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Le

scoutisme Pionniers chez

les

> Ma farde de l’animateur scout

> Propositions pour vivre les sept éléments de la méthode scoute Idées fondamentales, fiches, exemples et conseils


La méthode scoute

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Merci ! Si nous vivons en fédération, c’est pour bénéficier de services communs à tous. Ils doivent nous aider à nous préoccuper de l’essentiel : nos scouts. Il était indispensable d’offrir à chaque animateur des propositions claires et actualisées pour l’aider à mettre en œuvre la méthode scoute conçue au cours de l’année 1907 par Baden-Powell. Dans le cadre du contrat d’animation fédérale Des Scouts parmi les Hommes, nous nous étions engagés à améliorer la première version de notre outil baptisé « Les sept merveilles de la méthode scoute », un outil publié en juin 1999. Le staff fédéral a donc réfléchi à une autre manière de présenter les choses. Il a créé le plan détaillé des différents cahiers et a réfléchi au contenu précis de chaque chapitre. Les travaux en formation, les rencontres avec les animateurs et l’attention permanente des cadres ont permis de fournir la matière première, les exemples et de pointer les soucis particuliers. La participation de divers cadres fédéraux aux rendez-vous européens et mondiaux du mouvement scout a offert le recul nécessaire à la compréhension de la spécificité de la mission du scoutisme. Voici donc l’état actuel des propositions qu’ensemble nous pouvons diffuser dans l’espoir qu’elles participent, avec toutes leurs imperfections, à la qualité de l’éducation scoute. La grande nouveauté de cette présentation, c’est bien entendu la présence de plusieurs fiches pour expliquer les outils de branche, ces réponses adaptées aux besoins de chaque âge. Elles sont l’œuvre de Stéphanie Kleinen, animatrice fédérale Baladins, Sophie Verrekt et Pascale Impe, animatrices fédérales Louveteaux, François Jandrain, animateur fédéral Eclaireurs et Xavier Willems, animateur fédéral Pionniers. Jean Lievens, aumônier fédéral, a planché sur les outils d’animation de sens et de foi. Pierre a assumé la rédaction des pages communes et la coordination du projet. Merci à vous tous, équipiers du staff fédéral et permanents du 21 : Stéphanie, Sophie, Pascale, François, Xavier, Jean, Marc, Benoît, Grégory, Philippe, Vinciane, Raymonde et tous les autres… Je veux témoigner de votre souci permanent de réussir à concilier le comment et le pourquoi, l’ambition et le possible et louer votre sueur pour aller le plus loin possible dans la mise en forme ! Bravo à tous ! Pierre SCIEUR, janvier 2004.

Quelques visages ? Conception et rédaction : staff fédéral 2001-2004 Préparation du montage : Vinciane Misselyn Relectures diverses : Stéphanie Kleinen Mise en page : Bruno Senny

Stéphanie

Sophie

Pascale

François

Xavier

Jean

Vinciane

Pierre

Les photos utilisées le sont à simple titre d’illustration : il ne s’agit donc pas de chercher un lien direct entre une personne et une action. Première édition, juin 2004 Dépôt légal D/2004/1239/1


La méthode scoute Les sept éléments Tout au long de l'année et du camp, des outils dans toutes les branches Les jeux

Les projets Les passages et l'accueil

Les ateliers Le bivouac

Les activités de services

Les animations de sens

Les moments de la vie quotidienne

Les animations à la foi

Les conseils

Les activités nature

Tout au long de l'année et du camp, des outils dans chaque branche La malle à friandises

Le coffre à trésors

Les grandes chasses La patrouille

Monsieur Loyal Les mowhas

Les bivouacs à la ribambelle

Le Traces de loup

Les fonctions de patrouille

Le tally

Les rencontres

Les actions de service au poste

Les actions de service à la troupe

SEPTEMBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CAMP 2 ans chez les Baladins Découverte de la Légende des Baladins

Le premier bivouac

Le nœud dans le mouchoir

4 ans chez les Louveteaux L’arbre de Dhak Le premier lien Le message au peuple libre

Le temps de la mue

L’arbre de Dhak

La course du printemps 4 ans chez les Eclaireurs L’adhésion

Le totem et le quali

Le badge alpha Les badges

La promesse

Les brevets 2 ans chez les Pionniers Le week-end d'accueil

L'exploit Les explorations d'observation

La trace et la saga

L'engagement

Les Pi-days

Les explorations d'action


Les fonctions de patrouille Former des équipes

3. La découverte Des sources de découvertes

Le jeu 13

Les grandes chasses

L1

Les aventures physiques

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Les projets

Des idées de projets

14

Les aventures intérieures

48

Les mowhas

L2

Notre pari : vivre pour aimer

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Les rencontres

P1

Des activités nature

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5. La symbolique Notre patrimoine symbolique scout

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E3 E7

Les ateliers 16

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page / fiche

La patrouille

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page

24

Par exemple…

6. La nature

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Petit groupe, grands profits

1. L’action

page / fiche

2. Le petit groupe

page / fiche

Sommaire

Les actions Les activités de service à la troupe de service Les actions 18 de service au poste Les moments de la vie Tabou et privilèges quotidienne La malle à friandises

Le conseil 20

E1 P4 19 B1

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La symbolique de chaque branche

Le bivouac

30

Les passages et l'accueil

Le coffre à trésors

B4

Les bivouacs à la ribambelle

B8

Le temps de la mue

L4

Le badge alpha Les badges Les brevets L’exploit Les explorations et les Pi-days

E11 E13 E19 P6 P10

L'éducation aux valeurs 35 L’adhésion à la Loi 36 Les animations de sens 37 Les animations à la foi 40

Par exemple… Le nœud dans le mouchoir François d’Assise

B15 L13

A travers les branches

A travers les branches La Légende des Baladins

B21

Le premier lien

L15

L’arbre de Dhak

L17

La course du printemps

L18

Le Traces de loup

L20

Monsieur Loyal

B11

L’adhésion

Le message au peuple libre

L8

Le totem et le quali

E26

Le week-end d'accueil

P23

La trace et la saga

P25

La promesse

E20

L’engagement

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7. La relation

page

A travers les branches

4. La loi

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La diversité des découvertes

Une relation pas comme les autres

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Petits problèmes et grandes questions

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Une relation et des besoins en évolution

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E24


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Prologue : Indispensables repères Propositions pour vivre le scoutisme : une mine de réponses à ton animation quotidienne

Pour t’aider, simplement !!! L’ensemble des cadres fédéraux qui ont conçu ces propositions te souhaitent vraiment d’y trouver régulièrement des réponses utiles pour ton animation. Toutes les fiches, toutes les réflexions, tous les exemples sont la traduction de cette volonté. Nous croyons qu’un peu de “littérature” peut t’aider dans ton rôle si important et si précieux. Ici, nous allons prendre un peu de recul et passer dans les coulisses. Car derrière la vie trépidante qui agite chaque semaine et chaque été plus de 50 000 jeunes, il y a un projet. Un fameux projet. Tout cela a un sens, un but. Et non le moindre : le scoutisme veut rendre la terre… et les Hommes un peu meilleurs. C’était l’intuition de son fondateur et cela doit rester notre préoccupation. Aussi, avant d’entamer la visite des différents outils… un grand bain dans les profondeurs de la mission du scoutisme s’impose. Car savoir pourquoi, c’est déjà savoir comment !

L’équipe des cadres fédéraux


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Il était une fois un homme, un projet

Notre scoutisme est né en Angleterre, au tout début du XXe siècle. Le général à la retraite Baden-Powell a mis plus d’un an pour élaborer son plan. Il voulait proposer à l’Empire britannique une réponse à ce qui était dénoncé comme un “ déclin de la jeunesse ”. Il cherchait une manière de rendre les jeunes garçons un peu plus vigoureux et plus responsables. Très vite, il élargit son projet : il proposa non plus seulement un mode d’éducation liée aux circonstances mais un véritable projet de société. Il organisa un premier camp expérimental, sur l’île de Brownsea. Vingt-quatre garçons, issus de toutes les couches de la société anglaise, renforcèrent les intuitions

initiales de BP. Après le camp, il publia un ouvrage présentant sa proposition, exemples et dessins à l’appui : Scouting for boys. Il le traduisit rapidement en termes pédagogiques, à l’intention des futurs animateurs. Le jeune était mis au centre de tout apprentissage. Il fallait avant tout partir de ses envies, l’emmener loin dans l’aventure. BP concevait le scoutisme comme un grand jeu, simple et naturel. L’ouvrage connut un succès énorme. Des groupes scouts se créèrent un peu partout. BP assura la promotion de son mouvement. En 1909, le scoutisme naissait déjà au Chili. Chez nous, les premières troupes virent le jour en 1911. Jamais un mouvement ne s’était répandu aussi vite. Il y a aujourd’hui 30 millions de scouts dans le monde !


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Une mission : un certain type d’Homme et de relations

Notre mission

ses propres qualités, d’exercer ses choix personnels.

Le scoutisme a pour mission, en partant de valeurs énoncées dans la Loi scoute, de contribuer à l’éducation des jeunes afin de participer à la construction d’un monde meilleur peuplé de personnes épanouies, prêtes à jouer un rôle constructif dans la société. Le scoutisme veut contribuer à la création d’hommes et de femmes pourvus de qualités indispensables pour leur épanouissement individuel, social et spirituel. Il tente donc de réaliser pleinement leurs possibilités physiques, intellectuelles, affectives, sociales et spirituelles en tant que personnes uniques et citoyens responsables de leurs communautés et du monde.

Notre projet sur l’Homme Le scoutisme essaie de participer à la création d’un certain type d’Homme : il veut promouvoir chez lui différentes qualités. Nous voulons un Homme :

Autonome et libre Un Homme autonome et libre crée de manière active son équilibre personnel en assumant son caractère, ses goûts, ses faiblesses. Il fait ses propres choix de relation, d’action et de manière de vivre. Il enrichit ainsi sa personnalité du fruit de ses rencontres avec les autres.

Confiant Un Homme confiant est en mesure de développer

Il rencontre l’autre sans a priori négatif et lui permet ainsi de grandir, d’être davantage lui-même. Fort de cette confiance en lui et en l’autre, il se laisse interpeller par le monde.

Sociable Un Homme sociable développe avec les autres des rapports authentiques et enrichissants. Il vit harmonieusement tant en société que dans tous les groupes dont il fait partie.

Partenaire et solidaire Un Homme partenaire veut vivre avec l’autre différent et égal à la fois. Il construit avec lui des projets de vie et d’action. Ceci le conduit à la solidarité : il s’engage pour garantir à l’autre les moyens de vivre autonome et libre.

Conscient et critique Un Homme conscient et critique connaît ses limites et ses capacités. Il analyse la réalité, pose des choix, prend des initiatives et des responsabilités.

Intérieur Un Homme intérieur a une spiritualité, adhère à des valeurs qui dépassent le matériel ou le visible; s’il le veut, il cherche Dieu. Il se forge des critères de choix de vie et s’engage en fonction de ceux-ci.

Equilibré Un Homme équilibré construit l’unité dans sa vie. Il établit une cohérence entre ce qu’il pense, ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il est ouvert au changement, accepte le risque de cette


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Baden-Powell était convaincu que le scoutisme pouvait ainsi remplir une mission essentielle : favoriser la paix et la fraternité partout dans le monde. Il écrivait, en 1937 : « Il existe plusieurs millions d’adultes qui ont reçu la formation scoute. On les reconnaît non seulement à leur caractère, leur santé physique et leur disponibilité active à aider leur prochain et leur patrie, mais aussi dans un sentiment plus ouvert d’amitié et de fraternité réciproques à l’égard de ceux qui vivent dans d’autres pays, par-delà toutes les différences de religions, de classes sociales ou de nationalités. Ainsi, un levain est en train de grandir, encore petit à l’heure actuelle, mais s’accroissant chaque jour; un levain d’hommes et de femmes de chaque pays animés par une camaraderie réciproque et par une volonté déterminée de paix. »

Les trois devoirs du scout Baden-Powell estime que pour devenir ce citoyen, chacun doit travailler trois aspects : chacun a trois devoirs. Un devoir envers lui-même Un devoir envers les autres Un devoir spirituel, communément appelé “devoir envers Dieu”

Sa propre personne, les autres et son esprit : le projet scout est réellement en recherche d’un être humain réalisant tout son potentiel.


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Des choix de méthode très naturels Le système éducatif scout rassemble, dans un mélange unique qui explique sans doute son succès, sept principes fondamentaux. L’éducation par l’action C’est en faisant les choses, en les vivant réellement qu’un jeune apprend. Ces diverses actions sont très souvent construites avec lui, en fonction de ses aspirations et de ses capacités.

Il est invité à y adhérer explicitement et à poser des actes cohérents avec ces idées. La Loi scoute est sans doute l’élément le plus puissant de la proposition éducative; le plus exigeant aussi, peut-être.

L’utilisation d’éléments et de cadres symboliques

La vie en petit groupe La vie fréquente dans un groupe composé de quelques pairs est idéale pour apprendre à cohabiter et à construire ensemble. Chacun y trouve un espace à taille humaine pour apprendre à devenir responsable et solidaire.

Un vaste ensemble de paroles, de gestes, de signes et de rites peuvent aider à favoriser le sentiment d’appartenance du jeune à un groupe. Ils offrent aussi un support imagé pour différents messages éducatifs.

La vie dans la nature, cadre privilégié La découverte personnelle Chaque scout est invité à faire des découvertes personnelles dans les différents domaines possibles de son développement. Le scoutisme vise une éducation de toute la personne. Il cherche aussi à ce que chacun soit conscient de ses propres découvertes.

L’éducation et l’engagement aux valeurs de la Loi scoute Chaque scout est amené progressivement à découvrir différentes valeurs, rassemblées dans le texte de la Loi.

BP a choisi la nature comme terrain d’aventures privilégié du scoutisme. Elle offre défis, moments difficiles ou exaltants, mais aussi calme et réflexion. Le scout apprend à l’apprécier et à développer des comportements responsables envers l’environnement.

La relation avec l’animateur, teintée de confiance et d’écoute L’animateur est un modèle pour le scout. Chaque membre du staff veille à offrir aux scouts écoute, confiance et repères pour grandir.


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A chaque âge, des réponses adaptées

Baden-Powell avait créé un lieu d’éducation pour les adolescents. Très vite, il s’est rendu compte qu’on pouvait l’étendre aux plus jeunes et aux filles.

Notre fédération propose aujourd’hui un parcours en quatre étapes. Tous les animateurs, quelle que soit la branche qu’ils animent pour le moment, mettent en œuvre les sept notions fondamentales de la méthode scoute. Ensemble, nous avons donc douze ans pour agir dans le cadre de notre projet d’un certain type d’Homme. Le conseil d’unité est le lieu par excellence pour mettre au point ce parcours cohérent et progressif. Les propositions pédagogiques des branches proposent des outils adaptés pour répondre aux capacités naturelles et aux besoins spécifiques de chaque âge. Le coffre à trésors des Baladins est une réponse à la nécessité chez les enfants de 6 à 8 ans de voir et de toucher les choses pour qu’elles existent. Les outils pro-

posés chez les Pionniers sont eux particulièrement sensibles au grand besoin de réflexion et d’idéal des jeunes de cet âge. De nombreux outils accompagnent les scouts d’un bout à l’autre de leur parcours. Mais la manière de les proposer ou de les animer évolue : un atelier ou un conseil n’a pas la même couleur selon l’âge ! La grande force éducative du scoutisme réside sans nul doute dans le fait de prendre du temps pour construire chaque personnalité, au sein d’un parcours à la fois cohérent et progressif. Pour mettre en œuvre le projet éducatif scout de manière progressive, l’animateur de chaque branche met davantage l’accent sur l’un ou l’autre élément. C’est ce qu’on pourrait appeler une “pointe” éducative.


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A la ribambelle, de 6 à 8 ans

L’enfant connaît de grands changements, tant sur le plan intellectuel que sur le plan relationnel. Pour profiter de toutes ses découvertes, il a besoin d’acquérir la confiance indispensable à son épanouissement. La première étape du parcours scout lui offre un cadre sécurisant pour prendre confiance en lui, dans les autres et dans le monde.

A la meute, de 8 à 12 ans

L’enfant traverse une période d’approfondissement de la relation aux autres. De plus en plus conscient des mécanismes de la vie en communauté, il aime se sentir membre à part entière des groupes auxquels il participe. La meute offre à l’enfant un espace pour expérimenter les diverses composantes de cette vie sociale.

Grâce à ce que l’animateur met en place, le louveteau développe son plaisir et sa volonté d’écouter, s’affirmer, respecter, comprendre, partager et agir en coopération.

Grâce à ce que l’animateur met en place, le baladin développe son plaisir et sa volonté de goûter, rencontrer, connaître, oser, essayer, réussir et s’émerveiller.

A la troupe, de 12 à 16 ans

Au début de l’adolescence, le jeune développe sa prise de responsabilités par rapport à lui-même et aux autres : il prend les choses en main. A la troupe, et particulièrement au sein d’un plus petit groupe qu’est la patrouille, il participe à la construction collective de projets, dans un esprit de complémentarité et de solidarité. Il reçoit beaucoup d’espace pour apprendre à se débrouiller. Grâce à ce que l’animateur met en place, l’éclaireur développe son plaisir et sa volonté de rêver, faire des plans, s’outiller, être responsable, vivre des aventures et agir pour le groupe.

Au poste, de 16 à 18 ans

En cette période de recherche et de construction de ses idéaux personnels, le jeune cherche à élargir son horizon. Au poste, il se découvre citoyen du monde et se forge des convictions. Il essaie d’ y prendre place utilement en mettant ses compétences et ses énergies au service des autres. Le groupe de pairs dynamise l’engagement de chacun et permet d’aller au bout de ses rêves. Grâce à ce que l’animateur met en place, le pionnier développe son plaisir et sa volonté de s’impliquer, faire des choix, assumer ses engagements, adhérer, agir en cohérence avec ce à quoi il croit.


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Un scoutisme en évolution constante : nos accents actuels Chaque pays s’organise au mieux pour que le scoutisme puisse remplir sa mission éducative auprès des jeunes. Il est aussi soutenu par une structure mondiale.

Le contrat d’animation fédérale est le plan d’action qui guide l’action des cadres fédéraux pendant trois ans. Tu peux le découvrir ou le redécouvrir dans le cahier « Le contrat d’animation fédérale » ou sur le site www.lesscouts.be.

Partout dans le monde : sept défis majeurs L’ensemble du mouvement scout, au niveau mondial, a lui aussi défini une stratégie pour que le scoutisme remplisse sa mission au mieux et auprès d’un maximum de jeunes. Les responsables des organisations scoutes nationales ont mis en avant sept priorités pour y parvenir. Pour notre fédération, elles constituent des balises importantes pour progresser avec les autres.

Les sept priorités stratégiques du scoutisme mondial sont les suivantes la participation des jeunes : élément fondamental du projet éducatif les adolescents : soutenir la transition vers l’âge adulte

Dans notre fédération : un contrat tous les trois ans Après la création des premières troupes, une fédération est née en 1912. L’objectif n’a pas changé : il s’agit de mettre des moyens en commun pour proposer à un maximum de jeunes une animation scoute de qualité. Revues, formations, rencontres, accompagnement particulier : le scoutisme peut progresser. Notre fédération est une fédération d’unités. Régulièrement, chaque unité est invitée à participer à la définition des priorités à atteindre ensemble. Tous les trois ans, un nouveau contrat d’animation fédérale est établi entre les unités et la structure de soutien fédérale. Chaque unité est représentée par un délégué qui participe aux travaux d’élaboration progressive du contrat. Un président fédéral pilote la mise en œuvre de ce projet, de ces enjeux définis collégialement.

les filles et les garçons, les femmes et les hommes : respecter les différences, promouvoir l’égalité et partager les responsabilités l’ouverture : abattre les barrières et s’ouvrir à tous dans la société les volontaires dans le scoutisme : mieux soutenir l’action et la formation de tous les animateurs et cadres bénévoles une organisation pour le 21e siècle : le scoutisme doit devenir une organisation flexible, légère, innovante et participative le profil du scoutisme : renforcer les communications, les partenariats et les ressources. Tu peux trouver davantage d’explications sur ces concepts sur le site www.scout.org


La méthode scoute Les sept éléments

1. L’action

1 L’action : c’est notre manière d’apprendre 2 Deux conditions pour que l’action soit source de découverte 3 L’action sous toutes ses formes 4 Le conseil

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L’action : c’est notre manière d’apprendre

hez les Scouts, le jeune apprend des choses parce qu’il les fait, parce qu’il les vit. “Learning by doing”, disait BP. Le scout va donc être encouragé à faire des choses, à en essayer, à en découvrir. Elles lui seront utiles durant sa vie scoute mais seront aussi intéressantes pour la suite de son existence : quelque chose qu’on a vraiment vécu, à un moment donné, dans un lieu précis, avec certaines personnes, cela laisse des traces très précieuses. Au boulot comme à la maison, Jonathan est plus patient, plus attentif quand quelqu’un parle. Une trace de ce qu’il avait appris lors des conseils quand il était scout ?

2 Deux conditions pour que l’action soit source de découverte L’action a un acteur principal : le scout

plaisent et leur apportent quelque chose qu’ils n’avaient pas : chez les Scouts, on fait des choses qu’on ne fait pas ailleurs !

Toute action doit mettre au centre le scout : c’est lui qui en est le moteur, le destinataire, le héros ! Il s’agit donc de te demander : “Que fait chacun au cours de ce jeu, ce projet, cette veillée ? Quel intérêt y trouve-t-il ? ”. C’est cela ton rôle d’animateur : mettre en place un cadre dans lequel tes scouts pourront apprendre en agissant eux-mêmes.

Pour parvenir à répondre à leurs aspirations et à leurs besoins, il faut d’abord les identifier ! Deux pistes de recherche complémentaires :

Ecouter les envies et connaître chacun de ses scouts Apprendre par l’action, c’est en principe la meilleure manière d’impliquer et de motiver les scouts. A condition, bien entendu, que les actions proposées ou construites ensemble leur

❚ Ask the boy… idée maîtresse de BP : demande-lui ce qu’il veut, il est le mieux placé pour le savoir… et construis ton animation à partir de ce qui le motive ! ❚ Qui sont mes scouts ? Quels sont leurs besoins du moment ? En écoutant chacun, en l’observant, en discutant avec ses proches, tu en sauras déjà beaucoup. Les formations t’aideront aussi à mieux cerner le profil général des enfants ou des adolescents dont tu t’occupes.


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3 L’action sous toutes ses formes Les formes d’actions sont nombreuses et permettent d’introduire beaucoup de variété dans nos réunions et dans nos camps. Les scouts n’attendent qu’une chose : vivre des actions qui ne se ressemblent pas, qui les étonnent, qui les enthousiasment. Oui à la variété, oui à l’imagination ! Chez les scouts, on réalise ce qu’on n’a pas la possibilité de faire ailleurs, on va jusqu’au bout de rêves qui semblaient si difficiles à atteindre au départ !

Le jeu un moyen naturel pour apprendre ! Grands et petits jouent pour la même raison : parce que c’est gai ! Tout simplement. Le premier critère pour mesurer la qualité d’un jeu est le plaisir qu’il procure. Et c’est ainsi que, dans une activité où ils s’amusent fort, Fred, Sandra et les autres, sans trop s’en rendre compte, vont découvrir des choses uniques et fondamentales, notamment en termes de socialisation.

Trois critères de qualité d’un jeu 1. Dans un jeu, grand ou petit, il est important que tout le monde joue à tout moment. Si, pour construire le chapeau de clown indispensable à la suite du jeu, il faut que Sébastien attende dix minutes simplement parce qu’il manque du matériel, il ne s’amuse pas, il ne découvre rien… il fait la file. Si pour aller aider Dirk le cosmonaute à rentrer au pays, il y a plusieurs pistes qui se croisent et une série de messages, de rencontres et d’intervenants, l’intérêt du voyage sera plus grand ! Le plaisir aussi… parce qu’on ne fera pas que marcher bêtement ! A tout instant, dans la construction d’un jeu, il suffit de se demander “que va faire Stéphane à ce moment ? ” 2. Le rythme et la variété des phases. Il y a souvent plusieurs phases dans un grand jeu. Les scouts aiment qu’elles s’enchaînent vite, que le rythme les relance d’une étape à l’autre.

3. Le jeu permet d’introduire dans l’animation un ingrédient extraordinaire : l’imaginaire. A tout âge, l’histoire qui englobe le jeu crée une atmosphère propice au plaisir et à la découverte. L’imaginaire aidera aussi à donner une cohérence, une continuité aux différentes étapes du scénario du jeu.

D’une branche à l’autre On ne joue pas au poste comme on joue à la ribambelle. Les grands mécanismes sont les mêmes... mais certaines différences sont à épingler. Chez les Baladins, le jeu est une grande histoire en plusieurs épisodes assez courts et variés. Le baladin aime en effet changer rapidement d’activité. L’histoire est un fil conducteur qui permet d’éviter beaucoup d’explications. L’enfant, spécialiste en récit, est très attentif à la cohérence du scénario : est-ce logique de devoir maintenant affronter (jeu d’attaque) ceux qui nous avaient aidés au début du jeu ? Chez les Louveteaux, les jeux peuvent commencer à contenir des règles plus subtiles. On peut maintenant jouer dans un système attaque-défense. L’enfant comprend mieux les relations entre les équipiers. Les jeux de coopération deviennent aussi un moyen intéressant pour apprendre à vivre pleinement ensemble. L’éclaireur aime encore jouer dans une histoire très forte. Des jeux plus longs (24 heures par exemple) sont proposés. La patrouille devient une équipe idéale pour ce type d’activités. A la troupe comme au poste, le jeu peut aussi servir de support pour lancer des projets, des activités, des discussions. Le pionnier joue-t-il encore ? Bien sûr ! A l’occasion, il adore le faire pour savourer le plaisir d’être avec les autres, de s’éclater une bonne fois avec eux. Un cadre imaginaire un peu “ déjanté ” peut l’emballer aisément. Par ailleurs, le jeu de rôles peut être particulièrement utile pour lancer une réflexion sur ses valeurs, ses choix de vie et d’engagement.


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Les projets Le projet est une activité où, ensemble, le groupe ou le petit groupe va tout construire, de A à Z, du début à la fin, de la première idée au bilan final. Le projet, c’est la participation de tous à tout ! Ce type d’activités va donc prendre un peu de temps, c’est normal. Son intérêt s’explique facilement : au contraire de ce qui se passe avec le jeu souvent tout préparé, le scout va être acteur à part entière de toute l’histoire de l’activité. Le fait de participer à la phase d’imagination et de décision du projet donne plus de chances de créer une adhésion et une motivation assez fortes. En menant un projet à son terme, le scout découvre... dans l’action... différentes choses essentielles : ❚ la participation active à une entreprise plutôt qu’une simple consommation ❚ la prise de confiance en ses capacités (il a pu le faire, du début à la fin) ❚ l’esprit de collaboration avec les autres (à dix, c’est plus facile et plus gai) ❚ sa prise de conscience de tout ce qui est nécessaire (dans l’organisation comme dans les relations) pour qu’une idée se réalise : y’a pas qu’à dire “ y’a qu’à ” Les autres actions le permettent aussi mais le projet offre une chance de les mettre en œuvre au maximum !

Les étapes du projet Un projet s’articule en plusieurs étapes successives. Toutes ont leur sens, leur intérêt. Selon l’âge des scouts, certaines seront particulièrement mises en œuvre. 1. Imaginer : chacun dans le groupe exprime ses rêves, ses idées. 2. Décider : toutes les idées sont triées et analysées puis retenues ou pas. Chacun participe au choix. Un moment délicat, assurément, où il importe de bien définir les critères de choix ! 3. Organiser : le groupe réfléchit aux tâches qu’il faudra accomplir, au matériel nécessaire, fixe un calendrier et se répartit les rôles. 4. Préparer : les différents éléments du projet se construisent peu à peu grâce à la contribution de chacun. 5. Réaliser : c’est le moment où l’événement préparé se déroule, où le produit à fabriquer voit le jour. 6. Evaluer : le groupe fait le point sur ce qu’il a vécu et réalisé. Chacun tire des leçons, exprime sa joie, ses nouvelles idées. On dégage du sens à ce qu’on vient de vivre. 7. Fêter : s’offrir un temps gratuit pour savourer ce qu’on vient de faire, pour le montrer à d’autres, pour faire une photo devant la fusée, pour se redire avec d’autres mots ce qu’on a vécu, pour remercier les uns et les autres... Selon les âges, selon le type de projet, la durée et l’ampleur de chacune des étapes de ce schéma sont évidemment variables !

D’une branche à l’autre Vivre des projets se fait déjà à l’école maternelle ! Ce n’est pas un problème de commencer tôt. Avec l'âge, le degré d’autonomie par rapport à chaque étape du projet augmente. Chez les Baladins, au départ d’un cadre prédéfini, on peut amener chacun à faire de petits choix : « Tiens, qu’est-ce qu’on ferait bien pour l’anniversaire du clown Gaspar Rigolov ? Comment allons-nous y aller ? En uniforme, avec un déguisement ? Lequel ? ». L’important dans un projet chez les Baladins est de permettre à chaque enfant de sentir qu’il est capable de réaliser des choses, de trouver des solutions, notamment avec les autres. C’est un excellent moyen d’aider à prendre confiance. Le projet est évidemment très court, il peut n’être qu’une partie d’une seule réunion ! A la meute, ce qui évolue, c’est la qualité de la manière de décider ensemble : apprendre à s’exprimer, à écouter chacun, à essayer de trouver des compromis, à respecter les choix... tout cela aide le louveteau à apprendre à vivre pleinement avec sa communauté. L’éclaireur passe plus de temps à organiser lui-même les choses : dans ses projets de patrouille, il développe son esprit d’initiative et sa débrouillardise. Il prend le temps nécessaire pour se façonner les outils ou les compétences nécessaires à la réalisation. Enfin, le pionnier reçoit un espace suffisant au sein duquel il s’efforce de mener le processus du projet d’un bout à l’autre, en allant jusqu’au bout de ses rêves. Le projet est un moyen à privilégier dans cette tranche d’âge : les jeunes doivent apprendre à s’impliquer dans toutes ses étapes. Un poste est invité à en réaliser plusieurs sur une année.

Avec les Baladins Oui, on peut faire des projets avec les baladins ! A condition qu’on arrête de penser que ce qui définit le projet, c’est le long terme. Effectivement, le baladin a besoin de concret dans une durée limitée. Mais l’essence du projet, c’est que l’enfant est acteur de chacune de ses étapes ! Et tes baladins sont capables, avec ton aide et si le cadre est clair, d’imaginer, de décider, de préparer, de réaliser, d’évaluer et de fêter ! 10 occasions de vivre un projet avec tes baladins ✔ décorer le local ✔ accueillir quelqu’un : Saint Nicolas, un nouveau, les pompiers qui nous ont reçus la semaine dernière ✔ organiser un repas pour les parents ✔ fêter l’anniversaire de quelqu’un ✔ monter une mini-fête foraine ✔ réaliser un numéro pour la fête d’unité ✔ faire une exposition pour raconter le camp ✔ créer un T-shirt Baladins pour le camp ✔ préparer une animation pour les personnes âgées du village ✔ réaliser une pub pour les Baladins : un mini-film, une BD…


La méthode scoute

Avec les Louveteaux Les louveteaux sont à un âge idéal pour réaliser des projets. Un écueil cependant à éviter : un projet qui dure trop longtemps. Ton rôle d’animateur : soutenir le projet et organiser les activités. 10 occasions de vivre un projet avec tes louveteaux ✔ construire une fête autour du Message au peuple libre, du Premier lien ou de la Course du printemps (repas, spectacle, décors, cadeaux…) ✔ décorer le local de meute et aménager les coins sizaines ✔ réaliser un numéro pour la fête d’unité ✔ préparer une visite (les égoûts…), une sortie (chez un papa apiculteur…), une activité (préparer un jeu pour les autres…) ✔ préparer des cadeaux, un spectacle, des stands (style fancy fair) pour accueillir par exemple les enfants d’un home ou les baladins ✔ décider d’un menu et le réaliser pour le concours cuisine ✔ préparer une veillée ✔ réaliser un film vidéo, un montage diapositives, pour présenter le camp aux parents ✔ préparer un marché de Noël ✔ écrire et réaliser le journal du camp

Avec les Eclaireurs Voici quelques idées de projets à mener en patrouille. Il ne s’agit absolument pas de proposer une activité préparée “clé sur porte”pour les scouts. Au contraire, tu l’as bien compris, il convient d’offrir un cadre dans lequel les membres de la patrouille auront l’occasion d’imaginer, décider, organiser, vivre… Bref, d’apprendre à construire ensemble. Des idées de projets en patrouille ✔ le hike de patrouille : construit au départ des idées de chacun. Tous les éclaireurs ont une responsabilité particulière dans celui-ci ✔ le woodcraft : faire ensemble les plans avant le camp. Chacun voit tout ce qui est à faire et peut ainsi plus facilement et utilement trouver sa place dans les constructions ✔ la patrouille organise un jeu pour la troupe ✔ la patrouille décide d'un projet philanthropique à réaliser à Noël. Elle l'expliquera aux autres patrouilles à la veillée de Noël ✔ construire une caisse à savon ✔ réaliser un film-vidéo ou raconter une histoire à partir de dias ✔ organiser une journée sportive ✔ créer un site Internet ✔ composer ou arranger des chansons et en faire un CD

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L’animateur et les soubresauts du projet Le projet a beaucoup d’avantages : c’est pour cela qu’il est un mode d’action à privilégier dans chacune de nos sections ! Il est une fameuse mise en oeuvre de cette intuition, déjà citée, de BP : Ask the boy ! Il est proche des préoccupations du jeune et de la vie réelle, il développe la créativité, la prise de décision par le groupe, la prise en charge des rôles et tâches à sa portée. Il permet d’utiliser dans un cadre sensé des éléments comme l’atelier ou le conseil. Mais il est un peu moins confortable pour l'animateur, un peu plus compliqué à suivre : difficile en effet de s’appuyer sur un canevas établi de longue date. L’animateur a un rôle essentiel pour mettre en route les différentes étapes; par exemple en proposant des techniques pour imaginer ou en étant attentif au moment de décision. Il veille particulièrement à l’état d’esprit qui règne chez chacun. Un projet avance souvent avec quelques soubresauts. Même s’il se déroule sur une courte durée, il faudra fréquemment rappeler le rêve du départ, les décisions prises, l’organisation prévue. Très vite, tout cela s’oublie. Alors, hop, un bref conseil ou une petite discussion assis sur les pots de couleur… et on repart : car il importe de concrétiser rapidement, de passer à l’acte… sinon, le scout s’essouffle ! Le résultat, le produit fini n’est pas toujours parfait; on peut même aboutir à certains échecs. L’important est sans doute que tu puisses encourager les scouts à aller le plus loin possible, à tout tenter pour arriver jusqu’au bout ! Mordre un peu sur sa chique plutôt que de s’arrêter aux premiers obstacles, c’est sans doute important dans le développement de chacun. Par ailleurs, vivre un projet ne signifie pas qu’on devient esclave de lui : on peut s’arrêter, faire un jeu, un sport... c’est aussi une manière de faire le point et de relancer le projet. Chacun son rythme : certains ont du mal à se concentrer sur le projet pendant de longues périodes !

Avec les Pionniers Les longs mois de l’année ne servent pas uniquement à préparer le camp ! C’est aussi l’occasion de vivre des projets. Voici, à titre d’exemples, quelques projets vécus par des postes. Des idées de projets pour une année bien remplie ✔ rejoindre Paris en relais trottinette, au départ du local : délirer, trouver une trottinette de “compèt’” (grandes roues), prévoir la camionnette de ravitaillement, l’itinéraire, se faire encadrer par des motards ✔ ouvrir un restaurant gastronomique, le temps d’un week-end : réveiller les talents artistiques et culinaires choisir des recettes, trouver un lieu, inviter parents et amis, manger ensemble les restes délicieux ✔ réaliser une vidéo présentant chaque pio dans ses activités extra scoutes et la présenter à la fête d’unité ✔ construire une cabane dans le jardin d’un home : rêver de son enfance, prendre contact avec une institution, récolter du matos de récupération, faire la fête avec les mômes pour inaugurer la cahute ✔ vivre un long week-end à la montagne : avoir envie de neige, organiser un séjour “coûts minima” (chalet du tonton…), prévoir la possibilité “raquettes” pour les non-skieurs, souper fondue, photos souvenirs en main ✔ produire un film : se prendre pour des cinéastes, travailler le scénario de Largo Winch, filmer, monter et présenter le résultat à Van Hamme lors d’une rencontre


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Les ateliers Un atelier est un lieu où un petit groupe de scouts découvrent une technique ou un outil et s’y exercent. On les organise quand on veut : pendant les réunions ou le camp. Les scouts sont invités à faire part de leurs souhaits de techniques nouvelles. Sans pour autant devenir permanent, l’atelier peut être scindé en deux ou trois réunions : il offre alors l’avantage de la durée. Le scout se familiarise peu à peu avec le modélisme en bois, il commence une réalisation et l’améliore peu à peu. Le choix d’un atelier peut être imposé par les nécessités du projet en cours : pour pouvoir réaliser l’idée du raid “nuit en cabane”, il faut en effet prendre un peu de temps pour découvrir des modes de réalisation possibles de nos futurs abris !

L’aboutissement L’atelier produit quelque chose : un bricolage, un spectacle, un montage dias, un reportage, un échange... il débouche sur une réalisation, signe de son sérieux, de son efficacité. On peut, par exemple, fabriquer un objet utile dans une phase d’un grand jeu. L’originalité Propose des ateliers sortant des sentiers battus… permettant d’ouvrir des horizons nouveaux ! Les livres techniques sur tout sujet et pour tout âge ont envahi les libraires et les bibliothèques depuis de nombreuses années.

D’une branche à l’autre Ce type d’activités est aussi un lieu très confortable pour te permettre de développer des relations enrichissantes avec chacun au sein d’un petit groupe.

Certains domaines (technologies de pointe, efforts physiques intenses) sont évidemment réservés aux plus grands. A part cela, un baladin comme un pionnier peut trouver gai et intéressant de travailler presque n’importe quelle technique. Le degré d’aboutissement du produit sera évidemment différent. La première chose à faire, c’est d’étudier le garçon lui-même, de discerner ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, ses qualités et ses défauts, et d’orienter sa formation d’après cela. Baden-Powell

Dans ce lieu où l’on n’est pas très nombreux, le baladin pourra continuer à découvrir en toute confiance ses capacités de création ou d’expression, par exemple dans un atelier où il imite les animaux avec la voix et les gestes.

Quatre balises pour construire un atelier Le programme Chaque atelier est un tout, construit avec un vrai programme. En effet, le scout a besoin de temps : il découvre peu à peu le domaine, s’approprie les outils et les opérations de base, reproduit des exemples avant de laisser parler sa créativité et de tenter des choses plus délicates. L’autonomie C’est en construisant ton atelier avec ces différentes étapes que tu offriras à ton scout la chance de devenir autonome : l’atelier doit permettre à un scout de pouvoir inventer ou fabriquer des choses lui-même. Saura-t-il réutiliser cette technique sans toi ?

Avec les Baladins ✔ tours de magie ✔ cuisine créative : raconter une histoire avec un repas… ✔ découverte nature : empreintes d’animaux, d’écorces d’arbres… ✔ jeux de société : découvrir ensemble de nouveaux jeux et leurs règles ✔ rollers et patins à roulettes : techniques de base, comment tomber, parcours d’obstacles… ✔ mini-expériences scientifiques : avec l’eau, la lumière, l’air… ✔ faire le clown : maquillage, grimaces, blagues, mimes… ✔ musique : construction et/ou utilisation d’un instrument ✔ “cartographie” : une première étape (faire le plan du gîte ou du local, lire un “plan carré”…) ✔ bruitages


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Le louveteau possède une habileté technique qui lui ouvre désormais d’immenses domaines : l’atelier, vécu dans un climat où chacun apprend à aider l’autre, à respecter ce qu’il produit, stimule la grande curiosité de l’enfant et son souci d’arriver à un résultat “de grand”. Avec les Louveteaux ✔ expériences scientifiques : avec des liquides, des solides, le son, l’électricité ✔ teindre un tee-shirt avec des plantes, construire un téléphone avec des gobelets en plastique ✔ construire un électro, une sonnette ✔ découverte de la nature : observer des insectes, élever des animaux au camp (poules, lapins…), repérer certaines étoiles dans le ciel, faire pousser un tournesol, collectionner des pierres et les reconnaître ✔ cuisine : réaliser des recettes (truffes au chocolat, pizzas, crêpes, soupes, confitures, repas au complet) ✔ bricolages : apprendre des noeuds pour faire une cabane, fabriquer un mini volcan, un sous-marin, un pot pourri, sculpter un bloc Ytong, réparer une chambre à air ✔ théâtre : se déguiser, apprendre son rôle et le présenter; fabriquer des marionnettes en objets recyclés, créer une pièce, la jouer ✔ musique : fabriquer des instruments et les utiliser ✔ sports : suivre une piste d’habilité vélo, apprendre une danse africaine, jongler avec des foulards, faire un parcours ramping ✔ médias : réaliser un mini film, un reportage, un spot publicitaire; découvrir les louveteaux d’un autre pays par mail et webcam ✔ philosophie : écouter un conte et débattre sur le contenu, lire des histoires ✔ relation : atelier pour apprendre à faire la paix (médiation) L’atelier permettra à l’éclaireur d’acquérir des compétences bien utiles pour construire avec les autres : les ateliers proposés doivent dès lors trouver un terrain de mise en œuvre dans les activités suivantes; sinon, l’éclaireur aura vite le sentiment qu’on “ l’occupe ”.

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Avec les Eclaireurs ✔ théâtre d’ombres : utiliser la technique des ombres pour réaliser un sketch, une histoire, une anecdote ✔ diabolo : réaliser différentes figures, seul ou à plusieurs ✔ étoiles et planètes : utiliser une carte du ciel et reconnaître certaines constellations ✔ instruments de musique en bouteilles plastique ✔ moyens de communication en silence ✔ chant : apprendre des chants à quatre voix, créer des chants de troupe ✔ danse : quelques pas de rock and roll ou de hip hop ✔ djembe et danses africaines ✔ codes en tout genre : découvrir les codes habituels ou en inventer des nouveaux ✔ sports “ rares ” : hockey sur gazon, quiddich, balle pelote... ✔ jonglerie, échasses, tours de magie, monocycle, équilibre Le pionnier pourra découvrir dans des ateliers 100 % inédits (nouvelles technologies, apprentissage de la communication dans une autre langue peu maîtrisée, artisanat d’art…) des domaines inexplorés qui l’aideront à mieux redécouvrir qui il est et ce qu’il aime. Parmi les ateliers, il est proposé d’organiser des rencontres avec des personnes actives dans l’un ou l’autre domaine particulier : la source de découverte est donc extérieure au groupe. Avec les Pionniers ✔ internet : découvrir la toile (comment naviguer, trouver des informations, des sites intéressants), s’outiller pour la création du site du poste ✔ mécanique vélo : se familiariser avec les différentes pannes possibles pour être le dépanneur lors du hike vélo ✔ tai chi ou danses africaines : s’ouvrir à de nouvelles sensations corporelles ✔ techniques de corde : manipuler le matériel, apprendre les nœuds pour être plus à l’aise lors d’une activité escalade ou spéléo ✔ poterie : réaliser assiettes et bols ✔ tandem : apprendre à rouler en tandem pour ensuite emmener des personnes malvoyantes ✔ œnologie : découvrir le monde du vin et voyager au travers de plaisirs gustatifs ✔ théâtre : apprendre à poser sa voix, occuper l’espace, faire de l’impro; sous forme de jeux… ✔ gastronomie : développer la créativité culinaire, découvrir la fine cuisine pour ensuite ouvrir un “resto d’un soir” et y inviter les parents ✔ fresque : découvrir les techniques de peinture à la bombe, motivé éventuellement par la décoration du local ✔ sculptures métalliques : s’approprier la technique de soudage et réaliser des œuvres


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Les activités de service Ces activités ouvrent un regard sur l’autre et permettent d’expérimenter un engagement concret dans la société où l’on vit.

A la meute, le sens de l’autre se développe et l’ouverture au monde peut continuer à jouer un rôle essentiel dans la rencontre de la différence et l’éducation à son respect. A la troupe, au poste, le groupe prend progressivement de plus en plus part à la préparation de ce type d’activités et vit ainsi plus intensément une réflexion sur leur sens. Une patrouille se lance librement dans la construction d’un poulailler dans un home pour enfants handicapés, un poste a envie de se décarcasser pour restaurer un hôpital sinistré...

Si le poste passe son temps à récolter des sous pour aller à l’étranger, le schéma de pensée induit par cette pratique risque d’être “je travaille uniquement pour moi afin d’aller en vacances loin d’ici”. La dimension de partage, de solidarité, d’engagement est loin d’être touchée... Or elle est essentielle dans la mission éducative du scoutisme.

Un service utile, conscient et suivi Qu’il s’agisse de transporter des vivres Arc-en-Ciel, de vendre des modules pour les Iles de Paix ou de balayer un trottoir encombré, chaque scout doit savoir pourquoi il offre gratuitement ce service, en quoi et à qui il sera utile. Pour qu’il en soit conscient, il faut en parler avant et, mieux, préparer l’ensemble de l’activité avec lui. Sinon, il n’apprend plus par l’action, il exécute passivement. Si un groupe se lance dans une activité de service, il doit enfin réfléchir à l’effet à terme que celle-ci aura : il ne suffit pas toujours de réaliser un geste ponctuel, il y aura peut-être un suivi à assurer !

L’animateur se fait de plus en plus discret mais reste vigilant pour aider chacun à se poser la question de la signification de ce qu’il est en train de vivre. Les activités de service peuvent notamment créer quelques chocs culturels ou sociaux qu’il faudra aider à gérer.

D’une branche à l’autre Le baladin a besoin de concret, on ne le dira jamais assez. Il saisira probablement mieux le sens d’actions qui sont proches de lui (aider Madame Suzette en promenant son chien). Mais il est aussi capable de comprendre le sens de grandes causes à condition qu’on prenne le temps de lui expliquer, qu’on lui donne des exemples, qu’on lui permette de se mettre un peu “à la place de”. Et comme le baladin apprend beaucoup en jouant, tu as tout à gagner en intégrant le service au sein d’un jeu !

Questions de sous Il est essentiel que chaque staff se pose la question du rapport à l’argent dans sa section. Quels sont les besoins réels ? Sont-ils indispensables ? Nous voulons rester un mouvement ouvert à tous, mais certaines dépenses ferment des portes à des enfants. D’autre part, la récolte d’argent par des ventes régulières ou des extrajobs doit amener une réflexion d’ordre éducatif et éthique : quel message fait-on passer à nos scouts quand ils passent une demi-année à récolter une somme dépensée en quinze jours au grand soleil ? Que pense la société de ces scouts qui attendent le client à l’extrémité de la caisse des supermarchés ? Il y a urgence morale à s’interroger, quelle que soit la réponse. Les plaintes du grand public concernant certaines pratiques de mendicité, clairement interdite par notre code de qualité d’animation, montrent qu’il faut oser remettre en question des pratiques parfois simplement héritées de l’his-


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toire.

Les moments de la vie quotidienne Manger à la même table, décider ensemble de la manière d’organiser les services, dormir sous la même tente, préparer ensemble le feu, le repas, la veillée... toutes ces actions sont aussi sources de nombreuses découvertes. Seul devant sa télévision, le jeune ne serait jamais confronté à de telles expériences bien vivantes ! mettre et les animer. Ces actions quotidiennes contribuent au développement si elles sont vécues dans un climat serein, motivant et attentif à chacun. De plus, lorsqu’on prend la peine de parler de tous ces petits faits et gestes du quotidien dans un conseil, ils deviennent encore plus forts : ils prennent du sens parce qu’on en parle ensemble, parce qu'on cherche des solutions ensemble, parce que, tout simplement, on prend conscience qu’ils se passent et qu’ils nous apportent quelque chose. Mais bien sûr, avant de penser à discuter, il faut surtout réfléchir à comment les per-

Tu verras quand tu seras chef ?

Tabous et privilèges On le sait, quand on est animateur, on est soumis à quelques tentations bien légitimes : - se réserver des lieux privés (dortoir, wc, douche, cuisine)... - se garder la primeur de l’information (sur les activités, sur les règles de vie)… - s’octroyer le droit de faire ce que les scouts ne peuvent pas faire (fumer, téléphoner, boire du coca entre les repas, recevoir la visite de copains)... « C’est vrai quoi, on est bénévole et ce job est parfois bien fatigant ou un peu ingrat. Alors… » Pourtant, la qualité de la relation avec les scouts va dépendre directement de la cohérence de tes comportements (pourquoi ma valise devrait-elle être rangée alors que celle d’Akéla, c’est le foutoir ?) et de ta disponibilité (chaque moment passé dans le “tabou”, c’est du temps en moins avec eux). Et s’il y a des interdits logiques, sensés, on peut expliquer leur raison d’être, tout simplement. Nous les Scouts, nous prétendons ne pas être comme tout le monde. Le coup de la salle des profs où est installée la TV, de la tente VIP où on sert le champagne, c’est bon pour les autres. Notre petite révolution à nous, c’est d’offrir confiance, disponibilité et proximité aux jeunes dont on a décidé de s’occuper.


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4 Le conseil : un lieu fabuleux pour organiser l’action

Le conseil… lieu central de la vie scoute Les grands jeux, les ateliers ou les projets ne sortent pas du néant : le scoutisme part des envies des jeunes. Grâce au conseil, chacun peut participer aux discussions et décisions concernant la vie commune, les projets, les idées d’activités, la répartition des tâches et des responsabilités.

En tant que Scouts, c’est notre tâche de découvrir le point de vue de notre interlocuteur, avant d’essayer de le convaincre du nôtre. Nous voulons une mentalité large et ouverte dans toutes les directions. Baden-Powell

Le conseil, c’est donc le lieu où se règle ensemble la vie du groupe, petit ou grand. C’est aussi le lieu où l’on apprend à dire ses différences et respecter celles des autres. Le conseil est un de nos plus formidables outils d’éducation. Ton rôle est simple : faire en sorte qu’il existe, par exemple en aidant progressivement un scout à accepter les décisions qui y sont prises ou en apprenant à un scout comment l’animer ou comment y jouer un rôle constructif.

Un lieu qui se découvre progressivement Animateurs et scouts ont besoin d'apprendre Le conseil, cela ne marche pas toujours tout de suite et quand cela marche, cela peut foirer de temps à autre. Pourquoi ? Parce que les animateurs comme les scouts ont besoin de beaucoup de bonnes conditions et d’assez bien de temps, de pratique, d’expérience pour que ces moments soient appréciés et enrichissants.

Par la parole, l’écoute et la décision… Le scout va pouvoir y apprendre trois choses essentielles : la parole ❚ une parole tantôt très spontanée, tantôt longtemps mûrie ❚ une parole franche mais respectueuse ❚ une parole qui engage sa propre personne plutôt qu’un facile “il faudrait qu’on” l’écoute ❚ une écoute patiente ❚ une écoute sans a priori défavorable ❚ une écoute ouverte à l’idée nouvelle, à l’opinion différente la décision ❚ le conseil débouche sur un accord, une orientation, un nouveau projet, un changement… pour soi ou pour tout le groupe ❚ le conseil invite au choix et à l’engagement : il ne suffit pas de dire “ y a qu’à ” : il faut passer à l’acte !


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Deux idées sur ce que n’est pas le conseil Ce n’est pas un lieu organisé pour que chacun dise tous ses échecs devant un public tantôt condescendant tantôt réprobateur. Ce n’est pas non plus le lieu des règlements de compte. En cas de gros problème, en cas de profond conflit entre deux personnes, nous gérons les choses avec celles-ci.

Conseils pour le conseil Le rôle de l’animateur Tout animateur de conseil ou de réunion jongle en permanence avec deux éléments : le groupe et la tâche. Il est attentif à ce que chacun soit à l’aise, s’exprime dans une ambiance agréable et essaie que la décision soit prise et acceptée le plus sereinement possible. Mais il veille aussi à ce que l’on discute de ce qui a été annoncé, en avançant vers une solution, quand le groupe est prêt.

Pour le préparer et le lancer, veiller à a. choisir le cadre : un lieu adapté à la production (pour éviter que certains s’affalent ou s’endorment dans de vieux fauteuils ou s’endorment sur la couverture), une disposition adéquate (pour que chacun se voie) b. expliquer clairement à tous les objectifs du conseil et annoncer les différentes étapes (expression des idées, argumentation et débats, construction ou décisions). Les explications sur l’objectif doivent être courtes. Pour un grand projet, le conseil peut se répartir sur plusieurs moments : cela permet de “ dormir ” sur les idées c. utiliser le petit groupe pour la pertinence de ses avantages (facilite l’expression, permet un commun accord plus rapide…) d. prévoir un objet (bâton de la parole, éponge, petit ballon, pelote de laine qui forme une toile d’araignée tout en indiquant qui a déjà pris la parole…) pour se passer la parole, cela peut être utile pour les premières fois. Attention aux objets trop distrayants (comme un nounours ou un vrai micro) qui risquent de faire pire que mieux. On peut aussi d’abord demander aux plus jeunes de faire un dessin ou d’écrire leur idée e. outiller les scouts qui, dans le cadre de petits groupes (patrouille, groupe de travail), sont amenés à animer euxmêmes un conseil. Bien préparer avec eux : quel est l’objectif, comment procéder, que faire avec les idées…

Pour imaginer, chercher des idées, veiller à ce que a. un maximum d’idées sortent stimuler l’imagination au début, par exemple en s’échauffant avec un jeu de créativité; relancer en cours de route, en redisant l’objectif

b. on ne dévie pas du sujet reformuler l’objectif, structurer les idées qui sortent, rassembler l’attention en cas de distraction, récapituler en cours de route c. chacun puisse exprimer ses idées bien distribuer la parole (inciter les plus réservés, “calmer” les plus causants, non en stigmatisant ces comportements mais en insistant sur la richesse du partage de toutes les opinions…) d. chacun voie que son idée est bien prise en compte tout noter, reformuler si nécessaire pour être sûr d’avoir compris la proposition du scout e. chacun voie où on en est noter sur un tableau ou un panneau, structurer ces notes, éventuellement illustrer par un dessin, un schéma… Faire des petites synthèses en cours de conseil aide vraiment à voir qu’on avance et à opérer des premiers tris.

Pour décider : veiller à ce que a. les propositions existantes et l’objectif final soient clairs pour chacun reformuler le tout b. chacun connaisse les contraintes pratiques qui vont en partie déterminer le choix ultime (critères de sélection “naturels” du type : « Nous avons un budget de autant ») formuler clairement ces critères et pouvoir expliquer leur raison d’être + réaliser un premier tri dans ce sens c. chacun puisse faire valoir des arguments plus détaillés en faveur ou en défaveur d’une ou plusieurs idées distribuer la parole équitablement, veiller à ce que l’on ait la possibilité d’évoquer toutes les propositions restantes d. l’on aboutisse à une décision commune - soit par élimination - soit par vote (différentes formules possibles) - soit par compromis (propositions hybrides) proposer et expliquer clairement le système retenu et animer sa mise en œuvre (surtout en ce qui concerne le compromis) rester attentif au risque de dérapages ultérieurs liés à une prise de décision trop rapide : le manque d’implication dû à une non adhésion (si toutes les pistes n’ont pas été approfondies), le manque de réalisme (si les contraintes ont été ignorées), le non aboutissement du projet (si l’implication de chacun n’a pas été évaluée dès le début).


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Alors ? Comment choisir ? Un peu de tout ?

Question d’équilibre Le scout apprend en faisant lui-même les choses. Les possibilités d’actions que nous venons de décrire sont nombreuses. Elles ne sont pas en concurrence : elles ont chacune leur fonction privilégiée. ❚ Le jeu amuse; sans le savoir, on y apprend à vivre avec des règles, avec les autres ❚ Les ateliers offrent le temps d’une découverte précise ❚ Le projet entraîne et offre des responsabilités

1. Lors des conseils notamment, tes scouts n’arrêtent pas d’exprimer des envies… il suffit que tu “ask the boy” ! Leurs réactions par rapport à ce qu’ils sont en train de vivre offrent une source d'information essentielle. Régulièrement, ton staff se réunit et fait le point : quelle découverte serait-il intéressant de susciter maintenant ? Qu’est-ce qui semble important pour chacun en ce moment ? Quels comportements développer chez les uns et les autres ? En fonction de la réponse à ces questions, vous pourriez mettre l’accent sur l’un ou l’autre type d’action.

❚ Le service rend conscient et ouvre à l’engagement ❚ Et la vie quotidienne permet, enrichit et complète tout cela

Jeux Projets

Ateliers Vie quotidienne Activités de service

2. Un peu d’audace : ton staff est peut-être spécialiste des grands jeux, parce qu’il déborde d'imagination par exemple. Mais les ateliers et les projets, c’est gai aussi ! Il faudra essayer, mettre au point peu à peu ces autres manières d’aider à grandir. Ainsi, dans quelque temps, la palette de ce que vous proposerez sera plus colorée et donc plus apte à apporter des éléments qui aideront Bastien et Juliette à développer l’ensemble de leur personne ! Et dans tout cela, quelle part réelle est laissée aux scouts ? Qu’est-ce qu’ils construisent vraiment euxmêmes ? Si nous voulons les rendre actifs, responsables, autonomes… cela vaut la peine de se poser sans relâche la question : que fait le scout à ce moment ?


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Les Rencontres Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? Des rencontres, nous en vivons une flopée dans notre existence. Malheureusement parfois, nous les survolons sans trop nous rendre compte de ce que nous ratons. Nous sommes bien conscients qu'une rencontre née du hasard peut être d'une grande richesse; mais cela ne suffit pas ! Il est intéressant, de temps en temps, de se donner vraiment les moyens de rencontrer véritablement telle ou telle personne ou type de personne : faire volontairement la démarche d’organiser un moment privilégié d’une ou deux heures avec un témoin. >>>>>

POURQUOI LES RENCONTRES CHEZ LES PIONNIERS ? Nos grands adolescents gardent ce besoin, pour se construire, de continuer à élargir leurs horizons. Chez les Scouts, la découverte passe notamment par les ateliers. Les rencontres en sont une forme particulière. Le contact avec une personne permet d’étendre, aussi et surtout leur vision du monde. Ils sont ainsi confrontés à l’écho de l’implication réelle d’un homme ou d’une femme dans notre société. Par ce biais, nous leur offrons de croire en la mise en œuvre possible de leurs propres idéaux. Au-delà de la dimension “ outil pédagogique ” que sont les rencontres organisées, les autres rencontres, nées du hasard et des circonstances, enrichissent tout autant les pionniers en terme d’ouverture et de fraternité humaine.

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COMMENT S'Y PRENDRE ? Destiné à qui ? Il est intéressant que tous les pionniers puissent vivre des rencontres. Insistons sur l’aspect incontournable pour ceux qui sont en dernière année au poste. Les rencontres s’inscrivent dans le processus de l’Engagement (cfr fiche sur ce sujet).

A vivre quand ? Il est essentiel de permettre aux pionniers de vivre ces moments riches et organisés durant l’année. Ainsi, la réflexion et le partage qui précèdent le moment de parole, d’expression de l’Engagement (aux alentours du 22 février) se trouvent alimentés. De plus, à tout moment de la vie du poste, les rencontres spontanées restent possibles. Il est donc important, d’autant plus au camp et en week-end, de rester à l'affût. Les animateurs peuvent s’autoriser à sauter sur ces occasions, quitte à perturber, à changer le programme. >>>>>


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Les Rencontres

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UNE DÉMARCHE

Choisir, initier L’animateur fait émerger les envies de domaines intéressants, interpellants, de valeurs qui parlent aux pionniers. L’animateur aide les pionniers à se mettre d'accord sur celles qui rassemblent ou, selon le nombre, crée des sous-groupes par centre d'intérêt commun. L’animateur organise la chasse à “l'homme à rencontrer” (connaissances, associations, internet, amis de parents…).

Préparer L’animateur prend contact avec la personne; ainsi, il crée le lien, c’est obligatoire. Il en profite pour expliquer le sens de la démarche et ce qui motive les pionniers à la rencontrer. Il l’invitera à parler de ce qu'il fait et surtout de ce qui motive ses actes, son parcours, ses idéaux... Un pionnier peut recontacter pour fixer la date en fonction des disponibilités de chacun, ainsi que le lieu. Une confirmation par écrit peut être intéressante; l’animateur ou un pionnier s’en chargera. Les pionniers, aidés de l’animateur si nécessaire, préparent la rencontre (rédiger des questions, se plonger dans le sujet…).

Vivre Le petit groupe de pionniers se rend sur place en temps et en heure.* Ils emportent le matériel qui permettra de garder des traces (caméra, appareil photo, enregistreur, bloc notes). Ils apportent un petit cadeau (pour remercier ou pour symboliser l’identité du poste). Ils s'impliquent dans l'échange, dépassent leur peur de poser des questions et tentent d’en retirer un maximum. * La première fois, il est important que l’animateur emmène les pionniers avec lui pour les aider à franchir le pas. « Faites-moi confiance, ce sera riche et chouette ! »

Clôturer Entre eux, les pionniers parlent à chaud de la rencontre vécue. L’animateur exploite l'expérience en permettant aux différents groupes de partager leurs entrevues, en invitant à réaliser des panneaux photos, en… L’animateur remercie officiellement la personne qui a consacré de son temps au groupe.

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DES DOMAINES TOUS AZIMUTS Les chemins de traverse de la rencontre peuvent conduire vers l’artistique, le social, le pédagogique, l’environnemental, le culturel, le technique ou même le domaine sportif. Quelques pistes encore pour d’autres rencontres…

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les acteurs du quartier, les jeunes du club sportif du village, un artisan, les mouvements de jeunesse voisins, les paroissiens, une personne impliquée dans la société,

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les bénéficiaires d’une action de service, les autochtones du lieu de camp, un individu qui a traduit ses valeurs en actes, des frères scouts européens, un artiste, une femme incarnant un idéal de vie…

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L'INTÉRÊT DU PETIT GROUPE Bien que la majorité des postes soit des petits groupes en soi, nous imaginons ici que chaque rencontre soit vécue par 3 à 5 pionniers. Cette formule : donne plus de chance de se rassembler autour d'une envie commune, d'un intérêt réel ; facilite la prise de parole, l'intégration de chacun ; permet un dialogue, une discussion ouverte, à bâtons rompus, plutôt qu'une conférence ; encourage l'interlocuteur à parler aussi de lui et pas uniquement de ce qu'il fait ; favorise la proximité, la création d'un climat agréable ; donne l'occasion d'organiser plusieurs groupes et ainsi de cibler plusieurs personnes à rencontrer ; rend les échanges entre les petits groupes, après l'activité, d'autant plus riches que diversifiés ; … >>>>>

LE PLAISIR DU SOUVENIR C'est sympa de garder l'un ou l'autre élément qui permettra d'exploiter ou de se remémorer la fameuse rencontre. Des photos, des images vidéo (si le type de rencontre le permet). Le contenu sur papier ou sur bande audio. Le souvenir reçu en échange de l'objet offert par le groupe. Un autographe. Une réalisation de la personne. … >>>>>


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Les Actions de Service Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? Bien que, par son étymologie*, le “ service ” signifie l’obligation et l’action de servir, par devoir ou soumission à l’autorité, chez nous, ça diffère ! L’activité de service part de la décision des scouts de se mettre à la disposition de quelqu’un pour servir librement. De plus, cette aide, cet avantage est procuré bénévolement. Qu’elle prenne une heure ou un week-end, l’action de service s’inscrit dans une démarche globale. >>>>>

D E S O P É R AT I O N S S E RV I C E S E N T O U S S E N S Rénovation de bâtiments Coup de main au fermier pour la fenaison Jouer aux déménageurs Nettoyage après inondations Opération de récolte (vivres Arc-en-Ciel, médocs MSF…) Nettoyage de sites historiques ou naturels Aide dans le quotidien d’une institution de personnes handicapées Accompagnement d’un pèlerinage de personnes malades Organiser un anniversaire dans un home pour personnes âgées Encadrement d’une activité pour personnes handicapées Activité tandem avec des malvoyants Construction d’une cabane pour les enfants d’une institution Créer un spectacle pour les gosses d’un service de pédiatrie Offrir à manger, en hiver, aux SDF Etre guide pour une exposition de sensibilisation Organiser les courses pour les personnes âgées ou à mobilité réduite … >>>>>

P O U R Q U O I L E S A C T I O N S D E S E RV I C E C H E Z L E S P I O N N I E R S ? Sensibiliser les pionniers à la beauté de la gratuité d’un geste, c’est directement lié aux valeurs que nous défendons. En plus, il est primordial d’offrir à nos grands ados des occasions de relever leurs manches, intelligemment. Leur permettre de s’engager en citoyen actif dans des projets qui sont peut-être un couronnement concret de leur parcours scout. >>>>>

COMMENT S'Y PRENDRE ? Destiné à qui ? A tous les membres du poste évidement.

A vivre quand ? Il est manifestement possible de les vivre durant l’année ou au camp, voire y consacrer une grande partie de celui-ci. A chaque poste de choisir… L’important, c’est d’avoir vécu la démarche et de l’avoir fait résonner en soi. >>>>>


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Les Actions de Service

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A C T I O N D E S E RV I C E S . U . C . Une chemise rouge sur le dos, pionniers et pionnières ne sont plus des gamins. Tant qu’à s’impliquer dans une action de bénévolat, pourquoi ne pas la créer sur la base des envies et des idées du poste plutôt que de s’inscrire dans quelques chose de bouclé ? Se lancer dans un projet de service en tenant compte des trois fameuses lettres Suivi Utile et Conscient.

Suivi Même si l’intervention du poste est ponctuelle, c’est intéressant qu’elle s’inscrive dans le temps, comme base ou comme déclencheur. Leur action ne doit pas rester sans lendemain. Les pionniers ne s’occupent pas nécessairement du suivi mais ils s’assurent qu’il y en aura un !

Utile Il est important que l’action corresponde à une nécessité, à un besoin des bénéficiaires. Agir pour que ça serve plutôt que pour simplement se donner bonne conscience !

Conscient Les pionniers ne sont pas des automates ! Connaître le sens, l’enjeu, le pourquoi de l’activité est primordial. >>>>>

COMMENT ÉVITER LE PIÈGE ? Les sollicitations sont parfois nombreuses : vendre tel truc pour ceux-ci, aider ceux-là… Certaines personnes s’arrêtent à Scouts = B.A. et inversement et se montrent vexées s’il y a refus. Pourtant, l’animateur a le droit au « non »; notamment parce qu’il y a aussi tous les autres aspects de la vie du poste. Entre le refus catégorique et systématique ou le simple accomplissement de la tâche, une alternative : rebondir sur la proposition et la saupoudre de SUC. Les gens sont capables d’entendre : « Nous voulons bien nous impliquer avec les pios; en même temps, nous souhaitons nous approprier l’idée. Pour nous sentir bien dans la mise en œuvre, peut-être faudra-t-il de petits ajustements. » Exemple : « Venez faire votre BA en nettoyant le bois où vous jouez ! » D’accord, mais le staff s’autorisera à être vigilant aux trois aspects. le suivi : pour ne pas recommencer 15 jours après. Installation de poubelles et de panneaux invitant au respect. l’utile : pour que ça serve vraiment. Les sacs remplis seront rapidement évacués pour éviter de se crever et s’épandre à nouveau. De plus, l’accès au bois sera encouragé. le conscient : les pios sont informés de l’intérêt de la démarche. Des moyens leur sont donnés pour la réalisation des panneaux de sensibilisation et pour la rédaction d’un article dans le journal local. **

tmain, u o c s un Donner ’est bien, poser, c le pro t e r e . n l’imagi c’est mieux

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* Du latin servitium “ esclavage ” ** Le cahier SC02 « Des projets pour grandir » reprend des techniques concrètes pour le passage par les différentes phases de la pédagogie du projet (imaginer – décider – préparer – vivre – fêter).


petites idĂŠes, grands projets


La méthode scoute Les sept éléments

2. Le petit groupe

1 Un produit naturel 2 Petit groupe, grands profits 3 L’animateur et le petit groupe

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La méthode scoute

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1 Un produit naturel

L

e choix du petit groupe comme élément constitutif de la méthode scoute relève un peu du bon sens, quand on regarde les habitudes des enfants ou des jeunes. Quand ils se regroupent spontanément, ils sont rarement vingt ! C’est dans de petits ensembles qu’ils se sentent bien, s’amusent et retirent le maximum d’expériences et de confiance. « Ce que les garçons voient d’abord dans le scoutisme, c’est qu’il les regroupe en une bande d’amis, qui est la forme d’organisation naturelle à cet âge, qu’il s’agisse de jouer, de vagabonder ou de faire des niches » (BP, préface d’Eclaireurs).

2 Petit groupe, grands profits

Dans cette organisation naturelle en petits groupes, tes scouts trouveront trois choses essentielles à leur développement : de l’espace, une vie intense avec les autres et l’expérience d’une relation à un ensemble.

entre les personnes sont nombreuses : physiques, sociales, intellectuelles, religieuses... Le petit groupe est un espace idéal pour mesurer combien chaque personne est unique, originale et précieuse.

De l’espace !

L’expérience d’une relation au groupe

Le petit groupe dont nous parlons est avant tout l’affaire des scouts : ils sont entre eux, les adultes leur offrent un espace de liberté.

Dans le petit groupe, chacun reçoit aussi l’occasion de vivre dans d’heureuses conditions l’expérience d’une relation à un ensemble au sein duquel il va peu à peu trouver sa place : le petit groupe est un lieu pour expérimenter la construction de règles et de valeurs communes.

Des relations intenses Dans le petit groupe, les relations entre les personnes sont particulièrement intenses. Impossible de se cacher ou d’ignorer la présence de l’autre. Chacun va pouvoir y découvrir les facettes les plus riches de la vie en société : le plaisir d’être ensemble, le respect, la solidarité, la remise en question. Dans cet espace aux frontières assez étroites, le scout est confronté de près à la différence. Cela fait vite de l’électricité. Il faut apprendre à la gérer, à tempérer, à pardonner. Ou à éviter de tomber dans le piège du bouc émissaire, un des plus grands fléaux dans tout groupe humain. Les sources de différences

L’arrivée de nouveaux membres est en cela un moment particulièrement important. Le rôle des autres membres du petit groupe est déterminant pour qu’un nouveau scout s’intègre progressivement dans un contexte serein. Il importe de les préparer à être accueillants avec les nouveaux… pendant plus longtemps que la première réunion. Ce sera pour chacun l’occasion de découvrir la richesse d’une démarche d’ouverture sans a priori vers l’autre, forcément moins expérimenté, forcément un peu perdu.


La méthode scoute

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3 L’animateur et le petit groupe Je crois que Dieu nous a placés dans ce monde merveilleux pour y être heureux et jouir de la vie. La meilleure manière d’atteindre le bonheur est de le donner aux autres. Baden-Powell

Bon... mais ce n’est pas parce qu’on parle de petits groupes de pairs que l’animateur n’a rien à faire ! Pour qu’ils existent et soient profitables à chacun des scouts, il te faudra allier discrétion et sens de l’à-propos.

A la meute, l’enfant découvre la richesse des groupes plus structurés et permanents. A travers la vie dans sa sizaine, il apprend à s’exprimer, à écouter les autres, à prendre des décisions et à les respecter pour la vie du clan.

Ta première mission est de leur permettre d’exister et de fonctionner comme tels : cela suppose que tu leur laisses du temps et un lieu pour s’organiser, pour vivre des activités, pour tenir leur conseil.

Cet apprentissage permettra qu’à la troupe, l’éclaireur soit en mesure de construire la vie de sa patrouille, d’y vivre la solidarité avec ses patrouillards. La patrouille est le lieu où l’éclaireur construira la plupart de ses activités, où il passera le plus de temps.

Ta seconde mission est de les soutenir : par des encouragements, par un coup de main quand une équipe se disloque, qu’un conseil de sizaine tourne au brouhaha, par un accompagnement efficace du jeune CP. L’animateur a un rôle important pour faire découvrir des moyens qui aident à construire un petit groupe agréable et respectueux de chacun.

D’une branche à l’autre

La forme du petit groupe selon les différentes branches La taille du petit groupe, sa durée et son fonctionnement varient bien sûr en fonction des âges. A la ribambelle, les jeux, les ateliers, les conseils et les bivouacs se dérouleront en petit groupe : l’enfant s’y sent plus en confiance et y trouve un premier espace de vie commune à sa taille. Les petits groupes ne sont pas permanents : l’enfant de cet âge n’en éprouve guère le besoin, à ce stade où il découvre simplement le plaisir et l’intérêt de jouer avec quelques autres enfants.

Bien entendu, à la meute comme à la troupe, on utilise aussi des groupes non permanents : pour un jeu, un service, un atelier… Cela permet de rencontrer d’autres copains. Cela offre également un peu


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de répit et d’air frais aux groupes permanents que sont sizaines et patrouilles. Prenons le cas d’un moment d’échange en petit groupe permanent à la fin d’une activité : il sera encore plus riche si tous ses membres viennent de vivre un jeu dans des équipes différentes : certains ont gagné, d’autres perdu… les expériences à confronter sont différentes. En ce qui concerne les petits groupes permanents comme les sizaines ou les patrouilles, parce qu’ils sont essentiels dans le bien-être de chaque scout, il est tout naturel que les scouts eux-mêmes participent à leur composition. Bien entendu, les choix devront tenir compte de règles définies ensemble ou de contraintes comme le droit pour chacun d’être dans un petit groupe où il se sent bien, comme la répartition des âges (et donc des expériences) ou comme le nombre. Le poste Pionniers est un petit groupe en soi ! Les relations y sont très denses, mises à l’épreuve de projets à prendre en charge à fond dans le respect des affinités de chacun. L’éducation à la différence y est donc encore très importante. Par ailleurs, le poste s’organise régulièrement avec des sousgroupes, pour se partager le travail sur l’un ou l’autre projet, pour vivre des ateliers. Il y a cinq pour cent de bon, même dans le pire caractère. Le jeu consiste à les découvrir et ensuite à les développer jusqu’à une proportion de 80 ou 90 %. Baden-Powell

Quelques idées pour former des équipes, rapidement et en s’amusant

“nounours” : les scouts se promènent dans la pièce;

tu donnes un critère et tous ceux qui ont la même caractéristique se rassemblent et se serrent très fort. On continue jusqu’à ce qu’on ait des groupes du même nombre. Parfois, ça peut durer… (année scolaire - nombre de frères et sœurs - animal domestique couleur de cheveux - lunettes - couleur des chaussettes - instrument de musique - taille - vélo, rollers ou trottinette - plage ou montagne - chips ou chocolat - etc.)

tu distribues des cartes à jouer (que tu auras préala-

blement sélectionnées en fonction du nombre d’équipes et de joueurs par équipe) : les cœurs ensemble ou les 8 ensemble, par exemple

tirage au sort d'un numéro, d'une couleur, d’une

image… les scouts suivent une mini-piste qui les amène dans le local ou le lieu destiné à leur équipe

tirage au sort d'une chanson très simple (s’assurer

d’abord que tous les scouts connaissent par cœur les chansons choisies) : les scouts ont les yeux bandés; à ton signal, tous commencent à chanter (chacun sa chanson) et doivent se retrouver à l’ouïe

tirage au sort d'une pièce de légo : il faut reconstituer un modèle

tu distribues des bonbons de couleurs différentes : les couleurs identiques vont ensemble (regarder la couleur de la langue si les emballages ont disparu !)

chacun enlève une chaussure; on mélange toutes les

chaussures obtenues puis on les partage en autant de tas que d’équipes désirées. Chacun peut alors récupérer sa chaussure tout en découvrant son équipe

lance un jeu comme “citron-citron”, “tape-chaise” ou tout autre jeu qui amène tes scouts à se “mélanger”. Quand ils le sont, sépare-les en équipes

jeu de la bombe : on fait passer un ballon en disant tictac; un animateur a le dos tourné et dit « boum ! » à un moment donné; celui qui a le ballon en main fait partie de l’équipe 1 (refaire plusieurs fois le jeu pour former l’équipe 1, puis 2 etc.)


La méthode scoute Les sept éléments

3. La découverte

1 Grandir de découverte en découverte 2 L’animateur : un fameux partenaire 3 Le bivouac : quelques minutes pour prendre conscience

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La méthode scoute

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1

L’

Grandir de découverte en découverte

animateur scout est un des partenaires du développement de ses petits gars : il agit quelques heures par semaine, quelques jours pendant les vacances. C’est pour cela qu’il est sans doute plus modeste et plus réaliste de parler d’une démarche de “découverte” que d’apprentissages poussés ou perfectionnés. A tout moment, le scoutisme essaie simplement de faire en sorte que les scouts découvrent avec enthousiasme de nouveaux territoires, en retirent de précieux apports et aient encore envie de les poursuivre ou d’en explorer d’autres. Dans cette démarche, deux conditions doivent être remplies pour atteindre les ambitions éducatives du scoutisme : le scout doit être attiré par ces découvertes et doit pouvoir enrichir toutes les dimensions de sa personne.

Des sources de découvertes attrayantes Dans le scoutisme, nous faisons le pari de partir des envies et des besoins des jeunes. Quand on demandait à BP comment il fallait faire avec les scouts, il répondait : “Ask the boy”. Demande à l’intéressé... Ton rôle est donc d’abord de permettre à chacun d’exprimer ses envies, ses rêves et de l’aider à leur donner vie : en lui proposant un atelier qui correspond à ce qu’il voulait essayer, en lui laissant la chance de tenter tel projet, de découvrir tel domaine dans le cadre d’un badge, par exemple. Par ailleurs, en discutant avec eux, en les observant jouer ou tenir un conseil en patrouille, tu vas aussi entendre ou décoder que les scouts ont besoin de telle ou telle chose : « Tiens, la nature, on dirait qu’ils ne connaissent pas... et si on essayait de leur faire goûter à ses richesses. Ils en feront après ce qu’ils voudront mais au moins, ils auront goûté. ». « Eh bien décidément... cela a l’air bien difficile d’aller jusqu'au bout d’un projet. Je pourrais peut-être les pousser un peu, pour qu’ils éprouvent au moins une fois la joie de la fin d’une entreprise ». Comme éducateur, tu oses donc des choix à partir de choses qui ne sont peut-être pas dites... mais qui sont exprimées par un comportement. Enfin, il y a une autre source de découverte, qui peut être aussi très attrayante : c’est l’imprévu. Au cours d’un hike, d’un jeu, d’une veillée, l’un ou l’autre “tombe” sur quelque chose de nouveau. Ce n’était pas prévu mais cela le marque. Au conseil, à la surprise générale, un louveteau a proposé qu’on s’excuse auprès de Frida, l’intendante dont on a passé la dernière soirée à se moquer. En chemin, les pionniers se sont arrêtés une heure

pour aider les ouvriers communaux à dégager un arbre renversé sur la route. Partir de ce qui se dit ou de ce qui se passe te permet de ne pas plaquer une animation artificielle mais bien de laisser à chacun la chance de faire des découvertes adaptées à son rythme, qui l’enrichissent vraiment. De nombreuses activités contribuent à enrichir à la fois plusieurs de ces dimensions, voire toutes. Mais parfois, elles ont un accent particulier : la journée olympique a une vocation assez physique.

L’animateur veille donc à un certain équilibre : l’objectif n’est pas, par exemple, de former des êtres capables de marcher 25 kilomètres sac au dos pendant six jours de suite et de préparer ainsi tout un programme d’entraînement. Toutes les autres dimensions de la personne sont intéressantes à nourrir régulièrement. Un débat sur la mort d’un jeune tué par un conducteur ivre, une journée dans une association pour sansabri, un atelier d'initiation à l’art... ce sont toutes des activités scoutes possibles parce qu’elles peuvent enrichir l’une ou l’autre facette de la personnalité de chacun.


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La diversité des découvertes Le scoutisme veut contribuer au développement de toute la personne, à l’épanouissement de toutes ses potentialités. C’est sa force par rapport à des tas d’autres lieux orientés vers une dimension précise de la personne.

❚ dimension affective : ressentir, reconnaître ce qui est ressenti, garder la maîtrise de soi tout en sachant accepter ses émotions, continuer à se découvrir, accepter le plaisir, la joie ou la douleur à leur juste titre.

Il s’agit donc, pour le scout, de faire un certain nombre de découvertes qui l’aideront à développer chacune de ses dimensions.

❚ dimension sociale : connaître et respecter l’autre dans toutes ses différences, être solidaire et avoir le sens du partage, tenir compte de l’autre dans ses choix, le comprendre et l’aider, communiquer librement, savoir guider un groupe, comprendre et respecter les règles de la vie sociale, tenir ses engagements.

❚ dimension physique : découvrir et accepter son corps, y être attentif, développer ses cinq sens, ses réflexes, sa force, son agilité, sa souplesse, son équilibre. Savoir maîtriser des outils et des techniques, créer en utilisant ses mains. ❚ dimension intellectuelle : comprendre une situation et chercher des réponses adaptées, savoir analyser et synthétiser, être critique, choisir, décider, créer, innover, imaginer, s’exprimer et communiquer clairement. Acquérir de nouvelles connaissances sur le monde.

❚ dimension spirituelle : découvrir et reconnaître quelque chose qui nous dépasse, développer le sens de la conscience, réfléchir sur ce que l’on fait et ce que l’on vit. Avancer dans son cheminement intérieur sur le sens et sur les questions essentielles de l’humanité : la vie, l’amour, les autres, la mort, Dieu...

2 L’animateur : un fameux partenaire Il rend possible et encourage les découvertes

Le secret d’une éducation saine, c’est de mettre chaque élève en condition d’apprendre par lui-même, au lieu de l’instruire en canalisant en lui des connaissances conformément à un modèle stéréotypé. Baden-Powell

s’occuper à la fois d’un groupe et de rester attentif aux rythmes et aux intérêts différents de chacun…

Stimuler Offrir des occasions Un scout n’attend pas de toi que tu montres toutes tes compétences en construction ou en animation de veillée : il n’est pas là pour être spectateur de tes talents de jeune adulte ! Le staff est là aussi pour offrir le cadre qui permet à chaque scout de vivre des découvertes personnelles. L’animation aide le scout à exprimer ses envies et à monter les activités qui permettront de les réaliser. Il ouvre des domaines que le scout ne peut pas nécessairement deviner. Il le soutient au long de ses découvertes, lui donne le coup de main au bon moment, sans finir par faire tout à sa place par souci “d’efficacité pour le groupe”. Pas facile évidemment de

Tu disposes de différents moyens, de différentes propositions pour susciter un peu plus fort une découverte.

D’une branche à l’autre A la ribambelle, l’enthousiasme et la spontanéité du baladin sont de fameux tremplins pour emmener l’enfant vers de nombreuses découvertes… dont beaucoup seront véritablement des “premières”. L’animateur ne doit pas hésiter à rebondir sur une découverte imprévue, quitte à arrêter le jeu un moment ou à proposer un atelier sur le sujet dès la prochaine réunion. Le baladin peut garder ses dessins de bivouacs, ses bricolages, des souvenirs de jeux ou des objets trouvés en chemin et précieux à ses yeux dans le coffre à trésors personnel qu’il s’est construit.


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D’autre part, pour garder des traces visibles de la vie du groupe, il existe un petit outil tout simple : l’affiche “Tous copains” de la ribambelle. Il s’agit d’une jolie affiche en couleurs où l’on retrouve les héros de la Légende des Baladins. Il y a plein d’espaces pour y coller des photos : les visages de tous les baladins et des animateurs (avec leurs dates d’anniversaire, par exemple), l’excursion chez un peintre, la visite de Saint Nicolas (qui a même signé l’affiche !), le camp, le spectacle d’unité… C’est gai de se rappeler tous ensemble ce que l’on a fait ! A la meute, les ateliers, qu’on propose d’appeler mowhas, jouent un rôle majeur pour emmener le louveteau de découverte en découverte : l’enfant commence à pouvoir se concentrer assez longtemps, il s’intéresse de près à des tas de domaines ! Les mowhas permettent de stimuler un peu plus toute cette curiosité latente. Le louveteau est amené, chaque année, à s’attarder un peu sur ses découvertes dans les relations avec les autres : le Temps de la mue l’aide à y réfléchir. A la troupe, les badges permettent de choisir de prendre un peu de temps pour une découverte précise, en fonction

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d’un goût personnel de l’éclaireur ou d’un besoin pour le petit groupe ou la section dans le cadre, par exemple, d’un projet. Ils ouvrent des portes vers des domaines à aller explorer, à essayer. Ils ne sont en rien un appel à la compétition pour un diplôme : il faudra souvent le rappeler en cours de route. Les brevets permettent aux aînés de la troupe de vivre des découvertes avec un partenaire extérieur au groupe; ils ouvrent à des domaines particulièrement utiles pour la société : le secourisme, la connaissance de la forêt, le sauvetage aquatique ou la langue des signes. Au poste, l’exploit est pour le pionnier un outil un peu semblable : il l’invite à faire quelque chose qu’il ne fait jamais ou qu’il pourra faire encore mieux. Il y met aussi en œuvre différentes découvertes précédentes de son parcours scout, dans un défi personnel. Au cours de la seconde année de vie au poste, les explorations et les Pi-days permettent de découvrir le rôle d’animateur qui lui sera proposé dans quelques mois. Il découvre la particularité de la relation pédagogique. Il commence à s’outiller et s’essaie à la pratique. Une découverte progressive et surtout à encadrer pour qu’elle lui soit profitable.

L’enfant veut faire des choses, aussi encourageons-le à en faire en lui indiquant la bonne direction, et permettons-lui de les faire à sa manière. Baden-Powell

Le bivouac : quelques minutes pour prendre conscience La vie est trépidante dans nos sections ! A force d’aller trop vite, de vouloir bondir d’une découverte à l’autre, on pourrait rater une étape essentielle : celle qui consiste à s’arrêter un peu, à s’asseoir, pour se rendre compte de tout ce qu’on découvre, pour intégrer dans ses bagages toutes ces nouvelles choses.

Prendre conscience de tout ce qu’ils découvrent, chacun à leur rythme, donne un fameux élan de confiance à nos scouts ! D’autre part, faire le point permet aussi de relancer de nouveaux défis, d’exprimer de nouvelles envies, nées des expériences précédentes. S’arrêter, prendre conscience et mieux repartir encore. Le bivouac est le nom de ce temps d’arrêt et de nouveau départ.


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Le bivouac : comment ? L’animateur veille donc simplement à ce que chacun comprenne le sens de la démarche et la vive dans des conditions propices à la réflexion personnelle.

Sa fonction Le bivouac est une démarche personnelle : chacun réfléchit à SES découvertes.

Son déroulement Le bivouac se déroule en différentes étapes... qui permettent d’aboutir à ses deux objectifs : prendre conscience de ses découvertes et exprimer d’autres envies. 1. L’animateur accueille et explique le but de ce moment. 2. On retrace ensemble le film de la journée ou de l’activité. 3. L’animateur présente le support éventuel (le moyen concret pour aider à réfléchir et à exprimer). 4. Chacun exprime sur (ou sans) ce support ce qu’il a aimé et ce qu’il a découvert. Il exprime aussi, s’il en a, de nouvelles envies. 5. L’animateur propose un échange (rien n’y oblige; c’est un enrichissement possible mais le bivouac peut vraiment rester personnel !). 6. Il invite à garder une trace de ce bivouac : mettre le support éventuel dans un lieu précis, écrire dans son carnet…

Le support Pour faciliter l’émergence ou l’expression de leurs idées, les scouts peuvent utiliser un support comme un dessin, une figure à modeler, un bricolage symbolique comme un sac à dos personnel dans lequel chacun place ses découvertes, ses “nouveaux bagages”. Tous ces supports permettent de répondre à des questions ouvertes (quoi) et personnelles (je) : « Moi, qu’est-ce que j’ai aimé ? Qu’est-ce que j’ai découvert ? Qu’est-ce que je voudrais encore découvrir ? ». Ils ne sont pas des bulletins avec des points, des tableaux avec des gommettes où le scout s’attribue ou se voit attribuer une cote “moyenne” (ah comme il serait savant le logiciel qui permettrait de calculer la moyenne des découvertes ou des comportements dans toutes les dimensions de la personne !).

La fréquence et la durée Le bivouac est proposé régulièrement… ce qui ne veut pas dire systématiquement. Il ne dure pas bien longtemps; il se vit dans un lieu calme, à un moment de la journée où Charlotte n’a pas encore envie de filer vers l’auto de papa et Dorian de se glisser au fond de son sac de couchage. Même dans une réunion de 14h à 17h, il est intéressant de parfois y consacrer un quart d’heure !

Bivouac, conseil, évaluation… Quel mic-mac ?!? Peut-être pas… BIVOUAC

CONSEIL

Qui ?

Individuel

Collectif

But ?

S’arrêter pour prendre conscience de ce que j’ai vécu afin de ➤ savourer ➤ prendre confiance en moi, bien vivre avec moi-même, me connaître mieux ➤ me projeter dans le futur

Se réunir pour discuter afin de ➤ bien fonctionner (organisation) et bien vivre ensemble (dynamique du groupe) - imaginer quelque chose ensemble OU - décider quelque chose ensemble OU - organiser le travail ensemble (répartir les tâches, établir un planning…) OU - parfois EVALUER ensemble (faire le point sur les + et les – en vue d’améliorer)

Quoi ?

Réflexion sur les découvertes diverses et les nouvelles envies, dans tous les domaines

Discussion sur les activités, parfois sur la vie du groupe (pas le lieu de jugements sur les personnes)

Quand ?

Une fois de temps en temps

Quand c’est utile


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Des exemples de supports de bivouac Classiques Sur la base du thème, de l’histoire, les différentes questions ou mots-clés sont mis en évidence par des dessins, des symboles, des photos... ❚ Un sac à dos avec des noms pour les poches : le compartiment des bons moments, la pochette des découvertes, le réservoir des futurs défis. ❚ Un tipi pour y engouffrer des petits papiers en forme de plumes d’Indiens si l'on est justement dans une histoire de Far West… ❚ Une piste de cirque où chaque artiste représente un thème : _ le clown pour ce qu’on a aimé _ l’acrobate pour les découvertes physiques _ le jongleur pour les découvertes techniques _ l’orchestre de musiciens pour les relations entre les scouts _ le présentateur pour la suite du spectacle et les envies futures… ❚ Un grand panneau avec plein d’étoiles et des petites fenêtres sur lesquelles on trouve des images des planètes visitées par le Petit Prince. Les planètes : _ l’astronome = ce que tu as appris, que tu ne connaissais pas avant. _ les baobabs = une découverte sur la nature _ l’allumeur de réverbères = une nouvelle technique _ le monsieur qui sourit en costume = ce que tu as appris de nouveau sur tes copains (rigolo ou pas) _ le Petit Prince = tout ce que tu as encore appris d’autre _ le Roi = un truc dont tu es fier _ le Petit Prince qui s’envole avec les oiseaux = ce que tu aurais envie de faire, d’apprendre de nouveau, demain ou un autre jour ❚ Un questionnaire interactif style “ dont vous êtes le héros ”, où il faut suivre un chemin en fonction des réponses données, comme ça…

Ludiques Prenez un jeu connu et adaptez-le à la sauce bivouac. Des exemples : ❚ Cache-cache bivouac : prenez un dessin, coupez et pliez des volets, collez une feuille pour avoir un fond et inscrivez quelques mots-clés. _ derrière la bibliothèque, “aimé” : Dans ton album photos, il y a… _ derrière les cartes postales, “découverte relation” : Le week-end, c’était… _ derrière le vélo suspendu, “découverte technique” : Une idée géniale, c’était…

_ derrière le panneau vide, “à découvrir” : Vivement qu’on reparle de… _ derrière la trappe, “à approfondir” : Oups, on n’a pas… ❚ Trois attaques de camp; chaque scout doit pénétrer dans un camp, tirer un papier, y répondre mentalement et attaquer le camp suivant. ❚ Une cocotte en papier pour chaque scout ; ils jouent eux-mêmes et répondent aux questions qu’ils se posent au hasard.

Artistiques Sur un support représentant ou symbolisant une scène familière ou en rapport avec l’activité précédente (un support par scout), chaque scout reçoit différents éléments à rajouter. Ces éléments symbolisent une question, un domaine de réflexion expliqué par l’animateur. Le verso de l’élément est réservé à l’expression personnelle puis les éléments sont placés sur la scène. ❚ Un village en 3D : l’école symbolise les découvertes “intellectuelles”, mais il y a aussi l’atelier du peintre, le petit parc, le hall omnisport, la boulangerie… ❚ Un mobile pour le camp où l’on va pendre des objets symboliques de chaque journée, derrière lesquels on a écrit nos découvertes et nos envies.


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L'Exploit Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? L'exploit… ce nom à lui seul donne le ton ! Il est proposé au pionnier de se lancer un défi. La particularité de cette démarche réside dans le fait qu'il la mène seul. Aidé et soutenu, nous y reviendrons, il passe au travers des différentes étapes du projet (imaginer - décider - préparer - vivre - évaluer et fêter) pour mener ce dernier à son terme.

U N

D É F I

Soutenu, suivi par l’animateur

Préparé pendant les réunions mais aussi en dehors !

P E R S O N N E L L’EXPLOIT

Pour utiliser, développer ou acquérir des compétences

Un Projet • social • technique • sportif • artistique • environnemental • culturel • ...

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EXEMPLES DANS DIFFÉRENTS DOMAINES artistique réaliser un court métrage sur la vie d’une famille russe installée dans le quartier faire une fresque pour décorer les murs de la cour de l’école fabriquer un service en poterie pour l’offrir à des amis qui se marient organiser un concert de musique lapone se mettre enfin au solfège et apprendre à se débrouiller avec un harmonica ou un djembé accompagner un ébéniste durant quelque temps monter un spectacle de marionnettes…

social apprendre les rudiments de la langue des signes faire un relevé des facilités d’accès pour les personnes handicapées dans le village mettre sur pied une bibliothèque de rue organiser un réseau de contacts pour personnes âgées…

culturel participer à des fouilles archéologiques écrire un petit bouquin sur l’histoire du village découvrir un peintre et réaliser une expo sur sa vie, sa technique, son œuvre écrire la biographie d’un personnage important de la ville…

environnemental créer un parc à conteneurs construire une campagne de sensibilisation au tri des déchets pour les sections de l'unité faire du volontariat dans une réserve naturelle mettre en place un mini-circuit de sécurité routière pour les enfants créer un parcours de découverte nature…

technique refaire l’installation électrique du local créer des décors de spectacle créer le site internet d’une entreprise du village apprendre à coudre et réaliser sa propre chemise pionnier…

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sportif participer aux 20 kilomètres de Bruxelles se lancer dans un triathlon participer à une régate de bateaux découvrir et présenter la balle pelote aux différentes sections de l’unité…


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L'Exploit

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POURQUOI L'EXPLOIT CHEZ LES PIONNIERS ? Voilà l'occasion rêvée de permettre à ce grand ado de montrer ce que le scoutisme lui a apporté. Et ce, tant au niveau de sa capacité à acquérir des compétences par lui-même et à les exploiter qu'à s'organiser, prendre des responsabilités pour mener à bien un projet. Sa confiance en lui, propice à son épanouissement, en sera renforcée. C'est bien un outil de valorisation personnelle. Pour certains, ce sera l'opportunité de sortir de l'ombre; ce que la gestion d'un projet, en groupe, ne rend pas toujours évidente. Ainsi, un peu contraint par la démarche, le gars ou la fille pourra dépasser ses doutes au travers d'une réalisation personnelle. De plus, c'est ouvrir des portes vers l'avenir: « Si j'ai pu aller au bout de mon défi, il n'y a pas de raison que je ne puisse le faire dans un autre cadre ». Là, nous alimentons discrètement un besoin fondamental des ados : chacun à sa mesure, peut-être, mais il est possible de faire bouger le monde et d'être acteur de sa vie. Ce que nous mettons en avant, c'est la démarche plus que le résultat. L’idée d’aller jusqu’au bout de quelque chose est importante, ainsi que celle de se dépasser gratuitement, même si elles vont à contre-courant de la “société actuelle”.

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COMMENT S'Y PRENDRE ? Destiné à qui ? La proposition de l'exploit est faite aux pionniers de première année. Par rapport à la vie du poste, l’introduction des exploits amène un plus réel : d’une part, cet outil donne spécificité et intérêt à la première année; d’autre part, ces pionniers qui débutent ne restent pas sur la touche lorsque les aînés sont en exploration ou aux Pi-days.

A vivre quand ? Le processus étant relativement long, il est important de se donner plusieurs mois. Tu peux lancer la démarche en novembre et annoncer que la réalisation du défi se fait au plus tard au camp. Tu veilleras aussi à fixer une date limite pour l'annonce de l'exploit au poste (exemple : le 22 février). Cette balise poussera les indécis à s'arrêter sur un projet. >>>>>


La méthode scoute

L'Exploit

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R Ô L E D E S A N I M AT E U R S E N F O N C T I O N D E S É TA P E S . De « j’sais pas quoi faire » à « plein d’idées dans tous les sens », la palette est large. La phase d’imagination est souvent difficile. D’autant plus si la démarche de l’exploit n’existe pas dans le poste. En effet, si l’histoire du groupe permet d’y faire référence, c’est plus aisé : les pios aînés, un écho de saga, des photos sur les murs sont de bonnes occasions pour lancer des pistes. Dans le cas contraire, l’animateur utilisera une technique pour susciter les idées : vivre un inter postes (avec des pionniers qui pratiquent l’exploit) et organiser un moment de partage autour du sujet partir de la projection d’une cassette contant un exploit (émission TV, extrait JT…) ou d’extraits de récit, de livres d’aventures (Atlantique seul à la voile, le tour du monde à vélo, le Sahara d’Est en Ouest, traversée de l’Antarctique par A. Hubert, moments de vie avec les grands singes…), ou encore du livre des records. Tout d’abord, l’animateur pousse les pionniers vers leurs propres rêves « Pour quel exploit aimerais-tu être connu ? ». Ensuite, il les met au défi de les réaliser (par jeu, par délire puis en tirant vers une dimension réaliste). Enfin, il permet d’affiner : soit approfondir ce qui est déjà une passion et réaliser un “chef d’œuvre”, soit se lancer dans l’inconnu vers un domaine qui attire. La particularité de l’Exploit réside dans le fait qu’il est individuel. Néanmoins, rien n’empêche de vivre la phase d’imagination ensemble. Utiliser une technique issue du cahier (SC02) « Des projets pour grandir »; par exemple, la déconographie ! Apprendre la guitare, OK. Mais quel type de guitare, pour jouer quel type de morceaux ? Quel but se fixer ? Pouvoir accompagner n’importe quel morceau ou être capable de faire une mélodie en solo ? En apprenant seul, avec un tonton guitariste ou à l’académie ? Aider le pionnier à se fixer un objectif à la fois, un peu fou mais réalisable, hors du commun mais concret, ça nécessite de le pousser à affiner son idée de départ, ses envies, la façon dont il veut y arriver. Par la suite, il est important de l’inviter à l’annoncer officiellement au poste. Houffalize-Arlon en rollers, le 6 juillet prochain, OK. Mais d’abord maîtriser le roller, les tournants, les chutes et les chemins caillouteux pour fin mars. Puis entraînement à l’endurance à raison de 5 km par jour la première semaine (chaque semaine, on augmente de 2 km par jour). Ah oui ! Le repérage des routes : au maximum pour fin mai. Seconder, si nécessaire, le pionnier pour qu’il s’organise, fasse un planning des différentes étapes de la réalisation du projet. Chaque pionnier peut par exemple être soutenu de manière plus spécifique par un animateur, son parrain pour ce défi particulier. Ce dernier pourra l’aiguiller dans la recherche d’une personne ressource par exemple. Créer une après-midi “fête d’anniversaire” clé sur porte pour les enfants d’un quartier défavorisé, OK. Mais dans un premier temps, prendre contact avec la maison de quartier, les éducateurs, les familles. Faire une liste d’activités et du matériel nécessaire. Rassembler le matos. Puis fabriquer des décors, un costume. Répéter le numéro de clown et essayer le gâteau aux petits beurres pour voir s’il est bon… Pour que le projet ne reste pas coincé sur un papier, l’animateur stimulera le pionnier tant pour se lancer dans la préparation proprement dite, en essayant de respecter les échéances qu’il s’est fixées au début que pour dépasser les découragements passagers. Le pionnier aura aussi besoin d’être encouragé pour avancer sur son exploit, à la fois dans le cadre de moments pio et durant ses temps libres. Un coup de fil, un passage à la maison pourra susciter cet aspect. Préparer une conférence sur les 1001 trucs pour respecter l’environnement au quotidien, OK. Mais, au-delà de toute la récolte d’infos, de préparation des affiches, des transparents, du montage power-point, il va bien falloir l’affronter, ce public, lui expliquer clairement, le convaincre… L’ultime moment au cours duquel le pionnier va montrer le résultat de tous ses efforts ou vivre l’aboutissement de son projet est l’apothéose de la démarche. Les animateurs donneront l’occasion d’y associer le poste. Ils veilleront aussi à marquer le coup à la clôture de l’ensemble des exploits. Annoncer ce petit moment festif commun rend une dimension de groupe à la démarche.


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L'Exploit

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LA PLACE DU POSTE L'exploit est un projet personnel. Le groupe n'est pas hors circuit pour autant ! Pendant que les pionniers de seconde année sont occupés par les explorations et la formation Pi-days, les autres pionnier(e)s peuvent en un même lieu, avancer dans la mise en œuvre de leur projet respectif. Quoique travaillant sur des sujets et des aspects différents, il en ressortira une émulation positive. Un des murs du local peut être réservé à la visualisation de l'état d'avancement de chacun. Une grande bulle par personne, sa photo ou son nom, l'énoncé de l'exploit, un tableau de planification qui se remplit au fur et à mesure ou des photos des moments clés… Après réalisation d'un exploit, la bulle est réaménagée : les traces de l'évolution font place à une photo, un souvenir. Ces clichés seront un beau point de départ pour lancer la démarche l'année suivante. En fonction de l'exploit, le poste sera associé de la manière la plus adaptée : encouragements, banderoles et ravitaillements tout au long du parcours sportif public lors du spectacle de marionnettes groupe d'amis pour l'écoute du récit, riche en émotion, de l'après-midi d'animation des enfants hospitalisés de longue durée main d'œuvre motivée pour dresser en une nuit, sur le tarmac de la cour, la tente sur pilotis pour la fête d'unité reporter photo pour immortaliser le souvenir …

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PA S S I M P L E M A I S PA S F O U ! La proposition peut paraître impressionnante. Pourtant, les animateurs pionniers sont des spécialistes de l’utilisation de la pédagogie du projet comme méthode. Les étapes décrites ci-dessus devraient aussi te rassurer. >>>>>


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Les Explorations & les Pi-days Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? Durant la dernière année au poste, les pionniers ont l’occasion de se préparer à l’animation, de goûter au job d’animateur. Deux rendez-vous leur sont proposés pour mieux comprendre, mieux découvrir ce que cela implique, ce qui est attendu d’eux : les explorations et les Pi-days. Les Explorations sont, dans un premier temps, des occasions pour les pionniers de découvrir nos publics (les animés), de participer à la vie des staffs, d’observer les animateurs en pleine action et dans leur relation aux scouts. Dans un second temps, ce sera aussi une première expérience d’animation d’un conseil, d’un petit jeu… juste pour essayer, pour éprouver les premières sensations d’animateur. Les explorations permettent aux pios de se laisser éclabousser par l’animation, de découvrir leurs qualités relationnelles avec les scouts avant de choisir, l’année suivante, de réaliser ou non le grand plongeon. Les Pi-days offrent aux pionniers la possibilité de vivre un premier temps de la formation d’animateurs. Dans une ambiance rassurante, ils peuvent découvrir le rôle de l’animateur, le projet du scoutisme. Ils pourront acquérir un bagage technique pour animer des petits et grands jeux, des ateliers pour lancer une histoire, pour construire un camp… La relation pédagogique entre animateur et enfants, la question de l’autorité sont des thématiques également travaillées aux Pi-days.

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POURQUOI CE PROCESSUS CHEZ LES PIONNIERS ? Le passage au poste permet de peaufiner une dimension chère au scoutisme : donner la possibilité à nos scouts de s’engager concrètement dans la société. Une des voies que beaucoup emprunteront, c’est l’animation. Il nous semble donc intéressant de leur donner l’occasion de découvrir concrètement cet aspect pour qu’ils puissent choisir d’être animateurs en connaissance de cause et commencer à se préparer à ce rôle. Concrètement, les objectifs pourraient se décliner comme suit : mieux connaître la vie d'animateur en observant, en partageant des moments d'animation au sein d'une autre section (au moins deux expériences : une section “enfants” et une section “ados”) découvrir différents aspects de la relation pédagogique vivre une ou plusieurs expériences d'animation (lancer un jeu, animer un atelier, un conseil) décoder et évaluer les animations avec les autres animateurs. De plus, l’enjeu pour l’unité est réel : assurer sa relève au travers de jeunes qui savent à quoi ils s’engagent en devenant animateurs. >>>>>


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Les Explorations & les Pi-days

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COMMENT S'Y PRENDRE ? Destiné à qui ? La proposition de la préparation au rôle d’animateur est faite aux pionnier(e)s de dernière année.

Quels acteurs sont concernés par les explorations ? Pionnier cherche à comprendre le rôle et les fonctions d’un animateur fait des observations sur la relation pédagogique animateur - scouts s’essaye au job d’animateur détermine si ce job l’intéresse

Animateur Pionnier organise concrètement (agenda, organisation de réunions, contacts) explique aux pios la démarche des explorations, les Pi-days soutient, est disponible pour les pios aide à mettre en commun les observations, les animations

Animateur d’unité encourage les explorations, explique les enjeux pour l’unité rencontre les futurs animateurs pour discuter de leur engagement

Staff d’accueil comprend et accepte le principe et les objectifs des explorations accepte d’être observé soutient un pio : aide à la préparation, présence

Pilote un animateur pio ou un animateur responsable d’un staff ou un assistant d’unité ou un ancien animateur son rôle principal est d’accompagner le pio pendant les explorations : décoder, donner du sens aux observations, susciter les questions, donner du feedback observe l’animation organisée par le pio et donne du feedback

Rôle de chacun en fonction des étapes Cfr tableau en fin de fiche >>>>>

RESTONS VIGILANTS ! Le lien entre Pi-days et explorations Le pionnier va d’abord observer une animation. Ensuite, il participe à la formation. Il pourra chercher des réponses à toutes les questions issues de sa première exploration. La deuxième exploration vient après la formation, il est plus outillé. Il va pouvoir tester, mettre en pratique sans devoir attendre l’année suivante. L’avantage est qu’il n’essaye pas dans le vide, il a reçu ou construit des moyens avant d’essayer. EXPLOOBSERVATION

octobre

NOvembre

PI-DAYS

bre decem

EXPLOACTION

janvier

fevrier


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Les Explorations & les Pi-days

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La durée La vie du poste est ponctuée par une série de moments que le pionnier vit seul ou avec les autres : projets d’année et de camp, exploit, rencontres, engagement, saga, Pi-days et explorations. Ainsi vécue, l’année est riche en activités diverses. Des explorations de longue durée (plusieurs mois) mettraient en péril cet équilibre. De plus, elles coinceraient les jeunes dans une position ni claire ni épanouissante : « Plus tout à fait pio, mais point encore animateurs… des “ pseudos ” quoi ! »

Le stage scolaire L’idée de stage qui sous-entend que les animateurs testent la qualité des futures recrues va directement à l’encontre de ce qui en fait l’intérêt pour les pios. Les explorations sont un cadeau d’essai pour goûter à l’animation sans engagement. Elles ne peuvent être en aucun cas une mise à l’épreuve.

Les explorations, c’est du sérieux Les explorations sont avant tout une expérience pour le pionnier. Accordons-y toute l’importance qu’elles méritent. Prenons le temps de les préparer, de les décoder. Décrocher des pionniers à la dernière minute pour faire la roue de secours pour un jeu serait dès lors irrespectueux pour eux. Ce fonctionnement mettrait les pionniers au service des sections par le biais des explorations alors que c’est l’inverse qui est proposé.

Trop de pionniers ? Le groupe Pionniers concerné par les explorations est très nombreux. Cela va prendre beaucoup de temps pour organiser les explorations. Ou encore, il n’y aura pas assez de places d’animateurs pour l’année prochaine. Si deux pionniers font leurs explorations ensemble, cela réduit déjà de moitié le nombre de journées à dégager. Au travers des relations entre les animateurs d’unité, des arrangements concrets peuvent être faits avec d’autres unités qui n’ont pas encore de section pionniers ou qui auront une plus forte demande d’animateurs l’année suivante. Faire ses explorations dans un autre staff permet d’élargir ses horizons, de confronter différentes manières d’animer, de s’organiser et de créer un lien qui sera utile si les staffs de l’unité sont déjà trop nombreux.


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Les Explorations & les Pi-days

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TA B L E A U R É C A P I T U L AT I F : A C T E U R S E T É TA P E S

ETAPES

Pionnier

Animateur pio

Préliminaires (début septembre)

Proposer les deux sections qu’il souhaite visiter

Expliquer la démarche au poste, les buts, le rôle de chacun dans la démarche, les Pi-days

Préparation

Choisir la section Planifier les moments d’observation Choisir son pilote Avant la première exploration : un moment d’expression avec le staff pour faire connaissance

Organiser la répartition des pios dans les staffs Servir de relais

Observation

Trois temps d’observation centrés • sur les enfants • sur la relation animateur-scouts • observation participante (un peu en retrait mais participative) Après l’observation : un moment d’expression avec le staff d’accueil

Moments informels avec les pios : comment ça se passe ? Mettre en commun les observations de tous les pios concernés par les explorations Encourager les pios à participer activement aux Pi-days

Pi-days (Noël Carnaval - Pâques)

Exploiter les vécus de la 1e exploration – arrêt sur les observations Construire des activités Comprendre le rôle d’animateur Comprendre le projet scout

Moments informels avec les pios : comment se sont passés les Pi-days ? Qu’avez-vous appris ?

Action

Préparer l’activité avec les animateurs Animer sa part en première ligne

Organiser la répartition des pios dans les staffs Servir de relais Encourager à préparer l’animation – être disponible

Evaluation

Exprimer ses impressions par rapport à l’activité animée : facilités, difficultés Jeter des ponts pour l’avenir (une nouvelle exploration ou pour le futur comme animateur)

Animer l’évaluation Créer des liens Susciter l’organisation de la seconde exploration

A la fin de l’année

Se décider : animateur ou routier ou…


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Animateur d’unité Rappeler les buts des explorations à l’ensemble des animateurs Déterminer quel staff peut accueillir et qui veut bien être pilote

Staff d’accueil S’engager à accueillir un pio Etre d’accord avec les objectifs de la démarche

Pilote Profil : animateur responsable d’un staff (idéalement pas le staff d’accueil) ou un ancien animateur ou l’animateur pio

Accueillir le pio Ouvrir la porte Participer à la réflexion “ Autoriser ” le pio à cette démarche d’observation

Rencontrer les pionniers souhaitant devenir animateur : les écouter, cerner leurs attentes par rapport à la section souhaitée Leur expliquer le projet d’animation, insister sur leur engagement, sur l’importance de leur rôle, sur les habitudes de l’unité

Présenter le pio aux enfants, jeunes Favoriser l’accueil du pionnier dans le groupe d’enfants, de jeunes Respecter sa place et accepter qu’il est là pour lui Etre présent au débriefing

Mener le débriefing avec le pio : • décoder ce qui s’est passé (craintes, interpellations par rapport au job d’animateur) • pointer avec lui les questions à travailler lors de Pi-days

Intégrer le pio dans la préparation de l’animation Laisser au pio la possibilité de prendre sa place Etre présent, soutenir le pio, l’épauler

Pointer avec lui les éléments découverts aux Pi-days à exploiter pour préparer l’animation Observer l’animation menée par le pio Préparer le feedback

Nourrir la discussion Mettre en avant ce qui est positif : « Je trouve intéressant le fait que tu t’adresses aux enfants en te mettant à leur hauteur » Pointer les améliorations possibles

Pointer les éléments positifs dans l’attitude, dans la mise en œuvre des activités.


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La méthode scoute

Les Explorations & les Pi-days

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Un double outil Deux cahiers ont été réalisés pour soutenir tant les animateurs que les pionniers (à qui les carnets seront offerts).

« Pionnier : et demain l’animation ? », cahier pour l’animateur et pour le pilote (CE12).

« Pionnier : et demain l’animation ? », carnet rouge pour le pionnier (PI01).


La méthode scoute Les sept éléments

4. La Loi

1 La Loi scoute : un appel 2 Comment se passe l’éducation aux valeurs ? 3 Dans chaque branche, un temps d’adhésion à la Loi

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La méthode scoute

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1 La Loi scoute : un appel

L

a Loi est sans nul doute le cœur de notre mission éducative.

Avant toute chose... à toi de la relire, à toi de prendre quelques instants pour éprouver la force de ses messages.

LA LOI SCOUTE ➤ Le scout mérite et fait confiance ➤ Le scout s’engage là où il vit ➤ Le scout rend service et agit pour la justice ➤ Le scout se veut frère de tous, il cherche Dieu ➤ Le scout accueille et respecte les autres ➤ Le scout découvre et respecte la nature ➤ Le scout fait tout de son mieux ➤ Le scout sourit et chante, même dans les difficultés ➤ Le scout partage et ne gaspille rien ➤ Le scout développe son corps et son esprit

Voici donc, en dix courtes phrases, un ensemble de valeurs, de manières d’être, de vivre et d’agir. Elles n’ont pas le ton menaçant d’un règlement : elles composent un appel, une route vers un idéal. Elles forment un cadre qui peut aider à se choisir, à se structurer. C’est un formidable outil pour tenter de faire goûter un fameux ensemble de valeurs à chacun de tes scouts : un texte à observer, à essayer, à vivre à fond pour faire l’expérience de tout ce que ces valeurs peuvent nous apporter, à nous et aux autres.

La Loi... un moyen pour éduquer progressivement à différentes valeurs aussi essentielles pour un être humain en société que la confiance, l’engagement, le service, la justice, le respect, l’enthousiasme ou le partage ! Bien sûr, comme toujours dans le scoutisme, tu as le temps … ensemble, nous avons douze ans pour le faire ! Car toutes ces valeurs sont exigeantes : aucun homme ne les vit spontanément ! Il faut donc les découvrir peu à peu avant d’y adhérer et de les utiliser comme référence privilégiée de tous ses choix de vie !


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2 Comment se passe l’éducation aux valeurs ?

Pendant les douze ans du parcours scout, l’éducation à chaque valeur se fait de manière permanente.

Zizou trouve cela génial un staff qui encourage ses patrouilles à créer leur propre hike !

C’est un processus qu’on pourrait présenter en cinq étapes :

Par ton souci de proposer des conseils et des bivouacs où l’on prend aussi un peu de temps pour dire aux autres ou à soi-même les choses qu’on a trouvées chouettes dans notre manière de vivre en communauté.

1. Connaître : l’existence quotidienne permet de découvrir une valeur nouvelle. 2. Comprendre : après la découverte, on réfléchit un peu à l’intérêt de cette valeur, on la compare à ce qu’on vit, on la recherche dans d’autres exemples personnels. 3. Exprimer son adhésion : avoir l’occasion de mettre des mots sur la valeur et de dire “elle m’intéresse”. 4. Vivre en cohérence : agir en accord avec la valeur découverte, passer à l’action ! 5. Militer : essayer de faire partager cette valeur. Peu à peu, la valeur découverte, comprise et adoptée pour soi-même, prend une place dans toute la manière d’être du scout : elle devient un repère incontournable. Le scout essaie alors de la faire découvrir à d’autres parce qu’il se dit que cela vaut le coup que tout le monde s’y mette.

Par une petite parole d’encouragement face à un geste ou un mot riche de sens qui sans toi aurait pu passer inaperçu : un animateur saisit certaines balles au bond et les met en pleine lumière. Par le choix d’activités qui amènent à réfléchir un peu aux valeurs (un jeu de coopération, un débat sur le respect de chacun dans le groupe, une animation autour d’un des articles de la Loi...). Dans nos petits et grands jeux comme dans la vie quotidienne, bien des messages passent (Tiens, encore un voleur ! Tiens, on se rue tous sur l’ennemi fragilisé ! Non, la vaisselle, ce n’est pas le privilège des nouveaux…). Par la rencontre de personnes étonnantes, engagées, actives là où elles vivent. Que ce soit à l’occasion d’un voyage, d’un camp, d’un coup de main sur un projet.

Des moyens Une valeur, c’est très abstrait. Difficile de forcer le destin et d’en injecter une petite dose à chaque scout via un bon bol de cacao chaud. Alors, comment faire un peu plus qu’attendre que cela se passe tout seul ? Comment faire pour que la Loi ait plus de chances de se découvrir et de se vivre ? C’est sans nul doute par l’action que se vit cette éducation aux valeurs… à tout moment de sa vie de baladin, louveteau, éclaireur ou pionnier. Par l’exemple que tu donnes dans chacune de tes attitudes... toi qui es regardé en permanence ! Par les messages qui passent à travers ta manière de faire confiance au groupe ou à chacun, de lui laisser construire des choses, de le soutenir quand cela grince.

Notre éducation est, pour une grande part, effectuée par l’exemple. Baden-Powell


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3 Dans chaque branche, un temps d’adhésion à la Loi

La découverte des valeurs est donc une préoccupation constante. Mais régulièrement, chaque scout est invité à poser un acte d’adhésion par rapport à cette Loi qui les rassemble. Le baladin sera régulièrement invité à réexprimer ses observations, ses sentiments… et ses coups de cœur par l’intermédiaire d’avis inscrits dans ou à l’extérieur de la silhouette de Monsieur Loyal. « Quand je vis avec les autres, moi, ce qui me fait plaisir, c’est... » ou « Moi, ce qui me fait plaisir, c’est quand... » Le louveteau, après quelques temps de découverte de la Loi du Clan (“La force du loup c’est le clan, la force du clan c’est le loup”), est invité à prononcer son Message au peuple libre. La meute lui répond. La préparation de ce message, en quelques ateliers très concrets avec un animateur, est un temps pour lui-même, un temps d’intériorité : qui suis-je, comment cela se passe-t-il avec les autres, qu’est-ce que j’aimerais apporter pour que le clan soit plus fort ? Il consiste en un premier moment de rassemblement et d’expression des valeurs déjà découvertes par l’enfant. Concrètement, il pourrait simplement s’agir d’envoyer un message aux autres sur le thème suivant : « Pour moi, être un chouette louveteau dans notre Peuple libre, je crois que c’est… » Et la meute répond : « Tu es déjà un chouette louveteau parce que … »

La promesse de l’éclaireur est une étape importante de cette découverte progressive de la Loi. Le texte de la Loi y est sans doute abordé pour la première fois. Un moment pour rassembler ses valeurs L’éclaireur prend un peu de temps pour réfléchir à ce qu'il est en train de vivre et pour rassembler les différentes valeurs de la Loi qui l’ont marqué jusqu’ici. Il s’engage à faire de son mieux pour vivre selon cette Loi. Nous sommes ici au cœur du développement spirituel du jeune. Une rencontre La préparation du texte est cruciale : c’est le moment intense du travail. Avec différents outils (des textes, des chansons, des photos), tu pourras aider l’éclaireur à faire le point sur sa perception de la Loi : quels sont les articles qu’il trouve difficiles, qu’est-ce qu’il trouve particulièrement riche, quel chemin a-t-il encore à faire dans tel ou tel domaine ? Une belle occasion d’échange avec toi, avec son CP… Une parole Un moment plus solennel a aussi son importance : la parole est dite devant les autres. Rien n’oblige à le lier à une cérémonie religieuse : cela doit rester un choix du groupe. Au poste, le scout redit et ouvre son horizon. L’engagement est l’occasion pour le pionnier de réaffirmer, avec ses idées et ses mots du moment, son souhait de vivre selon la Loi. Il est invité à élargir son horizon, à découvrir des situations, des combats qui suscitent chez lui des envies de réagir, de s’impliquer… Ensuite, il partage ses idées, les initiatives qu’il pense pouvoir mettre en œuvre au service des autres, dans sa vie de jeune adulte. L’engagement se prépare tout au long de l’année mais plus particulièrement à partir du premier grand camp. Les engagements s’expriment au cours d’un moment fort aux alentours de la date symbolique du 22 février, lors de la deuxième année au poste, peu avant la fin du parcours scout.


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Découverte des valeurs : animation de sens Qu’est-ce que c’est ? Quand un scout parle de sa vie avec le groupe, il dit « On s’y amuse bien ! » Des années plus tard, il parlera d’ambiance, d’amitié, de projets réalisés ou de difficultés affrontées ensemble. Avec ses mots, il exprime que ce qu’il y a de plus intérieur en lui a été nourri. Contribuer à construire l’homme intérieur et spirituel, c’est un des objectifs du scoutisme. Aider chaque scout à faire un peu de chemin dans cette dimension est tout à fait possible, avec les outils propres au scoutisme : l’action, le jeu, la nature, le conseil, etc. Une animation aux valeurs n’est donc pas une activité étrangère, collée de temps en temps sur le programme habituel. ❚ Premier ingrédient : la vie de la section. Si les valeurs scoutes y sont vécues, les scouts expérimenteront qu’il y a du sens dans cette richesse de vie, d’animation, de relations.

Le croyant, pour sa part, y découvre une foi moins théorique, plus enracinée dans l’existence. Tous s’enrichissent des convictions exprimées dans leur diversité : nous reconnaissons la pluralité des convictions et des idées comme source d’éducation à la différence : nous ne les enfermons pas dans un placard ! Chaque scout est invité à avancer un peu dans son travail spirituel… et notre animation peut l’aider, sans que cela nous effraie. Quand et comment la vivre ? Schématiquement, on peut distinguer trois manières d’aborder l’animation spirituelle ❚ Ponctuer certains moments d’un temps d’arrêt, de réflexion individuelle ou en groupe (fin de réunion, repas, fin de soirée au camp, rite d’engagement…). ❚ Construire une animation spécifique : une veillée, une rencontre, un jeu porteurs de valeurs, de sens et/ou de foi. ❚ Saisir au vol un fait marquant pour la vie du groupe (réussite ou échec, réconciliation, évaluation…) et l’éclairer par une parole ou un geste qui donne du sens.

❚ Parfois, on prendra un temps plus explicite pour mettre en lumière ces valeurs vécues – même au départ de difficultés – en prendre conscience, les jouer, les dire, les fêter, les célébrer. C’est une animation aux valeurs ou animation de sens.

Les deux premières sont élaborées à l’avance, la dernière est improvisée, mais exige attention et sensibilité. Dans les trois cas, la créativité est bienvenue.

❚ Et l’animation de foi ? Elle s’appuie sur ces animations et propose, dans le respect actif des convictions de chacun, de relier – religion vient du verbe relier – tout cela à Jésus, ou à Allah, ou à Yahvé (ou…). Le scoutisme peut aider chacun à se situer par rapport à ces propositions, en toute liberté.

Parce qu’il vit les activités avec les scouts, le staff est le mieux placé pour saisir au vol le vécu dans lequel s’enracinera cette animation et la construire en tenant compte de la sensibilité des scouts.

Qui fait quoi ?

Quel intérêt pour le scout ? Spontanément, nous consacrons peu de temps à ce type de nourriture spirituelle. C’est souvent après l’avoir reçue que nous disons : « C’était chouette !… Ça fait du bien de s’arrêter un peu. On devrait faire ça plus souvent. » Une animation aux valeurs laisse des traces. Elle aide à grandir en humanité. Pouvoir réfléchir, exprimer, comprendre ce que l’on vit et pourquoi on est là, le partager parfois, cela met simplement en œuvre ce qu’il y a de plus humain en nous et ouvre une occasion rare d’avancer un peu dans notre rapport à la vie, à l’amour, à la mort, à une transcendance. D’autre part, cela solidifie un groupe, lui redonne du souffle et parfois de nouvelles orientations.

La Loi scoute est notre force disciplinaire contraignante. Le garçon n’est pas gouverné par des interdictions, mais guidé par des indications positives. La Loi scoute est établie comme guide de ses actes et non comme instrument de répression de ses défauts. Baden-Powell

Notre rôle est d’offrir la possibilité de réfléchir et de partager. Bien entendu, chaque animateur se pose luimême beaucoup de questions sur ces sujets. De même, pour aborder le domaine d’une foi religieuse, on pourrait se sentir désarmé. Mais attention : notre rôle n’est en rien de convertir ou d’enseigner. Des enfants et des jeunes sont là et nous leur offrons des activités ou des moments pour avancer un peu dans le domaine spirituel.


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Quelques exemples d’activités Avec les enfants

Je suis un arbre… reçoit une Chaque baladin ou louveteau résentés 10-12 feuille sur laquelle sont rep bab, un bouleau, arbres très différents (un bao , un arbre en fleurs, un chêne, un arbre fruitier s la forêt, un arbre un arbre isolé, un arbre dan un arbre en avec beaucoup de branches, tu étais un arbre, hiver…). La question : « Si Chaque baladin ou lequel voudrais-tu être ? ». qu’il aime et louveteau choisit un arbre explique pourquoi.

Mes petites et mes grande s peurs On raconte aux enfants une histoire dans laquelle le hér os a peur (il en existe des tas ! Dans la Légende des Baladins, pre nez par exemple l’histoire Les lunette s, p 70). Après, on propose à chaque enfant d’écrire ou de dessiner sur un bout de pap ier quelque chose qui lui fait peu r. Si on veut, on peut le rac onter aux autres, mais ce n’est pas obligé. Tous ensemble, on peut réfléchir à ce qu’on peut fair e pour se rassurer quand on a peur. Ensuite, chacun peut aller jeter son petit papier au feu , pour, symboliquement, dire qu’on ne veut plus avoir peur.

suite, ts n prénom. En Tous différen papier avec so t ti pe ivent do un it ils reço ou cinq, Chaque enfant pes de quatre ou gr r pa , es minut um de pendant cinq r) un maxim d’un animateu e id s les autres; l’a pa c ve et (a m trouver fait de la gy on uis an (M x tre eu h a un chat, Lo différences en s chicons; Sara le er te m no ai n à O ul t le se sœur…). Guillaume es lie une petite Ju , er st ue m aq ha ch met m un arités. Puis, on un poisson, To un ses particul ac ec les boîtes ch av de t ui er tr pi ns sur le pa ettes. On co m lu al est” : d’ e ît e bo , on fait un “t papier dans un groupe. Enfin le te en és pr qui re un petit mur e des boîtes ? l’on enlève un si il tess pa que se

Le petit cadeau Sur un panneau, une photo ou un dessin représentant un enfant qui pleure. La question : « Si un de tes copains était triste, qu’est-ce que tu voudrais lui faire comme petit cadeau pour le consoler ? »

Une chanson douce Les enfants peuvent écouter plusieurs chansons calmes, sur des sujets différents. Ensuite, chacun choisit celle qu’il préférerait écouter le soir avant de s’endormir et reçoit ou fait un petit dessin représentant la chanson, à placer sous son oreiller. On peut, chaque soir du camp, passer une ou deux des chansons sélectionnées.

Lire une histoire et en discuter avec des enfants Des questions de départ - Tiens, cette histoire vous rapp elle-t-elle quelque chose ? - Qui a aimé / n’a pas aimé cett e histoire ? Pourquoi ? - Qu’est-ce qui était difficile à comprendre ? - Quel est le moment que vou s préférez ? Pourquoi ? - Qu’est-ce que vous trouvez étonnant, marrant, bizarre ? Pourquoi ? - Quel personnage voudrais-tu

être dans cette histoire ? - Avez-vous déjà été dans la mêm e situation que (un personnage) ? C’était commen t? Il ne sert absolument à rien de prêcher la Loi scoute ou de la donner comme un ordre à une foule de garçons; il faut pour chaque esprit une explication spéciale de la Loi et l’ambition personnelle de la réaliser. C’est ici qu’entrent en jeu la responsabilité et les capacités du chef scout. Baden-Powell

- Es-tu d’accord avec ce qui se - Qu’est-ce que tu aurais fait à

passe dans l’histoire ?

la place de (un personnage) ?


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Quelques exemples d’activités Avec les adolescents

Le “portrait Chinois” A l’aide d’une image, le sco ut s’analyse, se découvre. Si j’étais… Si j’étais un jeu, je serais… aussi speedé qu’une attaque de camp aussi calme qu’un jeu de soc iété aussi créatif qu’un jeu d’im pro aussi curieux qu’un jeu de piste aussi… Si j’étais un sac, je serais… le plus attrayant, le plus col oré, le plus extravagant un sac de voyage discret et bien rangé une valise à roulettes un peu coincée mais pratique un sac à dos avec des poches dans tous les coins, pour avoir les mains libres… Si j’étais un casse-croûte, je serais… Si j’étais Dieu, je serais… Si j’étais…

L’objet symbolique Chaque scout est invité à apporter un objet lors d’une réunion. Celui-ci doit permettre d’illustrer un moment fort (scout ou non) pendant lequel une valeur l’a interpellé à un tel point qu’il l’a fait sienne. Ensuite, au sein d’un petit groupe (de tranche d’âge par exemple), les objets sont placés dans une boîte. Un objet est tiré au sort et montré à tous. Sans savoir à qui appartient l’objet, les membres du groupe imaginent et se mettent d’accord sur la valeur que l’objet peut représenter. Le groupe peut même proposer un temps fort qui aurait vu émerger cette valeur. Le possesseur de l’objet explique alors en quelques mots la motivation de son choix.

Mon top 3 s (partage, Parmi un ensemble de valeur de soi, don , ilité hum , tolérance, respect ce, fian con , itié am e, rag fraternité, cou …), chaque eté nêt hon ité, dar soli é, sincérit ividuellement en scout est invité à choisir ind antes : suiv ns stio que fonction des trois ttre en me à e icil diff s plu la - La valeur place nécessaire - Celle qui semble la moins n stio que e pos - Celle qui lui débat peut être Un moment de partage, de lancé.

la Loi scoute en Ma loi scoute e)découvrir la (r Loi ur la po de t es en Un mom t les articl ui ad tr n cu ha t. C ne sont pas contextualisan our et sérieux um H s. ot m s re avec ses prop ! incompatibles Exemple : t age là où il vi ns Le scout s’eng son village, da ire des BA pour fa ut fa Il : nt Devie sa famille es son école, dans ici, tant que t’y des trucs bien u, ici et pe un Ou bien : Fais i s bouge-to or al e, un je s ’e Ou encore : T maintenant.

Bien - Paaaaas bien Chaque paire de scouts reçoit un panneau reprenant des situations, des faits de société, des règles ou des contraintes de la vie de tous les jours. A deux, ils doivent se mettre d’accord pour entourer ceux qu’ils trouvent “bien” et barrer les “paaaaas bien”. Evidemment, rien n’est évident ! Exemples : le mariage civil des homosexuels - les musiciens mendiants dans les rues - tricher à l’école - les fast-food l’obligation scolaire - le droit de vote - la possibilité d’avoir des enfants pour une dame de plus de 60 ans - l’existence de la sécurité sociale - fumer un joint - mentir pour une bonne cause la possibilité de télécharger musiques et films - les centres fermés pour illégaux…

Composition Le staff choisit une chanson remplie de questions, d’interpellations. Chaque scout dispose des paroles pour faciliter la compréhension lors de l’écoute en groupe. Puis, par deux ou individuellement, ils sont invités à terminer un dernier couplet, partiellement écrit par un animateur. Pour clôturer, l’une ou l’autre de ces compositions peut être interprétée. Exemples de chansons d’interpellation : “Jésus” de Laurent Voulzy, “Etre né quelque part” de Maxime Le Forestier, “La vie est belle” de MC Solaar, “Ose” de Yannick Noah, “Foule sentimentale” d’Alain Souchon...


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Des animations à la foi Les exemples d’animation suivants, qui partent également du quotidien du groupe et des valeurs qu’il vit, sont clairement orientés vers les questions sur la foi, sur Dieu : des questions que tout être humain se pose. Le scoutisme doit en effet aider chacun à avancer dans tout son cheminement spirituel. Dans nos sections, grâce à notre relation proche des scouts, parfois, des choses peuvent se dire ou se comprendre.

Leur laisser un peu de place est un beau cadeau fait aux enfants et aux adolescents. Si tu le sens un peu, si tu veux bien prendre un peu de temps avec eux dans ce domaine où tu te poses sans doute aussi pas mal de questions, tu seras étonné de la qualité de ce qui peut se vivre, à peu de frais. De plus, il y a peut-être dans ton unité l’une ou l’autre personne qui peut t’aider.

Dieu parmi nous

Micro-trottoir Noël

L'idée

L'idée

Cette animation vise à ressentir ce que pourrait être une présence divine dans nos vies. Concrètement Chacun reçoit 15 à 20 papiers de 5 cm sur 10 cm environ (c'est-àdire un sixième de feuille A4). Chacun écrit sur chaque papier des moments de sa vie scoute où il a ressenti le vertige d'une sensation qui le dépassait, un moment où "c'était trop, trop beau, trop bon", qu'il y attribue ou non un sens divin. Ces papiers sont rassemblés, pliés en 4, dans une corbeille. Après un quart d'heure, on termine l'exercice et on vide la corbeille sur la crèche ou près d’une croix. Suggestions Vas-y mollo avec l'éclairage. Une petite lumière d'ambiance (bougies, lumière tamisée, éclairage indirect) sera préférable aux néons. On peut aussi conserver les papiers dans la corbeille, sans les déverser sur la crèche ou près de la croix (par respect pour ceux qui n'associent absolument rien).

Cette animation vise à élargir les horizons de nos scouts sur leur conception de la fête de Noël. Concrètement Les scouts sont répartis en groupes de deux ou trois dans toute la ville. Ils ont pour mission d'interroger les gens, les passants ordinaires, et de leur demander "C'est quoi, Noël, fondamentalement, pour vous ?". Après une demi-heure de "micro-trottoir", on se retrouve au local pour échanger quelques impressions et réponses. Suggestions Si tu en as la possibilité, filme quelques interventions qu'on repassera ensuite devant tout le monde. Prévois de quoi permettre aux scouts de prendre quelques notes pour bien se souvenir. En plus, si les gens voient qu'ils ont un carnet et un bic, ils comprennent assez vite qu'on ne va pas leur vendre un calendrier, du massepain ou du cake fait maison.

Une marche aux témoins Le slogan L'idée Cette animation vise à lancer un petit débat sur la question de savoir ce que le Christ a pu apporter comme message le plus essentiel. Concrètement Le Christ vivra parmi nous, humainement du moins, pendant 33 ans. Ce qui se passe après varie selon les convictions : certains le pensent toujours en vie et présent, d'autres non. Par petites équipes de 6 maximum, on détermine, en une et une seule phrase (l'effort de concision n'est pas négligeable !), le message le plus important que les hommes peuvent retenir de la vie du Christ. Un quart d'heure est consacré à cela, après quoi on communique au groupe entier reconstitué les "slogans" trouvés.

La fée L'idée Pour une eucharistie : la prière universelle. On s'adresse à Dieu pour que le monde devienne meilleur. Une idée pour dynamiser ce moment. Concrètement On a dessiné une très jolie fée sur un poster, en grandeur nature. Chacun va à son tour lui glisser un souhait à l'oreille. Si on a une fée en mannequin, c'est très bien aussi. Ce moment est suivi d’intentions libres pendant lesquelles ceux qui le souhaitent prennent la parole. Variante Le SMS à Dieu

L'idée Cette animation vise à enrichir son univers spirituel au contact d'une personne qu'on n'aurait peut-être jamais rencontrée autrement. Concrètement Les scouts sont répartis en petits groupes. Six membres dans chaque groupe est un maximum, mais ils doivent être au moins trois ou quatre. Chaque groupe reçoit une adresse où l'attend une personne "témoin" particulière. Les scouts l'interrogent sur sa représentation de Dieu, sur ce que cela change dans sa vie. On compte ainsi une entrevue d'une demi-heure. Après cela : retour au local où chaque groupe raconte brièvement qui il a rencontré et une ou deux idées qu'il a retenues. Suggestions Ne choisis pas que des catholiques pratiquants mais n'exclus pas non plus le curé pour autant ! N'hésite pas à demander à des personnes auxquelles on ne s'attend pas nécessairement : l'agriculteur du coin, un animateur d'une autre section, un artiste, etc. Evite toutefois des personnes qu'on connaîtrait déjà trop bien. C'est gai de pouvoir être reçu chez la personne elle-même, quitte à ce qu'une partie de trajet soit faite en voiture, si nécessaire. Cela permet aussi aux scouts de voir le cadre de vie de leur témoin.

De nombreuses fiches pour te lancer dans l’animation de sens ou dans l’animation de foi t’attendent sur le site www.lesscouts.be à la rubrique Animer.


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L’Engagement Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? L’engagement, c’est l’occasion pour le pionnier de faire un “choix de vie” et de le partager avec l’ensemble de son poste. Il met des mots sur ses coups de cœur, ses espoirs et ses choix au bout de son parcours scout, avant de se lancer dans une “autre vie” qu’est celle du jeune adulte. Il s’engage à s’impliquer, au moins à moyen terme, dans un domaine plus ou moins précis de la société. Mais ce moment solennel de “parole” (cfr plus loin) clôt surtout une démarche complète durant laquelle le pionnier a pu faire le point sur ce qui l’interpelle dans le monde qui l’entoure (scout ou “non scout”). Grâce à des témoignages pour éveiller sa curiosité, des rencontres pour mieux comprendre, des discussions pour partager…, le pionnier va tenter de découvrir ce pour quoi il a envie de “se mouiller” par la suite.

L’engagement, une démarche en 4 phases

1° l’éveil

2° les rencontres

3° le partage des rencontres

4° la parole

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Q U E L E S T L’ I N T É R Ê T P O U R L E P I O ? Quand on a 16 ou 17 ans souvent, on ne sait pas à quoi l’avenir peut ressembler. Pourtant, il va falloir très bientôt donner une orientation à sa petite vie… Or faire des choix “de vie”, c’est compliqué, angoissant même. Parallèlement, le jeune continue un cheminement personnel où il se demande qui il est (ou qui il voudrait être) aux yeux des autres et de lui-même. A côté de cela, quand on est adolescent, on se sent souvent épris de justice, pétri d’idéaux mais plus ou moins impuissant face à l’énormité du boulot, au poids des institutions, au sentiment que tout cela reste abstrait, lointain, inutile… Dans ce contexte, la démarche d’engagement, c’est un coup de pouce pour l’ado de 17 ans. Dans la construction de sa vie future, dans la définition de choix cohérents avec ses rêves de monde meilleur, de relations humaines enrichissantes, d’un environnement préservé… Dans la prise de conscience que chacun peut agir là où il vit ! Et puis, pour une question d’âge, de mentalité de l’époque ou un peu des deux, ton pionnier peut adopter une attitude relativement individualiste, un style de vie où il se concentre sur lui, son plaisir, la satisfaction de ses désirs… La démarche d’engagement sera pour le pionnier une des rares occasions (voire la seule) de s’arrêter un instant, de se pencher sur ce monde qui l’entoure, de découvrir que des hommes et des femmes se “mouillent” pour des causes diverses et que lui aussi peut amener son grain de sel. Un vrai défi peut-être plus nécessaire que jamais pour donner un supplément d’âme à l’existence, au-delà du “chacun pour soi” ou du “consommer pour consommer ”… >>>>>


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L’Engagement

(suite)

A QUEL MOMENT ÇA SE PASSE ? QUI LE FAIT ? ÇA PREND DU TEMPS ? L’engagement du pionnier va porter sur sa vie future, “hors poste”. Logique donc qu’il prenne place lors de la deuxième et dernière année de vie au poste, en tout cas en ce qui concerne les étapes de rencontres et de parole. Par contre, rien n’empêche les autres membres du poste de participer aux moments d’éveil et de partage ! • La démarche complète pourrait démarrer par un temps d’éveil en début d’année scoute, ou éventuellement lors du camp précédant cette dernière année. Dans ce second cas, cependant, les “nouveaux” ne sont pas encore impliqués. • Elle s’achève par le moment plus solennel de “parole” aux alentours du 22 février. Ce moment final est volontairement proposé en dehors du dernier camp, afin que les pionniers qui n’ont pas encore vécu l’engagement aient encore l’occasion de partager des moments de vie, de discussions, de défoulement… avec les pionniers ayant accompli la démarche. • Entre les deux, du temps (quelques semaines) pour des rencontres avec des “extérieurs” et, dans la foulée de ces rencontres, un partage d’expériences entre pionniers. D’une manière générale, il ne faut pas nécessairement prévoir des réunions “en plus” dans le programme du poste. Par contre, on peut profiter au maximum des moments qui existent déjà, qui ont un sens, qui se prêtent à un peu de “réflexion” et qui offrent suffisamment de temps pour que les choses se mettent en place (week-end de poste, “grosse” réunion d’une journée, veillée de Noël…). >>>>>

COMMENT S’Y PRENDRE ? Le temps d’éveil Pour faire le point, débroussailler le terrain… Une toute première étape peut être, pour le pionnier, de prendre le temps de se repencher sur ses souvenirs, les moments forts de son parcours scout. Qu’ai-je découvert ou acquis grâce au scoutisme ? Qu’est-ce que le scoutisme m’a permis de faire ? Comment je vis la Loi scoute ? Pour l’aider à se réapproprier l’idéal scout et voir comment il a évolué au cours des années, pour mesurer le chemin parcouru, il est utile de retrouver une série de traces de sa vie scoute. Ensuite, il s’agit d’amener tes pionniers à identifier et réfléchir sur les situations qui les interpellent. Car si la démarche peut s’inscrire dans la foulée de la Promesse chez les Eclaireurs, elle est délibérément tournée vers le monde extérieur. A quoi je crois ? Quelles sont les valeurs qui comptent pour moi ? Quels sont les domaines d’action, d’investissement personnel qui me tentent ? Dis-toi que ton pionnier a besoin d’un large panel pour entrer en phase de découverte et ouvrir ses yeux plus largement sur le monde. Idées :

un écran-témoin une réflexion sur la base de coupures de journaux (articles ou titraille) des extraits de paroles de jeunes de leur âge

un “portrait-langage” avec des photos de personnes célèbres impliquées dans tel ou tel domaine un débat sur la Loi scoute un jeu avec des citations une discussion à propos d’une chanson…

Ton rôle d’animateur à ce stade ? Tout d’abord, et tout simplement, offrir l’occasion et le temps de cette réflexion. Ensuite, pouvoir expliquer à tes pionniers le sens et l’intérêt de cette démarche, les enthousiasmer… Enfin, construire un chouette moment d’animation autour de valeurs, de personnes véhiculant ces valeurs, de situations réelles “injustes” ou problématiques…


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L’Engagement

(suite)

Le temps de rencontres Par petits groupes de 2, 3 ou 4 pionniers (seul, ce n’est pas évident; trop nombreux, on loupe le côté personnel), rencontre avec des personnes qui, un jour, ont décidé de s’engager pour une cause quelconque, qui vivent leur engagement au jour le jour. C’est réellement un moment clé de la démarche ! Un déclic peut se faire s’il y a un véritable dialogue avec une personne “en chair et en os” et clairement engagée ! Celle-ci doit pouvoir répondre aux questions, expliquer en quoi consiste son engagement, ce qu’il implique de positif et de négatif, les raisons qui l’ont amenée là… C’est en lui parlant “avec ses tripes” de choses qui lui tiennent à cœur que cette personne pourra toucher le pionnier. Rencontrer un responsable des Restos du cœur est de loin plus enrichissant qu’une “après-midi B.A.” où il ne s’agirait que d’aller servir de la soupe. 1- Dans un premier temps, il est indispensable d’établir une liste de personnes susceptibles d’être disponibles comme témoins dans des domaines aussi variés que possible : aide aux personnes (âgées, malades, handicapées), associations pour l’environnement, services de secours, soutien aux sans abris, clini-clowns, infor-sida, visiteurs de prison, prêtre, enseignant du village, médecin, moine, assistant social… Ces personnes peuvent être trouvées aussi bien parmi les parents, l’entourage que suite à des démarches plus larges. 2- Tu prends un premier contact, par téléphone et par courrier, pour expliquer en détail à la personne-ressource en quoi consiste la démarche, ce que vous attendez d’elle, etc. 3- Tu présentes la liste à tes pionniers. A l’issue de la phase d’éveil, ils sont probablement plus conscients des domaines qui pourraient les intéresser. Ils expriment leurs préférences et forment des petits groupes entre pionniers ayant des intérêts communs. 4- Le petit groupe de pionniers intéressés par le même domaine prend contact avec la personne-ressource pour fixer un rendez-vous. 5- Le groupe prépare sa rencontre : Qu’avons-nous comme représentations, comme idées reçues sur la personne, sur son job, sur son organisation ? Quelles questions nous posons-nous, qu’avons-nous envie d’entendre, de voir, de savoir (comment en arrive-t-on là ? Pourquoi la personne a-t-elle fait ce choix ? Est-ce difficile ? Se remet-on parfois en question ?...) etc. Tu rappelles à tes pios qu’une phase de partage est prévue avec le reste du poste. Mieux vaut y penser avant de partir à leur rendez-vous, afin de prévoir le nécessaire pour garder des traces (appareil photo, caméra, enregistreur, de quoi prendre notes…). 6- Les pionniers vivent la rencontre (diverses formules possibles selon les personnes rencontrées, les organisations visitées…). En cours de route, ils ne perdent pas de vue le moment de partage (prise de notes, recueil d’images, de fascicules d’information, voire d’objets “symboliques”…). 7- Chaque petit groupe fait le point et prépare ce qu’il désire présenter à l’ensemble du poste (cfr étape 3), en tenant compte des contraintes temporelles ou logistiques éventuelles. Ton rôle d’animateur à ce stade ? Comme tu peux le constater ci-dessus, tu joues un important rôle de “dynamiseur” ! Pour susciter l’intérêt et la motivation de tes pios pour la rencontre, tu dois leur proposer des pistes variées et attrayantes. La première fois, un important travail de prospection t’attend… N’hésite pas à te faire aider par ton animateur d’unité, par l’administration de ta commune… Pour que la rencontre porte ses fruits, les personnes sélectionnées doivent donc être intéressantes, mais surtout avoir bien compris la démarche et ce que l’on attend d’elles. Le premier contact que tu noueras avec elles est donc primordial. Enfin, pour éviter l’effet “feu de paille”, il faudra probablement relancer tes pionniers, leur demander où ils en sont dans leur prise de rendez-vous, les inciter (voire les aider) dans la préparation de la rencontre…


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La méthode scoute

L’Engagement

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Le temps de partage des rencontres A priori, le poste est un groupe d’amis qui se connaissent et ont un passé commun, au sein duquel il fait bon vivre… Partager son expérience en toute confiance devrait y être possible. Car souvent, quand on a vécu quelque chose de fort, on ressent le besoin d’en parler. Et puis, cela permet de prendre du recul, de se rendre compte de choses que l’on n’avait pas remarquées alors… Un autre intérêt de ce temps de partage est d’ouvrir une fois de plus l’horizon de chaque pionnier, qui peut ainsi découvrir des domaines nouveaux par l’intermédiaire des témoignages de ses copains. Tout le poste se réunit. Tu redis pourquoi vous êtes là et tu présentes le programme (qui va partager quoi ? dans quel ordre ?) Chaque petit groupe présente le résultat de la rencontre : Qu’y a-t-il à savoir sur le domaine abordé ? Qui avonsnous rencontré ? Que fait cette personne concrètement ? Qu’est-ce qui nous a marqués ? Une anecdote ? Un moment fort ? Quel est le boulot à faire dans ce domaine ? Etc. Place à la créativité et à l’imagination ! Les présentations seront plus attrayantes si elles sont originales mais aussi différentes les unes des autres. Attention cependant à l’excès d’originalité qui empêche finalement de comprendre ce que l’on cherche à nous dire… Après chaque présentation et/ou tout à la fin, petit temps d’échange où les “spectateurs” peuvent exprimer ce qu’ils ressentent, poser des questions, élargir le débat, faire des liens entre différentes rencontres ou problématiques…

Ton rôle d’animateur à ce stade ? Comme annoncé ci-dessus (étape 2), tu auras invité chaque groupe à préparer une présentation originale d’une durée relativement précise et limitée. Tu peux leur donner des pistes ou simplement veiller à ce qu’ils aient à disposition le matériel nécessaire à la concrétisation de leurs idées (panneaux, écran, projecteur…) Tu introduis chaque petit groupe pour qu’il se sente à l’aise. Tu gères le temps. Tu gères aussi le temps d’échange et les débats qui pourraient démarrer. A toi de veiller à ce que chacun puisse s’exprimer sereinement, soit compris et respecté.

Le temps de parole Les pionniers de deuxième année, qui ont vécu les rencontres, vont maintenant tenter de mettre des mots sur leurs convictions (nouvelles ou confortées). Ils vont aussi annoncer leurs espoirs, leurs envies d’implications futures. Au-delà de ce qui a été vécu et ressenti, il est en effet important de pouvoir le dire et de poser un acte plus fort en osant son engagement devant tous. Aller plus loin que de plus ou moins vaines paroles, tel est un des buts de ce moment. Chaque pionnier dispose d’un peu de temps pour préparer son engagement, une parole exprimée sous la forme de son choix : un texte, un poème, une chanson, un dessin, une fresque… qu’il aura l’occasion d’expliquer. Les pionniers de première année peuvent être impliqués dans l’organisation du décorum : trouver et/ou transformer un lieu qui sera le cadre agréable, voire un peu solennel, de ce moment fort; préparer la cérémonie en prévoyant de la musique, un rappel des étapes précédentes, un petit cadeau pour les pionniers qui s’engagent… On peut en effet prévoir un objet symbolique qui fera office de trace concrète, de souvenir pour plus tard de ce geste d’engagement : une photo, un objet ramené de la rencontre, une illustration réalisée par les pionniers plus jeunes… La cérémonie peut alors se dérouler et déboucher ensuite sur un moment de fête avec tout le poste pour célébrer ce moment fort.


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Ton rôle d’animateur à ce stade ? Etre disponible si tes pios ont besoin de toi pour préparer leur parole (ce n’est pas toujours simple !) Veiller à ce que la cérémonie se déroule bien, soit gaie et solennelle à la fois, qu’il y règne un climat de respect. Aider éventuellement à la réflexion autour de l’objet symbolique.

Souvenir d’un pio (récit d’une cérémonie)

L’engagement… ce mot résonne en moi et réveille un moment marquant et magique. J’étais impressionné… par le cadre, la force des mots et de l’écoute. Avec vous, je peux partager mon vécu et exprimer le sens que nous avions donné à nos symboles. Près de La Reid où nous étions en week-end de poste, il y a la plus longue charmille d’Europe. Ce lieu nous parlait : il est naturel et façonné par l’homme. Ça le rend exceptionnel. Nous nous sommes retrouvés au centre pour exprimer nos engagements. J’évoque la rencontre parce que les pios étaient entrés par les extrémités de ce tunnel naturel. Au point de contact, nous avons allumé des bougies pour éclairer notre partage. Je sentais un climat de confiance parce qu’autour de moi, il y avait ces copains en chemises rouges. De plus, le jeu des lumières renforçait cette ambiance feutrée. Les bougies dont la flamme vacillait, les faisceaux du soleil qui perçaient la voûte naturelle et les extrémités lumineuses du tunnel qui contrastaient avec l’obscurité relative du lieu. Tour à tour, nous avons offert notre texte, mise en mots personnelle de ce qui nous anime. J’ai d’ailleurs gardé ce bout de papier auprès d’une photo immortalisant cet instant. Pour conclure, nous nous sommes réappropriés cet événement en poste. Nous avons chanté « Pio, mon pote » accompagnés des quatre accords que notre animateur maîtrisait. Les paroles qui évoluaient avec le temps racontaient la vie du poste. C’était notre « Chanson de Roland ». Au retour, nous avons ri, chanté et cassé la croûte avec plaisir. En évoquant ce souvenir, je sens vibrer en moi une corde sensible. Au-delà du fait d’avoir vécu un moment fort, nous lui avons donné un sens qui nous était propre. Scouter plus fort avec les autres et plus loin en vous. Good luck. Vincent, pionnier à la 11e Légia

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DES INGRÉDIENTS ESSENTIELS POUR UNE CÉRÉMONIE RÉUSSIE

La valeur d’un chef coq réside autant dans la variété et la qualité des ingrédients dont il dispose que dans sa capacité à les associer harmonieusement. De plus, il ne sert pas les mets dans des casseroles. Il garnit les assiettes avec soin. Rendons nos “cérémonies en sauce” aussi exceptionnelles, riches, voire solennelles… Un lieu (intérieur - extérieur, naturel - artificiel ou aménagé, grandiose, symbolique, nouveau, revisité, moderne, chargé d’histoire…) Des mots (expression libre, textes…) et du silence Un cadre symbolique, un thème Des gestes (un salut, une poignée de main, une main sur le cœur, les bras ouverts, une accolade, une chaîne humaine…) Un objet symbolisant le moment (comme souvenir et support d’expression) De la musique, des sons, des bruits, des chants… Du temps Un moment (la nuit, l’aurore, la journée, une soirée…) La lumière (spots, bougies, feu, flambeaux, lanternes…) Un décorum (couleurs, décors, déguisements, bannières…) Les personnes (le groupe, l’individu, les amis extérieurs, les parents…) Des mouvements (déplacements des personnes, danses, entrées - sorties, d’un lieu à l’autre - allez vers…) La disposition des personnes (en cercle - en amphithéâtre, assis - debout, à même le sol - sur des sièges ou des rondins…) La présence du groupe, son absence (et donc la solitude pour l’individu) L’implication (des personnes à l’honneur, des parrains, des animateurs, de tous…) Les points d’orgues (moments de communion, temps forts, instants d’émotions, connivence et rires partagés…) Une organisation (minutée - souple, laissant place à la surprise…) Un cadeau offert (un témoignage, un écusson, un objet…) Le souci des traces (photos, images vidéo, bandes audio…) Le lancement - la clôture …

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L’Engagement

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MAIS ENCORE… Se donner du temps pour laisser décanter, mais s’organiser pour ne pas perdre son temps… Voici une proposition :

Une animation d’éveil aux valeurs, soit de 1 à 3 heures au cours d’une réunion, d’un week-end

NOvembre

Par petits groupes, durant deux heures environ, des pionniers en dernière année rencontrent des témoins. Les autres pionniers font avancer un projet, vivent un atelier, préparent leur exploit ou sont en exploration dans une autre section

bre decem

Une demie heure en fin de réunion est réservée à la préparation de la cérémonie

janvier

fevrie r

L’animateur anime un temps de partage des rencontres en début de réunion

A l’occasion d’une journée de sortie, le poste s’arrête une petite heure pour vivre le moment solennel de l’engagement des aînés

On pourrait imaginer une formule “accélérée” sur un week-end ou un petit camp :

Une activité à vivre en poste

Vendredi soir

Une animation d’éveil aux valeurs

Samedi matin

Les “première année” avance dans la préparation de leur exploit, les “deuxième année” rencontrent des témoins

Samedi après-midi

Etat des lieux et construction (en commissions) des projets en cours

Samedi soir

Veillée d’impro en poste

L’animateur anime le temps de partage des rencontres

Dimanche matin

Petits délires : jeux de défis

Dimanche après-midi

Dimanche soir

Les “deuxième année” préparent leur engagement formel pendant que les “première année” décorent les lieux, organisent la cérémonie; en poste, ils la vivent.


petites idĂŠes, grands projets


La méthode scoute Les sept éléments

5. La symbolique

1 Pourquoi le scoutisme utilise-t-il des symboles ? 2 Exploration de notre patrimoine symbolique 3 Des moments symboliques précieux

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La méthode scoute

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L

e scout est, aux yeux d’un public non averti, un mammifère assez étrange, qui parle un peu curieusement, qui s’habille selon une mode bien à lui, qui s’assied par terre et en rond lorsqu’il réfléchit avec ses semblables. Bizarre... Pour les membres de cette espèce, ce vaste ensemble de paroles, de gestes, de signes, de rites n’a rien de surprenant : au contraire, le scout se sent bien grâce à eux. Le scoutisme utilise ainsi de nombreux symboles. Un symbole, c’est simplement une manière d’exprimer concrètement (par un son, une image, un geste, un objet) quelque chose qui n’est pas directement perceptible physiquement. On peut symboliser une découverte, un sentiment, une étape dans la vie…

1 Pourquoi le scoutisme utilise-t-il des symboles ? Repères et appartenance

Un symbole ? Oui.. s’il a du sens

La symbolique, ce n’est pas pour le décorum. Comme tous les autres éléments de la méthode scoute, celle-ci également n’a qu’un but : aider chaque scout à grandir.

La fête des totems, la trace laissée par un pio dans le local, la main gauche... tous nos symboles peuvent très vite devenir de simples mécanismes, mus par la seule force de l’habitude. Mais gare à la rouille : nos symboles n’ont pas une santé de fer ! Régulièrement, tous les scouts doivent pouvoir ensemble se les réapproprier : quel est leur sens, que veulent-ils exprimer, comment est-ce que je les ressens ? Jérémy est venu assister ce matin à la cérémonie des passages. Pour lui, c’était une réunion perdue. Tout avait été préparé sans lui, on lui a juste demandé de faire preuve de respect. L’année prochaine, si on concevait avec lui ce moment important et délicat ? Si on recréait du sens... quitte à bousculer le programme “traditionnel” ?

D’une part, les symboles offrent des repères, ils aident le scout à se situer dans le temps de sa vie au sein de la section. Tiens, on mange, tiens voici une trace d’une de mes découvertes, voici un mot qui m’appelle à tel défi pour la journée... Les symboles sont comme des balises : le scout les identifie et prend conscience du chemin parcouru. D’autre part, ils expriment l’appartenance à un groupe, à un projet de vie commune. Au sein du groupe, le symbole est un élément très puissant de cohérence. Pour chacun, il est un signe de relation à l’ensemble : il crée une intimité.

La bonne humeur est aussi contagieuse que la rougeole. Baden-Powell


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2 Exploration de notre patrimoine symbolique Les éléments symboliques sont nombreux et variés. Certains sont vieux comme le scoutisme : le mot “scout”, le salut, le foulard, l’utilisation de devises. D’autres sont particuliers à une unité, à une section, à un moment donné. Les derniers enfin sont liés à une des tranches d’âges : ce sont de petits outils pédagogiques. La symbolique scoute Aucun symbole n’est en soi une obligation pour dire que l’on fait du scoutisme : ce sont simplement des outils à la disposition des groupes, qui choisissent de les employer ou non, selon leur situation du moment. Plusieurs symboles nous viennent de très loin et sont partagés sur toute la planète. Ils nous relient à l’histoire (en marche… pas au musée !) d’une “certaine manière de vivre”, partagée par des générations de scouts dans un même monde. Ils gardent aujourd’hui un sens profond. Le mot “scout” signifie éclaireur. Il peut symboliser l’aventure, l’audace, l’esprit observateur et attentif de celui qui ouvre la route à d’autres. Aujourd’hui, le mot scout est la dénomination commune, le terme générique pour le baladin, le louveteau, l’éclaireur et le pionnier. Le salut a aussi sa signification. Tous les scouts du monde se saluent de la même façon : une franche poignée de la main gauche accompagnée d’un signe de la main droite (le pouce sur l’auriculaire plié et les trois autres doigts tendus côte à côte). L’origine du choix de la main gauche remonte à un épisode victorieux des campagnes militaires menées par BP où, alors qu’il recevait la reddition d’un chef de tribu, il s’avança vers lui pour lui serrer la main et reconnaître ainsi sa valeur. Le chef de tribu lui tendit la main gauche en lui disant que les valeureux se serrent celle-là car c’est celle du cœur.

Les trois doigts levés rappellent les trois devoirs du scout : > devoir envers lui-même > devoir envers les autres > devoir spirituel, communément appelé “ devoir envers Dieu ” L’uniforme, c’est simplement la manifestation extérieure de la volonté intérieure de vivre des choses ensemble. C’est un signe de fraternité dans un groupe. Le foulard propre à chaque unité exprime la participation au scoutisme dans un lieu précis.

Un emblème mondial L’emblème mondial indique notre participation à un mouvement, à une fraternité sans frontières, réunissant plus de 30 millions de jeunes. L’élément principal de ce signe est une fleur de lys… comme celle qui indiquait le nord sur les anciennes cartes géographiques : l’emblème rappelle que les scouts doivent être aussi fiables et sûrs qu’une boussole, respectant les idéaux du scoutisme et montrant la voie aux autres. Les trois pointes rappellent les trois devoirs : envers soi, envers les autres et envers Dieu. Les deux étoiles représentent la vérité et la connaissance et leurs dix branches les dix articles de la Loi scoute. Le motif central est entouré d’une corde nouée par un nœud plat, symbole de l’unité et de la fraternité du Mouvement dans le monde : de même qu’il est impossible de défaire un nœud plat, le Mouvement reste uni tout en se développant. L’emblème est blanc sur fond violet. En héraldique, le blanc représente la pureté et le violet indique la responsabilité et l’aide apportée aux autres.


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La Loi scoute et la devise commune « Toujours prêt » ont aussi une fonction symbolique. Elles disent nos idéaux et nos projets communs. Des éléments comme le salut, l’uniforme, ou des mots comme troupe ou patrouille, au-delà de leur origine, expriment la volonté de vivre ensemble quelque chose de fort. Ils n’ont rien à voir avec une signification de type paramilitaire (le culte de la force, du chef tout puissant ou de la dissolution de la personne au profit du groupe). Ces symboles parlent simplement d’amitié, de relations, de joie d’être ensemble ! Baden-Powell était le premier convaincu de la distinction entre le scoutisme et l’armée : « L’entraînement et la discipline militaires sont exactement le contraire de ce que nous enseignons dans le Mouvement scout. » (Jamboree,1925) « L’entraînement militaire tend à détruire l’individualité, alors qu’un de nos objectifs principaux est de développer le caractère spécifique de chaque personne. » (Scouting for boys, 1908).

La symbolique de chaque branche Chaque branche possède son propre registre symbolique. Cependant, derrière des noms et des signes différents, ce sont bien les mêmes procédés éducatifs qui sont mis en œuvre : stimuler et valoriser les découvertes, ouvrir à l’autre et à ses différences, éveiller aux valeurs de la Loi... Pour chaque section, il existe un insigne particulier, petit cadeau d’accueil et signe d’appartenance. Sans oublier un cadre imaginaire pour soutenir de manière naturelle la construction de la personnalité de chacun.

Le cadre imaginaire de la ribambelle, c’est la Légende des Baladins. Une série d’histoires qui racontent les petites aventures de la vie quotidienne de quelques héros : un vieil artiste original (Craquelin), un poney malicieux (Poly) et trois baladins (Gribou, Pistache et Boulon). Le but de ces histoires ? Il est double : 1. servir d’amorce concrète (les baladins adorent les histoires !) pour lancer tel ou tel outil d’animation (Monsieur Loyal, le coffre à trésors…) ou aborder divers sujets de la vie à la ribambelle (le départ au camp, l’arrivée d’un nouveau…) 2. former un ensemble rassurant de points de repère; dans un univers où beaucoup de choses sont nouvelles, il est réconfortant pour le baladin de retrouver des éléments connus (les personnages). Craquelin est l’adulte sécurisant, Poly l’animal copaincâlin, Gribou, Pistache et Boulon des enfants comme lui auxquels il peut s’identifier (s’ils s’en sortent dans la vie, pourquoi pas moi ?)… Et si on fait autre chose ? ➤ Bien sûr, il s’agit d’une proposition parmi d’autres. Certaines ribambelles fonctionnent avec d’autres personnages, d’autres univers imaginaires. Ce n’est évidemment pas un problème. Et si les outils proposés les intéressent, rien ne les empêche de garder les objectifs de base et de les envelopper dans un autre emballage ! ➤ De plus, l’existence d’un cadre imaginaire ne signifie pas la mort des autres, au contraire ! Il ne s’agit pas de caser un poney dans chaque activité ! Place aux petits Martiens, aux Indiens, aux Barbapapas, au monde des insectes…

A la ribambelle Le cadre imaginaire “Baladins” est très riche en significations. Il contribue à créer un climat gai et familial, propice à la prise de confiance : le baladin est un artiste, découvrant ses talents, ceux des autres et toutes les richesses du monde à travers ses nombreux voyages en roulotte. La Légende des Baladins raconte, en plusieurs épisodes, l’origine des baladins, leur mode de vie, leurs grandes découvertes. Ces histoires sont proposées pour permettre d’introduire très naturellement les outils de la ribambelle, sans grand discours explicatif. La vie quotidienne est rythmée de différentes chansons qui introduisent joyeusement des moments précis. La devise du baladin l’appelle à s’ouvrir avec bonheur aux autres : “Tous copains”.

A la meute Le cadre du Livre de la jungle offre à la meute différentes ressources imaginaires pour atteindre son objectif d'apprentissage de la vie avec les autres. Mowgli, petit d’homme élevé par les loups, amène les louveteaux à découvrir les joies et les difficultés de la vie en groupe. A travers les personnages que Mowgli côtoie, Baloo, Bagheera, Frère gris, Shere Khan, les loups de Seeonee… il découvre la jungle, son peuple et il se découvre lui-même. Chaque personnage de la jungle est une personnalité aux multiples facettes : il a des qualités mais aussi des défauts. Tout comme chaque être humain. Connaître ces personnages permet à Mowgli de mieux se comprendre avec ses contradictions et ses désirs. Le Peuple de Seeonee a vécu des conflits, des moments difficiles. Il a aussi connu de grandes chasses, des bonnes et des mauvaises périodes. Ce qu’il a vécu peut à certains moments permettre à la meute de comprendre ce qu’elle vit.


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Plusieurs maîtres-mots lancent une invitation à vivre des valeurs importantes. De nombreuses chansons, danses et expressions créent le sentiment d’appartenance à la meute. Elles distillent aussi, çà et là, quelques messages bien intéressants à discuter avec les louveteaux. La devise de la meute “De notre mieux” invite chaque enfant à aller le plus loin possible, en fonction de ses possibilités et non à être “le plus fort”. Chaque sizaine se choisit un cri, pour exprimer son envie ou sa manière de répondre à cette devise.

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La devise “Toujours prêt” est un nouvel appel. Elle invite à être disponible, à répondre aux demandes de coups de main, à s’engager à fond dans ses aventures, à s’équiper en conséquence. Elle est un regard particulièrement enthousiaste sur la vie. Chaque patrouille se choisit un cri, pour exprimer son envie ou sa manière de répondre à cette devise.

Le Tally de patrouille ou de troupe Le Tally de patrouille se situe à mi-chemin entre le journal intime et le livre d’or : il contient les éléments importants ou anecdotiques vécus par la patrouille ou la troupe. Souvent, pendant l’année, un éclaireur reprend le tally chez lui pour y inscrire le compte rendu de l’activité vécue. Au camp, la rédaction du tally est l’occasion de faire le point sur la journée. La patrouille se réunit pour faire conseil. Un ou plusieurs éclaireurs le rédigent juste après, pendant que les autres resserrent quelques brelages, terminent la vaisselle, changent les paroles d’une chanson…

Un des outils pour exploiter cet imaginaire : le Traces de loup Quatre cahiers vont accompagner le louveteau dans tous les grands moments de sa vie de louveteau mais aussi dans la vie quotidienne de la meute. Chaque cahier correspond à une année; les textes et les illustrations sont donc adaptés à chaque âge. L’objectif de cet outil est de permettre au louveteau de garder des traces de ce qu’il vit à la meute. Le Traces de loup étant personnel, le louveteau est libre de l’utiliser comme il le souhaite, même à la maison. Mais le staff peut aussi l’utiliser à différents moments de la vie de la meute. Les quatre Traces de loup forment un tout et contiennent des explications sur les traditions typiques des louveteaux, des histoires du Livre de la jungle, des conseils pour mieux vivre avec les autres, des trucs et astuces pour le camp, des endroits pour garder des souvenirs de ce qui s’est vécu… Chaque année, le louveteau pourra noter, sur une ligne du temps, son endroit de camp, le nom de sa sizaine, les mowhas auxquels il a participé, les grandes chasses... A la troupe Le mot “éclaireur” fait référence à celui qui va de l’avant, qui se débrouille avec ce qu’il trouve, qui invente ce dont il a besoin. Débrouillardise, aventure, idéal de service, vie dans la nature... autant d’ingrédients naturels pour aider les scouts de cet âge à construire avec les autres.

Le bruit court que le plus beau tally est celui de la patrouille de Mitacq, le dessinateur de la patrouille des Castors, qui aimait dessiner dans la marge comme tout artiste en herbe. Avec le temps et la technologie, certaines patrouilles ont remplacé le grand livre et les crayons par une page web et des photos numériques, d’autres ont préféré réaliser de grands posters ou des montages PowerPoint...

Au poste Le pionnier est celui qui part à la découverte d’un monde nouveau. Il s’engage à fond pour aller au bout de ses rêves : il apprend pour cela à opérer des choix conscients et critiques. Sa devise “Plus fort, plus loin” invite à se dépasser pour vivre de manière enrichissante cette dernière étape du parcours scout.

La symbolique propre à un groupe Le réservoir des symboles n’est pas fermé, que du contraire ! A l’occasion d’un camp, d’un projet, d’un thème... ta section peut créer des éléments nouveaux ou en transformer d'autres : une chanson, un geste, un coin particulier dans le local. Ces symboles “maison” auront une durée de vie limitée à la présence de leurs inventeurs; très vite, ils n’évoqueront plus rien pour personne et devront disparaître pour laisser la possibilité à d’autres de surgir au détour d’un événement.


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3 Des moments symboliques précieux

Les passages Pour les scouts, les moments de passage d’une section à l’autre sont souvent des moments délicats. On redevient le plus “petit” après avoir été le “vieux”. On quitte sa sizaine, ses animateurs, son local. Mais on peut aider à ce que cela se passe bien ! En préparant ce temps des passages par des rencontres avec les autres sections et par un discours positif et enthousiaste sur tout ce que les scouts concernés auront la chance de vivre dans quelques mois. Les louveteaux, par exemple, sont invités à vivre cela dans un moment symbolique appelé Course du Printemps. Lors de son départ, le pionnier écoute le récit de sa saga par ceux qui restent. C’est le dernier cadeau qu’il reçoit dans son parcours scout : ceux qui restent lui chantent ses exploits, le célèbrent tel qu’il est. Il est invité à laisser une trace visible de son passage dans le groupe, petit symbole qui l’aide à partir vers de nouveaux projets.

L’accueil D’une branche à l’autre On peut dire qu’à la ribambelle, tu as une sacrée responsabilité : tu vas accompagner les tout premiers pas de tes baladins dans le scoutisme ! Premier accueil, première réunion scoute, premier cadre imaginaire, premier week-end, première fête d’unité, premier camp ! A un âge où le besoin de stabilité et de repères se fait particulièrement sentir, le baladin mérite qu’on l’aide à digérer toutes ces nouveautés en douceur. Le mot d’ordre : qu’il se sente en confiance… Lorsqu’un enfant arrive à la ribambelle, il devient non seulement baladin… mais aussi scout ! Cette grande entrée mérite d’être saluée comme il se doit ! Les animateurs Baladins auront aussi le plaisir d’aider les parents qui connaissent moins le scoutisme, à comprendre ses ambitions éducatives. Après deux ou trois réunions à la meute, l’ancien baladin devenu louveteau est présenté un peu plus longuement à tous par deux anciens. C’est le premier lien. A la troupe, la fête de l’adhésion, également après quelques réunions, remplit une fonction similaire. Le totem et le qualificatif sont deux cadeaux qui arrivent au terme de la première année. La troupe, qui a appris à connaître le scout, le reconnaît comme une personne unique : elle prend le temps de réfléchir à sa personnalité pour lui offrir un nom d’animal qui célèbre sa présence incomparable dans le groupe. Le “quali” met en exergue une de ses qualités, jugée particulièrement appréciable. Au poste, l’accueil des nouveaux est le premier projet de l’année : il s’impose pour permettre aux pionniers de manifester leur ouverture aux nouveaux et leur envie de construire rapidement avec eux de nouveaux projets. L’animateur doit être particulièrement attentif à mettre toute sa section en projet d’accueillir de nouveaux membres. C’est entre pairs que cela se joue ! Le staff aide à arrondir les angles : il soutient ceux qui semblent un peu en difficulté pour s’intégrer et refuse toute attitude de jugement ou de moquerie. Car ne rien dire serait cautionner !


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Le week-end d'accueil Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? Dire bonjour c’est bien, souhaiter la bienvenue c’est mieux ! Réellement accueillir, c’est tout un art ! Prendre du temps, au travers d’un week-end, donnera plus de force à l’accueil. >>>>>

POURQUOI LE WEEK-END D’ACCUEIL CHEZ LES PIONNIERS ? La vie au poste dure deux ans. Il en résulte que chaque année, la composition du groupe est fortement modifiée. En moyenne, une moitié est remplacée par de nouveaux arrivants. Il est donc important de créer rapidement une cohésion et des racines. Cela ne peut passer que par un vécu commun (autre que rêver ensemble des heures durant sur les projets futurs). >>>>>

D E R R I È R E L’ E N J E U , D E S O B J E C T I F S

intégrer

les nouveaux

souder

le nouveau groupe

créer

des liens entre anciens et nouveaux

expliquer

le local, le matos, les détails techniques (les clés, les interrupteurs…)

entendre

les envies les rêves

faire germer les premiers projets négocier

les habitudes les règles de vie

rédiger

la charte du poste

transmettre l’histoire du poste >>>>>

COMMENT S'Y PRENDRE ? Destiné à qui ? Pour les nouveaux pionniers préparés par les autres membres du poste. C’est à la fois le dernier projet (sur certains aspects dont les sagas) du poste tel qu’il est puisqu’il assure sa “continuité” et, en même temps, le premier projet du poste qui se crée. C’est l’occasion pour les “nouveaux” de deuxième année de s’investir à fond dans ce projet d’accueil.

A vivre quand ? L’accueil doit évidemment se vivre dès les premiers moments de l’année. Il faut donc le prévoir sans tarder ! Le temps passe vite ! Au-delà d’un moment, l’accueil peut aussi être considéré comme un processus. Les éléments qui le composent seront alors étalés dans le temps. >>>>>


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Le week-end d'accueil

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Rôle des animateurs Les animateurs doivent donner l’étincelle pour démarrer le moteur. Avec les aînés, ils entrent en dynamique de projet pour préparer le week-end. Ainsi, ils les impliquent réellement autour de l’accueil des nouveaux. Les animateurs veilleront à prendre en charge certains aspects, certains moments du week-end. Ils pourront ainsi surprendre les pionniers. >>>>>

UN WEEK-END EN QUELQUES INGRÉDIENTS — — — — — — — — — — — — — — — —

une mise en scène, un scénario des moments en groupe des moments à deux, un ancien et un nouveau un geste symbolique pour accueillir chacun un repas de fête des jeux pour faire connaissance un parrainage une activité de coopération un défi de groupe pour générer l’entraide une soirée délire (humour décalé…) une marche nocturne une activité fun, intense un raid un nom pour le groupe, un slogan une chanson, une œuvre d’art à créer ensemble … >>>>>

DES PETITS PLUS… Un cadeau de bienvenue : l’insigne des pionniers. Un moment fort autour des sagas (vers début octobre) : une occasion de transmettre aux nouveaux l’histoire du poste en invitant les anciens pour leur raconter leur histoire vue par les “ amis d’aventures ”… Des gestes sympas : — — — — — — —

une invitation fun à la première réunion des chaises au nom des nouveaux un tee-shirt du poste une invitation à poser sa main sur un mur du local un écusson au nom du poste une liste (prénoms, gsm, mails) actualisée sur le panneau actu … >>>>>


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Départ : la Trace et la Saga Q U ’ E S T- C E Q U E C ’ E S T, C O N C R È T E M E N T ? La Trace, un concept simple : l’animateur propose au pionnier sur le départ de laisser une marque visible de son passage au poste. Il est important qu'elle reste accessible à tous (dans le local). Des exemples… une bûche, une épée ou la poutre du local gravée

une réalisation (table, chaise, statue…)

une poterie signée

un blason symbolisant la personne

son empreinte de main sur le mur

un enregistrement de voix, d’images

un texte dans le tally

un objet personnel dans une vitrine du local…

une mèche de cheveux dans un petit sachet un masque en plâtre du visage une bougie self-made une tuile peinte une photo gag un tagg

La proposition de la Saga est inspirée des chants nordiques (du même nom) qui contaient les aventures et les exploits des Vikings au retour des grandes navigations de découvertes. Dans nos postes, chaque pionnier qui quitte est mis à l’honneur par un plus jeune, le temps de la présentation de sa Saga. Elle évoquera ses particularités, sa personnalité, des souvenirs, des anecdotes de la vie au sein du groupe, des moments forts de la vie commune et ce en quoi le pionnier a marqué le poste. >>>>>

POURQUOI LA SAGA CHEZ LES PIONNIERS ? Quitter le poste, c’est non seulement quitter l’aventure des pionniers mais aussi le statut d’animé dans le scoutisme. C’est un départ vers d’autres engagements... Prendre du temps pour évoquer le passé commun, c'est l'ancrer dans l'histoire de l'individu. Plus les piliers de la vie d'un jeune (espérons que le scoutisme en est un !) sont consolidés, plus il aura confiance en lui pour se lancer vers des horizons nouveaux. C’est donc important de marquer le coup, de fêter ce départ à la hauteur de l’émotion de celui qui part; preuve de l'amitié que le groupe lui porte. Dans ce qui permet aux grands ados de se construire, la notion de “groupes inscrits dans une histoire” est riche. Nos postes sont de ces groupes qui apportent beaucoup parce que chargés de repères. Bien que la “tribu de personnes” change chaque année, le nom du groupe, ses symboles, ses valeurs et son expérience perdurent. La trace et la saga permettent de rendre ces éléments concrets sans en faire un grand discours. >>>>>


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Départ : la Trace et la Saga

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COMMENT S'Y PRENDRE ? Quelques trucs pour construire une Saga 1. Il faut d’abord désigner un “diseur de saga”: un pionnier qui va coordonner la construction et la présentation de la saga d’un des anciens. Pour le choix de ce diseur, penser à des petits plus sympathiques, c'est déjà faire le premier clin d'œil : Guillaume s'occupe de son “ancien” parrain, Julie de son p'tit ami, Claude de Ben avec qui il s'est égaré en hike… L'animateur veillera à ce qu'il y ait un “diseur de saga” pour chaque pionnier qui quitte le poste. Il peut aussi en prendre une en charge.

2. Le diseur de saga se renseigne sur le partant : ses propres souvenirs, les échos des anciens, les idées des animateurs, les traces photos, vidéo… Le contenu de la saga de quelqu’un est nourri par les anecdotes de sa vie en groupe, de sa personnalité, de ses particularités, de son engagement... L'animateur aidera, si nécessaire, dans la recherche d'informations.

3. Il faut ensuite imaginer la manière de présenter la saga.Varier les supports rendra le moment plus festif parce que non répétitif. Place à l'humour, la fantaisie et l'imagination : chanson, poème, vidéo, montage dias, peinture, sketch, journal, jeu, spectacle (cirque, marionnettes), mimes, BD, oraison funèbre avec décorum... ou combinaison de différentes techniques. Le tout est que cela soit respectueux et amusant tant pour le partant que pour le reste du public. L'animateur jouera le relais sur les choix de supports pour favoriser la diversité.

4. L’étape suivante est de mettre le contenu (message, idées...) dans le contenant (support choisi). Attention ! Il vaut mieux court mais bon. L'animateur s'assurera que toutes les sagas se préparent. Il serait dommage qu'un ancien se trouve lésé à cause de la nonchalance de son diseur de saga.

Quelques trucs pour la fête des Sagas Prévoir une date et réaliser une invitation officielle et sympa des pionniers mis à l'honneur à cette occasion. Choisir un lieu original (local décoré pour la circonstance), un bois avec des flambeaux, un ancien lieu de week-end… Imaginer un accueil spécifique et un emballage global (pourquoi ne pas clôturer par un repas festif ). Un fil conducteur ou un présentateur général évitera les blancs entre les différentes sagas. A l’issue de la saga, le “diseur de saga” remet au partant un petit cadeau symbolique rappelant un ou des souvenirs, ainsi que le support de la trace si c'est possible. Des photos pourront toujours lui être offertes par la suite. Prévoir un moment de réponse, de réaction de celui qui est fêté. En fonction du type de traces utilisées dans le poste, il peut être intéressant d'en introduire la réalisation pendant que les autres pionniers préparent la suite de la soirée.


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Départ : la Trace et la Saga

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A vivre quand ? Cette fête n'a vraiment de sens que si le groupe la vit en début d'année. Deux propositions :

Soit entre les pionniers qui viennent de vivre l'année ensemble.

Soit avec le poste nouvellement composé et les anciens en invités.

Avantages

Avantages

Les nouveaux et les anciens ont leur moment respectif de fête : les uns ne volent pas la vedette aux autres.

Les nouveaux découvrent la vie du poste et son histoire au travers des sagas.

Les “anciens” vivent ce moment avant de quitter le poste. Les seules personnes concernées (re)vivent ces rétrospectives. Il faut alors l'organiser au plus tard la veille des passages; cela signifie une préparation dès la deuxième quinzaine d'août.

Les anciens peuvent vraiment être invités en hôtes. Eviter de reporter la fête aux calendes grecques. Si elle arrive trop tard (après octobre), elle perd de son intensité.


petites idĂŠes, grands projets


La méthode scoute Les sept éléments

6. La nature

1 La nature, un cadre de vie à privilégier 2 La nature, c’est donc un lieu idéal pour l’action 3 Notre pari : vivre pour aimer

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La nature, un cadre de vie à privilégier

eut-on imaginer passer ses réunions à l’intérieur ? C’est pourtant ce que font nos ministres, les comités de bals et fêtes ou les cercles horticoles ! Comme tout être humain, le jeune a besoin d’air et d’espace. Mais la nature lui offre bien d’autres choses encore, toutes utiles à son développement, toutes particulièrement efficaces pour donner du goût aux autres ingrédients de la recette scoute.

Quelles sont donc les saveurs du terroir “nature” ? Tout au long de l’année, la nature est un formidable terrain d’aventures pour les petits comme pour les grands.

La nature offre aussi une grande aventure intérieure : elle offre du calme pour réfléchir, s’apaiser ou rêver.

Aventure physique, tout d’abord. La nature, c’est grand. C’est un peu difficile aussi : la route est longue, il manque de nombreux ponts au-dessus des rivières, le thermomètre n’est jamais réglé comme on voudrait, cela donne souvent soif ou faim. La vie en plein air met régulièrement nos artistes face à certaines de leurs limites. Seul ou avec l’aide des autres, il faut faire avec, patienter ou trouver une solution : la vie dans la nature demande souvent d’être un peu inventif ! Mais la nature impose aussi des règles non négociables… auxquelles il est intéressant d’apprendre à se plier.

Elle est encore un énorme réservoir d’émerveillement : chacun peut y trouver des endroits qu’il trouve superbes, des arbres qui le fascinent, des tapis de pâquerettes à n’en plus finir... et se sentir tout simplement heureux d’être là. C’est peut-être “bête” mais cela aide à vivre ! Enfin, la nature et tous ses éléments vivants ont le don d’étonner, de rendre curieux, d’amener des questions : d’où cela vient, comment cela marche, qui a pensé à tout cela ? Et l’esprit de chacun travaille à sa manière pour trouver des réponses. Au contact de la nature, Xavier se sent un des éléments vivants d’un vaste ensemble. Le voici face à quelque chose qui le dépasse… il y réfléchit. Il éprouve peut-être aussi une autre vision du temps : dans la nature, il y a des cycles, des saisons qui vont et viennent. Il y a aussi une certaine lenteur : l’arbre grandit sans que je le vois, il était sans doute là avant moi et me survivra peut-être. La nature initie donc à une autre logique que celle de nos sociétés conditionnées par la vitesse et l’immédiateté.

L’esprit d’aventure habite presque tous les garçons, mais cette aventure, il est difficile qu’ils la découvrent dans nos villes surpeuplées. Baden-Powell


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2 La nature, c’est donc un lieu idéal pour l’action

La nature est riche de mille découvertes possibles... à condition que nous y emmenions nos scouts. Les emmener, mais pour y faire quoi au juste ? Facile... de l’action ! Eh oui ! Notre but n’est pas que Nicolas sache identifier les différentes essences de conifères ou les neuf familles de champignons à pois rouges ! La connaissance scientifique, ce n’est pas notre rôle ! La nature est un lieu pour vivre, jouer, dormir ou créer quelque chose.

Mais peut-être ne suffit-il pas de les y emmener : lors d’un bivouac (au sens où nous l’entendons dans le chapitre La découverte) ou simplement sur le chemin du retour du jeu, les inviter à réfléchir à ce que ce cadre naturel leur apporte, à ce qu’ils aiment dans une prairie, un bois, un sentier… c’est encore une occasion pour eux de prendre conscience de leurs découvertes.

3 Notre pari : vivre pour aimer

Et le respect de la nature ? Comment y éduquer ? Le scoutisme fait le pari que c’est en vivant des moments intenses dans la nature que chacun sera amené à l’apprivoiser, à s’y sentir bien et… à l’aimer. Il la respectera alors comme on respecte une personne que l’on commence à connaître ou comme un lieu qu’on aime. Cette éducation par l’action, par le vécu semble plus efficace qu’un long discours de conscientisation, voire de moralisation. Il n’empêche, bien sûr, que des éléments basiques de préservation de l’environnement doivent être transmis : on ne fait pas n’importe quoi parce que cela a telle ou telle conséquence. La nature n’est pas une proie pour l’homme : elle lui a été confiée pour qu’il la préserve. Avec ses expériences, avec ses découvertes, le scout pourra ainsi comprendre que la nature n’est pas une propriété conquise et inépuisablement exploitable mais un dépôt dont nous sommes les intendants responsables.

D’une branche à l’autre Pour le baladin, la forêt, les rivières, les animaux ont vraiment beaucoup d’importance : ce sont les lieux ou les héros de nombreuses histoires qu’il vit ou qu’il entend. La nature lui offre de multiples sources d’émerveillement. Il collectionne volontiers quelques-uns des trésors qu’elle offre. Les jeux de découvertes sensorielles (toucher un arbre, se coucher et, relever tous les bruits entendus, distinguer des odeurs) aident à entrer en relation avec cet univers vivant. A la meute, ces activités sont poursuivies. Elles commencent à prendre une dimension plus forte : on se met à construire des tanières, à marcher plus longtemps. L’émerveillement et la curiosité ont cédé la place à une volonté de comprendre : des ateliers d’expériences ou de réalisations avec les éléments naturels sont idéaux !


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L’éclaireur va vivre encore plus dans la nature : il campe, Le pionnier continuera sans doute cette vie active dans la cuisine sur feu de bois, se lave avec l’eau de la rivière. Il y vit nature. Elle peut être le terrain de choix d’un exploit. Ou de longues aventures ! Il importe de ne pas donner à la natupeut-être y mènera-t-il l’un ou l’autre projet utile à l’envire une image négative ; il faut pour cela lui permettre aussi ronnement : cela lui permet de faire le point par rapport à de profiter de tout ce que la nature apporte à l’homme : le ce lieu, à ce qu’il lui apporte et réciproquement. Mais la calme, le ressourcement, la beauté. Elle n’est pas uniquement nature peut jouer un autre rôle dans son développement : un milieu plein de ronces et de neige ! Et chacun doit elle est un lieu idéal pour s’arrêter, réfléchir, débattre sereiapprendre à trouver son rythme par rapport à elle : quelles nement, se sentir heureux dans l’amitié ou la complicité, sont mes limites quand je marche, quand j’ai froid... La vie penser au rôle qu’on aimerait jouer dans le monde. La natufréquente dans un camp en plein air est aussi l’occasion re… source d’inspiration complice et paisible pour un jeune pour lui d’être informé des règles élémentaires pour éviter qui apprend à faire ses choix, avec tous les tourments que que notre présence ne soit destructrice. Quand Nicolas cela suppose. devenu Puma se lave à grand renfort de savon au milieu de la Semois, il ne devine Peur du noir peut-être pas que les truites Certains ont peur des grands espaces, ont peur du noir, n’aiment pas l’eau à bulles... peur de la forêt. Et ces peurs n’ont pas d’âge. Il te faudra lui dire ou lui expliquer suffaire avec, tenter d’aider un peu celui qui en souffre en fira sans doute ! On peut l’écoutant ou en lui permettant d’apprivoiser un peu aussi aller à la rencontre mieux la nature, à son rythme. Parfois, les craintes d’une personne qui vit réguremontent à un “bon vieux jeu de nuit pour faire peur”... lièrement dans la nature : C’était peut-être pour l’un ou l’autre le premier contact l’agent local des forêts, par avec la nature nocturne... et il fut désastreux, refermant exemple. bien des chemins pour très longtemps. Le monde réel est parfois très étrange pour quelqu’un qui ne le connaîtrait que de loin ou que par écran interposé. Or on n’a jamais guéri personne d’une peur en l’obligeant à l’affronter brutalement.


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Festival d’activités nature Avec les enfants (Certaines activités sont facilement adaptables pour les aînés, d’autres idées page suivante) Observer des insectes, des feuilles, des brindilles dans une petite boîte-loupe (et découvrir leur nom dans un livre pour les plus âgés). Faire un vrai élevage lors du camp (poules, lapins, lombriculture, fourmilière…). Jouer un stratégo suivant la pyramide alimentaire. Chaque enfant reçoit la photo ou le dessin d’un être vivant de nos forêts. Il doit le mimer aux autres. Amener un baladin ou un louveteau à un endroit donné, les yeux fermés. Il peut ouvrir les yeux trois secondes puis on l’emmène plus loin. Il doit alors retrouver l’endroit aperçu. Faire de la confiture de myrtilles qu’on a cueillies soi-même. Se fabriquer un badge avec des éléments colorés de la nature (avec de l’adhésif double-face). Réaliser un moulage avec des objets trouvés dans la nature (on les enfonce dans de la terre glaise puis on verse du plâtre sur le creux obtenu, après avoir “clôturé” les côtés). Fabriquer des parfums (en mettant divers éléments de la nature dans des petits pots hermétiques). Un parcours de 15-20m est semé d’objets fabriqués, certains sont visibles, d’autres pas. Les enfants passent un à un et essayent de les repérer. Fabriquer des instruments de musique ou des marionnettes à partir d’éléments ramenés du bois. Se déguiser et se maquiller avec des éléments naturels pour un jeu d’approche.

Chaque scout sait que, quand il lève le camp, il y a deux choses qu’il faut qu’il laisse derrière lui : 1. Rien 2. Ses remerciements : à Dieu pour la joie qu’Il lui a donnée et au propriétaire du terrain qui lui en a permis l’usage. Baden-Powell


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Festival d’activités nature Avec les adolescents (Certaines activités proposées ci-dessous sont facilement adaptables pour les plus jeunes)

z-nature

quiz Veillée et plus partiée est la nature ill ve la ts de e Le thèm t été découver éments qui on él s le t, t rê en fo m la re u, culiè p (l’ea oximité du cam récemment à pr uvent venir du pe ns tio es » Les qu les animaux...). série « Copains rre » ou de la te de rt Ve « r dossie ilan. éditée chez M Komenkicourt On propose plusieurs courses aux scouts. Le but n’est pas d’être le plus rapide mais d’être le plus proche poss ible du temps d’un animal. — Le 1m hérisson : 20 sec — Le saut de la grenouille (départ accroupi donc) : ht 1m ou lg 3m — Le 10 m lapin : 0,64 sec (56 km/h , impossible donc pour l’homme) — ... Test d e compara iso

n l’homme et l’arbre entre

Un petit quiz z — Commun : naître, gran dir, respirer, rer, manger, transpiboire, dorm ir, se malade et m ourir. (L’arbre défendre, être mange par se racines, il do s rt car il cess e toute activi pendant quel té ques semaine s d’hiver, il se défend avec ses piquants , ses poisons ombre, ses ra , son cines) — Arbre se ulement : re pousser — Homme seulement : marcher, parl er et agir.

Oukilèlenord Chaque scout doit positionner un bout éde bois sur un cadran commun, repr ie vérif on Puis . nord le lui sentant pour qui es indic les rde rega on et mble ense permettent de le vérifier.

Komen kile

st

Certains végéta ux sont assez impressionnan par leur taille et ts d’autres caract éristiques. L’animateur fait deviner les diffé rents records demandant au en groupe d’essaye r de les visualise On joue à “plu r. s grand ou plus petit” quoi ! — La circonfé rence d’un séqu oia moyen : 30 m — La hauteur de la plus haute jonquille : 1,55 m — La taille de la plus grande feuille de palm 20 m x 3,50 m ier : — La circonfé rence du cham pignon comestib le plus grand : le 2,64 m — ...

Le grand X

de l’écoute

Par 2 ou 3, les scouts s’isolent avec une feuille de papier et un bic. Ils s’asseyent dans la même direction et écoutent. Ils doivent noter ce qu’ils entendent en le situant sur un dessin en X. Après 5 minutes, ils comparent leur écoute.

Le kim des paires L’animateur cache sous un drap 10 végétaux/animaux trouvés sur le site. Il les montre 1 minute aux scouts qui ont 5 minutes pour trouver les objets et faire un montage identique.

Safezcombien Chaque scout doit apport er un ou plusieurs objets recueillis dans la nature pour un poids total de 1kg . Puis on vérifie ensemble et on regarde les indice s qui permettent de le vérifie r.

Chacun

cherche son arbre Les scouts se regroupent par paire. Un scout a les yeux bandés. L’autre le guide (le porte) vers un arbre. Le scout aux yeux bandés doit alors sentir, toucher, prendre un maximum d’informations sur son arbre. Il est ensuite ramené à son point de départ puis, les yeux ouverts, il doit retrouver son arbre. (Un concours n’est vraiment pas nécessaire).

oir

ir Miroir-m ntement avec un le Se promener ntal, tourné miroir à l’horizo é juste au-desvers le ciel, plac erver ainsi les sus du nez. Obs des arbres… nuages, la cime


La méthode scoute Les sept éléments

7. La relation

1 La relation... un ingrédient qui ne manque pas de piquant 2 Nous proposons une relation pas comme les autres 3 Petits problèmes et grandes questions

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1 La relation... un ingrédient qui ne manque pas de piquant Sans une relation de qualité avec chacun de tes scouts, tout ton boulot s’écroule, tout est vide. Il faut d’abord qu’il y ait rencontre entre des personnes, entre toi et tes scouts, pour que les découvertes, les aventures en petits groupes ou l’éveil aux valeurs puissent exister et avoir du sens. La relation, c’est sans doute l’aspect le moins “technique” (mais après tout, les autres le sont-ils ?) de la méthode scoute : tout y est affaire de rapports humains, de passion, de

sentiments, de manières d'être. On peut certes se former longuement à la relation, aux modes de communication… Reste qu’à un moment, il faut oser la vivre, oser faire le pas de l’enrichir avec un peu de soi ! Ce défi passionnant n’est pas simple : tu peux y prendre des coups, tu peux en donner aussi. Aucun groupe n’est évident à gérer, aucun enfant ou adolescent n’échappe à des périodes compliquées ou à des réactions décevantes.

2 Nous proposons une relation pas comme les autres Tu as bien des atouts dans ton jeu pour offrir une chouette relation à tes scouts : tu es jeune, tu ne te prends pas au sérieux et tu ne ressembles ni au prof de physique, ni à papa, ni à maman. Les scouts trouvent sympa d’avoir des animateurs avec qui on peut parler de choses qu’ils comprennent parce qu’ils sont “ grands sans être comme les grands ”. A la fois ami, grand frère, guide, modèle... , tu vas pouvoir éduquer (si, si, c’est le mot) grâce à une relation étonnante... basée sur au moins huit qualités inégalables.

La confiance Pour permettre à chaque scout d’être acteur de ses découvertes, il faut que tu lui laisses de l’air et du temps. Nous devons faire confiance. Et le montrer. Clémence osera alors mener son projet d’arriver avec de nouvelles idées pour le prochain hike de patrouille ! Enzo osera alors se proposer comme gardien lors du prochain match de hand-ball. Les scouts sont par nature assez créatifs, ludiques, entreprenants : à nous de leur dire : “Vas-y ! ”.

Un sourire a deux fois plus d’effets qu’un grognement. Une tape sur l’épaule est un stimulant plus efficace qu’une piqûre d’épingle. Baden-Powell

La confiance, nous l’offrons sans a priori, sans demande de garantie. Il y aura des erreurs... parce que tu auras donné la possibilité de faire des essais. Ensemble, on en discutera, on se demandera comment les choses se sont passées et comment on pourrait s’y prendre la prochaine fois. Comme adulte, ton rôle est évidemment de prévenir le scout des dangers dont il n’a pas conscience. Faire confiance ne veut pas dire abandonner.


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L’attention à chacun

L’authenticité

Chaque scout est unique. Je lui découvre des besoins et lui, de son côté, exprime des envies. Le scoutisme fait le pari d’avoir une oreille très attentive pour tous ces jeunes très différents les uns des autres et absolument originaux. Le scoutisme invite à s’occuper de chacun des membres du groupe individuellement plutôt que de la masse.

Souvent, Aurélien et ses copains t’assaillent de questions. Ils aimeraient savoir comment toi tu vis, ce que tu penses, si tu crois en Dieu, comment tu t’en sors dans les études. Les scouts ont besoin, pour construire leur propre personnalité, de rencontrer des personnes vraies, qui ont aussi des problèmes, des questions, des joies. Grâce à toi, cette rencontre entre des personnes est possible : en acceptant de te dire un peu, en osant exister en dehors de ton animation, en disant tout simplement “je”, tu fais le cadeau de ton estime : tu leur parles “d’Homme à Homme”. Une petite remarque : c’est évidemment très enrichissant pour un scout de te découvrir. Y compris de t’entendre parfois reconnaître ta fragilité, tes doutes. Jusqu’à un certain point toutefois : il a besoin d’une certaine sécurité pour grandir… il n’a pas les épaules assez larges pour te servir de confident ! Et il est clair qu’on ne peut pas tout entendre à n’importe quel âge !

Pour toi, cela veut dire simplement être là, l’oreille disponible. Pour être ouvert aux rêves, aux goûts, aux réactions de chacun. A ses difficultés aussi.

Les repères Il est important d’oser dire “non” à certaines demandes, à certains gestes : un enfant comme un ado a besoin de limites claires pour évoluer. Sans cela, il se sent seul. « Il me laisse tout faire, de toutes façons, il s’en fiche, il n’a pas le temps ». Dans une société, l’adulte est celui qui est garant de la sécurité et de la règle. Il est bien entendu parfois plus facile de laisser faire que d’interdire. Mais les scouts sont les premiers à remercier à leur manière les personnes qui les aident à se situer, à se dépasser ou à se retrouver.

Le sens Un groupe ou un scout a le droit de comprendre le sens de nos décisions, de nos actes, de nos gestes. Cela prend aussi un peu plus de temps... mais tant qu’une personne ne perçoit pas le sens d’un fait ou d’une idée, elle ne peut y adhérer, elle ne peut que se bloquer.

Le positif Tout être humain a besoin de construire une image de soi positive. Il s’appuie sur cette estime de soi pour aller plus loin ou simplement pour digérer le présent. Une partie importante de l’image que nous avons de nous-mêmes provient des réactions des autres à nos comportements. L’animateur scout, par les encouragements qu’il prodigue, joue un rôle énorme pour aider un jeune à s’appuyer sur ses réussites, sur ses qualités. Un scout ne se sentira pas “ nul ” si nous mettons en lumière ce qu’il apporte. Renforçons positivement, cela ne lui arrive peut-être pas tous les jours ! Et quoiqu’il arrive, battons-nous contre les étiquettes négatives, qui enferment le scout au lieu de l’aider à progresser.

Le chef qui est un héros aux yeux de ses garçons tient dans ses mains un levier puissant pour leur développement, mais en même temps assume une grande responsabilité. Baden-Powell

La cohérence L’animateur, pour être un référent crédible, doit avant tout veiller à être cohérent : ses discours sont-ils traduits par ses actes ? Est-il juste ? Cette interrogation est fondamentale dans toutes les relations humaines. Quel exemple de relation suis-je en train de donner ? Il ne s’agit pas de créer ici une culpabilisation générale… mais simplement d’inviter à montrer ce qu’on est de meilleur !

Le respect des autres acteurs de l’éducation Parfois, le scout se confie et cherche des conseils ailleurs que dans sa famille… où cela se passe peut-être sous un climat orageux, à l’adolescence par exemple. Il est logique que la relation que tu proposes et le discours que tu tiens soient parfois très différents de ce que le scout vit avec certains membres de sa famille. Le dialogue avec les parents permet de comprendre certains de ces conflits de valeurs mais il serait vain de vouloir égaliser complètement les terrains : la personnalité se construit aussi par confrontation. L’essentiel reste de ne jamais dénigrer un proche qui, quels que soient ses discours ou ses principes, est important pour le jeune. De même, il est précieux de pouvoir renforcer l’action d’un autre partenaire éducatif : l’école. Un scout qui décroche peut trouver un fameux stimulant en son animateur qui l’encourage à étudier, même si c’est dur et qu’il a envie de faire autre chose.


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3 Petits problèmes et grandes questions Ce n’est pas parce que le sujet est complexe qu’il faut l’éluder. Voici quelques propositions de réponse à des interrogations fréquentes et légitimes d’animateurs scouts.

L’autorité En tant qu’animateur, comment se faire écouter lors d’un rassemblement, au moment d’expliquer un jeu, par exemple. Faut-il avoir l’air particulièrement sévère ? Un jeune doit en effet apprendre à respecter quelqu’un qui s’exprime. On ne peut transiger avec ce principe. Pour être écouté lors d’un rassemblement ou pour que les scouts soient attentifs à tes demandes, la meilleure garantie est l’intérêt de ce que tu dis. Un grand jeu attirant suscitera davantage d’écoute qu’une activité déjà faite trois fois. Après avoir capté l’attention du groupe, tu utilises différents médias pour communiquer : la voix, le regard, les gestes, un panneau, un exemple de prise “ au ralenti ”. Inutile de crier s’il y a déjà du bruit. Demande le silence calmement, attends-le si nécessaire. Les animateurs doivent se montrer solidaires de celui qui s’exprime. On peut se placer à côté des plus turbulents pour les encadrer.

La sanction Quand un scout triche, vole dans un magasin ou pousse un nouveau dans les orties, faut-il le punir ? Cela sert-il à quelque chose ?

L’attitude du chef a la plus grande importance, car c’est en grande partie sur son caractère que ses garçons mouleront le leur. Il faut donc qu’il envisage son rôle d’un point de vue beaucoup plus élevé que celui de ses convenances personnelles, et que, en vue du bien commun, il accepte de faire passer au second plan ses opinions à lui. C’est cela la vraie discipline. Baden-Powell

La sanction permet à une personne de prendre conscience qu’elle a transgressé une règle. Si on laisse tout passer, le risque est grand de créer l’impression d’une impunité pour le jeune ou d’un désintérêt de la part de l’adulte. Le choix d’une sanction doit toujours être proportionnel à la gravité de la transgression. L’objectif est éducatif : la sanction doit aider à comprendre la faute et, si possible, à la réparer. En aucun cas, il ne s’agit de chercher à abaisser, à humilier : cela n’amènerait qu’à une escalade ! Il s’agit de tourner ensemble la page, en retirant quelque chose. Parfois, la réparation n’est pas possible : le scout en faute doit cependant être amené à s’investir dans la consolation de sa victime, au-delà d’un “ pardon ” vécu comme une simple déclaration de circonstance.

Les privilèges Le staff peut-il se garder un bon repas dans une petite pièce rien qu’à lui ? Peut-il s’aménager quelques privilèges : des bonbons à volonté, du coca quand les scouts n’ont que de l’eau, l’utilisation du GSM alors que cela a été “ interdit” ? C’est évidemment notre cohérence qui est ici en jeu. Un groupe scout est une petite communauté qui se définit en principe des règles qui valent pour tous. Chacun de ses membres a les mêmes droits et les mêmes devoirs : se battre pour ce principe, c’est agir pour éduquer à la justice.


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La disponibilité Il est légitime que les animateurs aient besoin de souffler à certains moments ou de tenir réunion. Mais nous devons nous organiser pour offrir un maximum de disponibilités aux scouts. Les moments libres sont de belles occasions de passer du temps avec eux, de mieux connaître certains, de soutenir d’autres un peu en difficulté. La vie commune se gère ensemble. C’est une source de socialisation essentielle dans notre éducation par l’action. Il faut donc construire un esprit collectif. La cuisine est ouverte : c’est un bon lieu pour venir donner un coup de main. Bien entendu, à certains moments, pour des raisons de sécurité, elle n’est plus accessible qu’à quelques personnes. Un staff fort nombreux doit se méfier de la tentation inconsciente de se retrouver très souvent ensemble, sans les scouts. Quand ces moments se multiplient, il est précieux que l’un ou l’autre animateur attire l’attention des autres sur la dérive.

Les secrets et les confidences Un scout fait part à son animateur d’un secret bien embarrassant… qu’en faire ? La confiance que tu offres, tes scouts te la rendent très vite. La leur est aussi précieuse que la tienne. Parfois, des secrets se disent, une connivence s’installe. Hugo n’a sans doute pas envie que tu en parles à ses parents. Il aurait l’impression que

tu parles “sur son dos”, que tu le trahis… alors qu’il vit quelque chose de fort avec toi. Bien sûr, les parents ont le droit d’être informés des aspects fonctionnels de la vie du groupe. Ainsi, quand la sécurité du scout est en jeu (si l’on devient, par exemple, confident d’une situation de maltraitance), certains “secrets” ne peuvent être gardés... et il faut expliquer la situation au scout : on ne peut pas garder une information si lourde, il faut en parler pour que la situation change. Mais pour le reste, ce qui se vit entre les scouts et toi vous regarde… et les parents à qui on l’explique peuvent le comprendre. L’animateur d’unité, adulte reconnu comme tel par les parents, peut t’aider à gérer ces situations délicates.

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Les secrets reçus t’invitent parfois à l’action au sein du groupe. Si un scout te confie, parfois même à demi-mots, que les plaisanteries sur son poids commencent à devenir lourdes, tu peux chercher un moyen de les empêcher ou d’y mettre fin, sans pour autant révéler l’origine précise de ton intervention.

Les extrêmes : timides, agités et grandes gueules Comment réagir face à des enfants timides ou à leur contraire : des scouts qui prennent un peu trop de place ? Chaque scout est une personne unique, qui a droit à sa chance et à sa différence. A nous d’éviter d’en cataloguer certains dans des étiquettes fortes, lourdes et parfois galvaudées. Certains traits de caractère demandent un peu plus d’énergie, de tactique et de temps. Un scout qui s’exprime peu a besoin que les animateurs s’intéressent à lui. Ce n’est pas parce qu’il s’efface qu’il demande à être effacé. La timidité est complexe et vient de loin. Elle s’atténue par la mise en confiance discrète et régulière. Bien plus que par une stimulation rapide du type « Allez, ose ! Aie confiance ! »… qui ne fait en général que renforcer la difficulté. D’autres scouts ont besoin de s’exprimer tout le temps. Ils prennent plus de place. Cela cache parfois un grand malaise… mais nous ne sommes pas psychanalystes. Ces scouts demandent eux aussi un peu de patience. On pourra leur glisser parfois des invitations discrètes à laisser de l’air aux autres; on ne peut en effet les renforcer dans leur envahissement.


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Certains ont un autre besoin : bouger, faire autre chose, repartir sans cesse. Ils ont de l’énergie à revendre. Rien à voir cependant avec l’hyperkinétisme, un terme trop facilement utilisé, qui définit un véritable trouble dont les parents auront parlé si nécessaire. Les enfants remplis de vitalité ont besoin d’espace. Nous pouvons aussi les aider à canaliser ou utiliser leur énergie à travers des activités manuelles, artistiques ou sportives. Et il y a encore tous ces scouts un peu trop parfaits, trop conformes, qui pourraient passer inaperçus face aux “durs à cuire”.

La coéducation Que cherchons-nous avec la rencontre des deux genres ? Depuis 1973, notre fédération a choisi de proposer aux unités de passer en coéducation. La coéducation, c’est plus que la juxtaposition des deux genres. Il s’agit de permettre aux jeunes d’apprendre à respecter le rythme, les sensibilités et les aspirations de chacun. Chaque sexe valorise par exemple très différemment une activité. Pour les unes, un hike sera réussi si on s’est bien amusé et qu’on a bien discuté; pour les autres, il sera réussi si on a fait quelque chose de fort physiquement. En jouant, en mangeant et en s’organisant ensemble, filles et garçons peuvent développer des attitudes positives les uns envers les autres. C’est une proposition : plutôt que de vivre l’un à côté de l’autre, garçons et filles sont invités à se rencontrer dans le respect de leurs différences. Elle demande une utilisation nuancée. Au sein d’une section en coéducation, il est important qu’il y ait des moments où garçons et filles vivent des choses séparément, que ce soient des activités ou des moments d’échanges. D’autre part, il faut veiller à contrer la tendance naturelle à être plus exigeant avec les filles : souvent, on leur demande de prouver qu’elles savent faire autant si pas mieux que les garçons dans des activités conçues à la base pour ces derniers. L’inverse est plus rare…

La peur Une bonne trouille : parfois, ce sont les scouts eux-mêmes qui en redemandent ! Comme si le quotidien n’en offrait pas suffisamment d’occasions. Nombreux sont ceux qui aiment jouer avec leurs limites, émotionnelles notamment. La société valorise beaucoup les émotions fortes. Mais attention : ce n’est pas parce qu’un scout demande à être effrayé qu’il est capable d’assumer la peur commandée. Le scoutisme entend former des citoyens confiants. La confiance ne s’acquiert que par des expériences positives. La nuit s’apprivoise peu à peu, la solitude aussi. La peur ne se guérit pas par la peur… on ne s’habitue pas, on s’enfonce ! Pas question donc d’embarquer des scouts dans des expériences qui pourraient les marquer négativement. Ce serait trop facile pour une équipe de jeunes adultes de “ se marrer ” ainsi sur leur dos. Des activités comme un jeu de nuit simulant un accident ou un enlèvement, par exemple, sont strictement proscrites. Dans une activité avec des enfants, les personnages sont bien fictifs et doivent être identifiés comme tels : c’est un jeu, qui commence par « Il était une fois »…

Leur idole Un animateur peut-il devenir le modèle absolu d’un scout ? Animer, c’est être regardé. Il n’y a aucun doute, aucune échappatoire. Tout animateur est un modèle : il est regardé avec intérêt par les scouts, qu’il le veuille ou non, et sans pouvoir choisir les moments les plus favorables. Les scouts réagissent à son comportement, à ses paroles, à son look. Alexia a été épatée par les quelques mots que Pélican a dits à Nico quand celui-ci a tout claqué sur la table en disant “Je n’y arriverai jamais”. La façon dont il l’a encouragé, c’était impressionnant. Peut-être qu’un jour ou l’autre, elle s’inspirera de ce moment fort pour remonter en douceur, le moral d’une de ses copines de cours... Nous éduquons aussi par notre exemple. Pour qu’il soit source d’enrichissement, nous avons une solide référence : la Loi scoute. Les valeurs qu’elle propose nous appellent à être un modèle positif.


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Si un de nos scouts se met à faire de nous une référence absolue, il est important de l’inviter à chercher avant tout à connaître ses propres goûts, à créer sa propre personnalité. Mais cette phase d’identification fait partie de l’adolescence, elle n’est pas bien grave.

Un contrat peut être passé avec les intéressés. En cas de non respect, il faudra peut-être travailler avec les parents pour aider à résoudre ce problème. Nous ne sommes évidemment pas des thérapeutes mais nous devons aider à mettre en place l’aide nécessaire : l’alcoolisme chez les jeunes, cela existe vraiment !

Un bouc émissaire

Les produits psychotropes

Comment réagir quand un groupe met en œuvre ce mécanisme cruel mais naturel ? Enfance ne rime pas avec innocence. Les enfants et les adolescents sont régulièrement très cruels entre eux. Ainsi, dès 9 ans, un groupe peut mettre un de ses membres à l’écart et lui infliger des souffrances morales ou corporelles. Le bouc émissaire est choisi en raison d’une quelconque différence, physique ou psychologique. Le groupe se donne l’illusion de se souder davantage en s’alliant contre une faible victime. Un éducateur qui repère le phénomène doit intervenir. Sinon, il cautionne. La victime doit se sentir reconnue et protégée. Les coupables doivent réfléchir à leur attitude, au chemin qui les a conduits jusque-là et réparer leur faute, ne serait-ce que symboliquement, en présentant leurs excuses.

Qu’en pense le mouvement scout ? Comment réagir ? Le scoutisme respecte la loi en la matière. Un produit comme le cannabis est interdit. Mais quelle que soit l’évolution des textes légaux, il refuse le recours à des produits qui altèrent l’état de conscience et la manière d’être en relation. Ils sont dangereux pour la sécurité et nuisibles pour le développement de la personne. Comme pour l’alcool, si un groupe de scouts ou un scout est surpris en train de consommer, une clarification des règles s’impose. Un contrat peut être passé avec les intéressés. En cas de non respect, il faudra peut-être travailler avec les parents pour mettre en place une aide nécessaire. Car en tant qu’éducateurs, nous ne voulons pas nous débarrasser de la personne mais l’aider à revenir à une situation de non consommation.

La cigarette L’alcool Est-ce juste un défi à l’interdit ? Un adolescent est comme un bulldozer : il pousse jusqu’à ce qu’un mur plus fort l’arrête. C’est un âge où l’on aime bousculer les interdits. L’alcool est tentant. Le discours ambiant loue une certaine manière de “ faire la fête ”.

Faut-il laisser les scouts “ devenir des hommes ” au prix de leur santé ? Le jeune découvre régulièrement la cigarette dans un des groupes de pairs qu’il fréquente. Il est donc probable qu’un certain nombre fume pour la première fois chez les Scouts.

Chaque groupe peut élaborer, en conseil, sa manière de gérer le Le scoutisme veut former des êtres libres et autonomes, tabac. Les animateurs devront être cohérents par rapport à ces capables de relations vraies. décisions. Mais nous sommes aussi appelés à prendre nos responsabiliIl refuse donc les produits qui Pas simple tout cela… créent des états artificiels. tés dans le cadre de l’éducation à la Il privilégie aussi une relation santé. Le tabac tue, énormément et L’ensemble de la proposition éducative scoute essaie saine avec son corps, avec sa atrocement. Une troupe ou un de contribuer à apprendre à dire librement non à ces santé. Si un groupe de scouts ou poste peut donc être amené à dangers. N’empêche. Alcool, cigarette, joint : il y a de un scout se livre à la consomorganiser une réflexion sur le sujet quoi empoisonner la vie d’un animateur ! La fédération mation d’alcool, une clarification et à mener des actions pour lutter et ses cadres continuent, avec différents partenaires contre cette consommation. des règles s’impose. autorisés, à essayer de t’aider à gérer ces difficultés.


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D’une branche à l’autre : une relation et des besoins en évolution La relation est vitale, la solitude tragique. Le pionnier a autant besoin de cette relation de qualité que le baladin, mais pas tout à fait pour les mêmes raisons ni de la même manière. Plus on avance dans les branches, plus l’écart d’âge entre scouts et animateurs se réduit : cela appelle une certaine adaptation de la relation. Quelques repères pour construire une relation qui participe au développement affectif de chacun…

Avec le baladin Pour un enfant de 6-8 ans, l’adulte joue un rôle crucial ! Le baladin cherche sans cesse son approbation et son affection, comme pour se rassurer en se disant qu’il est “dans le bon”. Car c’est l’adulte qui “sait” (ce qu’il faut faire, comment ça marche, si c’est bien…). En tant qu’animateur, tu endosses donc un rôle de modèle considérable : entre 6 et 8 ans, on ne tient pas encore vraiment compte de l’avis des copains; celui des grands, par contre, est souvent décisif. D’où l’importance de valoriser ton petit scout. Mais aussi de faire attention à tes propos quand tu lui laisses la parole, afin de ne pas l’influencer. Le baladin est encore au début de la construction de son estime de soi. Pour développer une image positive de lui-même, il a d’abord besoin d’évoluer en confiance dans un climat de sécurité physique et psychologique ! Physique : terrain et gîte sûrs et accueillants, calme (le bruit est une des premières sources de stress), activités intenses mais pas périlleuses… Psychologique : limites visibles, règles claires, stables, sensées, tendresse et cohérence des animateurs (ce que je dis, je le fais…), existence de petits rituels, de repères (dans le temps et dans l’espace)… Enfin, tu peux aider ton baladin à grandir en lui permettant d’enrichir sa palette d’expression des émotions : faire des dessins, discuter après une histoire, trouver de nouveaux mots ou simplement “les bons mots”… Tu peux aussi l’aider à faire la distinction entre ce qu’il a le droit de ressentir et les limites dans la façon d’exprimer ces émotions.

Des attitudes-clés ✔ Créer un climat de confiance via un cadre rassurant ✔ Aider à se créer une image positive de soi ✔ Expliquer patiemment en passant par le concret ✔ Aider à s’exprimer librement

Avec le louveteau Dès 8 ans, l’important désormais, ce sont les copains. L’enfant découvre plus profondément les joies et les difficultés de la vie en groupe. Il construit son image de lui-même à partir de celle que lui renvoie le groupe. Il est donc essentiel de créer un bon climat dans le groupe, de le préserver et de l’améliorer, à travers des moments de conseil ou des interventions plus individuelles pour aider chacun à travailler dans ce sens : les animateurs aident à fixer et faire respecter des règles claires de vie commune. Le louveteau, qui a une grande soif de justice à cet âge, appréciera. Les jeux ou les ateliers doivent aussi permettre à chacun de montrer ses talents. Les animateurs valorisent l’accueil de chacun et son respect par tous. Ils encouragent chacun, soulignent régulièrement les qualités et les compétences de chaque louveteau, en privé ou en public. A cet âge, on commence déjà à tester les limites des autres, de l’adulte notamment : on désobéit pour savoir jusqu’où on peut aller. L’animateur rappelle les règles et aide à comprendre que ne pas laisser tout faire est une forme d’attention et de respect; c’est aussi une preuve de confiance dans la capacité du louveteau à montrer un autre visage, à ne pas se laisser entraîner vers n’importe quoi. Mais l’animateur commence aussi à donner aux enfants des clés pour résoudre eux-mêmes des conflits avec les autres : la négociation s’apprend dès cet âge. Cette vie intense avec les autres consomme beaucoup d’énergie. Les enfants de 8 à 12 ans ont vraiment besoin de conditions de vie saines pour aborder sereinement chaque journée (sommeil, hygiènes alimentaire et corporelle, équilibre entre jeux physiques et activités plus calmes).

Des attitudes-clés ✔ Valoriser l’individu face au groupe, devenu essentiel ✔ Permettre d’exprimer ses talents ✔ Construire ensemble des règles claires ✔ Comme adulte, garantir les limites, tenir bon et dire pourquoi ✔ Apprendre à négocier


La méthode scoute

Avec l’éclaireur 12 ans est un âge de rupture. L’enfance se termine, la période de transition vers l’âge adulte commence. Le jeune veut prendre ses distances par rapport aux parents. Il recherche l’ami, le confident. Le monde des adultes est perçu tantôt comme hostile, tantôt comme étrange, parfois comme attirant. L’animateur se retrouve donc souvent face à des êtres un peu instables, contradictoires, excessifs : des personnalités en pleine construction, souvent gênées de l’être. Tout change, au prix d’un certain malaise. Les transgressions fréquentes des règles n’en sont pas pour autant admissibles : fermer les yeux sur les bêtises n’aidera jamais personne à grandir. Eviter simplement d’entrer dans une logique agressive, parfois cherchée par l’ado lui-même, dans sa difficulté de communiquer. L’animateur peut jouer un rôle crucial dans cette phase : il offre la possibilité de construire du positif, de prendre des responsabilités et de se sentir reconnu pour ce que l’on est. La troupe peut vraiment être un cadre de plaisir et de joie, un élément un peu stable dans cette vie qui remue. L’adolescent a parfois besoin de se retrouver seul, de respirer en dehors du groupe mais il ne veut pas pour autant se sentir seul, à l’écart. L’animateur a un rôle important pour aider celui qui perd pied dans sa patrouille ; il doit parfois favoriser la réconciliation ou le respect de l’accueil permanent de chacun. Le soutien à apporter aux CP doit permettre que la patrouille soit réellement un lieu où l’adolescent peut développer une image positive de lui-même.

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Avec le pionnier L’adolescent de 16 ans est loin de l’enfance. Il a changé, grandi et va tenter d’y voir clair, d’assumer toute cette évolution. Il reste en recherche de multiples repères. L’animateur Pionniers en est un et doit veiller à la grande cohérence entre ses actes et son discours. Le pionnier a besoin d’un adulte devant lui, pas de quelqu’un qui joue au grand ado pour “ rester cool ”. L’esprit du pionnier est en effervescence, il se pose des tas de questions graves sur la vie. Il a donc besoin d’être rassuré sur la légitimité de ses questionnements, de ses doutes. Le grand ado est aussi titillé par la peur du regard de l’autre : pas facile de s’accepter tel qu’on est devenu. L’animateur peut le rassurer, l’aider à rester en confiance. Il doit être le premier garant qu’on ne cherche pas à le ridiculiser, surtout devant le groupe. Ce groupe est un lieu essentiel pour le jeune : il n’aime pas rester seul quand les autres sont là, il a besoin d’être avec le groupe, parfois sans autre but que de se sentir membre d’un ensemble structuré. L’animateur pousse à l’action et permet de prendre confiance dans la prise de responsabilités au sein d’une entreprise collective. Il doit dès lors éviter d’agir à la place des pios mais plutôt les renvoyer à leurs engagements. Enfin, le jeune de 16 à 18 ans découvre la relation privilégiée et intime avec l’autre, entre tendresse et maladresse, entre amour et déconvenue. L’animateur reste disponible pour rassurer le pionnier sur ses tâtonnements.

Des attitudes-clés Des attitudes-clés ✔ Créer une ambiance de respect permanent ✔ Aider les patrouilles à être des lieux de reconnaissance pour chacun ✔ Ecouter, aider à exprimer mal être et malaises ✔ Considérer le jeune pour ce qu’il est : pas encore un adulte, peut-être, mais certainement plus un enfant ! ✔ Tenir bon, maintenir des limites ✔ Garder son calme, éviter les pièges conflictuels

✔ Etre un modèle cohérent, fiable ✔ Etre disponible pour parler, aider à comprendre ✔ Rassurer sur la légitimité des questionnements et des essais divers ✔ Aider à s’accepter tel qu’on est devenu, physiquement notamment ✔ Pousser à agir, à s’engager, à assumer ses responsabilités


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