L'immersion comme concept spatial? Dossier d'Arts visuels AppliquĂŠs
Guillart Charlène BTS Design d'Espace 2016-2018
Sommaire INTRODUCTION I. L’architecture intégrée au paysage
a. Par une architecture intégrée au sol [Edge House] b. Par une architecture en élévation [Troglodytiques de Guyaju] c. Par une structure épousant la silhouette du paysage [Théâtre d’Épidaure]
II. L’aménagement des espaces qui transporte les visiteurs
a. Par la création d’un univers à part [ENIGMA] b. Par la dissimulation d’un espace dans un autre [Flask & The Press] c. Par l’isolation d’un lieu (sacré) [Pyramides de Gizeh]
III. Les installations qui isolent les usagers
a. Par la création d’un espace secondaire [Bureaux de Airbnb de Portland et de Paris] b. Par une rupture avec l’extérieur [Leviathan]
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8-9 10-11 12-13
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CONCLUSION
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WEBOGRAPHIE
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Introduction
L’immersion dans l’espace est le fait de se trouver dans un milieu étranger sans contact direct avec son milieu d’origine. Ce concept spatial a été emprunté en tout temps, depuis les pyramides égyptiennes jusqu’à nos jours. Nous pouvons remarquer que l’immersion a été questionnée pour divers usages des lieux, une signification religieuse a été apportée par les pyramides de Gizeh en Égypte tandis qu’à une autre échelle, le restaurant Enigma a introduit l’esprit d’évasion dans son établissement. Le besoin d’immersion relève d’une nécessité de s’imprégner d’une ambiance, d’une atmosphère particulière, de s’isoler dans un lieu ou simplement de «disparaître» dans un espace et de s’y oublier. Ces diverses interprétations de l’immersion dans l’espace permettent notamment de comprendre l’évolution de certaines sociétés ainsi que de leurs besoins et attentes au fil du temps.
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Photographie de la maison depuis les escaliers
Cette maison d’architecte semi-enterrée située à Austin au Texas (États-Unis) et réalisée en 2012 par le studio d’architectes BCARC est située sur un site industriel désaffecté ayant été réhabilité. Afin de réaliser la Edgeland House, BCARC s’est directement inspiré des anciennes habitations amérindiennes qui étaient semi-enterrées, en les réinterprétant. Ces maisons prennent avantage de leur disposition dans le sol en conservant un bon équilibre thermique, c’est pourquoi le studio d’architectes a trouvé intéressant de s’en inspirer.
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Edgeland House
Austin, Texas , États-Unis d’Amérique - Studio BCARC - 2012
L’objectif premier lors de la réalisation de cette habitation était de parfaitement l’intégrer au paysage, et ainsi, de le «réparer» tout en permettant d’y placer une construction, car l’ancien site industriel y a laissé des marques. Pour cela, la maison a été semi-enterrée et s’est vue recouverte d’un toit végétal, ce qui permet non seulement d’obtenir quelques avantages techniques (isolation naturelle, énergétiquement très efficace, écologique et économique) mais aussi de laisser la nature reprendre le dessus, car des plantes peuvent à nouveau y pousser et se développer, laissant place à un paysage visuellement presque totalement naturel; le Centre des fleurs sauvages Lady Bird Johnson a même réintroduit pas moins de 40 espèces de plantes et fleurs sur le tiît végétal et les alentours de la maison afin d’aider et de protéger l’écosystème local.
Si l’habitation semble s’intégrer parfaitement à son environnement, nous pouvons cependant remarquer qu’elle entre en rupture avec celui-ci notamment à cause de sa structure à la silhouette géométrique triangulaire très rigide. En effet, celleci est essentiellement constituée de béton, de verre et de métal, mais semble malgré tout s’ouvrir sur son environnement qui est, quant à lui, naturel et doux. La maison qui est scindée en deux en son centre par des parois vitrées, ainsi que les triangles de béton placés aux extrémités de celle-ci montrent une certaine ouverture sur le monde qui l’entoure. Effectivement, cette mise en scène de l’habitation la transforme en un genre de cocon, de bouton de fleur en train d’éclore. La Edgeland House s’adapte ainsi au contexte du lieu dans lequel elle a été réalisée et propose une immersion totale dans celui-ci, que l’on se trouve à l’extérieur ou à l’intérieur de la maison. Nous avons tout d’abord remarqué qu’elle disparaît presque dans le paysage grâce à son inscription dans le sol, son toit végétal, mais aussi par son ouverture sur son environnement. Cette immersion est aussi induite lorsque l’on se trouve à l’intérieur de l’habitation car les parois vitrées constituant les cloisons externes de celle-ci permettent d’avoir une vue directe sur la nature environnante, et ainsi de donner le sentiment qu’elle entre dans la maison, permettant de plonger les usagers dans cette nature et la sérénité qu’elle procure au lieu.
Photographie de la maison depuis la piscine
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Photographie d’une partie des troglodytiques de Guyaju
Grottes de Guyaju Guyaju, Chine - / - /
Les habitats troglodytiques sont des architectures visant à aménager des habitations souterraines ou creusées à flanc de montagne, dans la roche tendre; les troglodytes sont ceux qui y vivent.
Les grottes de Guyaju sont les plus importantes anciennes résidences troglodytes retrouvées en Chine, elles occupent près de 100 000m² sur la falaise; elles sont composées de 117 pièces de pierre de 3m² à 20m² et sont reliées de diverses manières.
Si elles représentent aujourd’hui une part importante du patrimoine de la population chinoise, leur origine exacte n’est pas connue. En effet, trois théories sont soutenues par les archéologues: - La première est que ces habitations ont été réalisées par la tribu de Kumo Xi durant la 5ème dynastie, entre 907 et 960, après avoir trahi l’Empire de Khitan (907 -1125). - La seconde est qu’elles ont été financées et créées lors de la dynastie Tang, pour le gouvernement, entre 618 et 907, car cette construction nécessite une organisation stricte et de la discipline, ainsi que de nombreux outils, ce qui est difficilement accessible et réalisable. - La troisième est que ces troglodytiques étaient des garnisons de la dynastie Han, entre 206 avant J.C. et 220, notamment grâce aux différentes découvertes faites à proximité des lieux telles que des silex ainsi que des résidus de mur qui pouvait être utilisé par les soldats.
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Photographie de la partie principale des troglodytiques de Guyaju
Comme nous pouvons le remarquer, les percées de grottes de Guyaju, révélées par la disparition d’une partie des constructions et de la roche, s’intègrent à leur environnement. Si nous pouvons facilement constater qu’il ne s’agît pas de cavernes naturelles, nous comprenons que lors de la création de celles-ci, le peuple s’est adapté à la roche qui était présente et a ainsi ancré ses habitations dans le paysage, peut-être en ayant une volonté de se dissimuler dans celui-ci. Les habitats troglodytiques ont traditionnellement divers usages tels que l’habitat (temporaire ou permanent), le domaine agricole, le refuge (fonction défensive), la culture et la religion (sépultures, sanctuaires). Aujourd’hui, ils sont principalement destinés à l’habitation et se démocratisent. Ces habitats représentent un art de vivre; ainsi les troglodytes peuvent s’imprégner des lieux dans lesquels ils vivent, plongés dans la roche. L’immersion, ici, est induite notamment par le fait que l’habitat est inscrit dans la roche et ainsi dans son environnement direct, les troglodytes sont euxmêmes à l’intérieur de cette roche constituant leur habitat. De plus, généralement en hauteur, ces habitations impliquent une certaine rupture avec le monde extérieur et une immersion dans les lieux.
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Le théâtre d'Épidaure Collines d’Argolide, Grèce - Polyclète le Jeune - VIIIe siècle avant J.C.
Le théâtre d’Épidaure dessiné par l’architecte d’Argos, Polyclète le Jeune appartient à l’un des sanctuaires grecs antiques les plus importants et influents de l’époque hellénistique: le Sanctuaire d’Asclépios. Ce sanctuaire représente le premier sanatorium organisé, illustrant l’importante présence des dieux guérisseurs ainsi que leur pouvoir; il est le témoignage de l’évolution de la croyance de la guérison divine en science de la médecine. Les lieux étaient un centre thérapeutique enrichi à travers le culte d’Apollon Maléatas (VIIIe siècle avant J.C.) puis d’Asclépios (VIe siècle avant J.C.), qui lui ont donné le statut de berceau de la médecine. Le théâtre d’Épidaure est le mieux conservé de la Grèce Antique, il est réputé et admiré pour sa constitution remarquable, mais aussi pour sa qualité accoustique excellente. En effet, les gradins qui le définissent forment un demi-cercle parfait, ce qui constitue une prouesse architecturale; l’accoustique quant à elle est définie comme étant la meilleure qui ait été mise en place dans un théâtre de ce type, certains archéologues pensent qu’elle est dûe notamment au fait que l’architecte ait choisi de placer des pots en terre cuite sous les estrades, permmettant une meilleure répartition du son, ce qui participe aujourd’hui encore à la renommée du théâtre, qui est toujours utilisé pour des représentations, grâce à un festival s’y déroulant depuis 1955.
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Photographie du théâtre d’Épidaure depuis les gradins
A l’époque hellénistique, en Grèce, les théâtres sont construits sur un plan demi-circulaire; tout d’abord en bois (de 400 à 300 avant J.C.), puis en pierre. Ces constructions importantes sont liées au confort, à la visibilité, et surtout, à l’accoustique. Le théâtre d’Épidaure est aussi admiré pour son inscription dans le paysage, ce qui était très important à l’époque hellénistique. En effet, les théâtres qui étaient alors construits adossés à une colline, devaient s’adapter à la pente qui la constituait; la cavea y était placée, tandis que la skene, le proskenion et l’orchestra étaient situés au pied de cette colline. Le théâtre grec est ouvert et naturel et les spectateurs peuvent voir le paysage alentour. C’est ainsi que nous pouvons constater que le théâtre d’Épidaure est un exemple important de l’immersion dans l’espace. Tout d’abord, ce théâtre s’inscrit parfaitement dans son environnement et s’y adapte remarquablement. Ensuite, son accoustique parfaite permet à n’importe quel spectateur d’entendre chaque son produit au sein du lieu, ce qui permet une expérience optimum lorsque celui-ci assiste à la représentation d’une pièce. Ainsi, le théâtre d’Épidaure permet une immersion du spectateur tout d’abord dans son environnement, puis dans le théâtre lui-même.
Cavea Gradins
Gradins
Orchestra Proskenion
Skene
Schéma du théâtre d’Épidaure
Photographie du théâtre d’Épidaure depuis les gradins
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Photographie de la sandwicherie The Press
Flask & The Press Shanghai, Chine - Alberto Caiola - 2016
Flask & The press est un bar à cocktail appartenant à ce que l’on appelle les “speakeasy”. Les speakeasy sont des bars clandestins ayant fait leur apparition aux États-Unis lors de la prohibition entre 1919 et 1933, afin de contourner l’interdiction d’alcool.
Ce bar créé en 2015 et réalisé par Alberto Caiola s’inscrit dans le paysage de Shanghai derrière la vitrine de la sandwicherie appelée The Press. Cette sandwicherie a été conçue afin d’intriguer. En effet, si le mobilier est minimaliste et lisse, l’architecture semble moins conventionnelle: les murs et le sols sont en béton brut, le plafond est asymétrique, ce qui peut interroger les clients. La pièce centrale de ce restaurant est cependant une machine de distribution de Coca-Cola vintage sur laquelle on peut voir une scission verticale évoquant une porte.
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Cette porte mène au bar appelé Flask, en référence aux bouteilles de whisky et liqueurs en tout genre. Lorsque l’on ouvre la machine à soda, la porte s’ouvre sur un couloir reliant The Press à Flask et crée une réelle transition entre les deux espaces aux ambiances diamétralement opposées. En effet, alors que The Press a une allure de Diner convivial, Flask offre une ambiance lounge plus confinée. Les matériaux principalement utilisés sont ici le bois, le métal, le verre et le cuir; les éclaraiges sont plus doux, tamisés. Le bar est divisé en plusieurs espaces plus ou moins intimistes afin d’accentuer cette impression de “privilège” du visiteur, ce qui est appuyé par l’accoustique qui diffère elle aussi de celle du restaurant, car les sonorités sont adoucies et atténuées.
Flask & The Press nous invite donc à visiter deux lieux et ambiances différents, le premier, accessible à tous, lumineux, coloré, ouvert sur l’extérieur; le second, plus sombre, intimiste, invisible de l’extérieur et à l’accès plus restreint. La volonté était ici de créer un contraste fort entre ces deux espaces, en liant contemporanéité, contradiction et esthétisme; un suspense devait être installé. L’immersion proposée par Flask & The Press est induite par cette porte cachée. En effet, lorsque celle-ci est remarquée, le visiteur peut s’introduire dans le monde des speakeasy en entrant dans le bar caché aux allures de lounge. Flask propose à ses clients une immersion dans l’univers du bar secret, caché; ceux-ci peuvent avoir un sentiment de privilège accentué par une forme de confinement et d’intimité.
Photographie du bar Flask
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Enigma
Barcelone, Espagne - RCR Architectes et Pau Llimona - 2016
Le restaurant du chef Albert Adrià, ENIGMA, situé à Barcelone, propose une expérience unique et inédite à ses clients. En effet, le chef souhaitait réaliser un «concept restaurant», ce qui signifie que le restaurant en question est réalisé à partir d’une idée et donc d’un concept nouveau et original; c’est ainsi qu’est arrivé le projet de ENIGMA. Ce projet a été réalisé par le collectif RCR Arquitectes en collaboration avec Pau Llimona. Il s’inscrit dans un local semi-industriel de 700m² dont la façade est «hermétique». L’objectif est de supprimer la notion de limites et de perception de l’espace dans le futur restaurant gastronomique et organique. A partir de ces principes, les architectes et Albert Adrià ont choisi de définir un univers onirique pour ENIGMA; leurs recherches ont donc débuté par le dessin à l’aquarelle, notamment par la réalisation de tâches bleues ou vertes, car l’aspect aléatoire de celles-ci est ce qui est, pour eux, le plus représentatif de l’absence de limites. Suite à ces expériences graphiques, ils ont débuté la réalisation du projet afin de créer un lieu pouvant «happer» les visiteurs. Ainsi, le sol, les murs et une partie du mobilier sont couverts d’un motif réalisé à l’aquarelle, certains éléments de mobilier sont en fibre de verre; quelques cloisons et poteaux sont habillés de verre, et le plafond est drapé d’une maille métallique; le tout créant un impact visuel fort, pouvant sembler brouillé, mais restant cependant aérien et chaleureux.
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L’emplacement du restaurant ainsi que l’aménagement intérieur ont été gardés secrets jusqu’à l’ouverture officielle du restaurant en 2016, afin de conserver l’effet de surprise et de découverte d’ENIGMA.
ENIGMA propose donc aux clients une expérience inédite et immersive. Celle-ci se débute dès la réservation du rendez-vous, car le client reçoit un code qu’il devra utiliser afin d’accéder au restaurant. Chaque groupe (de 2 à 6 personnes uniquement) doit arriver précisemment à l’heure prévue afin de vivre la meilleure expérience possible. Lorsque les clients utilisent le code reçu lors de la réservation, ils se trouvent dans un sas où ils doivent boire un cocktail avant de pouvoir entrer dans le restaurant.
« L’objectif principal était de transformer ce lieu en un paysage fluide, évanescent, profond et intemporel afin que les gens puissent déconnecter du monde qui les entoure et être happés par l’univers créatif d’Albert Adrià. »
ENIGMA est ensuite divisé en 7 pièces, représentant 7 stades, fonctions et ambiances différentes où les clients pourront goûter plus de 40 préparations; ces pièces n’accueillent qu’un seul groupe à la fois. Lors de cette expérience durant 3h30 (seules les pauses cigarette peuvent être autorisées si des demandes préalables ont été faites), les convives sont ainsi coupés du monde et immergés dans celui d’Albert Adrià.
Ici, l’immersion est représentée par l’ensemble de ce concept-restaurant. Le décor onirique apporte une ambiance unique au lieu et permet de perdre les repères habituels. De plus, l’expérience débute avant même que les clients n’entrent dans le restaurant, ce qui les conditionne et leur permet de se détacher de leur environnement habituel, sans savoir ce qu’ils vont découvrir. Le fait d’être isolés du reste du monde durant 3h30 permet ainsi une totale immersion dans l’expérience culinaire et architecturale.
Photographie du restaurant ENIGMA
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Les Pyramides de Gizeh Plateau de Gizeh, Égypte - / - 2650 avant J.C.
À l’époque Égyptienne, l’art funéraire tenait une place importante dans les civilisations, notamment en architecture. Au fil de l’évolution de l’architecture funéraire, les pyramides sont apparues, parmi elles, les célèbres Pyramides de Gizeh. Ces édifices étaient avant tout des demeures d’éternité, des tombeaux inviolables, des forteresses.
Aujourd’hui, les pyramides de Gizeh (ou de Khéops) sont comptées parmi les plus grandes merveilles du monde; situées à 12 km du Caire, elles forment ce qui est devenu une grande nécropole. Ces trois pyramides construites sur le plateau de Gizeh sont appelée Mykérinos (la plus petite), Khéphren et Khéops. Khéops, Pharaon de la IVe dynastie a ordonné la construction de son tombeau (vers 2600 avant J.C.) qui a duré 20 ans. Plus de 100 000 hommes ont alors construit cet édifice remarquable constistué de plus de 3 millions de blocs de granit, et alors haut de 147m. Ces pyramides sont des prodiges d’architecture illustrant la puissance égyptienne et le savoir de ses architectes. En effet, grâce à leur orientation vers les quatre points cardinaux, elles sont de véritables cardans solaires et semblent avoir été érigées sur la base du nombre d’or. De plus, lors de leur création, elles étaient couvertes par des plaques de calcaire blanc, permettant une parfaite réverbération du soleil (elles étaient d’ailleurs appelées “lumières” par les égyptiens).
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Photographie de la pyramide Khéops
L’intérieur des pyramides étaient conçu afin de donner à la momie du Pharaon une dernière demeure, c’est ici qu’il accède à la vie éternelle (de nombreuses offrandes y étaient placées, afin que la vie après la mort soit identique à la première vie). Cependant, cette vie éternelle peut être compromise si quiconque pénètre dans le tombeau; ainsi, les égyptien ont élaboré une chambre funéraire qui se voulait inviolable. Pour cela, de faux couloirs, tombeaux et entrées ont été créés, puis l’entrée et le couloir principal étaient fermés et camouflés afin de rester secrets.
Coupe de la pyramide Khéops
Ces tombeaux conçus pour permettre aux défunts d’accéder à une vie éternelle après leur mort devaient donc être imprenables, isolés. Grâce aux diverses offrandes et figurines représentant les personnes au service du défunt (qui, auparavant, étaient tuées et placées dans le tombeau), les égyptiens plongeaient celui-ci dans ce qui devait constituer sa seconde vie, ils immergeaient ainsi la momie dans l’au-délà et ne rendaient celà accessible par personne d’autre que le défunt.
Photographie des Pyramides de Gizeh
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Photographie de l’un de espaces de bureaux de Airbnb de Portland
Airbnb est une plateforme communautaire de location de logements de particuliers fondée par Brian Chesky et Joe Gebbia en 2008. A travers le monde, chaque bureau de Airbnb offre à ses employés la possibilité d’accéder à un environnement et un fonctionnement de travail libres et originaux.
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Bureaux Airbnb
Portland, États-Unis d’Amérique - Aaron Taylor Harvey et Rachel Yu - 2015 Paris, France - STUDIOS Architecture - 2017
Les bureaux situés à Portland ont ainsi été retravaillés et réaménagés par Aaron Taylor Harvey et Rachel Yu afin de donner la possibilité aux employés de se sentir bien sur leur lieu de travail. Durant un mois, les deux architectes ont eu l’occasion de travailler avec les 200 employés de Portland, de les observer, d’apprendre à comprendre leur méthode de travail, leurs besoins dans l’entreprise. Chaque équipe est constituée de 12 à 15 personnes bénéficiant d’un espace assis-debout pour les réunions informelles, mais aussi de tout un espace où ils sont libres de choisir l’endroit où ils souhaitent travailler. Les bureaux de Airbnb de Portland ont donc été divisés en différents espaces de travail, certains ouverts et très lumineux, meublés par de simples bureaux, tables et chaises, ou par quelques fauteuils; d’autres espaces ont, eux, été plus fermés, créant comme des cabanes, des petits salons confortables dans lesquels les employés peuvent s’isoler et travailler dans un espace plus calme, comme dans un cocon.
Les bureaux de Airbnb de Paris ont eux aussi été récemment réaménagés par les architectes de STUDIOS afin de transformer les locaux classiques de l’immeuble existant en bureaux s’inspirants de typiques lofts parisiens remplis de souvenirs de voyages. En effet, les architectes ont voulu faire en sorte que les employés se sentent “comme à la maison”, ils ont donc mis à leur disposition un lieu de travail s’inspirant d’un loft, leur proposant, par exemple, un salon confortable évoquant l’Opéra Garnier à proximité. Certaines pièces s’inspirent non seulement des lofts parisiens, mais aussi des divers logements disponibles à la location sur la plateforme, ce qui permet de suggérer le voyage aux employés travaillant dans ces locaux.
Photographies deux des espaces des bureaux de Airbnb de Paris
Les locaux de Airbnb s’inspirent donc de la philosophie de la firme qui est “Belong anywhere” (trouver sa place n’importe où), en permettant à leurs employés de se sentir bien et à l’aise sur leur lieu de travail, d’être “comme à la maison”, dans un cocon, ou tout simplement dans un espace leur correspondant, leur permettant de s’immerger dans le concept de l’entreprise, d’en comprendre l’univers et d’y appartenir.
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Leviathan
Nef du Grand Palais, Paris, France - Anish Kapoor - Monumenta 2011
Photographie de l’installation Leviathan vue depuis l’extérieur
Chaque année depuis 2007 (puis chaque année paire depuis 2014), dans la nef du Grand Palais à Paris, se tient, durant six semaines, une exposition d’art contemporain appelée Monumenta. En 2011, succédant à Christian Boltanski, Anish Kapoor a réalisé l’installation Leviathan. Cette installation imposante occupant un espace considérable dans la Nef du Grand Palais (autant en longueur, qu’en largeur et hauteur), est une structure constituée d’une membrane rouge épaisse de 2mm et remplie d’air. Le sculpteur habitué à travailler par assemblage ou soustraction de matériaux, a ici créé une nouvelle sculpture dont la forme serait inexistante sans l’air, le vide qu’elle contient et introduit ainsi une oeuvre emplie de dualité.
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Tout d’abord, à l’extérieur de la structure, nous remarquons que celle-ci se veut imposante, presque oppressante malgré sa silhouette sphérique; en effet, il s’agit d’une sculpture sombre et monumentale, occupant presque tout l’espace disponible et qu’il est impossible de voir dans son intégralité. De plus, son gigantisme accentue cette impression de grandeur écrasante. Suite à une observation, nous pouvons ensuite constater qu’il s’agit d’une membrane sur laquelle se reflète l’architecture du Grand Palais, et à travers laquelle la lumière peut se diffuser selon le moment de la journée, ce qui permet de lui donner une forme de fragilité. L’expérience se poursuit à l’intérieur de la sculpture; le gigantisme est toujours présent mais la membrane et les jeux d’ombres et de lumière apportent un aspect presque réconfortant à l’installation. Le sculpteur évoque la couleur rouge comme une couleur que nous avons “en nous” et qui serait comme un rapport au bébé dans le ventre de la mère. Le monde extérieur n’est perçu que par les ombres qui sont projetées et déformées sur la membrane et induisent alors comme une nouvelle dimension dans laquelle se trouveraient les visiteurs.
« Une œuvre d’art doit plonger le spectateur dans une intimité avec lui-même, il faut y entrer pour découvrir ce que nous sommes »
Photographie de l’installation Leviathan vue depuis l’intérieur
Leviathan est une installation proposant à ses spectateurs deux sensations dinstinctes leur faisant vivre l’oeuvre. En effet, l’aspect extérieur de celle-ci semble oppressant, presque dangereux, ce qui implique un changement d’état d’esprit du visiteur lorsqu’il observe la sculpture. Elle est ensuite expérimentée depuis l’intérieur, les visiteurs sont alors isolés du monde extérieur, comme s’ils ne pouvaient en sortir. Les bruits alentours sont atténués et les structures déformées, ils sont alors immergés dans une nouvelle dimension, un monde organique et métaphysique.
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Conclusion À travers la découverte et l’analyse de ces diverses réalisations, nous avons pu constater que le rapport à l’Homme dans son environnement a toujours été un questionnement important. Les croyances et expériences qui ont fait évolué les sociétés ont inspiré aux Hommes une nécessité de s’inscrire dans un lieu, un espace, de s’y intégrer et ne faire qu’un avec celui-ci. Cette nécessité d’immersion a ainsi été révélée par une volonté d’amélioration de la vie, par des croyances égyptiennes souhaitant rendre possible et meilleure une vie éternelle après la mort; ou encore, de nos jours, par des besoin de distraction et d’évasion. L’immersion dans un espace est traduite essentiellement par une rupture avec le monde extérieur, créant comme une sphère autour de chaque visiteur. Nous pouvons ainsi observer une évolution des sociétés, traitant tout d’abord l’immersion dans le culte et l’art mortuaire, puis la démocratisant et la faisant évoluer dans le quotidien des sociétés actuelles.
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Webographie Edge House
http://bcarc.com/Project/50
Guyaju
https://maison-monde.com/les-maisons-troglodytes-de-guyaju/ https://www.travelchinaguide.com/attraction/beijing/ancient-cliff-dwellings.htm + définition du dictionnaire Larousse: troglodyte et troglodytique
Théâtre d’Épidaure
http://whc.unesco.org/fr/list/491 http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/GRECE%20CONTINENTALE/PAGES%20THEMATIQUES/theatre/schematheatres.php3
ENIGMA
http://www.enigmaconcept.es/booking/ http://www.darchitectures.com/restaurant-enigma-barcelone-a3530.html
Flask & The Press
http://www.albertocaiola.com/work/flask-and-the-press/ http://www.mynewyork.fr/guide/le-bar-ou-lon-entre-par-une-cabine-telephonique-vintage/
Pyramides de Gizeh
http://www.merveilles-monde.com/pyramide-egypte.html
Bureaux Airbnb
http://www.actineo.fr/article/airbnb-des-bureaux-realises-par-les-employes http://thegoodlife.thegoodhub.com/2017/07/03/airbnb-presente-ses-nouveaux-bureaux-design-a-paris/
Leviathan
http://carpewebem.fr/monumenta-2011-anish-kapoor-une-sculpture-dair-un-leviathan/ http://www.lacritique.org/article-organique-et-metaphysique-le-monumental-leviathan-d-anish-kapoor-augrand-palais
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