SON BUT, SES ÉTAPES ET LES ALÉAS POSSIBLES
Gwennaël Cadet – parage-physiologique.info
Comprendre la Transition
Toutes les écoles de parage insistent sur le fait que le passage d'un cheval ferré vers le pieds-nus nécessite un temps d'adaptation que l'on nomme Transition.
Ce terme reste pourtant le siège d'une incompréhension profonde et l'origine de la majorité des doutes des propriétaires engagés dans le déferrage.
Dans un cadre professionnel, c'est la parfaite connaissance de ses mécanismes, liée à une évaluation initiale précise du cheval qui vont déterminer la réussite ou bien l'échec de toute l'entreprise.
Avant de détailler ce qu'est une transition et ses étapes, il est impératif de rappeler qu'un des grands principes est de ne pas faire souffrir le cheval.
La gêne est acceptable tant qu'elle n'engendre pas de surcompensation sur un plan postural, locomoteur ou psychique.
« Primum non nocere » - Hippocrate « d'abord, ne pas nuire »
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Le principe même de sur-stimulation par la douleur est un non-sens. S’il est évident que l'organisme agressé va tenter de se défendre (notamment en accélérant la pousse de la corne), il est tout aussi évident que ce même cheval va modifier pathologiquement sa locomotion pour limiter la souffrance perçue.
Si l'on prend en compte tous les effets ostéo-musculaires croisés, en plus de l'état psychologique d'un animal qui souffre, on comprend aisément que le jeu n'en vaut pas la chandelle. D'autant plus qu'un cheval souffrant n'adoptera jamais une locomotion normale favorisant le développement correct des structures internes de ses pieds.
Ce grand principe n'est pas toujours facile à mettre en œuvre sur des pieds fortement pathologique. Toutefois le Pédicure équin dispose d'outils de protection et de stimulation lui permettant d'accompagner dans la douceur, s'en priver pour des raisons faussement philosophique est stupide.
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Mythe n°1 : La douleur est normale dans une transition, cela fait partie du processus. FAUX !
La souffrance est une douleur permanente dont on peut voir des signes cliniques : inflammation, rythme cardiaque altéré, transpiration, dépréciation psychologique. La souffrance est la pire des choses, elle est néfaste car elle aura, quoi qu'il se passe, de grandes conséquences sur le cheval entier : courbatures, caractère, problème ostéo-articulaire.
La douleur est une réaction de défense face un stimuli qui outrepasse les capacités physiologiques. La douleur est aussi a éviter s’il elle dure trop longtemps, car elle aura aussi des conséquences directes en suivant le cycle de compensation / décompensation.
Il nous reste donc la sensibilité dont les seuils et niveaux sont régulés par le système nerveux central. Quand une stimulation est anormale car peu commune, en premier lieu, elle est identifiée comme une douleur. Puis si elle est récurrente, elle devient sensation douloureuse. Si l’organisme se rend compte qu'elle est normale et qu'il n'y a pas d'altérations physiologiques, elle devient une simple sensation.
C'est ce qui se passe quand on défère correctement un cheval. Au début, pendant 72 heures maximum, cela peut être difficile de marcher sur des sols trop stimulants, puis cela s’estompe. En fonction, de l'amélioration du pied et la baisse des niveaux réactifs, ça peut même disparaitre complètement.
Il faut bien comprendre que lorsque l’on parle de douleurs en général, on ne parle pas de boiteries, mais d’une gêne temporaire à la locomotion. La boiterie est une limite à ne jamais franchir quel que soit les raisons.
Il ne doit pas y avoir de souffrance au pré, sinon cela voudrait dire que le pied seul est incapable de porter le cheval. Si la nature a donné des pieds aux chevaux, c'est bien pour qu'ils les portent. Et l’Homme a les moyens techniques de l’éviter (PHW, Hipposandales).
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Origines possibles d’une sensibilité anormale
Un abcès au pied n'a rien de normal. C'est la conséquence d'un trauma métabolique ou mécanique. La plupart des abcès sont dû à des problèmes structurels du pied : bleimes, parage invasif, infection (fourmilière par ex).
Lors de crises inflammatoires sérieuses (fourbure par ex), des épanchements de sang importants peuvent entrainer des nécroses localisées. Celles-ci dégénéreront en abcès car l’organisme ne peut résorber seul les déchets.
Dans certains cas, les abcès peuvent aussi être une manifestation des émonctoires. Les drainages (en. Detox) et certaines techniques de soins énergétiques alternatifs peuvent entrainer l’apparition d’abcès.
Il est à noter que les problèmes émonctoriels se manifestent avant tout par des problèmes de ligne blanche et de fourchette au niveau du pied.
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Mythe n°2 : Lors d'un déferrage, avoir des abcès est complètement normal, c'est le mal dû au ferrage qui sort du pied. FAUX !
Déferrer un cheval et le mettre au pré, ce n’est pas passer un cheval pieds-nus. Dans ces conditions, vous pouvez attendre 4 ans, rien ne changera vraiment. Dans 75% des cas, la transition s’effectue entre 6 mois et 1 an. Après 1 an et le renouvellement complet de la boite corné, on atteint le début des limites de ce que le cheval peut offrir si les protocoles de transition et de travail ont été respectés. Après 2 ans, les changements et améliorations seront plus subtiles à déceler. Je considère personnellement qu’en 24 mois, si le cheval n’est pas 100% opérationnel pieds-nus, il ne le sera jamais. Un cheval pieds-nus est un cheval qui vit sans fers, et qui peut travailler sans aussi. Si le travail n’est pas adapté à ce que le cheval peut offrir, il faut protéger. Rien n’empêche les propriétaires d’équiper leurs chevaux d’une paire d’hipposandales pour continuer à monter pendant tout le temps que durera leurs transitions ou pour palier à une surexploitation temporaire. Toutefois, il faut comprendre que la durée d’une transition pieds-nus dépend de l’état initial des pieds. Si la base est pathologique, il faut déjà rendre le pied sain avant de pouvoir le stimuler et donc le renforcer. Et cela peut prendre beaucoup de temps hélas.
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Mythe n°3 : Passer un cheval pieds-nus prend 1 à 2 ans où tu ne peux rien faire avec. FAUX !
Le débat Pieds-nus VS Ferrage est dans une moindre mesure celui que l’on retrouve sur la question du déferrage des postérieurs.
Un cavalier de loisir ou de club n’a pas besoin de 4 fers, lorsque le maréchal consciencieux propose une demi-ferrure, il se retrouve toujours en face des mêmes questions :
« Mais, mon cheval va avoir mal aux pieds ? Mon moniteur m’a dit qu’en carrière ça ne passerait pas… Je ne pourrai plus faire d’extérieur. Au manège ca devrait aller quand même, non ? »
Ce sont des préjugés, des idées reçues. Hors cas exceptionnels, tout cheval peut travailler pieds-nus en carrière et en manège. S’il est un peu sensible au début en extérieur, les hipposandales sont la solution idéale.
Chaque années, de plus en plus de Centres équestres déferrent par commodité, sécurité et aussi par intérêt financier. Les résultats de l’entreprise n’en sont pas impactés.
L’argent est le moteur du monde, si l’alternative n’était pas viable économiquement, seuls les particuliers idéalistes persisteraient.
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Arthrose, Tendinites (bride carpienne, suspenseur profond), Inflammation des Ligaments, sensibilité des Talons (cartilages collatéraux), Syndrome naviculaire, Fourbure ; pour toutes ces maladies, il existe des ferrures kinésithérapiques spécifiques :
« Oignons, biseaux, rocking, egg bar, fer napoléon, appui furcal, branche asymétrique, éponges compensées, pince tronquée. » Pourtant dans la majorité des cas et au fil du temps, la Maréchalerie orthopédique finit par devenir impuissante. Si pendant les premiers mois, les résultats étaient là, passé la première année de soin, les choses ne font qu’empirer. La perversion de la logique allopathique va même jusqu’à pousser la maréchalerie à copier un fonctionnement naturel du pied, sans pour autant oser déférer. Et quand rien ne va plus, c’est bien souvent le propriétaire ou le vétérinaire qui demande le déferrage, celui-là même qui avait prescris des protocoles de ferrage strict.
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Mythe n°4 : Le pieds-nus peut aider, voir sauver mon cheval là où tout à échouer jusqu’à présent. VRAI !
L’arthrose précoce est provoquée par un pied non-équilibré et un défaut d’amortissement, ce qui va de paire avec le principe de la ferrure métallique.
Pour les tendinites, les causes sont souvent identiques : pied non-équilibré, talons effondrés, pince migrée. Tout ceci créant un bras de levier dorsopalmaire pathologique.
Les inflammation des ligaments sont en général issus des problèmes de collatéromotion et de bras de levier médio-latéral pathologique. Comprendre mauvais équilibre des talons / cartilages collatéraux.
Le Syndrome naviculaire est la résultante de tous ces problèmes mis en ensemble. Les manifestations pathologiques peuvent être diverses, les expliquer nécessite un article complet. Même chose pour la Fourbure, en tant que maladie complexe, aux origines multiples.
Si 70% des personnes, qui s’engagent dans le pieds-nus, le font par convictions personnelles. Les 30% restant le font car ils y sont obligés du fait de l’inefficacité des traitements proposés par la maréchalerie.
Et c’est particulièrement le cas pour l’Arthrose, le Syndrome naviculaire et la Fourbure, où le parage physiologique est bien plus efficace que la ferrure.
Avec le recul et la documentation vétérinaire, on peut même parler de guérison partielle, voir totale.
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L’évaluation initiale du cheval est capitale
Juger de l’exact niveau de santé globale de ces pieds
Comprendre vos besoins en tant que cavalier et propriétaire
Evaluer le rôle de votre gestion de l’alimentation et des conditions de vie
Jauger votre niveau d’engagement et votre capacité à suivre les protocoles
C’est avec cette compréhension, ses connaissances et son expérience, qu’il sera à même de vous encourager, de vous conseiller et vous expliquer toutes les étapes vers un cheval pieds-nus opérationnel. Mais il est aussi là pour vous informer de tout ce qui pourrait arriver en cours de route, de façon à ne pas vous laisser dans le flou et le doute.
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« Votre cheval peut-il être monté pieds-nus ? » C’est la grande question. A laquelle seul un professionnel peut répondre. Car celui-ci peut :
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Nota-Bene : Il n’existe pas de méthode de parage magique. Il existe un parage adapté à un pied et un moment précis. Les ¾ des facteurs de réussite de la transition sont dans les mains des propriétaires.
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Les 9 Clés de la réussite et le Triangle d’or
Les étapes globales d’une transition réussie Le parage physiologique prépare les pieds à recevoir correctement et progressivement la stimulation. Si le cheval souffre ou que ses pieds ne sont pas prêt, il entrera en compensation et ne sera pas réceptif à cette stimulation.
C’est dans ce genre de cas qu’il faut protéger et attendre que le temps fasse son œuvre : Perfect Hoof Wear | Hoof Pad | Hipposandales | EasyShoes | Second Sole
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Exemple d’un protocole de stimulation
Stimulation du bourrelet coronal et de la sole périphérique (lymphe aussi)
15 min/jour de marche en main sur du bitume.
Stimulation de la fourchette, des barres et la sole primaire (arche interne)
15 min/jour de marche en main sur terrain souple.
À partir du moment où le cheval à changer sa locomotion et qu’il marche en talons où à plat, il est possible de passer à l’étape suivante.
Stimulation principale du coussinet digital et cartilages collatéraux (hémodynamique)
15 min/jour de cercle en longue-longe sur terrain souple.
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Si le cheval est suffisamment à l’aise (et qu’il n’est pas en compensation), il convient de le faire marcher au PAS sur différents substrats. La durée de cette étape est variable et dépend de la restauration d’une locomotion normale.
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Pour aller plus loin
En carrière (ou manège) et de façon assez régulière (3 fois par semaines) :
20 min de cercle en longue-longe sur terrain souple.
Si la monte est possible sans gênes en extérieur (sinon hipposandales) :
40 - 60 min/jours de PAS | TROT sur des terrains variés
À partir du moment où toutes les étapes précédentes ont étés accomplies sans aucunes perturbations de la locomotion, il est possible de passer à la dernière étape.
Cercle | PAS | TROT | GALOP et plus si affinités
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Si le cheval est toujours à l’aise (et que sa locomotion globale est bonne), il est dès lors possible de recommencer la monte. Dans un premier temps, l’alternance PAS | TROT est bon choix en fonction des terrains du parcours.
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Les raisons de l’échec et les aléas possibles Déferrer un cheval sans un parage adapté et pensé dans l’optique d’une transition - stimulation est inutile. Même après deux ans de repos au pré, ses pieds ne seront pas pour autant meilleurs.
Un parage invasif ou ne respectant pas une progression de stimulation des structures internes provoquera de la souffrance et des postures de compensation néfaste à une transition pieds-nus.
Des déviations trop importante des membres entrainant des aplombs non réguliers peut empêcher un cheval d’évoluer complètement pieds-nus sans protection.
Dans de rare cas, certains chevaux subissent le poids de leurs génétiques (sole trop fine) et ne peuvent évoluer correctement pieds-nus en extérieur sans hipposandales.
Le maillon faible est bien souvent le propriétaire qui par manque de temps ou de moyen, ne peut respecter les besoins fondamentaux et les protocoles de stimulation | travail nécessaire aux renforcements des pieds.
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