Saison 2 : les dessous des sigles

Page 1


’ Les problématiques liées au climat ne connaissent pas les frontières, comment les gérer au niveau international ? Les gaz ne connaissent pas de frontières, et les

d’évaluer

conséquences du changement climatique non plus.

recherche et d’expertise sur les questions

Dès l’origine, c’est donc un problème qui a été

climatiques.

géré de manière internationale. Ainsi, les

Au fil des années et des rapports, toujours très

institutions et les sigles, évoqués dans cette série,

attendus, le GIEC va effectivement démontrer

sont des émanations de l’organisation des Nations-

cette réalité, de façon neutre et validée

Unies.

scientifiquement.

Au début, il y a le GIEC : le Groupe International

Aujourd’hui le GIEC a produit son 5ème rapport,

d’Expertise sur le Climat. Dès les années 80, des

tous structurés de la même manière : d’une part le

personnes, et parmi eux des scientifiques, ont

suivi

alertés les gouvernements sur le changement

mécanismes, puis ses conséquences et la

climatique et ses conséquences potentiellement

vulnérabilité des sociétés humaines et enfin,

désastreuses pour les sociétés modernes.

les

A ce moment, le réchauffement climatique, sa

l’atténuation et/ou l’adaptation.

réalité et son origine humaine font toujours débat. L’ONU crée donc en 1988, un groupe d’experts, le GIEC, qui a pour mission de recenser et

du

la

crédibilité

changement

moyens

d’agir,

des

travaux

climatique

dont

les

2

et

axes

de

ses

sont


Comment agir au niveau international ? Une fois la réalité du changement climatique

Cette convention pose quelques grands principes,

prouvée, les Etats pouvaient donc envisager d’agir

comme par exemple :

pour

stopper,

ou

au

moins

limiter,

ces

reconnaitre

la

réalité

du

changement

changements. C’est dans cet objectif que la

climatique

CCNUCC a été créée.

limiter les émissions de GES afin qu’il ne

La CCNUCC c’est la Convention Cadre des

produise pas de perturbations dangereuses

Nations-Unies sur le Changement Climatique.

pour l’homme et la nature

Elle compte aujourd’hui 195 pays signataires et sa

Une autre avancée de la CNUCC, est d’engager les

création a été validée en 1992 au Sommet de la

pays

Terre à Rio. Par contre, elle n’est entrée en

nationales de leurs émissions de gaz à effet de

vigueur que 2 ans plus tard.

serre (GES).

signataires

à

faire

des

comptabilités

Au vu de la difficulté de mettre d’accord un si grand nombre de pays, cette convention est un grand pas

En 1992, un accord entre 159 pays pour lutter

en avant. D’autant qu’en 1992, les questions

contre le changement climatique constitue une

climatiques soulevaient encore beaucoup de débat

avancée historique.

et étaient peu connues du grand public.


Pays développés et pays en développement : Une responsabilité commune mais différenciée ? La CCNUCC, la convention cadre des nations-unies

climatique, qu’ils ont donc une responsabilité plus

sur le changement climatique, adopte plusieurs

importante et doivent donc concéder des efforts

grands principes en particulier celui de diminuer les

plus importants.

émissions de gaz à effet de serre pour limiter le

La

changement climatique.

principes,

Les

émissions

sont

liées

au

développement

CCNUCC

commune

intègre

cette

donc,

notion

mais

dans

de

ses

grands

responsabilité

différenciée.

Les

pays

industriel et agricole d’un territoire. Réduire ses

développés, industrialisés étant à l’origine d’une

émissions et peut avoir pour conséquence un

partie non négligeable du changement climatique,

développement

feront des efforts plus importants que les pays en

économique

moins

important.

Hors les pays en développement estiment, à juste

développement.

titre,

coupables mais avec des circonstances plus ou

que

principaux

les

pays

développés

responsables

du

sont

les

changement

En

moins aggravantes.

d’autres

termes :

tous


Comment s’organiser au niveau international pour mettre en œuvre les objectifs annoncés? C’est l’objectif du protocole de Kyoto. La CCNUCC,

le développement d’actions dans les pays en

fixe les objectifs et les grandes lignes, et le

développement,

protocole de Kyoto met en œuvre les actions

mécanismes de flexibilité.

concrètes pour y répondre.

En Amazonie, un de ces mécanismes, dit REDD+,

Il s’agit donc d’un document technique, un mode

est mis en œuvre et vise à réduire la déforestation

d’emploi, mis en place par les pays signataires de

et la dégradation des forêts dans les pays en

la CCNUCC. Il est validé à Kyoto en 1997 mais

développement dans le cadre d’un partenariat avec

n’entrera en vigueur qu’en 2005. Ce protocole

un pays développé.

c’est

ce

qu’on

appelle

les

explique comment répondre à ces objectifs : comptabiliser les émissions de GES des

Il y a aussi beaucoup d’autres choses dans ce

pays,

protocole, comme par exemple la mise en place

sur

la

base

d’une

méthodologie

développée par le GIEC

des fameux quotas de carbone et des possibilités

fixer des objectifs : les pays développés

d’échange. Mais c’est surtout le premier accord qui

doivent réduire de 5 % leurs émissions de GES

engage les Etats à limiter leurs émissions avec

par rapport à l’année 1990 avant 2012

un objectif chiffré dans le temps.

Il détaille également les possibilités offertes aux pays développés de compenser leurs émissions par


20 ans après, quel(s) résultat(s) pour le protocole de Kyoto ? Le protocole est entré en vigueur en 2005 et

les pays en développement n’avaient pas

affichait

états

d’engagements. Or, certains de ces pays sont

signataires s’étaient engagés à diminuer de 5%

devenus des pays industrialisés et sont donc

leurs émissions de gaz à effet de serre (GES)

très émetteurs. C’est particulièrement vrai pour

sur la base de 1990. Sur cette première période

la Chine, qui est aujourd’hui officiellement le

d’engagement

premier émetteur mondial de GES.

des

objectifs

pour

(2008-2012)

2012.

le

Les

protocole

a

fonctionné. En effet, les objectifs ont été

Kyoto a rempli ses objectifs mais, aujourd’hui,

atteints par la plupart des pays, et l’union

faute d’une mise en œuvre par l’ensemble des pays

européenne a été plutôt bonne élève.

ces effets restent limités. C’est pour cela qu’un

Il est tout de même important de noter que sur la

nouvel accord plus global et plus contraignant s’est

même période, les émissions de GES à l’échelle

rapidement révélé indispensable.

mondiale ont augmentées ! Deux causes principales : certains pays ont signé la CCNUCC mais n’ont jamais validé, ni mis en application le protocole de Kyoto (comme les États-Unis)


Ce

nouvel

accord

devait

être

signé

à

Copenhague en 2009, mais n’a pas permis l’adoption d’un texte prévoyant les moyens à mettre

en

œuvre,

ni

une

échéance.

Cette

conférence est donc restée dans les mémoires comme un échec. La seule avancée notable aura été de se doter d’un objectif. En effet, là où la CCNUCC engageait ses signataires à limiter le changement climatique afin qu’il ne produise pas d’effets trop catastrophiques, les pays membres se sont mis d’accord sur une limitation à 2°C. La mise en œuvre concrète a, elle, été reportée à une date ultérieure, celle de Paris en 2015.



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.