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MAJESTIX

MajestiX,lagrandefiestadesdrags, souslesignedeladiversité

Le samedi 6 aout prochain, attendez-vous à tout un spectacle pour la version 2022 de MajestiX, l’événement par excellence des drags du Québec. De 20 h à 23 h, la scène principale TD de l’Esplanade du Parc olympique accueillera une vingtaine de drags. C’est le sympathique duo de drag kings Rock Bière et RV Métal qui se chargera de gonfler à bloc la foule de fans de drags et mettra de l’entrain dans cette soirée chaude en perspective.

Alors qui défoncera les planches ce 6 aout ? Barbada de Barbades, Gisèle Lullaby, Marla Deer, Adriana, Carmen Sutra, Gabry Elle, Kitana, Le Freak Show, Miami Minx, Miss Dupré Latour, Rainbow Drag, Scarlett Paris Evans, Uma Gahd, Velma Johnny Jones et d’autres encore. « C’est un spectacle pour souligner toutes les lettres de l’acronyme des communautés LGBTQ2S+ . Mais aussi, évidemment, pour que les gens puissent s’amuser et avoir du plaisir cette soirée-là ! », explique Rock Bière.

« On a fait un show avec le plus de relève, d’expérience et de genres que possible », ajoute pour sa part son acolyte RV Métal. « Ça sera plus burlesque, plus trash et plus gore que par le passé. Il y aura des numéros “traditionnels” de drags, mais c’est certain que ça sera différent de ce que l’on a déjà vu dans le passé, comme lors des spectacles Illusion de Michel Dorion, par exemple. » Chaque drag viendra éblouir le public nombreux avec des numéros enlevants. « Nous avons eu la collaboration de l’équipe de Fierté Montréal pour faire la sélection qui fut difficile », poursuit Rock Bière. « Chaque année, on demande aux drags de nous proposer un numéro et on est obligés de prendre des décisions crève-cœur quant aux choix des prestations. Il y avait tellement de bons numéros cette année, mais comme on ne peut pas tout mettre dans ce spectacle — qui dure déjà plus de 2 h 30 — il a fallu faire des choix. » De l’humour, de la danse et de la musique en masse, des costumes extravagants et des danseurs et danseuses, on en aura plein la vue. La chorégraphie a été confiée aux mains expertes de Jean-François James et d’Anmarie-Paule Legault. Jean-François James a déjà travaillé avec les drags, dont Michel Dorion, Gisèle Lullaby, Miss Butterfly, Kiara, Matante Alex, Sandy Hart, Sasha Baga, Tracy Trash, RV Métal, Rock Bière, Amy Haze et plusieurs autres. Pour ce qui est de Anmarie-Paule Legault, la danseuse chorégraphe a déjà performé pour Endirectde l’Univers, pour la fondation Never Apart et pour Limitless, entre autres. Elle a une formation en danse qui comprend le hip-hop, le dancehall, la danse contemporaine et jazz ainsi que le waacking.

On a appris que le fameux Combatdesdragsrevient cette année. Il s’agit là, si vous ne l’avez pas déjà vu, de deux personnalités que l’on déguise en drags et qui doivent rivaliser pour remporter un montant de 1000 $, que cette personnalité versera à l’organisme de son choix. RV Métal et Rock Bière ont laissé tomber le nom de l’humoriste Richardson Zéphir. Par contre, il faudra attendre le soir même du spectacle pour connaitre le nom de l’autre personnalité connue.

Comme tout bon show qui se respecte, MajestiXse terminera bien évidemment en beauté. « La finale sera tout en country ! Ce sera vraiment extraordinaire ! » On s’est fait dire aussi qu’il ne fallait absolument pas manquer l’ouverture…

Rappelons que Rock Bière et RV Métal ont découvert l’univers de la drag par l’entremise du concours Drag-moidu Cabaret Mado et qu’ils ont respectivement gagné la 10e et 11e saison du concours-école qui se tient chaque année au Cabaret Mado. Depuis 2017, ces deux dragkingsne cessent de se produire dans divers spectacles et cabarets au Québec. « On fait de la drag depuis plus de quatre ans maintenant. À chaque fois qu’on fait un

spectacle, on prend du galon, on gagne en expérience avec le public. On a déjà participé à de grands spectacles comme Illusion, donc ça nous aide ici avec une grande foule comme celle-ci au Parc olympique », souligne Rock Bière. « Oui, on a de l’expérience en spectacle, mais de là à l’animer et de le mener ainsi, c’est un tout autre travail », dit en rigolant son complice RV Métal.

Et quelle réaction ont-ils eue lorsque Fierté Montréal leur a appris que c’était à ce duo d’animer l’édition 2022 de MajestiX? « Ouf ! On a eu un grand vertige au début », avoue RV Métal. « C’est dix push-upsà chaque matin depuis qu’on a eu la nouvelle », rajoute en riant Rock Bière ! « On sait que les drag kings et les drag queensn’ont pas leur langue dans leur poche », continue RV Métal. C’est aussi la première fois que des drag kings animent ce spectacle à grand déploiement. » « J’espère que le public sera content », de renchérir Rock Bière.

Il ne faut pas croire que tout est improvisé, loin de là. Toustes ces drags ont commencé à répéter depuis le mois de février pour être à leur meilleur sur scène. C’est aussi un premier grand spectacle après deux ans de pandémie de COVID-19 et chaque drag désire plaire au public. « Cela signifie souvent des dizaines et des dizaines d’heures de répétition », indique RV Métal qui se produira en tandem avec Rock Bière, mais aussi en solo lors de MagestiX.

On est parfois tellement fasciné.e.s par les superstars des différentes versions des mégas téléréalités de l’univers du RuPaul’sDragRacede ce monde qu’on oublie qu’il y a beaucoup de dragqueenset dragkingsd’ici, moins connu.e.s, qui offrent des performances aussi resplendissantes. « MajestiXest un gros show avec des drags de Montréal, de Québec, de Sherbrooke et d’ailleurs. On veut célébrer les talents locaux. Bien sûr, il y a DragSuperstars, mais avec MagestiXon peut aussi mettre de l’avant les talents d’ici parce que ces gens-là se produisent sur les scènes d’ici. On veut aussi encourager le public à aller les voir dans les bars, les cabarets ou les événements après MajestiX, parce que c’est important de continuer de les appuyer et de leur donner des opportunités de se produire et d’être reconnu.e.s par le public », conclut Rock Bière. 6

NDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | MAJESTIX, samedi 6 aout à 20 h, sur l’Esplanade du Parc olympique www.fiertemtl.com

Le BBQ lesbien du RLQ : vers une tradition courue

Pour une seconde année consécutive, le Réseau des lesbiennes du Québec renouvelle son activité du BBQ lesbien le 4 août prochain, dans le cadre des festivités de Fierté Montréal. Fort de son succès de l’an dernier, l’organisme renouvelle cette activité en proie de devenir une véritable tradition.

Un évènement couru, vous dites ? Lors de la dernière édition, pas moins de 300 femmes de la diversité sexuelle de toutes générations étaient venues profiter de la période estivale pour venir discuter autour d’un BBQ situé en face du centre communautaire LGBTQ+ , rue Plessis. La directrice générale de l’organisme, Julie Antoine, revient sur le succès de cette journée mémorable : « Ce fut une journée incroyable, pleine d’émotions positives, de rencontres et de partages. Les filles sont là et elles répondent présentes, mais il n’y a pas de lieux pour elles ! » Cette année, l’organisme renouvelle l’expérience, toujours devant le centre communautaire : au menu, enchiladas à profusion autour de discussions enivrantes.

Outre les vedettes et les divertissements de grande envergure, nécessaires au tourisme dans la métropole, la Fierté à Montréal est aussi l’occasion de mettre de l’avant les groupes communautaires et leurs initiatives, qui se retrouvent trop souvent dans l’ombre, bien qu’ils demeurent primordiaux pour notre communauté. « Lorsque les gens nous disent : “On veut que les femmes soient davantage présentes, mais elles ne viennent pas. ” Je leur réponds : “Qu’avez-vous fait pour elles, pour leur redonner du pouvoir, mais surtout une place au sein de la communauté ?” Pour rendre visible une personne, comme une population, il faut avoir l’humilité de partager notre lumière. » Si les femmes, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la communauté LGBTQ2S+ , demeurent davantage invisibilisées, le RLQ se donne comme mission de les rendre visibles, tout en contrant la lesbophobie. Cette année encore, comme nombre d’organismes communautaires, le RLQ sera de la Journée communautaire du 6 août, sans oublier de prendre part à la marche le lendemain, afin d’investir une fois de plus l’espace public et de se rendre visible lors de cette importante manifestation publique et festive. « Ensemble, nous manifesterons, en festoyant sur une base militante. Venez avec nous ! Nous devons œuvrer à notre visibilité ! » 6 JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

INFOS | Le BBQ lesbien du RLQ se tiendra le jeudi 4 août de 16 h à 20 h à l’extérieur du centre communautaire LGBTQ+ de Montréal situé au 2075, rue Plessis. Gratuit. Sur la base du « premier arrivé, premier servi »

FÉMINIX Célébrerauféminin: dupanelàl’after-party!

Le samedi 6 août sera la journée FéminiXde Fierté Montréal. Au menu, rien de moins qu’une conférence, un spectacle et un after-party par et pour les femmes de la diversité.

« Avec FéminiX, le festival Fierté Montréal reconnait les femmes de la diversité sexuelle et de genre en les mettant à l’honneur à travers sa programmation », a indiqué par voie de communiqué Simon Gamache, le directeur général de Fierté Montréal. « FéminiXse veut un rassemblement festif et inclusif de femmes 2SLGBTQIA+ et de leurs allié.e.s , qui met en lumière et nous rappelle leurs contributions, leurs réalités et surtout, leur immense talent », a-t-il ajouté. Pour ce faire, la journée débutera par la conférence « Femmes queers d’influence » qui réunira un panel composé de Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, Kahsennehawe Sky-Deer, grande cheffe du Conseil mohawk de Kahnawà:ke, Florence Gagnon, fondatrice de la plateforme Lez Spread the Word et Rachel Jean-Pierre, spécialiste en marketing numérique. Puis, dès 16 h, DJ Kris Tin et DJ Sam réchaufferont la scène de l’Esplanade du Parc olympique en vue des performances de la soirée, à commencer par Ariane Moffatt qui se joindra à une pléiade d’artistes dont Sarahmée, révélation de l’année de l’ADISQ, l’auteure et compositrice-interprète de langue atikamekw, Laura Niquay, et Calamine, la rappeuse sacrée Révélation Radio-Canada 2021. Ces femmes et artistes accomplies promettent de livrer des performances vibrantes, dans leurs genres musicaux respectifs, passant de la pop au rap, et de l’indie au disco.

LipstiX, l’after-party Enfin, la journée se terminera sur la piste de danse du Club Soda avec le spectacle LipstiX qui promet d’occuper la scène jusqu’aux petites heures du matin pour une célébration en mode after-party totalement éclatée ! Et pour cause, on retrouvera aux platines rien de moins que deux DJ vedettes locales et un trio de DJ vedettes internationales. Comme un excellent rouge à lèvres, LipstiX promet de vous éclater durant des heures durant. À commencer par la DJ montréalaise Empress Cissy Low, qui allie son goût pour la culture rave aux rythmes africains, avec ses nouveaux sons (afrohouse, amapiano, baile funk, etc.). Son introduction aux évènements organisés par Moonshine la pousse à découvrir la musique électronique émergente d’Afrique, des Caraïbes et de l’ouest de l’Europe. Elle saura ainsi vous immerger au sein de son univers régi par une multitude de percussions et d’instruments d’origine africaine afin de partager avec vous son amour pour la musique, tout en contribuant à la promotion d’une culture diversifiée. En ce qui concerne Montana, elle fusionne le meilleur de l’électronique, du hip-hop, de la musique latine, du dancehall et de la musique pop. La DJ Open-Format se concentre principalement sur l’atmosphère des soirées où elle construit une expérience unique à l’image de chacune de ses foules. Étape par étape, elle monte un set béton qui enflamme la piste de danse. Elle aura d’ailleurs la chance de collaborer et de faire la première partie pour plusieurs DJ, producteurs et artistes internationaux, dont Migos, Daddy Yankee, Nicky Jam, Sean Paul et Steve Aoki entre autres. Parlant d’artistes renommées, la soirée LipstiXprésentera le trio italien Strulle, composé de Milla (DJ), La T (DJ) et Rrose (à la voix), qui constitue une authentique explosion de musique électronique et afro. Depuis 2007, le trio a présenté des sets dans tous les principaux clubs et festivals LGBTQIA+ italiens et européens, y compris le plus grand festival lesbien européen, soit le Girlie Circuit de Barcelone. Avec déjà plus de 3000 prestations à leur actif, elles ont partagé les platines avec les meilleurs DJ internationaux (Afrojack, Martin Garrix, Axwell, Ingrosso). Leur répertoire diversifié va de l’afro au hardstyle en passant par le rock, la musique électronique et house et promet de faire vibrer la piste de danse toute la nuit durant ! Enfin, avec l’animation de la productrice Carolina Montrose, vous aurez droit à de nombreuses performances et surprises tout au long de la soirée LipstiX. L’after-party officiel de FéminiXse vante même déjà d’être la plus grande célébration pour femmes queers de l’édition 2022 du Festival ! Venez vous y

déhancher fièrement ! 6 JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

INFOS | La conférence « Femmes queers d’influence » se déroulera le samedi 6 août à 14 h au Hyatt Place Montréal, 1415, rue Saint-Hubert. Le spectacle FéminiX résonnera le samedi 6 août de 16 h à 23 h, sur la scène du Casino de Montréal à l’Esplanade du Parc olympique. Le party de fin de soirée de FéminiX se tiendra avec le spectacle LipstiX, le samedi 6 août de 23 h à 3 h du matin au Club Soda, situé au 1225, boulevard Saint-Laurent.

Aux platines : musique des femmes DJ

Parce que la musique au féminin se décline sur plusieurs genres, les sons électroniques seront à l’honneur sur la scène du Casino de Montréal à l’Esplanade du Parc olympique avec la musique de femmes DJ.

À commencer par Kris Tin, une DJ d’origine libanaise ayant grandi à Montréal, qui est d’ailleurs bien reconnue pour sa capacité à faire déhancher, même les hanches les plus frigides ! Sa passion pour la musique techno se fusionne à sa fascination pour l’univers spatial, créant ainsi un son riche et unique, à la fois mélodique, sombre et poignant, qui ne laisse personne indifférent. Au fil des ans, DJ Kris Tin a su se démarquer par une énergie contagieuse lui ayant permis de se tailler une place de choix sur la scène électronique underground, ainsi que dans les clubs les plus prisés de la métropole dont le Stereo et le Salon Daomé.

La seconde DJ qui sera aux platines de l’évènement FéminiXest DJ Sam, bien connue dans le Village pour sa résidence au bar Renard. Bien que cette dernière ait amorcé sa carrière il y a à peine cinq ans, sa passion pour la musique l’a déjà menée à se produire sur plusieurs scènes comme AfroMonde, Fierté Montréal, D31 Drummondville et dans différents évènements de la communauté LGBTQ2s+ . Ses sets sont une déclinaison de sonorités house inspirées de ses origines et de ses nombreux voyages. Au menu : house, discohouse, afrohouse, latinhouse, tribalhouse. Le qualificatif « éclectique » définit bien ses soirées. Récemment, DJ Sam a d’ailleurs coorganisé les soirées QueenandQueer, destinées aux femmes de la communauté LGBTQ2+ au sens large du terme. Bref, toute personne qui se retrouve autour de sa musique et de sa maxime : «Musicistheanswer!» 6

JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

INFOS | La musique de DJ Kris Tin et DJ Sam résonnera le samedi 6 août de 16 h à 19 h sur la scène du Casino de Montréal à l’Esplanade du Parc olympique / www.fiertemtl.com

EXPO PHOTO MAISON PLEIN CœUR Une fière histoire de cœur et de VIH/vie

Depuis plus de 30 ans, Maison Plein Cœur s’est donnée pour mission de soutenir les personnes vivant avec le VIH-sida. Pour accomplir sa mission, Maison Plein Cœur, via ses employés et bénévoles, accompagne chacun dans son cheminement personnel en lui offrant des outils favorisant une meilleure adaptation au VIH. Dans le cadre des célébrations de la Fierté 2022, Maison Plein Cœur désire valoriser le parcours de vie de plusieurs personnes vivant avec le VIH, par une série de témoignages sous forme d’exposition photographique, accompagnée de textes écrits par les participant.e.s de l’organisme. Cette expo aura lieu au kiosque de Maison Plein Cœur tout au long du festival. Les 1 et 2 août, ce kiosque sera dans le Village, puis du 3 au 7 aout, il sera localisé sur l’Esplanade du Parc olympique.

Comme les massages sont souvent le seul toucher réconfortant que les personnes vivant avec le VIH reçoivent, des bénévoles masseurs offriront des massages sur chaise aux festivalier.ère.s. En plus, tout au long de la semaine de la Fierté, le programme d’art, Zone+ , offrira la possibilité de participer à une œuvre collective. 6 INFOS | www.maisonpleincoeur.org

ArianeMoffatt,déjà 20ansànousfairevibrer

Le 6 août prochain, Ariane Moffatt va transformer l’Esplanade du Parc olympique en party tropical dans le cadre de la soirée FéminiX de Fierté Montréal. Ce sera l’occasion pour le public d’aller se déhancher, de s’époumoner et de célébrer une artiste qui fait vibrer le Québec depuis déjà 20 ans.

À quoi va ressembler ton spectacle à Fierté ? ARIANE MOFFATT : Je vais présenter le Supergroupe de l’amitié, qui est en fait un fantasme pour moi. Après des mois de tournée solo de mon album Incarnat, j’ai eu envie de passer l’été avec un super band composé d’amis de qui j’ai été privée durant la pandémie. J’ai donc Alex McMahon, Jean-Phi Goncalves, Marie-Pierre Arthur et Joseph Marchand. On fait un show uniquement composé de tounes pop dansantes tirées de mon répertoire. Ça lève en masse. C’est parfait pour cet été.

Je veux profiter de la soirée pour célébrer la beauté de l’unicité de l’être humain. Quand j’ai commencé, il y a 20 ans, c’était difficile de mettre en mots le fait que j’étais lesbienne, mais que j’avais aussi été avec des gars, parce que les référents sociaux n’existaient pas. Deux décennies plus tard, ça a complètement changé. Si j’avais été dans cette société à l’époque, j’aurais tellement pu identifier plus facilement mon identité pour qu’elle résonne socialement.

Il y a encore des personnes qui ne comprennent pas le besoin de se rassembler pour la Fierté. Et quand on regarde ce qui se passe aux États-Unis avec le droit à l’avortement, plusieurs personnes craignent que les prochains droits dans la mire des conservateurs soient ceux des minorités culturelles, sexuelles et de genres. Sens-tu que c’est d’autant plus un geste politique de se rassembler cette année ? ARIANE MOFFATT : C’est sûr. Nos sociétés sont tellement polarisées. Plus on a des sensations d’avancées quelque part, plus il y a de la répression et des droits menacés à l’autre bout du spectre. C’est complètement absurde de penser qu’ici on célèbre enfin une éducation et [une] ouverture plus grande, ainsi que la possibilité d’être qui on est de différentes façons, alors qu’aux États-Unis, on n’a pas le droit de prononcer le mot « homosexualité » dans certaines écoles. Il ne faut jamais rien tenir pour acquis.

La Fierté pour moi, c’est une façon de se rappeler d’où on vient. Comme je l’avais fait aux Francos après le drame du Pulse à Orlando en 2016 : j’avais commencé le show en projetant des images d’archives des premières marches homosexuelles québécoises. Il faut se remémorer et saluer le travail des personnes qui ont défriché durant des moments où c’était pas mal moins hip de parler d’acceptation des différences et de fluidité des genres.

L’année 2022 marque le vingtième anniversaire de ton premier album Aquanaute. Pour l’occasion, tu as proposé à de jeunes artistes d’enregistrer des relectures de tes chansons. Le résultat est magique ! Ça m’a fait revivre plein de vieilles émotions, tout en redécouvrant les arrangements modernes de l’album Nouvellegénération. Comment as-tu vécu cela ? ARIANE MOFFATT : Ça a été une expérience incroyable, j’ose dire humainement en premier. J’ai prêté mon studio à certain.e.s artistes, je suis allée manger avec d’autres, j’ai discuté de conciliation famille-carrière avec Robert Robert, qui vient de devenir papa. De vraies amitiés sont nées de ce projet. C’était important pour moi que ce ne soit pas tourné vers moi, mais que ma musique soit une page sur laquelle rebondir créativement. Quand leurs versions sont rentrées, j’ai eu un drôle de feeling, parce que ce sont mes tounes, mais je les découvrais avec la signature et l’esthétique d’artistes que j’aime. Il n’y avait pas de gêne à écouter ça fort dans mon char !

Comment trouves-tu l’équilibre entre ton désir de rester une musicienne actuelle et ton plaisir de transmettre aux plus jeunes ? ARIANE MOFFATT : On reste actuel.le.s en faisant preuve de curiosité pour ce qui se fait derrière soi, en demeurant dans l’échange et en n’essayant pas de ne pas vieillir. Quand je me rapproche de certain.e.s artistes plus jeunes, ce n’est pas pour me sentir dans la gang et pour dire : « moi aussi je suis jeune ». C’est pour transmettre et leur dire que c’est leur place.

En ce qui concerne l’idée de rester actuelle, c’est une question de passion et de curiosité musicales. Je ne mérite pas d’être là si je ne me remets pas un peu en question, si je ne prends pas de risques et si je n’explore pas des zones que je n’ai pas encore explorées. Il n’y a rien que je m’empêche de faire parce que je n’ai plus 25 ans… mais quand je suis allée chanter aux Francos avec Hubert Lenoir, j’avais le goût de faire du stage dive, mais ma blonde a dit : « Non, tu fais pas ça. Tu as 43 ans et c’est dangereux ! » (éclats de rire).

On a vu ton bonheur de transmission à StarAcadémieen 2021. Pourquoi ne pas être revenue en 2022 ? ARIANE MOFFATT : L’album Incarnatétait sorti quelques mois plus tôt. Les shows reprenaient. Et j’ai trois enfants. C’était juste impensable de faire tout ça. J’ai toujours dit que Star Académie et La Voix étaient des occasions pour changer ma routine, mais que je prioriserais toujours mon premier métier. Par ailleurs, je ne détestais pas l’idée de voir un nouveau prof de création. Je ne détiens pas les clés du savoir. Il y a autant de créateurs que de façons de créer.

Qu’est-ce qui t’attend au cours de la prochaine année ? ARIANE MOFFATT : Je viens de m’acheter un studio, après 20 ans à me promener d’un espace à l’autre et à me faire tasser à plusieurs reprises comme de nombreux artistes l’ont déjà vécu. Je vais donc aménager mon nouvel espace au mois d’août, retomber dans un cycle de recherche et création, et réfléchir à la suite. Je veux encore faire de la tournée, mais peut-être pas de la même façon. La musique à l’image m’intéresse beaucoup et je suis ouverte à plein de projets. 6 SAMUEL LAROCHELLE samuel _

larochelle@hotmail.com

Calamine:sesmots, pourfièrement soulagervosmaux

Depuis la sortie de son premier album solo, BouletteProof, en 2020, Calamine attire le succès. Celle qui se taille une place à la finale des Francouvertes en 2021 reçoit, la même année, le prix Félix-Leclerc, en plus d’être nommée Révélation Radio-Canada 2021-2022. Si elle s’illustre par la suite sur la scène des Francos de Montréal, elle en fera de même sur la scène de Fierté Montréal lors du spectacle FéminiX. Rencontre avec une rappeuse de 30 ans qui a les mots pour soulager vos maux.

Si Calamine se réclame de l’anticapitalisme, son nom d’artiste — qui se réfère par définition à la crème pour calmer les démangeaisons — a ce petit quelque chose qui vise à soulager les irritations mineures dues aux piqures du capitalisme : « Franchement, il y a un peu de ça ! », explique l’artiste qui souffrait jadis d’eczéma et avait alors nommé Calamine son ex-bandde blues avec sa copine, en quelque sorte à la blague. « En arrivant dans le rap, cette idée de soulager l’irritation prendra tout son sens », explique-t-elle. D’ailleurs, en tant qu’anticapitaliste, il n’est pas aisé d’évoluer dans le milieu de la musique, où tout est basé sur l’économie du succès : « C’est pas évident et d’autant plus difficile, car on essaie de rester le plus indépendant, justement pour avoir le moins possible de personnes dans l’équipe qui pensent comme ça. C’est dur d’y évoluer, car on se fait toujours demander pourquoi on n’a pas une personne qui fait son PR, ses réseaux, sa promo pour avoir les rouages d’une grosse machine bien huilée… Et justement, pour moi, la décroissance va jusque dans la pratique artistique. » Cette résistance de Calamine est d’autant plus louable, puisque l’artiste a eu du succès dans les dernières années.

Sorti cet été, son second album intitulé Lesbiennewokesurl’autotune, se veut une sorte de « manifeste frondeur de la lesbiennitude », explique l’artiste. « Il y a cette idée de vouloir se revendiquer de certaines étiquettes, un peu à la blague. » Il n’y a qu’à regarder les titres des chansons de l’album, de la chanson titre à Officielle gouine en passant par Amazone, BadB*(U)TCHII. « On s’est amusé. Je me suis dit : tout d’un coup que je ne fais plus d’autres albums, je vais au moins faire une couple de chansons de lesbiennes, que j’aurais voulu qui existent quand j’étais jeune. Des tounes pour que les petites ados lesbiennes soient YEAHHHH ! ». Si la performance de Calamine à Fierté Montréal promet déjà d’être électrisante et de faire chanter la foule (de lesbiennes), écrire ce mot comme titre d’album et de chanson est un acte courageux. « C’est franchement un plaisir malin que j’ai d’envoyer la patate chaude ! Par exemple, dans les radios où ils doivent annoncer les titres de chansons », s’amuse Calamine des petits malaises générés. Si le mot « lesbienne » génère encore un malaise, il en est de même pour la présence des femmes LGBTQ+ , tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la communauté, qui ne sont pas aussi visibles que leurs homologues masculins : « Le patriarcat s’applique à toutes les sphères. Comme toute institution, dans les quartiers gais par exemple, même si ça part d’une bonne intention, statistiquement le financement va en général plus à des hommes blancs.

Comme dans tous les domaines, il faut continuer de lutter pour avoir plus de représentations diversifiées ». D’ailleurs, au sein même de son genre musical, Calamine n’a pas choisi le chemin facile. Dans l’inconscient collectif, rap et lesbiennes ne font pas bon ménage et on ne va pas se le cacher, le monde du rap n’est pas connu pour son ouverture légendaire aux femmes LGBTQ+ , mais plutôt pour sa misogynie. « J’étais comme la première à être fru ! Ç’a été ma motivation, ça m’a quasiment donné le goût de mettre les bouchées doubles ; si y’a une place où j’aurais une satisfaction à être visible, c’est bien dans le rap ! J’adore le rap. C’est un médium qui me fascine. Le travail des mots c’est pour moi un artisanat extraordinaire ». D’ailleurs, dans sa chanson MonaLise, l’artiste n’hésite pas à déconstruire les clichés et stéréotypes associés au milieu du rap. Le texte est vrai, parfois cru, drôle, où elle y dénonce ce boys club, au sein d’un superbe vidéoclip réalisé par Audrey Nantel-Gagnon. « Je me suis dit : y’a pas 56 façons de faire, va falloir qu’il y ait une fille qui fasse du rap pis qui fasse des albums pis qui aille sur le stage ! », explique celle qui revient du festival Metro, Metro où elle était la seule fille de la programmation de la journée : « Encore en 2022, ça se peut ! » Cela étant dit, sur la scène de FéminiX, Calamine sera, entre autres, accompagnée des Sarahmée et Ariane Moffatt. « Toutes les occasions de visibilité sont extrêmement importantes et on en est encore à chercher la place des femmes dans les gros festivals. C’est sûr qu’un festival qui cible les diversités sexuelles, c’est important, car cette priorité n’est pas nécessairement dans les autres festivals », explique celle qui l’an dernier avait assisté à son propre concert, puisque FéminiXavait été préenregistré. « Performer à Fierté Montréal, c’est aussi un cadeau. En tant qu’artiste de la diversité, se présenter devant une foule qui vient pour célébrer ma différence, c’est un échange possible. Je fais aussi ça pour les personnes qui seront là, en disant : célébrons ce que nous sommes ! Je sais qu’[elles] comprendront ce que je dis ! Ça fait vraiment de beaux moments à partager qui sont importants à préserver ! » 6

JuLIE VAILLANCOuRT julievaillancourt@outlook.com

INFOS | L’album Lesbienne woke sur l’autotune est disponible depuis le 8 juillet. Calamine sera du spectacle FéminiX le 6 août sur la scène du Casino de Montréal à l’Esplanade du Parc olympique /www.fiertemtl.com

Sarahméepour enflammerlaFierté

Première artiste hip-hop à être nommée dans la catégorie « Révélation de l’année » au Gala de l’ADISQ, en 2019, la rappeuse Sarahmée ne cesse de faire parler d’elle depuis. Bien que la jeune femme de 35 ans roule sa bosse dans l’industrie de la musique au Québec depuis une bonne quinzaine d’années, elle traverse enfin des années phares sur le plan de la visibilité, avec notamment une participation au ByeByede fin d’année. Si l’été dernier, elle était parmi les têtes d’affiche du spectacle de clôture de Fierté Montréal pour présenter Poupée russe, son troisième album en carrière, elle sera de retour cette année pour enflammer la scène de FéminiX.

Pour sa performance au spectacle, « c’est sûr qu’il va y avoir des surprises ! », répond d’emblée une Sarahmée en feu qui s’apprête à célébrer sa première Fierté officielle avec le public, puisque lors des années précédentes la pandémie avait forcé la rappeuse à offrir une performance lors d’une captation préenregistrée. « Je veux vraiment tout donner à ma communauté, que les gens trippent, qu’on soit ensemble et qu’on danse, c’est vraiment l’esprit que je veux amener », explique celle qui n’a jamais eu l’occasion d’assister à une Fierté à titre de spectatrice membre de la communauté ! Si la musique a ce pouvoir de divertir, elle vient également libérer les mœurs. Des évènements comme Fierté Montréal peuvent être catalyseurs d’importantes prises de conscience identitaires pour nombre de jeunes et de moins jeunes, et Sarahmée le sait très bien : « C’est important la représentation. De voir de loin la Fierté et constater les avancées, ça fait partie de mon cheminement dans mon propre parcours de vie. De pouvoir faire partie de cet évènement et d’être sur scène, pour moi, c’est gros! Et on doit voir des femmes noires, car on est présentes dans cette communauté. Aussi, appartenir à une communauté qui comprend mes batailles et mes questionnements, c’est important. Il y a aussi des discussions qu’on n’avait pas avant, donc je suis contente de voir qu’il y a une évolution. » « Un sujet qui sera toujours d’actualité », ajoute Sarahmée, « tant que les gens continueront à subir des discriminations. »

Si le spectacle FéminiX de cette année propose une belle brochette d’artistes LGBTQ+ féminines, force est d’admettre que cela n’a pas toujours été le cas. Cette visibilité récente ne fait guère oublier que les femmes de la diversité sexuelle demeurent souvent les moins visibles de l’acronyme LGBTQ+ . « Pour ma part, j’ai plusieurs combats simultanés et je souligne ceux qui font des changements inclusifs, mais je le souligne encore plus lorsque ça dure dans le temps. Je constate que, souvent, dans la société, on va faire un changement temporaire très en surface, puis après derrière les portes, il n’y a pas de changement. Je crois que les initiatives doivent partir de plus haut et de plus loin […]. Il faut continuer pour que ça devienne une norme afin que les gens puissent se reconnaitre. Moi, pour la Fierté, je me mets à la place d’une autre jeune fille noire qui va venir voir FéminiX ou autre et je me dis WOW !, car dans la communauté afro-caribéenne c’est encore tabou, donc pour moi c’est important d’être là. C’est pas juste pour être vue, c’est pour que les gens comprennent qu’on peut y arriver et qu’il faut prendre notre place et la garder. C’est beaucoup de travail, mais c’est important, car on a des choses à dire.

C’est de la représentation et quand j’y suis, c’est aussi pour passer un message. » Sarahmée a d’ailleurs passé haut et fort un message sur l’importance de la visibilité lesbienne alors qu’elle recevait le prix Visibilité lors de la Journée de visibilité lesbienne en avril dernier. « Ça m’a vraiment touchée, car dans mon travail de tous les jours il n’y a pas tant de gens de la communauté LGBT. Ça m’a réconfortée de voir autant de lesbiennes dans la pièce et ça m’a confirmé que je voulais plus de gens queers autour de moi, notamment au niveau de ma carrière. » D’ailleurs, la carrière de Sarahmée la mène aux quatre coins du monde avec le tournage de la série Ellesqui sera télédiffusée au printemps 2023 : « Ça avance bien, nous sommes rendus au pays 7 sur 12.

On était au Sénégal la semaine dernière, donc ça m’a fait extrêmement de bien de rentrer dans mon autre chez-moi et de rencontrer des femmes extraordinaires et d’apprendre encore plus sur ce qu’elles vivent au quotidien. On est allés au Mexique, aux États-Unis, en Allemagne et en Espagne et il reste à visiter le Brésil, l’Asie, puis un retour en Afrique à l’automne », explique celle qui compte terminer « ce cadeau » en décembre. Au-delà de cette aventure humaine extrêmement enrichissante, Sarahmée compte bien prendre des vacances d’ici la fin de l’année, tout en créant de la nouvelle musique sous peu. Et même un peu de repos, avec famille et amis, de ce qui s’annonce déjà comme une année faste. En terminant, vous ne serez pas surpris.e.s d’apprendre que Sarahmée compte bien être de la marche du défilé afin de participer à sa première Fierté à titre de spectatrice. 6

JuLIE VAILLANCOuRT julievaillancourt@outlook.com

INFOS | Sarahmée sera du spectacle FéminiX le 6 août sur la scène du Casino de Montréal à l’Esplanade du Parc olympique / www.fiertemtl.com

À WINNIPEG, TORONTO, HALIFAX, VANCOuVER, MONTRÉAL, OTTAWA ET CALGARy AirCanadacélèbrela FiertéauCanada

Avec le retour des célébrations de la fierté en présentiel cet été, des groupes d'employés Air Canada ont pris part aux marches et défilés la fierté à Winnipeg, Toronto, Halifax et le fera prochainement aussi à Vancouver (31 juillet), Montréal (le 7 août), Ottawa (28 aout) et Calgary (4 septembre). D’imposants groupes employé.e.s de chaque région ont défilé ou défileront avec fierté dans chacune de ces villes canadiennes.

À Toronto, Air Canada s’est joint à l’initiative de soutien WeSupportLGBTQUkraineFundsen offrant des prix pour leurs événements-bénéfices et s'est engagée à verser 10 000 $ au fonds afin de soutenir les ONG queer en Ukraine. Pour reprendre les mots d'Éric Lauzon, directeur des relations communautaires et des partenariats, «nous voulons reconnaître les organisations LGBTQ ukrainiennes qui travaillent sans relâche pendant cette guerre pour maintenir le soutien et les services à leurs communautés locales» 6

Un logo arc-en-ciel tout inclusif

Air Canada porte haut le drapeau de la Fierté inclusive

La compagnie aérienne canadienne a dévoilé en juin son tour premier logo Air Canada intégrant les couleurs de la fierté inclusive.

Pour marquer le début de la saison des célébrations de la Fierté au Canada, célébrer la communauté LGBTQ2+ et lui montrer son engagement, Air Canada a hissé, le 1er juin dernier, le drapeau de la Fierté inclusive à son siège social de Montréal, ainsi qu’à ses bâtiments de Toronto, de Winnipeg et de Vancouver. En levant le drapeau entouré de ses hauts-dirigeants, la Société continue de maintenir une culture ouverte et inclusive où les employés et clients se sentent les bienvenus et peuvent être pleinement euxmêmes. Air Canada a une longue tradition de soutien envers la communauté LGBTQ2+ et a été le premier grand transporteur aérien du Canada à protéger ses employés LGBTQ2+ dans sa politique de non-discrimination au travail, en incluant l’identité de genre et l’orientation sexuelle.

Air Canada figure parmi les Meilleurs employeurs pour la diversité au Canada dans le premier classement des entreprises canadiennes de Forbes, fraichement dévoilé le 13 juillet dernier. Selon Forbes, ce prix est une preuve « d'excellent leadership et de succès », et il « indique aux employés éventuels que la marque Air Canada fait partie des meilleures ». Les personnes qui souhaitent propulser leur carrière vers de nouveaux sommets avec Air Canada trouveront plus de renseignements au https://carrieres.aircanada.com 6