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DRAG SUPERSTARS

DragSuperstars, plusimposant quejamais

L’extraordinaire show de drags reconnues nous en mettra plein la vue et les oreilles, plus que jamais, cette année. Le jeudi 4 aout, dès 20 h sur la scène principale TD (sur l’Esplanade du Parc olympique), Rita Baga animera un DragSuperstarcomme on n’en a encore jamais vu à Fierté Montréal. On y verra des drags du Canada, des États-Unis, d’Angleterre, de France, d’Asie, de Montréal et d’ailleurs.

« Il y aura des drags des saisons 1 et 2 de Canada’s Drag Race, de CallMe Mother, de QueenoftheUniverse, de plusieurs saisons du RuPaul’sDragRace

des États-Unis, mais aussi des éditions de Grande-Bretagne et de France. « En tout, on peut compter sur la présence de 18 drags. Ce sera tout un show ! » Un véritable feu roulant de prestations. Ça en est presque étourdissant !

La part belle à nos drags d’ici Parmi les artistes de la scène de chez nous qui ont particulièrement rayonné ces dernières années au Québec et ailleurs au Canada, notons : Hercusleaze, «drag king de Montréal qui a participé à la première saison de Call me Mother »; Kiara « qui a participé à la saison 1 de Canada’s Drag Race avec moi»; Manny «la légendaire dragqueen et mère de la Maison de Manny»; Pétula Claque «maquilleuse et dragqueen de Montréal qui a remporté de nombreux titres lors de concours dont Miss Cocktail»; Priyanka «qui est devenue la première Drag Superstar lors de la saison 1 de Canada's Drag Race»; Pythia «une des finalistes de la saison 2 de Canada’sDragRace;Sasha Baga «ma co-animatrice à l'émission LaDragEnMoi»; Suki Doll «une drag queen d’origine vietnamienne, chinoise et cambodgienne, qui a été reconnue MissCongenialityde la saison 2 de Canada’sDragRace».

Dix vedettes des franchises télé internationales La plupart des invitées internationales sont des vedettes de premier plan dans leurs pays respectifs, notamment des franchises de RuPaul’s Drag Raceet QueenoftheUniverse, entre autres. De l’Europe, on pourra voir les françaises Nicky Doll, «la plus internationale des drag queens françaises, elle anime en ce moment DragRaceFranceet a participé à la saison 12 de RuPaul’s Drag Race » et La Big Bertha «une dragqueen à message, qui fait dans le burlesque et participe à DragRaceFrance», ainsi que «l’écossaise, gagnante de la saison 2 de Drag Race UK», Lawrence Chaney, aux côtés de Tayce, «mannequin et dragqueen, finaliste de la même saison de DragRaceUK». Du côté des vedettes américaines, on pourra compter sur : Ada Vox «compositrice- interprète et drag queen latinx, participante aux saisons 12 et 16 d’American Idol et finaliste de Queen of the Universe »; Jasmine

Kennedie «participante de la saison 14 de RuPaul’sDragRaceet de la distribution de RuPaul’sDragRaceLiveàLasVegas»; Kornbread Jeté «participante de la saison 14 de RuPaul’s Drag»; Kylie Sonique Love «la gagnante de la saison 6 de DragRaceAllStars»; Silky Nutmeg Ganache «finaliste de la saison 11 de RuPaul’sDragRaceet participante de la saison 6 de DragRaceAllStars.

« Ce sera la plus grosse édition de DragSuperstar », insiste Rita Baga. « On a voulu aller le plus loin qu’on pouvait. On a voulu, également, incorporer les drags qui ont brillé au cours des dernières années sur les différentes scènes. Une des différences aussi est que, contrairement aux éditions précédentes, les drags de Montréal sont incorporées à tout le spectacle — et pas uniquement durant l’entracte ». Le public aura droit à trois heures de prestations époustouflantes».

Et cette fois, Rita Baga ne fait pas qu’animer, elle signe la mise en scène et a sélectionné les artistes. «Cela fait des mois et des mois que je travaille là-dessus, à faire les contacts, à parler aux agents, parce que tout reprend un peu partout en même temps après deux ans de pandémie où tout était à l’arrêt », de spécifier Rita Baga. « Avec ce spectacle de DragSuperstar, on veut créer un précédent, on veut se démarquer des autres shows qu’il y a à travers le monde. On va mettre la barre très haut. L’année dernière, c’était en formule hybride et cette année on revient en présentiel, sur un nouveau site. On désirait vraiment que ce soit différent des autres années. »

« C’est certain que, dès le départ, c’est un très gros spectacle. Mais ce sera aussi la plus grande foule que je n’aurai jamais animée, puisque l’Esplanade peut contenir jusqu’à 30 000 spectateurs », indique Rita Baga (Jean-François Guèvremont, de son vrai nom). « Cela ajoute du stress supplémentaire, évidemment, parce qu’on veut trouver les bons mots pour animer la foule ainsi que pour présenter et pour mettre en valeur chaque drag. Je veux m’assurer de faire honneur à chacune et de souligner tout le travail qu’elles font. »

Et ce n’est pas tout. Amateurs et amatrices de musique, tenez-vous bien ! De la grande visite arrive à Montréal. Le DJ set, en première partie, sera assuré par nul autre que Kevin Aviance ! Vous avez bien lu, le performeur, chanteur, drag queen, DJ et j’en passe fera une apparition avant le début du spectacle DragSuperstar. « Ça fait très longtemps que Aviance n’est pas venu à Montréal. Nous sommes donc emballé.e.s de l’avoir ce soir-là et d’animer la foule avant le grand spectacle ! », dit Rita Baga. Rappelons que presque toutes les chansons de Kevin Aviance, Din Da Da, Rythm Is My Bitch, Alive, Give ItUp et Strut

ont toutes atteint la première place au Billboard dans la catégorie dance music. Il a collaboré, entre autres, avec les Whitney Houston et Janet Jackson, ainsi qu’avec Madonna (où il fait une apparition éclair dans la vidéo Secret). 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | Rita Baga animera Drag Superstars, le jeudi 4 août dès 20 h sur l’Esplanade du Parc olympique. DJ Kevin Aviance, artiste de performance drag et DJ de New York assurera la première partie. www.fiertemtl.com

Y A N K A R I P

E N N E D I E K I N E M J A S

La carrière Rita Baga en plein essor

Mais comment va Rita Baga ? Comment se porte sa trajectoire ? « Ça va bien, je suis en tournage presque tout l’été pour des émissions qui seront présentées cet automne. Mon été est donc assez chargé à part des vacances avant Fierté Montréal », dit Rita Baga. Rita sera, en effet, de la 2e saison de Quisaitchanter, sur Noovo. Ensuite, en compagnie de Sasha Baga et Petula Claque, elle participera au tournage de La drag en moi, la version française de l’émission américaine Dragnificent, ça c’est sur Crave. Cette drag queen a été en nomination au 22e Gala des Olivier l’hiver dernier pour le trophée Olivier de l’année. Ce n’est pas rien tout de même. Malheureusement pour elle, c’est le jeune humoriste Pierre-Yves Roy-Desmarais qui l’a emporté. Pour ce qui est de son spectacle RitaBaga –Créature, celui-ci poursuivra sa tournée du Québec au mois d’aout prochain. « Il y a des spectacles prévus jusqu’en décembre 2023, donc ça va très bien de ce côté-là, cela dépasse même nos espérances. Nous avons reçu un “Billet d’argent” pour nos 25 000 billets vendus, la réponse du public est absolument incroyable. Évidemment, nous étions très contents ! » Au cours de l’automne, RitaBaga — Créaturefera des arrêts en Gaspésie et se rendra même un peu plus loin au Nouveau-Brunswick. Non, pas le temps de chômer pour Rita Baga, qui est sur une lancée plus que jamais. Et le 5 juillet dernier, on apprenait une grande nouvelle. Rita Baga se rendra en effet en Belgique puisqu’elle a été choisie pour animer rien de moins que la téléréalité francophone DragRaceBelgique! Elle qui, l’année dernière, avait fait partie de BigBrotherCélébritéset, précédemment en 2019, de Canada’s DragRace, sera l’animatrice de cette toute nouvelle franchise établie en Belgique. « Je suis sur un nuage… un nuage belge!» s’exclame Rita. «Mon plus grand rêve se réalise : je serai présentatrice d’une franchise francophone de DRAG RACE ! Et quel honneur d’avoir été choisie pour animer la toute première saison de DragRaceBelgique! J’ai hâte de vous faire découvrir le talent incroyable des drags de ce merveilleux pays où j’ai habité il y a quelques années pour terminer mes études universitaires. La scène drag y est vivante, dynamique et unique ! C’est extraordinaire et je suis extrêmement flattée

et privilégiée». 6 ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com INFOS | https://ritabaga.ca

NickyDoll,figure deprouedela dragfrançaise

Nicky Doll, la toute première drag queen française de l’histoire de RuPaul’sDragRace, sera en spectacle à Montréal le 4 août prochain dans le cadre de DragSuperstars. Fugues a eu l’occasion de lui parler quelques jours après la diffusion du premier épisode de DragRaceFrance, dont elle est la fière animatrice.

À quel point l’émission montre bien l’éventail de la drag française? NICKY DOLL : On met en lumière notre grand héritage de cabaret, les drags à l’ancienne, les standupcomedians, les looksqueenset la new wave. On a aussi une femme trans, La Briochée, qui chante live. On peut voir différente facettes de la drag, et pas seulement de Paris, mais aussi de Bordeaux, Toulouse, une candidate originaire d’Archèche et une autre de Tunisie, La Kahena, qui emprunte les codes de sa culture musulmane pour les déployer en drag. Ayant moi-même vécu sept ans au Maroc, je trouve ça hyper important. C’est le doigt d’honneur à la société le plus fort que je n’ai jamais vu! Je suis fière de voir un cast aussi représentatif et inclusif. Ça devrait toujours être ainsi en 2022.

Tes compatriotes ont-elles une force en particulier? NICKY DOLL : Comme on vient d’un pays avec une immense culture en mode, l’esthétique et la haute couture sont très élevées chez nous. En termes de performances, on a de très bonnes lipsyncheuses, comédiennes, effeuilleuses et probablement plus de chanteuses qui savent bien chanter que dans les autres versions de DragRace. D’épisode en épisode, elles m’ont démontré à quel point les choses ont changé. Il y a un peu plus de sept ans, j’ai dû quitter la France pour vivre de mon art aux États-Unis, parce que l’industrie n’était pas encore assez développée. Aujourd’hui, elles peuvent se challengeret apprendre les unes des autres. À l’époque, je n’avais pas accès à suffisamment de scènes. J’ai hâte de voir les choses continuer d’évoluer. À l’heure actuelle, je connais très peu de queens qui peuvent vivre de la drag à 100%. Je crois que DragRace France va aider à chambouler cette industrie et permettre aux queens d’avoir beaucoup plus d’opportunités.

Rêvais-tu d’animation dans ta carrière? NICKY DOLL : L’éventualité de présenter une franchise française de Drag Raceétait un rêve, mais je ne m’attendais pas à ce que ça se fasse aussi rapidement. Cela dit, quand on m’a proposé d’animer, je me suis rendue compte que le hasard avait bien fait les choses : mon expérience de coanimation des Fashion Photo Reviews de Drag Race Holland avec

Alexis Mateo et la reprise des spectacles, durant lesquels je me suis entraînée à parler, m’ont permis de réaliser que j’avais ce qu’il faut pour animer. Il y a trois ans, quand l’animatrice d’une soirée me passait le micro après une performance, je refusais de prendre parole. Aujourd’hui, j’adore ça et les animatrices sont obligées de me reprendre le micro des mains!

Comment trouve-t-on sa couleur comme animatrice dans l’univers très formaté de Drag Race? NICKY DOLL : Ça doit être très compliqué de se détacher de RuPaul quand on anime en anglais, mais pour ma part, je me suis beaucoup impliquée avec le script de l’émission pour trouver mon empreinte. Je n’ai pas eu de problème à m’éloigner de ce que RuPaul faisait. Je ne suis pas elle et je n’essaie pas de l’imiter. J’ai préféré tenter d’implanter mes références dans le concept, tout en respectant le format qui fait le succès du show.

Tu as été éliminée au cinquième épisode de la saison 12. Crois-tu que le public te donne la même légitimité à critiquer, même si tu n’es pas une gagnante ou une finaliste? NICKY DOLL : L’animatrice n’est pas censée avoir gagné la compétition. Drag Race a été construite autour du vécu et de la carrière de RuPaul, qui a sorti la dragdes bars de East Village pour en faire une marque. Moi, je suis une queen qui a quitté la France pour se challenger dans un autre pays et dans une autre langue, qui a réussi à se construire une carrière et qui revient en France pour montrer aux queens comment elle peuvent sortir de chez elles pour en avoir une elles aussi. Le fait que je sois partie au cinquième épisode, comme Trixie Mattel ou Plastique Tiara durant leurs saisons respectives, ne change rien au final. La vraie aventure commence quand Drag Race se termine. Si tu regardes mon cheminement depuis ma saison, la plupart du temps, tu oublies quand j’ai été éliminée. Et c’est ça, le succès. Les queens répliquaient-elles à tes critiques afin de diminuer ton jugement? NICKY DOLL : Je m’attendais à ce que ça puisse être le cas, mais comme je suis arrivée avec une énergie de grande sœur, qui ne prétend pas avoir la science infuse et qui mesure ses mots, ça semble les avoir ravies. Je comprenais d’où elles venaient et ce que ça fait d’être sur cette scène. Et comme j’ai moi-même été éliminée avant la fin, j’ai l’humilité qui me permet de rester connectée au monde des mortel.le.s, plutôt que d’imaginer vivre dans une autre galaxie.

Comment Drag Race a changé ta vie? NICKY DOLL : Je suis la première drag à avoir fait une campagne de parfum avec Mugler. J’ai réalisé une campagne avec Jean-Paul Gauthier et participé à des éditoriaux avec les magazines VogueUSA, France, Espagne et Taïwan. J’ai aussi été invitée sur les plus grands talk shows en France pour essayer de faire changer les mentalités sur le dragou la cause queer.

Est-ce plus difficile être queer et drag en France? NICKY DOLL : Je pense que la France manquait simplement de représentation. On avait peu de personnalités prêtes à changer les choses. Le fait de vivre aux États-Unis et d’avoir un certain détachement avec la France me permet de revenir chez moi et de smackthedoors avec ce que je dis, sans m’en faire avec ce que les gens vont penser, parce que mon avion m’attend pour rentrer à New York. Ça me permet de faire bouger les choses. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel _ larochelle@hotmail.com

INFOS | Nicky Doll sera du spectacle Drag Superstars, le jeudi 4 août dès 20 h sur l’Esplanade du Parc olympique.

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Lessaveursde demainavecSuXession

Nouveauté cette année, la soirée SuXession rassemblera sur l’esplanade du Parc Olympique des artistes de nos communautés parmi les plus innovatreur.rice.s et qui vous donneront un avant-goût de la diversité des saveurs de demain.

Anachnid Une artiste multidisciplinaire oji-cree basée à Montréal, est récipiendaire du Félix de l'année pour l’Artiste autochtone de l'année et gagnante du prix de l'auteur-compositeur autochtone de l'année de la Fondation SOCAN en 2019. Un peu à l’image de son animal spirituel — l'araignée qui a huit pattes — , Anachnid incarne autant de personnalités complexes sur scène que dans la vie : esprit venimeux, jeune femme amoureuse, grand-mère attentionnée... Sa musique est un style hybride et sensuel d'électro-pop, trap, indie, soul et hip hop, avec des textures sonores délicates et complexes, évocatrices de ses cultures ancestrales.

Backxwash Aussi connue sous le nom Ashanti Mutinta, Backxwash est une rappeuse et productrice canadienne d’origine zambienne basée à Montréal. On la connaît surtout pour son album GodHasNothingToDoWithThisLeaveHimOutOfIt, paru en 2020 et récompensé avec le

Prix de la musique Polaris 2020. Amalgame de horrorcore, hip-hop et métal industriel, son travail représente une culmination de thèmes à l'intersection de la foi, l'identité et de la queerness.

Claudia Bouvette Originaire de Bromont, Claudia Bouvette vit et travaille à Montréal depuis quelques années. Cette auteure-compositrice-interprète se passionne pour la musique depuis toujours. Après avoir bifurqué par la télévision en tant que comédienne, elle revient, en 2019, à ses premiers amours et fait paraître un premier EP. On y découvre une musique dansante, électro, qui emprunte aussi bien au hip-hop qu’à la pop de haute voltige. TheParadiseClub, son premier long-jeu, vient tout juste d’être lancé sur étiquette Bonsound. 6 INFOS | SuXession Jeudi 4 août à 20h à l’Esplanade du Parc olympique www.fiertemtl.com

S’ÉCRIRE POUR S’INCLURE

Fierté littéraire vous propose des activités pour toustes

Au Théâtre La Comédie de Montréal

1113 de Maisonneuve Est (métro Berri-Uqàm) 31 juillet, 18 h, Queer Académie - La finale 31 juillet, 21 h 30 Grand Effeuillage littéraire (29$) 1er Août , 19 h, Le Combat aux mots 2 Août, 19 h, Des livres et des paillettes, 3 Août 19 h, Transports Littéraires À l’Esplanade du Parc olympique

(métro Pie IX) 5 août, 17 h Espace littéraire bienveillant

Au Centre St-Pierre

1212 rue Panet (métro Beaudry) 5 Août 19 h La diversité en toutes lettres

Au Bistro le Ste-Cath

4264 rue Sainte-Catherine Est (métro Pie IX) 4 Août, 19 h Transpoésies (soirée de poésie)

Et ne manquez pas notre Salon du livre en plein air lors de la Journée communautaire de Fierté Montréal.

Pour en savoir plus, suivez-nous sur Facebook @fiertelitteraire Fierté littéraire célèbre la littérature queer, ses auteurs, ses autrices, ses auteurices

Laflammeéternelle deCorneille

Devenu un phénomène grâce au succès instantané de son premier album, Parcequ’onvientdeloin, Corneille, chanteur miraculé, seul rescapé du massacre de toute sa famille, a marqué notre jeunesse en sublimant son malheur par la musique. C’était en 2002, il y a 20 ans déjà. Depuis, il a fait en 2007 un premier disque en anglais, TheBirthofCornelius. En 2009, il est de retour sur la scène francophone avec Sanstitre. Il renoue avec le succès en 2011 avec Lesinséparableset, en 2013, parait l’album EntreNordetSud. C’est en février 2019 qu’il lance son album Parcequ’onaimeet, en mai 2021, il lance son plus récent simple Pause, premier titre du nouvel album Encre Rose, lancé au printemps dernier. Le vendredi 5 août, dans le cadre de Fierté Montréal, Corneille sera du spectacle ImmiX, une célébration qui fait place à une mosaïque musicale inattendue, réunissant des artistes et musiques d’ici et de tous les horizons. Il a cordialement répondu aux questions de Fugues…

L’an dernier, tu as remis le prix Coup de cœur de la Fondation Émergence à Alicia Kazobinka pour ses actes remarquables, tu as chanté au Carnaval des Couleurs mis sur pied par la Fondation BBCM et maintenant tu seras du spectacle ImmiX à Fierté Montréal. Comment en es-tu arrivé à être un allié de la communauté LGBTQ+ ? CORNEILLE : Ma rencontre avec Alicia dans le cadre de mon podcast Amour suprême m’a davantage sensibilisé sur les réalités des aliénations multiples que vivent certains membres de nos sociétés au sein même des communautés auxquelles ils sont censés s’identifier. Après mon échange avec elle, je me suis rendu compte que moi aussi j’ai souvent pu être victime d’une certaine aliénation intracommunautaire… Son témoignage m’a énormément touché et m’a donné envie d’en savoir plus sur son combat et de l’accompagner dans la mesure de mes possibilités.

En mars dernier, tu as dit que la bougie d’allumage de ton récent album Encre Rose avait été la mort de George Floyd, mais l’album n’est pas noir et il est même lumineux et bienveillant. On ne t’a d’ailleurs jamais entendu aussi optimiste. C’était le concept dès le départ ou la COVID a-t-elle impacté le contenu des chansons ? CORNEILLE : Les évènements médiatiques et sociaux qui ont suivi le meurtre de George Floyd ont suscité de réelles remises en question chez moi. Notamment sur mon positionnement quant à la question du vivre-ensemble entre groupes identitaires et mon rôle à jouer comme personnalité publique, mais aussi et surtout comme père de famille. Une fois que les injustices sont reconnues, il ne reste qu’une question pragmatique : comment transformer une colère justifiée en amour ? Trouver des clés pour arriver à cette alchimie. Voilà ce qui m’obsède et nourrit tout ce que je crée, depuis 20 ans… Et Encre rose n’a pas été une exception, c’est juste que pour une fois dans ma carrière, je n’avais pas l’impression d’être seul dans ma colère. Elle rencontrait celle de milliards de gens sur la planète.

Comment fait-on pour écrire des chansons aussi optimistes dans une période aussi compliquée ? CORNEILLE : C’est le seul intérêt de créer pour moi. Imaginer une réalité en opposition avec ce que l’on perçoit comme réel. Imaginer le beau là où il en manque. C’est mon boulot d’artiste… de rêveur. Sinon j’aurais fait journaliste.

Le format album, c’est toujours important pour toi, malgré les modes de consommation qui évoluent ? CORNEILLE : Ça dépend pour qui… Je n’aime pas les livres d’instructions en général. Il y a des artistes qui imaginent un univers cohérent de A à Z avant d’écrire une chanson et là un album fait sens. Pour d’autres, non. L’important pour un artiste est de respecter ses pulsions créatives et de les présenter d’une manière qui ne dénature pas l’art au profit du marketing. Plus que jamais j’urge les artistes à être têtu et n’écouter que leurs instincts. Streaming, album, EP , NFT’s, blockchain. Tout ça, ce ne sont que des outils. L’artiste est d’abord le garant de la matière. Quand cette dernière est honnêtement conçue, le reste suit.

Et maintenant, en rafale…

Ton principal défaut ? Je ne sais pas.

Le défaut que tu détestes le plus chez les autres ? Tous ceux que je partage à un moindre degré.

Ta plus grande qualité ? Je ne sais pas…

Ton endroit préféré ? Sur le sofa, devant un film avec mon épouse et nos deux enfants.

Que considères-tu comme superficiel ? Rien n’est jamais vraiment superficiel si on lui accorde ne fut-ce que la moindre importance.

Ta plus grande peur ? Voir ma famille souffrir.

La personne vivante que tu admires le plus ? Mon épouse.

Ton idée du bonheur ? Un idéal impossible, qui peut nous élever comme il peut nous être traitre. 6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

Cœurdepirate,une artisted’exception

Cœur de pirate, alias Béatrice Martin, a conquis notre cœur — et celui du public — par ses petits trésors de mélodies, il y a un peu plus d’une décennie. Elle a maintenant 32 ans et elle trône toujours au sommet. Durant le festival Fierté Montréal, elle sera de la soirée ImmiX, une fête musicale où toustes sont convié.e.s pour monter à bord d’un train roulant de chansons à succès et de moments touchants. Nous avons échangé avec elle…

Il y a six ans, dans la foulée de la tuerie qui a fait 49 victimes dans un bar d’Orlando, tu as écrit un texte très personnel et très poignant où tu faisais ta sortie comme queer, comme pansexuelle. Que retiens-tu de ce moment charnière ? As-tu eu des regrets de l’avoir fait ? COEUR DE PIRATE : Aucun regret, je pense que c’était important pour moi de partager ça. J’ai trouvé ça quand même assez intense au niveau de la réaction, peut-être parce que j’étais habituée à être dans un safespace. Mais je suis contente d’avoir pu contribuer à certaines conversations, on va dire.

As-tu été surprise de la réaction de certains de tes fans face à cette nouvelle ? COEUR DE PIRATE : La plupart des fans étaient bienveillants, j’ai toujours dit que c’était important pour moi d’être représenté dans le domaine public et d’avoir des gens qui te ressemblent à la télé/en musique, ça fait des vrais changements, donc j’espère que ça a pu aider quelques personnes.

Tu as dit à ce moment-là avoir fait cette sortie pour toi, mais aussi en partie pour ta fille. Crois-tu, six ans plus tard, que ta fille grandit dans un monde plus égalitaire et plus ouvert à la différence qu’avant ? COEUR DE PIRATE : Je pense que c’est plus accepté, mais qu’il y a encore du travail à faire. COEUR DE PIRATE : C’est une chanson qui parle d’acceptation de l’amour queer dans le monde qu’on connait et de la stigmatisation autour des relations queers qu’on voit encore aujourd’hui.

Tu t’inspires beaucoup de tes amours dans tes chansons, c’est un exutoire, une manière d’exorciser le passé ? COEUR DE PIRATE : C’est une façon de revisiter ce qui m’est arrivé ! Me réapproprier les événements, même les moins cools. C’est une forme de thérapie.

C’est la première fois, je crois, que tu participes comme chanteuse à un événement de la Fierté (si je me trompe, désolé à l’avance), qu’est-ce qui t’a motivée à accepter l’invitation de Fierté Montréal à participer au spectacle ImmiX cette année ? COEUR DE PIRATE : Oui, c’est la première fois… Je pense que ça devait se passer avant, mais y’a eu la COVID… Bref, j’ai super hâte !

Que signifie pour toi la Fierté ? COEUR DE PIRATE : Je pense qu’on doit célébrer parce qu’il n’y a rien de pris pour acquis dans cette vie ; comme on a vu récemment aux États-Unis. Même là, les droits de la communauté sont souvent remis en cause.

Et maintenant, en rafale…

Ton principal défaut ? Je veux tout contrôler, haha.

Le défaut que tu détestes le plus chez les autres ? Le manque d’empathie.

Ta plus grande qualité ? Mon hypersensibilité.

Ton endroit préféré ? Le bas du fleuve.

Que considères-tu comme superficiel ? Certains réseaux sociaux.

En qui aimerais-tu te réincarner ? En bébé chien.

Ta plus grande peur ? Perdre les gens que j’aime.

La personne vivante que tu admires le plus ? Katherine Ryan [une humoriste, écrivaine, présentatrice et actrice canadienne, habitant à Londres, NDLR].

Ton idée du bonheur ? Dormir, peut-être… 6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

Xcellence

Avec Xcellence, préparez-vous à des performances sonores hautement flamboyantes, célébrant les personnes queer et/ou trans racisé.e.s, saluant tous les aspects de nos identités. Profil de l’alignement de DJ pour ce party dansant qui vous fera vivre des moments inoubliables.

INFOS | Excellence, le vendredi 5 août, de 16h à 23h sur l'Esplanade du Parc olympique. www. fiertemtl.com

S Y A N A

Artiste multidisciplinaire née à Montréal, Syana joue avec les sons pour susciter l’émotion et faire bouger votre corps, que ce soit comme DJ dans des raves ou comme productrice de son EP électronique 19YearsofRage. Syana est membre et représentante de la célèbre House of Barbara, de Mère Elle Barbara. Syana œuvre également comme travailleuse communautaire auprès de la communauté transgenre de Montréal. Elle est actuellement coordonnatrice des activités trans au Projet 10.

R A Y O L A C D K I

KID CRAYOLA

Artiste haïtiano-canadienne dont le style se caractérise par des productions colorées et des mix endiablés, Kid Crayola est une fervente avocate de l’acceptation de soi et de l’amour propre. Son message résonne de plus en plus dans la métropole du Québec et se marie parfaitement à son surnom de Vibe Bender. Kid Crayola embrasse son identité de femme noire et contribue à l’émancipation des communautés les moins visibles.

LAFHOMME

DJ et artiste sonore montréalais.e, LaFHomme utilise son art comme une pratique spirituelle. Étant une personne orientée vers sa communauté, iel valorise la création d'une expérience qui interpelle les gens et les transporte avec la musique.

MOLLYGUM

Cuisinière à domicile le jour avec HaveYouEaten? et DJ la nuit, Mollygum voue un amour pour la musique électronique et la cuisine chinoise authentique. Qu'elle cuisine des plats traditionnels ou qu'elle serve un peu de sa funkyhouse,

Mollygum est toujours en train de préparer quelque chose de nouveau.

DIJIPOUNE

Dijipoune traine dans les lieux dont l’atmosphère sonore est constituée de bruits répétitifs depuis une quinzaine d’années. Et dernièrement, elle s’est dit qu’elle devrait ajouter du vacarme de battements groovy. Elle fait partie des collectifs derrière Moune Club et FlushEvents.

TONTON SAUCIER

Aussi connu sous le nom de Fasine Ngo, Tonton Saucier est un.e DJ pansexuel.le, un.e designer, un.e cuisinier.ère et une personne à tout faire éclectique. Installé.e à Montréal depuis près de sept ans, iel s’inspire de la musique électronique noire des années 90, le panafricanisme intersectionnel, la culture des animés et des mangas. Iel produit des narratives audio d'expériences émotionnelles riches d'amour queer et de grooves enivrants.