2 & C. Peugeot4 1

Université de Liège, Axe Echanges Ecosystèmes–Atmosphère, Gembloux, Belgique.

Laboratoire de Physique du Rayonnement, Faculté des Sciences et Techniques, Université d’Abomey – Calavi, Bénin.

3 Laboratoire d’étude des Transferts en Hydrologie en Environnement, 38041 Grenoble, France. 4- IRD, HSM, UMR 5569, CNRS / UM1 / UM2, 34095 Montpellier, France.

2

L’impact des modifications climatiques et de l’augmentation de la démographie dans la région ouest africaine, sur le cycle de l’eau et de l’énergie, passe par la quantification des différents échanges entre les écosystèmes et l’atmosphère. Toutefois, la compréhension du rôle des interactions entre la surface et l’atmosphère dans la dynamique de la mousson ouest africaine est encore limitée par le manque d’observation dans cette région. Dans cette étude, les données de flux turbulents de l’atmosphère, mesurées avec la technique d’eddy covariance, ont été analysées sur une zone cultivée au nord du Bénin (Afrique de l’Ouest). Le site d’étude fait partie de l’observatoire hydrométéorologique AMMACATCH (www.ammacatch.org).

La partition des flux a été analysée à travers la fraction évaporative (EF) et le rapport de Bowen (β) aux échelles saisonnière et diurne. La conductance de surface (Gs) et le coefficient de découplage (Ω) ont été calculés et comparés aux modèles spécifiques de résistance de sol nu et de la conductance de la végétation. Enfin, quatre saisons ont été identifiées et caractérisées avec leurs cycles diurnes composites.

Les résultats montrent des variations saisonnières contrastées des flux de chaleur latente et de chaleur sensible liées aux modifications des conditions atmosphérique et de surface. Pendant la saison sèche, le flux de chaleur sensible le terme prépondérant (β~10) du bilan d’énergie. Le taux d’évapotranspiration réelle est faible mais significatif (EF = 8%), attribué aux arbustes, probablement alimentés par la nappe phréatique. Pendant la saison humide, après le saut de mousson, les conditions de surface affectent peu la fraction évaporative qui atteint un régime stationnaire (EF = 75%) ; le flux de chaleur latente devient alors prépondérant et le rapport de Bowen d’environ 0.4. Durant les transitions saison humide – saison sèche et saison sèche – saison humide, EF et β sont fortement variables dépendant des forçages atmosphériques ou de la réponse de la surface vis-à-vis des événements pluvieux. Finalement, le découplage complet entre la surface et l’atmosphère n’est jamais observé (0<Ω<0.6) ; ce qui suggère un mélange systématique de l’écoulement de l’air provenant de la canopée avec la couche limite de surface, quelles que soient les conditions atmosphériques et la hauteur de la végétation. Enfin, l’approche de modélisation montre un bon accord entre la résistance du sol nu observée et celle obtenue avec le modèle de Sagaguchi. La conductance de la canopée a été également bien reproduite avec le modèle de stomate Ball – Berry.

Les résultats obtenus dans cette étude donnent une première estimation des flux de chaleur sensible et de chaleur latente en climat soudanien. Ils sont d’une importance capitale pour la paramétrisation et la validation des modèles de surface, ainsi que la quantification robuste de la ressource en eau disponible en surface pour l’agriculture, principale activité génératrice de revenus des populations locales.

Mots clés : flux de chaleur latente, flux de chaleur sensible, eddy covariance, bilan d’eau, climat soudanien, Afrique de l’Ouest.

Le résumé ci-dessus est tiré d’un article publié dans le journal Hydrology and Earth System Sciences, Vol.18, No3 (7 mars 2014) : 893-914. Il est intitulé: “Energy fluxes and surface characteristics over a cultivated area in Benin: daily18 and seasonal dynamics”.

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Elevage du dromadaire : solution durable face au changement climatique dans les régions arides Moufida Atigui et Mohamed Hammadi Institut des régions arides, AGROCAMPUS OUEST, Rue de Saint Brieuc, 35000 Rennes France

Laboratoire d’élevage et de la faune sauvage, Institut des Régions Arides (IRA), Médenine, Tunisie.

Le changement climatique est un enjeu environnemental planétaire qui menace particulièrement les régions arides et sahariennes. Depuis quelques décennies, on observe un changement du rythme des pluviométries avec accentuation des événements extrêmes tels que les sécheresses prolongées et les inondations. L’augmentation de la température devrait se rajouter au problème de stress hydrique.

Cela constitue un défi important pour l’agriculture et une menace sérieuse de la sécurité alimentaire de ces zones vulnérables.

Différentes stratégies ont été proposées afin d’atténuer l’impact du changement climatique sur l’agriculture dans les zones les plus menacées. L’élevage constitue déjà une source importante du revenu et garantit en partie la sécurité alimentaire de la population de ces zones. L’élevage des espèces et des races autochtones les mieux adaptées aux régions arides à faibles potentialités agricoles, représente une alternative afin d’assurer une bonne productivité dans les conditions sévères d'aujourd'hui. Le dromadaire, dans ce cadre, présente le modèle animal le plus pertinent qui s’adapte au mieux à la sécheresse et aux ressources dispersées grâce à ses caractéristiques anatomiques et physiologiques particulières. La question de son adaptation aux changements climatiques est l'un des principaux intérêts de la communauté scientifique.

Beaucoup de travaux de recherche ont montré que le dromadaire est bien adapté aux températures extrêmes et aux fluctuations osmotiques plasmatiques associées. Cette espèce peut supporter de longues périodes de déshydratation grâce à sa capacité d'assurer l'homéostasie et maintenir l'équilibre de l'eau par des mécanismes spécifiques de sorte à réduire les pertes d'eau (réduction de la production d'urine avec augmentation de sa concentration, transpiration limitée, diminution du métabolisme basal, changements dans la température du corps…).

Récemment, l’élevage du dromadaire connait une évolution des systèmes de production afin de répondre au besoin accru de la population cible en termes des produits laitiers et carnés principalement. Le développement durable du secteur camelin permettrait d’assurer la sécurité alimentaire des pays appartenant à son aire de distribution, sachant qu’il est en expansion continue et qui suit d’ailleurs l’aridification des milieux. L’implantation des fermes d’élevage camelin à vocation laitière et/ou à viande permettra de couvrir en partie le besoin alimentaire, améliorer le revenu des éleveurs et renforcement de l'attachement de la population locale de ces régions. Par ailleurs, le développement du secteur camelin par intensification de l’élevage et introduction de la traite mécanique des chamelles vont permettre l’augmentation du profit des éleveurs et faciliter la commercialisation de leurs produits. D’autres atouts du dromadaire résident dans la qualité diététique (viande moins grasse) et thérapeutique (lait antidiabétique, anticancéreux…) de ses produits (lait et viande) reconnus traditionnellement par les nomades et démontrés récemment par plusieurs travaux de recherche, lui donnant une valeur ajoutée appréciée.

Mots clés : dromadaire, changement climatique, sécurité alimentaire.

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L’Intégration du développement durable dans les projets de quartiers vu à partir de contexte contemporain du Vietnam BUI To Uyen Ecole nationale supérieure d’Architecture de Toulouse (ENSAT) et l’université Toulouse le Mirail.

Notre recherche s'intéresse aux villes de la zone intertropicale et à la notion de développement urbain durable dans les projets de nouveaux quartiers comme une démarche dans la lute contre les changements climatiques. Nous nous intéressons plus particulièrement aux phénomènes de nouveaux quartiers résidentiels dans les grandes agglomérations. Au sein de cette thématique générale, nous nous intéressons plus précisément au sujet des savoirs et savoir-faire susceptibles d'orienter la conception des projets urbains vers des choix respectueux de l’environnement et de la notion de développement durable. Notre sujet aborde la question d'emboitement des échelles urbaines (du territoire aux édifices) afin de mettre à profit au mieux les savoirs et savoir-faire multidisciplinaires propres à la mise en place des transports, à la gestion des limites spatiales, à la mise en valeur des qualités paysagères, au contrôle climatique, la protection de l’environnement et de la biodiversité , à la gestion des nuisances et des ressources locales...

Notre approche s’appuie sur un regard transversal et croisé des thématiques interdisciplinaires du développement durable en insérant les questionnements propres à la conduite des projets architecturaux et urbains.

Nous mettons en place une approche systémique sous forme de grilles d’analyse multicritères génériques pour l’évaluation des projets de quartiers durables. Nous proposons des recommandations et des préconisations par une analyse croisée des expériences européennes du domaine, en vue d’une démarche opérationnelle de l’élaboration des quartiers durables. Il s’agit d’un travail de référence permettant d’actualiser et d’enrichir les connaissances sur les dispositifs architecturaux et urbains durables adaptés aux contextes des villes des pays émergents comme le Vietnam.

Mots-clés : quartiers durables, développement urbain durable, aide à la décision et à la programmation, grille d’analyse multicritère, pays émergents, Hanoï.

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Etude de la dynamique des echanges de CO2 entre l’atmosphere et les ecosystemes terrestres par la methode d’Eddy-Covariance dans les savane et foret en zone soudanienne au Benin (Afrique de l’Ouest) Expedit Evariste Ago1, 2 1

Axe Echanges Ecosystèmes-Atmosphère, Département Biosystem Engineering (BIOSE), Université de Liège, Gembloux Agro Bio Tech, 8, avenue de la Faculté, B-5030 Gembloux, Belgique 2 Laboratoire d’Hydraulique et de Maîtrise de l’Eau, Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), Université d’Abomey-Calavi (UAC), BP 2819 Cotonou, Bénin

1. Problématique Durant le 21è siècle, l’augmentation des émissions de CO2 dans l’atmosphère se poursuivra bien que celle-ci engendre de nombreux impacts connus (IPCC, 2013). Il apparaît pertinent de connaître la contribution de chaque région au cycle global de carbone. Pour ce faire la prise en compte des échanges nets de carbone dans les différents types d’écosystème terrestre s’avère indispensable. Mais à ce jour, les écosystèmes terrestres africains demeurent très peu étudiés comparés à ceux d’autres régions (Valentini et al., 2014). Malgré le développement récent du projet CarboAfrica, du programme international AMMA-CATCH1 et d’autres projets nationaux, le nombre de sites réalisant des mesures de flux nets continues de CO2 échangés par les écosystèmes avec l’atmosphère en Afrique, reste très faible (FluxNet2, 2015 ; Valentini et al., 2014 ; Ago et al., 2014). Ainsi, les connaissances relatives aux écosystèmes africains restent très limitées également bien que ceux-ci soient reconnus très vulnérables aux effets des variabilités et des changements climatiques (IPCC, 2013). De plus, le continent africain est caractérisé par une faible (< 4 %) contribution aux émissions fossiles totales de la planète (Canadell et al., 2009a) mais par une forte variabilité inter-annuelle des émissions de CO2 (Ciais et al., 2011 ; Williams et al., 2007). La principale source de cette variabilité demeure l’utilisation abondante des énergies fossiles.

L’Afrique de l’Ouest est l’une des régions où le taux de croissance démographique reste élevé (> 3 % par an) (IPCC, 2013 ; Henry et al., 2011). A cette réalité, s’ajoutent la forte variabilité climatique et la grande crise de sécheresse intervenue dans les années 1970 et 1980 (Ozer et al., 2010 ; Ago et al., 2005). Ces événements successifs ont forcément eu des impacts directs ou indirects sur la dynamique de la végétation et les échanges dans les écosystèmes surtout l’évolution des flux nets de carbone (IPCC, 2013 ; Tan et al., 2009a ; Bombelli et al., 2009). Dans ce contexte, il apparaît indispensable de mieux comprendre les processus contrôlant ces échanges nets de carbone entre l’atmosphère et les écosystèmes puis d’arriver à mieux quantifier ceux-ci.

C’est dans ce contexte régional et global des changements climatiques que le présent sujet de thèse de doctorat mixte a débuté à l’Université de Liège Gembloux Agro Bio Tech (Belgique) et l’Université d’Abomey Calavi (Bénin) portant sur l’analyse des observations in situ des flux de CO2 échangés au dessus d’une savane cultivée et de deux forêts claires au nord Bénin.

1

http://www.amma-catch.org/

2

http://fluxnet.ornl.gov/

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2. Objectifs visés Au cours de cette thèse, il est surtout question de mieux décrire les réponses des flux nets de carbone échangés par les écosystèmes terrestres (forêts et savanes) aux facteurs climatiques et aux modes de gestion. De façon plus spécifique, il s’agira de : -

décrire les réponses des flux de CO2 (NEE) aussi bien nocturnes que diurnes aux variables climatiques et édaphiques d’une part et d’autre part aux modes de gestion, quantifier ces flux nets de CO2 échangés par les écosystèmes terrestres et leur partition en la production primaire brute (GPP) et la respiration totale de l’écosystème (TER), estimer les séquestrations annuelles de carbone des sites et leurs incertitudes, analyser l’efficience des écosystèmes par rapport à l’utilisation des ressources en eau, comparer les comportements des deux types d’écosystème Forêt et Savane notamment l’évolution des flux nets de CO2 à l’échelle saisonnière et inter-annuelle.

3. Méthodologie Le système d’eddy-covariance est utilisé pour la mesure des données de flux nets de CO2. Cette technique repose essentiellement sur l’enregistrement automatique et continu des flux nets de CO2 (NEE) et de vapeur d’eau stockés à l’échelle de demi-heure selon les sites de 2005 à 2009. Ces données de flux ont été complétées par les variables climatiques (rayonnement, humidité relative, température, vitesse du vent, etc…), édaphiques (température, humidité), l’indice de surface foliaire (LAI) et un inventaire floristique. Les mesures concernent trois sites répartis en deux types d’écosystème (Savane et Forêt claire) situés dans la commune de Djougou au Nord du Bénin (Afrique de l’Ouest) et équipés par le projet AMMA-CATCH1.

L’analyse et le traitement des données ont été faits suivant la méthodologie recommandée par Carboeurope (Aubinet et al., 2012). Des tests statistiques et modèles ont été également utilisés pour affiner les résultats.

4. Quelques résultats A l'échelle journalière, les flux nocturnes et diurnes principalement, contrôlés par l’humidité du sol et le rayonnement, respectivement, apparaissant insensible à la température. Un impact du déficit de saturation sur les flux diurnes a été observé mais plus remarquable pendant la saison sèche que humide. A l'échelle saisonnière, l’humidité du sol apparaît être le facteur principal contrôlant toute la dynamique des écosystèmes. La teneur en eau du sol, contrôlée par ailleurs par le régime des précipitations dans cette région sous climat soudanien, entraîne non seulement la croissance de l'assimilation de CO2 par les feuilles vertes et de la végétation au début de la saison humide, mais aussi affecte également la respiration du sol soupçonnée comme étant le principal responsable de la variabilité inter-annuelle des émissions totales de CO2 par les écosystèmes.

En moyenne, la savane étudiée s’est comportée annuellement sur la période de mesure comme un puits de carbone de 232 ± 27 g C m-2, mais la variabilité inter-annuelle de la séquestration de carbone est trop grande (190 g C m-2). Cette large variabilité est essentiellement due à la différence entre les cumuls annuels pluviométriques ayant induit également des différences entre les émissions de CO2 du sol en réponse aux teneurs en eau du sol. Par ailleurs, aucune différence significative n’a été observée concernant la productivité primaire brute (GPP).

Pendant que la forêt claire protégée s’est comportée durant 2009 comme un puits de carbone de 640 22 de carbone de 29 ± 16 g C m-2. ± 20 g C m-2 celle dégradée et cultivée était une source

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Cependant, plusieurs années de mesures seraient nécessaires pour confirmer le comportement réel de ces écosystèmes et les facteurs climatiques responsables ou non.

Par rapport à l’utilisation de l’eau, les deux types de végétation apparaissent plus efficients dans la matinée et la saison humide que dans l’après midi et la saison sèche. Ceci est bien lié aux variations des conditions climatiques et édaphiques, notamment la hausse du déficit de saturation induisant dans l’après midi la fermeture partielle des stomates, et par conséquent réduisant les taux de transpiration et d'assimilation de CO2 par les feuilles.

Ces nouvelles connaissances pourraient favoriser la prédiction des comportements des écosystèmes, des recommandations afin d’élaborer des stratégies pertinentes d’adaptation au changement climatique et une meilleure gestion des types de végétation dans la région. Enfin, une intégration des sites actuels de mesures dans des réseaux régionaux et internationaux plus large de mesure des flux de CO2 dans les écosystèmes terrestres comme FluxNet, CarboAfrica et autres réseaux d'étude sur les variabilités et changements climatiques, permettrait de renforcer les échanges régionaux et internationaux.

5. Remerciement Nous remercions l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et l’Association pour l’Agriculture et le Développement Durable (A2D) et l’Agence de Développement Belge (CTB) pour leur soutien financier à différentes phases de la présente étude en cours. Toutes nos gratitudes envers le staff de l’axe Echanges Ecosystèmes-Atmosphère, Université de Liège Gembloux Agro Bio Tech (Belgique), Laboratoire d’Hydraulique et de Maîtrise de l’Eau, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi (Bénin) et AMMA-CATCH Bénin.

5. Références Bibliographiques Ago, E. E. et al., 2014. Long term observations of carbon dioxide exchange over cultivated savanna under a Sudanian climate in Benin (West Africa). Agric. For. Meteorol, 197, 13-25.

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Climate change effects on water resources systems: Consequences and Adaptation strategies in the Senegal River Basin.

DIAW Moctar MALL Ibrahima, GAYE B Cheikh Département de Géologie, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, B.P :5005, DakarFann, Sénégal;

This paper aims to study water resources systems under stress from climate variability and change in the Senegal River Basin. Particularly, the consequences and adaptation strategies in the SRB in order to identify and resolve problems associated with this water scarcity and to address the potential for guaranteed agricultural production in this narrow geographic area. Developing countries have limitations in capacity, making adaptation difficult. Limitations include both human capacity and financial resources (Braune et al., 2009). The most effective adaptation approaches for developing countries are those addressing a range of environmental stresses and factors. Strategies and programs that are more likely to succeed need to link with coordinated efforts aimed at poverty alleviation, enhancing food security and water availability, combating land degradation and reducing loss of biological diversity and ecosystem services, as well as improving adaptive capacity. Sustainable development and the Millennium Development Goals are necessary backdrop to integrating adaptation into development policy, strategy and programs. The Senegal River crosses four countries and has been the focus of national and international attention for more than six decades. There have been, and there continues to be, numerous interventions that relate to water resource management.

National priorities sometimes supersede regional priorities and may conflict with each other. Countries naturally tend to pursue their own interests first. These interests are seldom evaluated for the long term, but receive responses for the immediate need. The availability of information is poor, datasharing is limited, communication remains poor within the basin, there are diminished flows in the river since the 1960s and there are increasingly complex and conflicting demands from the increasing population. It is therefore necessary to improve the response to these trans-boundary issues through basin-wide cooperation; improved management and response capacity; improved data and information flow; in-depth analysis and design of appropriate actions; some immediate action on the ground; improved public participation and establishment of a sustainable long term program for improved water and environment management in the basin. It is based on these observations that the governments of the riparian countries have decided to change the status of OMVS which is now acting both an agency that constructs the infrastructure necessary for the sustainable development of the basin and one that functions as an integrated water resources management agency (GWP-INBO, 2009).

The trans-boundary Diagnostic Analysis carried out (Balde, 2001; Barry, 2001; Camara, 2001; Diarra, 2001; Dieng, 2001) has identified the following key issues as a priority for intervention and assistance in order to ensure the long-term sustainable management of the Senegal River Climate change scenarios for West Africa, including the Senegal River Basin, indicate that the current climatic variability will increase and intensify. Droughts and floods will increase not only in frequency but also in scope.

The trend of declining rainfall and annual average flows experienced over the last three decades is expected to continue. Over the last few decades, accrued efforts have been made to mitigate the impacts of these unfavorable climatic changes on the lives of the inhabitants of the region. A major step has been the creation of OMVS and the building of two dams upstream and downstream on the Senegal River. The initial objective of these water works was mainly to improve the socio-economic condition of the region through enhanced food production and a better sharing of the Basin: 24

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Management capacity and institutional strengthening. It is necessary to improve the capacity of OMVS to deal with trans-boundary and international issues that are inherent in the management of the shared basin.

(2) An inclusive framework. Optimum management of the river basin requires the development of an inclusive framework of cooperation which clearly identifies benefits that each riparian country, including Guinea, would receive from its participation to the cooperation.

(3) Data and information flowâ&#x20AC;&#x201C;â&#x20AC;&#x201C;the knowledge base. There is a need to support capacity building, agreement on data parameters and platforms for data management and exchange.

(4) Land degradation and desertification. All basin countries have signed the Convention to Combat Desertification (CCD) and have CCD National Action Programs in place; however, jointly planned trans-boundary coordination will need to be increased if the degradation processes are to be halted.

(5) Siltation and erosion. The increase in siltation and erosion in many areas of the basin represents a serious threat for water resource availability. Aside from the loss in land productivity, increased siltation also increases the dangers of floods and interferes with infrastructure. A number of national programs are underway to enhance soil protection and conservation; and these important initiatives are making an impact at the local levels. However, there is an urgent need to support trans-boundary cooperation targeting specific areas such as the Fouta Djallon and fertile soil of the "walo" or flood plains, where this continuing trend will cause severe damage to the basin water resource and food production.

(6) Point and non-point source pollution. Both point and non-point sources of pollution are basinwide and of a trans-boundary character. Growing urbanization combined with lack of sanitation facilities has increased water pollution. Increased use of pesticides and fertilizers in irrigation schemes in the valley have led to high levels of pollution. These impacts have the potential to affect the regional basin economy and could jeopardize development progress achieved thus far. Data and information as well as awareness related to national and trans-boundary impacts of this pollution are scarce. To date, only limited trans-boundary action is underway to address these issues and the need for a holistic and basin-wide approach is of high priority.

(7) Water weeds infestation. The infestation of aquatic weeds has increased tremendously throughout the basin, leading to a decline in fisheries and a threat to the available water supply sources for large cities such as Dakar. Moreover, the infestation contributes to the spread of waterborne diseases. Typha and Salvinia molesta infestations have recently been recorded among the main environmental impacts within the Senegal Valley. Although some pilot initiatives are underway to mitigate this infestation, there is an urgent need for a trans-boundary approach so that the basin- wide dimensions can be tackled. It would be of value to learn from the integrated approach for plant management in Florida waters which allowed the control of weeds such as Hydrilla, Salvinia, Water Hyacinth, and Water Lettuce (http://plants.ifas.ufl.edu/manage/).

(8) Public participation, awareness and stakeholder capacity. A fundamental issue identified in the basin has been the needs for greater public participation in the decisions that are made and which significantly affect their livelihoods. During the preparation of the present project, a significant effort has been made to involve as wide a segment of the public as possible. There is a clear need to ensure that the voice of civil society is heard as developments are discussed and options assessed. Moreover, a greater awareness of inter-linkage, of trans-boundary impacts and of the priorities of neighboring states and communities, will greatly enhance and strengthen the spirit of cooperation between the four trans-boundary water resources of the Senegal River.

The critical evaluation of OMVS achievements and its limitations has established the necessity to address the environmental and social impacts of the25 dams at the same time under the current climate (1)

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change framework. Therefore, OMVS has established the Environmental Observatory, to build capacities and develop a knowledge base for environmental management of the river basin as a whole, including its Guinean portion. Groundwater now seems to be given the place it deserves with the implementation of the project on "Trans-boundary groundwater management" being implemented with the support of Global Environment Fund (GEF). A major objective of this project is the installation of an optimal monitoring network in order to propose solutions for improved management of this strategic resource. In the framework of this project, it is recommended to put an emphasis on finding ways and means to increase the knowledge base in order to jointly identify, reduce and mitigate the trans-boundary risks from changing land and water use as well as from climate change in the transboundary aquifer systems of the Senegal River Basin. This will assist the joint management of risk and uncertainty in the Basin. A specific programme needs to be developed to: • Develop comprehensive water-management, land-use and energy-development strategies that fully recognize groundwater’s important role in the hydrologic cycle and prepare a Trans-boundary Diagnostic Analysis, to define threats and root causes. This requires better characterization of the groundwater reservoirs in the basin, their interrelations with surface water and ecosystems, and a better understanding of the response of the regional hydrologic system to natural and humaninduced stresses.

• Identify the most critical ecosystem, surface and groundwater threats based on current and expected environmental conditions, local resource management policies, laws, practices and mechanisms of conflict resolution, capacity needs as well as possible bottlenecks in addressing these problems. This phase of the project will deal particularly with human and environmental threats in the trans-boundary context.

• Identify and evaluate selected areas that would be used as pilots for case studies. This phase of the project will deal with observation of environmental, social and political trends (such as groundwater utilization and degradation, impacts on the population, efficiency of existing water management agencies and local regulations, potential for inter-community and international conflicts of interest and mechanisms for their resolution). In addition, future predictions will be made by projecting trends in climate change, population growth, development, and environmental degradation. The case study may feedback the estimation of groundwater balance.

• Improve the understanding of physiographic, geological, pedological and hydrogeological parameters that determine the vulnerability of the aquifer systems to pollution in the Senegal Basin and provide information support for development of policies and measures to enable protection of groundwater from pollution in the basin.

• Build institutional capacity that would promote collaborative research in sustainable water resources management in the Senegal River Basin, both at the national and regional levels.

• Establish a joint development and conservation strategy for the trans-boundary aquifer system of the Senegal River Basin and implement a common legal and institutional management framework for joint formulation and implementation and enforcement of risk mitigation policies.

• Develop public awareness and stakeholder participation programs, along with capacity building for intergovernmental communication.

Keywords: Senegal River Basin; water resources; climate change; consequences; adaptation

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http://confluens.org/COP21_Carte

Un Projet de Confluens pour le 20 mars