Lors de la résidence que nous fîmes ensemble, dans le quartier des Fougères, en lien avec feu le centre d’art Khiasma, Frédéric Mathevet s’est peut-être rappelé sa pratique d’équilibriste d’enfant, ou alors il a craint les étrons canins, toujours est-il qu’il a observé beaucoup de choses, dont le sol qu’il foulait. Il y a notamment vu une superbe faille serpentant entre les plaques et raccords de bitume et de béton du trottoir. Il en a fait un relevé fidèle et a accompagné son dessin d’annotations de type musical pour que ces « cicatrices » urbaines puissent être jouées, en glissendo, par un quatuor à cordes1.
Pourquoi a-t-il décidé de noter cette ligne brisée pour en faire une partition ? Est-ce parce qu’il a depuis longtemps remarqué les lézardes sur les trottoirs, marques de chantiers successifs pour améliorer les réseaux en sous-sols ? Est-ce aussi parce que la ligne brisée s’apparentait visuellement à une partition graphique de musique contemporaine ?