DÉCOUVERTE
>> TSIPORI
La joconde de la Galilée
Parce que nous pensons que l’intégration passe aussi par la connaissance d’Israël et de son histoire, Nouvelle, en collaboration avec David Mansour de Tiyoul-Tov, a choisi de vous faire découvrir ou redécouvrir notre pays. Au travers de lieux touristique ou des vestiges de notre présence ancestrale sur cette terre, David nous apporte son éclairage sur l’histoire, sur notre histoire. Pour ce numéro, à l’occasion des vacances de Tishri, il nous emmène sur la colline de Tsipori, du haut de ses 289m un passage incontournable lors d’une prochaine visite en Galilée.
L
’histoire de Tsipori débute il y a 3200 ans! Après les 40 ans de traversée du désert, les Bné Israël entrent enfin en Terre Promise! Et c’est à la tribu de Zévouloun qu’appartient le mérite de conquérir cette partie de la Galilée et entre autre la ville de Tsipori aux mains de Cananéens. D’après la Michna, la cité fut immédiatement fortifiée sous la gouverne de Yéochoua Bin-Noun. Du à ses avantages topographiques, du fait qu’elle se trouve à la croisée des chemins, de ses terres fructueuses et de sa profusion d’eau, le Talmud Yerouchalmi décrit le périmètre de 16 milles autours de Tsipori comme «la terre où coule le lait et le miel.» La vie y sera paisible pendant environ 500 ans, jusqu’à sa conquête par le roi Plasser III achouréen, il triomphe sur les villes du nord et il exile tous les juifs vers son royaume en Syrie. Il y a environ 2400 ans, les juifs immigrent de Babylonie et certains s’installent à Tsipori; ils ne se contentent pas de la rebâtir, ils en font le foyer nord du judaïsme aux dires de Rabbi Ychmael Ben Rabbi Yossi. Tsipori est souvent citée dans la Michna, le Talmud Babli et dans les sources ayant rapport avec les événements touchant à la région de la Galilée. Pendant longtemps, Tsipori sera sous domination étrangère: perse puis grecque. Jusqu’en 103 av. l’ère vulgaire avec l’arrivée de Yéhouda Aristobulos, roi Hasmonéen de descendance directe des Maccabim qui libérera la Galilée du joug de l’envahisseur. Cependant, l’indépendance sera de courte durée, tous justes 40 ans! L’armée romaine conquit alors Israël. En 40 av. l’ère vulgaire, Rome nomme Hérode comme gouverneur en Judée. Il affirme son autorité par la conquête de Tsipori, en hiver, pendant une tempête de neige foudroyante.
48
Après la mort d’Hérode, c’est son fils, Hérode Antipas qui hérite de Tsipori, la reconstruit et l’embellit. On la surnomme alors «l’Indépendante». Au 2eme siècle, Rabbi Yehouda Hanassi, l’un des maîtres du Talmud, vient s’installer à Tsipori. Le Talmud dit alors que le Sanhédrin, la cour suprême, passera de Jérusalem à Yavné... de Beit Charim à Tsipori et de Tsipori à Tibériade. Rabbi Yehouda vécu les 17 dernières années de sa vie à Tsipori, et c’est au cours de cette période qu’il finit d’y rédiger la Michna. Par la suite la présence juive fut pratiquement continue durant des siècles et des siècles malgré les dominations successives des byzantins, perses, musulmans ou des croisés. Mais, il faudra attendre 1948 et la création de l’Etat d’Israël, pour que nous soyons réellement libres et indépendants sur notre terre. Mais aujourd’hui, que peut-on voir à Tsipori ? Que reste-t-il de cette histoire plurimillénaire ? Le Parc National de Tsipori abrite la magnifique synagogue antique aux fresques murales et aux mosaïques représentant les symboles de la vie juive dans un parfait état de conservation, un théâtre de plus de 4000 places, des habitations préservées depuis des milliers d’années, une infrastructure d’eau avec ses puits de 4300 mètres cube, la citadelle de l’époque croisée... Et bien sûr l’incontournable portrait de la fameuse «Mona Lisa» surnommée la Joconde de la Galilée et symbole de la ville! David Mansour 052-43-34-254 www.tiyoul-tov.org