Archistorm projet licence

Page 1

www.arc historm.com

architecture + design + art

+ ARCHITECTURE

MAISON DES ARTS A THIONVILLE + DESIGN

INTERIORITE SPATIALE

7,90 € #48 mai-juin 011


RENDERING

IMAGE QUALITY, LIGHTING, AND EFFECT


1 ARCHITECTURE ART’MATURE / Harold VIOT, France PROJET PH’ART / Sebastien BERTRAND, France CULTURE NATURE / Thomas UNTEREINER, France LA DIAGONALE / Pierre-Louis VUILLEMIN, France

dESIGN CURVE SPACE Vitra Collection / Harold VIOT, France LOUNGE SPACE Starck & Noguchi / Sebastien BERTRAND, France OBLIC SPACE Vitra & Ligne Roset / Thomas UNTEREINER, France

Magazine publié dans le cadre du cours d’art et architecture de M. POTOSKI à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy. Directeur de publication, éditeur : Harold Viot haroldviot55@msn.com Rédacteur en chef : Thomas Untereiner thomas@untereiner.com Direction artistique, maquette : Sébastien Bertrand sebastien.bertrand12@gmail. com Direction éditoriale et visuelle Design : Pierre-Louis Vuillemin plvuillemin@gmail.com les publicités présentes dans ce magazine ont été entièrement réalisées par les étudiants.

En couverture : Casemate militaire de Thionville copyright Harold Viot - étudiant Objet graphique : Chaise, Journée verticale 2011, design Thomas Untereiner


Prroj ojet et ART RT’matur urre, cen ntr tre cu ultur urel ur el et lo el loge gemeent ntss à Thionville © Haaro rold ld Vio ot


ART mature

90 étudiants, 4 mois de travail intens nsse, e avec à l’lho onn n eu e r la revallor orisattio on d’un patrimoine militaire au sein de la viiillle de Thionville. Da Dans ans n ce co ont ntexte te,, Harold te ld Viot concrétise son projet ART’mat attur u e qu quii so sout utient l’histoiree de laa vi vill lle. e Cette ancienne machine sidérurgique qu qu’estt Thionville see voi o t do oté tée d’’un n ensembl blee d’inspiration industrielle où arrti tist s es, créa st éate éa teur urs et desig ur ign ners se cô ners ne côto oieent n . Ces artistes déambulent à l’intérieur mêême d’u une struc uctu ture ree métal étal ét allliqu q e qui qu ui p peerrm met de se soulever au-dessus de laa casematte po pour une lia iaiis ison on origiinale le entre nttre nouvveaau et an ncieen.


Thionville a fait sa renommée dans l’industrie sidérurgique pendant la période des Trente Glorieuses jusqu’aux années 1970. Ceci est un patrimoine que l’étudiant Harold Viot a voulu revisiter dans son projet ART’Mature dans lequel cette partie de l’histoire de la ville est présenté à travers l’utilisation du métal. Ce matériau est utilisé pour recréer le principe des ponts Eiffel afin de chevaucher la casemate et lui redonner un rôle central dans le projet. Le nouveau bâtiment s’inscrit donc dans un carré dans lequel la casemate vient se glisser sous les espaces d’exposition et de bar pour jouer le rôle de la diagonale. La casemate est le lien direct avec ces espaces car elle est le point d’entrée principal pour les piétons dans ces deux espaces. Le carré formé par le projet se conclu côté Sud par le temple protestant. Deux batteries ascenseurs permettent donc d’accéder aux volumes haut et par la même occasion au parking aérien qui occupe la totalité du niveau haut du projet. Les véhicules y accèdent par une rampe qui monte de la rue jusqu’à ce niveau. Sous cette rampe, les boutiques et commerces spécialisés viennent s’installer pour un accès facilité pour les habitants de l’îlot qui est lui-même retravaillé

pour l’occasion : les véhicules ne traversent plus l’espace intérieur de l’îlot entièrement réservé aux piétons qui déambulent entre les bâtiments de logement existant et le projet. Si le piéton s’aventure à l’intérieur de l’îlot, il pourra découvrir l’amphithéâtre extérieur qui se déploie sous la casemate pour retrouver le côté Sud. Ici, on peut observer les pieds porteurs maçonnés des ponts, travaillés comme des sculptures afin de se poser au sol de manière harmonieuse avec l’amphithéâtre.

est invisible dans le bar, on aperçoit une partie des éléments métalliques dans les coursives, elle se dévoile

Cette architecture métallique joue à cache-cache dans les volumes : elle

Pied suppo Pied port rtan ant le bar pre renant ntt app ppui uiss su surr l’am amph phit ithé héât âtre ât re © Harold Vi Viott

Ramp Ra Ramp m e d’ d’ac accè ac cèss au parking cè ngg pour accéder au parking © Ha Haro rold l Vio ld iott

Cour ursiive des e logem oggem men entss © Haaro r ld d Viio ot


5 Coup Co uppe su surr l’ l’es essppaace ce dd’’ex expo p si po siti ttiionn © Har arol oldd Vi ol V ott

progressivement sous les ponts et pour finir, elle est majoritairement apparente sur la façade de la rampe automobile et des ateliers d’artiste. La salle d’exposition principale est travaillée sur un système de plateaux décalés dans lesquels vient s’incruster la partie des ascenseurs qui donne à voir l’espace d’accueil plus bas dans la casemate. Pour rester dans le thème industriel et métallique,

niveau des poutres métalliques et ponctuellement par les ouvertures qui mènent à la rampe de desserte. Cette rampe ressort du volume général du bâtiment et elle a un aspect transparent qui donne à voir l’extérieur de manière la plus large possible. La lumière se fait plus importante lorsque l’on approche la partie extrême Sud du volume où la terrasse extérieure peut s’ouvrir totalement dans l’espace d’exposition.

Au niveau du mobilier, quelques petits bancs de la collection Morisson de chez Vitra s’approprient l’espace. Ces éléments de cuir et de métal ponctuent l’espace pour une cohérence avec l’image industrielle du projet.

Espa Es pace pa ce des asc scen en nse seur urss do donnant sur l ac l’ accu cuei eil il de de la ca case sema se mate © Har a ol o d Viott

les llees ci cima cimaises mais isses ssont ont ca on ccadrées drée dr ées de m métal é al eett ét remp re mpli lies es aavec vecc un ggrillage ve rill ri llag ll agee ppe ag erm rmet etta etta tant nt remplies permettant

Coursive vitrée d’accès sur les plateaux © Harold Viot

Cim ises d’e Cima ’expoosit itiio ion am amovib ovvib bles les et e scu cullptu ture re prenant place dan dans l’esp ’esppace ace © Haaro rold ld Vio ot

de faciliter l’accroche des tableaux et garder une transparence dans la volumétrie générale. Certaines sont montées sur rails pour un déplacement en hauteur pour les plus petites et en largeur pour les plus grandes. La lumière naturelle se propage en partie haute, au


aassce cens n eu eur © Harold Viot Vuue de V depu puis pu uiss le ba bar © Ha bar Haro rold old d Viot iot io

terrassee © Har arol oldd Vi Viot

Le bar propose au visiteur un espace tout en contraste grâce à deux pointes de couleur : le rouge apporté par le mobilier Vitra qui apporte une pointe de dynamisme dans un espace général bleuté qui apporte le côté calme et tranquille. Les courbes du mobilier contraste aussi parfaitement avec l’espace plus tranché du volume général. Espace tranché car trois boîtes viennent s’intégrer dans l’espace pour créer différents types d’alcôves : le bar, et deux espaces détente agrémenté de coussins pour le premier et le dernier dispose

de banquettes intégrées dans le volume. Ces deux derniers espaces possède chacun une large vue cadrée sur l’extérieur contrairement au reste du volume qui ne possède que quelques fentes n’apportant qu’un minimum de lumière pour garder un aspect mystérieux à l’espace et pour garder un isolement par rapport à l’extérieur. L’entrée de lumière principale se fait au niveau de l’ascenseur totalement visible à travers un vitrage, qui laisse voir la danse des ascenseurs au sein de la lumière. De l’autre côté de l’espace, avec vue sur le temple protestant, une

large terrasse donne la possibilité de profiter d’un extérieur agréable. L’accès s’y fait par un mur entièrement vitrée dont on peut faire coulisser tous les éléments vitrés afin d’obtenir un espace mixte intérieur/ extérieur. Cela permet de réconcilier le volume très intériorisé de la partie Nord de l’espace avec une partie plus extérieure sur le côté Sud du bar. Tout cet arrangement donne un ton très futuriste et donne à vivre au visiteur un espace très cinématographique en cohérence totale avec la «maison des arts».

Vuue suur llee baarr avec V vec een ve n arr rriè ièree plaan llaa cag ge d’as d’ a ceens as nseeu nseu ur ur vi vittrrée ée © Har arol olld Vi Viot ot


ADOBE IS EVERYWHERE


Projet PH’ Proj H ART, centre culturel et logements à Th Thionv nvilille le © Sé Séba b sƟen Bertrand


PROJET PH’ART

Quelques semaines après le verdict du rendu de projet Licence de troisième année à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy, voici un des projets les plus audacieux et, comme cela c’est prouvé malheureusement, risqué. Avec du recul, l’étudiant Sébastien Bertrand revient sur son Projet Ph’art, où il avait tenté le tout pour le tout ; stratégie qui ne s’est pas révélée très payante…


Le projet prend place sur un îlot entier de la ville de Thionville. Déjà présents sur le site ; plusieurs bâtiments de logement, un temple, et une casemate qu’il faut conserver en tant que patrimoine historique. Le Projet Ph’Art prend le parti radicale de détruire tous les bâtiments mis à part le temple, la casemate évidemment mais aussi le bâtiment de logement Est, pour donné forme à un ensemble rectangulaire L phare d’art Le rtt © Sé S baasƟen n Berttra rand n

Co our int ntérieeuree © Séb basƟen n Berttra rand nd

qui réordonne la zone et met en valeur la casemate militaire ainsi que le temple. Pour répondre à cet édifice de culte, un bâtiment culturel : le phare de 40m en satellite du rectangle générale et en alignement diagonal avec le temple. Comme un célèbre architecte l’a dit un jour, le contexte n’est pas si important, c’est dans cette optique

«FUCK THE CONTEXT» Rem Koolhaas

que le projet ne tient pas compte des bâtiments environnants non importants. Malheureusement cette prise de position ne s’est pas révélée efficace, et malgré l’engouement qu’il suscitait auprès des autres concurrents, le projet fût très mal accueillit par la communauté architecturale et ne reçut pas de très bonnes critiques. Au niveau du programme, l’idée est simple, comme pour tous les autres projets, des contraintes assez légères étaient imposées : une quinzaine de logements pour artistes en tous genres, accompagnés de leur atelier respectif où ces artistes pourraient travailler et voir exposer. Une partie supplémentaire éventuelle pour loger les habitants des éventuels bâtiments détruits. Une forte demande de stationnement fût également formulée pour trouver une alternative à l’immense parking à ciel ouvert situé à proximité. Et pour finir, le projet à une vocation culturelle et doit permettre expositions, spectacles... Le projet Ph’Art, répond donc à cette demande par la créations de 12 ateliers d’artistes et autant de logements en duplex, dans la partie Est, avec des appartements supplémentaires studios ou plus. Attenant à cette aile Est, une salle de danse en porte-àfaux au-dessus de la cour intérieur qui fait office de porche d’entrée pour l’intérieur de l’îlot. Cette salle est accompagnée de studios de musique et d’enregistrement. La dalle prend son appuis Ouest sur le parking silot de cinq étage qui prend en charge la majorité du stationnement. Cette partie se prolonge en espace bar/ambiance vers le temple; espace surmonté d’un restaurant panoramique en belvédère au dessus de la place derrière l’édifice religieux. Un grand espace public est donc ainsi créé autours du temple et devant la casemate. Cette dernière est coupé en deux par un cube de verre la traversant et permettant un lien


direct entre la cour intérieure et l’espace public côté Sud. La partie Ouest de la casemate servira donc de salle de resaturation pour le bar et le restaurant, et la partie Est amène, à travers des espaces d’exposition, à la partie culturelle. Cette partie situé au Sud-Est du projet comprend une salle multimédia à droite du temple qui amène verticalement et l’espace du musée qui profite d’une double ouverture dans sa longueur et ainsi d’un magnifique panorama sur la temple. Plus au Nord, l’amphithétre, qui permet de recevoir des conférence et des spectacles, met en relation la partie culturelle et la partie logement. Enfin, pour finir la boucle, l’espace phare qui est le lieu d’exposition par excellence. Les artistes peuvent soit y déposer leurs oeuvres et organiser des expositions ou bien réaliser des performance (comme devant leur ateliers côté cour intérieure). Ce lieu est également capable d’acceuillir des spectacle en tout genre. Il comporte un espace belvédère panoramique au sommet qui permet une vision à 360° sur Thionville et plus particulièrement sur le temple et le centre-ville. La ville reçoit donc un nouveau centre culturel qui, part sa position dans le tissu urbain, est en lien permanent avec le théâtre situé juste en face de l’autre côté du boulevard Foch. Le projet envoye donc une réponse à la religion et et son lieu de culte par l’art et son espace de culture. Le tout séparé par l’histoire à travers la casemate militaire.

L’espace du bar lounge est un lieu essentielle à la vie sociale quotidienne du projet, c’est ici que les grands esprits se rencontrent. Les artistes après une longue et éprouvante journée de travail peuvent s’y recueillir avant de rentrer chez eux ou avant d’aller dîner. Les spectateurs des différentes conférences, expositions et autres spectacles peuvent également s’y retrouver pour continuer à échanger et à discuter art à culture avant ou après un éventuel repas au restaurant supérieur. La position géographique de cet espace dans le projet Ph’Art le rend quasiment inévitable puisque pour rentrer et sortir du parking, vous êtes également obligé de le traverser en empruntant l’escalier ou l’ascenseur au fond de la salle, à droite du comptoir. Les baies vitrées de part et d’autre de l’espace rendent le rapport intérieur/extérieur unique, et mettent en scène la casemate militaire attenante. La baie vitrée Sud provoque le reflet de la façade arrière du temple et met ainsi en scène la place public englobant l’édifice et permettant l’accès à la salle multimédia et la médiathèque. Le verre ainsi utilisé prend tout son sens face au béton et à la pierre. Tous les éléments sont réunis pour rendre cet espace attractif est indispensable.

11

L’autre qualité de ce volume transparent est qu’il est adaptable. On peut même aller jusqu’à le qualifier d’espace caméléon: il change en fonction des ambiances. Il peut aussi bien comporter un environnement calme et décontracté, ambiance lounge où les clients seraient debout ou assis dans les différents espaces de rencontres, debout au comptoir... ou bien une ambiance plus festive qui peu très bien se déroulée dans la même soirée que la précédente, où des concerts potentiels peuvent se dérouler sur la scène au-dessus du comptoir, les artistes seront donc en position très élevée, dominants toutes la foule. Cette posture permet également une mise en scène originale tant au niveau de l’éclairage, qu’au niveau d’éventuels danseurs, ou encore au niveau des équipements audio et vidéo. Bien évidemment l’espace n’est pas conçu pour recevoir des concerts et évènements gigantesques, mais des petits concerts d’artistes pas forcément très connus du grand public, on peut même imaginer que cette scène servira de tremplin à certains artistes qui pourront rencontrer des personnes du milieu artistique qui auraient assisté aux évènements se déroulant dans les autres espaces du projet. Barr - Co Con ncert nce © Sé SébasƟen Be Bertrand nd d


Bar - Comptoir © SébasƟen Bertrand

Ce mimétisme peut aller très loin dans le concept du café/bar, son utilisation peut très bien partir de la simple brasserie à celui de boite de nuit, en passant par le cabaret ou le piano bar... Cette adaptation passe aussi par une multitude de réglage possible de tous les paramètres touchant à l’ambiance de l’espace : l’éclairage, le mobilier, le son, les entrées d’air... Tant d’élèments importants qui sont

essentiels à un bon usage du lieu. La lumière est donc variable à souhait tant au niveau des couleurs qu’au niveau de l’intensité. Les jeux de lumières sont forts mis en valeurs entre le sol de revêtement rouge mat mais permettant tout de même certains reflets, et le plafond gris, élément opaque qui souligne la lumière et l’accompagne. Le tout séparé, sur la quasi totalité de la périphérie, par du

verre soutenu par des poteaux de métal noir brillant. L’espace, par le jeu des reflets, spécialement la nuit, se voit donc triplé et donne donc cette impression de d’espace infini et agréable. Même le comptoir du bar lui même joue la carte des reflets et des jeux de lumière à fond, avec un plaquage lui aussi en verre. Ce traitement permet une continuité de la surface avec les parois verticales.


Un des autres critères importants que l’espace prend également en compte, est celui qu’une telle intériorité se doit de fonctionner dans une temporalité le plus étendue possible sur la journée. Une telle installation ne doit pas uniquement fonctionner en soirée et la nuit. Celui-ci est conçu pour servir de café aussi et pourquoi pas d’antichambre à un éventuel salon de thé supérieur en matinée à la place du restaurant. Ce point est apparu essentiel dès le stade de la conception. Derrière le bar, l’ambiance est aux couleurs de l’absinthe, du vert pour contraster avec le rouge omniprésent. Des plaques néons ont été placées dans les étagères où se situent les bouteilles pour donner cette effet de présentoir comme dans une boutique de luxe. Il y a aussi une étagère semblable à celle sous le bar, sur le mur du fond de façon à ce que les clients en profitent.

Le mobilier prend une part importante dans le ressentit de l’espace. Différents espaces ont été aménagé pour créer de petits groupes de rencontre et de discussion afin d’éviter une foule amorphe géante au milieu de la salle et aussi pour permettre aux gens de s’asseoir et de poser leur verre tout en ayant une légère séparation visuelle des autres groupes environnants. Les canapés et les fauteuils portent la griffe de Philippe Starck et s’accordent parfaitement à l’esprit lounge qui est recherché. Leur aspect blanc mat est un revêtement idéal par rapport aux changements de lumières et d’ambiances possibles. Le blanc est la couleur idéal pour un mimétisme quasi total. Les tables, elles, sont signées Isamu Noguchi. La plaque de verre, matière qui est synonyme de l’adaptation même, prend parfaitement la lumière et la transmet

13

par diffraction aux pieds en bois, matériau noble qui se mari bien avec le sol rouge mat qui le fait ressortir. Les lampes au sol et les lampes du comptoir sont également dessinées par le célèbre Philippe Starck, elles représentent des armes à feu en or, comme symbole artistique. Tout comme la lampe de plafond central qui est enfaita une chaise originale et futuriste de Philippe Starck, qui est transformée en lampe pour l’occasion.

«TOUT EST ART» Benjamin Vautier Cette intériorité ne revendique pas un status de recueil du design mondial, mais celui d’un espace simple qui à pour seule prétention de devenir un lieu de rencontre et de partage dans un ensemble culturel. Sébastien Bertrand

Bar - Es Bar Esp paace ce Lo ou ung nge © Sé Séba basƟ sƟeen Be Bert rtra rand d


CHANGE YOUR WORLD


CULTURE / NATURE


La végétation au sol, replace le coté vert au coeur de la ville de Thionville, façonnant l’espace au même titre que l’architecture. Le logement des artistes ainsi que les espaces culturels (salle d’exposition, salle de conférence, médiathèque) ayant une certaine dimension spirituelle sont situés en hauteur. Une relation réciproque s’installe, la nature mettant en scène les espaces culturels, et ceux ci disposant d’une vue plongeante, favorisent son observation et ainsi la créativité. Les espaces plus fonctionnels tels que le parking, les bars / restaurants, la place, le parvis de l’église, ainsi que les commerces sont quant à eux situés au sol. Cela permet une plus grande acces- sibilité au quotidien, et un attrait certain, permettant de créer chez les visiteurs journaliers (par le biais du cheminement, de l’architecture et de l’aménagement naturel) une attirance vers les évènements culturels proposés par Thionville (élements du programme ainsi que ceux déjà présents: Théatre, Cinéma, etc).


17

Cet accès est en quelque sorte un accès non officiel, mais très pratique, au parc par exemple, ou au restaurant qui se trouve sous les logements. Nous continuons a parcourir le parking. À l’étage on admire la structure métallique ainsi que la grande baie vitrée qui donne sur la prochaine boite, le dernier espace de conditionnement et d’arrivée au sein du projet (voir plan masse ci-dessous).

© Thom Thom Th omas a Unt as nter e ei er eine neer

C’est comme cela que Thomas Untereiner présente son projet lors du rendu des travaux. Celui ci ne s’étant pas soldé par une réussite franche, il est tout de même intéressant d’étudier des aspects du projet résultant d’une grande réflexion. Ces considérations ne sont peut être que de l’ordre du détail mais cependant il parait essentiel a la bonne compréhension du projet — le fait de ne pas présenter le projet à l’oral ajoute sans aucun doute à une compréhension altérée du jury lors de l’inspection des projets.

On arrive dans sa voiture qui est alors le plus grand enfermement, on entre dans un parking à l’espace très généreux, notamment au niveau de la hauteur sous plafond. On parcourt cet espace dans sa voiture, on la gare. On sort, on se retrouve dans la boite, le parking. Cette boite s’inscrit dans la continuité vers l’extérieur est représente le second degré. En effet cette boite est percée en quelques endroits stratégiques, permettant un accès particulier aux différents éléments du projet.

Cet espace est multifonctions. Il se définit par une boite percée à l’Ouest, Sud et Est, permettant d’accéder a tous le programme. Dans cette boite se trouve un module en boit abritant différents services. C’est là ou se trouvent les bureaux gérant le parking, il dispose d’un ascenseur et d’un escalier pour l’accès à l’étage, il intègre les machines de paiement du parking, ainsi qu’un bureau de tabac/ kiosque à journaux et d’un café. Ce lieu de passage, au centre du projet, se voit donc qualifié de services divers qui animent le lieu et fait oublier

En effet, de nombreux détails ont été pensés longuement, et leur compréhension est primordiale. L’espace dont traite cet article est l’espace intérieur allant du parking et s’étendant jusque’à l’accès à l’extérieur et au reste du programme. Cet accès d’un lieu très fermé (la voiture) a un lieu ouvert (espace du projet) est conditionné dans ce projet par l’architecture, afin de proposer une expérience d’accès quelque peu inhabituelle.

© Thomas Untereiner


boites.

Cet endroit est un endroit toujours vivant car le parking est susceptible d’être utilisé même la nuit, par les personnes utilisant les divers éléments du programme, comme le musée, les bars et restaurants, ainsi que l’amphithéâtre. L’étendue de la temporalité est ainsi assez large, et on s’imagine prenant un café sur la terrasse devant l’entrée du parking le soir, après le travail, alors qu’il est impensable d’avoir ce style de comportement devant un autre parking. © Th Thomas as Unt ntereiner

le délaissement du parking que l’on a pu observer dans d’autres projets. La boite étant aussi percée en son toit , et quasi-totalement ouverte (baies vitrées à l’étage et simple au rez-de-chaussée), l’impression de continuité avec le reste du projet est très forte. Le traitement du

sol est aussi en continuité avec le reste.

Cette intériorité a été inspirée par le travail de Patrick Bouchain, de par le traitement des matériaux (bois, métal, brique et béton structurel) ainsi que le système d’imbrication de

Vous pourrez consulter les images de la sélection des meubles choisis pour intégrer cet espace dans le dossier design de la fin de ce magazine. Les fauteuils et les canapés FACETT de

© Th Thom om omas mas Untteerrei eine nerr


Ligne Roset peupleront donc l’espace, et le café disposera des tables Guéridon de Jean Prouvé. Des bancs Marcoule du même designer seront aussi disposés. L’éclairage sera assuré par des Potence, et des Rampe Lumineuse, toujours de Jean Prouvé.

Leur aspect sombre et métallique contraste avec la grande luminosité de ce lieu. Un autre point de contraste se situe dans les

tous assez anciens et réédités, et s’accordent parfaitement avec la réutilisation contemporaine des principes de construction utilisés dans l’architecture industrielle, et qui ont façonné ce projet.

19

L’espace auquel est consacré cet article est donc en lien total avec le reste du projet, il est situé en son sein et y est lié, de par l’arrivée et le départ qu’il offre, mais aussi

Ligne Roset peupleront donc l’espace, et le café disposera des tables Guéridon de Jean Prouvé. Des bancs Marcoule du même designer seront aussi disposés. L’éclairage sera assuré par des Potence, et des Rampe Lumineuse, toujours de Jean Prouvé.

Leur aspect sombre et métallique contraste avec la grande luminosité de ce lieu. Un autre point de contraste se situe dans les lignes obliques de ces objets, qui tranche par rapport a la droiture, la longueur, et l’orthogonalité du bâtiment. Un dialogue oblique se développe de plus avec les armatures métalliques de la toiture. Ces objets (à l’exemption de FACETT) sont tous assez anciens et réédités, et s’accordent parfaitement avec la réutilisation contemporaine des

© Th Thomas Thom omass Unte om ntter ereine eiine n r

ces services. Il constitue donc un intérêt aussi pendant tout le temps ou la voiture y est garée. C’est un espace simple et pur, ouvert et protecteur. De plus l’équipement design se marie parfaitement à l’ambiance du lieu et du projet en général.

Thomas Untereiner


3.7

L’agence


La Diagonale

LLaa dia iaggo ona nale le, cent le, cent ce ntre re cul ultu ture rel et et log ogem men entss à TTh hio ion nvvviiillllee Š P Piieerrrree-L -Lo ou u uis iiss Vu uiillllem emin in


Au centre de Thionville, un îlot à requlifier, une casemate en barre la route, la perspective. Impossible alors de penser de façon orthogonale, le moyen utilisé pour resoudre les questions de chaques echelles de ce projet se résume par une unique géométrie : la diagonale, pour traverser, pour accompagner, pour raccourcir, pour allonger, pour voir, pour cacher, pour changer, pour découper, pour relier. C’est sur cette base que le projet de l’îlot pour artiste s’est défini. Des formes architecturales linéaires mais articulées entre elles et non pas orthogonales. L’angle quand il n’est pas droit défini d’autre nouveaux angles différents et donc une multittud’espaces de qualitées différentes là ou l’angle droit n’est capable que d’appeller la formation d’autres de ses frères. Cette géométrie ne s’applique ici que dans les dimensions horizontales, La dimension verticale est l’occasion de requalifier à chaque niveau, des espaces nouveaux, avec de nouvelles directions, de nouvelle diagonales. Le projet est surtout pensé pour repondre au flux de circulation piéton qui devrait s’instaurer dans les environs et sans lequel, les artistes n’aurait pas de portée.


Plan Masse de l’îlot © Pierre-Louis Vuillemin

Deepu D puiss les puis e Jar ardins dinss d’e di ’eau u. © Pieerrree--Lo ouis uiis Vu Vuillle lemiin

Un îlot pour des artistes. C’est une notion bien vague qui trouve une définition différente selon qui tente d’en dresser le portrait. Pour ce projet, l’artiste à été dépeint comme celui qui met à la lumière du jour, ce qu’il peut y avoir en son intérieur. Une bien pauvre vision de l’artiste mais qui permet cependant de trouver certain de ses besoins spécifiques, de ses attentes et de ce que l’on peut lui proposer en particulier. Il s’agit alors de former l’ilot autour de ces attentes. Cependant l’îlot est déja en place avec son histoire et... sa casemate ! Sa grande casemate qui le divise pour mieu régner .

Pas très incroyablement

haute

mais présente.

Il faut alors composer avec ce monument qui régit le lieu. Il faut casser cette division et il faut créer de nouveau espaces performants capables de satisfaire la demande sans déséquilibrer l’ensemble.

Le projet de requalification de l’îlot en habitats et en lieux d’exposition des artistes , «La diagonale» à été conceptualisé à partir du postulat disant que l’attrait d’un lieu pour un artiste, qu’il soit plasticien, scénique ou différent, est associé en outre au publique qu’il suscite. A partir de cela l’idée d’hyper-perméabilité est apparue et les batiments se sont naturellement écartés les uns des autres laissant entre aux la place d’un passage agréable, un passage que l’on veux prendre quitte à n’en sortir que quelques dizaines de minutes plus tard. L’îlot devient ainsi un outil de diagnostique des artiste. une plateforme de représentation permanente ou les artistes peuvent en permanance soumettre à un public inconnu, anonyme et varié , le fruit de sa créativité et en recupérer les réactions. Un échange riche qui pourra lui servir de base pour dévellopper , s’il l’envie lui en prend, un art basé sur l’échange permanant. La majorité des espaces (sauf espaces admisntratifs et purement techniques ) sont totalements ouverts au public. ainsi on passe devant la casemate en apercevant un apercu «offert» des pièces d’art , on peut librement la traverser et se retrouver de l’autre côté, dans un espace totalement différent que le précédent qualifié par l’église et son parvis. La casemate forme une ligne séparatrice entre le sacré, ce dont on ne peut pas acceder et une organisation d’échanges permanents ou chaque intervenant touche du doigt l’oeuvre qui lui est présenté. On peut traverser cette casemate par le centre, par un espace neutre et passer de l’innaccessible au partagé, du fermé à l’ouvert, de la pierre au verre. C’est un espace qui tend à se liberer de toute sécurité superflue en restant (malheureusement) dans les normes de l’habitat, de l’infrastructure classique. Un commencement timide de combat entre les moeurs et le partage universel, ou l’on espère un jour pouvoir abattre la moindre cloison.


© Pie ierr ierr rree--Lo rreLou uiis Vu Vuiillle lemi min

Les habitations en elles même sont un exemple de la structure «éponge» du projet : En elles mêmes elle sont assez banales, un appartement de soixante-cinq mètres carrés avec un atelier et une terrasse. Seulement, à l’opposé de la terrasse on trouve un couloir d’accés complètement vitré qui donne aux artistes la possibiliter de deposer des oeuvres ou de se produire au regard des passants. pour encourager le public à exister, l’intérieur de l’immeuble, sa cour, est formé d’une petite forêt en continuité avec les jardins d’eau plus au Nord. Que l’on se promène dans ce bosquet ou que l’on fasse le tour des appartements, on peut donc tomber sur un des locataire qui accroche une toile en cour, qui fait secher de la cire ou qui à décidé de s’exprimer à travers des mouvements, ou même une projection.

Les apparements sont reliés entre eux par des chemins, des passerrelles, c’est une nouvelle expérience de la vie de voisinnage qui se propose. Les collabarations sont encouragés par la mise en commun de l’espace semi-extérieur. Un mode de vie différent qui se retrouve par exemple à Amsterdam ou les fenêtres font plus souvent offices de vitrine d’exposition que de véritables baies à lumières. L’intimité reste intègre à l’intérieur des murs mais

se décompose en plusieurs intensitées à l’extérieur. Tout est fait pour que les artistes ici pour 3 à 6 mois soit dans un élément ultra prolifique.

«Cette vie artistique, que nous savons ne pas être la vraie, me paraît si vivante et ce serait ingrat que de ne pas s’en contenter.» [Vincent Van Gogh]

Co our int ntér érie ér ieur ie uree de ur d s ap appart appa part pa rtem emen ents ts © Pieerr rree-Lo e-Lo oui uiss Vu Vuilille lemi min


Hallll / paassssaage Hall age ge de la la C Cas asem emat atee © Pie ierr rrree-Lo Loui Lo uiis Vu uis Vuilille lemi min n

La casemate pour ne pas être un endroit perdu à été modifiée de façon superficielle mais marqué. Une percé diagonale forme un hall en double hauteur. Il s’agit d’un espace public où l’on peut passer pour éviter de contourner la casemate ou bien s’arreter pour prendre des nouvelles de la ville artistique à Thionville. Le hall permet aussi de nous orienter dans une ou l’autre des deux parties de la casemate. A l’est, l’amphithéatre, scène de conférences, de projections, ou de représentations diverses. A l’ouest, la galerie d’exposition découpés en trois séquences (hormis le guichet et la boutique) : - L’interieur du bunker. Un espace neutre d’expositions plastiques, les anciens murs en béton servent de cimaises élégantes aux oeuvres. l’éclairage est ajusté en continu par des apoints qui garantisse la stabilité lumineurse du lieu pour les oeuvres

qui en necéssitent. On y trouve également les bureau, les archives et les accès aux stockages souterrains. -L’extérieur du bloc, entourée par une enveloppe neuve et indépendante, la casemate se pare d’une galerie semi extérieure qui bénéficie d’un éclairage naturel donc changeant et fait office de vitrine du musée. -Sur la casemate, où l’on peut se promener sur une terrasse qui offre un point de vue élevé sur tout l’îlot. Des oeuvres peuvent aussi y êtres placé et réagir à l’environnement extérieur ou à la végétation.

Accolé à la casemate on retrouve le silot parking, totalement indépendant. L’articulation se fait par les escaliers qui sont dissimulés par une végétation assez haute.

ExposiƟons intérieures © Pierre-Louis Vuillemin


Plan d Plan du u Re Rezz de C Cha haus ussé sé.. ©P Pierre-Louis ierr ie rree-Lo Loui uiss Vu Vuillemin Vuil ille lemi min n Depuis iss le si s lo ot paarkkin ng. Au centre de l’îlot on trouve une Depu © Pie ierrre--Lo Loui u s Vu uillleemi mn pelouse en contact avec les terrasse des restaurants (amménagés dans les bâtiments déja existants) . Des promontoires en pierres rythment celle-ci en offrant un espace d’expression à la disposition de chacun. C’est l’espace d’échange scénique, musical ou idéologique.

C’est ainsi que l’on forme un îlot dynamique et léger qui contrastre avec les autres îlots de Thionville. Un espace que l’on cherche à traverser, un espace où l’on s’arrête, un espace qui relie les différents points d’interet aux alentours.

Coupe longitudinale vers le Sud. © Pierre-LLouis i Vuilillllemin i


La modélisation 3D à la portée de tous "SketchUp est l'outil accessible à tous le plus utile (et le plus innovant) pour travailler sur le design de toutes sortes de choses, qu'il s'agisse de cafetières ou de gratte-ciel." – McCall & Associates


PANTON CHAIR Designer: VITRA

SMALL DOT PATTERN DOCUMENT REVERSE Designer: Charles et Ray Eames pour VITRA

PANTON CHAIR Designer: Charles et Ray Eames pour VITRA

MORRISON BENCH Designer: Jasper Morrison pour VITRA

CURVE SPACE

vitra collection


LOUNGE SPACE STARCK & NOGUCHI

BUBBLE CLUB ARMCHAIR

GUN LOUNGE GUN

Designer: Philippe Starck

Designer: Philippe Starck

BEDSIDE GUN Designer: Philippe Starck

BUBBLE CLUB SOFFA Designer: Philippe Starck

COFFEE TABLE Designer: Isamu Noguchi

PHILIPPE STARCK W.W. STOOL Designer: Philippe Starck Manufacture: Vitra

SĂŠbastien Bertrand


<U[LYLPULY ;OVTHZ

-(*,;; 3PNUL 9VZL[ +LZPNULY 9VUHU )V\YV\SSLJ ,Y^HU )V\YV\SSLJ ^HU )V\YV\SSLJ

9HTWL 3\TPUL\ZL =P[YH +LZPNULY 1LHU 7YV\]t +LZPNULY 1LHU 7YV\]t

7V[LUJL =P[YH +LZPNULY 1LHU 7YV\]t +LZPNULY 1LHU 7YV\]t

)HUJ 4HYJV\SL =P[YH +LZPNULY 1LHU 7YV\]t

6)30* :7(*,

.\tYPKVU =P[YH +LZPNULY 1LHU 7YV\]t

=0;9( 3PNUL 9VZL[


33



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.