Oiseaux marins nicheurs et littoral cauchois

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Oiseaux marins nicheurs et littoral cauchois. GONm, 2010.

Quelques valleuses suspendues, aux dimensions réduites, localement appelées avalleux (Wessberge comm. pers.) sont parfois faiblement aménagées. Hier cet aménagement destiné à rendre possible ou à faciliter l’accès à la mer était constitué de simples échelles fixées à la paroi, aujourd’hui, elles sont presque toutes remplacées par un escalier. Certains avalleux abritent quelques anciennes baraques de pêcheurs ou d’autres constructions plus récentes dédiées aujourd’hui aux vacances. D’autres ont gardé leurs herbages et sont pâturés ; le plus souvent, ils sont toutefois délaissés par l’agriculture et une végétation arbustive s’y installe. Des hameaux comme Bruneval, Vaucottes, Petites Dalles, Grandes Dalles, etc., se sont créés le long de ces valleuses. Rarement, comme à Saint-Andrieux, on rencontre des cabanons de villégiature sur des pentes instables vers le bas de la falaise. La continuité des falaises du littoral du Pays de Caux est interrompue de place en place par un certain nombre de dépressions naturelles plus importantes. Des fleuves anciens ou actuels en creusant leur lit, ont formé parfois de larges vallées ouvertes sur la mer. Historiquement, les hommes, en bénéficiant d’un accès direct à la mer, ont rapidement occupé ces parties basses du littoral. Ils ont pu tirer profit des ressources naturelles locales, en pratiquant la pêche sur ou depuis l’estran ou à bord d’embarcations. Plus tard, afin de développer la pêche au large, des ports ont été construits qui ont facilité les échanges commerciaux par la voie maritime. Les trois principales agglomérations littorales (Le Havre, Fécamp et Dieppe) ne sont distantes respectivement par la mer que d’une quarantaine et d’une cinquantaine de kilomètres. Les villes d’Etretat (absence de port), de Saint-Valéry-en-Caux et du Tréport s’intercalent entre ces grandes villes portuaires. La commune du Tréport marque à la fois la limite nord du département de la Seine-Maritime, celle du Pays de Caux et constitue ainsi la limite septentrionale de cette étude. Au-delà, entre Mers-lesBains/80 et Ault/80 les falaises crayeuses se prolongent sur un peu plus de cinq kilomètres, puis elles font place à la plaine des Bas-champs du littoral picard. Les faibles distances qui séparent l’ensemble de ces villes tournées vers la mer peuvent permettre à certains nicheurs des falaises l’accès facile à une nourriture urbaine sans trop avoir à se déplacer. Il subsiste sur quelques autres communes (Veules-les-Roses, Saint-Aubin-sur-Mer, Quiberville,) une petite activité de pêche professionnelle, sans qu’il existe de réel port de pêche. À chaque sortie, les embarcations de taille modeste sont amenées à la mer par des tracteurs, puis ramenées à terre toujours par des tracteurs ou bien halés par des câbles. A l’inverse à Saint-Jouin-Bruneval, commune du plateau, un port de pêche à quai a été construit au droit des installations du terminal pétrolier d’Antifer. Aussi sur l’ensemble du littoral seinomarin, l’activité de pêche fournit par le rejet direct à la mer, dans les bassins des ports, sur les plages une quantité de nourriture importante. Des prises non commercialisables, des invendus et des ébreuilles constituent une alimentation appropriée aux oiseaux marins et tout particulièrement aux goélands et aux fulmars. Cette source de nourriture facile et souvent abondante est de plus prédictible et régulière. D’autres éléments d’origine anthropique font également partie du paysage : les casemates et blockhaus, vestiges du mur de l’Atlantique, sont maintenant sur l’estran et témoignent du recul des falaises, comme à Veules-les-Roses, à Quiberville et à Criel-

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