Le vif du congo 37

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Mission onusienne en RDC

Les hommes sur la ligne

L’histoire d’une La Russie menace de présence controversée déballer les USA Pge 10 Pge 4

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VIFCONGO Hebdomadaire, Ed. N°037, du 29 juillet au 04 août 2015, Kinshasa - RDC 2000fc, Etranger 2,5USD Editeur JONAS EUGENE KOTA, Tél.: +243998283702, e-mail: levifducongo@gmail.com

DU

Aéroport, chemin de fer, routes, pont

Kabila inaugure en cascade au Katanga

Avec ces nouvelles réalisations dans les transports et voies de communication, le Chef de l’Etat ouvre de nouvelles perspectives de développement au nouvelles provinces du Katanga démembré Pge 7 Processus électoral

L’opposition annonce un nouveau blocage

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son contraire 2

POLITIQUE

Processus électoral

L’opposition annonce un nouveau blocage

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lors que la Commission Electorale Nationale Indépendante avance dans les préparatifs des élections, que le Chef de l’Etat s’active pour assurer au pays des élections apaisées et que le Parlement met les bouchées double pour finaliser et adopter le projet de loi portant répartition des sièges pour les locales, l’opposition ne s’avoue pas encore vaincue et entend poursuivre ses pressions pour obtenir la prise en compte de ses différentes positions et préalables. En effet, alors que l’Assemblée Nationale venait d’adopter, samedi 25 juillet dernier, la loi sur la répartition des sièges pour les élections locales, municipales et urbaines, le Député Martin Fayulu, coordonnateur des Forces Acquises au Changement (FAC) s’est confié à la presse pour annoncer que l’opposition va bientôt saisir le Cour constitution pour attaquer en inconstitutionnalité ladite loi qui, selon lui, est en contradiction avec l’article 5 de la Constitution en ce qui concerne l’enrôlement des nouveaux majeurs.

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Il est allé loin en prévenant que « si la Cour Constitutionnelle ne dit pas convenablement le droit, l’opposition pourra recourir à la population, conformément à l’article 64 de la Constitution ». a la même occasion, ilo s’est attaqué à la nouvelle dénomination de cette loi qui n’est pas conforme à celle qui était consignée dans l’acte de convocation de la session extraordinaire en cours. Pour lui, cette loi est obsolète du fait qu’il se base sur « un fichier électoral devenu à ce jour pollué ». Et d’annoncer que l’opposition va bientôt lancer des actions pour obtenir l’enrôlement des nouveaux majeurs et de tous les autres lecteurs non encore enrôlés en vue de l’établissement d’un nouveau fichier électoral. Martin Fayulu a fait cette déclaration hors de l’hémicycle du Palais du peuple où se tenait la plénière de l’Assemblée Nationale. Lui et ses collègues de l’opposition se trouvaient sur le perron de la bâtisse chinoise d’où ils criaient leur colère, notamment contre leurs collègues de la majorité qu’ils accusaient d’opérer un passage

en force pour parvenir au glissement du calendrier électoral. Face à cette nouvelle attitude de l’opposition, qui avait, par ailleurs, rejeté, dès le départ, toute participation à la session extraordinaire pour protester contre l’examen de la loi sous examen, les observateurs se disent de plus en plus convaincue qu’en réalité, elle ne veut pas aller aux élections et cherche à en rejeter la responsabilité aux autres acteurs du processus électoral. « Cette nouvelle position, a confié un analyse au Vif du Congo, n’est rien de plus qu’un point de blocage qui va faire perdre du temps si la Cour Constitutionnel examine la requête annoncée ». Depuis le début de l’année, l’opposition n’a pas eu de cesse de multiplier des situations qui contrarient le bon déroulement du processus électoral,

des soupçons de modification de la constitution à, la réclamation de l’enrôlement des nouveaux majeurs en passant par l’exigence puis le rejet de tout dialogue, on ne compte, en effet, plus les stratagèmes de l’opposition pour obstruer la voie vers des élections apaisées. Cette fois-ci encore, elle vient ajouter cette affaire de loi sur la répartition des sièges dans le but manifeste d’empêcher la tenue des élections locales comme elle le souhaite. Mais le peuple et les observateurs ne sont pas dupes pour le présent et pour l’avenir. L’on assiste là à une sorte de hold-up de la démocratie dont on empêche l’encrage à la base au profit d’une sorte de synarchie au sommet des institutions. Jonas Eugène KOTA

Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

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Edito Savoir choisir

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POLITIQUE

Vers la résolution de l’énigme financière de la CENI

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éviter l’impréparation et se rassurer du professionnalisme dans la gestion du processus électoral. La délégation bruxelloise a aussi été mise au parfum des contraintes logistiques des opérations électorales. En vertu de la prise en compte desquelles la CENI a opté pour le budget pluriannuel étalé sur trois années.

n ne peut pas servir deux maîtres à la fois. Un jour, l’on finit toujours par choisir. Mais ce qui importe le plus c’est de savoir choisir. Aujourd’hui certains fils du pays croient avoir choisi la voie qu’ils estiment indiquée pour le salut de leur pays, la République Démocratique du Congo. S’en disant les maîtres absolus et les baliseurs de son vrai destin, ils ont pourtant opté pour une politique d’un pas en avant et deux pas en arrière. Nous parlons ici de cette affaire du processus électoral tiraillé de toutes parts par une frange de l’opposition qui, manifestement, ne sait même plus ce qu’elle veut entre le dialogue ou pas de dialogue, entre le calendrier global ou partiel, entre les élections proprement dites ou pas du tout. Il y a, franchement, de quoi perdre son latin. Et tout cela se passe au moment où le temps s’égrène et ne revient plus. Ce même temps qui nous conduit inexorablement vers les élections, du moins si nous les voulons tous de la même manière. Sinon, on ne peut expliquer autrement ce comportement contradictoire, à moins, bien entendu, que les gens ne veulent tout simplement pas aller aux élections, mais n’ont pas le courage de le déclarer tout haut. Entre-temps on constate que les autres partenaires aux élections remplissent progressivement leur part d’engagement : le Chef de l’Etat se bat pour des élections apaisées, le Gouvernement finalise l’installation des nouvelles provinces, la CENI demeure à la manœuvre dans différentes étapes du processus, le Parlement produit les lois essentielles, tandis que les partenaires extérieurs sont à la manœuvre pour le financement des scrutins. Demain, les Congolais sauront qui a fait quoi pour rétribuer à chacun selon son apport. Jonas Eugène KOTA

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e plus grand défi de la Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, reste, en une dernière analyse, les difficultés financières pour mener à bien toutes les opérations électorales programmées dans le calendrier global des élections. La récente visite d’une délégation européenne pour s’enquérir des besoins financiers de la CENI est un pas vers la résolution de cette énigme financière. Des questions spécifiques et pertinentes aux vraies difficultés de la CENI posées à la CENI suivies des réponses précises, tel est ce qu’il convient de retenir grosso modo, à en croire la CENI, de l’échange de plus d’une heure, intervenu le vendredi 24 juillet 2015 à Kinshasa, entre une importante délégation bruxelloise et le bureau de la CENI. Du côté européen, l’on a noté la présence de la Directrice Afrique occidentale et centrale à la direction générale de la coopération internationale et développement de la Commission européenne, Carla Montesi. A sa suite, l’Ambassadeur Chef de Mission de l’Union européenne, UE, en RDC, Jean-Michel Dumond, le Chef d’Unité/Chef de Coopération de l’Union Européenne, Daniel Hachez, et la Responsable géographique pour

l’Afrique occidentale et centrale au siège de la Commission européenne, Nuria Ballesteros. Quant au bureau de la CENI, ses quatre membres présents à l’audience officielle étaient le Rapporteur, qui s’occupe de la supervision du fichier électoral, Jean-Pierre Kalamba Mulumba, le Rapporteur Adjoint, Onésime Kukatula Falash, et la Questeur de la CENI, Maître Chantal Ngoy Tshitenge Wetshi. L’objectif de la mission européenne était de s’informer en profondeur sur l’état des lieux du processus électoral, plus spécifiquement sur les défis de financement des élections congolaises. Besoins présentés par le bureau de la CENI Chantal Ngoy Tshite Wetshi s’est étendue sur les quatre domaines de financement des élections congolaises que sont le budget de rémunération, le budget de fonctionnement, le budget des opérations et le budget d’investissement. L’on retient de son exposé que 171 antennes sont opérationnelles sur le terrain ainsi que 26 secrétariats exécutifs provinciaux. Et qu’il y a un réel besoin d’opérationnalisation des différents démembrements de la CENI à tous les niveaux des territoires, villes et communes. Pour Chantal Ngoy, l’autre besoin immédiat est en relation avec le recrutement d’urgence pour

De son côté, le questeur de la CENI s’est livré à l’énumération des principaux projets demandeurs de financement qui sont l’enrôlement des nouveaux majeurs, des retournés et des non enrôlés dont le coût est estimé à plus au moins 75 millions USD. A en croire le questeur, le projet de transmission rapide et sécurisée des données électorales afin de crédibiliser le suivi des résultats des votes, deuxième sur la liste, requiert une bagatelle somme évaluée à 95 millions USD. L’appui à l’opérationnalisation des structures locales de la CENI, troisième sur la liste des projets demandeurs de financement. L’allusion au besoin de financement du programme de formation et de renforcement des capacités, l’archivage et la numérisation des données pour garantir des élections apaisées et crédibles a été faite par le Rapporteur Adjoint de la CENI, Onésime Kukatula. Le partage avec les partenaires de l’Union européenne de quelques contraintes de faisabilité des élections tenant compte des considérations de réduction du budget et de la réévaluation du calendrier électoral global a été la charge dévolue au Secrétaire exécutif national adjoint de la CENI, monsieur Corneille Nangaa, par le Vice-président de la dite commission. A la fin de l’échange, André le Vice-président de la CENI, André Mpungwe Songo a remercié l’UE pour le financement de l’engagement des experts techniques d’appui à la gestion des élections. Samy BOSONGO

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POLITIQUE

Les assemblées provinciales en effervescence pour l’élection des Gouverneurs

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es des assemblées provinciales ont débuté, lundi 27 juillet 2015, les assemblées provinciales pour l’élection des Gouverneurs des nouvelles provinces issues du démembrement de l’Equateur, du Bandundu, du Katanga, du KasaïOriental et de la Province Orientale. Cette élection est prévue le 31 août prochain, selon le calendrier publié jeudi dernier par la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni). L’ex-Province Orientale a confirmé, dimanche 26 juillet, la tenue de l’élection dans les quatre nouvelles provinces. L’annonce a été faite par les fonctionnaires les plus gradés légalement reconnus dans chacune des quatre nouvelles entités politiques et administratives. Les membres des bureaux provisoires à Buta dans le Bas-Uélé, à Bunia dans l’Ituri, à Isiro dans le Haut-Uélé et à Kisangani dans la Tshopo sont déjà connus. Le Gouvernement central a alloué 5 mille USD à chaque nouvelle province pour l’organisation de ces élections. Leur gestion a été confiée à un service spécialisé de l’Etat. Dans la province du Bas-Uélé par exemple, les 18 députés provinciaux

s’y trouvent toujours. La cérémonie d’ouverture a eu lieu dans la salle d’audience du Tribunal de grande instance de Buta et les plénières se tiennent dans une salle de classe d’une école située non loin du centre-ville. Dans le Haut-Uélé, la situation était encore incertaine jusque lundi dernier. Cependant, deux salles ont été ciblées à Isiro pour abriter les plénières, à savoir : la cathédrale de cette province et l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM). Les 24 députés provinciaux sont déjà à Isiro et attendent la tenue de ces sessions. A Buta comme à Isiro, l’on déplore un déficit technique dû à l’insuffisance d’équipements dont le matériel informatique. Par contre, à Kisangani, dans la nouvelle province de la Tshopo , le problème ne se pose pas. La session va se tenir dans l’hémicycle de l’Assemblée Provinciale de l’ancienne Province Orientale. 22 Députés provinciaux sur les 24 attendus sont déjà sur place.

En Ituri, c’est la salle Polyvalente de Bunia qui abritera l’hémicycle de la nouvelle assemblée provinciale. La même fièvre des Assemblées provinciales s’observe également dans les nouvelles provinces de l’Equateur, du Nord-Ubangi et du Sud-Ubangi

issues du démembrement de l’ancienne province de l’Equateur. Les plénières se sont ouvertes lundi 27 juillet. La Mongala et la Tshuapa ont ouvert les leurs jeudi dernier. L’évêché de Lisala abrite l’assemblée de la nouvelle province de la Mongala. La séance d’ouverture de la session extraordinaire a été perturbée par quatre anciens députés provinciaux parmi lesquels l’ancien Vice-Gouverneur Vincent Mokako. Ils exigeaient de reprendre leurs sièges. Leur demande a été rejetée par le bureau provisoire de la nouvelle assemblée qui a estimé que leur dossier a déjà été transféré à la Cour constitutionnelle par l’ancienne assemblée provinciale. Le même problème s’est posé à l’ouverture de la session extraordinaire de l’assemblée provinciale de la Tshuapa après l’installation de cette institution par le chef de division provinciale unique. Le même spectacle était attendu au temple protestant de la CEUM où siège l’assemblée provinciale du Sud-Ubang. Les anciens ministres provinciaux qui veulent reprendre leurs sièges avaient promis de mener une action pour faire valoir leurs droits. La même situation était attendue à l’ouverture de la session extraordinaire de l’assemblée provinciale de la nouvelle province de l’Equateur. Des

membres de l’ancien Gouvernement provincial, notamment avec l’ancien Gouverneur Jean-Claude Baende, promettaient de se faire entendre aussi.

A Gbadolite par contre, la situation était calme. Le Motel Nzekele va abriter la session extraordinaire. Cependant, alors que la session extraordinaire de l’assemblée provinciale du Mai-Ndombe devait s’ouvrir lundi 27 juillet, les députés de cette nouvelle province étaient encore bloqués à Bandundu ville faute de moyens de transport, selon eux. Le déplacement de chacun d’entre coûte 300 dollars. Une situation qui, selon eux, risquait d’hypothéquer l’installation de l’assemblée provinciale de Mai-Ndombe qui est prévue le 21 août, selon le calendrier de la Ceni. Par ailleurs, dans l’ex-Katanga, la session extraordinaire des assemblées des nouvelles provinces débute le mercredi 29 juillet. A Kolwezi, chef-lieu de la nouvelle province de Lualaba, la session se tiendra, comme projetée, dans la grande salle du cercle Manika de la Gécamines. Dans le Haut Lomami, c’est le cercle privé de la SNCC à Kamina qui va abriter la session. JEK

MONUC-MONUSCO : l’histoire contée de son triste bilan « Toutes ces opérations de représailles, de vengeance, de terreur, ces violences sexuelles massives, ces massacres commis à la machette ou au fusil d’assaut ont eu lieu alors que les forces onusiennes étaient, sinon présentes, du moins pas éloignées au point de ne

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pouvoir intervenir », raconte Colette Braeckman dans un récit poignant sur la présence onusienne en RDC depuis 15 ans. Colette Braeckman, journaliste belge, est, sans conteste, l’une des rares

observateurs étrangers de la marche de la RDC qui savent la rendre en toute objectivité. Elle a eu et a, pour cela, le privilège d’avoir sillonnée, avec ses luttes d’objectivités, le territoire national, et a eu à vivre de ses propres yeux bien d’événements dont elle est le

dépositaire historique. Dans son nouveau « conte » cidessous, notre consœur revisite la présence de la Monuso, anciennement Monuc, en RDC pour tirer un triste bilan qui, cependant, ne surprend

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POLITIQUE

pas les Congolais : la mission onusienne n’a pas apporté grand’ chose à la pacification de la RDC. Méthodiquement, Braeckman revient sur les différentes étapes de cette présence en RDC, s’arrête sur certains événements qu’elle dépeint comme s’ils venaient de se produire, tire des conclusions intermédiaires avant de poursuivre son récit parfois poignant à propos de certains épisodes plutôt cruels des guerres successives qui ont régulièrement endeuillé la RDC. Le pogrom du carnage des Congolais s’était déjà annoncé, selon Braeckman, avec l’entrée massive, en territoire congolais (zaïrois à l’époque), de réfugiés hutus rwandais (civils et militaires) qui fuyaient le Rwanda où venait d’éclater un génocide que la communauté internationale avait vu venir sans le prévenir. Une entrée massive qui fut, à l’époque, imposée aux autorités zaïroises sous une forme de menace. Puis une présence tout aussi massive donc tout le monde feignait d’ignorer les conséquences sur la vie des Zaïrois d’alors. Tout le monde, y compris l’ONU, faisait la sourde oreille aux multiples demandes de la RDC de rapatrier ces réfugiés au Rwanda ou, tout au moins d’obtenir une aide pour les éloigner des frontières et séparer les militaires des civiles. Le récit poignant de Colette Braeckman revient donc sur des événements poignants comme dans ce passage : « A Goma, une épidémie de choléra emporta 30.000 personnes dont de nombreux citoyens congolais ; à Bukavu, tous les arbres des collines furent coupés pour construire les

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camps de réfugiés ; au Nord Kivu, dans le Masisi, plus de 300.000 vaches furent volées et découpées en viande de boucherie vendue dans les camps. Après avoir abandonné le Rwanda aux forces du génocide, la communauté internationale imposa au Congo de subir les conséquences de cette tragédie et les populations locales ne furent jamais dédommagées des dommages qu’entraîna cet accueil forcé ». En fin de compte, elle estime, non sans raison, que la RDC mérite bien un tribunal pour juger tous les crimes injustes dont elle a été victime gratuitement. Un tribunal ne fûtce que de la morale pour juger la « passivité active » de certains acteurs de par le monde qui, plus tard, s’avèreront être les vrais pyromanes et les vrais bourreaux des Congolais. En un mot comme en mille, le récit de Colette Braeckman aura le mérite de rappeler à la mémoire de chaque conscience sa responsabilité dans le chaos de la RDC. Pour le besoin de l’histoire, Le Vif du Congo propose, ci-dessous, le récit de Colette Braeckman disponible sur son blog. Les intertitres sont de la rédaction.

Le Congo et la communauté internationale: memo pour le tribunal sur le Congo

Ce dimanche d’avril 1994, tous les drapeaux de toutes les agences de l’ONU, de toutes les ONG flottaient très haut au-dessus des véhicules qui se dirigeaient vers le Burundi. Lorsque le convoi était arrêté aux barrages, les

civils tutsis étaient brutalement extraits des voitures bondées et massacrés sur le champ. Seuls les expatriés arrivèrent sains et saufs à la frontière. Trois jours plus tôt, dix Casques bleus belges, qui avaient pour mandat d’observer l’application des accords de paix, avaient été massacrés à Kigali après avoir été obligés de rendre leurs armes. Dans le courant du mois d’avril 1994, après le départ du contingent de 500 casques bleus belges, la mission des Nations Unies au Rwanda, dirigée par le général Dallaire, allait être sensiblement réduite. Ces images, celles de l’abandon du Rwanda aux mains des auteurs du génocide, me hanteront toujours, et elles rodent encore sur les rives des Grands Lacs. Et nul n’a oublié l’exode massif qui eut lieu trois mois plus tard : dès le 4 juillet 1994, après la victoire du Front patriotique rwandais, deux millions de Hutus, dont beaucoup avaient participé au massacre de leurs voisins, prirent la direction de la Tanzanie et surtout du Congo, qui s’appelait encore Zaïre. Le président Mobutu fut mis sous pression par la France et sommé par la communauté internationale d’accueillir sur le territoire du Nord et du Sud Kivu plus d‘un million et demi de Rwandais, civils et militaires confondus. Parmi eux se trouvaient de nombreux criminels, qui reçurent tous le statut de réfugiés et bénéficièrent de l’aide et de la protection de la communauté internationale, le Haut-commissariat aux réfugiés, les grandes agences de l’ONU tandis que des dizaines d’ONG prenaient en charge l’organisation des camps où les génocidaires reprenaient des forces et se préparaient à « terminer le travail » c’est-à-dire à reprendre l’offensive.

Une entrée massive annonciatrice d’une catastrophe

A Goma, une épidémie de choléra emporta 30.000 personnes dont de nombreux citoyens congolais, à Bukavu, tous les arbres des collines furent coupés pour construire les camps de réfugiés, au Nord Kivu, dans le Masisi, plus de 300.000 vaches furent volées et découpées en viande de boucherie vendue dans les camps. Après avoir abandonné le Rwanda aux forces du génocide, la communauté internationale imposa au Congo de subir les conséquences de cette tragédie et les populations locales

ne furent jamais dédommagées des dommages qu’entraîna cet accueil forcé. SI dans les grandes enceintes diplomatiques plus personne ne rappelle cette genèse de la déstabilisation du Congo et n’évoque l’opération française Turquoise qui couvrit l’exode des réfugiés hutus, les Congolais, eux, n’ont pas oublié. Ils savent que c’est l’implantation sur leur territoire de milliers de citoyens rwandais qui donna prétexte à deux guerres, à d’innombrables mouvements rebelles, autochtones ou téléguidés par les pays voisins et qu’elle justifia le déploiement, dès le début des années 2000, de la plus grande des opérations de paix de l’ONU. Depuis l’arrivée des premiers observateurs en 1999, jusqu’à nos jours où les effectifs onusiens s’élèvent à 19.815 militaires, 760 observateurs militaires, 1400 policiers, l’intervention de l’ONU a absorbé un budget total de 8,73 milliards de dollars, soit une moyenne de un milliard 200 millions de dollars par an. Ce qui représente la plus grande, la plus coûteuse des opérations de paix de tous les temps. Porté au pouvoir en 1997 par une coalition comprenant des rebelles congolais, des militaires rwandais et ougandais, le successeur de Mobutu, Laurent Désiré Kabila, se souvenait qu’en 1960 les Nations Unies ne firent rien pour empêcher l’assassinat de Patrice Lumumba. Se méfiant de l’organisation internationale, il refusa d’autoriser une commission d’enquête sur le massacre des réfugiés hutus et finalement dut en endosser la responsabilité, alors qu’il n’y était pour rien, les tueries ayant été le fait de commandos envoyés directement par Kigali et Kampala. Il refusa obstinément le déploiement d’une force militaire de l’ONU et finalement, il fallut attendre son assassinat en 2001 et l’arrivée au pouvoir de son fils Joseph pour que les Nations unies soient enfin autorisées à s’installer au Congo. 15 ans de présence sans bilan probant ! Il y a déjà quinze ans que la Monuc, Mission des Nations unies au Congo, devenue Monusco, Mission pour la stabilisation du Congo, fait partie du paysage. Au fil des années, ses tâches se sont diversifiées ; toute la « famille » onusienne s’est installée dans le pays.

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POLITIQUE Sur le plan des transports, la Monusco est devenue la plus grande compagnie aérienne d’Afrique mais surtout les agences se sont déployées dans tous les secteurs : l’information avec radio Okapi, les droits de l’homme, la préparation et l’observation des élections, la défense des droits de l’enfant et des femmes, les affaires politiques et civiles, le plaidoyer sur d’innombrables sujets. Même si elle concentre désormais l’essentiel de ses effectifs dans l’Est du pays, la Monusco apparaît comme un Etat dans l’Etat et voici deux ans, elle a été renforcée sur le plan militaire par l’apport de 3000 hommes, envoyés par le Malawi, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, la Brigade d’intervention africaine chargée de mettre fin, définitivement, à la prolifération de groupes armés dans l’Est du pays. Au fil des années et des débats au Conseil de sécurité, le mandat de la force onusienne a évolué : de simple observation au tout début, il s’est, au fil du temps, précisé et durci. Les Casques bleus sont, plus que jamais, officiellement chargés de protéger les populations civiles aux côtés

des forces gouvernementales et de nombreuses initiatives en ce sens ont été prises, comme l’ouverture de lignes téléphoniques spéciales, sorte de téléphones rouges, ou l’accompagnement de femmes revenant du marché et menacées d’être dépouillées, enlevées et violées. Il ne se passe guère de semaine sans que l’actuel représentant spécial de l’Onu au Congo, l’Allemand Martin Kobler, un ancien d’Afghanistan, se déplace à l’intérieur du pays er répète sa détermination à mener à bien cette mission de protection. Cependant, aux yeux des populations congolaises, cette protection n’est qu’un leurre, une dangereuse illusion. Vous vous souvenez tous de la tragédie de Srebenicza, où les Casques bleus hollandais refusèrent d’intervenir pour protéger des civils et furent jugés par la suite.

« Au Congo, depuis quinze ans, Srebrenicza se reproduit chaque mois »

Au Congo, depuis quinze ans, à des échelles différentes, Srebrenicza se

reproduit pratiquement chaque mois. A Bukavu, tout le monde se souvient encore de l’entrée dans la ville du chef rebelle Laurent Nkunda, qui pût franchir les barrages onusiens sans qu’un coup de feu ne soit tiré. Ses hommes, désireux de se venger contre une population hostile, parcoururent le quartier résidentiel de Nguba, de maison en maison, violant systématiquement toutes les femmes qu’ils y trouvaient. En 2008, à Kiwandja, au Nord Kivu, des centaines de civils furent massacrés par ces mêmes rebelles dirigés par Nkunda et j’ai moi-même vu les rouleaux de barbelés qui entouraient le camp de Casques bleus à deux kilomètres de là, des rouleaux sur lesquels des civils venus alerter et demander des secours s’étaient empalés et avaient hurlé toute la nuit sans obtenir de réponse. Kassika, où la femme du Mwami fut éventrée dans l’église et son enfant arraché de son ventre, Makobola, Mwenga où les femmes durent descendre debout dans une fosse commune où elles allaient être enterrées vivantes, Shabunda et ses miliers de femmes violées, Rutshuru,

où j’ai moi-même vu une fosse commune que les experts de l’Onu ordonnaient de refermer au plus vite, Beni… La liste des villages martyrs du Congo est infinie, le « rapport mapping » dont il sera question plus tard cite plus de 600 lieux de tueries… Tous ces crimes ont été commis par des hommes en armes. Les violences sexuelles les plus atroces, les empalements, les éventrations, le recours aux instruments tranchants comme les machettes ou les coutelas sont souvent imputées aux rebelles hutus venus du Rwanda en 1994 mais les autres groupes ont développé leurs propres méthodes, viols en série, commis publiquement, devant la famille ou le village réunis, enlèvement d’esclaves sexuelles, viols d’enfants de moins de cinq ans…Il y eut aussi des tueries opérées sur une base ethnique, comme le massacre de Mutarule sur lequel ce tribunal est amené à se pencher. A suivre

Colette Braeckman

Elections des gouverneurs: pas d’engouement pour le dépôt des candidatures

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u dernier jour du dépôt des candidatures aux postes des gouverneurs et vicegouverneurs de vingt-et-une nouvelles provinces, les prétendants ne se bousculent pas aux Bureaux de réception et de traitement des candidatures de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a constaté Radio Okapi. Dans la province du Tanganyika, deux formulaires ont été retirés. Une seule candidature, celle de Christian Mwando Nsimba, ministre provincial des Finances de l’ex-Katanga, a été déposée. Son colistier est Jean de Dieu Ilunga Kikudji, député provincial originaire du territoire de Manono.

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Dans la province du Kwango, la Ceni a enregistré jusque lundi 27 juillet cinq retraits de formulaires et aucun dépôt tandis que dans celle du Kwilu, la Ceni fait état de trois retraits de formulaires avec un seul dépôt pour le compte du Parti lumumbiste unifié (Palu).

Dans les trois provinces issues de l’ex Kasaï-Oriental, aucune candidature n’a été reçue, mardi 28 juillet, au bureau de la Ceni qui affirme avoir délivré cinq formulaires auprès des trois partis politiques (PPRD, Panader et le MSR).

La province du Maï-Ndombe a enregistré un seul dépôt de candidature alors que cinq formulaires ont été retirés du bureau provincial de la ceni depuis vendredi 24 juillet.

Dans laprovince de l’Equateur, Gabriel Bolenge, Léon-Bruno Likoku, Joël Ilangila ont retiré les formulaires.

Huit formulaires dont quatre pour les partis politiques et quatre autres pour des indépendants ont été retirés dans la province de la Tshopo mais aucune candidature n’a encore été déposée. Dans le Haut-Uélé, un indépendant a retiré un formulaire mais n’a pas encore déposé.

Les candidatures annoncées de JeanClaude Baende, Henri-Thomas Lokondo et José Endundo pourraient être déposées ce mardi même. A Gemena, province du SudUbangi, jusque mardi matin, aucune candidature n’avait été déposée. Seuls José Makila, et l’Amiral Baudouin Liwanga ont retiré des formulaires

comme des indépendants.

A Gbadolite, dans le Nord-Ubangi, la Ceni a annoncé le retrait de cinq formulaires, par le sénateur José Masikini, le député national Arthur Sedea et le député provincial Alpha Zianbga qui comptent tous se présenter comme des indépendants. Lisala, dans la province de Mongala, a enregistré mardi une seule candidature sur huit formulaires retirés. Dans la province de la Tshuapa, la Ceni a livré six formulaires dont deux aux partis politiques et quatre aux indépendants. Marie-Jose Efoku et le sénateur Jacques Djoli figurent parmi les candidats. (Source : radiookapi.net)

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A LA UNE

Aéroports, chemins de fer, routes, ponts

Kabila dans une cascade des inaugurations au Katanga

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lors qu’elle vient à peine de constituer une province à part entière, les anciens districts du Haut Katanga et de Lualaba sont entrés dans l’histoire avec l’honneur que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange vient de leur faire en leur offrant ce qu’il y a de mieux pour assurer leur développement : les transports et voies de communication. On ne peut, en effet, pas espérer un développement sans disposer des voies viables et des moyens de transport qui puissent faciliter une bonne circulation des biens et des personnes et assurer une bonne rotation du flux économique à l’intérieur de la province et avec les provinces voisines, mais également les pays limitrophes. En l’espace de quelque quatre jours, en effet, le Haut Katanga a effectué un bond vers son développement en acquérant, pour le transport aérien, une nouvelle tour de contrôle, une nouvelle piste d’avion, un bloc technique et une nouvelle caserne anti-incendie ; 18 locomotives neuves pour le transport ferroviaire et, très bientôt, une route moderne sur l’axe Kipushi – Kasumbalesa péage. La nouvelle province de Lualaba a aussi eu l’honneur de voir entrer officiellement en service le pont Lualaba à l’entrée de la ville de Kolwezi.

Modernité à la Luano

Tout a commencé le samedi 25 juillet 2015 au matin lorsque Lubumbashi a vécu une véritable ambiance de fête. La capitale cuprifère a, en effet, reçu la visite d’un hôte de marque. Le Président de la République, Joseph Kabila kabange, y est allé poser les jalons d’un nouveau décollage économique à travers des moyens et des voies de transport et communication. Premier acte du jour : l’inauguration simultanée de la piste, de la nouvelle

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tour de contrôle, du nouveau bloc technique et de la nouvelle caserne anti-incendie de l’Aéroport International de la Luano. Longue de 3250 mètres, la piste réhabilitée et modernisée de cet aéroport qui accueille un important trafic aérien aussi bien national qu’international est aujourd’hui équipée d’un nouveau système de

balisage lumineux. Autre innovation : l’installation de deux rampes. L’ancien tarmac a également subi un lifting. En effet, d’une superficie de 26.000 m2 autrefois, ce tarmac a été élargi de 7.000 m2 pour ainsi atteindre 33.000 m2 de superficie. L’aéroport international de la Luano peut aujourd’hui accueillir en stationnement 7 avions gros porteurs.

Autre nouveauté : la nouvelle tour de contrôle. Haute de 29 mètres contre 15 pour l’ancienne tour, elle offre les conditions idéales de travail. Aux plans technique et opérationnel, elle dispose d’une chaine radio de la dernière technologie qui facilite les communications air/sol. La nouvelle tour de contrôle dispose également d’un récepteur ADS-B pour assurer la réception et la transmission des données via la station VSAT. Au niveau du bloc technique, l’aéroport international de la Luano est aujourd’hui dotée de locaux techniques où sont installés le bureau d’approche, le centre de contrôle régional, le bureau de piste, le bureau central de télécommunication, le service de météorologie aéronautique ainsi que les salles d’équipements.

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A LA UNE Pour ce qui est de la caserne anti incendie, elle dispose d’un dispositif de ravitaillement en eau et émulseur d’une capacité de 20.000 litres. Une innovation lorsqu’on sait que les besoins requis pour un aéroport comme celui de la Luano est de 18.000 litres. La société chinoise China First Highway Engineering a réalisé l’ensemble de ces travaux pour un coût de 64.828.420 USD à raison de 52.912.157 UDS financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) et 11.900.000 USD par le Gouvernement grâce à la redevance «Go Pass». Satisfait d’avoir assuré la supervision de ces travaux pour répondre à la vision du Chef de l’Etat, le Ministre des Transports et Voies de Communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, a eu des morts justes pour rendre un vibrant hommage au Président de la République pour les réalisations grandioses qu’il offre aux Congolais à travers tout le pays. Il a également remercié les partenaires au développement, notamment la BAD, pour leur engagement aux côtés du Gouvernement pour la réalisation de ce projet capital pour la sécurité aérienne. Justin Kalumba a également relevé que ces œuvres viennent renforcer la cohésion et l’unité nationales avant d’annoncer la construction prochaine, toujours à Lubumbashi, d’un aérogare moderne qui va hisser l’aéroport international de la Luano aux normes internationales. Et de poursuivre : « Ce processus devrait nous permettre d’envisager à terme la sortie de notre pays des listes de bannissement de l’Union Européenne et de l’OACI. Beaucoup de compagnies aériennes seront attirées par les conditions de sécurité, de sureté et de confort. Il y aura l’éclosion du tourisme et la baisse de coût des billets d’avion ». Hôte du jour, le Directeur Général de la RVA, Bilenge Abdala, a, à son tour, salué la détermination du Président Kabila qui, en sa qualité d’initiateur du programme de la révolution de la modernité, a compris l’importance de l’intégrité territoriale et de la cohésion nationale, base de tout développement. C’est grâce à cette vision, a-t-il ajouté, que le pays peut se féliciter de ce genre d’infrastructures qui participent à la modernisation des infrastructures

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niveau des avenues Laurent Désiré Kabila et Kasa-Vubu dans la ville de Lubumbashi. Le choix de ces axes n’est pas fortuit. C’est, en effet, là que s’observent de gros embouteillages – jusqu’à 30 Km - causés par des camions qui vont ou reviennent de l’Afrique australe. Un autre projet va concerner la réhabilitation de la route qui relie la ville de Lubumbashi à Likasi sur une longueur de 120 Kilomètres. Quant à la voirie urbaine de Lubumbashi, les travaux concerneront les avenues Kamanyola, Kasa-Vubu et Lumumba. aéroportuaires. Pour leur part, les partenaires du Gouvernement ont réaffirmé leur soutien et leur engagement à accompagner la RDC pour son développement.

18 nouvelles locomotives pour la SNCC

Après un week end bien mérité, le Président Kabila est revenu à la charge le lundi 27 juillet, cette fois-ci pour une révolution de la modernité dans le transport ferroviaire. Il a, en effet, inauguré 18 locomotives neuves de la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC) à Lubumbashi. D’un coût global de USD 31 millions, ces engins ont été acquis grâce au financement de la Banque Mondiale à travers le Projet de Transport Multimodal (PTM). Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Administrateur Délégué de la SNCC, a fait savoir, à cette occasion, que l’acquisition de ces nouvelles locomotives ouvre de belles perspectives pour la relance des activités de cette société ferroviaire après plusieurs années de vaches maigres. «Une fierté pour les cheminots qui doivent désormais se mettre au travail pour la relance des activités », a-t-il ajouté avant de souligner, cependant, que « certaines contraintes se dressent sur la voie de l’exploitation. C’est notamment la réhabilitation de la voie ferrée, car sur plus de 3.640 km de son réseau, 1.230 km nécessitent une réhabilitation intégrale ». Sylvestre Ilunga a également sollicité l’appui du Gouvernement pour l’achat

des lubrifiants et du gasoil afin de faciliter la relance effective du trafic. Le Ministre des Transports et Voies de Communication, Justin Kalumba Mwana Ngongo, a immédiatement accédé à cette requête. Il a également annoncé que le Gouvernement va mettre 45 voitures neuves pour voyageurs à la disposition de cette entreprise ferroviaire avant de promettre la réhabilitation progressive de la voie ferrée.

Modernité aussi sur la voie routière

Le même lundi 27 juillet, le Président de la République a procédé au lancement des travaux d’élargissement et de modernisation de la route Kipushi – Kasumbalesa péage et de réhabilitation de la voirie urbaine de Lubumbashi. La cérémonie a eu lieu au poste de péage de Kisanga à l’entrée de la ville de Lubumbashi sur l’axe vers Kasumbalesa. Le coût de ces travaux est de USD 63 millions. Le Ministre des Infrastructures et des Travaux Publics, Fridolin Kasweshi, a expliqué que l’objectif de ces travaux est de désengorger cet axe de la nationale n°1 qui accueille un important trafic routier entre Lubumbashji et les pays limitrophes vers et de l’Afrique australe. Cette route va ainsi passer de deux à quatre bandes. Les travaux seront exécutés en deux phases par l’Entreprises chinoise Crec 7. Dans la première phase, les travaux seront réalisés sur 8 kilomètres à partir du poste douanier de Whisky jusqu’à la frontière de Kasumbalesa. Ils se poursuivront ensuite sur 16 Km à partir du village Kashamata jusqu’au

Et le pont Lualaba à Likasi – Kolwezi Mardi 28 juillet 2015, le Président de la République a poursuivi son odyssée des inaugurations, cette fois-ci à l’entrée de la ville de Kolwezi oû a été construit à nouveau pont sur le fleuve Lualaba. Situé sur la route de Likasi, précisément dans le village de Lualaba, à 30 kilomètres avant d’atteindre le centre-ville de Kolwezi, ce pont est une solution à la problématique de la connectivité entre les nouvelles provinces de l’ancien Katanga ainsi qu’au besoin de la circulation des personnes et des biens, surtout l’évacuation des produits miniers. Ce pont vient remplacer une vieille structure métallique construite à l’époque coloniale et qui ne pouvait plus supporter les grandes charges ni le trafic intense sur cette route d’importance capitale. D’une portée de 710 m sur 7 m de largeur, il est considéré comme le deuxième pont en longueur en République Démocratique du Congo après le pont Maréchal (722m) dans le Bas-Congo. La nouvelle infrastructure est construite sur base d’une technologie de pointe, presqu’encore jamais utilisée ailleurs au monde. Fruit du partenariat sino-congolais, c’est un pont en poutres préfabriquées d’une très grande résistance et d’une longévité sans pareil, soit 100 ans de longévité et une capacité de 100 tonnes. L’ouvrage comporte deux bandes de roulement et deux trottoirs pour piétons. Il est équipé de projecteurs pour faciliter la circulation nocturne. Jonas Eugène KOTA

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ACTUALITE

Le bateau Gungu bientôt remis à flot pour desservir le Kwilu

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e vice-ministre aux Finances, Albert Peti a indiqué que le bateau Gungu en réhabilitation dans l’entreprise Chanimétal dans la commune de Ngaliema, offre désormais une garantie maximale et de confort pour les usagers des voies fluviales vers Kwilu, lors d’une visite organisée samedi en l’honneur des

notabilités de ce coin à Kinshasa, au sein de cette entreprise experte en construction navale. Le vice-ministre a signalé que ce matériel flottant est l’œuvre du Gouvernement de la République sur fonds propre et vise à éviter de nombreux naufrages causés par la vétusté des matériels roulants et flottants. Il vise également approvisionner les grands centres de consommation en produits vivriers

et des milieux ruraux en produits manufacturés. L’ingénieur Kongo a signalé que le bateau Gungu est doté de deux grandes barges VIP pouvant loger 514 voyageurs et une barge cargo pour les marchandises. Il a annoncé sa mise à flot au plus tard au mois d’octobre prochain. La majeure partie de la notabilité de cette contrée a apprécié à

sa juste valeur cette œuvre entreprise par le Gouvernement de la République en vue de juguler les problèmes des naufrages répétitifs enregistrés ces dernières années sur la voie fluviale dans l’ex-province de Bandundu. Le bateau Gungu est la deuxième série des bateaux réhabilités après l’ITB Kokolo rappelle-on.

La Russie remet en cause Me Liyolo dénonce le plagiat de son oeuvre la conquête de la Lune n riposte aux grand pas pour l’humanité”, avait ainsi «Trophée Muana Mboka» investigations de la été effacé. L’agence spatiale américaine

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justice américaine sur la Fifa, la Russie envisage d’ouvrir une enquête sur les alunissages entre 1969 et 1972. Les premiers pas de l’homme sur la Lune, le 21 juillet 1969, la Russie n’y croit pas. Moscou envisagerait de lancer une enquête sur tous les alunissages menés par les États-Unis entre 1969 et 1972, selon un article du Moscow Times. Une initiative surprenante qu’un représentant russe a justifiée comme une réponse aux investigations de la justice américaine sur la Fifa. Des soupçons de corruption pèsent notamment sur les conditions d’attribution du Mondial 2018, qui aura lieu en Russie. “Les autorités américaines ont franchi une ligne en lançant des accusations de corruption visant neuf officiels de la Fifa”, écrit le quotidien russe. La riposte du pays de Vladimir Poutine n’aura donc pas tardé.

affirme toutefois avoir copié des enregistrements de l’alunissage grâce notamment à des archives de la chaîne de télévision CBS News.

“Révéler ce qui est arrivé”

“Nous ne soutenons pas qu’ils n’ont pas volé (sur la Lune), et que tout a été tourné dans un studio. Mais tous les artefacts scientifiques - ou culturels font partie de l’héritage de l’humanité et leur disparition sans laisser de trace est une perte commune. Une enquête va révéler ce qui est arrivé”, a expliqué Vladimir Markin, porte-parole du Comité d’enquête de la Russie, dans une tribune publiée par le journal russe Izvestia. Reste à savoir comment les enquêteurs russes remettront en cause, 46 ans après, cet évènement historique.

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e sculpteur congolais Alfred Liyolo Limbe M’puanga a dénoncé, samedi au cours d’une conférence de presse tenue à l’Académie des Beaux-Arts à Kinshasa, «le trafic et le plagiat» de son œuvre réalisée en bronze servant depuis bientôt dix ans de «trophée Muana Mboka » pour des fins de lucre. Alfred Liyolo a exprimé, à l’occasion, sa préoccupation pour la promotion des arts en République Démocratique du Congo (RDC) en mettant en garde «des loups dans la bergerie qui s’arrogent les intelligences des autres, les œuvres d’autrui pour en faire l’exploitation et en tirer des bénéfices». Pour lui, ce trophée plagié n’a aucune valeur artistique parce qu’il

Des bandes originales disparues

Dans le collimateur des enquêteurs russes : la disparition d’enregistrements de l’équipage d’Apollo 11. La Nasa avait admis en 2009 avoir supprimé les bandes originales de l’alunissage de l’équipage de Neil Armstrong pour “des raisons d’économie”. Un lot de 200.000 cassettes, comprenant le célèbre “petit pas pour l’homme et

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Il est désormais possible de trouver un journal pour vous informer

manque sa signature et son socle, a-til révélé. Il s’est dit «prêt» à négocier avec l’opérateur culturel Paulin Mukendi qui attribue, sans son autorisation, le «Trophée Muana Mboka» à la seule condition de payer ses droits d’auteurs à partir de la troisième édition jusqu’à la dixième. Les initiateurs de ce prix «d’excellence», le Prof Olivier Musangi Ntemo et Paulin Mukendi, ne respectent pas l’arrangement à l’amiable avec lui, a-t-il révélé. Les deux premières éditions, a-til dit, il avait donné ces trophées gratuitement en faveur de la jeunesse congolaise. Il a néanmoins déploré «ce cas malheureux» dans le monde des artistes censés être des hommes honnêtes, respectueux de l’éthique et de la déontologie professionnelle, et modèles au sein de la société congolaise. L’œuvre en question servant de «trophée Muana Mboka» pèse environ 5 kg et symbolise l’homme averti avec ses deux oreilles attentives, un œil brillant et des plumes d’oiseau pour écrire. (ACP/Le titre est de la rédaction)

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