ET SI ON DEVENAIT RAISONNABLES

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peser sur l’activité économique, et renchérir les biens. Dans une proportion supérieure au régime actuel d’ailleurs, pour éponger dans cette fonction fluctuante par principe qu’est le commerce le coût des raideurs administratives et le gaspillage qu’elles entrainent. Saluons au passage, ici, l’original des propos tenus par le Haut-commissaire sur «les commerçants qui ont intérêt à préférer les produits chers» et les marges «perverses» qui incluent droits et taxes, ce dont elles se passeraient volontiers, faut-il le redise, en même temps que d’en assurer l’avance, coûteuse, aux caisses du territoire. Le bureau de la C.C.I. a déjà dénoncé le simplisme de cette analyse qui ignore (mais chacun son métier) le ressort, pourtant essentiel, du commerce qu’est la concurrence. Faut-il aussi redonner un exemple : quand le cours mondial du sucre, gonflé artificiellement par les spéculateurs, s’est effondré, qui a vendu ? L’importateur à 140 F. le kilo stocké ou celui à 55 F. le kilo nouvellement commandé ? Et ces produits locaux qui seraient dédaignés parce qu’à marges bloquées... Ne sont-ils pas aussi et surtout plus chers, d’arrivages irréguliers et de qualité variable ? Le rôle du commerçant n’est pas de financer la production locale (encore une fois, chacun son métier) mais satisfaire sa clientèle. Résumons-nous. M. NORA d’abord. COMMENTAIRES : Nous disons: les dépenses obligées du CEP et l’intervention délibérée, il faut insister sur ce point, puis contrainte de l’tat ont suscite, et non pas assuré, une croissance accélérée. Elle s’est traduite, sans déficit notable pour l’économie métropolitaine, non par un «développement régressif», ce qui est un non-sens, mais par l’acquisition de bien multiples et le délaissement des productions agricoles et animales, dans un premier temps. Puis elle a permis l’organisation d’un fort secteur secondaire et d’un secteur tertiaire très complet. La Polynésie ne sera un jour peuplée que de fonctionnaires, commerçants, fournisseurs de services et chômeurs si elle ne devrait compter que sur ces ressources extérieures. Outre le CEP, le tourisme, demain la pêche industrielle, plus tard la production de protéines animales, doivent asseoir la poursuite de croissance. Accompagnée d’une résurrection des cultures, cette croissance profitera à tous. COMMENTAIRES : Une confusion (voulue) et un oubli de taille détruisent la portée de ce sévère constat. Notons d’abord que dans le privé le contrat est mieux respecté que dans le public (56 % de réalisation contre 49). Mais de quels investissements publics parle-t-on ? Ceux de l’Etat ou du budget local ? L’oubli maintenant. Additionnons les investissements privés énumérés par NORA. TOTAL : 4, 9 milliards. Manquent 4 milliards, rien que cela ! Ne seraient-ce pas les investissements réalisés dans le tourisme, dans la pèche, que M. NORA s’obstine décidément à ignorer? Pourquoi le tourisme gène-il à ce point M. NORA qu’il l’écarte aussi systématiquement ? Sans doute parce qu’il contredit l’image d’une économie assistée et impuissante qu’il se complait à brosser depuis la première ligne. COMMENTAIRES : Ce paragraphe mériterait une étude autrement affinée. Faute de chiffres précis, et d’un office de la main d’œuvre digne de ce nom, nous ignorons toujours le nombre précis des demandeurs réels d’emploi non satisfaits. En revanche les petites annonces de la presse locale sont chaque jour fournies en offres d’emploi.

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