Dossier informatique architecture L1

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Propédeutique des outils numériques Informatique S1 2017-2018



i n t r o d u c t i o n Venant d’un BTS design d’espace, j’ai déjà personnellement une utilisation régulière de l’outil numérique pour les projets d’espace. Ils me permettent un travail plus rapide et souvent simplifié. Cependant, on peut se poser de nombreuses questions quant à leur utilisation dans le projet architectural : Ces outils induisent-ils de nouvelles pratiques ? Participent-ils et transforment-ils la création architecturale ? Assistent-ils les acteurs dans le processus de réalisation et de communication d’un projet ? Les conférences auxquelles j’ai pu participer ont armorcé un début de réponse, et mon utilisation en TD a pu me conférer un recul critique sur ces outils.


Les outils à différentes échelles du dessin

# Conférence 1 : URBANISME Raconter des histoires, les outils numériques au service du récit dans la fabrication de projets urbains. Jeremy Gouellou est urbaniste et architecte pour l’agence TICA, il a l’occasion de travailler à plusieurs échelles de projet. Il explique sa vision du numérique : pour lui on doit utiliser une suite de logiciel, pas un seul, tout comme on le ferait avec des ingrédients lors d’une recette de cuisine. J’ai moimême pu commencer à me rendre compte de cette affirmation lors de nos séances de TD où l’on pouvait travailler sur Autocad puis le passer sur Sketchup afin de compléter le modèle et y apporter des informations supplémentaires, et inversement. J’ai également eu l’occasion de travailler avec Kerkythea et Photoshop, qui s’inscrivent dans ce propos. Utiliser un seul logiciel permet d’apporter un seul type d’information. Les combiner permet d’obtenir quelque chose de plus riche. L’urbaniste nous a ensuite présenté une série d’outils afin d’échanger avec les interlocuteurs mais aussi pour construire le projet. Il recommande de coucher ses premières intuitions sur le papier lorsqu’on visite le lieu du projet. La photo interprétation permet de souligner les spécifités du territoire, le diagramme photoshoppé permet de résumer les principales caractéristiques de celui-ci, il y a aussi la cartographie, la coupe, le plan masse, les axonométries et les perspectives qui permettent de représenter le territoire mais aussi de le comprendre en visualisant des parcours, de rentrer dans une dynamique de projet. J’ai pu retrouver cette idée lorsque que j’ai réalisé le plan masse d’après une photo aérienne de mon village. Cela m’a permis de voir comment s’articulaient les parcelles, comment se faisaient les circulations et quelles relations existaient entre les différentes habitations.

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Ensuite, l’architecte aborde la notion d’»histoires» par le biais de deux projets. A travers des perspectives et des 3D photoréalistes il propose un réalisme, une vérité qui permettent aux décisionnaires de s’appuyer dessus pour visuaiser le projet. Il vient leur raconter une histoire mais il cherche le plus souvent à suggérer les choses (perspectives crayonnées). Il cherche parfois à s’affranchir des outils numériques en utilisant les techniques de collage ou de calque et de scotch pour réfléchir à son projet avec les habitants.


# Conférence 2 : CAO / DAO Rôle transversal dans le projet architectural Bruno Toupet est un architecte dans le domaine du luxe. Il considère que les outils de CAO et DAO (conception assistée par ordinateur et dessin assisté par ordinateur) sont primordiaux dès la phase d’esquisse. Il évoque plusieurs domaines d’utilisation ( BTP, mécanique, architecture, ameublement..), techniques ( le relevé en nuage de points, par drône..) logiciels ( grasshopper, rhinocéros, 3DS max..). Il utilse également pour ses clients la technique de la réalité augmentée, qui consiste en une insertion d’objets virtuels dans l’espace physique, ainsi le client peut décider ce qu’il veut voir. Il évoque ensuite plusieurs de ses projets. Tout d’abord, il commence par des croquis de recherche. Ensuite, comme dans la précédente conférence, l’architecte utilise une multitude de logiciels pour un même projet : Photoshop, Archicad, lightwave.. Il exprime l’intérêt de certains logiciels, notamment pour l’éclairage des bâtiments, qui permettent de transférer un fichier directement à un bureau d’étude éclairagiste pour travailler de paire sur un éclairage satisfaisant. Il produit des images de synthèse hyper réalistes pour communiquer son projet. On peut se demander si les rendus 3D et photoréalistes sont toujours le but final du projet. En ce sens que cela produit des images lisses, léchées, et peuvent parfois gommer la «patte» de l’architecte qui a conçu le projet. Il y a parfois, selon moi, le risque d’une uniformisation des projets et de la perte d’une sensibilité venant du dessin. L’architecte explique que parfois, certains projets seraient impossibles ou extrêmement difficiles à mettre en place sans les outils de modélisation 3D. Il a par exemple construit un escalier en spirale vortex dans un magasin de luxe. Il a commencé avec des esquisses sur le logiciel Rhinocéros puis a créé des maquettes numériques à l’aide de 3DS max et V-ray. Ces maquettes ont ensuite été confiées au bureau d’étude qui a pu étudier la structure des escaliers et du cône et proposer des ajustements afin que les attentes recherchées soient comblées. On peut alors voir que l’outil numérique, pour l’architecte, peut devenir un outil important au service de sa créativité. Mais l’architecte nous met en garde « ce n’est pas parce qu’on maîtrise Word que l’on est un bon auteur». J’ai choisi d’illustrer ce propos avec des images issues de Sketchup. On peut voir que l’outil est intéressant pour avoir une idée de l’organisation des volumes, de l’ensoleillement par exemple. Cependant il devient très impersonnel, même si il propose des effets comme ci-contre (aquarelle) qui rendent l’image un peu plus sensible.


# Conférence 3 : Projections numériques, de la transmission du projet conceptuel et spatial Alexandre Grignon, architecte pour l’agence Format 6, nous explique que le projet évolue constamment. Il répertorie les différents modes de représentation ( 2D/3D, filaire/objet, paramétrique..) Il nous explique le fonctionnement du BIM : building information modeling. Cela permet de renseigner des informations graphiques mais aussi des propriétés pour chaque objet 3D. Il s’agit d’un outil très intéressant puisqu’un même fichier va rassembler une grande quantité d’informations et va pouvoir servir à plusieurs intervenants d’un même projet.

J’ai par exemple pu expérimenter cela avec le projet mené en TD et sur lequel nous avons pu également travailler en sociologie. Alors que le relevé à la main est imprécis, il montre les différentes pièce et leur usage ainsi que les circulations de chaque membre de la famille. les bois

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Les outils de Communication

En ce qui concerne la communication du projet, j’ai pu constater que le mélange des différents logiciels et du dessin focntionnait plutôt bien.

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Le plan sur Autocad permet, lui, de montrer les réelles proportions et de donner des indications de mesures plus précises ainsi que des détails de mise en oeuvre (isolation, doublage, murs porteurs..) 1m

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Le plan Autocad est ensuite importé dans Sketchup où une modélisation 3D est possible. Elle permet de montrer la volumétrie du bâtiment ainsi que l’impact du soleil par exemple. Ce genre de modèle se rapproche de la réalité, il est parfois plus facile de s’y projeter.

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# Conférence 4 : L’art de communiquer 3D, perspectives, films d’animation, réalité virtuelle, architecture virtuelle Xavier Poirier est architecte, photographe, infographiste, fondateur et gérant de l’agence SPECTRUM spécialisée dans la création de contenu multimédia pour les architectes, aménageurs et promoteurs immobiliers. Il aborde la question du projet sous l’angle de la communication. On peut faire de bons projets en tant qu’architecte, mais la bonne communication de ceux-ci peut devenir un métier à part entière. Spectateur VS acteur : il faut savoir poser des limites dans ce que l’on veut montrer. Les croquis en nombre, les modélisations peuvent illustrer la genèse d’un projet. Les images de rendu qui servent à communiquer le projet montrent avant tout des usages. Elles racontent une histoire, tout comme on a pu le voir dans la première conférence. On peut utiliser, par exemple, la bande-dessinée. Le collage d’usages (zoning), ainsi que le fait de croiser les techniques sont également des outils intéressants pour communiquer le projet. On remarque également des différences d’ambiances au niveau des images selon les agences, ce qui permet de transmettre la «patte» de l’agence si l’outil est correctement maîtrisé. L’architecte évoque la règle des tiers afin d’équilibrer une image et rendre sa lecture simplifiée. Ainsi le bâtiment est central, l’ambiance se trouve au premier plan et le feuillage en haut de l’image permet de la cadrer. Une interaction entre les personnages et une situation crédible viennent renforcer le pouvoir de communication de l’image. L’intervenant nous présente par la suite un film. L’intérêt de ce genre de supports est de montrer les cheminements. Ces films sont réalisés avec des logiciels comme Lumion, Stingray ou bien Twinmotion. Il nous met également en garde : «Bien communiquer ne dispense pas de faire un bon projet»

Entre

A noter que les dessins reviennent de plus en plus dans les présentations de projet car ils permettent de se distinguer et de proposer un contenu parfois plus sensible.

Institution

et proxémie

La mairie incarne son rôle officiel et institutionnel en parallèle des services et de l’écoute qu’elle fournit aux administrés.

Un espace institutionnel, qui joue avec les codes et symboles de la république tout en restant neutre, transparent et aéré

Accés sous-sol Chaufferie - Gaz

7.11

126

302

6.18

VESTIAIRES TOILETTES 8,4m2 HSP : 276 + -

DÉBARRAS 15,4m2

3.92

HSP: 277

HSP: 286 HS Poutres: 257

+ -

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+ -

3.16

Coffret technique Chaufferie Gaz Electricité

0,00

158

662

529

536

1099

1169

0,00 CAFETERIA ET BUREAU ÉLU (accueil PMR) 22,3m2

J’ai choisi d’illustrer ce propos avec une image issue d’un projet d’architecture intérieure réalisé en BTS. On peut constater une mixité des logiciels (Autocad, Sketchup, Kerkythea, Photoshop, Indesign), on peut également remarquer cette notion d’illustrer des usages, raconter une histoire, au sein de l’image principale, afin que les utilisateurs de l’équipement puissent se projeter plus facilement. Par contre, la règle des tiers et l’interaction entre les personnages ne sont pas respectés, ce qui vient atténuer la crédibilité de la situation.

407 0.48

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556

1186 1742

Un espace appropriable, plus familier, inspiré des codes du domestique. Pour un endroit chaleureux où l’on se sent accueilli.


# Conférence 5 : La 3D dans tous ses états Valentin Grimaud est un architecte-archéologue il est spécialisé dans la documentation et la représentation 3D d’architectures préhistoriques. Il nous présente les différentes dimensions de travail : - La première est le texte, en fonction des mots que l’on va utiliser, le sens va changer pour un même objet (il y a 100 façons de dire «neige» en inuit ) - La deuxième c’est l’image avec la multiplicité des techniques et l’importance du geste. - La troisième c’est l’objet 3D, avec la main d’Edwin Catmull en 1972. L’architecte travaille principalement sur le logiciel Blender. On y retrouve le vocabulaire du cinéma (caméra, lumière, soleil, spot..) Sa démarche est la suivante : il procède à une acquisition 3D du site grâce à un scanner laser. Puis il peut procéder à une modélisation 3D sur le logiciel. Deux types de modification sont possibles : la modélisation plastique ou la modélisation paramétrique.

Les outils de Modélisation

Pour lui, l’outil numérique est très intéressant puisqu’il permet d’acquérir un niveau de détail assez long à acquérir par le dessin. Il lui permet aussi de manipuler virtuellement les blocs de pierre d’un site, pour déconstruire et chercher à comprendre. Il évoque cependant un des enjeux de cet outil : il faut trouver le juste équilibre entre les détails que l’on souhaite représenter et les limites matérielles ( puissance de l’ordinateur, poids des fichiers..)

J’ai choisi d’illustrer ces deux conférences avec des modélisation 3D. Nous n’avons pu utiliser que cet out à un relevé par scan 3D lors de la conférence. Cette outil très précis et très rapide qui simplifie grandemen


# Conférence 6 : SCAN D BIM : Du relevé 3D à la modélisation BIM Les agences Sona, Liber D et Bloc in bloc viennent nous présenter l’intérêt des outils numériques. Les outils numériques ne doivent pas être un frein de la création architecturale, pour eux, il faut les maîtriser pour pouvoir s’en affranchir.

Liber D est une entreprise qui utilise des scanners pour faire des relevés 3D en nuages de points de mesure. Ces relevés pourront ensuite être retraduits en maquette 3D. Ils procèdent selon la méthodologie des géomètres : préparation & campagne, prétraitement, conversion et mise en forme. L’avantage du scanner laser est qu’il est précis, rapide et indiscutable.

sona est composée d’architectes, d’ingénieurs, de projeteur. L’intervenant nous explique que l’architecture fonctionne avec tous les domaines : paysagistes, écrivains.. il faut s’entourer. Il ne faut pas garder ses idées pour soi, il faut les partager. Il évoque aussi Revit Architecture, un logiciel qui permet de construire en intégrant des informations, tout comme la technologie BIM. Les maquettes permettent de savoir tout ce qui compose un bâtiment.

Bloc in bloc est une agence qui récupère les maquettes 3D et fait en sorte que l’on puisse les consulter. Ils ont développé des logiciels qui permettent de superposer la maquette 3D à la réalité et ainsi de faciliter les suivis de chantier. On peut ainsi voir ce qui a été construit, ce qu’il reste à faire.. Cela permet de réduire le nombre d’erreurs, de réduire le temps mais coûte aussi plus cher.

s images issues de Sketchup. Il s’agit d’un logiciel de til pour la modélisation mais nous avons pu participer e technique m’a beaucoup impressionnée. C’est un nt le travail des architectes ou géomètres !



C o n c l u s i o n Au long de ces conférences, les intervenants nous ont montrés les nombreux avantages de l’outil numérique en architecture. Grâce à lui, beaucoup d’actions sont simplifiées, que ce soit du dessin du plan grâce à Autocad au relevé grâce au scan 3D en passant par la création de formes avec Rhinocéros. On peut tracer ou effacer en un clic, monter des volumes en quelques secondes. L’outil numérique permet d’aller plus vite, en commettant moins d’erreurs. Il permet aussi une communication simplifiée et donne des informations différentes selon le mode de représentation et le logiciel utilisé. Il peut intervenir à toutes les étapes du projet et aussi bien pour un projet de grande envergure (urbanisme) qu’à une échelle restreinte (architecture intérieure voir objet). Mais il ne doit pas être considéré comme total. En effet, il peut avoir des limites techniques (puissance de l’ordinateur ou des logiciels) et j’ai pu me rendre également compte en pratiquant ces outils en TD que parfois les limites venaient de nous-même. En effet, il s’agit de respecter des consignes d’utilisation sous peine de ne pas réussir à tracer ou modéliser ce que l’on souhaite. L’outil numérique peut aussi parfois impacter la création en elle même en la rendant uniforme et impersonnelle. La solution apportée par les intervenants est de maîtriser de manière très poussée les logiciels afin de pouvoir s’en affranchir et qu’ils ne puissent plus être un frein à la création architecturale. Le retour aux techniques «traditionnelles» (dessin, collage..) est parfois préférable selon les situations. Enfin n’oublions pas qu’il s’agit d’outils qui doivent servir la création architecturale et ne font pas projet. Gardons à l’esprit que disposer d’outils performants ne nous dispense pas de mener de bons projets architecturaux.


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